2009 : échos (page 7)

Par Sébastien Bocquet

(SANS TITRE)

Une blessure qui ne se résorbe pas, forme sa croûte dans l’esprit.
À jamais une marque sur la face de l’Homme.
Un trou, au verso de son Histoire.
Un trou dans l’ouvert, une ouverture sans seuil.
Une zone née d’un drame qui la cerne, mais n’y loge pas.
Les ruines les plus contemporaines qui soient,
en dehors des temps, les rassemblant tous.
Renversement des règnes.
Notre regard extérieur, progressivement ne l’était plus.
Une contrée que l’on a abordée, bien que nous n’en ayons jamais connu de bords.
Avec cette forme de respect qui naît de la crainte.
Jamais nous n’avons pénétré cette terre sans précautions.
Vers cette absence de frontières, nos points de départ étaient foncièrement en amont.
C’était le négatif du monde.
C’était l’endroit où nous contrastions.
Nous nous sommes plaints de nos habitudes soudainement orphelines. Nous nous en sommes dénudés.
Nos émotions ont permuté, pour devenir nos sens.
Dans les régions de l’étrange, l’étranger est chez lui.
Avons-nous seulement pensé à revenir avec autant de précautions ?
La douce et périlleuse homogénéisation que la Zone n’a pas manqué de nous faire subir avec elle, me fait dire que l’on peut éventuellement y entrer, mais pas en sortir.
Ce que l’on s’est raconté pour aller là-bas.
Ce qu’ils se racontent pour vivre là-bas.
Là-bas contamine partout où je vais.

© SB (texte & photo)