2024 : mini-journal de guerre – mars

Avec Olga, Pacha, irina, Tola, Valera…

Nous préparions un voyage en Ukraine, trois semaines en avril 2022, quelques français de retour dans la zone de Tchernobyl. L’armée russe campait par là.
Nous échangions avec Olga pour préparer ce voyage, nous parlons désormais de la guerre.

Mini journal de guerre : Tchernobserv


Dimanche 31/3, 19h50

La farandole du nuc.

Pour justifier un nouveau dérapage sur le chantier des deux EPR d’Hinkley Point C au Royaume-Uni, EDF invoque, comme pour Flamanville 3, la perte de compétences de la filière anglaise, qui n’a pas construit de nouveau réacteur depuis 20 ans. Un problème déjà identifié pour les futurs chantiers des EPR2 en France.
En janvier, EDF a annoncé le report de la mise en service du premier EPR d’Hinkley Point C au Royaume-Uni, à mi-2029, voire 2030 ou 2031, au lieu de 2024. Après analyse, la durée des travaux électrotechniques (la pose des câbles et des tuyaux), prévus sur trois ans lors de la décision d’investissement en 2016, a été réévaluée à cinq ans, entraînant un surcoût de 6 à 8 milliards de livres (7 à 9,3 milliards d’euros). La facture totale, 18 milliards de livres au départ, serait maintenant comprise entre 31 et 34 milliards de livres. Le projet avait déjà été revu en 2022, après la pandémie de covid-19, avec un premier glissement du calendrier de quinze mois. […]

L’usine nouvelle, La perte de compétence de la filière nucléaire retarde Hinkley Point C à 2029… Au mieux

[…] Le 27 mars, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a […] ouvert la procédure légale de consultation du public sur son projet d’avis sur la mise en service de ce qui est devenu le réacteur maudit d’EDF.
Le public peut donc, jusqu’au 17 avril, consulter les rapports et documents qui rappellent l’historique du projet, ses divers aléas techniques et les conclusions qui permettent à l’ASN d’envisager un avis positif. L’ASN aura ensuite trois jours pour synthétiser les remarques, les publier et publier sa propre décision.
Ce n’est qu’ensuite, à partir du 20 avril au mieux, qu’EDF pourra procéder au chargement du combustible radioactif dans la cuve du réacteur puis de lancer le processus complexe de sa mise en service. Comme le souligne un observateur, « EDF va faire des tests jusqu’à l’été avant de connecter le réacteur au réseau. On n’est donc pas à l’abri de nouvelles surprises lors de cette phase de test ».

[…] La première mention de nouveaux cas de fraude, huit ans après le scandale retentissant des dossiers barrés d’Areva-Framatome, a été faite de manière très allusive par l’ASN lors de ses vœux, le 30 janvier dernier. Des cas non précisés de fraudes concernant des équipements sensibles ont, assurait le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk, donné lieu à l’ouverture d’instructions judiciaires.
Après un manque de vigilance déjà relevé à l’encontre d’un fournisseur italien en 2023, s’installait alors une petite musique selon laquelle EDF ne parviendrait toujours pas à s’acquitter convenablement de ses obligations de contrôle de ses sous-traitants.
[…] Dans un courrier adressé à EDF, au ton inhabituellement sévère, le gendarme du nucléaire lui demandait de traiter, « avec rigueur » les cas de « contrefaçons, falsifications et fraudes dans les usines de fabrication d’équipements destinés aux centrales nucléaires » qui auraient été « déjà identifiés et ceux qui pourraient être détectés dans le futur ». […]

Ouest France, Les nouvelles malfaçons évoquées peuvent-elles retarder encore l’EPR de Flamanville ?

[…] EDF avait prévu le chargement du combustible fin mars, mais ce sera finalement mi-avril. Pourquoi ? Parce que l’Autorité de sûreté nucléaire doit consulter le public sur son projet d’autorisation de mise en service du réacteur. Cette autorisation est nécessaire pour passer à l’étape suivante, le chargement du combustible.
En gros, la plus haute autorité française sur le nucléaire doit demander leur avis à Mme Michu, M. Pignon et plus sûrement à tous les antinucléaires généralement hypermobilisés pour faire de l’antijeu sur son travail d’évaluation.
C’est obligatoire, ça relève d’un article du Code de l’environnement de janvier 2017, qu’on doit à la ministre de l’Environnement d’alors, la toujours très inspirée Ségolène Royal, jamais en retard d’une démagogie. Ça fait partie du dispositif de boules puantes administratives mis en place pendant des années, à bas bruit, par des élus et des fonctionnaires antinucléaires. Ironiquement, les mêmes qui ont élaboré sur un coin de table, sans jamais consulter personne et surtout pas les spécialistes, le plan consistant à limiter à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique. […]

L’Opinion, Vous n’avez aucune compétence sur le nucléaire ? Super ! Votre avis technique est précieux

[…] Avec 280 millions de tonnes du minerai enfouies dans ses sols, le Brésil dispose de la huitième plus grande réserve d’uranium au monde, voire de la cinquième selon des experts.
Selon les informations de CNN Brasil, l’accord, qui n’est pas encore officialisé, prévoit une collaboration entre les services géologiques brésilien et français pour la recherche et l’exploitation du minerai. En décembre dernier, l’ambassadeur français Emmanuel Lenain avait déjà signé un accord de principe sur un investissement de 3 milliards d’euros dans le programme nucléaire brésilien, en échange de la concession de l’exploitation d’uranium à Orano (ex-Areva).

La France investira également pour permettre le partage de connaissances ainsi que la transformation de l’uranium sur le sol brésilien. En parallèle, l’entreprise française Framatome a également renouvelé son engagement à rénover la centrale nucléaire brésilienne Angra 1, ainsi que sa participation dans la construction d’une nouvelle centrale, Angra 3, en travaux depuis plus de dix ans et annoncée opérationnelle pour 2028. Cette dernière doit pouvoir alimenter 4,5 millions de foyers brésiliens en électricité.
De son côté, le Brésil pousse également pour que la France augmente sa participation dans la construction et le transfert de technologies dans le programme de construction de sous-marins Prosub. Conclu en 2008, l’accord prévoit la construction de quatre sous-marins conventionnels, ainsi qu’un engin à propulsion nucléaire. Jusqu’ici, la France s’est montrée réticente à s’impliquer directement dans la partie nucléaire du sous-marin, en raison des accords de non-prolifération. […]

Reporterre, les bonnes affaires de Macron au Brésil

[…] Contempler cette eau d’un bleu hypnotisant a quelque chose d’effrayant et de fascinant. Effrayant, car à seulement une vingtaine de mètres, cette matière radioactive pourrait tous nous irradier et nous tuer sans même la toucher. Fascinant, car derrière cette barrière d’eau, la matière radioactive a l’air inoffensive. Et pourtant elle est capable de produire de l’électricité pour des millions de personnes. […]

France Info, J’ai visité le cœur d’une centrale nucléaire

Dimanche 31/3, 10h30


Dimanche 31/3, 10h20

Lu aujourd’hui.

Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a déclaré vendredi 29 mars lors d’un entretien accordé à la presse européenne que « la guerre n’est plus un concept du passé » sur le continent, désormais entré, selon lui ,dans l’« ère de l’avant-guerre ».

La Russie a intensifié ces dernières semaines ses frappes aériennes contre l’Ukraine, pays voisin de la Pologne. De nouvelles frappes russes massives ont endommagé vendredi trois centrales thermiques, entraînant des coupures d’électricité dans plusieurs régions.

« Je ne veux effrayer personne mais la guerre […] est une réalité et elle a commencé il y a plus de deux ans », avec l’invasion de l’Ukraine, a déclaré Donald Tusk à l’alliance de huit journaux européens LENA (Leading European Newspaper Alliance). « Le plus inquiétant en ce moment est qu’absolument tous les scénarios sont possibles. Nous n’avons pas connu une telle situation depuis 1945 », a déclaré l’ancien président du Conseil européen. « Cela semble dévastateur, surtout pour la jeune génération, mais nous devons nous habituer au fait qu’une nouvelle ère a commencé : l’ère de l’avant-guerre. Je n’exagère pas », a-t-il dit. « Si l’Ukraine perd, personne en Europe ne pourra se sentir en sécurité », a-t-il insisté. […]

Le Monde, Live, 30/3, 2h49

Samedi 30/3, 21h25

J’ai accompagné maman pour acheter les chaussures de printemps. Elle voulait aussi acheter les chaussures d’hiver. Je lui ai dit : « Il faut déjà survivre au printemps et à l’été ». Elle n’a rien dit.

On a une routine avec Nastia. Après les arrivées [les attaques], elle m’envoie un message : « Quel est ton statut ? ». Je lui réponds par le code militaire qui veut dire que ça va.
Ça fait rire Pacha quand je lui raconte. Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que les civils ne sont pas censés utiliser le code militaire.

Avec Nastia, on a fait l’hypothèse de déménager les parents dans une cabane des Carpathes et d’aller vivre là-bas avec des moutons et une antenne Starlink. On aurait de la viande, du fromage et de la laine. Le prix de la laine est devenu n’importe quoi, presque comme en France.
C’est possible, mais ce serait dans un trou paumé et il faudrait une voiture et un groupe électrogène.

J’ai fini de crocheter deux sacs pour la vente caritative qu’organise la boite où travaille Nastia. L’argent est envoyé à l’armée. J’étais à la bourre. Je voulais savoir à quelle adresse les envoyer directement. Elle m’a dit : « Tu es sous les missiles et tu te préoccupes des sacs… il n’y a que les Ukrainiens pour faire ça ! ». J’étais dans le couloir, entre deux murs : « Ça va, je suis a l’abri. »

Roman a eu trente jours de rééducation, autant dire que la commission médicale s’en fout. Il doit trouver lui-même une clinique.

Pacha est parti à la position [au front]. Il n’allait pas bien hier. Avant-hier non plus, mais il y avait les camarades et il faisait semblant.

Maman travaille, elle ne s’occupera pas du jardin. Papa a discuté avec un collègue de son départ en retraite et le collègue n’a pas tenu sa langue avec le chef. Le chef a dit à Papa : « Faut discuter : moins d’heures, plus d’argent, moins pénible… ? ». Je pense qu’il ne travaillera pas non plus au jardin.

Hier, nous avons eu de la grêle et Fidèle a paniqué. Il a fallu rester à la salle de bain pour le rassurer. […]

Olga, Viber (vocal)

Vendredi 29/3, 23h00

Rien a dire.


Jeudi 28/3, 23h15

Vu aujourd’hui.

Cartoon Movement, Ahmed Falah, The Great Dictator

Attentat près de Moscou : les enquêteurs russes assurent que les assaillants ont reçu « d’importantes » sommes d’argent envoyées d’Ukraine. La Maison Blanche a, de son côté, déclaré : les Russes sont des « marchands de fumier » diffusant une « propagande absurde » sur l’attentat de Moscou.

Le Monde

Jeudi 28/3, 23h10

Achtung !

[…] Le ministère français des Armées a dénoncé ce jeudi sur X un faux site internet reprenant son logo officiel et invitant 200.000 Français à «s’engager en Ukraine», opération semblable à d’autres du même typeattribuées à des intérêts russes ou pro-russes. «L’URL d’un “site s’engager en Ukraine” qui reprend la charte graphique des sites gouvernementaux circule actuellement sur X», indique le ministère. «Ce site est un faux site gouvernemental, relayé sur les réseaux sociaux par des comptes malveillants, pour une campagne de désinformation». […]

Le Figaro, Le gouvernement met en garde contre un faux site appelant les Français à «s’engager en Ukraine»
Commentaire : « Je savais que c'etait un faux site et j'ai mis le nom de mon voisin pro-russe. »

Jeudi 28/3, 0h05

Varvara (G), Matvii (C) et Nataliia Motorna dans leur maison de Kyiv, Ukraine. (Viacheslav Ratynskyi / The Kyiv Independent)

À l’âge de 11 ans, Arina Pervunina a vu les troupes russes tuer son père.

Elle et son jeune frère ont été surpris derrière les lignes ennemies dans la maison de leurs grands-parents, dans l’oblast de Kherson, peu après le début de l’invasion, alors que leurs parents étaient chez eux à Odessa.

Au cours des premières semaines de l’invasion, le père d’Arina est venu sauver ses enfants et les deux cousins de la jeune fille de la partie de l’oblast de Kherson occupée par les Russes. Ils étaient dans leur voiture lorsque les soldats russes ont commencé à leur tirer dessus.

Dix-sept balles ont touché le père d’Arina, Andrii Pervunin. L’un des cousins d’Arina n’a survécu que parce qu’il tenait un chien qui a reçu une balle et a été tué sur le coup.

Les troupes russes ont gardé les enfants à leur poste de contrôle pendant plus d’une heure, les traînant sur le sol et les injuriant avant de les laisser partir avec d’autres Ukrainiens fuyant l’occupation. Le père d’Arina a été emmené à Mykolaiv, non loin de là, dans le coffre d’une voiture.

« Il a reçu les premiers soins, mais nous n’avons pas pu le sauver », a déclaré Arina, aujourd’hui âgée de 13 ans, au Kyiv Independent.

Pour surmonter cette perte, elle a commencé à écrire des lettres à son père peu après la tragédie. Le ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a lu l’une des lettres d’Arina à l’Assemblée générale des Nations unies en juillet 2023.

Une semaine après la tragédie, elle a écrit dans son journal … « Je ne veux pas vivre. Qu’est-ce que cette vie sans père ? » a déclaré M. Kuleba.

[…] Si la perte des parents affecte les enfants à tout moment, le traumatisme qui en résulte en temps de guerre peut aggraver les problèmes de santé mentale, ce qui rend l’impact global sur les enfants encore plus important, explique la psychothérapeute ukrainienne Marta Bilyk.

« Certains enfants doivent sortir leurs parents de voitures détruites ou même déterrer (leurs corps) sous les décombres de maisons effondrées », explique Marta Bilyk, qui travaille à la fondation Children of Heroes, à l’Independent de [Kyiv].

« Plus la mort d’un parent est grave et plus l’enfant est au courant, plus c’est difficile pour lui.

[…] Assumer les responsabilités de deux parents tout en faisant face à une perte douloureuse n’est pas facile, comme peut en témoigner Nataliia Motorna, une habitante de [Kyiv] : Illia, son mari depuis plus de 20 ans, a été tué lors d’une mission de combat à Sievierodonetsk, dans l’oblast de Donetsk, à la fin du mois de mai 2022.

Elle affirme que la vie qu’elle connaissait – pleine de rires, de joie, d’amour et d’aventures – s’est arrêtée le jour où elle a appris la mort de son mari. Au lieu de cela, elle et ses enfants, Varvara, 12 ans, et Matvii, 17 ans, ont souffert d’une douleur inimaginable.

« Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai commencé à hurler à pleins poumons », se souvient Mme Motorna. « J’ai cru que j’allais devenir complètement folle.

Mais au milieu de la douleur insupportable de la perte, Motorna a dû prendre les devants et remplacer son mari en tant que principal pourvoyeur de la famille.

J’ai dit aux enfants : « Vous devez savoir que je suis terrifiée, que cela me fait très mal, mais vous devez aussi savoir que je ne me ferai rien, parce que maintenant je suis seule (à m’occuper) de vous deux » », raconte Mme Motorna, en essayant de retenir ses larmes.

Pourtant, le fait de subir eux-mêmes la perte de leur père et de voir leur mère dans un état aussi vulnérable a immédiatement fait grandir Matvii et Varvara et les a rendus plus forts, selon leur mère.

[…] C’est par une autre veuve que Natalia a appris l’existence de la fondation Children of Heroes, qui s’occupe depuis mars 2022 des enfants ayant perdu leurs parents lors de l’invasion totale, en leur offrant un soutien psychologique, juridique et humanitaire.

La fondation compte actuellement près de 8 000 enfants dans son programme de soutien, la majorité d’entre eux, soit 88 %, étant des enfants de soldats ukrainiens tombés au combat.

C’est la fondation qui a fourni à Kuleba les lettres d’Arina à son père, lui a trouvé un psychologue et l’a envoyée dans un camp d’été en Espagne avec d’autres enfants ukrainiens ayant souffert de la perte d’un parent.

[…] Hanna Khomenko, responsable du département de la fondation chargé du travail avec les enfants, explique que l’organisation caritative fournit également à chaque famille un assistant personnel, un mentor, qui les contacte souvent pour vérifier leur état psychologique et s’informer de leurs besoins.

« Il s’agit de l’impact que nous avons sur notre avenir », explique M. Khomenko. « Nous avons réfléchi à la manière dont ces enfants allaient surmonter leur perte en l’absence d’une communauté qui les soutienne.

[…] L’objectif stratégique de la fondation est de soutenir les enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 18 ans, explique M. Khomenko.

« Nous essayons de découvrir ce que l’enfant veut. Notre but est de l’aider à construire un chemin pour atteindre son objectif. (Nous) essayons de tout faire pour que chaque enfant qui reçoit l’aide de notre fondation, dans 10 ou même 18 ans, soit incroyablement satisfait de sa vie. » […]

The Kyiv Independent, Comment des milliers d’enfants ukrainiens font face à la perte de leurs parents à cause de la guerre, traduction Deepl

Mercredi 27/3, 23h55

Lu aujourd’hui.

La Russie ne peut vaincre l’Ukraine ou l’Occident – et perdra probablement – si l’Occident mobilise ses ressources pour résister au Kremlin. La capacité existante et latente de l’Occident éclipse celle de la Russie. Le produit intérieur brut (PIB) combiné des pays de l’OTAN, des États de l’Union européenne non membres de l’OTAN et de nos alliés asiatiques s’élève à plus de 63 000 milliards de dollars. Le PIB russe est de l’ordre de 1 900 milliards de dollars. L’Iran et la Corée du Nord n’apportent qu’un soutien matériel limité. La Chine soutient la Russie, mais elle n’est pas mobilisée en son nom et il est peu probable qu’elle le fasse. Si nous intervenons de manière massive, la Russie est perdante.

L’idée que la guerre est ingagnable en raison de la domination de la Russie est une opération d’information russe, qui nous donne un aperçu de la véritable stratégie du Kremlin et de son seul véritable espoir de succès. Le Kremlin doit mettre les États-Unis sur la touche, ce qui permettra à la Russie de combattre l’Ukraine de manière isolée, puis de passer aux prochaines cibles de Moscou, que la Russie cherchera également à isoler. Le Kremlin a besoin que les États-Unis choisissent l’inaction et acceptent la fausse fatalité selon laquelle la Russie l’emportera en Ukraine. Le centre de gravité de Vladimir Poutine est sa capacité à façonner la volonté et les décisions de l’Occident, de l’Ukraine et de la Russie elle-même. La stratégie russe la plus importante n’est donc pas la stratégie de guerre de Moscou, mais plutôt la stratégie du Kremlin visant à nous faire voir le monde tel qu’il souhaite que nous le voyions et à prendre des décisions dans cette réalité alternative générée par le Kremlin qui permettra à la Russie de gagner dans le monde réel. […]

ISW, Refuser la seule stratégie de réussite de la Russie

Mercredi 27/3, 19h10

La farandole du nuc.

L’an dernier, en toute discrétion, Framatome, entreprise française championne du nucléaire, et le géant public russe de l’énergie atomique, Rosatom, ont fait naître une co-entreprise, en pleine guerre en Ukraine. De quoi créer la polémique, notamment en Allemagne où, d’après Le Point, Framatome assemblera sous licence russe le combustible destiné à alimenter les réacteurs de conception « soviétique » des pays de l’Europe orientale, mais surtout des États-Unis.

Dans son édition de ce mercredi 27 mars, Le Canard enchaîné a révélé une note de l’ambassade de France à Washington adressée au Quai d’Orsay, mi-février, dans laquelle l’instance indique avoir été soumise à un questionnaire du Sénat américain à propos des relations entre Paris et Rosatom. Celui-ci survient après une proposition de loi à la Chambre des représentants du parti républicain, visant à « affranchir les pays occidentaux de tout lien avec la Russie dans le nucléaire civil ». Les États-Unis dépendent eux-mêmes à 30% de l’uranium enrichi venu de Russie.

Katherine Earle, ancienne responsable de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, aurait « posé des questions sur une éventuelle dépendance de l’industrie nucléaire française à l’égard de l’industrie russe, en particulier sur le volet cycle du combustible ». Les interrogations qui subsistent outre-Atlantique quant à cet accord restent à propos du versement de royalties et les raisons pour lesquelles la guerre en Ukraine n’a pas freiné, voire annulé le projet. […]

Le Journal du Dimanche

Alors que le gouvernement porte un programme de six nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR à horizon 2035, la question de son financement n’est toujours pas tranchée. Parmi les pistes « sur la table » : utiliser « les fonds du Livret A ». « Ce serait logique parce que c’est un élément important de la décarbonation de notre économie », a estimé le directeur général de la Caisse des dépôts (CDC), Éric Lombard, invité de l’émission Ecorama diffusée sur le site Boursorama ce mercredi 27 mars.

[…] Le gouvernement aussi réfléchit à cette option, étant donné qu’EDF ne peut pas seul assumer le financement de ces EPR. Reste que le temps presse : le casse-tête du financement n’aurait toujours pas été abordé en Conseil de politique nucléaire, selon nos informations. Or, comme l’a indiqué le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, en juillet dernier, le « schéma de régulation et de financement devra être précisé d’ici à fin 2024, pour que l’entreprise [EDF, ndlr] puisse prendre formellement sa décision d’investissement ».

Le montant de ce programme s’avère par ailleurs colossal. Il est évalué à 51,7 milliards d’euros hors coût de financement, mais pourrait grimper à 67,4 milliards d’euros, selon des nouvelles estimations d’EDF révélées par Les Echos. D’après des scénarios évalués par l’ONG anti-nucléaire Greenpeace, publiés la semaine dernière, la facture pourrait même dépasser les 100 milliards d’euros en incluant les frais financiers. […]

La Tribune

EDF prévoit que l’EPR de Flamanville (Manche) injectera pour la première fois de l’électricité dans le réseau national « à l’été 2024 » […] selon un communiqué diffusé mercredi 27 mars.

[…] Si le démarrage se confirme […] il interviendra donc avec douze années de retard sur le calendrier prévu, pour une facture totale désormais estimée à 13,2 milliards d’euros, selon EDF, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards. […]

Le Monde [edit]

Mercredi 27/3, 19h05

Vu aujourd’hui : pas « lequel », mais plutôt « dans quel ordre ».


Mercredi 27/3, 19h00

Les inquiétudes nous chassent ces derniers jours, je parle des alertes et des sentiments aussi.
Roman a eu un rendez-vous avec médecin à Kyiv, il est envoyé pour la rééducation chez lui, pour 30 jours. Ça veut dire que l’État n’a pas proposé son aide, il se débrouillera lui-même.
Pacha, je ne sais pas comment il va vraiment. Il creuse et emménage des blindages. Fatigué. Il veut s’acheter une montre avec une boussole électronique, au cas où il ait besoin de trouver le bon côté (Roman a eu de la chance de choisir la bonne direction).
Il n’y aura pas de travaux dans l’appart à Irpin, pas maintenant – trop de missiles et de bombes.
Irina n’est pas sûre de pouvoir venir en France – question de travail. On se verra demain soir pour tester un nouveau resto – incroyable !
Je me sens mieux physiquement, j’ai ajusté le régime et les médocs.

Olga, Viber (texte)

Ah, encore une chose. Le lien que tu as laissé sur le blog sur le stage du Théâtre du Soleil ne marche pas en Ukraine. Quelle ironie. Et je connais Oksana Leuta que tu cites, on faisait des études ensemble à l’université.


Mardi 26/3, 22h55

Vu aujourd’hui.


Mardi 26/3, 7h55

Lu aujourd’hui.

[…] Les drones russes constituent également une menace majeure pour les forces ukrainiennes

Nous nous efforçons de fournir aux unités d’artillerie des obusiers-leurres qui sont produits ici, en Ukraine. Ils sont fabriqués en bois, ne coûtent que 800 dollars l’unité et les Russes doivent être très précis pour les détruire. Le drone Lancet n’est pas une arme très précise, il frappe généralement à un ou trois mètres autour de l’obusier leurre. Dans ce cas, les soldats recouvrent les trous avec de la peinture et déplacent l’obusier en bois vers une autre position. Si l’on considère qu’un drone Lancet coûte environ 40 000 dollars, l’opération est très rentable. Jusqu’à présent, un seul de ces obusiers-leurres a attiré 12 drones Lancet !

Mais ces drones Lancet sont une véritable plaie pour notre artillerie. Pour les obusiers tractés, nous avons construit des espèces de cages autour des pièces d’artillerie et les soldats disposent d’un équipement radio spécial qui peut détecter les drones ennemis. Lorsqu’un drone se trouve à environ cinq kilomètres, il commence à émettre un signal sonore très fort, comme une sirène, et les artilleurs peuvent se tenir à l’écart des obusiers — ils n’ont pas le temps de déplacer la pièce d’artillerie, car le drone n’est généralement qu’à une minute ou deux. Le Lancet visera l’obusier, mais il est couvert par cette cage, et les munitions du drone ne sont pas assez puissantes pour faire exploser la cage. Après l’attaque, les troupes devront généralement faire quelques réparations, réparer le système hydraulique du canon ou les pneus par exemple, mais le canon lui-même est généralement en bon état. C’est la raison pour laquelle notre association fournit ces ateliers mobiles : ils permettent aux unités d’effectuer ces réparations directement sur place. Sans cela, il leur faut une ou deux semaines pour récupérer ces tubes hydrauliques qui viennent de loin. Lorsqu’elles disposent de cette station de réparation mobile, elles peuvent effectuer ces réparations un jour ou deux après l’attaque.

[…] « Reactive Post » est l’une des nombreuses organisations de la société civile ukrainienne qui soutiennent l’armée ukrainienne, et vous le faites depuis près de dix ans déjà. Comment cela a-t-il commencé ?

Pour moi, cela a commencé en 2013, pendant la Révolution de Maïdan. J’étais informaticien et je travaillais pour une organisation financière — c’est toujours le cas, d’ailleurs. Quand j’ai vu ce qui se passait pendant le mouvement Euromaïdan, je ne pouvais pas rester sans rien faire, alors j’ai commencé à demander aux gars qui se battaient là-bas ce dont ils avaient besoin. Ils avaient besoin de masques à gaz, de matériel pour construire des barricades, et je leur en ai fourni — je suis allé dans un magasin, j’ai dit que j’avais besoin de peindre ma maison et j’ai acheté plusieurs douzaines de masques à gaz. Plus tard, j’ai aidé les médecins, car la police avait commencé à utiliser des armes à feu, et ces médecins soignaient les blessés. Des combats acharnés se déroulaient à proximité du stade Lobanovskyi, à 200 mètres du Parlement. Non loin de là, dans le hall de l’Institut de littérature, nous avons installé un poste médical pour transporter et soigner les blessés.

[…] Je ne connaissais rien à l’artillerie, c’était une boîte noire pour moi. Mais j’avais beaucoup d’amis qui servaient dans ces unités, alors j’ai pris mon téléphone et je leur ai demandé : de quoi avez-vous besoin ?

[…] La première fois que j’ai pu faire quelque chose, c’était autour du 27 février [2022]. J’ai acheté à des soldats quelques tentes et du matériel de camping dont ils avaient besoin. Puis les Russes sont arrivés dans la région de [Kyiv] et Oleh Schevchuk, le commandant de la 43e brigade d’artillerie, m’a appelé. Il m’a dit : « Pacha, nous avons besoin de générateurs le plus rapidement possible, car nous n’avons pas de courant sur les positions de tir. Essence, diesel, peu importe, tout ce que vous pouvez trouver ». J’ai donc commencé à appeler des fournisseurs à [Kyiv], mais il y avait un couvre-feu de 24 heures, tout était fermé, personne ne pouvait circuler dans les rues.

Finalement, j’ai trouvé un endroit qui avait quatre générateurs et dont le propriétaire vivait dans la même maison que son magasin. Il m’a dit que je pouvais ouvrir le magasin sans problème, mais que quelqu’un devait venir chercher les générateurs et qu’il voulait être payé en liquide et en dollars. J’ai donc commencé à passer des appels à [Kyiv], je cherchais quelqu’un qui avait du liquide et des dollars. J’ai trouvé quelqu’un, un avocat, qui m’a immédiatement dit : « Pas de problème, j’ai des dollars, je peux les donner à l’armée ». J’ai donc rappelé Oleh Schevchuk et lui ai expliqué qu’il devait envoyer l’un de ses hommes qui pourrait voyager pendant le couvre-feu. Le chef d’état-major de la 43e brigade est alors parti, s’est rendu chez l’avocat pour récupérer l’argent, s’est rendu au magasin pour récupérer les générateurs, puis à un troisième endroit où j’avais trouvé un autre générateur.

Le plus drôle, c’est que lorsqu’il est arrivé au magasin, il a refusé d’acheter les générateurs à ce prix, a dit qu’ils étaient usagés, et a négocié le prix à 400 dollars contre 500 dollars initialement — imaginez ces deux types dans la rue, au milieu de l’invasion, en train de négocier le prix ! Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Il m’a ensuite appelé pour me dire qu’il lui restait 100 dollars, et je lui ai bien sûr dit de garder l’argent pour l’armée. Un an plus tard, il m’a rappelé pour me dire qu’il avait encore ces 100 dollars ! Il s’était battu pendant un an, d’abord dans la région de [Kyiv], puis dans le Donbass, et il avait gardé ces 100 dollars pendant tout ce temps. Finalement, il les a ramenés et les a envoyés à Reactive Post en guise de don.

[…] Aujourd’hui, deux ans après le début de l’invasion russe, comment voyez-vous le rôle de Reactive Post et des autres organisations de la société civile qui soutiennent l’armée ukrainienne ?

Pour notre organisation, c’est particulier : nous ne travaillons qu’avec des unités d’artillerie — les autres organisations essaient généralement de soutenir l’ensemble de l’armée, elles aident les tireurs d’élite, l’infanterie, l’armée de l’air, tout le monde. Dans notre cas, 80 % de notre travail est en fait destiné à l’artillerie.

D’une manière plus générale, le principal problème de notre armée est son manque de flexibilité. Je vais vous donner un exemple : disons que vous êtes officier dans une unité et que vous avez un camion en panne. Vous devez adresser une demande au ministère de la Défense pour que votre camion soit réparé ou remplacé, et le traitement de cette demande peut prendre jusqu’à deux mois. Les gars savent qu’ils ne peuvent pas attendre deux mois, alors ils achètent des pièces de rechange — de leur propre poche. C’est une situation très typique en Ukraine. Les soldats ont besoin de se battre, alors ils achètent eux-mêmes une jeep, puis les pièces détachées pour la jeep, le camion et tout le reste.

Les organisations caritatives ukrainiennes dépensent d’énormes sommes d’argent pour soutenir l’armée — il existe des statistiques publiées par la Banque nationale et les plus grandes banques ukrainiennes :  les principales organisations ont collecté environ 20 milliards de hryvnias — quelque chose comme 500 millions de dollars. Personne ne connaît les chiffres collectés par les organisations plus petites, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une somme considérable.

Si on le rapporte au budget du ministère ukrainien de la Défense — 35 milliards de dollars environ — l’argent collecté par les organisations caritatives ne paraît pas si important. Mais le principal avantage des ONG est leur rapidité. Elles peuvent prendre des décisions rapides, acheter du matériel qui ne figure pas dans les registres du ministère de la Défense et le transporter sur la ligne de front en très peu de temps. La rapidité et la flexibilité sont les principaux avantages de nos organisations. Si un officier d’artillerie veut obtenir, disons, une station météorologique, il ne peut pas simplement se rendre dans un magasin et l’acheter, il est censé passer par un processus d’acquisition spécial. Ou alors il peut m’appeler et me dire qu’il a besoin d’une station météorologique. Je lui réponds : « D’accord, j’ai ce modèle, est-ce qu’il vous convient ? » Il regardera le manuel d’utilisation et dira oui, c’est bon. Et nous l’envoyons, sans achat, sans délai. […]

Le Grand Continent, « En Ukraine, sur le front, des volontaires de la société civile mènent aussi la guerre de l’artillerie », une conversation avec Pavlo Narozhny [cofondateur de l’ONG « Reactive Post »]

Lundi 25/3, 7h35

Lu aujourd’hui : comment dire…

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a plus stressé les Européens que la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 et le confinement lié au Covid de 2020, révèle une équipe de psychologues de l’université de Munster (Nature communications, février 2024). Ils se sont basés sur une enquête réalisée entre fin 2021 et l’été 2022 auprès de 1.300 personnes dans 17 pays européens.

L’analyse des questionnaires montre une baisse significative du sentiment de bien-être le jour de l’invasion russe […]

Les Echos

Dimanche 24/3, 23h55

Vu aujourd’hui.

Cartoon Movement, Marian Kamensky, Terror attack in Moscow

Dimanche 24/3, 23h50

L’attentat à Moscou n’aura pas de conséquence pour l’Ukraine. N’aura pas de bonnes conséquences pour l’Ukraine.

[…] Pacha est revenu à l’abri ce matin. Son ami Roman est parti à Kyiv voir ce qu’il est possible de faire pour ses blessures. Il aura une visite médicale militaire pour donner une permission médicale. Pacha ne l’a pas vu, mais on peut dire qu’il ne va pas très bien… et qu’il ne va pas très mal.

[…] Attend… Il y a une alerte missile… [Fidèle aboie, silence] Non, ça va. C’est l’alerte pour la zone, mais je regarde quelques comptes [sur les réseaux sociaux] plus précis, un en particulier qui dit si c’est un missile, un avion, un drone. S’il ne dit rien, c’est rien.

J’ai discuté avec mon frère Kola [le mari d’Iryna]. Il réfléchit à quitter la ville. « C’est trop près du front. Les Russes ont vu qu’ils ne sont pas les bienvenus, si ce n’est pas dans six mois, ils reviendront dans trois ans ou dans cinq ans et ils tueront tout le monde. » Il réfléchit comme ça.

[…] Nous avons encore touché deux bateaux à Sebastopol, ça me fait plaisir. Mais non, disent les Russes, c’est un peu d’herbe brûlée, nous avons arrêté les missiles ! avec nos bateaux ! […]

Olga, Viber (vocal)

L’agence de presse Amaq de l’État islamique (EI) a publié des images le 23 mars prétendument filmées du point de vue des attaquants impliqués dans l’attaque de l’hôtel de ville de Crocus du 22 mars. Les images soutiennent en outre l’évaluation de l’ISW selon laquelle l’EI est très probablement responsable de l’attaque de l’hôtel de ville de Crocus, malgré les efforts continus des porte-parole du Kremlin pour lier l’Ukraine sans fondement à l’attaque. […]

[…] Le chef de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, s’est dit préoccupé par les réactions ultranationalistes russes à l’attaque de l’hôtel de ville de Crocus. […] Kadyrov a affirmé que la Russie a toujours été un pays multiethnique et multiconfessionnel, mais que les « faux patriotes » essaient de jouer sur les émotions des gens et « d’appeler à des méthodes fascistes » […] pour exprimer leur animosité envers les minorités russes non ethniques et les migrants en Russie. […]

ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 24 mars, traduction automatique [edit]

Les forces ukrainiennes ont frappé un centre de communication de la flotte de la mer Noire (BSF) à Sébastopol occupée, en Crimée, et auraient frappé un dépôt de pétrole et aurait au moins partiellement endommagé deux navires de débarquement de la BSF dans la nuit du 23 mars.
L’état-major général ukrainien a rapporté le 24 mars que les forces ukrainiennes ont réussi à frapper les navires de débarquement de la classe Yamal et Azov Ropucha de la BSF, un centre de communication BSF et plusieurs installations d’infrastructure BSF non spécifiées à Sébastopol.
Un milblogger affilié au Kremlin a affirmé que les forces ukrainiennes avaient lancé plus de 40 missiles Storm Shadow et Neptune, des missiles leurres ADM-160 et des drones pendant la frappe. […]

ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 24 mars, traduction automatique [edit]

Samedi 23/3, 21h15

Entendu aujourd’hui.

Après un an sur le front, mon corps est courbé, sans amplitude. Mon imagination est fermée. Sur le front, il vaut mieux ne pas imaginer.

France Culture, Tous en Scène, Oksana Leuta, comédienne ukrainienne, évoquant sa participation à un stage organisé par le Théâtre du Soleil d’Arianne Mnouchkine à Kyiv en mars 2023 [transcription approximative]

Samedi 23/3, 10h50

Vu aujourd’hui : on en veut !

Les dirigeants et représentants de 32 pays présents au Sommet sur l’énergie nucléaire ont soutenu des mesures dans des domaines tels que le financement, l’innovation technologique, la coopération réglementaire et la formation de la main-d’œuvre pour permettre l’expansion de la capacité nucléaire afin de lutter contre le changement climatique et de renforcer la sécurité énergétique.

Le sommet des pays soutenant le nucléaire a été organisé conjointement par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et la Belgique, où il s’est tenu. Dans son discours d’ouverture, le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a souligné qu’il a fallu 70 ans depuis le discours du président américain Eisenhower sur l’atome pour la paix aux Nations Unies pour que le premier sommet sur l’énergie nucléaire au niveau des dirigeants nationaux se tienne.

Il a déclaré qu’avec le besoin d’énergie propre, « il s’agit d’un effort mondial, le monde a besoin que nous nous ressaisions » et que nous veillions à ce que les institutions financières internationales puissent financer le nucléaire et augmenter la capacité énergétique nucléaire « de manière sûre, sécurisée et non polluante ». voie de prolifération ». Il a déclaré que « la COP28 a été claire : être pro-environnement, c’est être pro-nucléaire » et le sommet « montre que le tabou nucléaire est terminé, ouvrant un nouveau chapitre pour l’engagement nucléaire ».

[…] « Nous, dirigeants des pays exploitant des centrales nucléaires, ou développant, lançant ou explorant l’option de l’énergie nucléaire… réaffirmons notre ferme engagement envers l’énergie nucléaire en tant qu’élément clé de notre stratégie mondiale visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des deux centrales électriques. et industriels, garantir la sécurité énergétique, renforcer la résilience énergétique et promouvoir le développement durable à long terme et la transition énergétique propre.

[…] La déclaration ajoute : « Nous nous engageons à œuvrer pour libérer pleinement le potentiel de l’énergie nucléaire en prenant des mesures telles que des conditions favorables pour soutenir et financer de manière compétitive la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires existants, la construction de nouvelles centrales nucléaires et le déploiement rapide de centrales nucléaires avancées, y compris les petits réacteurs modulaires, dans le monde entier tout en maintenant les plus hauts niveaux de sûreté et de sécurité, conformément aux réglementations et circonstances nationales respectives. Dans cette démarche vers plus d’énergie propre et d’innovation, nous nous engageons à soutenir tous les pays, en particulier les pays nucléaires émergents, dans leurs capacités et leurs efforts pour ajouter l’énergie nucléaire à leurs bouquets énergétiques conformément à leurs différents besoins, priorités, voies et approches nationales et créer un environnement plus ouvert, juste, équilibré et inclusif pour leur développement de l’énergie nucléaire, y compris ses applications non électriques , et de continuer à mettre en œuvre efficacement des garanties, conformément à la législation nationale des États membres et à leurs obligations internationales respectives.

[…] [Pays signataires] Argentine, Arménie, Bangladesh, Belgique, Bulgarie, Canada, Chine, Croatie, République tchèque, Égypte, Finlande, France, Hongrie, Inde, Italie, Japon, Kazakhstan, Pays-Bas, Pakistan, Philippines, Pologne, Roumanie, Arabie saoudite, Serbie , Slovaquie, Slovénie, Corée du Sud, Suède, Turquie, Émirats arabes unis, Royaume-Uni et États-Unis. […]

World Nuclear News, Les dirigeants s’engagent à « libérer le potentiel » de l’énergie nucléaire lors d’un sommet historique, traduction automatique

Vendredi 22/3, 17h50

Lu aujourd’hui.

Ce petit jouet Godzilla, offert à l'auteur lorsqu'il était enfant, l'a accompagné lors de conférences et d'événements antinucléaires à travers le monde. Crédit : Adam Foskey/TaskForce

[…] Je suis né à San Salvador, au Salvador, de parents survivants d’une guerre civile de 12 ans financée en grande partie par les deux plus grandes puissances nucléaires des années 1980, l’Union soviétique et les États-Unis, mon pays d’adoption.
Lorsque ma mère et moi sommes arrivés à Los Angeles en 2003, je portais un petit sac à dos rouge rempli de jouets de dinosaures que mes voisins salvadoriens m’avaient offerts, parmi lesquels se trouvait un petit monstre vert aux épines argentées. Après des visites à la bibliothèque locale près de ma nouvelle maison dans le sud de Los Angeles et des conversations avec de nouveaux amis à l’école, j’ai réalisé que le petit monstre dans mon sac à dos n’était autre que Godzilla.

[…] Je me souviens très bien d’être tombé sur un homme lisant à haute voix à ses filles à la bibliothèque Riordan, dans le centre-ville de Los Angeles, l’origine de Godzilla en tant que réponse antinucléaire aux attaques de 1945 sur Hiroshima et Nagasaki, au Japon. Cet incident à la bibliothèque m’a rempli de curiosité pour les armes nucléaires.

[…] Godzilla m’a catapulté dans un monde plus étrange que la fiction, et il m’a donné confiance et persévérance pour continuer à travailler sur la question urgente du désarmement nucléaire.

[…] Le 10 novembre 2023, j’ai eu l’occasion d’assister à la première sur tapis rouge de Godzilla Minus One à West Hollywood. […] Yamazaki a voulu faire du 37e volet de la franchise Godzilla une épopée qui plonge dans les horreurs de la guerre. Sorti au Japon à l’occasion du 70e anniversaire du film original, Godzilla Minus One suit un ancien pilote kamikaze souffrant de la culpabilité du survivant. Alors que la plupart des médias anglophones se sont concentrés sur le balayage massif d’Oppenheimer aux Oscars […],[Godzilla a obtenu au Japon] des cotes d’écoute encore plus élevées qu’Oppenheimer, a été salué par la critique (y compris un Oscar pour les meilleurs effets visuels) et a fait grimper les recettes du box-office dans le monde entier d’une manière qui ne peut être décrite que comme un déchaînement de la taille d’un kaiju.

[…] Godzilla Minus One valorise les efforts coopératifs de l’humanité contre les menaces existentielles. Et parce que le film se déroule dans le Japon d’après-guerre, il critique également les guerres insensées dans lesquelles les victimes ne sont pas les personnes chargées de déclarer la guerre, mais plutôt les citoyens ordinaires qui sont littéralement pris entre deux feux – comme mes parents à El Salvador.
Certaines scènes du film sont une merveille cinématographique mais rappellent également des images d’Hiroshima et de Nagasaki comme celles que j’ai vues lors de ma visite au musée de la bombe atomique de Nagasaki en 2017. Là, je me suis retrouvé nez à nez avec des planches de bois contenant les restes d’humains vaporisés, des restes humains incrustés dans du verre fondu et les hibakusha qui ont survécu à la bombe atomique.

[…] En m’éloignant de la première hollywoodienne de Godzilla Minus One en novembre, j’avais l’impression d’avoir atteint le sommet de mon statut de fan de Godzilla. Mais dans le domaine de la politique nucléaire, la course aux armements s’accélère, les traités sont remis en question, voire abandonnés, et le bassin d’opportunités professionnelles est en train de se tarir. Il est difficile de rester attaché à une vision sans armes nucléaires, mais il existe une lueur d’espoir.

Alors que le cinéma japonais revigore la métaphore de Godzilla, les Nations Unies revitalisent leurs efforts pour rapprocher les États membres d’ un monde sans armes nucléaires. Je suis heureux d’avoir rejoint ce travail et je remercie Godzilla d’avoir enflammé la passion qui m’a conduit sur cette voie.

Bulletin of the Atomic Scientists, Je suis un militant antinucléaire immigré. Voici pourquoi j’aime Godzilla, par Christopher Allan Cross Colorado, traduction automatique

Vendredi 22/3, 11h00

Lu aujourd’hui : Ah, dis donc, ces connards de Russes sont en guerre…

La Russie est « en état de guerre » contre l’Ukraine, a reconnu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview parue vendredi, après avoir insisté pour présenter l’assaut contre son voisin, lancé il y a deux ans, comme une « opération spéciale » et rejeté l’emploi du mot « guerre ». […]

[Mais c’est pas de leur faute]

« Nous nous trouvons en état de guerre. Oui, cela a commencé comme une opération militaire spéciale, mais dès que toute cette bande s’est formée, quand l’Occident collectif a participé à tout cela aux côtés de l’Ukraine, pour nous, c’est devenu une guerre. J’en suis convaincu et chacun doit le comprendre », a fait savoir M. Peskov dans un entretien au média Argoumenty i Fakty. […]

Le Monde, Live

Maya : Pourquoi tu mets tous les Russes dans le même connard ?
Moi : Tu as raison — Ah, dis donc, ces connards de Russes à 87% sont en guerre


Vendredi 22/3, 10h05

Les avoirs russes glissent.

Les pays de l’Union européenne se sont entendus, jeudi soir à Bruxelles, sur l’utilisation des produits issus des avoirs russes immobilisés sur le Vieux Continent , soit environ 200 milliards d’euros, pour aider l’Ukraine. Les Vingt-Sept attendent des revenus de quelque 3 milliards cette année et « des montants similaires au cours des années suivantes », a précisé la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet .

Le « premier milliard » pourrait être versé à [Kyiv] « dès le 1er juillet », a-t-elle déclaré. Ces fonds pourront servir «à 90% pour l’achat de munitions», c’est «l’urgence» pour l’Ukraine aujourd’hui, a précisé vendredi matin Alexander De Croo, le Premier ministre belge.

Les Européens ont pris cette décision en dépit des menaces de Moscou, qui a promis cette semaine d’intenter des poursuites judiciaires « sur des décennies » en cas d’utilisation des avoirs gelés de la Russie. « Les Européens doivent être bien conscients des dégâts que de telles décisions pourront causer à leur économie, leur image, leur réputation de garants fiables de l’inviolabilité de la propriété », a averti le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

[…] Les juristes de l’UE estiment avoir une base juridique très solide, qui offre des garanties à Euroclear, la chambre de compensation où sont logés la plus grande partie de ces actifs. […]

Les Echos, Union européenne : les avoirs russes gelés financeront des armes pour l’Ukraine

Vendredi 22/3, 9h50

Zapo.

L’une des deux lignes électriques qui alimentent la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia a été coupée par un bombardement, a annoncé vendredi le ministre de l’énergie ukrainien, German Galushchenko. « L’ennemi mène actuellement la plus grande attaque contre l’industrie énergétique ukrainienne de ces derniers temps », a déclaré M. Galushchenko sur Facebook. « En raison de bombardements, une des lignes de transmission d’énergie alimentant la centrale nucléaire de Zaporijia a été coupée », a-t-il ajouté.

L’opérateur ukrainien Energoatom a confirmé que la centrale n’était plus reliée au réseau électrique du pays que par une seule ligne, récemment réparée par des techniciens ukrainiens après avoir été hors service pendant longtemps en raison d’un précédent bombardement […]

Le Monde, Live

Vendredi 22/3, 9h40

C’était chaud, cette nuit. Plus de 90 missiles, plus de 60 drones. Le grand barrage à Zapo a subi deux coups directs des putain de russes. Deux centrales électriques à Zapo sont endommagées. Kryvyi Rih est partiellement sans électricité et sans eau. J’ai revu et réorganisé ma « valise d’inquiétude » : documents, argent, powerbanks, disque dur. Je suis en colère. Pacha va bien. Fidèle s’inquiète. Je déteste le voisin dont la voiture fait le bruit de drones, j’ai envie de briser les vitres et de couper les pneus de cette merde métallique. Il faut peut-être que j’augmente la dose des médocs.

Olga, Viber (texte)

[…] L’entreprise [Ukrhydroenergo] a signalé un incendie dans la station [du barrage] mais a déclaré qu’il n’y avait aucune menace de brèche, ajoutant que la situation était sous contrôle. […]

The Kyiv Independent, Le barrage du Dnipro à Zaporizhzhia touché au milieu d’une attaque massive russe contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, traduction automatique

La défense aérienne ukrainienne a abattu 37 missiles et 55 drones de type Shahed dans la nuit du 22 mars lors d’une attaque massive russe, a rapporté l’armée de l’air ukrainienne. […] La défense aérienne de l’Ukraine se trouve dans une situation de plus en plus difficile, car les approvisionnements en munitions en provenance des États-Unis, un important donateur militaire, restent bloqués en raison de conflits politiques au Congrès. […]

The Kyiv Independent, Armée de l’Air : l’Ukraine abat 92 des 151 cibles aériennes russes dans la nuit du 22 mars, traduction automatique
Dnipro entre Zaporijia (ville) et le site nuc de Zaporijia, Google Earth, capture d’écran

Jeudi 21/3, 23h20

La farandole du nuc.

Malgré la guerre en Ukraine, la France continue d’acheter d’énormes quantités d’uranium à l’entreprise d’État Rosatom. Peut-on prétendre soutenir Kyiv tout en versant plusieurs centaines de millions d’euros par an à son ennemi ? Des députés appellent à en finir. […]

Mediapart, Nucléaire : cet uranium russe que la France continue d’importer

S’allier avec l’ennemi… Pour mieux s’en libérer ? Alors que Vladimir Poutine et Emmanuel Macron font escalade de propos belliqueux sur fond de guerre en Ukraine, l’accord conclu entre leurs champions nucléaires respectifs, le français Framatome et le russe Rosatom, nourrit la polémique en Allemagne, où se trouve l’usine dans laquelle Framatome assemblera demain, sous licence russe, le combustible destiné à alimenter les réacteurs de conception soviétique des pays de l’Europe de l’Est. […]

Le Point, Nucléaire : une alliance entre Framatome et le russe Rosatom fait des étincelles

Poussé par les décisions gouvernementales, le secteur nucléaire veut recruter quelque 3000 cadres par an jusqu’en 2033. En priorité des ingénieurs en maintenance et sûreté pour les installations existantes et des chefs de projets pour les futurs réacteurs. La tension est si forte que la filière aide les reconversations, recrute des séniors et même des retraités ! Pourquoi les candidats manquent à l’appel ? […]

Cadremploi, Le nucléaire recrute 30 000 cadres jusqu’en 2033 mais manque toujours de candidats

Jeudi 21/3, 23h05

Lu aujourd’hui.

[…] le coût des drones , même en tenant compte du fait qu’une petite partie de l’essaim attaquant atteint la cible, est des dizaines, voire des centaines de fois inférieur au coût de l’élimination des dégâts causés, ce qui est important dans une guerre. d’attrition. Si le flux de drones continue à être puissant, si les défenses aériennes russes n’augmentent pas leur efficacité et si aucun autre moyen de défense n’est trouvé, l’Ukraine sera en mesure de réduire la production des raffineries russes plus rapidement que les compagnies pétrolières ne pourront les restaurer. […]

iStories, Qu’est-ce que l’Ukraine a réalisé avec les attaques contre les raffineries russes ?, traduction automatique

Mercredi 20/3, 15h20

On n’est pas en danger. Pacha travaille, les siens ont bien travaillé, tellement bien que les chefs sont contents et le disent à haute voix. Pas à tout le monde, mais à haute voix. Boudmo !

Olga, Viber (texte)

Mercredi 20/3, 13h35

Pouf, pouf, comme disait Desproges (1939-1988), qui « ne sachant trop que faire pour gagner sa vie [après son service militaire en Algérie], écrit des romans-photos […], vend des assurances-vie (qu’il rebaptise « assurances-mort ») puis des poutres en polystyrène expansé. […] » (Wikipedia)

Cartoon Movement, Enrico Bertuccioli, Plebiscite for Putin

Mercredi 20/3, 13h00

La farandole du nuc.

Selon le rapport d’un ingénieur [Antoine Bonduelle, E&E Consultant], expert auprès du Giec, que s’est procuré «Libération», les SMR, ces petits réacteurs nucléaires modulaires présentés comme plein d’avenir par la filière et vantés par le chef de l’Etat, ne résisteraient pas à l’analyse en termes de coûts, de risques et de technologies. […]

Libération

C’est une première en France. Une centrale du parc nucléaire civil va être utilisée à des fins militaires, en plus de produire de l’électricité. Le ministère des Armées et EDF l’ont annoncé dans la soirée du lundi 18 mars. Les deux réacteurs de la centrale de Civaux, dans la Vienne, vont servir à la production de tritium. Il s’agit d’un gaz rare, indispensable dans les armes de dissuasion nucléaire [c’est un composant essentiel de la réaction thermonucléaire dans les bombes H].
[…] Jusqu’en 2009, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) fabriquait ce gaz à usage militaire. Mais ces deux réacteurs spécifiques de Marcoule, dans le Gard, ont été arrêtés cette année-là. Depuis, la dissuasion française repose sur des stocks. Or, le tritium est un gaz difficile à produire, et à stocker. Il se désintègre, au fil des années alors il faut en refaire, régulièrement, pour maintenir les armes nucléaires. […]

France TV Info

Contrairement aux estimations officielles qui présumaient un montant initial de 51,7 milliards d’euros pour la construction de six nouveaux réacteurs EPR2, Greenpeace avance des chiffres bien plus élevés. Selon cette étude, la facture totale, incluant les frais financiers et les effets de l’inflation, pourrait osciller entre 90 et 124 milliards d’euros, soit près du double des prévisions initiales. […]

Science&Vie

Le Premier ministre irakien Mohammed Shia’ Al Soudani et de hauts dirigeants du gouvernement ont rencontré [le directeur de l’AIEA] Grossi à Bagdad pour discuter des projets du pays et du soutien de l’agence à « une utilisation pacifique, sûre et sécurisée de la technologie nucléaire en Irak ».
Grossi a déclaré : « L’AIEA s’est engagée à soutenir les fondations de ce qui devrait être un programme entièrement pacifique ici en Irak. Nous vivons dans un monde où il y a un intérêt croissant et intense pour la technologie nucléaire… Cette fois, nous allons y parvenir. , dans le strict respect des normes de non-prolifération et des conventions internationales, qui sont indispensables. »

[…] L’Irak a initialement adhéré au Traité de non-prolifération nucléaire en 1969, mais, sous la direction de Saddam Hussein, il a été constaté en 1990, au moment de la première guerre du Golfe, qu’il le violait clairement. En réponse, le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé à l’AIEA de retirer, détruire ou rendre inoffensives les capacités nucléaires de l’Irak, ce qu’elle a fait en 1998. Mais diverses installations nucléaires du pays ont été détruites par des actions militaires entre 1981 et 2003 et les installations ont également été endommagées ou détruites. pillé.
Au cours de son voyage, Grossi a visité le site d’Al Tuwaitha, qui était autrefois au centre du programme nucléaire irakien et qui est désormais proposé pour devenir le site d’un nouveau dépôt de déchets radioactifs de faible activité, conçu avec l’aide de l’AIEA dans le cadre de l’instrument de sûreté nucléaire de l’Union européenne. […]

World Nuclear News, traduction automatique

[…] le gouvernement [français] a finalement obtenu mardi après-midi l’approbation des députés pour créer l’ASNR (Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection). Il s’agit de fusionner l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le gendarme du secteur, et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’expert technique, d’ici au 1er janvier 2025. Le vote a été décroché avec la plus faible des marges possibles, puisque 260 députés se sont prononcés en faveur et 259 s’y sont opposés. […] Le vote pour la création du futur gendarme du nucléaire a été obtenu grâce au changement de position du RN qui s’était d’abord opposé au mariage des deux organismes, début mars, lors des débats de la Commission de développement durable. […]

Le Figaro

Mardi 19/3, 20h15

Vu aujourd’hui.

Le Grand Continent
Qui est pour Poutine ? Cartographier les réactions mondiales au vote en Russie
[Carte mise à jour à 18h00 Paris]

Mardi 19/3, 9h00

Ça va. Il n’y a pas de bonnes nouvelles, mais pas de catastrophes non plus. Il y a eu des attaques, des blessés et des tués, on peut dire que je l’ai vécu avec tristesse, mais sans l’hystérie.

Pacha va bien. Il a interrompu notre échange de trois minutes d’hier, il devait aller travailler. Travailler veut dire tirer. Ils ont leur langage. Il dit « On va jouer de la trompette ». – Ah, vous avez des musiciens ? – Tu n’as pas compris ? – Non.
Il m’a expliqué (c’était le mortier).

Son ami Roman est revenu chez eux. Il lui reste des éclats dans l’épaule et la jambe, ça le fait soufrir : l’hôpital n’avait pas assez de lit pour s’en occuper. Le médecin a découpé son uniforme et Roman a dû justifier de la perte de ses vêtements militaires pour avoir un autre, mais ça prendra six mois s’il laisse faire les services. Il l’a racheté lui-même, et pareil pour les vêtements thermiques… Il ne veut pas de la cotisation des collègues, parce qu’il est comme ça…

– Oh, un chat me drague… [elle téléphone de la rue] Il est trop beau !

Olga, téléphone [Viber ne marche pas]

Mardi 19/3, 7h20

Zapo.

[…] derrière les déclarations de Moscou et de [Kyiv], qui s’accusent de mettre en danger le site nucléaire, ou celles, policées, de Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), appelant à la retenue, se joue, en coulisse, une délicate partie diplomatique. Alors qu’elles se font la guerre, les deux parties ennemies, contraintes et forcées, se parlent au sujet du nucléaire par des canaux directs et indirects. C’est un cas de force majeure, qui a supplanté la loi des armes et les intérêts de chacun. Il en va de la sécurité des populations respectives et de l’Europe entière.

Si des équipes techniques ukrainiennes ont pu réparer, le 14 mars, la seule ligne électrique d’alimentation externe de secours de 330 kilovolts (kV), déconnectée après des bombardements, c’est grâce à ces échanges. La question a été évoquée lors de la rencontre, le 6 mars, à Sotchi, entre M. Grossi et Vladimir Poutine. « Poutine a donné son accord à Grossi, confirme, au Monde, Herman Halushchenko, le ministre de l’énergie ukrainien. Puis nos militaires ont reçu les informations des Russes nous permettant de donner le feu vert à nos équipes pour intervenir en toute sécurité sur la ligne endommagée. »

Le raccordement électrique de la centrale au territoire ukrainien est vital pour la sûreté du site. Après être arrivés, en mars 2022, les Russes ont tenté, en vain, de le brancher au réseau électrique de Crimée. Ils dépendent donc toujours de l’Ukraine pour son bon fonctionnement. […] Une seule journée sans électricité peut conduire à la fusion du cœur du réacteur. Pour cette seule raison, Ukrainiens et Russes sont condamnés à se coordonner.

[…] Ce dialogue entre Moscou et [Kyiv] n’aurait pas vu le jour aussi vite sans l’AIEA, qui s’est imposée comme l’interlocuteur unique. Selon une source diplomatique française, qui a requis l’anonymat, son directeur, M. Grossi, a réuni, dès 2022, à Ankara, en Turquie, les ministres des affaires étrangères russe et ukrainien, ainsi que ceux de l’énergie, pour leur dire que le risque nucléaire était un sujet protégé, distinct de la guerre.

[…] Si les ennemis sont obligés de se parler, rien n’est gagné pour autant. Mi-mars, lors d’une réunion des gouverneurs de l’AIEA, à Vienne, les délégations russe et ukrainienne étaient réunies autour de la même table, pour la première fois. Petro Kotin et Herman Halushchenko étaient présents. « Il y avait le patron de Rosatom, je ne lui ai pas serré la main, j’aurais plutôt sorti mon flingue, si j’en avais eu un », lance Petro Kotin. Pour ce dernier, « l’AIEA se contente trop d’observer et n’impose rien à la Russie, sa seule ambition est de faire baisser le niveau de risque d’accident nucléaire ».

D’après la source diplomatique française, l’AIEA utilise, sans le dire publiquement, la menace de sanctions contre Rosatom et la Russie pour obtenir des concessions. Les centrales nucléaires russes sont, en effet, la première source d’exportation du pays. « Ils ne peuvent se priver d’une telle manne, Rosatom est en mesure de contraindre Poutine sur la centrale de Zaporijia », assure cette source. Ce que conteste MM. Kotin et Halushchenko, qui estiment que Rosatom ne dit pas tout à Poutine par crainte de lui déplaire.

La communication entre Ukrainiens et Russes s’est néanmoins dégradée sur la question du personnel travaillant à la centrale, sujet lié à la sûreté nucléaire. Fin décembre 2023, selon l’AIEA, l’usine ne disposait plus que de « 40 % de ses effectifs de maintenance, une situation qui n’est pas viable ». Un état aggravé, en février, par la décision des Russes d’interdire l’accès du site aux salariés ukrainiens n’ayant pas signé les contrats Rosatom, ce qui prive la centrale d’agents compétents. […] L’administration russe de la centrale affirme disposer d’assez de personnel pour la gérer. Rosatom a fait venir des employés d’autres sites nucléaires en Russie, notamment de celui de Balakovo, près de Saratov, similaire à la centrale de Zaporijia. « Ils ont pris les plus mauvais et les plus jeunes, proteste Petro Kotin. De plus, nous avons modernisé la nôtre, elle n’a plus grand-chose à voir avec celle de Balakovo. » L’AIEA a estimé, le 7 mars, que la situation demeurait « très fragile ».

Dmytro Orlov, 38 ans, maire d’Enerhodar exilé à Zaporijia, partage cette inquiétude. Ingénieur à la centrale pendant dix ans, il assure qu’il faut huit agents en temps normal dans la salle de contrôle, alors que Rosatom ne dispose que d’une à deux personnes habilitées pour ces postes. Un constat qui conduit Vira Konstantynova, experte en géopolitique et sécurité, et ex-conseillère du président du Parlement ukrainien, à relativiser l’importance du dialogue entre son pays et Moscou. « Ce sont de simples correspondances diplomatiques, ça ne sert à rien, la Russie devrait être exclue de l’AIEA, la position occidentale ambiguë ménage Moscou, qui se sert de ce chantage nucléaire pour briser son isolement. »

Dans l’arrière-salle du fast-food de la banlieue de [Kyiv], Anton finit par être moins méfiant. Il se montre même rassurant. « Les six réacteurs sont à l’arrêt, il faut juste continuer à les refroidir et veiller au bon fonctionnement des pompes d’alimentation, explique-t-il. La centrale est comme une grosse baleine échouée sur la rive, en train de mourir. Ça demande beaucoup moins de personnels qualifiés qu’en temps normal. » […]

Le Monde, Guerre en Ukraine : à Zaporijia, Ukrainiens et Russes contraints de se coordonner pour éviter un accident nucléaire, par Jacques Follorou (Nikopol (Ukraine), envoyé spécial)

Lundi 18/3, 22h20

Vu aujourd’hui.

Cartoon Movement, Allan McDonald, The Russian box

[…] On peut imaginer qu’une popularité qui lui a permis de passer en vingt-quatre ans d’un score de 53 % à 87 % est l’expression de la gratitude des électeurs pour son bilan. Mais quel bilan ! Une économie qu’il n’a jamais su diversifier malgré la richesse apportée par les hydrocarbures. Une démographie si déclinante qu’il a dû supplier les femmes russes, dans un de ses récents discours, de faire des enfants. Un pays en guerre désormais permanente, qui l’a conduit à recruter dans les prisons, à négocier des fournitures d’armes auprès de la Corée du Nord et de l’Iran, à engloutir toutes ses ressources dans l’industrie de l’armement et à accepter un statut de vassal à l’égard de son protecteur chinois. Des élites urbaines décimées par l’exode massif des jeunes professionnels partis pour échapper à la mobilisation. Un système de pouvoir si concentré sur lui-même qu’il fait passer le Politburo du Parti communiste soviétique pour un modèle de démocratie.

[…] Fort de cette nouvelle manifestation d’adhésion – dont une grande partie est réelle – à ses desseins, M. Poutine va sans doute vouloir continuer de plus belle son entreprise impériale. Le seul moyen de l’arrêter, de l’empêcher d’avaler ses voisins et de semer le chaos en Europe est de lui infliger une défaite en Ukraine.

Le Monde, éditorial, Vladimir Poutine, le triomphe forcé

Lundi 18/3, 15h35

Lu aujourd’hui.

Taïwan importe 97 % de son énergie via des routes maritimes très vulnérables. Toute quarantaine, blocus ou invasion de l’île par la Chine dévasterait sa capacité à maintenir les services de base et les infrastructures critiques, sans parler des usines qui produisent environ 90 % des semi-conducteurs les plus avancés au monde. À l’heure actuelle, les meilleures estimations suggèrent que les stocks énergétiques stratégiques de Taiwan contiennent seulement assez de gaz naturel pour durer 11 jours et suffisamment de charbon pour durer 39 jours.

[…] Taiwan n’a pas toujours été aussi dépendante de l’énergie ; il y a quelques décennies à peine, elle était un important producteur d’énergie nucléaire. Au milieu des années 80, l’énergie nucléaire représentait environ la moitié de la consommation électrique de l’île. À l’époque, Taïwan disposait de six réacteurs opérationnels et prévoyait d’en construire davantage. Mais au cours des deux dernières décennies, Taipei a réduit sa dépendance à l’énergie nucléaire, et le DPP, qui a pris de l’importance à l’apogée de l’énergie nucléaire grâce à une vague antinucléaire, a joué un rôle clé dans ce changement. Lorsque le parti a remporté la présidence en 2016, il s’est engagé à abandonner complètement l’énergie nucléaire. Si Lai tient les promesses de son prédécesseur, les deux derniers réacteurs de l’île seront hors service d’ici l’année prochaine.

Compte tenu de sa situation géographique dans l’une des étendues d’eau les plus controversées au monde et de ses relations tendues avec Pékin, la résistance de Taiwan à ce qui était autrefois une source d’énergie nationale fiable peut sembler déroutante. Pour Taipei, en revanche, c’est compliqué. Le choix imminent de Lai de conserver ou d’abandonner l’option nucléaire sera éclairé par une histoire longue et moins connue de prolifération, d’espionnage, de catastrophe et de démocratisation.

Le général Chiang Kai-shek regarde à travers le périscope du sous-marin nucléaire américain Swordfish , le premier sous-marin à propulsion nucléaire à se rendre à Taiwan. Archives Keystone/Getty Images

En décembre 1949, après des années de guerre civile avec le Parti communiste chinois (PCC), le général Chiang Kai-shek a transféré les forces nationalistes sur l’île de Taiwan, où il a établi une dictature sous le régime du parti Kuomintang (KMT). Chiang n’a cependant pas abandonné ses ambitions de reconquête du continent et, en tant que puissance générale consolidée, il a vu la technologie nucléaire comme un moyen d’acquérir un prestige international et un avantage géopolitique. Bien qu’il y ait eu des désaccords internes sur la question de savoir si Taipei devait immédiatement se doter d’armes nucléaires, le gouvernement a commencé à développer des capacités latentes sous couvert de projets civils.

[…] [A partir de 1955] Même si Taipei a officiellement renoncé aux armes nucléaires en échange de l’aide de Washington dans des projets civils, dans la pratique, les dirigeants ont couvert leurs paris, cultivant une expertise qui pourrait être orientée vers d’autres fins.

Le programme secret d’armes nucléaires de Taiwan a véritablement commencé après le premier essai nucléaire réussi de la Chine en 1964. Cet essai a brisé le sentiment de sécurité de Taiwan. Bien que les États-Unis se soient engagés envers Taiwan dans le Traité de défense mutuelle de 1955, le gouvernement du KMT craignait d’abandonner, surtout après que la Maison Blanche a repoussé ses appels à frapper les installations nucléaires de Chine continentale. Les dirigeants craignaient également que la prolifération ne renforce le statut de Pékin au sein de la communauté internationale aux dépens de Taipei. Une fois que Pékin a franchi ce seuil, le gouvernement du KMT a redoublé son propre programme d’armes nucléaires.

[…] En 1969, Taiwan a acheté au Canada un réacteur de recherche alimenté à l’uranium naturel et modéré à l’eau lourde, connu sous le nom de Taiwan Research Reactor. (Ce type de réacteur est propice à la production de plutonium de qualité militaire.) […] Malgré ses projets secrets, Taiwan a signé le Traité de non-prolifération nucléaire en 1968 et l’a ratifié en 1970, probablement dans l’espoir de susciter la bonne volonté de la communauté internationale. Mais en 1971, l’ONU a reconnu la République populaire de Chine, basée sur le continent, comme « le seul représentant légitime de la Chine », excluant ainsi Taïwan, également connue sous le nom de République de Chine, de l’organisme multilatéral. Par extension, Taiwan a perdu son adhésion au Traité de non-prolifération nucléaire et à l’Association internationale de l’énergie atomique, aggravant les inquiétudes du gouvernement quant au déclin du soutien international. Cette décision a également rendu plus difficile pour la communauté internationale la surveillance des installations nucléaires de l’île et l’application des normes de non-prolifération, précisément au moment où les armes nucléaires devenaient plus attrayantes pour des raisons de statut et de sécurité. Les inquiétudes de Taiwan sont devenues encore plus aiguës après la visite historique du président américain Richard Nixon en Chine en 1972.

[…] Alors que son programme d’armement décollait, Taïwan commença également à construire des centrales nucléaires. Le KMT avait des projets ambitieux pour transformer l’île en une économie industrielle moderne, mais la crise pétrolière de 1973 a démontré les dangers du manque de ressources énergétiques indigènes à Taiwan. L’énergie nucléaire est apparue comme une alternative viable aux combustibles fossiles importés puisque l’île possédait déjà l’expertise et l’infrastructure nécessaires. La croissance de l’énergie nucléaire a facilité la croissance de l’industrie sur l’île ; sans cela, il est difficile d’imaginer que Taiwan serait aujourd’hui le leader de la chaîne d’approvisionnement mondiale en semi-conducteurs.

[…] En 1977, après que les inspecteurs des États-Unis et de l’Association internationale de l’énergie atomique eurent découvert de nouvelles preuves selon lesquelles Taiwan se livrait à des recherches illicites et détournait des matériaux du réacteur de recherche de Taiwan, Washington décida d’intervenir. Bien qu’elle ait minimisé publiquement les capacités de Taiwan, l’administration Carter a menacé en privé d’imposer des sanctions et de suspendre son assistance militaire à moins que Taiwan ne se recentre sur des applications exclusivement pacifiques. La dépendance croissante de Taiwan à l’égard de l’énergie nucléaire a renforcé l’influence de Washington, car l’île dépendait des États-Unis pour le combustible nucléaire et le soutien technique.

[…] Washington et Taipei sont finalement parvenus à un accord secret […] Bien que Taiwan ait respecté bon nombre de ces conditions à contrecœur, leur mise en œuvre a été lente et l’armée en particulier était mécontente de la capitulation du gouvernement face aux exigences américaines. Ces frustrations ont pris une nouvelle urgence en décembre 1978, lorsque l’administration Carter a annoncé qu’elle mettrait fin au traité de défense mutuelle entre les États-Unis et la République de Chine et reconnaîtrait formellement la République populaire de Chine, poursuivant ainsi le rapprochement de l’administration Nixon avec Pékin. Cette décision a précipité une attention renouvelée des Taïwanais vers les armes nucléaires – cette fois avec l’armée aux commandes.

[…] Le deuxième acte de l’histoire de la prolifération à Taiwan a été lourd de conséquences. […] Alors que certains espéraient développer tranquillement un petit arsenal, d’autres, y compris le président de l’époque, Chiang Ching-kuo, étaient apparemment favorables à l’acquisition uniquement des ingrédients nécessaires à l’assemblage rapide d’une bombe (ce qui ressemble davantage à la posture de couverture d’États comme le Japon). Tous ces plans étaient conditionnés à éviter d’être détectés par les États-Unis ou la Chine jusqu’à ce que le programme soit suffisamment avancé. […] Il s’avère que les tentatives de dissimulation de Taipei étaient déjà compromises. Le directeur adjoint de l’Institut de recherche sur l’énergie nucléaire, Chang Hsien-yi, était une taupe de la CIA qui transmettait subrepticement des informations aux États-Unis depuis des années parce qu’il craignait que le programme d’armement secret ne déclenche une guerre indésirable avec la Chine. […] Armée de nouvelles preuves de malversations, l’administration Reagan a affronté Taipei. Une fois de plus exposé et confronté à la perspective d’un abandon américain et à la colère chinoise, le gouvernement a accepté de démanteler sans équivoque son programme d’armes nucléaires.

World Nuclear Association

[…] Lorsque le DPP [Parti démocrate progressiste] est entré en scène, l’énergie nucléaire était vitale pour l’économie taïwanaise. Cependant, à l’échelle mondiale, la confiance dans l’énergie nucléaire commençait à décliner. Des accidents tristement célèbres ont suscité des craintes quant à la sécurité nucléaire, d’abord à Three Mile Island en 1979, puis à Tchernobyl en 1986 – comme par hasard, l’année même de la création du DPP. Cette montée du sentiment antinucléaire a également été alimentée par des révélations selon lesquelles le gouvernement taïwanais avait utilisé Lanyu, une patrie indigène, comme installation de déchets nucléaires. […] Même aujourd’hui, de nombreux Taïwanais associent tout ce qui est nucléaire à la dictature militaire. Les mêmes forces qui ont façonné la transition de l’île vers un régime autoritaire ont également façonné les attitudes à l’égard de l’énergie nucléaire ; en d’autres termes, la politisation de l’énergie nucléaire était un sous-produit de la démocratisation de Taiwan.

[…] À court terme, l’opposition croissante à l’énergie nucléaire n’a pas annulé son rôle pratique dans la composition énergétique de Taiwan. Le KMT a soutenu que l’énergie nucléaire était le seul moyen d’éviter la dépendance aux importations de combustibles fossiles et, en 1999, un gouvernement dirigé par le KMT a inauguré la construction d’une quatrième centrale nucléaire, planifiée depuis longtemps, appelée Lungmen, qui aurait inclus les premiers réacteurs de génération III. construit en dehors du Japon. Lorsque le DPP a accédé à la présidence pour la première fois en 2000, le cabinet nouvellement élu a suspendu la construction. Pourtant, il a fait marche arrière un an plus tard, après diverses contestations juridiques et politiques. Malgré l’opposition de nombreux militants, les travaux à Lungmen se sont poursuivis au cours de la décennie suivante, même s’ils ont été en proie à des retards, des controverses et des dépassements de coûts.

[…] En 2011, un autre accident, cette fois survenu à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, a fait pencher la balance de manière décisive contre l’énergie nucléaire à Taiwan. Comme le Japon, Taiwan est sujette à l’activité sismique et l’accident de Fukushima a ravivé les sentiments antinucléaires sur l’île et dans toute la région. Taipei est devenu le plus grand donateur pour les victimes de Fukushima, et des milliers de Taïwanais sont descendus dans la rue pour contester la dépendance continue de leur gouvernement à l’énergie nucléaire. Craignant des troubles publics, le gouvernement a de nouveau interrompu en 2014 la construction à Lungmen, même si les travaux étaient presque terminés. […] En 2016, le DPP a fait campagne sur la promesse d’une « patrie sans nucléaire » et, après une victoire historique, le parti a lancé le processus de déclassement des réacteurs taïwanais dont les licences expiraient.

[…] La décision d’abandonner progressivement l’énergie nucléaire a rendu Taïwan plus dépendant du combustible importé, précisément au moment où les prix mondiaux de l’énergie montent en flèche et où le besoin national d’énergie propre et fiable devient plus aigu. Consciente du défi persistant de l’insécurité énergétique – et de l’impératif croissant de réduire les émissions de carbone – la présidente actuelle, Tsai Ing-wen, a promis que les énergies renouvelables produiraient 20 % de l’électricité de Taiwan d’ici 2025. Mais Taiwan a manqué à plusieurs reprises ces objectifs ; les énergies renouvelables ne représentent actuellement que 8 pour cent. Taipei a doublé ses projets éoliens offshore, car le relief montagneux de l’île empêche le développement solaire à grande échelle.

[…] La Taiwan Semiconductor Manufacturing Company représente à elle seule plus de 6 % de la consommation totale d’énergie de l’île, et la demande ne fait qu’augmenter.

[…] Pendant ce temps, une Chine plus ambitieuse et plus compétente militairement rend encore plus difficile la séparation de la sécurité énergétique et de la géopolitique. La marine chinoise prépare régulièrement des scénarios de blocus et de quarantaine qui soulignent sa capacité à perturber les chaînes d’approvisionnement énergétique de Taiwan. Alors que Taipei prend des mesures pour accroître ses stocks stratégiques, les installations de stockage actuelles, notamment pour le gaz naturel liquéfié, sont inadéquates et vulnérables à un éventuel blocus.

[…] Pour l’instant, en tant que nouveau président, Lai reste déterminé à démanteler les derniers réacteurs de Taiwan, même s’il a déclaré en octobre qu’il n’exclurait pas « l’utilisation d’une énergie nucléaire sûre et sans déchets ». Certains rapports suggèrent également que les décideurs politiques envisagent de maintenir les réacteurs nucléaires en veille en cas d’urgence, mais on ne sait pas exactement ce que cela impliquerait.

[…] Les dirigeants devraient également faire face à divers défis pratiques. Les réacteurs viables de Taiwan arrivent au terme de leur durée de vie de 40 ans. Bien que des prolongations de durée de vie soient possibles en attendant la révision des procédures d’autorisation , les risques d’une infrastructure nucléaire vieillissante dans une zone sismiquement active ne feront qu’augmenter avec le temps.

[…] Même si les décideurs politiques parvenaient à s’entendre sur ce point, l’énergie nucléaire n’est pas une solution miracle. En raison de l’opposition intérieure, Taipei n’a toujours pas trouvé de solution permanente pour le stockage et l’élimination des déchets nucléaires . L’énergie nucléaire n’est pas non plus à l’abri des blocus, puisque Taïwan doit importer du combustible pour réacteur (même si ces approvisionnements peuvent permettre une production continue d’énergie pendant des mois une fois sur l’île). Peut-être plus inquiétant encore, la situation à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhia a souligné à quel point il peut être dangereux qu’un conflit éclate à proximité d’une infrastructure nucléaire. […]

Foreign Policy, Taiwan ne peut pas se débarrasser de ses fantômes nucléaires, Par Jane Darby Menton, chercheuse postdoctorale au Berkeley Risk and Security Lab de l’Université de Californie à Berkeley, et Andrew W. Reddie, professeur de recherche associé à la Goldman School of Public Policy de l’Université de Californie à Berkeley et fondateur du Laboratoire de risque et de sécurité de Berkeley, traduction automatique
Un centre de stockage de déchets nucléaires sur Lanyu a été construit en 1982, sans consultation préalable avec les autochtones de l’île. Ce centre reçoit des déchets nucléaires des trois centrales nucléaires exploitées par l'entreprise d'État Taiwan Power Company (Taipower). Environ 100 000 barils de déchets nucléaires en provenance des trois centrales nucléaires en fonctionnement ont été entreposés dans le complexe de Lanyu. En 2002 et en 2012, des résidents locaux ont organisé de grandes manifestations, appelant Taipower à enlever les déchets nucléaires de l’île.

[...] L'île abrite sa seule installation de production d'électricité: une centrale au combustible. Mis en service en 1982, elle a une capacité installée totale de 6,5 MW appartenant et exploité par Taipower. Conformément à l'article 14 de la loi sur le Développement des îles d'outre-mer, les ménages résidents de l'île bénéficient de l'électricité gratuite. Cette situation résultait de la politique préférentielle accordée pour les résidents de l’île en raison de la construction du centre d'entreposage [de déchets nucléaires] sur l’île en 1982.
La gratuité de l'électricité explique que la consommation de celle-ci s'avère généralement beaucoup plus élevée sur l'île que dans les autres régions de Taïwan. En 2011, la consommation annuelle moyenne d'électricité par ménage à Lanyu s'élevait à 6 522 kWh contre 3 654 kWh à Taïwan, soit près du double. [...]

Wikipedia, Lanyu

Lundi 18/3, 10h10

Ça va. La nuit était pleine de bruit de [drones] Shahed, je m’inquiétais et ne pouvais pas dormir. Pacha est à la position depuis cette nuit, ils travaillent. Maman est allée travailler ce matin, je n’ai pas de nouvelles encore. Nous sommes allées à l’église hier, c’était son test-drive, elle l’a échoué : elle était toute pâle et avait mal aux jambes. Par contre elle travaille aujourd’hui.
Les femmes du chœur chantent mieux, je pense qu’il y a de nouvelles chanteuses, plus expérimentées. La messe était longue (j’avais l’impression qu’elle ne finirait jamais). Le prêtre nous a grondé : on n’a pas mis beaucoup d’argent pour les drones dans la boîte spéciale. J’ai vu et entendu le mécontentement des brebis : « Mais on a fait le don direct, il a mis le QR code pour la cagnotte ! » Par contre les brebis sont restées brebis, on n’a rien dit à haute voix, on est resté sur les murmures. Cette fois le speech était moins inflammant, le prêtre nous a conseillé de prier et de lutter contre les séductions. Et de se préparer à l’éternité, parce que les drones et les missiles tombent partout, comme on l’a vu la semaine dernière.
Bref, heureusement j’ai mes médocs et mes bougies, et mes amis, et mon crochet, je serais tombée dans le noir après ce sermon.
Ça va, je fais tout pour que ça aille mieux.

Olga, Viber (texte)

Lundi 18/3, 0h10

J’ai l’impression qu’il n’y avait pas de femme candidate à l’élection présidentielle russe.

Le Kremlin a signalé que Vladimir Poutine revendiquerait une victoire écrasante lors du scrutin présidentiel russe, alors que des milliers de personnes dans le pays et dans le monde protestaient contre l’approfondissement de sa dictature, la guerre en Ukraine et une élection organisée qui ne pourrait avoir qu’un seul vainqueur.

Lors d’un vote dénoncé par les États-Unis comme « manifestement ni libre ni équitable », Poutine a remporté 87 % des voix, selon un sondage à la sortie des urnes publié par les sondeurs d’État Centre de recherche sur l’opinion publique russe et la Fondation Opinion publique.

Après avoir compté 50 % des voix, la commission électorale russe a affirmé que Poutine était en tête avec 87,34 % des voix. Le candidat du Parti communiste Nikolaï Kharitonov arrive en deuxième position.

[…] Alors que Poutine cherchait à obtenir un mandat public pour sa guerre en Ukraine et un cinquième mandat présidentiel, la machine électorale du Kremlin cherchait à augmenter sa part des voix et sa participation à des niveaux proches de la farce, en affichant des résultats qui n’apparaissaient auparavant que dans les régions les plus despotiques de Russie, comme Tchétchénie.

[…] Face à la victoire prévisible de Poutine, l’opposition russe, en difficulté, a cherché à organiser sa propre démonstration de force. De longues files d’attente se sont formées dans plusieurs bureaux de vote de Moscou et d’autres villes russes alors que les gens répondaient à l’appel de la veuve du principal opposant au président, Alexeï Navalny, pour se rendre aux urnes dimanche à midi. […]

The Guardian, Vladimir Poutine revendique une victoire écrasante aux élections russes, traduction automatique

Dimanche 17/3, 20h55

Lu aujourd’hui. Quand l’envahisseur a mal placé ses billes.

Alors que 260 milliards d’euros d’actifs de la Banque de Russie sont gelés dans les pays du G7 et de l’Union, la Commission européenne présentera aujourd’hui, 15 mars, une proposition détaillée pour le versement à l’Ukraine de revenus sur les actifs russes détenus par la société Euroclear.

Quels actifs sont visés, de quel montant parle-t-on, pourrait-elle faire plus ?

À la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, les pays de l’Union et du G7 ont gelé 260 milliards d’euros d’actifs de la Banque de Russie détenus dans leurs juridictions.

  • Plus des deux tiers de ces actifs sont détenus dans l’Union, soit 200 milliards d’euros.
  • 95,5 % des actifs détenus dans l’Union le sont en Belgique, par la société dépositaire Euroclear — 191 milliards d’euros, soit 73 % de l’ensemble des actifs gelés de la banque centrale russe.
  • À cela s’ajoute au moins 58 milliards de dollars d’actifs privés gelés dans l’ensemble des pays de l’Union et du G72.  

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a proposé le 28 février la saisie des profits exceptionnels générés par Euroclear sur les actifs de la Banque de Russie. 

  • Les intérêts générés par les soldes de trésorerie de la Russie ont atteint 4,4 milliards d’euros en 2023. 
  • C’est cinq fois plus qu’en 2022, du fait de la hausse des taux d’intérêt due notamment aux répercussions inflationnistes de la guerre en Ukraine.
  • Les liquidités russes accumulées sur ce solde d’Euroclear — qui sont en temps normal immédiatement récupérées ou réinvesties par ses clients, le compte n’étant pas rémunéré — se composent principalement des paiements de coupons ou encore de la valeur de titres arrivés à maturité.
  • Leur stock a atteint plus de 130 milliards d’euros.

Selon un responsable européen, le plan de la Commission permettrait de verser à l’Ukraine entre 15 et 20 milliards d’euros sur quatre ans, d’ici 2027. 

  • Une première tranche de 2 à 3 milliards d’euros provenant de ces profits pourrait être versée à l’Ukraine d’ici juillet.
  • Ces revenus dépendent principalement du taux d’intérêt sans risque auquel les liquidités sont réinvesties par Euroclear : le taux de dépôt de la BCE se situe actuellement à 4 %, et pourrait commencer à diminuer à partir de juin, d’après plusieurs analystes.
  • En prenant pour base les 130 milliards d’euros de liquidités actuellement détenues par Euroclear et dans l’hypothèse simplificatrice d’un maintien des taux à 4 % sur toute l’année 2024, les revenus générés atteindraient 22 milliards d’euro si le taux se maintenait à ce niveau jusqu’en 2027, 17,7 milliards s’il passait à 3 % en 2025-2027, et 13,5 milliards s’il chutait à 2 % sur la même période.  

La Belgique a par ailleurs annoncé que les impôts prélevés sur les profits d’Euroclear liés à la détention des actifs russes seraient également reversés à l’Ukraine — un versement de 1,7 milliards d’euros est prévu en 2024. 
La confiscation des actifs, impliquant un transfert de propriété, a pour l’instant été écartée par la Banque centrale européenne et notamment par la France et l’Allemagne. […]

Le Grand Continent, Les revenus issus des avoirs russes gelés en Belgique pourraient apporter à l’Ukraine jusqu’à 5 milliards d’euros par an

Dimanche 17/3, 17h20

Vu aujourd’hui.

Le Monde - Un manifestant participe à un rassemblement contre la réélection de Vladimir Poutine, place de Colombie près de l’ambassade de Russie, à Paris, France, le 17 mars 2024. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS

Samedi 16/3, 14h45

Lu aujourd’hui.

[…] Il fut un temps où c’était l’extrême gauche qui soutenait Moscou, il faut y ajouter maintenant une bonne proportion de l’extrême-droite, étrange retournement de l’histoire. Entre les deux et selon le principe du levier décrit par le très russophile Vladimir Volkoff dans Le montage, on trouve aussi les « agents » apparemment neutres ou même hostiles à Moscou mais l’aidant discrètement à partir de points d’influence. Plusieurs ouvrages et articles viennent de révéler quelques noms du passé. Il faudra sans doute attendre quelques années et la fin de la peur des procès pour dénoncer ceux d’aujourd’hui. Bref, beaucoup de monde qui par anti-macronisme, anti-américanisme, anticapitalisme ou autres « anti » viennent toujours à la rescousse d’un camp qui doit être forcément être bien puisqu’il est hostile à ce que l’on croit être mal. […]

La voie de l’épée, Michel Goya, Napoléon Solo, 28 février 2024

Samedi 16/3, 14h35

Vu aujourd’hui.

[...] Du côté des exportateurs, la France a remplacé la Russie en tant que deuxième exportateur mondial sur les cinq dernières années, derrière les Etats-Unis, dévoile [le Sipri, l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm], alors que les exportations d'armement de Moscou ont diminué de 53 %. Au total, France et Russie sont ainsi au coude à coude avec une part de marché de 11 % chacun du commerce des équipements militaires. Bien loin des Etats-Unis (42 %).

[...] La Russie, longtemps deuxième plus grande exportatrice d'armes au monde, doit désormais construire essentiellement pour elle, et va sans doute encore perdre des points à l'avenir. Les partenaires de Moscou se sont aussi considérablement réduits, passant de 31 à 12 pays de destination ces cinq dernières années. L'Inde est le premier destinataire de l'arsenal russe, suivi par la Chine. [...]

Vendredi 15/3, 16h40

Ça va, pas d’inquiétude (mais il y a une alerte). On va bien.

Olga, Viber (texte)

Vendredi 15/3, 9h05

[…] [Prénom] en quittant la maison a emporté une perle de la boite à bijoux, [prénom] a emporté un caillou de la rue, [prénom] a emporté du jardin un noyau d’abricot, [prénom] n’a rien emporté du tout. De la perle est née une nouvelle maison, du caillou une nouvelle ville et du noyau un nouveau jardin. [Prénom] qui n’a rien emporté a raconté l’histoire. […]

Dakh Daughters, Onyx, Saint-Herblain, traduction simultanée projetée, 14 mars

Vendredi 15/3, 9h00

Fuku.

L’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon) a annoncé ce vendredi avoir suspendu « par précaution » son processus de rejet en mer d’eau traitée du site, après un séisme de magnitude 5,8 qui a frappé à proximité.

[…] Aucune fuite de radiation n’a été détectée après que Tepco a terminé les vérifications nécessaires, tandis que « les relevés des postes de surveillance restent normaux », a-t-il ajouté. Vers 14h30 heure locale (6h30 heure française), L’opérateur a confirmé l’absence d’« anomalies ». « Il n’y a pas de fuite d’eau, ni radiation nucléaire externe », ajoute-t-il sur son compte X.

Le Parisien

Jeudi 14/3, 10h50

Vu hier.


Jeudi 14/3, 0h35

Zapo : tiens, ça bougeote.

Le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique a adopté une résolution appelant au retour immédiat de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia sous contrôle ukrainien. Cependant, la Russie affirme que le vote « va au-delà du mandat du conseil et de l’agence dans son ensemble ».

La résolution du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) note que la centrale nucléaire de Zaporizhzhia (ZNPP), composée de six tranches, est sous contrôle militaire russe depuis plus de deux ans et « exprime de sérieuses inquiétudes quant à l’état instable de la sûreté et de la sécurité nucléaires ». à la ZNPP, notamment le manque de personnel suffisamment qualifié sur le site, les lacunes dans les travaux de planification et de prévention, le manque de chaînes d’approvisionnement fiables, l’état vulnérable de l’approvisionnement en eau et en électricité à l’extérieur du site, ainsi que l’installation de dispositifs antipersonnel. mines situées dans la zone tampon comprise entre le périmètre interne et externe de l’installation ».

[…] L’agence de presse russe Tass a cité le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales basées à Vienne, Mikhaïl Oulianov, qui a déclaré que les 20 membres qui ont voté pour la résolution « ont manifestement outrepassé le mandat du conseil d’administration et de l’ensemble de l’agence », notant que 12 pays s’étaient abstenus, tandis que La Russie et la Chine ont voté contre.

[…] Mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères a publié une déclaration concernant la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, remerciant le directeur général de l’AIEA Grossi pour ses efforts visant à promouvoir la sécurité nucléaire et ses visites en Russie et dans la centrale elle-même, ainsi que pour le séjour des experts de l’AIEA sur place.
Il ajoute : « La Russie fait tous les efforts possibles pour améliorer la fiabilité de la sécurité de la centrale et renforcer sa sécurité nucléaire et physique… La Russie souligne qu’elle considère toutes les résolutions et déclarations des responsables et des organisations internationales appelant à la restitution de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia à l’Ukraine, ou placé sous contrôle international, comme une atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Russie. » […]

World Nuclear News, La résolution des gouverneurs de l’AIEA sur Zaporizhzhia critiquée par la Russie, traduction automatique

Jeudi 14/3, 0h30

Vu aujourd’hui : mis à part les morts, qui peut être prêt à une guerre nuc ?

Google Actualités, Nucléaire

Jeudi 14/3, 0h20

Farandole du nuc : ils sont jeunes, ils sont neufs.

Mais qu’est-ce qui fait courir Julia Cantel ? La fierté de travailler sur le plus gros chantier nucléaire d’Europe de l’Ouest ? Le désir de montrer que les femmes peuvent embrasser avec succès une carrière scientifique et technique, même quand elles ne viennent pas d’un milieu social privilégié ? Les deux, assurément.
A 38 ans, cette figure montante de la filière nucléaire française, chargée par EDF de la sûreté sur l’énorme chantier de Hinkley Point C, à l’ouest de Londres, semble investie d’une mission. Quand elle ne s’occupe pas de neutronique ou de thermohydraulique sur la future centrale britannique, elle promeut l’énergie de l’atome partout où elle passe. Devant les dirigeants d’entreprise, les élus, les étudiants, sur son compte LinkedIn aux 23 000 abonnés et même, à l’occasion, en maternelle ! […]

L’Express, Nucléaire : le parcours inattendu de Julia Cantel, étoile montante de la filière française

Lauréate de l’appel à projets France 2030, cette start-up implantée au Technopôle de l’Arbois développe un projet de réacteur nucléaire modulaire à neutrons rapides refroidi au sodium deux fois 400 MWth.
La fusion entre une problématique énergétique et une solution innovante. Ingénieur-docteur et spécialisé sur les énergies renouvelables, Sylvain Nizou a fait un constat saisissant au fil de ses différentes expériences. « On nous parle de transition énergétique, que c’est en cours, mais la réalité est toute autre. Nous sommes à la peine », remarque-t-il.Une tendance qu’il observe également dans l’industrie, secteur déterminant pour mettre en place de nouvelles méthodes plus vertueuses pour l’environnement. « Au contact du monde industriel, il y a de grands défis pour sortir du pétrole et répondre à la neutralité carbone. Mais les acteurs n’arrivent pas à décarboner. Les solutions intermittentes ne permettent pas de stocker durablement, on n’arrive pas à faire le job. Cela ne convient pas aux usines 24/24 7/7. Il faut fournir plus d’énergie électrique et de chaleur à haute température […]

La Provence, Nucléaire : avec son projet de SMR, Hexana veut fournir plus d’énergie électrique et de chaleur

Jeudi 14/3, 0h10

Lu aujourd’hui.

[…] Rappelons […] une évidence  : Poutine n’a pas eu recours au nucléaire lorsque les Ukrainiens ont avancé dans les oblasts annexés en 2022, ni lorsqu’ils ont bombardé des objectifs en Crimée… Il n’y a donc pas de sanctuarisation absolue du territoire russe par le nucléaire. On s’en doutait bien, mais c’est une confirmation factuelle.

Il y a un seul point que je trouve troublant et nouveau dans le langage de Poutine depuis le 24 février 2022 : c’est la référence faite au « précédent » d’Hiroshima dans son discours solennel du 30 septembre suivant. Il semblait se dédouaner par avance de l’emploi de l’arme nucléaire, dès lors que les États-Unis avaient brisé le tabou en 1945. J’ai d’ailleurs une hypothèse sur le sujet  : le prochain État qui utilisera l’arme nucléaire sera, dans les faits, « l’égal des États-Unis ». L’histoire retiendrait que deux pays au monde l’ont fait, et que le second à le faire serait ainsi, dans les faits, placé sur un pied d’égalité avec Washington. […]

Le Grand Continent, Nucléaire : face à Poutine, une dissuasion à l’européenne, conversation avec Bruno Tertrais […] auteur de Pax atomica (Odile Jacob, 2024)

Mercredi 13/3, 8h55

Le Monde - Une vue montre un immeuble d'appartements endommagé par une frappe de missile russe, dans le cadre de l'attaque russe contre l'Ukraine, à Kryvyi Rih, région de Dnipropetrovsk, Ukraine le 13 mars 2024. REUTERS/Mykhailo Moskalenko

Je n’ai pas trop compris, je n’ai pas entendu l’alerte, j’ai entendu deux explosions (mais les réseaux ont dit qu’il y en avait eu trois). Fidele était dans le couloir, maman écoutait de la musique à la cuisine. Il était 19h, les gens étaient à la maison, les enfants étaient rentrés de l’école. C’est sûr que c’était fait exprès. Maman écoutait Edith Piaf, non, rien de rien, je ne regrette rien…, ça m’a traversé l’esprit, je me suis dit, c’est une bonne soundtrack pour mourir. Une arrivée est tombée assez loin et l’autre près de chez les parents de Pacha, en face de leurs fenêtres. Mais la voix de la maman de Pacha était calme au téléphone : soit simplement calme, soit choquée, soit éteinte. […]

Olga, Viber (vocal)

Mardi 12/3, 22h45

Lu aujourd’hui.

L’accord entre la France et l’Ukraine débattu par les députés prévoit de nouvelles livraisons d’armements. Les ordres de grandeur sont mal-connus : tirer 5.000 obus par jour suppose de disposer de dizaines de milliers de tonnes de poudres et d’explosifs chaque jour.

[…] En pratique, chaque obus de Caesar est propulsé par 6 charges modulaires utilisant chacune 2,5 kg de poudre. Ce qui veut dire que si l’armée ukrainienne tire 5.000 obus par jour (hypothèse 1), l’industrie doit disposer en amont de 75 tonnes de poudres et d’une cinquantaine de tonnes d’explosifs par jour (hypothèse 2, sachant que tous les canons n’en utilisent pas la même quantité). […]

Les Echos, Dominique Seux, L’aide militaire à [Kyiv] entre les mains des industriels

Mardi 12/3, 21h20

Ça va, Pacha est revenu dans l’appartement après minuit, j’attendais sa confirmation. Tout va bien. Il a vu son autre copain, ils sont sortis pour respirer, j’envoie la photo des deux réalités. On vient d’entendre des explosions, c’était une X-59. Tout va bien.

Correction : la missile est arrivé dans un immeuble habité, il y a des victimes.

Olga, Viber (texte)

[…] Au moins trois personnes ont été tuées et 38 blessées, dont des enfants, dans une frappe russe mardi qui a touché un immeuble d’habitation à Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes. «Trois morts et 38 blessés. Il y a des enfants blessés», a indiqué sur Telegram le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko, précisant que le bilan pourrait encore grimper. […]

Libération

Lundi 11/3, 22h35

Radio Micronina #01

Bon, j’ai commencé à prendre les médicaments et j’ai vraiment l’impression que ça marche. Je dors bien, je me réveille tôt et je suis pleine de forces et d’énergie. Alors dimanche je suis allée à l’église à temps, avant la messe. J’ai laissé un petit mot pour le dieu, qu’il n’oublie pas mes proches et la maman de Moïse [un ami de Louvergny], j’ai fait un autre papier avec les prénoms des morts qui me sont chers. J’ai mentionné Maksym sans trop savoir si j’ai le droit parce qu’on n’est pas de la même famille, mais je pense que le dieu ne sera pas contre, on est du même peuple. J’ai allumé quelques bougies, et la messe a commencé. Par le chœur, évidemment.
Cette fois il y avait plus de monde dans l’église, et à l’étage des chanteuses aussi. J’ai distingué 5 ou 6 voix. Oh, Olga a une bonne oreille, pourriez-vous dire. Mais non, je ne suis pas si bonne, c’est parce que les chanteuses chantaient chacune dans sa tonalité. Il n’y avait pas d’harmonie classique, en tertio, il y avait une seule mélodie commencée par do, mi bémol, fa dièse, sol, la etc (peut-être, chaque femme a juste choisi son registre commode ou sa note préférée). Et il y avait une femme qui avait la voix la plus forte et chantait bien, mais elle ne connaissait pas de paroles, du coup elle faisait « o-o-o-o » pour meubler le silence.
J’ai déjà été à l’église avant, j’étais mentalement prête à la fausseté du chant qui me permettrait de me concentrer sur les paroles. Mais dimanche ce n’était pas possible, j’ai été envahie par la dissonance et l’architecture de musique atonale des femmes en foulards. J’ai fini par me dire que c’était une autre sorte du jazz dont la beauté reste inaccessible pour moi. Bof, tant pis pour moi.

Dans mon église il y a deux prêtres, ce n’est pas habituel, normalement il n’y en a qu’un. Le nôtre, celui qu’on connaît depuis une bonne dizaine d’années, n’est pas vieux, entre 50 et 55 ans. Le nouveau est plus jeune, je dirais trentenaire. Je les ai vus en février, mais je ne me suis pas posé de questions. J’ai admis que le jeune était un stagiaire (si les prêtres ont des stages). Il s’appelle Père Ivan, il vient de Zmiivka, un village dans la région de Kherson qui était sous l’occupation. J’ai regardé Wikipedia, le village a une histoire intéressante. Il suffit de dire que le roi suédois l’a visité en 2008 ! Père Ivan, comme la plupart de ses fidèles, a dû quitter sa maison parce que même après la libération du village en novembre 2022, les russes l’attaquent et le détruisent méthodiquement. Alors il avait des choses à dire au Pape (et à nous) à propos du drapeau blanc, de ce que c’est le courage et de qui a le droit de décider comment et jusqu’à quand on peut se battre.
Père Ivan était rempli d’émotions, il sautait un peu d’idée en idée, des paroles du Pape aux souvenirs de la période sous l’occupation. Il a remercié le Père Olexiy (c’est le prêtre plus âgé) pour l’abri que sa famille a trouvé dans maison d’Olexiy, pour la possibilité d’exercer son métier, de servir dieu et de parler aux gens. Ivan a dit à la fin : « n’oubliez pas que Rome n’est pas notre papa, et Moscou n’est pas notre maman ». Le sermon était un peu saccadé mais j’ai aimé la passion.

Puis le Père Olexiy a pris la parole. Il a fait quelques blagues (!!!) à propos des brebis (symbole des bons chrétiens) et des chèvres (les pêcheurs). Les chèvres peuvent être mimi, mais il y a aussi des bêtes rusées qui ne cherchent qu’à embêter les gens. Par exemple, la chèvre du prêtre a choisi le moment pour donner un coup aux fesses à une femme chanteuse du chœur. J’ai entendu le mot « fesses » sortir de la bouche du prêtre, habillé en blanc et doré, debout devant l’autel, entouré des icônes, ça m’a fait rire. Je n’étais pas la seule à rigoler.
Pour changer l’ambiance Olexiy nous a rappelé qu’il faut avoir peur du Jugement dernier, mais en même temps être ravi d’être devant le dieu. Il faut se préparer à la mort mais aussi à la vie et à la résurrection. Il faut préparer le corps et faire le carême, il faut préparer l’esprit aussi. Comment préparer l’esprit ? Il faut pardonner et aimer tous les gens, même ceux qui nous font du mal (je n’ai pas accepté cette partie). Et il faut s’entraider (déjà mieux), c’est pourquoi il nous a invités à faire un don pour acheter des drones pour la bataillon de Kryvyi Rih où fait son service le prêtre Vitaliy, un grand ami et le parrain* des enfants d’Olexiy.

Du coup, il faut aimer tous, mais pas vraiment, il faut pardonner tout, mais on achète des drones quand même. Je n’ai pas trop compris comment faire tout à la fois, mais j’ai applaudi à la cagnotte organisée par le pope, pour [l’autre] pope, pour semer la mort (je croise les doigts) chez les ennemis.

Olga, Viber (texte)

* Celui qui a assisté au baptême, le père spirituel. Il est responsable de l’éducation religieuse de l’enfant.


Lundi 11/3, 12h15

Teaser.

Radio Micronina en ligne. Dans notre sujet on parlera de la matinée dans l’église : chœur renforcé (6 personnes) qui chante le « jazz » religieux, deux prêtres, deux sermons, réponse au Pape et sa proposition à l’Ukraine de se rendre. Réflexions « est-ce qu’il faut être bipolaire pour comprendre l’orthodoxie » (spoiler : oui). Le pope et sa cagnotte pour les drones.
Vous voulez en savoir plus ? Tapez 1 si on s’appelle bientôt ou 2 si vous préférez la version écrite. [j’ai répondu 2]

Pacha va bien, il sera à la maison [c’est-à-dire un peu en arrière du front] cette nuit si rien ne change.

Olga, Viber (texte)

Dimanche 10/3, 21h20

Vu aujourdh’ui : gérontologie (suite).

Dans un entretien à la télévision suisse diffusée samedi, le souverain pontife appelait à «avoir le courage de hisser un drapeau blanc et à négocier» pour mettre un terme à la guerre d’Ukraine «avant que les choses ne s’aggravent». «Je crois que les plus forts sont ceux qui voient la situation, pensent aux gens et ont le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier», déclarait-il dans cet entretien à RTS début février, interrogé sur un débat en Ukraine sur la marche à suivre.

«Notre drapeau est jaune et bleu. C’est le drapeau pour lequel nous vivons, nous mourrons et triomphons. Nous ne hisserons jamais d’autres drapeaux», a rétorqué le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, dans un message sur X.

«Quand il s’agit de drapeau blanc, nous connaissons la stratégie du Vatican lors de la première partie du XXe siècle. J’appelle à éviter de répéter les erreurs du passé et à soutenir l’Ukraine et son peuple dans son combat pour la vie», a-t-il ajouté, en référence manifeste à la période de la Seconde guerre mondiale et aux relations de l’Eglise avec l’Allemagne nazie. […]

Le Figaro

Dimanche 10/3, 19h55

Lu aujourd’hui.

[…] Bien avant de connaitre le statut de l’objection de conscience j’étais décidé, par mes convictions personnelles, à ne pas porter d’armes. Je ne savais pas comment faire et je reculais le moment de prendre une décision par le système du sursis . Mon grand-Père qui avait fait Verdun avec conviction était outré par mes orientations et me l’a écrit dans une lettre que je conserve.

[…] Finalement j’ai effectué mon service national comme objecteur de conscience. J’ai porté des repas aux personnes âgées de Marcq-en-Barœul, organisé des groupes de gymnastique du troisième âge, délivré des cartes de transport pour personnes âgées […]

[…] Aujourd’hui, face à la guerre en Ukraine, je constate une situation où je n’ai pas de réponses. Les Ukrainiens se font massacrer par une force industrielle incarnée dans une paranoïa métallique rouillée et inflexible. Emmanuel Macron a tenté une ascension par la face nord « non-violente » sans succès apparent et n’exclut plus aujourd’hui une participation militaire au soutien de l’Ukraine.

Ayant atteint le vénérable âge de 74 ans, je ne risque pas d’être engagé, je ne risque rien. Mon dernier fils qui a 21 ans, peut-être.

Je découvre autour de moi et à la télévision des gens qui ont physiquement peur des menaces nucléaires du tigre toqué de tik tok et je suis sidéré de les entendre dire qu’il faut négocier à tout prix, évidemment sur le dos de l’Ukraine. Bien sûr qu’il faudrait négocier, mais ils ne comprennent pas que le cancre du Kremlin ne négociera pas tant qu’il pensera pouvoir poursuivre ses objectifs, assis près du radiateur au fond de sa crasse. Il rêve même d’offrir un bouquet de fleurs à sa maitresse d’école pour se faire pardonner par toute l’Humanité.

Depuis son opération martienne des petits hommes verts, puis son roulement de mécaniques de chenilles processionnaires du 24 février 2022, le jour où mon Papa eu 99 ans, merci pour ce cadeau, le cancre du Kremlin agite la menace nucléaire avec son gang médiatique. Les oiseaux ne s’approchent pas, mais heureusement les paysans ukrainiens savent ce qu’est un épouvantail …

Il me revient mes lectures de Gandhi et sur Gandhi. Il considérait la non-violence comme infiniment supérieure à la violence, mais préférait la violence à la lâcheté. La mort dans l’âme je constate l’actualité de sa réflexion. Je manque cruellement d’imagination pour choisir la meilleure solution.

Ne pas subir, commentaire d’Emmanuel Cattier au post de Guillaume Ancel du 9 mars, Face à la guerre en Ukraine, les masques politiques tombent

Dimanche 10/3, 15h00

Tcherno.
Brulis à l’entrée de Maksymovytchyi, selon FIRMS.

Carte de la contamination européenne au césium 137 sur fond Google Earth

Samedi 9/3, 16h05

Pacha va bien. Toujours à la position. Il restera là jusqu’au 11 mars.

Kryvyi Rih était attaqué cette nuit par le nord, c’est-à-dire par ma partie de la ville. J’ai entendu les explosions, Fidèle m’a accompagnée dans notre abri. Les parents dormaient.

Le livre de Maksym est formidable, parfois on voit des photos des textes écrits à la main. J’ai trouvé un QR code qui envoie les lecteurs à la voix de Maksym qui récite une poésie. Je n’ai pas encore écouté. Maksym a aussi demandé aux lecteurs de dessiner ses poèmes, avec crayons, stylos, craie, il a même laissé de la place dans le livre. C’est le lien pour écouter Maksym Kryvtsov sur Radio Kultura.

C’est la page pour dessiner les poèmes. On voit l’écriture de l’auteur. Je suis touchée. C’était une bonne idée de le lire par de petits bouts

Olga, Viber (texte)

Samedi 9/3, 14h05

On a chié sur la lune.

À l’occasion du Festival mondial de la jeunesse en Russie, qui se tenait du 1er au 8 mars, Iouri Borissov, le chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, a annoncé le projet de déploiement d’une centrale nucléaire à l’horizon 2033-2035. «Aujourd’hui, nous envisageons sérieusement la livraison et l’installation d’une centrale sur la surface lunaire avec nos collègues chinois, pour l’horizon 2033-2035», a-t-il déclaré. Même si le projet peut sembler insensé, le directeur de l’agence spatiale a assuré qu’il était pourtant bien concret : «Il s’agit d’un défi très sérieux», a-t-il réaffirmé.

[…] En juin 2022, la Nasa, en collaboration avec le département de l’Énergie des États-Unis (DOE), avait lancé un projet similaire de centrale nucléaire qui doit toujours «être lancé d’ici la fin de la décennie pour une démonstration sur la Lune», annonçait la Nasa sur son site officiel. Le système d’énergie à fission serait prévu pour durer «au moins 10 ans dans l’environnement lunaire», a précisé l’agence américaine. «Ce développement nous aidera à jeter les bases de la présence humaine à long terme sur d’autres mondes», avait expliqué l’un de ses administrateurs lors du lancement du projet. […]

Le Figaro

Samedi 9/3, 13h55

Vu aujourd’hui : gérontologie.

Le Monde, Kal, Je suis plus super que toi !
Le « Super Tuesday » du 5 mars était l’occasion pour 15 États de désigner les candidats démocrate et républicain pour l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. Sans surprise, le duel entre Donald Trump et Joe Biden se confirme. Trump ne semble aucunement ralenti par ses tribulations judiciaires et surfe toujours sur les mêmes thèmes de campagne, immigration en tête. Biden, bien que fragilisé par son âge et son soutien à Israël, se repose quant à lui sur un bilan économique plutôt positif qu’il rappellera lors de son discours sur l’état de l’Union ce jour, et sur des sujets de société comme le droit à l’avortement. Cette campagne, de nouveau polluée par les fake news qui polarisent toujours plus la société américaine, promet d’être insolite jusqu’au bout.

Vendredi 8/3, 20h10

Lu aujourd’hui (ambiance).

Interrogée sur les risques en matière de sécurité pour son pays posés par la Russie, Evika Silina, la première ministre de la Lettonie n’a pas mâché ses mots : « Nous vivons à côté d’un voisin qui, pourrait-on dire, est comme un alcoolique ou un toxicomane, dont nous ne pouvons pas prédire les actions », a-t-elle dit à la radio publique lettone, « Nous devons être conscients que nous vivons à côté de la Russie, de la Biélorussie ».

Ancienne république de l’Union soviétique, la Lettonie est membre de l’OTAN et de l’Union européenne et partage une frontière de 214 kilomètres avec la Russie. Cela suscite des inquiétudes qu’elle, ainsi que les deux autres États baltes, l’Estonie et la Lituanie, pourraient être les prochaines cibles de Moscou, en cas de victoire en Ukraine. […]

Le Monde

Vendredi 8/3, 8h30

Charbon.

[…] L’industrie minière ukrainienne fait face à une pénurie de main d’oeuvre due à la mobilisation, entraînant une féminisation à grande échelle de ce secteur industriel traditionnellement très masculin.

[…] Tetyana Tarasova, 31 ans, opératrice de convoyeur à charbon, Hanna Karpachyova, 30 ans, et Kateryna Petrenko, 30 ans également, toutes deux électriciennes, dans une galerie de la mine de charbon DTEK Pavlogradvugillia, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, le 27 février 2024. ANATOLII STEPANOV / AFP

Le Monde, Live 8h28

Vendredi 8/3, 7h15

Zapo.
La Russie est à la pointe du nuc, M. Grossi.

Poutine, à gauche, Grossi, à droite, avec Likhachev (Image : Kremlin.ru)

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Mariano Grossi, a discuté de la sûreté et de la sécurité nucléaires à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia lors d’une réunion avec le président russe Vladimir Poutine. Il s’est également entretenu avec le directeur général de Rosatom [Likhachev] et des représentants diplomatiques et militaires russes.

La transcription de l’ouverture de la réunion du service de presse du président russe cite Poutine disant que la Russie est un « leader incontesté » en termes de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) : « Nous exploitons, mais développons également activement, le secteur de l’énergie nucléaire et le considérons comme une énergie respectueuse de l’environnement. Nous faisons tout pour accroître la sécurité dans les installations nucléaires.

[…] Grossi a parlé de sa récente visite à l’usine de Zaporizhzhia et « les parties ont confirmé leur accord pour poursuivre les contacts ». L’agence de presse officielle russe Tass a rapporté que Likhachev aurait déclaré après cette réunion que l’un des sujets susceptibles d’être discutés par Grossi et Poutine était de savoir comment « rendre l’opération sûre mais aussi opérationnelle ». Jeudi matin, Tass a déclaré que lorsqu’il lui avait demandé si le redémarrage de la centrale nucléaire avait été discuté lors de la réunion, un porte-parole du Kremlin avait répondu : « Nous ne commentons pas la partie à huis clos de la conversation ». […]

World Nuclear News, traduction automatique

Vendredi 8/3, 7h00

La farandole du nuc.

EDF n’en a pas fini avec les problèmes de corrosion. Ce jeudi, l’énergéticien français en a détecté sur deux soudures du réacteur de la centrale de Blayais 4, située en Gironde, où se déroulent des travaux de maintenance. « On procède au remplacement des portions concernées », a-t-on précisé chez l’électricien, confirmant une information du journal Le Parisien.

Pour rappel, EDF a traversé une « crise de la corrosion » ces deux dernières années, après la découverte dans la centrale de Civaux (Vienne) en octobre 2021 d’un problème de corrosion sur des conduites d’eau, servant à refroidir le réacteur en cas d’urgence. […]

La Tribune

Dans la perspective du premier sommet pour l’énergie nucléaire tenu le 21 mars prochain à Bruxelles, où il sera notamment question du financement du nucléaire, Raphaël Grossi (AIEA) appelle dans un entretien accordé au Financial Times les banques de développement européenne (et asiatique) à mettre à jour leur logiciel en matières nucléaires. […]

SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire)

La commission de l’environnement de la Chambre des députés [italiens] a annoncé mercredi (6 mars) entamer une grande étude sur le rôle que l’énergie nucléaire pourrait jouer dans la transition écologique du pays, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Seule la majorité droite / post fasciste pro-nucléaire a voté en faveur d’une telle étude. Le Parti démocratique (PD), le Mouvement cinq étoiles (M5S) et l’Alliance de la gauche écologiste se sont abstenus. L’Italie est aujourd’hui le seul pays du G7 à ne pas avoir de centrale nucléaire en activité : sa dernière avait fermé en 1990, à la suite d’un référendum contre l’atome.

[…] Mais cet enthousiasme n’est pas partagé par tous. Lors d’un entretien avec Euractiv, Katiuscia Eroe, experte en énergie chez Legambiente, a déclaré : « Il est clair, au vu des données sur le rôle de l’énergie nucléaire dans le monde, le calendrier, le coût et les problèmes non résolus, que l’énergie nucléaire ne peut pas avoir sa place dans la transition énergétique de l’Italie ».

« L’énergie nucléaire sûre n’existe pas, c’est de la pure science-fiction. Nous n’avons pas le temps, dans un pays qui connaît en moyenne plus de 140 événements climatiques extrêmes, de penser à des technologies défaillantes », a-t-elle ajouté. […]

Euractiv

Emma Thompson, Julianne Moore et bien d’autres ont rejoint la campagne pour le désarmement nucléaire, en signant une lettre ouverte, dans le cadre de l’initiative « Make Nukes History ».

« En tant qu’artistes et militants, nous voulons faire entendre notre voix pour rappeler que si Oppenheimer est de l’histoire ancienne, les armes nucléaires ne le sont pas », peut-on lire dans la lettre ouverte, publiée aujourd’hui dans le L.A. Times. « En cette période de grande incertitude, une seule arme nucléaire – sur terre, sous la mer, dans les airs ou dans l’espace – est de trop. Pour protéger nos familles, nos communautés et notre monde, nous devons exiger des dirigeants mondiaux qu’ils s’emploient à reléguer les armes nucléaires au passé et à construire un avenir plus radieux« . […]

Euronews
(Crédit : OTICE, via Wikimedia Commons)

Un cratère sur le site d’essais de Semipalatinsk, le principal site d’essais d’armes nucléaires de l’Union soviétique, aujourd’hui au Kazakhstan. Des images satellite récentes indiquent un niveau d’activité accru sur le site d’essais nucléaires souterrains de Novaya Zemlya, dans l’Arctique, ce qui amène les observateurs à se demander si la Russie ne se prépare pas à reprendre ses essais d’explosifs nucléaires. […]

Bulletin of the Atomic Scientists, traduction automatique

Vendredi 8/3, 6h35

En bref.

Trump n’a plus d’adversaire : Nikki Haley a annoncé la fin de sa campagne. La Tchéquie travaille à réunir pour le front ukrainien 800 000 obus, achetés « à des pays tiers ». Macron déclare que l’engagement français n’a pas de limite ou de « ligne rouge« . La Hongrie s’oppose à la nomination de Rutte à la direction de l’OTAN et Orban va rendre visite à Trump. La Suède est officiellement devenue le 32e membre de l’OTAN.

[…] dix jours après les commentaires présidentiels n’excluant pas d’envoyer des renforts militaires en Ukraine, la question divise les chancelleries occidentales : Emmanuel Macron a-t-il eu tort de précipiter le débat sur la présence militaire occidentale dans le pays assiégé par la Russie ? Le chef de l’Etat français est certes coutumier des propos intempestifs, sur l’OTAN (jugée « en état de mort cérébrale » en 2019), la Russie (qu’il ne fallait « pas humilier », trois mois après l’invasion de son voisin ukrainien), ou Taïwan (afin de dissuader l’Europe, en avril, d’être « prise dans des conflits qui ne sont pas les nôtres »). Il s’est fait une spécialité d’avoir raison, ou le plus souvent tort, seul contre tous.

[…] Pour sa défense, le président français prétend vouloir restaurer l’« ambiguïté stratégique » afin de convaincre Vladimir Poutine que « rien n’est exclu ». A Paris, on juge désormais que la grande erreur de Joe Biden dans ce conflit, alors que le renseignement américain prévenait d’une invasion imminente, est d’avoir assuré par avance qu’il n’enverrait « aucun soldat sur le terrain ».

D’après Thomas Gomart, le directeur de l’Institut français des relations internationales, « les propos de Macron ont un double mérite : souligner la gravité de la situation en Ukraine, et faire apparaître des points de clivages politiques en vue des élections européennes ». La démarche n’en est pas moins doublement risquée. D’abord, la sortie présidentielle a d’ores et déjà semé la confusion entre les Occidentaux, au moment où les Européens tentent de s’organiser pour compenser le blocage de l’aide militaire américaine en raison de la proximité des élus avec Donald Trump. « Le plus risqué est d’afficher ce niveau de soutien politique avec la faiblesse des moyens dont on dispose », prévient Thomas Gomart.

[…] Cette démarche est à double tranchant car elle peut se retourner contre le camp pro-ukrainien, dans la mesure où 68 % des Français jugent que le chef de l’Etat a eu tort d’afficher cette position, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. En France, le RN s’est engouffré dans la brèche pour dénoncer l’envoi de troupes en Ukraine. Son allié allemand, l’AfD, a fait de même, incitant le chancelier Olaf Scholz à redoubler de prudence.

Le Monde, chronique de Philippe Ricard, « Les propos de Macron sur l’envoi de troupes alliées en Ukraine ont semé la confusion entre les Occidentaux, au moment où les Européens tentent de s’organiser »

Jeudi 7/3, 21h05

Tcherno.
La saison des brulis a démarré… mais pas un mot sur les radionucléides. Puisqu’on vous dit que la zone interdite est une réserve naturelle.

Le fait de brûler de l’herbe sèche présente des dangers évidents et non évidents.

Tout d’abord, il s’agit d’un risque énorme de propagation d’incendies incontrôlés, y compris dans les forêts et les agglomérations ; destruction de nids d’oiseaux, d’autres petits animaux et d’écosystèmes entiers ; brûlage de la couche supérieure de sol fertile, etc.

Cependant, moins perceptibles à première vue, les conséquences d’un brûlage irresponsable de l’herbe causent également des dommages extrêmement graves à la nature et à la santé humaine.

Par exemple, lors de la combustion d’une tonne de résidus végétaux, environ 9 kg de microparticules de fumée sont libérées dans l’air. Ils comprennent la poussière, les oxydes d’azote, le monoxyde de carbone, les métaux lourds et un certain nombre de composés cancérigènes, dont l’une des substances les plus dangereuses : les dioxines.

Le benzopyrène, qui peut provoquer des maladies oncologiques chez l’homme, est libéré dans les feuilles en combustion sans accès à l’oxygène. […]

Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook

Jeudi 7/3, 21h00

Tcherno.
Tola donne des nouvelles.

Tout va comme avant. Alexey étudie beaucoup, il a déjà passé ses examens à l’école de musique et a été transféré en 4ème année (il a passé la 3ème année en six mois).
Nous avons terminé l’examen médical de Nazar à l’institut médical et les conclusions sont très décevantes pour nous. Les médecins ont fait un nouveau diagnostic et ont dit qu’il était incurable, que Nazar ne parlerait jamais et ne pourrait marcher qu’avec un soutien. Nous sommes très contrariés et brisés car on nous avait dit auparavant que tout était guérissable. Cependant, nous poursuivons le traitement et emmenons Nazar à des cours à Ivankiv, nous suivons également des cours supplémentaires à l’école et nous nous sommes inscrits à un programme de rééducation pendant l’été.

Nous avons regardé la performance de la chorale sur YouTube. Bravo ! J’aimerais aussi chanter avec vous. C’est vraiment une belle composition colorée, et l’interprétation authentique de la chanson ukrainienne « Letila zozoulia » me touche beaucoup. Peut-être qu’un jour, je jouerai de l’accordéon, si vous me le permettez.
J’espère que Pasha va bien, qu’il rentrera chez lui et qu’Olga cessera enfin de s’inquiéter, et nous prions pour cela.

[…] Merci pour votre soutien, votre soutien est très important pour nous.

Tola, Viber (texte)

Jeudi 7/3, 20h15

Pacha va bien. Un chat a sympathisé avec l’équipe.


Mercredi 6/3, 14h15

Zapo.

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a mis en garde mercredi la Russie contre tout redémarrage précipité de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les forces de Moscou dans le sud de l’Ukraine. M. Grossi a dit avoir eu des discussions « tendues » au sujet de la sécurité de la centrale, avant un entretien avec Vladimir Poutine, rapportent les agences de presse russes.

M. Grossi a dit mercredi à l’Agence France-Presse, à Sotchi, dans le sud de la Russie, avoir expliqué à ses interlocuteurs russes que tout redémarrage de la centrale « nécessiterait un certain nombre de considérations sérieuses ». « Il s’agit d’une zone de combat militaire. Une zone de combat actif », a souligné le patron de l’AIEA, tout en rappelant que la centrale est à l’arrêt « depuis une longue période » et qu’il faut donc procéder à un certain nombre d’évaluations quant à la sécurité. […]

Le Monde, Live 13h44

Mercredi 6/3, 14h00

La farandole du nuc.

Revers pour le gouvernement [français]. Les députés ont rejeté, ce mardi soir en commission, l’article clé de la réforme de la sûreté nucléaire, sur la fusion entre l’ASN, gendarme du nucléaire, et l’IRSN, expert du secteur, alors qu’une manifestation contre le texte s’est tenue près de l’Assemblée. Le camp présidentiel tentera toutefois de rétablir cet article durant l’examen du projet de loi dans l’hémicycle, à partir du 11 mars. Mais le vote de la commission est un nouvel échec pour cette réforme controversée, et déjà rejetée à l’Assemblée nationale il y a un an, par une coalition des oppositions. […]

Les Échos, Nouveau revers pour la réforme de la sûreté nucléaire

Partenaire officiel de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, l’électricien s’est engagé à fournir de l’électricité 100% renouvelable pour l’ensemble des sites de la compétition. Résultat, l’atome civil est totalement absent de la communication autour de l’événement. Un paradoxe pour le groupe, qui exploite 56 réacteurs nucléaires et qui amorce une relance d’ampleur.

[…] Alors, le nucléaire est-il devenu tabou chez EDF le temps des Jeux 2024 ? En réalité, ce parti pris de communication sans atome est le résultat de la demande du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojo) qui, lors de la candidature, avait spécifiquement exigé des Jeux 100% renouvelables. A l’époque, en 2015, le retour en grâce du nucléaire n’a pas encore eu lieu. Bien au contraire. Nous sommes quatre années après l’accident de Fukushima et la France s’est engagée à diminuer la part du nucléaire à 50% de son mix électrique via la fermeture de plusieurs centrales, dont celle de Fessenheim. Une promesse de campagne de François Hollande en 2012, actée en avril 2017. Le grand virage de la politique énergétique marquée par le discours d’Emmanuel Macron à Belfort, en février 2022, officialisant la construction de six nouveaux réacteurs, voire de huit supplémentaires, n’interviendra que sept ans plus tard. […]

La Tribune, Pour les Jeux olympiques, EDF met le nucléaire sous le tapis

Mercredi 6/3, 10h15

Vu aujourd’hui : pyramide.

Vous voyez tous les types de structures d’apparence folle sur et autour des bases militaires [américaines] lorsque vous parcourez les images satellite. Mais de temps en temps, vous découvrez quelque chose qui est tout simplement trop bizarre pour passer à autre chose sans explication.

[…] Le site particulier est situé à l’extrémité ouest du complexe de lancement de Green River, aujourd’hui disparu, dans l’Utah, et mesure 530 pieds sur 450 pieds [environ 160 par 130 mètres] et couvre cinq acres et demi [en gros, 20 000 mètres carrés]. Mais le fait est que cet imposant luminaire n’est même pas une structure : c’est un tas. Ce que vous voyez sur l’image ci-dessus est un monticule géant et profilé de déchets radioactifs.

[…] À l’origine, une usine sur le site était exploitée par Union Carbide de 1957 à 1961, à l’apogée de l’ère atomique. En seulement trois années d’exploitation en tant qu’installation de valorisation de l’uranium, elle a produit 183 000 tonnes de minerai et généré environ 114 000 mètres cubes de résidus radioactifs, un matériau principalement sablonneux.

[…] Une fiche d’information accessible au public en ligne sur le site comprend des détails sur sa construction particulière [et précise] : « L’alvéole de stockage de Green River est conçue et construite pour durer de 200 à 1 000 ans. Cependant, la licence générale n’a pas de date d’expiration et le DOE [Department of Energy] comprend que sa responsabilité à l’égard de la sécurité et de l’intégrité du site de Green River durera indéfiniment. »

[…] Ainsi, comme les pyramides d’Égypte, ce sont également des lieux de repos éternels dont le contenu n’est jamais destiné à être déplacé ou agressé. […]

The War Zone, Voici ce que fait une sinistre pyramide noire géante dans une base militaire abandonnée, par Tyler Rogoway, mis à jour le 19 septembre 2018, traduction automatique

Mercredi 6/3, 0h15

Nous passons un long moment avec Olga et Morgan au téléphone. Elle raconte son week-end à Irpin et Kyiv avec des amies — qui l’a remontée —, elle nous apprend le sens de l’adjectif adamantine et l’on finit par intituler cette petite fenêtre sur la vie en Ukraine, Radio Micronina (par jeu de mots avec son nom de famille).

[…] Vicka a appris à contrôler sa peur animale de l’eau ; elle est aussi venue à Kyiv pour prendre un cours de freediving [apnée] à la piscine ; tout est filmé et nous regardons les vidéos de Vicka apprenant à se retourner sous l’eau, à nager sans panique… Nous sommes très fières d’elle.

[…] Nastia rédige des documents techniques pour les développeurs informatiques ; ce n’est pas passionnant, mais elle gagne bien sa vie, assez pour entretenir sa mère et donner à l’armée. Bizarre à presque quarante ans de vivre avec maman. Elles ont appris à se laisser de la place et ça va.

[…] L’autre Olga, j’en suis fière aussi. Elle était chanteuse dans un duo avec son frère, très populaire en Ukraine, mais son frère a arrêté. Maintenant, elle chante dans un chœur, elle est ravie de donner de l’énergie. Pour gagner sa vie, elle a créé une école de langue à Kyiv. Les deux sœurs, du journal des deux sœurs [publié dans le Monde] donnent des cours chez Olga !

[…] Dans le train, j’ai discuté avec un juriste magicien. Il apprend à changer la réalité par la pensée. On a parlé de livres (parce que j’étais en troisième classe pour pouvoir acheter le livre de Maksim) et il en a cité un : j’ai compris quelque chose comme Windsurfing de la réalité ! Ce n’était sûrement pas ça, mais du coup, comme il m’expliquait qu’il était venu protéger quelques soldats, je me demandais : avec la loi ou avec la magie ?

[…] On est allée à Maïdan samedi soir et c’était triste. Plein de drapeaux, de photos d’hommes beaux et jeunes, qui auraient dû vivre. Il y en a des milliers.
Je n’ai pas aimé qu’il y ait de la place, comme réservée pour d’autres encore. Bien sûr, j’imaginais que ça pouvait devenir ma réalité, mais quand même le premier sentiment, c’était la fierté d’être de ce peuple.

[…] Pacha est épuisé. Il a dit qu’il a tout le temps envie de dormir. Il dort. Il se réveille pour fumer et il dort à nouveau. Il est reparti pour un nouvel endroit, ils ne savent jamais à l’avance. Sa voix était mieux aujourd’hui. J’ai réfléchi à faire quelques travaux dans l’appartement à Irpin, il y avait un peu de moisissure sur les papiers peints [l’appartement n’est pas habité depuis deux ans]. Il n’y a pas de fuite d’eau avec le toit et ce n’est pas encore dramatique, mais je pourrais y revenir quelque temps et arranger ça. La mère de Nastia, qui a beaucoup d’expérience dans ce genre de choses, serait partante pour aider. L’idée a tout de suite plu à Pacha.

[…] Oui, les collectes marchent toujours, surtout les grosses. Acheter des drones maritimes : des dizaines de millions [de grivnias] en 36 heures ! [Je cite le commentaire d’un article de War Zone consacré à la destruction d’un autre bateau russe la nuit dernière grâce des drones marins :  » la marine ukrainienne existe : elle détruit des vrais bateaux »] On ne le sait pas, mais les cosaques étaient réputés sur l’eau : ils utilisaient de petits bateaux, légers, rapides, efficaces, qu’ils appelaient « goélands » ; à plusieurs ils attaquaient les grosses galères turques, incapables de bouger assez vite ! [et voilà pour l’hérédité des drones ukrainiens en Mer Noire].

[…] C’était Radio Micronina. Restez connectés. Bonne nuit les amis.

Olga, Viber (vocal)
Wikipedia, Freediving, photo Agata Bogusz

Mardi 5/3, 21h15

Finalement, je l’ai trouvé dans une librairie de Kyiv, qui garde au dessus de sa porte l’enseigne précédente des cosmétiques suédois Oriflame.
J’ai lu le premier poème : il est clair. […]

Olga, Viber (vocal)

Mardi 5/3, 16h30

Tcherno.

FIRMS signale des incendies au sud-ouest de Tcherno : deux sous Bober et un troisième au dessus de Fedorivka.

Carte de la contamination européenne au césium 137 sur fond Google Earth

Mardi 5/3, 16h25

Lu aujourd’hui.
Emmanuel Grynszpan, journaliste au service international du Monde, vient de rentrer d’Ukraine. Extraits du tchat organisé cet après-midi.

— Bonjour, connaissez vous des Russes sympas et pro-Poutine ? Avez vous rencontré des déserteurs ukrainiens ? Certains ukrainiens vous ont ils témoigné de leur impression d’être le jouet d’un guerre Biden-Poutine ? Pourquoi tous vos articles sont ils aussi manichéens ? Ça existe

— Bonjour,
Un individu pro-Poutine ne peut pas m’être sympathique. J’ai trop vu de crimes perpétrés depuis 24 ans. Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, opposition russe. Un pro-nazi peut-il vous être sympathique ? C’est exactement pareil.
Je considère qu’il fait partie de mon travail de nommer les choses. Poutine est un dictateur sanguinaire. L’Ukraine est agressée. Ses civils sont massacrés. Marioupol a été encerclée et anéantie. Ce sont des faits.
Les expressions du type « jouet d’une guerre Biden-Poutine » relèvent du complotisme. Poutine a provoqué la guerre. Personne n’a menacé les frontières russes depuis 1945. Emmanuel Grynszpan

Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan

— Bonjour Emmanuel
Il semble en lisant vos témoignages que les combattants Ukrainiens sont motivés. Les combattants adverses le sont-ils ? Corentin

Bonjour Corentin,
J’ignore ce qu’il y a dans la tête des Russes, mais certains chiffres parlent. Les combattants russes sont ainsi payés autour de l’équivalent de 2 000 euros par mois, ce qui est une somme énorme pour des gens venus de régions pauvres où le salaire tourne autour de 300 ou 400 euros. C’est comme si l’on proposait à des chômeurs français d’aller tuer pour 10 000 euros par mois. Emmanuel Grynszpan

Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan

— A-t-on une idée des pertes ukrainiennes ? le président Zelensky a annoncé un chiffre, mais est-il (véri)fiable ? Serge Lochu

Bonjour Serge Lochu,
Selon mes sources, le nombre de 31 000 morts donné par le président Volodymyr Zelensky est exact, mais ne représente que les morts officielles documentées. Il n’existe pas de base de données en accès libre qui permette de le vérifier indépendamment.
Un groupe apparemment piloté par le renseignement russe (ualosses.org) a compilé des annonces de décès, mais en s’appuyant sur un mélange de sources fiables et non fiables, rendant le chiffre total non pertinent.
Une source proche des renseignements militaires m’a dit que les estimations totales sont autour de 60 000 morts. Les 30 000 supplémentaires sont les disparus (selon lui, 90 % sont morts, 10 % sont prisonniers en Russie) ainsi que les milliers de morts non identifiés gisant dans les morgues, faute de tests ADN. Emmanuel Grynszpan

Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan

— Bonjour
La debacle de l armée ukrainienne n etait elle pas prévisible? On pense a ses millier d ukrainnien qui fuient la conscription En tout cas merci pour votr soutien a la boucherie. Oli

Bonjour Oli,
J’assiste depuis deux ans à une boucherie, j’observe un pays dont plusieurs régions ont été ravagées. J’ai rencontré des dizaines de soldats estropiés, des veuves, des orphelins, des cimetières qui s’agrandissent à vue d’œil. Cette boucherie a été désirée et organisée par le pouvoir russe, qui en porte l’entière responsabilité. Les Ukrainiens résistent à une armée numériquement et technologiquement supérieure, qui s’est préparée à l’invasion depuis une décennie au moins.

J’ai une mauvaise nouvelle pour vous, Oli : il n’y a pas de débâcle de l’armée ukrainienne. L’armée russe n’a pas enfoncé les lignes ukrainiennes. Cette dernière se replie lentement, faute d’avoir reçu les obus promis par l’Union européenne et les États-Unis. Le rapport de feu ne cesse de se dégrader au profit de l’artillerie russe. 1/10 environ. Ce n’est pas une fatalité. Si les obus arrivent, l’armée russe cessera probablement de progresser et une contre-offensive sera possible.

Concernant la mobilisation, c’est un grave problème, du fait du retard pris par le pouvoir politique à légiférer et par sa réticence à organiser une mobilisation qui fera probablement baisser la popularité de Volodymyr Zelensky. C’est normal qu’il y ait des milliers de personnes qui soient terrorisées à l’idée d’aller dans les tranchées défendre leur pays. Ce serait la même situation en France si notre pays faisait face à l’agression d’une puissance militaire supérieure. Mais les Ukrainiens restent dans leur grande majorité déterminés à résister. Ils ont vu les exactions commises par l’armée russe dans les territoires occupés. Ils n’ont pas vraiment le choix. Emmanuel Grynszpan

Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan

Voice of America ou Radio Free Europe émettaient de l’Ouest vers l’URSS pendant la guerre froide. Désormais, il va falloir se familiariser avec Svoboda, « liberté » en russe. Reporters sans frontières (RSF) a officiellement lancé, mardi 5 mars au Parlement européen, le bouquet satellitaire Svoboda, qui rassemble une dizaine de chaînes et de radios russophones indépendantes. Celles-ci émettent d’Europe grâce à l’un des satellites de télécommunication d’Eutelsat vers la Russie, la Biélorussie ou encore des territoires d’Ukraine occupés par l’armée russe.

« Il faut inverser la logique de la propagande et proposer à une audience russophone l’accès à des chaînes de télévision et de radio où prévaut le journalisme indépendant, sérieux, fondé sur les faits », explique Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, venu présenter cette « initiative pionnière pour le droit à l’information » en Russie.

[…] Le choix du satellite, quoique onéreux, s’est imposé rapidement, car il est de plus en plus difficile d’utiliser Internet pour émettre en Russie, qui filtre et censure l’ensemble des contenus. De plus, l’utilisation d’un satellite d’Eutelsat doté d’une technologie antibrouillage est apparue comme la meilleure des solutions pour atteindre un public russe.

[…] Concrètement, le satellite propose depuis mi-février une diversité de chaînes et de radios, avec des médias russes bien connus comme Echo, émanation de la radio historique Echo de Moscou, ou Radio Sakharov. Ou bien encore Novaïa Gazeta Europe, qui participe à la chaîne Svoboda, Gordon TV, du populaire journaliste ukrainien Dmytro Gordon, Belarus Tomorrow ou des chaînes occidentales, comme OstWest, la chaîne russophone installée à Berlin. […]

Le Monde [edit], Reporters sans frontières lance Svoboda, un bouquet d’une dizaine de chaînes et de radios, pour contrer la propagande russe, Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)

Mardi 5/3, 9h00

Guerre temporelle (le 20e siècle essaye de niquer le 21e) : héhé.

Le Figaro, Staline, lors d’un discours, en 1937 à Moscou. AFP

Le parti communiste de Russie a exhorté le Service fédéral de sécurité (FSB) et les principaux procureurs russes à enquêter sur une éventuelle implication des services de renseignement occidentaux dans la mort en 1953 du dirigeant soviétique Joseph Staline, a rapporté l’agence de presse officielle russe RIA Novosti.

[…] « De nombreux témoignages de contemporains de Staline suggèrent un empoisonnement potentiel du dirigeant soviétique par des agents d’influence occidentale », aurait déclaré Malinkovitch [le président du parti].

On ne sait toujours pas si le FSB ou le parquet général ont répondu à la demande du parti.

Le 5 mars commémore le 71e anniversaire de la mort de Staline. Il a été dirigeant de l’Union soviétique de 1924 jusqu’à son décès. Le gouvernement a attribué sa mort à un accident vasculaire cérébral hémorragique.

The Kyiv Independent, traduction automatique

Lundi 4/3, 19h35

Je suis bien rentrée, je déteste les compartiments les moins chers, mais j’ai pu acheter le livre de Maksym Kryvtsov ! Je suis fatiguée mais contente d’avoir fait ce voyage.

Olga, Viber (texte)

Lundi 4/3, 19h25

Narratif nuc, littéralement.

L’avenir du monde, du moins à en croire le patron de la firme AtkinsRéalis, tient au nucléaire. Cette compagnie, anciennement connue sous le nom de SNC-Lavalin, a changé de nom. Les scandales qui l’ont éclaboussée, affirme-t-elle, appartiennent au passé.

Pour sa campagne de promotion de l’énergie atomique, AtkinsRéalis s’est assuré les services de deux anciens premiers ministres : Jean Chrétien et Mike Harris. En 2019, comme l’a révélé Radio-Canada, Jean Chrétien était déjà allé jusqu’à proposer, avec une stupéfiante légèreté, de stocker au Labrador des déchets nucléaires étrangers. Dans une lettre, l’ancien premier ministre écrivait à une firme japonaise : « Le Canada a été le plus important fournisseur de combustible nucléaire pendant des années, et j’ai toujours pensé qu’il serait approprié que le Canada devienne, en fin de compte, l’intendant et le garant de l’entreposage sécuritaire des déchets nucléaires après leur premier cycle de service. »

Pas de carboneutralité sans nucléaire, répète le patron d’AtkinsRéalis comme un slogan publicitaire. Il faut remplacer les combustibles fossiles, tout en doublant ou en triplant, grâce au nucléaire, la production d’électricité, plaide-t-il. Pas question, dans cet exposé, de repenser un modèle de société fondé sur une expansion infinie de la consommation. Toujours plus d’automobiles, pourvu qu’elles soient électriques. Toujours plus de chauffage, peu importe que nos bâtiments soient des passoires thermiques. Autrement dit, ce qui continue de compter, c’est la croissance.

La semaine dernière, le ministre Pierre Fitzgibbon a encore répété qu’il ne fermait pas la porte au retour du nucléaire. Depuis l’arrivée de Michael Sabia à la tête d’Hydro-Québec, les signaux qui vont dans le sens de cette relance se sont multipliés. « Je pense que comme gouvernement, au ministère, chez nous, il faut rester à l’affût de ce qui se passe dans le nucléaire », a encore affirmé le ministre devant un parterre de gens d’affaires. Pour faire accepter de tels projets, le ministre a précisé qu’il « faut avoir un bon narratif », tout simplement. Au Québec, déplore-t-il, « on n’a pas eu aucun narratif sur le nucléaire » depuis la fermeture de Gentilly-2.

Qu’est-ce qu’un narratif ? En 1928, Edward Bernays, le père fondateur de l’industrie des relations publiques et de la publicité, appelait ces éléments de langage propres à manipuler l’opinion publique de la propagande. Ce mot a fini, comme on le sait, par être défavorablement connoté. On lui en substitua donc d’autres. Voici le dernier-né, utilisé à toutes les sauces : le narratif. Autrement dit, il s’agit d’occuper l’espace public pour y diffuser des récits enchanteurs qui font la part belle à l’industrie, aux multinationales, aux investisseurs, aux milliardaires, tous plus verts les uns que les autres.

Pierre Fitzgibbon montre de l’intérêt pour les mini-réacteurs nucléaires. Le patron AtkinsRéalis fait lui aussi l’éloge de cette technologie pourtant loin d’être merveilleuse. Personne ne dit trop fort que ce type de centrales produit plus de déchets nucléaires par mégawatt. Ces minicentrales produiraient jusqu’à trente fois plus de déchets radioactifs que les centrales nucléaires classiques.

Dans son « narratif », c’est à peine si le patron d’AtkinsRéalis concède que la gestion des matières radioactives constitue un grave danger pour l’humanité.

En Ontario, un vaste dépotoir pour les déchets radioactifs a été approuvé le 9 janvier. Il va s’empiler là, durant un siècle, non loin de la rivière des Outaouais, des tonnes de métaux lourds, des éléments radioactifs dangereux, du plutonium, de l’uranium, etc. Le tout promet d’occuper, pour l’éternité, une surface équivalente à 70 patinoires de la Ligue nationale de hockey.

En France, ce sont 280 km de galeries souterraines qui sont en phase d’être construites pour stocker des déchets nucléaires. Pour donner une idée, les galeries du métro de Montréal totalisent 71 km. Ce sarcophage géant sera le plus grand chantier d’Europe. Dans ces galeries, les déchets les plus dangereux pourront cracher de la radioactivité durant 100 000 ans.

Pour que l’hydrogène et les émanations qui se dégagent de cet ensemble de déchets n’explosent pas, il faut continuellement voir à ventiler. Ce qui nécessite de l’électricité. Une panne de courant, si elle dure plus d’une semaine, pourrait être catastrophique. Évidemment, des problèmes électriques, des cataclysmes, des guerres, des terroristes, cela n’arrivera jamais en cent ans. Pas davantage en mille ans, sans doute. D’ailleurs, à l’entrée de ces sites, en quelle langue prévenir les générations futures de ne pas creuser ?

Le discours du patron de AtkinsRéalis ressemble beaucoup à celui que tient, ces jours-ci aussi, le fabricant de céréales Kellogg’s. Gary Pilnick, son p.-d.g., se désole de voir le coût des aliments bondir. Il ne recommande pas pour autant de revoir les marges de profits dont s’engraissent les géants de l’alimentation, ni le système d’exploitation qui préside à cette flambée des prix. Il suggère, tout bonnement, de manger des céréales au souper, afin que les consommateurs diminuent leurs factures et que les fabricants de céréales, eux, se fassent plus de blé. Au bas de l’échelle, cela ne change rien aux malheurs du plus grand nombre. Les producteurs agricoles du Québec, par exemple, se retrouvent cette année avec les revenus nets les plus bas depuis 1938, disent-ils.

Les industriels du nucléaire opèrent selon cette même logique élastique qui consiste à se faire du blé coûte que coûte. Notre dépendance à l’automobile et à des modes de vie énergivores les arrange. Et il suffit, à les entendre, de continuer à foncer de plus belle, tête baissée, pour s’échapper d’une réalité qui pourrit l’avenir. Leurs technologies promettent de tout arranger. À condition de bien vouloir avaler d’abord, comme des céréales molles, leur narratif.

Le Devoir, Jean-François Nadeau, Le narratif

Selon nos informations, EDF évalue désormais à 67,4 milliards d’euros le coût de construction prévisionnel des six réacteurs EPR2 commandés par les pouvoirs publics pour engager la relance du nucléaire en France – un nouveau prix estimé « en euros de 2020 ». C’est 30 % de plus que les 51,7 milliards d’euros annoncés par EDF en avril 2021, dans une première estimation rendue publique. […]

Les Échos, Nucléaire : la facture prévisionnelle des futurs EPR grimpe de 30 %

Dimanche 3/3, 18h45

Avec mon amie Nastia, à Kyiv. C’est bien sucré, assez alcoolisé et ça fait chaud partout.

Mais là tu ne voudrais pas être à Kyiv – on descend à l’abri.

Heureusement j’ai un peu de B52 dans le sang, il fait bien froid ici. Je suis déjà à l’abri de la gare.

J’ai l’accès à la queue, les trains partent pendant l’alerte. Le mien est dans trente minutes.

Tiens, il n’y a plus d’alerte, je sors. Et on peut monter dans le train.

Olga, Viber (texte)

Dimanche 3/3, 18h25

Lu aujourd’hui.

[…] Sur les étagères, Tamara, une employée, a commencé par retirer l’écrivain russe Edouard Limonov, dissident politique rallié au Kremlin en 2014, lors de la guerre du Donbass, ou le Brésilien Paulo Coelho, reçu plusieurs fois par Vladimir Poutine et qui accuse l’Ukraine de « russophobie » depuis l’invasion. Les salles sont joliment aménagées, mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière les fleurs, les couleurs joyeuses ou les espaces ludiques, la longue et tragique histoire de l’Ukraine n’est jamais bien loin, trois cent cinquante ans d’une russification sanglante.

La famille de Tamara habite sur l’autre rive, juste en face, une zone sous contrôle ennemi depuis deux ans. « Ils vivent dans la peur », raconte-t-elle. Les professeurs qui continuent à enseigner en ­ukrainien sont torturés, s’exprimer dans cette langue est interdit. Les drapeaux nationaux ou les habits traditionnels sont enterrés dans les ­jardins, clandestinement : les occupants arrêtent tous ceux qui en détiennent. « Notre identité est au cœur de cette guerre. Depuis des siècles, Moscou veut nous détruire en tant que peuple », continue la jeune femme.

Métropole industrielle au cœur de l’Ukraine, Kryvy Rih s’enorgueillit de ses vingt bibliothèques pour la jeunesse aménagées selon les plus récentes recommandations internationales. Autant le dire tout de suite : Olena Roudova, qui gère l’ensemble, était au départ réticente en entendant le mot « retrait », surtout pour les grands classiques.

Elle-même a commencé sa carrière comme enseignante de littérature russe. Alexandre Pouchkine figure d’ailleurs toujours au programme scolaire, traduit en ukrainien. « Je me disais : “Ces auteurs sont reconnus dans le monde entier et nous, on les exclut. Est-ce que c’est juste ?”, explique-t-elle. Puis la directrice a songé à son mari, combattant volontaire sur le front dès le début de l’invasion. Aujourd’hui, quelque chose a profondément changé en nous. »

[…] Il faut attendre 2014 pour que commence une révolution de papier dans la foulée de Maïdan, cette immense mobilisation contre la mainmise de Moscou et en faveur d’un rapprochement avec l’Europe. Dans l’enthousiasme, des maisons d’édition se créent et publient en ukrainien.

Dans les bibliothèques publiques, où l’essentiel du catalogue n’avait pas bougé depuis 1991 faute de budget, la politique culturelle recommande désormais d’« ukrainiser » le fonds, autrement dit d’acheter et d’ajouter des livres dans la langue nationale, exclusivement. Tolstoï, Dostoïevski ou Pouchkine sont invités à déménager : ils rejoignent désormais le département littérature étrangère.

[…] A vrai dire, les goûts culturels du public ont muté avec l’invasion : la lecture se pratique aujourd’hui avec ferveur, bien plus qu’avant la guerre, et 80 % des lecteurs du pays exigent désormais des ouvrages en ukrainien, selon l’Institut du livre, contre 40 % avant l’invasion. « Je ne combats pas sur le front, mais je ne lis plus que dans ma langue, exclusivement, c’est ma façon de résister », témoigne une enseignante à [Kyiv]. Ses phrases claquent comme des détonations : « Je considère que c’est un acte patriotique. »

[…] Pour soutenir les bibliothèques face à la demande croissante du public, l’Institut français d’Ukraine à [Kyiv] a offert pour 50 000 euros de livres, dont Le Petit Prince, de Saint-Exupéry, traduit en ukrainien. De son côté, Pen Ukraine organise des collectes et des tournées à travers le pays, ses camionnettes cahotent vaillamment le long des lignes de front, pleines de livres et d’auteurs. Plus de six cents établissements ont déjà été visités.

[…] « Et Boulgakov ? Qu’est-ce qu’on va faire de Boulgakov ? », s’est alarmée [la bibliothécaire]. Né en 1891 et élevé à [Kyiv], l’écrivain est à la fois l’auteur du Maître et Marguerite, œuvre majeure, mais aussi de textes méprisants pour le courant nationaliste et la langue [ukrainienne]. […]

Le Monde, Exit Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï… Grand ménage dans les bibliothèques d’Ukraine
Par Florence Aubenas

Samedi 2/3, 23h55

Tcherno.

Denis Vishnevski, Facebook

Tout le monde ne perçoit pas le début du printemps à sa manière.

La nature a ses propres marqueurs – fonte des neiges, bris de glace sur les réservoirs, pollinisation de l’eau, arrivée des oiseaux, apparition des primevères, des premiers insectes, sortie d’hibernation des blaireaux et des ours.

Mais les climatologues utilisent les données d’observation de la température de l’air pour déterminer le début du printemps. Alors que plusieurs dernières années ont été marquées par des hivers instables, des dégels à répétition et le retour du froid, cette tâche en apparence simple s’avère être encore plus un défi ! C’est peut-être pour cela que l’arrivée des saisons climatiques est annoncée tardivement…

Mais les scientifiques de la réserve de Tchernobyl sont convaincus que le printemps est arrivé.

Selon des calculs basés sur les données d’une station météorologique automatique située dans l’une des branches de la Réserve et sur les observations de la station météorologique de Tchernobyl, le printemps climatique de cette année est arrivé le 1er février. Et même si après cette date un léger froid est revenu et même de la neige est tombée, les processus printaniers se renforcent.

Les derniers restes de neige dans les forêts ont déjà disparu, les rivières se sont débarrassées de leurs glaces et se sont remplies d’eau. Encore plus tôt, des « chats » sont apparus sur les saules. La tonalité de couleur des arbres commence à changer.

L’ornithologue de la réserve Serhii Domashevsky observe la migration des oiseaux migrateurs. On trouve des perce-neige en fleurs (Galanthus nivalis) dans les domaines des villages abandonnés de Tchernobyl. Il convient d’ailleurs de noter qu’en raison de la collecte massive de perce-neige dans les forêts, ils sont devenus une espèce en voie de disparition et sont donc sous protection, inscrites dans le Livre rouge de l’Ukraine et sur la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction automatique

Samedi 2/3, 23h40

Lu aujourd’hui : le point de vue militaire de Guillaume Ancel.

En mettant les pieds dans le plat, – on peut regretter le procédé mais au moins il ne passe pas inaperçu –, le président Macron a surtout rappelé que « la défaite de Poutine en Ukraine est indispensable » et en agissant ainsi, il met fin à une triple illusion.

[…] La guerre, sans doute la pire activité de l’humanité, nous concerne d’autant plus que nous sommes restés aveugles lorsqu’un empire menaçant s’est construit à nos portes. Cet empire s’est remonté sous la dictature de Vladimir Poutine qu’une génération de conseillers d’un autre siècle nous avait pourtant recommandé d’apprécier en fermant les yeux, d’Hubert Védrine à Dominique de Villepin. 

Au bal des hypocrites, nombreux prennent maintenant l’air outré lorsque le président Macron évoque la guerre, alors que la France a participé à 32 guerres depuis cette sale « guerre d’Algérie » qu’il ne fallait pas appeler ainsi.

De fait, cette guerre a commencé depuis 2 ans en Ukraine et nous sommes impliqués comme la cinquantaine de pays alliés réunis dans le « groupe de Ramstein ». L’Ukraine est donc la trente-troisième guerre à laquelle nous participons : nous avons pris position, nous livrons des armes, nous formons des militaires ukrainiens, nous paramètrons sur place les systèmes les plus sophistiqués comme les missiles SCALP, nous faisons du « renseignement » et du conseil pour aider les forces ukrainiennes. Des « agents français », civils et militaires, sont sur place et agissent au quotidien pour aider les Ukrainiens. 

La question n’est donc pas de savoir si nous devons nous engager dans cette guerre mais jusqu’où nous sommes prêts à aller, ou plutôt jusqu’où nous devons aller.

[…] Notre « impensé » militaire vivait d’autant mieux que les Américains se chargeaient d’intervenir militairement dès qu’une crise apparaissait et menaçait « notre monde occidental ». […] Mais la guerre au Proche-Orient, déclenchée fort à propos par le Hamas et probablement par l’Iran (un autre allié du Kremlin), a brutalement détourné l’attention des Américains qui désormais approvisionnent uniquement l’offensive dantesque déclenchée par le gouvernement Netanyahou, quand bien même elle poursuit une destruction massive de la bande de Gaza. 

Et puis la réapparition de Donald Trump dans la campagne présidentielle des États-Unis finit de nous rappeler que la super-puissance qui nous a protégés jusqu’ici pouvait être dirigée par un abruti.

[…] L’autre illusion qui tombe avec « cette crise dans la guerre en Ukraine » est qu’une guerre ne peut définitivement pas se gagner par procuration. Durant l’été 2023, alors que les forces ukrainiennes s’enlisaient dans une offensive mal conduite pour percer la « digue russe », les conseillers militaires occidentaux se sont durement fait taclés quand ils ont voulu expliquer comment procéder : les Ukrainiens ont simplement rappelé à mes compagnons d’armes que leur référence au débarquement de juin 1944 en Normandie ne serait pertinente que s’ils venaient se battre à leurs côtés…

« Si les Américains s’étaient contentés de vous livrer du matériel, vous seriez sans doute encore sur les plages du débarquement » ont-ils rappelé avec une certaine amertume.

[…] La dernière (et dangereuse) illusion est d’avoir cru que nous n’étions pas directement concernés par cette guerre, qu’elle ne concernait finalement que les Ukrainiens pour lesquels nous compatissions, accueillions des réfugiés et financions leur économie quasiment paralysée par ce conflit. 

Comme si Poutine allait se contenter d’écraser l’Ukraine, comme si Hitler s’était contenté de la Tchécoslovaquie que nous lui avions abandonnée avec les accords de Munich en 1938, pour une illusion de paix.

[…] Par ailleurs, pour ceux qui se voient déjà mobilisés dans une guerre qu’ils rejettent par principe ou par intérêt, il faut rappeler que la France n’a plus la possibilité de mobiliser des forces armées au-delà de son corps professionnel et de quelques réserves, puisque tout simplement elle n’en a plus les moyens. Ma génération d’officiers s’est chargée de défaire le service national – même si officiellement il n’est que suspendu – et il est impossible désormais de mobiliser une armée de masse en France, comme dans la plupart des pays européens. 

La question posée par le président Macron concerne bien évidemment l’armée professionnelle qui n’a jamais cessée d’être engagée sur de multiples fronts sans que personne ne crie « je ne veux pas mourir pour le Mali ou pour le Koweït »…

[…] Pour les Ukrainiens qui se défendent au prix de leur vie, pour les Russes qui résistent à Poutine, pour nos pays européens qui sont menacés par son empire, il est temps de s’unir pour défendre ce qui nous est important : la paix ne se demande pas, elle se gagne en la défendant.

Ne pas subir, Guillaume Ancel, Ukraine, le président français met les pieds dans le plat

Samedi 2/3, 14h50

Tcherno.

FIRMS signale un incendie de forêt dans le secteur de Dydiatky, au sud de Tchernobyl, en zone faiblement contaminée.


Samedi 2/3, 14h45

Le voyage s’est bien passé, j’ai fait connaissance d’un magicien, on a parlé des livres, de la guerre et de la spiritualité. Le toit ne fuit pas, j’ai fait le ménage et je vais à la gare chercher ma copine. […]

Olga, Viber (texte)

Vendredi 1/3, 21h15

Zapo.

La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhya (ZNPP) est privée d’alimentation de secours depuis dix jours, laissant l’installation entièrement dépendante de sa seule ligne restante de 750 kilovolts (kV) pour l’électricité externe dont elle a besoin pour refroidir ses six réacteurs et pour d’autres fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires, a déclaré aujourd’hui le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi.

[…] Tôt mercredi matin, les experts ont entendu une explosion à quelque distance de l’usine, suivie de ce qui semblait être des tirs d’armes légères à proximité ou sur le site. La ZNPP a informé l’équipe de l’AIEA que les troupes russes avaient pris des mesures pour « protéger la centrale » contre les drones dans la zone, mais que la ZNPP elle-même n’avait pas été attaquée et qu’il n’y avait eu aucun dommage ni victime. Aucun autre détail n’était immédiatement disponible sur cet incident. Les experts de l’AIEA ont demandé à accéder à la zone, mais on leur a répondu qu’il n’y avait aucun dommage à inspecter et que la zone était hors du contrôle de la centrale.

[…] Lors des fouilles menées par les experts de l’AIEA la semaine dernière, ils ont constaté que des mines antipersonnel étaient à nouveau visibles à l’intérieur des clôtures d’enceinte inaccessibles au personnel, après qu’elles semblaient avoir disparu début février. […]

AIEA, mise à jour 214, traduction automatique

Vendredi 1/3, 21h10

Vu aujourd’hui.

Meduza - En quelques minutes, une file d'attente s'est formée à l'extérieur de l'église. Selon les estimations des journalistes présents sur place, des milliers de personnes sont venues faire leurs adieux à Navalny [enterré aujourd'hui à Moscou]. Varlamov news Telegram channel (traduction Deepl)

Vendredi 1/3, 7h55

Tcherno.

On se souvient des soldats russes impliqués, au début de l’invasion, dans l’occupation du secteur de Tcherno. Certains avaient installé un camp à l’ouest du réacteur et creusé des abris dans le sol contaminé. Pas forcément une bonne idée. Des publications ukrainiennes relayaient que les soldats du camp contaminé avaient dû être pris en charge par les services médicaux biélorusses.

On se souvient d’une mission de l’AIEA (dont je n’ai pas vu passer les conclusions), opérée pour déterminer le débit de dose de l’endroit, puis d’une mission de Greenpeace Allemagne [Radio-Tchernobyl, 18/7, 18h20 et 31/7, 14h00] examinant l’impact de l’occupation militaire russe sur le territoire de la centrale.
Mais les taux de contamination du sol ou l’exposition des soldats n’ont jamais été clairs. D’après Greenpeace « environ 200 cps (coups par seconde) ont été mesurés au-dessus du camp russe ». A priori, pas de quoi cuire. La question d’une contamination interne reste posée.

Les soldats russes qui ont été aperçus en train de creuser des tranchées dans une forêt hautement radioactive à proximité du site de la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl seraient tous morts. C’est ce qu’a déclaré Oleksandr Menzul, maire de Varash, une ville satellite de la centrale nucléaire de Rivne, qui s’est exprimé dans une interview accordée à Ukrinform.

[…] « Je connais cet endroit, vous n’êtes censé y rester que quelques minutes. D’ailleurs, nous avons reçu des informations par nos canaux selon lesquelles aucun des soldats russes qui s’y trouvaient n’a finalement survécu », a ajouté Menzul. Le maire est diplômé en ingénierie physique, a travaillé au département de sûreté nucléaire et a été chef adjoint du Service de fiabilité, de ressources et d’exploitation de la centrale nucléaire de Rivne.

[…] « En ce qui concerne l’Ukraine, nous devons rappeler à tous que nous sommes un État nucléaire. Oui, nous n’avons pas d’armes nucléaires, mais nous avons des matières nucléaires. L’Ukraine est signataire du mémorandum avec l’AIEA sur le contrôle des mouvements de matières nucléaires. matières, car ce sont potentiellement des armes nucléaires », a déclaré le maire. […]

Comme Ukrinform l’avait rapporté plus tôt, tous les militaires russes déployés dans la Forêt Rouge, sur le territoire de la zone d’exclusion de Tchernobyl, ont été exposés à des doses massives de radiations.

Ukrinform, traduction automatique

En l’absence de chiffres, tout ça me paraît du narratif.


Vendredi 1/3, 0h30

Fuku.

L’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima a envoyé des mini-drones dans l’un des trois réacteurs gravement endommagés par le tsunami de 2011, dans lesquels se trouvent toujours des tonnes de combustible et de débris fondus hautement radioactifs. «Nous avons envoyé deux drones» à chaque fois mercredi et jeudi, en plus d’un mini-robot en forme de serpent jeudi, a déclaré à l’AFP un porte-parole de Tepco […]

[…] Du fait de l’extrême radioactivité et de la haute complexité des lieux, Tepco n’a toujours pas pu commencer l’extraction des quelque 800 tonnes de combustible nucléaire et de débris fondus dans les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale. Tepco a déjà reporté plusieurs fois le début de ce processus qui nécessite des robots sur mesure. Un premier test d’extraction est prévu pour octobre. Les travaux pharaoniques de décontamination et de démantèlement de la centrale doivent durer encore plusieurs décennies. […]

Le Figaro
Commentaire de Marie-Hélène, qui pense à l'emploi senior : "On aurait pu envoyer ma belle mère avec masque et tuba !"

Vendredi 1/3, 0h20

Incendie de forêt au Texas au nord-ouest de Pantex.
Un article complet sur l’installation de Pantex, les risques nucs et chimiques et l’évolution du risque incendie avec le changement climatique.

Un incendie de forêt dans le Texas Panhandle a contraint mardi la centrale nucléaire de Pantex, une installation nucléaire au nord-est d’Amarillo, à cesser temporairement ses activités et à évacuer les travailleurs non essentiels . Les ouvriers de l’usine ont également commencé la construction d’une barrière coupe-feu pour protéger les installations de l’usine.
L’usine a repris ses activités normales mercredi, ont indiqué des responsables.

[…] Bien que la cause spécifique de l’incendie de Smokehouse Creek n’ait pas encore été identifiée, le changement climatique rend plus probables les incendies de forêt explosifs, avec de graves implications pour les programmes d’armes nucléaires du pays. […]

Bulletin of the Atomic Scientists, Les incendies de forêt au Texas obligent une importante installation d’armes nucléaires à suspendre brièvement ses opérations, par Jessica McKenzie , François Diaz-Maurin | 28 février 2024
Site d’assemblage et de démontage d’armes nucs, Pantex, USA, Google Earth

Mini-journal de février