Nous préparions un voyage en Ukraine, trois semaines en avril 2022, quelques français de retour dans la zone de Tchernobyl. L’armée russe campait par là. Nous échangions avec Olga pour préparer ce voyage, nous parlons désormais de la guerre.
Un ancien capitaine de l’armée allemande a reconnu avoir espionné pour le compte de la Russie, affirmant qu’il était motivé par les craintes d’une escalade nucléaire mondiale dans le contexte de la guerre russe en Ukraine.
Identifié uniquement sous le nom de Thomas H., l’homme de 54 ans a été jugé le 29 avril à Düsseldorf pour avoir mené des activités d’espionnage pour le compte de Moscou et divulgué des secrets d’État. « C’était une erreur. Je maintiens cela », a-t-il déclaré le jour de l’ouverture du procès, ajoutant que les accusations portées contre lui étaient « dans l’ensemble exactes ». Il était officier en service lorsqu’il a été arrêté en août de l’année dernière.
[…] L’accusé a déclaré qu’il s’inquiétait de la sécurité de sa famille après avoir visionné des contenus pro-russes qui exaltaient le risque que la guerre en Ukraine ne dégénère en conflit nucléaire. Dérangé par ce qu’il a vu, il affirme avoir décidé de contacter les autorités russes afin de savoir « quand ça allait exploser ». Il aurait contacté le consulat de Russie à Bonn et son ambassade à Berlin en mai 2023 pour leur proposer de coopérer et de fournir des informations sensibles.
Thomas H. travaillait dans une installation militaire allemande à Coblence, chargée d’équiper les forces armées berlinoises et de tester de nouvelles technologies militaires. Les procureurs affirment qu’il a photographié des documents militaires et les a déposés dans la boîte aux lettres du consulat russe à Bonn. Il n’a pas été payé pour ces informations, ont-ils ajouté. « Il a transmis des informations qu’il avait obtenues dans le cadre de ses activités professionnelles pour qu’elles soient transmises à un service de renseignement russe « , a indiqué le parquet.
À peu près à la même époque, il a également postulé avec succès pour rejoindre le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).
Cette affaire est l’un des nombreux scandales en matière de sécurité et de renseignement auxquels Berlin s’est retrouvé aux prises depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. […]
The Kyiv Independent, Un ancien officier allemand admet avoir espionné pour le compte de la Russie et accuse la peur d’une guerre nucléaire, traduction automatique
Le 15 avril 2023 fut un jour de gloire pour les Grünen, les Verts allemands, dont le mythe fondateur s’est forgé dans le combat contre l’atome : les trois dernières centrales nucléaires outre-Rhin étaient déconnectées du réseau électrique. Un an plus tard, une majorité d’Allemands, 58 % selon un sondage RTL, reste opposée à cette décision. La polémique déclenchée par les révélations du magazine Cicero va les conforter dans leur scepticisme. La fin de l’exploitation de l’atome aurait été guidée par les considérations idéologiques des deux ministères concernés, au détriment des faits. L’Économie et l’Environnement sont dirigés par des écologistes, Robert Habeck et Steffi Lemke. Tous deux nient fermement les accusations. […]
Le Figaro, En Allemagne, un scandale éclabousse les Verts sur la sortie du nucléaire
La start-up française Jimmy a déposé lundi 29 avril 2024 auprès du gouvernement la première demande d’autorisation en France pour un mini-réacteur nucléaire, une étape qui ouvre un processus d’instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a annoncé lundi la société, dans un communiqué.
Si le dossier passe toutes les étapes d’instruction et d’autorisation, le mini-réacteur conçu « pour fournir de la chaleur décarbonée » à l’industrie « en remplaçant les brûleurs à gaz », pourrait être implanté sur le complexe industriel du groupe sucrier Cristal Union/Cristanol de Bazancourt (Marne), note l’AFP. […]
Ouest-France, Jimmy dépose la première demande d’autorisation en France pour un mini-réacteur nucléaire
La Commission européenne a validé vendredi (26 avril) un régime d’aide d’État de 300 millions d’euros en faveur du développeur de petits réacteurs nucléaires modulaires français Nuward pour s’assurer « de la cohérence d’ensemble» de son projet.
La famille des petits réacteurs modulaires (small modular reactor, SMR, en anglais) regroupe les réacteurs de 2 à 300 MW. En fonction de leur taille, ces réacteurs peuvent répondre à une demande d’électricité ou de chaleur très localisées (communautés isolées, sites industriels, etc.), jusqu’à remplacer les centrales à charbon et à gaz.
Avec son réacteur de 300 MW en développement, la filiale Nuward d’EDF souhaite participer, en particulier, au remplacement des centrales à charbon restantes en Europe.
Euractiv, Petit réacteur nucléaire : 300 millions d’euros d’aides d’État pour le français Nuward
La source d’iridium-192 qui n’avait pas pu être remise en sécurité le 10 avril dernier, à Colmar, lors d’une opération de radiographie industrielle ne l’a été que ce mercredi 24 avril, et non le 11, comme l’avait laissé entendre la préfecture du Haut-Rhin.
Le 10 avril dernier , une cinquantaine de Colmariens avaient été évacués après la mise en place d’un périmètre de sécurité dans les 130 mètres autour de l’entreprise ADF, spécialisée dans la chaudronnerie et la tuyauterie industrielle en acier et inox. Située rue Édouard-Branly, celle-ci avait sollicité la société Apave pour vérifier la qualité de soudures à l’aide d’un gammagraphe, un appareil mobile contenant une source d’iridium-192 et permettant de visualiser l’état interne d’une pièce métallique, « comme pour une radiographie médicale, mais à l’aide de rayonnements beaucoup plus puissants », indique l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) , qui délivre les autorisations à ce type d’entreprises. […]
L’Alsace, Incident chez ADF à Colmar : une vérité à contretemps
Ancêtre de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), le SCPRI (Service central de protection contre les rayonnements ionisants) avait à sa disposition d’importants moyens mobiles à déployer en cas d’accident nucléaire. Au cœur de ce dispositif, on retrouvait notamment un véhicule unique au monde : une voiture rail dédiée à la mesure de rayonnements radioactifs.
En 1986, quelques mois après la catastrophe de Tchernobyl, le SCPRI présentait, en association avec la SNCF, la voiture rail Su SCPRI N°025 « mesure de rayonnements radioactifs ». Ce wagon, commandé par le Professeur Pierre Pellerin au début des années 1980, était censé permettre un déploiement rapide sur les lieux d’un accident nucléaire pour réaliser des mesures radiologiques sur la population. Unique au monde, ce wagon pouvait être envoyé partout en Europe, et plus loin encore : les États-Unis auraient prévu, en cas d’accident nucléaire sur leur sol, d’emprunter le wagon français en le transportant à l’aide d’un avion-cargo géant de type Lockheed C-5 Galaxy.
Réalisé à partir d’une voiture-restaurant de la SNCF, ce wagon a été conçu pour permettre de réaliser des mesures spectrométriques à grande échelle, à savoir 5000 personnes par jour. À l’époque, la SCPRI dispose de deux véhicules lourds de trente tonnes. Mais chaque véhicule ne peut contrôler que 4 personnes à la fois. Le wagon, lui, rend possible le contrôle de 32 personnes en simultané. À l’intérieur, le wagon se compose de deux rangées de sièges, dont les dossiers sont doublés en plomb. En face de chaque siège, on retrouve un compteur de radioactivité placé dans un collimateur conique en plomb. Celui-ci focalise les rayons vers la personne à contrôler. Les mesures permettent de déterminer la quantité et la nature des radioéléments grâce à des spectromètres électroniques situés dans une cabine en verre, à l’extrémité de la voiture.
La voiture rail a finalement été déséquipée en 2008/2009, sans jamais avoir servi dans un contexte d’accident nucléaire. En cas de situation de crise radiologique, l’IRSN dispose tout de même d’une flotte de 15 véhicules, 4 drones et 6 détecteurs de gros volumes embarquables dans des avions ou des hélicoptères afin de mesurer la radioactivité dans l’environnement. […]
Révolution énergétique, Ce mystérieux wagon anti catastrophe nucléaire construit par la France après l’accident de Tchernobyl
Dimanche 28/4, 21h20
Vu aujourd’hui.
Les Enfants de Tchernobyl, Facebook (Photographie transmise d’Ukraine ce matin par un sympathisant de l’association)
Dimanche 28/4, 21h15
Salut ! J’ai vu ton texte sur le blog à propos des 1 000 euros [que quelqu’un a donné vendredi à l’association Boudmo], ça m’a fait si chaud au cœur, comme si quelqu’un avait allumé le cheminée à l’intérieur. C’est très bien ! Pacha va bien, je travaille encore, Irina est en Italie, Kola fait du vélo avec des copains (et fait peur aux parents, parce que les recruteurs sont partout). Je ne vais pas très bien aujourd’hui, mais il ne faut pas s’inquiéter, ça va mieux quand je pense que quelqu’un peut donner 1 000 euros. Gros bisous.
Marlène Laruelle — Depuis plus de deux ans, les élites russes ont régulièrement joué la carte de la menace nucléaire dans l’espoir de ralentir le soutien occidental à l’Ukraine, sans toutefois — heureusement — qu’une quelconque mise en préparation concrète de l’arsenal nucléaire n’ait accompagné ces déclarations.
Vladimir Poutine a mentionné à plusieurs reprises que la Russie n’hésiterait pas à se servir de ses armes nucléaires pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale — dont on peut facilement imaginer qu’elle inclut les territoires ukrainiens conquis en 2014 puis 2022. Le président envoie des signaux partagés, répétant que la Russie n’utiliserait l’armée nucléaire qu’en représailles à une frappe ennemie, puis évoquant la possibilité de repenser la stratégie nationale de façon à ce qu’une « frappe désarmante » soit autorisée. Il y a donc une ambiguïté stratégique bien calculée entre la formule de représailles classique et la possibilité de frapper en premier face à une menace à l’intégrité territoriale du pays.
Comme l’analysait Bruno Tertrais dans ces pages, la « parole nucléaire » de Moscou reste cohérente depuis le 24 février 2022 : « premièrement, elle est auto-cohérente, c’est-à-dire que le langage est toujours à peu près le même. Deuxièmement, elle est cohérente avec la doctrine affichée. Troisièmement, elle est cohérente avec l’absence de gestes provocateurs que pourraient être la mise en alerte haute de l’ensemble du système nucléaire ou la tenue visible d’exercices nucléaires rompant avec la pratique habituelle. »
Si les tweets enflammés de Dmitri Medvedev jouent un rôle spécifique dans l’écosystème politique russe et ne doivent pas être lus au premier degré, des experts bien plus sérieux comme Sergueï Karaganov ont régulièrement mentionné la possibilité pour Moscou d’utiliser des armes nucléaires tactiques de manière préemptive. Dans la même veine, une autre figure de taille, Dmitri Trenin, s’est joint à cette discussion.
Trenin est une voix importante et respectée de l’expertise russe : ancien colonel du renseignement militaire, il avait rejoint le Carnegie Center de Moscou juste après sa création en 1994 et en avait pris la direction en 2008. Jusqu’à l’invasion militaire de l’Ukraine de 2022, sa direction du Carnegie a permis à l’institution américaine de rester présente en Russie et à des experts russes critiques du pouvoir de se faire entendre dans un contexte de plus en plus tendu. Trenin est membre du Conseil de politique étrangère et de défense russe dirigé par Karaganov. S’il est proche des milieux militaires et de renseignement, il a longtemps représenté une voix plus nuancée, favorable au partenariat avec l’Occident, que celle de Karaganov, bien que ces nuances se soient effacées graduellement et dans le contexte de la guerre.
Dans le texte que nous proposons ici, Dmitri Trenin explique pourquoi la dissuasion nucléaire que Moscou considérait comme acquise depuis les décennies de guerre froide serait caduque et pourquoi une escalade serait nécessaire afin de retrouver un mécanisme de dissuasion qui fonctionne pour défendre les intérêts stratégiques russes.
Dmitir Trenin — La stabilité stratégique se définit généralement comme l’absence d’incitations pour une puissance dotée d’armes nucléaires à lancer une première frappe massive. […] Ce concept a émergé au milieu du siècle dernier, lorsque l’URSS avait atteint la parité militaro-stratégique avec les États-Unis et que la guerre froide avait atteint une phase « mature » caractérisée par une confrontation limitée et une certaine prévisibilité. À cette époque, la solution apparente au problème de la stabilité stratégique résidait dans le maintien constant de contacts entre les dirigeants politiques des deux superpuissances, ainsi que dans la maîtrise des armements et dans la transparence quant à la composition de leurs arsenaux respectifs.
Cependant, le premier quart du XXIe siècle tire à sa fin dans un contexte bien différent de la relative stabilité politique internationale des années 1970.
L’ordre mondial centré sur les États-Unis établi après la fin de la guerre froide est sérieusement remis en question et ses bases semblent vaciller. L’hégémonie mondiale de Washington et la position de l’Occident dans son ensemble sont en déclin, tandis que la puissance économique, militaire, scientifique et technologique, ainsi que l’importance politique des pays non occidentaux — notamment la Chine et l’Inde — sont en augmentation. Cette évolution entraîne une détérioration des relations entre les États-Unis et d’autres centres de pouvoir.
Les deux principales puissances nucléaires, la Russie et les États-Unis, se retrouvent dans un conflit armé semi-direct. Cette confrontation est officiellement considérée comme une menace existentielle en Russie. Cette situation a été rendue possible par l’échec de la dissuasion stratégique, sur le plan géopolitique, dans une région où les intérêts vitaux de la Russie sont en jeu. Il est important de souligner que la principale cause du conflit réside dans le mépris délibéré de Washington — depuis maintenant trois décennies — envers les intérêts de sécurité clairement et explicitement exprimés par Moscou.
De plus, dans le conflit ukrainien, les dirigeants militaires et politiques américains ont non seulement énoncé, mais aussi exprimé publiquement leur mission consistant en une défaite militaire stratégique de la Russie, malgré son statut nucléaire.
Il s’agit d’une entreprise complexe où la puissance collective économique, politique, militaire, militaro-technique, de renseignement et d’information de l’Occident se combine aux actions des forces armées ukrainiennes, engagées dans un affrontement direct avec l’armée russe. En d’autres termes, les États-Unis cherchent à vaincre la Russie non seulement sans recourir à des armes nucléaires, mais même sans s’engager formellement dans des hostilités.
Dans ce contexte, la déclaration des cinq puissances nucléaires du 3 janvier 2022, affirmant que « la guerre nucléaire ne doit pas être menée » et qu’« il ne peut y avoir de vainqueurs », semble être une relique du passé. Une guerre par procuration entre les puissances nucléaires est déjà en cours ; de plus, au cours de ce conflit, de plus en plus de restrictions sont levées, tant en ce qui concerne les systèmes d’armes utilisés et la participation des troupes occidentales, que les limites géographiques du théâtre de guerre. Il est possible de prétendre qu’une certaine « stabilité stratégique » est maintenue, mais seulement si, à l’instar des États-Unis, un acteur délègue à son allié la tâche d’infliger une défaite stratégique à l’ennemi, tout en s’attendant à ce que ce dernier n’ose pas utiliser d’armes nucléaires.
[…] Pour commencer, il convient de repenser le concept de dissuasion et, ce faisant, d’en changer le nom. Par exemple, au lieu de parler de « dissuasion » passive, nous devrions évoquer une « intimidation nucléaire » active vis-à-vis d’un adversaire probable ou potentiel. L’adversaire ne doit pas demeurer dans un état de confort, pensant que la guerre qu’il mène avec l’aide d’un pays tiers ne l’affectera en rien. En d’autres termes, il est impératif de raviver la peur dans l’esprit et le cœur des dirigeants de l’ennemi. Une peur salutaire, il faut le souligner.
[…] Il est également crucial de reconnaître que les limites de l’intervention purement verbale ont été atteintes à ce stade du conflit ukrainien. Bien que les canaux de communication jusqu’au plus hautes sphères doivent demeurer ouverts 24 heures sur 24, les messages les plus importants à ce stade doivent être transmis par des actions concrètes : changements de doctrine, exercices militaires pour les mettre à l’épreuve, patrouilles sous-marines et aériennes le long des côtes de l’ennemi probable, avertissements concernant les préparatifs d’essais nucléaires et les essais eux-mêmes, imposition de zones d’exclusion aérienne au-dessus d’une partie de la mer Noire, et ainsi de suite. L’objectif de ces actions n’est pas seulement de démontrer la détermination et la volonté d’utiliser les capacités disponibles pour protéger les intérêts vitaux de la Russie, mais surtout d’arrêter l’ennemi et de l’encourager à entamer un dialogue sérieux.
L’échelle d’escalade ne s’arrête pas là. Les mesures militaro-techniques peuvent être suivies d’actes réels, dont les avertissements ont déjà été donnés : par exemple, des attaques contre des bases aériennes et des centres d’approvisionnement sur le territoire des pays de l’OTAN, et ainsi de suite. On pourrait continuer. Il est essentiel de comprendre — et d’aider l’ennemi à comprendre — que la stabilité stratégique, au sens technique réel et non restreint du terme, n’est pas compatible avec un conflit armé entre puissances nucléaires, même s’il se déroule de manière indirecte — pour l’instant.
Aucune guerre entre puissances nucléaires (y compris une guerre indirecte menée dans la sphère des intérêts vitaux de l’une des parties) ne doit être déclenchée. Sinon, il n’y aura non seulement pas de vainqueurs, mais peut-être pas de survivants.
[…] Il est peu probable que l’adversaire accepte facilement et immédiatement ce point de vue. Il faudra au moins qu’il prenne conscience de notre position et qu’il en tire les conclusions qui s’imposent. […] Il est temps de passer à l’étape suivante et de développer nos propres concepts qui reflètent la position de la Russie dans le monde ainsi que ses besoins.
Le Grand Continent, Poutine et la guerre nucléaire : après la « dissuasion » « l’intimidation active »
Le président français Emmanuel Macron a proposé « d’ouvrir un débat » sur la défense européenne, qui inclurait également les armes nucléaires françaises.
Selon Macron, ce débat européen devrait inclure les questions de défense antimissile, d’armes à longue portée et nucléaires. Quant à cette dernière, elle concerne les pays qui disposent déjà d’armes nucléaires américaines sur leur territoire.
« Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège réellement de manière fiable « , a déclaré Macron.
Il a ajouté que la France conservera « sa spécificité, mais est prête à contribuer davantage à la défense du sol européen ».
Comme le souligne RFI, la loi française interdit actuellement le partage d’armes nucléaires. Dans sa nouvelle déclaration, Macron a effectivement réitéré l’opinion qu’il avait exprimée en octobre 2022, selon laquelle la doctrine nucléaire française prévoit la possibilité de recourir à l’arme nucléaire lorsque des intérêts vitaux français sont menacés. Il reste cependant à savoir si, par exemple, une attaque contre l’Allemagne serait considérée comme une violation des intérêts français.
Hromadske, Macron a proposé d’inclure les armes nucléaires françaises dans la défense paneuropéenne, traduction automatique
[…] Dans l’Union européenne (UE), la France est le seul pays à disposer de l’arme nucléaire. Le Royaume-Uni, sorti de l’UE en 2020, la possède également. Ailleurs en Europe, la Russie dispose quant à elle avec les Etats-Unis de 90 % des armes nucléaires mondiales.
Plusieurs Etats européens (l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas), ainsi que la Turquie, hébergeraient des bombes américaines en tant que membres de l’Otan, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). L’institut estime que l’US Airforce a déployé « une centaine de bombes B61 en dehors des Etats-Unis en vue d’une utilisation potentielle par des avions de combat » exploités par ces membres de l’Otan sur six bases aériennes, bien que les armes restent sous la garde de l’armée de l’air américaine.
Au total en 2023, la France possédait 290 ogives déployées ou stockées, et le Royaume-Uni 225. La Russie, elle, disposait de 4 489 ogives, sans compter les armes retirées en attente de démantèlement. […]
L’Express, Défense européenne : qui possède l’arme nucléaire en Europe ?
Samedi 27/4, 12h45
Zapo and Co.
Et finalement, mise à part Zapo, qui a cessé de produire du jus, les centrales nucs ukrainiennes ne sont pas attaquées, contrairement aux autres unités de production.
L'infographie présente l'évolution de la production nucléaire ukrainienne par centrale électrique. (Lisa Kukharska / The Kyiv Independent)
Trente-huit ans après la catastrophe de Tchernobyl, l’industrie nucléaire ukrainienne continue de produire environ la moitié de la production électrique du pays et demeure essentielle au fonctionnement du pays.
La part de la production énergétique ukrainienne provenant de l’énergie nucléaire est la troisième plus élevée au monde après la France et la Slovaquie.
Après la saisie de la centrale de Zaporizhzhia par les forces russes en mars 2022, les trois autres centrales nucléaires de l’ère soviétique restent sous contrôle ukrainien. Comparés aux ravages provoqués par les frappes russes sur la production d’énergie thermique et hydroélectrique, les effets de la guerre sur ces trois centrales ont été moins graves et leur production est restée relativement résiliente.
[…] « La construction de nouvelles centrales électriques est très importante pour le pays, car l’énergie nucléaire reste un îlot de stabilité », a déclaré au début du mois Petro Kotin, directeur d’Energoatom, la société publique responsable des centrales nucléaires ukrainiennes.
[…] La centrale de Zaporizhzhia est plus puissante que celle de Tchernobyl, ce qui fait craindre qu’une catastrophe ne soit bien plus dommageable. Cependant, la centrale dispose de dispositifs de sécurité modernes et plus solides, ainsi que d’un délai plus long pour résoudre les problèmes en cas de panne de courant due à l’état d’arrêt de ses réacteurs.
[…] « Nous comprenons qu’elles sont mieux protégées que d’autres installations énergétiques, mais les exigences de sécurité les plus strictes pour le fonctionnement des centrales nucléaires sont pratiquement impossibles à respecter si elles sont affectées par des opérations militaires », a ajouté Olena Lapenko [directrice générale de la sécurité et de la résilience du groupe de réflexion DiXi Group basé en Ukraine]
[…] Sans qu’une fin claire soit en vue aux attaques contre les infrastructures ukrainiennes, le gouvernement cherche à diversifier et à développer son industrie énergétique.
La construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires à la centrale nucléaire de Khmelnytskyi a commencé plus tôt ce mois-ci. Ce seront les premiers réacteurs en Ukraine construits en utilisant une technologie américaine plus moderne plutôt qu’en s’appuyant sur la technologie modernisée de l’ère soviétique utilisée actuellement. La construction de deux autres installations devrait commencer plus tard cette année pour compenser la perte d’énergie de Zaporizhzhia, selon le ministre de l’Energie Herman Haluschchenko.
Une fois achevée, la centrale de Khmelnytskyi devrait dépasser celle de Zaporizhzhia en tant que plus grande centrale nucléaire d’Europe.
[…] Outre les problèmes de sécurité et d’environnement, les coûts d’élimination et de stockage du combustible usé peuvent être assez élevés, tandis que la construction de nouvelles usines nécessite des coûts initiaux élevés et une mise en œuvre longue, a noté Lapenko du groupe DiXi. « Même si l’on pense que l’électricité produite dans les centrales nucléaires est la moins chère, c’est loin d’être le cas. »
Et la croissance du secteur nucléaire est en contradiction avec l’objectif du gouvernement de décentraliser son approvisionnement en électricité, a-t-elle déclaré. « Compte tenu de la menace permanente d’une Fédération de Russie agressive, parier encore une fois sur de grands et puissants nœuds de production, même nucléaires, semble assez risqué. »
The Kyiv Independent, 38 ans après Tchernobyl, l’Ukraine dépend du nucléaire pour plus de la moitié de sa production d’énergie, traduction automatique
En Slovaquie, une collecte de fonds citoyenne – pour contrer le refus du gouvernement de prendre part à l’initiative tchèque d’aide à l’Ukraine – approchait samedi, douze jours après son ouverture, des quatre millions d’euros. Plus de 60 000 contributeurs ont ainsi donné 3, 87 millions d’euros pour aider son voisin ukrainien. Les organisateurs de la collecte avaient expliqué il y a dix jours vouloir récolter un million d’euros.
Depuis son retour au pouvoir l’année dernière, le premier ministre slovaque, Robert Fico, a mis fin à l’aide militaire à l’Ukraine et plaidé en faveur de pourparlers de paix avec la Russie. L’un des donateurs, Tomas Benetin, a affirmé qu’il s’agissait là de sa principale motivation. « Je voulais que le monde sache que la Slovaquie n’est pas composée uniquement de politiciens pro-Kremlin », avait déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) cet homme de 36 ans originaire de Kosice. Zuzana Izsakova, représentante de l’initiative, a déclaré à l’AFP : « Nous, les habitants de la Slovaquie, voulons et pouvons aider » l’Ukraine. « Nous voulons montrer que ce n’est pas seulement le gouvernement et Robert Fico qui décident de cette question ».
C’est profondément symbolique et déjà indissociable, car la catastrophe provoquée par l’homme qui s’est produite il y a 38 ans a enseigné à l’humanité de nombreuses leçons douloureuses.
Cependant, en même temps, il a montré l’endurance et le pouvoir vivifiant de la nature, sa puissance et la possibilité de renaissance dans des conditions extrêmement critiques.
Même après les hostilités, comme cela s’est produit en février-mars 2022, lorsque la zone d’exclusion a été occupée et par endroits pillée par les ennemis.
On se souvient des leçons de l’histoire !
Nous honorons la mémoire de ceux qui ont donné leur vie et leur santé pour lutter contre les conséquences de la catastrophe.
Et prenons soin de la nature – de nos racines et de notre soutien !
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction automatique
Vendredi 26/4, 11h55
Tcherno.
« La radiation nucléaire ne connaît ni frontières ni drapeaux nationaux. La catastrophe de Tchernobyl a démontré avec quelle rapidité des menaces mortelles peuvent surgir. Des dizaines de milliers de personnes ont atténué la catastrophe de Tchernobyl au détriment de leur propre santé et de leur vie, éliminant ainsi ses terribles conséquences en 1986 et dans les années qui ont suivi », a déclaré Volodymyr Zelensky, jeudi sur X, à l’occasion de la Journée internationale du souvenir de lacatastrophe nucléaire de Tchernobyl, survenue le 26 avril 1986.
Le président ukrainien a d’abord rappelé qu’au début de l’invasion russe de son pays en 2022, l’armée russe a occupé la centrale nucléaire de Tchernobyl pendant trente-cinq jours. Avant d’évoquer la situation présente à la centrale nucléaire de Zaporijia, située dans le sud-est de l’Ukraine. Cette dernière reste occupée depuis le premier jour de la guerre menée par l’armée de Moscou, faisant crainte à la communauté internationale un incident nucléaire.
Volodymyr Zelensky a ainsi déclaré qu’« il est de la responsabilité du monde entier de faire pression sur la Russie pour garantir que [la centrale nucléaire de Zaporijia] soit libérée et revienne sous le contrôle total de l’Ukraine, ainsi que toutes les installations nucléaires ukrainiennes soient protégées des frappes russes. » Selon lui, « c’est le seul moyen d’éviter de nouvelles catastrophes nucléaires, que la présence des occupants russes dans la [centrale] menace constamment ».
Laver la lampe, Volodarka, 2008, sténopé numérique, image de l’auteur
Un lien à la fois ténu et solide.
Il n’y a pas si longtemps, se souvenir de la catastrophe du 26 avril 1986 — garder Tchernobyl dans le présent — relevait essentiellement d’une forme d’opposition : le nucléaire sûr n’existe pas, ses effets délétères sont niés, les conséquences ne sont pas assez mesurées, cette technologie inscrit les sociétés humaines dans une temporalité impossible à maîtriser, arrêtons-nous là, etc. A contrario, les pronucs y voulaient voir un manque de technicité ou la gabegie soviétique.
Avec Fukushima, la crise climatique, puis la guerre russe et le kidnapping de Zapo, le signal qu’émet Tchernobyl dans l’actualité a changé. Certes, le nucléaire sûr n’existe pas, mais ses effets délétères se noient dans le bruit de fond de tant d’autres effets délétères — une telle épaisseur de bruit de fond à vrai dire — qu’il est assez facile de reléguer ce 38e anniversaire dans le registre des batailles perdues.
Depuis 30 ans, l’association Les Enfants de Tchernobyl continue de sortir un mois par an des gamins du secteur de Tcherno — malgré la guerre. Les rares études montrent la contamination chronique de ces jeunes corps et les dysfonctionnements qui en résultent. Mais, globalement, nous nous fichons comme d’une guigne de l’impact de nos actes sur la génétique de notre propre espèce.
Ce matin, quelqu’un (que je ne connais pas encore) a versé 1 000 euros sur le compte HelloAsso de l’association Boudmo ! — qui a pour but d’aider les victimes de la guerre en Ukraine et plus particulièrement les populations du secteur de Tchernobyl. Cet argent ira payer de la nourriture et des médicaments et quelque peu soulager des gens que ce donateur ne connaît pas. Ce qui me laisse penser que la facture des conséquences de l’accident du réacteur n°4 court toujours.
Si la prise en charge sociétale du nucléaire libre (libéré ?) est insuffisante, il est aisé de constater, 38 ans après, qu’un peu de conscience subsiste, qu’un peu d’empathie reste braquée sur ce nord de l’Ukraine et Tchernobyl, vieux phare sur un écueil fondamental. C’est ce lien à la fois ténu et solide qui me reste en tête ce matin.
Jeudi 25/4, 23h10
Radio Micronina #03
Micronina au front culturel.
J’ai acheté les billets pour le concert de Vasyl Popadiuk le 7 mars. Vous imaginez l’impatience et l’envie de rester vivante jusqu’au 24 avril ? Non, mais c’est parce que vous ne connaissez pas encore Vasyl Popadiuk. Il est violoniste ukrainien, mais on le partage avec le Canada depuis 30 ans. Il a son groupe “Papa Duke” qui est assez connu (même mon Pacha le connaît), il travaillait avec “Deep Purple”, il a trois filles qui sont nées au Canada et qui parlent ukrainien (ça m’étonne le plus, peut-être). Vous avez déjà compris que j’avais très envie de le voir. Ma mère ne le connaissait pas, mais je lui ai montré un petit morceau de sa musique, et hop – elle a attrapé le même virus.
On devait se rencontrer devant le théâtre. Maman devait y venir après le travail. Je suis sortie de la maison bien en avance, j’ai acheté des fleurs (c’est une tradition, pas une obligation). J’ai pris un bus, puis le deuxième, et 90 minutes plus tard j’étais sur place. Maman était en retard. Normalement ça m’énerve, mais l’alerte durait encore, je savais que la porte serait fermée, je regardais autour de moi, j’essayais de reconnaître des magasins et les maisons que je n’avais pas vus depuis au moins 10 ans. Alors, les amis, tout change ! Des supermarchés modernes ne se marient pas avec l’architecture du début du 20ième siècle, des boutiques et des cafés “à la mode” prennent le théâtre d’assaut. Ridicule.
Maman a aimé les fleurs, Pacha aussi, je lui ai envoyé une photo. On a pris un café, l’alerte était encore “en cours”. Les gens était déhors, j’ai entendu quelques répliques de mémés mécontentes, “Non mais à quoi ça sert de diviser les frères, les russes nous détestent maintenant, et pourquoi ? À cause de cette situation horrible ! Cette guerre ! Avant on pouvait voir de vrais artistes, ils venaient de Moscou et de Leningrad (St Petersbourg), et maintenant ?” Faut-il préciser que tout ça était dit en russe ? Il faut dire que c’était prononcé devant une galerie de photos des habitants de Kryvyi Rih tués pendant la querre. Pas besoin de dire que nous sommes parties, perturbées, regarder les affiches des spectacles, lire les noms des soldats.
Je me suis dit que ces photos auraient dû être sur Tinder, que tous ces jeunes auraient dû flirter avec les filles, créer des familles, choisir d’être alcooliques ou mineurs, managers ou jardiniers. Le plus jeune soldat de cette gallerie avait 18 ans, mort en 2014, le plus vieux avait 59 ans, mort en 2023. Je sens qu’il est nécessaire de le dire et de s’en souvenir. L’annulation de la sirène est devenue un cadeau. On s’est trouvées dans la salle.
Le concert a commencé par la musique, il n’y avait pas de « bonjour / ça va ? ». Maman a fondu quand M. Popadiuk a joué « Hutsulka Ksenia », une chanson qu’on aime bien, qui est devenue «la nôtre » avec maman. Et puis sa manière de jouer ! Il était féroce avec son instrument, son archet a perdu des mèches et des mèches (qui sait, peut-être c’est normal ?) Il claquait les cordes, il les caressait, les battait, le violon sifflait, pleurait, chantait comme une flûte… C’était vraiment virtuose ! Et il souriait tout le temps, et il dansait, on voyait bien que c’était le pur plaisir.
Popadiuk a fini par nous parler, il nous a transmis un bonjour des terres ukrainiennes de l’Ouest lointan : district de Toronto, région de Winnipeg, oblast d’Ottava. Il nous a parlé de son groupe formé uniquement des Ukrainiens : un Ukrainien de Sud est Ecuadorien, un autre Ukrainien représente l’Est — il vient de la Havane, le reste d’Ukrainiens d’esprit sont Mexicains d’origine. Il y avait d’autres blagues entre les pièces, on a bien rigolé. A la fin Vasyl Vasyliovych a invité deux jeunes et nous a demandé de mettre un peu d’argent dans le chapeau pour une brigade, le but de tous ses concerts est d’acheter les voitures pour les militaires. Maman a offert les fleurs, elle bavardait avec son nouvel amour sur la scène pendant que le volontaire annonçait la somme collectée : 7 000 grivnias. J’ai été tellement choquée (cette somme est minuscule ! [environ 175 euros]) que je n’ai pas pris maman en photo ! Je me dis que c’est pour le calme de papa.
Le concert s’est terminé par l’hymne de l’Ukraine performé par le Maestro, et le public est tout de suite parti, sans demander au violoniste de jouer encore quelque chose. J’étais déçue, maman aussi. Le pauvre Vasyl a eu seulement deux bouquets. Il était 21h30, pas de bus, pas de trolleybus, le taxi coûtait comme la peau du cul du dragon. Bizarrement on a trouvé un trolleybus, puis papa est venu nous chercher en voiture, on est rentré à deux minutes du couvre-feu. J’ai promené Fidèle dans le noir, visiblement j’ai plus peur des cacas de Fi dans l’appartement que de l’amende.
La musique vibre encore dans ma tête, Pacha va bien, maman est contente, papa ignore le danger et l’amour secret de maman. Les gens de Kryvyi Rih n’arrêtent pas de me surprendre.
Olga, Viber (texte)
50 minutes de retard à cause de ces putains de russes
Jeudi 25/4, 21h30
Vu aujourd’hui.
Un ballon solaire d'activité pour enfants TEDCO Tedcotoys de 50 pieds vendu au prix de 20 $ sur Amazon. (Photo Amazon)
[…] Le 20 avril, vers 19 heures, heure de Moscou, « une tentative du régime de [Kyiv] de mener une attaque terroriste à l’aide de deux ballons de petite taille contre des objets situés sur le territoire de la Fédération de Russie a été stoppée », a rapporté le ministère russe de la Défense sur sa chaîne Telegram. . Les ballons ont été « détruits au-dessus des territoires des régions de Toula et de Moscou ».
[…] Ces prétendues fusillades de ballons font suite à la découverte le mois dernier d’un ballon météorologique ukrainien reconverti « transportant un kilo de TNT » qui « est tombé dans la forêt près du village de Novaya Slobodka », à environ 60 km de la frontière, a rapporté l’agence de presse russe MASH.
[…] Les experts en ballons contactés par The War Zone ont visionné les images et offert quelques idées.
« Il semble qu’il s’agisse d’un ballon à pression proche de zéro, d’un type que j’aime appeler des ballons » sacs poubelles « , car vous pouvez les construire à moindre coût à partir de matériaux courants facilement disponibles tels que des sacs poubelles ou une bâche de peintre en utilisant du ruban adhésif ou du thermoscellage », a déclaré [un expert]. « Le ballon sombre peut également indiquer qu’il s’agit d’un héliotrope, alias ballon solaire, et qu’il utilise le chauffage solaire pour un soulèvement flottant total ou partiel. »
[…] « Comme ces ballons sont de conception relativement simple, le système de charge utile semble primitif, manquant de guidage et de navigation », a déclaré Yap. « Le système semble fonctionner sur l’idée qu’il dérivera dans une zone où ils l’ont programmé pour larguer la charge utile en coupant la ligne de vol à l’aide d’un fil chaud. »
[…] La Russie utilise depuis longtemps des ballons à des fins militaires, remontant à la Seconde Guerre mondiale. « À partir du milieu des années 1950, des milliers de ballons libres ont dérivé de l’ouest au-dessus des pays du Pacte de Varsovie ; beaucoup d’entre eux ont atterri sur le territoire de l’Union soviétique. Ce fut l’impulsion pour la création d’une série d’avions spéciaux d’interception de ballons […]. Mais cela a également incité les Soviétiques à lancer des travaux sur leurs propres ballons militaires. En conséquence, en 1956, le bureau de conception OKB-424 – également connu sous le nom de Bureau de conception automatique de Dolgoprudny (DKBA) – a été créé, notamment pour la tâche de fabriquer de nouveaux aérostats militaires. […] Les États-Unis se tournent désormais vers les ballons pour fournir un certain nombre de capacités avancées lors de futurs conflits, notamment la livraison de drones armés loin derrière les lignes ennemies.
Un ballon-bombe japonais de la Seconde Guerre mondiale. (Photo du Musée National de l'Armée de l'Air)
[…] Compte tenu de l’intérêt constant de l’Ukraine à perturber le territoire russe et du très faible coût de construction, il est probable que nous verrons davantage de ballons de ce type traverser la frontière. Bien gréés, les ballons constituent l’arme à distance la moins chère disponible, bien qu’ils n’aient pas la fiabilité et le contrôle de systèmes plus complexes, comme les drones d’attaque unidirectionnels à longue portée. Néanmoins, avec l’innovation ukrainienne telle qu’elle est, nous pourrions constater d’autres améliorations qui les rendraient plus efficaces.
The War Zone, Opérations de ballons chargés d’explosifs par l’Ukraine contre la Russie, traduction automatique
[…] Il a effectué son service militaire à Kyiv dans l’ensemble de chant et de danse, qui donnait constamment des concerts pour les liquidateurs de l’accident de Tchernobyl. […]
Le concert était formidable, la sirène était avec nous depuis 17:23 jusqu’à 19:02. Il y aura une autre émission de Micronina bientôt… Teaser : maman n’a pas apprécié le public qui est venu, mais elle est tombée amoureuse de Vasyl Popadiuk.
Enfin... Les républicains sont intervenus pour aider nos alliés !!!!! L’Ukraine a une bouée de sauvetage… Nos alliés se sentent soulagés et Poutine est énervé. Cela aurait dû arriver il y a des mois mais mieux vaut tard que jamais !!!!!!!!
Le Sénat du Congrès des Etats-Unis a voté à une écrasante majorité (79 voix contre 18), le 23 avril, une aide militaire cruciale pour l’Ukraine, soumise à la pression de plus en plus menaçante de l’armée russe. Après la validation de cette aide par la Chambre des représentants, le 20 avril (311 voix contre 112), ce scrutin a mis en lumière ce que les vociférations de l’aile la plus radicale du Parti républicain, inconditionnelle de l’ancien président Donald Trump, étaient parvenues à masquer. Plus de deux ans après l’agression brutale dont le régime de Vladimir Poutine s’est rendu impardonnablement coupable, une nette majorité d’élus se refuse toujours à permettre, par une passivité complice, l’écrasement d’une nation.
Il a fallu que Mike Johnson, le speaker (président) républicain de la Chambre, redécouvre les mérites de l’action au terme de six longs mois d’indécision pour que cette vérité se manifeste enfin. Certes, les voix républicaines de cette Assemblée ont été moins nombreuses (101) à approuver cette aide militaire qu’à s’y opposer (112), mais la marge est faible alors qu’il n’en a pas manqué une, par ailleurs, chez les démocrates.
Au Sénat, les républicains ont été bien plus nombreux (31 contre 15) à faire le choix de la solidarité avec un peuple bombardé nuit et jour plutôt que celui d’une lâche indifférence. Ces votes ont ainsi fait apparaître l’aile trumpiste pour ce qu’elle est aux Etats-Unis : une minorité recroquevillée dans une vision du monde s’arrêtant à leurs frontières.
Empêtré à New York dans son premier procès où le baroque le dispute au sordide (l’achat du silence d’une actrice pornographique à la veille de l’élection présidentielle de 2016), Donald Trump n’y a rien trouvé à redire. C’est pourtant lui qui a imposé cette longue hésitation, tout en prétendant être capable de faire la paix entre les deux belligérants en un jour alors qu’il n’y est pas parvenu en quatre ans. Car la guerre en cours a bien commencé en 2014 avec l’annexion unilatérale de la Crimée et l’appui russe apporté à des forces séparatistes du Donbass. […]
[…] Mike Johnson est un ancien avocat ultraconservateur, apôtre des valeurs du « Sud profond ». Il a été catapulté à la tête de la Chambre des représentants après la destitution surprise de Kevin McCarthy, en octobre 2023.
Avant de prendre une décision sur le soutien à l’Ukraine, un choix important qui pourrait modifier le cours de l’histoire – et mettre fin à sa propre carrière – Mike Johnson, a prié pour obtenir des conseils, écrit ABC News. « Le lendemain, il a dit : je veux être du bon côté de l’histoire », raconte le républicain Michael McCaul, président du Comité des affaires étrangères de la chambre. […]
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré mercredi que l’Europe devait continuer à intensifier son aide à l’Ukraine, même après l’approbation de l’aide américaine. Il s’est exprimé à l’issue de sa rencontre, à Berlin, avec le premier ministre britannique, Rishi Sunak.
[…] Olaf Scholz, qui s’est engagé à fournir une troisième batterie de missiles Patriot à l’Ukraine, a une nouvelle fois appelé les autres pays européens disposant de ce système à en fournir à l’Ukraine.
Interrogé sur les missiles Taurus, le chancelier a énuméré la liste des matériels fournis par l’Allemagne et a ajouté : « En ce qui concerne le système d’armes que vous mentionnez, ma décision ne changera pas. » Il a fait valoir que les Taurus ne pourraient être utilisés de manière responsable qu’avec la participation de soldats allemands, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Ukraine, et il affirme que c’est une ligne qu’il ne veut pas franchir.
[…] La première livraison à l’Ukraine, estimée par le Pentagone à un milliard de dollars, est l’une des plus importantes depuis le début de la guerre. La dernière, le 12 mars, s’élevait à 300 millions de dollars. Fait le plus notable : la présence de missiles sol-sol ATACMS (Army Tactical Missile System) plus performants. Depuis octobre 2023, les versions fournies à [Kyiv] de ce projectile guidé par GPS et système inertiel avaient une portée limitée à 165 kilomètres. La nouvelle livraison comprendra une version capable d’atteindre des cibles situées à 300 kilomètres, avec une précision de seulement quelques dizaines de mètres. Une capacité qui mettrait à portée des lance-roquettes Himars ukrainiens le stratégique pont de Kertch, situé au sud-est de la Crimée, à environ 250 kilomètres du front. De même, la flotte russe en mer Noire, déjà considérablement diminuée, deviendra encore plus vulnérable.
Cette possibilité d’atteindre une cible aussi symbolique que le pont de Kertch explique le refus obstiné du chancelier allemand, Olaf Scholz, de donner le feu vert à la livraison par son pays de missiles Taurus. De son côté, Jake Sullivan a précisé mercredi que les missiles ATACMS seraient employés uniquement « à l’intérieur du territoire souverain de l’Ukraine ».
Selon une information du New York Times confirmée de source officielle, les Etats-Unis ont déjà commencé à livrer en février ces ATACMS de portée supérieure. Les attaques russes répétées contre les infrastructures civiles essentielles de l’Ukraine ont motivé cette nouvelle redéfinition des lignes rouges américaines en matière de livraison. Jake Sullivan a aussi cité le transfert par la Corée du Nord à la Russie de missiles balistiques. Dès réception de ces ATACMS, les Ukrainiens ont commencé à les employer, écrit le New York Times, citant deux cibles récentes : des troupes russes dans la ville portuaire de Berdiansk et un aérodrome militaire en Crimée. […]
Le Monde, Les Etats-Unis incluent des missiles ATACMS de longue portée dans leurs livraisons d’armes à l’Ukraine
Mercredi 24/4, 21h00
Vu aujourd’hui.
Thermonator, qui, selon son fabricant Throwflame basé dans l’Ohio, est « le tout premier chien robot brandissant un lance-flammes ».
Armé du lance-flammes ARC de Throwflame, Thermonator est capable de tirer à distance un jet de feu de 30 pieds de long et est disponible à l’achat pour 9 420 $, indique la société sur son site Web.
[…] Le robot chien lui-même est guidé par Light Detection and Ranging, ou LIDAR, une technologie laser de faible puissance et sans danger pour les yeux […]
The War Zone, Rencontrez le Robodog lance-flammes nommé Thermonator, traduction automatique
[…] Atteinte d’une leucémie à l’âge de 24 ans, la trentenaire s’accroche à la vie poussée par ce désir de comprendre sa maladie et connaître son héritage issu des 193 essais atomiques français. Militante anti-nucléaire, elle s’est engagée depuis plusieurs années pour faire (re)connaître la situation préoccupante de la Polynésie. Elle porte depuis son élection en mai 2023, comme représentante de l’Assemblée de Polynésie française, désormais son combat au niveau politique. Elle a ainsi obtenu le 29 septembre le vote à l’unanimité de la résolution « relative au soutien au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) » par l’Assemblée territoriale.
[…] « J’ai eu l’occasion de rencontrer l’ambassadeur de France auprès des Nations Unies, à Genève. Une personne froide qui n’était pas du tout à l’écoute de ce j’avais pu lui partager. Notamment le manque d’accompagnement sur le plan médical, toute les conséquences sanitaires ». L’ambassadeur a plaidé que grâce à ces essais, « la France avait un arsenal nucléaire qui permettait de maintenir la sécurité du pays ». Non convaincue, Hinamoeura Morgant-Cross réplique que « c’est au sacrifice des deux peuples algérien et polynésien ». Elle estime que la France ne doit pas oublier ce fait. « Et sincèrement, malgré toutes les vérités sur les conséquences sanitaires, l’Etat français nous ment encore, en 2024 : la transparence, elle n’est pas là ». […]
France Info TV, Hinamoeura Cross: « Sur les essais nucléaires, l’Etat français nous ment toujours en 2024 »
Au moment de la catastrophe de Tchernobyl, en 1986, environ 110 000 personnes vivent dans un rayon de 30 km autour de la centrale nucléaire. La ville de Pripyat notamment loge les travailleurs de la centrale et aussi des bâtisseurs, qui continuent de construire cette centrale encore inachevée.
La collection de podcasts originaux “Ils l’ont vécu”, fait le récit, en quatre épisodes, d’un événement historique, uniquement à travers les archives et témoignages de celles et ceux qui l’ont vécu.
[…] Intervenants et témoins de cet épisode :
Grigori Medvedev, ingénieur en génie atomique (archive)
Galia Ackerman, historienne et journaliste (archive)
Anna Lavrentieva, originaire de la région de Tchernobyl
Anatoli Diatlov, ancien adjoint de l’ingénieur en chef de la centrale nucléaire de Tchernobyl, chargé de l’exploitation (archive)
Jean-Claude Zerbib, ingénieur en radioprotection au Commissariat à l’énergie atomique (archive)
Radio France, Un jour presque ordinaire, un podcast produit par Marie Chartron, réalisé par Laure-Hélène Planchet.
Mercredi 24/4, 20h30
Vu ces jours-ci. Ca doit faire trois jours que ce dyptique bizarre me saute aux yeux quand je parcours la Une de Libé. Qu’est-ce qu’ils ont dans le crâne à la rédaction ? L’amour, la mort ?
[…] Des soldats ukrainiens plaisantent sur le fait que quand une position de leurs ennemis subit une salve d’obus, c’est vraisemblablement une erreur de son propre bataillon d’artillerie ; si c’était un tir ukrainien cela serait seulement un obus dans l’après-midi.
[…] Pour autant, « il y a deux ans nous avons tenu alors qu’on avait en face de nous l’armée réputée être la deuxième du monde et que nous n’avions reçu comme équipements que des missiles antichars ou antihélicos Javelin et Stringer et des drones turcs, maintenant notre équipement est bien meilleur, en chars, missiles, canons et nous aurons bientôt des F16 », souligne Igor Zouvkha, conseiller auprès du président Volodymyr Zelensky. […]
Les Echos, Sur la ligne de front, l’Ukraine plie mais ne rompt pas
Mardi 23/4, 13h40
Pacha va bien. Salut. Ca va. On a bien travaillé. On a tué 5 Russes, on en a blessé 15 et détruit je ne sais plus combien il a dit de véhicules.
Mon amie Nastia a trois sujets d’inquiètude à l’est : Pacha et un couple d’amis, Katya et Genia. Katya est officier de liaison avec la presse. Elle pilote les journalistes, s’assurent de leur sécurité. Parfois, des journalistes ont le culot de lui demander si elle est bien sûr qu’il y aura, je ne sais pas, des blessés à évacuer, pour leurs images, bien sûr. Ca me fait bouillir le cerveau… Katya a obligé Nastia à noter ses dernières volontés, pour l’enterrement, le chantage… Tu vois ce que c’est le chantage ? Les Russes réclament de l’argent aux familles pour arrêter la torture ou rendre les corps. Katya a dit : pas question de leur donner un seul kopeck. Si je suis morte, qu’est-ce que j’en ai à faire ? Si vous voulez donner de l’argent, donnez-le à l’armée [ukrainienne], acheter un drone ! […]
Olga, Viber (vocal)
Mardi 23/4, 8h10
Lu aujourd’hui.
[…] Je suis arrivé à Kyiv le lendemain. Le contraste entre les deux situations d’urgence ne pourrait être plus frappant. Contrairement à Israël, l’Ukraine ne dispose pas de défenses aériennes suffisantes, et l’Occident fournit bien moins que ce qu’il pourrait ou devrait pour défendre l’Ukraine contre la Russie. L’Ukraine n’est pas confrontée à des représailles ponctuelles pour avoir frappé un consulat russe – comme Israël le fait avec l’Iran. La Russie mène une guerre d’agression contre l’Ukraine depuis 2014, visant à éradiquer son identité nationale.
[…] Il est déjà déjà assez difficile pour les Ukrainiens de continuer à croire que la Force est avec eux. Le faire avec une main liée dans le dos en raison d’un soutien occidental insuffisant est pratiquement impossible.
À certains égards, l’Occident est confronté à des difficultés objectives. Il a fallu près de deux ans à l’Europe et aux États-Unis pour se rendre compte que la guerre serait longue et que la livraison d’une partie de leurs anciens stocks d’armes serait insuffisante. Depuis deux ans (et plus), la Russie a mis son économie sur le pied de guerre, tout en acquérant des armes auprès de la Corée du Nord et de l’Iran. L’écart entre les ratios d’artillerie et de munitions en est le reflet. L’Occident prend tardivement conscience d’une longue guerre et la production d’armes s’accélère : d’ici l’année prochaine, les gouvernements européens devraient être en mesure de compenser une partie du décalage actuel. C’est pourquoi les Ukrainiens perçoivent les mois à venir comme leur plus grande fenêtre de vulnérabilité, peut-être plus grande que les premières semaines dramatiques après le 24 février 2022.
[…] L’Ukraine n’a pas besoin de 100 systèmes de défense aérienne Patriot et SAMP/T ; il en faut juste sept. Mais jusqu’à présent, à l’exception de l’Allemagne, les pays européens ont hésité. Ils ont avancé toutes sortes de raisons (ou d’excuses), notamment la nécessité de respecter les normes de l’OTAN. Pourtant, beaucoup ne semblent pas avoir la même préoccupation quant à la violation des normes de l’OTAN sur l’objectif de 2 % des dépenses de défense. Si l’Allemagne peut accepter d’envoyer une batterie Patriot supplémentaire en Ukraine malgré sa vigoureuse résistance, d’autres pays européens pourraient emboîter le pas. Ne pas le faire maintenant est tout simplement impardonnable.
Il convient de se demander ce qui explique cette réticence occidentale à l’égard de l’Ukraine, compte tenu notamment du contraste saisissant avec le Moyen-Orient. Il y a deux réponses possibles, dont aucune n’est édifiante. La première et la plus brutale est la peur. L’Occident a tiré son épingle du jeu dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine parce qu’il a peur de la Russie et de l’escalade russe. Plus elle a manifesté sa peur, plus elle a galvanisé la Russie. Vladimir Poutine sent la peur et, comme tout combattant sur un ring, il saisit l’occasion de doubler la mise. La guerre en Ukraine est devenue existentielle pour le régime russe, et la fenêtre de vulnérabilité de l’Ukraine pourrait ne pas durer éternellement. Il est donc préférable d’enfoncer le couteau aussi profondément que possible, maintenant que l’Occident s’est immobilisé dans la peur.
La deuxième raison, et la plus tragique, est que l’Europe ne considère pas encore l’Ukraine comme faisant partie d’elle-même. Comme l’a dit un collègue de [Kyiv] : « L’Europe nous considère toujours comme son « bon autre ». » Tant que cette altérité persistera, l’existence de l’Ukraine sera en danger, et avec elle la sécurité de l’ensemble du continent européen. Montrer que l’Ukraine fait partie de « nous » signifie envoyer davantage de « nos » défenses aériennes pour protéger les civils et les infrastructures ukrainiennes. Et cela signifie approuver le cadre de négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE et tenir la première conférence intergouvernementale ouvrant les négociations d’adhésion de l’Ukraine en juin. […]
The Guardian, Nathalie Tocci, L’Occident défend le ciel d’Israël. Ne pas faire de même pour l’Ukraine est une erreur mortelle
Lundi 22/4, 19h30
Tcherno.
Le castor de rivière local a rongé avec diligence le bouleau, apparemment pour la construction d’un barrage, mais s’est arrêté pour une raison quelconque. […]
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, photo Denis Vishnevski, traduction automatique
Une remarque revient systématiquement lorsque l’on parle de Tchernobyl en public. Il se trouve toujours quelqu’un pour dire : « J’ai vu un reportage, la nature reprend ses droits, non ? »
Est-ce que la nature a perdu ses droits à Tchernobyl ? Je ne sais pas, mais l’homme certainement.
Si l’on voit des animaux dans la zone radioactive de Tchernobyl, il vaut mieux se souvenir :
que 38 ans après l’accident, le terrain est toujours contaminé par les radio-éléments dont la demi-durée de vie est significative ; pour le césium 137, elle est de trente ans : au bout de trente ans, la moitié de sa radioactivé a disparu ;
que les animaux bénéficient du départ de l’homme : ils ne sont plus dérangés ;
qu’assez peu d’études s’intéressent aux mutations qu’induit la radioactivité sur les génomes des plantes et des animaux qui vivent dans la zone ;
que les reportages braquent leurs caméras selon des narratifs : on voit davantage de documentaires sur la zone que sur ses bords (là où vivent encore les gens).
Rappelons enfin que la gestion de ces territoires répond à diverses contraintes socio-économiques. Transformer la zone interdite contaminée de Tchernobyl en réserve écologique est aussi une réponse politique. En 2019, lorsque je parlais avec des gardes forestiers du secteur de Narodytchi, ils ne savaient pas ce que représentaient les chiffres de mon dosimètre, appareil dont ils n’étaient pas dotés.
Lundi 22/4, 19h10
La farandole du nuc (ou bien c’est une valse).
Le président polonais Andrzej Duda assiste à l'acceptation des premiers chars de combat sud-coréens K2 et obusiers sud-coréens K9 pour la Pologne le 6 décembre 2022 au terminal à conteneurs de la Baltique à Gdynia. La Pologne est prête à accueillir des armes nucléaires si l'OTAN décide de les déployer face à la Russie qui renforce ses armements en Biélorussie et à Kaliningrad, a déclaré le président Andrzej Duda dans une interview publiée le 22 avril 2024. (Photo de MATEUSZ SLODKOWSKI / AFP)
Bientôt des armes nucléaires en Europe de l’Est ? La Pologne est prête à accueillir l’arme nucléaire sur son territoire si l’Otan, dont elle est membre, décidait de renforcer son flanc Est face au déploiement par la Russie de nouvelles armes à Kaliningrad et en Biélorussie voisins, a déclaré le président polonais dans un entretien publié ce lundi. La réaction russe ne s’est pas fait attendre : le Kremlin a promis quelques heures plus tard de « garantir » sa sécurité si ce scénario venait à se confirmer.
« Si nos alliés décidaient de déployer des armes nucléaires dans le cadre du partage nucléaire sur notre territoire afin de renforcer la sécurité du flanc oriental de l’Otan, nous sommes prêts à le faire », a expliqué Andrzej Duda au quotidien populaire Fakt. « Nous sommes un allié de l’Alliance de l’Atlantique Nord et nous avons des obligations dans ce domaine également », a-t-il insisté.
[…] En réponse, le Kremlin a affirmé ce lundi que la Russie prendra des mesures pour « garantir » sa sécurité si la Pologne accueille des armes nucléaires sur son territoire. « Les militaires analyseront bien sûr la situation et, dans tous les cas, prendront toutes les mesures de rétorsion nécessaires pour garantir notre sécurité », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. […]
Le Parisien, Otan : la Pologne se dit prête à accueillir des armes nucléaires, Moscou menace de « mesures de rétorsion »
Le 11 mars 2024, le gouvernement indien a annoncé avoir testé avec succès un missile balistique Agni-V doté de la technologie de véhicules de rentrée multiples pouvant être ciblés indépendamment (MIRV). Selon l’Organisation indienne de recherche et de développement pour la défense, plusieurs véhicules de rentrée ont été suivis pendant le test. Des discussions ont actuellement lieu sur les implications de ce nouveau développement pour la stratégie nucléaire indienne et sur son impact sur les relations de l’Inde avec la Chine, le pays contre lequel cette technologie est très probablement destinée.
Le test par l’Inde de la technologie MIRV sur le missile Agni-V montre que l’Inde fait des progrès technologiques qualitatifs dans sa capacité à cibler la Chine. La première série de missiles balistiques à capacité nucléaire et d’autres vecteurs de New Delhi visait le Pakistan. Toutefois, au cours de la dernière décennie, les progrès réalisés par l’Inde en matière de capacités militaires nucléaires et conventionnelles ont visé à contrer la menace chinoise. Avec la portée annoncée de 5 000 kilomètres du missile Agni-V – ce qui en fait un missile balistique de portée intermédiaire, même si les autorités chinoises ont affirmé que sa portée réelle était plus proche de 8 000 kilomètres, ce qui en ferait un missile balistique intercontinental -, l’Inde a montré qu’elle était capable de cibler l’ensemble du territoire chinois. La capacité MIRV renforcera qualitativement cette capacité. […]
EDF a pris la décision d’arrêter cinq réacteurs nucléaires le week-end dernier, en raison d’une forte baisse de la demande d’électricité faisant chuter les prix. Une aberration qui montre que le réseau n’est toujours pas en mesure de valoriser la production excédentaire des centrales bas-carbone : nucléaire, éolien et solaire.
La France tourne la page de la crise de l’énergie : nos réserves hydrauliques se portent bien et notre parc nucléaire va mieux, après les arrêts inopinés de nombreux réacteurs et les retards pris dans les opérations de maintenance avec la crise sanitaire. Pour preuve, le prix de l’électricité sur le marché de gros est en chute libre. Cette situation s’explique également par le développement des énergies renouvelables qui permet de bénéficier d’un afflux de production d’électricité, dès que le soleil est radieux, comme c’est le cas en ce début de printemps.
Mais cette hausse de la production d’électricité issue des énergies renouvelables combinée à une baisse importante de la demande peut aussi perturber le réseau, lequel doit en permanence conserver un équilibre parfait entre l’offre et la demande. Ce week-end, les températures anormalement élevées ont anéanti les besoins de chauffage. La consommation nationale a chuté à des niveaux comparables à un dimanche de juillet. En parallèle, les parcs solaires ont tourné à haut régime, atteignant un pic à 10,7 GW dimanche à 13h15. En conséquence, le prix de l’électricité sur le marché spot en France est resté négatif, plongeant à un minimum de -39,89 €/MWh. […]
Révolution énergétique, Prix négatifs de l’électricité : la France contrainte d’arrêter cinq réacteurs nucléaires
La courbe de production du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Golfech, le week-end du 13 au 14 avril 2024 / Energygraph.
Lundi 22/4, 19h05
Zapo : l’arbitre est sur le terrain.
À la suite de son discours devant le Conseil de sécurité des Nations Unies lundi, on a demandé à [Rafael] Grossi lors d’une conférence de presse pourquoi il n’avait pas précisé qui, selon lui, était responsable des incidents.
Il a déclaré : « Vous soulevez un point très important et c’est un point dont tout le monde parle, cette question d’attribution et de pointer du doigt et de dire ‘c’est tel pays ou tel pays’. Nous ne sommes pas des commentateurs. Nous ne sommes pas des spéculateurs politiques ou analystes, nous sommes une agence internationale d’inspecteurs. Et pour dire quelque chose comme ça, nous devons avoir la preuve, des preuves incontestables, qu’une attaque, ou des restes de munitions ou de toute autre arme, proviennent d’un certain endroit. Dans ce cas, c’est tout simplement impossible. »
Il a déclaré que les récentes attaques ont été menées par des drones, qui ont des trajectoires très diverses, peuvent planer et tourner, et peuvent être facilement obtenus : « N’oubliez pas que cette usine est en première ligne, elle peut aller dans le territoire occupé par la Russie. , cela peut venir de différents endroits. Il pourrait être habité d’un côté et appartenir à un autre côté. Donc pour nous, il serait impossible… de dire que c’est incontestablement quelque chose qui vient d’ici, ou de là-bas. nous gardons les informations aussi précises que possible. Et nous ne faisons pas de spéculation. »
En réponse à une question qui utilisait l’analogie d’un système de carton jaune et de carton rouge comme celui utilisé dans le football et lui demandait s’il était prêt à les utiliser, il a répondu : « J’ai le carton rouge, j’ai le carton jaune, j’ai « Je les ai prêts entre mes mains. Le plus important, c’est qu’ils voient que l’arbitre est là sur le terrain. »
Grossi a déclaré que s’il y avait des preuves définitives, « l’AIEA n’aurait pas pour mission de cacher quoi que ce soit… si nous avons des preuves de quelque chose, nous n’avons pas de problème à en rendre compte, mais nous devons être extrêmement mesurés dans ce que nous faisons ». « .
Il a également averti que dans une guerre « il y a parfois des opérations qui amènent l’observateur à croire que quelque chose se passe dans un certain sens, alors que cela se passe dans un sens différent, des opérations de renseignement et bien d’autres choses. Et la voix de l’AIEA est très importante, la crédibilité de l’AIEA… doit être préservée. Je suis le gardien de cette institution et je dois mesurer les mots, pour que lorsque nous mettons quelque chose dans le domaine public, ce soit quelque chose de concret et de prouvé. […]
World Nuclear News, Grossi de l’AIEA explique pourquoi ne sont pas imputées les attaques de Zaporizhzhia, 19 avril 2024, traduction automatique
La Chambre des représentants américaine a adopté le 20 avril un projet de loi de crédits supplémentaires prévoyant une aide d’environ 60 milliards de dollars à l’Ukraine. Le projet de loi doit maintenant être adopté par le Sénat et signé par le président avant que l’aide puisse commencer à affluer.
Ces exigences et la logistique du transport du matériel américain vers la ligne de front en Ukraine signifieront probablement que la nouvelle aide américaine ne commencera pas à affecter la situation sur la ligne de front avant plusieurs semaines.
La situation sur la ligne de front va donc probablement continuer à se détériorer pendant cette période, en particulier si les forces russes intensifient leurs attaques pour profiter de la fenêtre limitée avant l’arrivée d’une nouvelle aide américaine.
Les forces ukrainiennes pourraient subir de nouveaux revers dans les semaines à venir en attendant l’aide de sécurité américaine qui permettra à l’Ukraine de stabiliser le front, mais elles seront probablement en mesure d’émousser l’offensive russe actuelle à condition que la reprise de l’aide américaine arrive rapidement.
Les forces russes vont probablement intensifier leurs opérations offensives et leurs frappes de missiles et de drones dans les semaines à venir afin d’exploiter la fenêtre de fermeture des contraintes matérielles ukrainiennes.
L’Ukraine sera probablement dans une position opérationnelle considérablement améliorée d’ici juin 2024, quels que soient les retards dans l’arrivée de l’assistance de sécurité américaine sur la ligne de front, et le commandement militaire russe envisagera probablement des changements importants dans l’opération offensive à grande échelle qu’il devrait lancer en juin, même si cela pourrait encore se dérouler comme prévu.
La reprise probable de l’assistance américaine en matière de sécurité à l’Ukraine constitue un tournant crucial dans la guerre en Ukraine, mais le Kremlin, l’Occident et l’Ukraine ont encore d’autres décisions à prendre qui détermineront la nature et l’issue des combats. […]
ISW, Evaluation de la campagne offensive russe, 20 avril, traduction automatique
[…] D’un côté, les républicains [américains] se montraient de plus en plus réticents à financer un conflit qui s’enlise et plaidaient, comme en écho au discours de campagne de Donald Trump, pour «l’Amérique d’abord». De l’autre, les démocrates se montraient très favorables à cette nouvelle enveloppe.
La situation a pris un nouveau tournant lundi, avec la volte-face de Mike Johnson, républicain propulsé à la tête de la Chambre des représentants en octobre. Fervent soutien de Donald Trump, ancien avocat ultra-conservateur originaire de la Louisiane, rien n’indiquait que Mike Johnson ne devienne l’un des soutiens à l’aide américaine. Et pourtant. Dans une conférence de presse mercredi, il a apporté quelques éléments de justification : «Pour le dire franchement : je préfère envoyer des munitions à l’Ukraine qu’envoyer nos garçons se battre». Avant de mentionner, non sans une certaine émotion, que son fils s’apprête à entrer à l’Académie navale. «C’est un test grandeur nature pour moi, comme pour tant de familles américaines», a-t-il confié. Ce revirement lui attire les foudres de plusieurs élus républicains, trumpistes de la première heure, qui ont promis de tout faire pour le destituer.
En pleine année électorale, l’aide à l’Ukraine s’est transformée en duel entre les deux camps et leurs candidats à la présidentielle. L’adoption de l’enveloppe constitue une véritable victoire politique pour Joe Biden, qui pousse depuis des mois pour l’adoption de l’enveloppe. Samedi 20 avril, il a salué dans un communiqué l’octroi de cette «aide cruciale», au «rendez-vous de l’Histoire». Le plan d’aide autorise aussi le président à confisquer et à vendre des actifs russes pour qu’ils servent à financer la reconstruction de l’Ukraine.
Libération, Etats-Unis : la Chambre des représentants à majorité républicaine adopte un grand plan d’aide à l’Ukraine
Dimanche 21/4, 11h35
Cette photographie prise et publiée par le service de presse présidentiel ukrainien le 19 avril 2024 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky posant pour une photo avec des soldats ukrainiens devant un panneau routier marquant l'entrée de la région de Donetsk, au milieu de la guerre russe. (Photo par Handout / SERVICE DE PRESSE PRÉSIDENTIELLE UKRAINIENNE / AFP)
05:30
Bonjour et bienvenue dans ce direct
Comme tous les jours depuis le 24 février 2022, jour du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, nous allons vous tenir informés sur les événements liés à ce conflit.
On va attendre, les châtaigniers ont « allumé » leurs bougies.
Olga, Viber (texte)
Samedi 20/4, 20h10
Lu aujourd’hui. Finalement, l’Iran, en attaquant Israël, aura rendu service à l’Ukraine.
Aux Etats-Unis, les élus de la Chambre des représentants ont adopté, à 311 voix contre 112, un plan d’aide de 60,8 milliards de dollars (soit 57 milliards d’euros) à l’Ukraine.
Le projet doit revenir dans le courant de la semaine prochaine au Sénat, où il a déjà été approuvé en février, avant d’être potentiellement promulgué par le président Joe Biden. La Chambre haute pourrait se pencher sur les textes dès mardi, a fait savoir le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer.
Les Etats-Unis sont le principal soutien militaire de [Kyiv], mais le Congrès n’a pas adopté de grande enveloppe pour son allié depuis près d’un an et demi, principalement en raison de querelles partisanes.
La Chambre a adopté la loi de crédits supplémentaires pour la sécurité en Ukraine par 311 voix contre 112. Un membre – le représentant du GOP Dan Meuser – a voté présent.
Les démocrates ont applaudi et brandi des drapeaux ukrainiens lors du vote.
L’enveloppe de 95 milliards de dollars comprend 61 milliards de dollars pour l’Ukraine et ses partenaires régionaux.
L’un des projets de loi fournirait près de 61 milliards de dollars pour aider l’Ukraine et d’autres pays de la région à combattre la Russie – soit à peu près le même montant que celui inclus dans le projet de loi du Sénat.
Sur ce total, environ 23 milliards de dollars serviraient à reconstituer les armes, les stocks et les installations des États-Unis, et plus de 11 milliards de dollars serviraient à financer les opérations militaires américaines en cours dans la région.
Près de 14 milliards de dollars inclus dans le projet de loi aideraient l’Ukraine à acheter des systèmes d’armes avancés et d’autres équipements de défense.
[…] Le retour de l’aide américaine, qui n’avait jamais vraiment cessé pour Israël, mais qui avait été véritablement essorée pour l’Ukraine depuis le déclenchement de la guerre au Proche-Orient en octobre 2023, marque probablement un tournant dans ce conflit. Vladimir Poutine, qui a été le principal bénéficiaire du déclenchement de cette crise sans précédent pour Israël, voit d’un seul coup l’espoir d’un embrasement régional s’éloigner et le retour d’une aide massive militaire américaine aux Ukrainiens revenir. Certes, ces derniers n’ont jamais manqué de courage, mais ils commençaient sérieusement à manquer de munitions et d’équipements militaires.
Combinée à l’aide de l’Union européenne, dont la plupart des pays se mobilisent enfin pour défendre leur propre sécurité contre l’empire menaçant de la Russie de Poutine, l’aide militaire américaine va marquer une nouvelle phase dans le déroulement de ce conflit qui dure depuis plus de 2 ans maintenant. Rappelons aussi que des avions de combat F16 vont enfin être opérationnels en Ukraine, livrés par des pays européens avec l’accord des Etats-Unis.
[…] Le « maître du Kremlin » avait parié sur la multiplication des fronts pour disperser la capacité de réaction de pays occidentaux, empêtrés de plus dans des élections démocratiques qu’il méprise profondément et qu’il perturbe avec ses relais ancrés dans nos sociétés, de Donald Trump au Rassemblement national en France. […]
Ne pas subir, Guillaume Ancel, Attaque chorégraphiée par l’Iran, riposte calibrée d’Israël pour désescalader, vote d’une aide massive au Congrès américain pour l’Ukraine. Vladimir Poutine en difficulté.
Vendredi 19/4, 20h55
Vu aujourd’hui. Je te tiens, tu me tiens, par la barbicouille. Petit résumé.
Un haut responsable militaire iranien a mis en garde jeudi Israël contre l’éventualité d’une attaque contre ses sites nucléaires, en affirmant que l’Iran était prêt à lancer en représailles de «puissants missiles» sur les installations nucléaires israéliennes. «Si le régime sioniste veut prendre des mesures contre nos centres et installations nucléaires, il fera certainement face à notre réaction. Pour la contre-attaque, les installations nucléaires du régime seront ciblées avec des armements avancés», a prévenu le général Ahmad Haghtalab, chef de la division de la sécurité nucléaire au sein du Corps des Gardiens de la révolution (CGRI), cité par l’agence officielle Irna.
[…] Le général Haghtalab a précisé que «les centres nucléaires de l’ennemi sioniste» étaient «identifiés» et que Téhéran disposait «des informations nécessaires sur toutes les cibles». «Les mains sont sur la gâchette pour tirer de puissants missiles pour la destruction totale des cibles déterminées», a-t-il averti, selon Irna.
Israël accuse l’Iran – qui dément – de vouloir se doter de la bombe atomique et dit chercher par tous les moyens à l’en empêcher. Pour sa part, Israël est considéré comme une puissance nucléaire mais il n’a jamais confirmé ni démenti sa capacité à utiliser l’atome à des fins militaires. […]
Le Figaro, L’Iran met en garde Israël contre l’éventualité d’une attaque contre ses sites nucléaires
Vendredi 19/4, 20h40
Lu aujourd’hui.
Les habitants font la queue pour collecter de l'eau dans un camion lors du rationnement de l'eau à la Calera, dans la banlieue de Bogota, en Colombie, le mardi 16 avril 2024. Au milieu d'une sécheresse liée au phénomène climatique El Niño, plusieurs régions de Colombie ont adopté des mesures pour réduire la consommation d’eau lorsque les réservoirs sont faibles. (Photo AP/Fernando Vergara)
La Colombie multiplie les mesures d’urgence espérant économiser de l’eau et de l’électricité. Le gouvernement a décrété ce vendredi 19 avril jour chômé dans le secteur public, alors que le pays est frappé par une grave sécheresse. «Nous voulons décréter un jour civique en Colombie pour que les gens utilisent le minimum d’électricité possible […] et surtout qu’ils réduisent autant que possible la consommation d’eau», a déclaré le Président, Gustavo Petro. Cette mesure implique la suspension de la journée de travail pour tous les fonctionnaires, tandis que «la population en général et les entreprises privées décideront si elles considèrent cette date comme un jour non ouvrable», a-t-il précisé sur X.
Sur ce même réseau social, le président a demandé aux 8 millions d’habitants de Bogota de «partir ce week-end vers des endroits qui dépendent d’autres bassins hydrographiques pour réduire la pression sur la consommation» d’eau dans la capitale, où un rationnement par zone est déjà en cours depuis le 11 avril.
Deux tiers de l’électricité consommée en Colombie proviennent des centrales hydroélectriques, qui tournent en ce moment au ralenti à cause de l’aridité associée au phénomène naturel périodique El Nino et au réchauffement climatique.
Les réservoirs du pays approchent un seuil critique, a alerté XM, l’entreprise opératrice du marché électrique, en raison de l’épisode de sécheresse entamé en fin d’année dernière et qui se poursuit en ce mois d’avril, habituellement l’un des plus pluvieux en Colombie. Le gouvernement a averti qu’en l’absence de précipitations, un rationnement énergétique au niveau national serait nécessaire. […]
Libération, En Colombie, la sécheresse déclenche un vendredi chômé chez les fonctionnaires pour économiser eau et électricité
A moins d’un mois des élections régionales du 12 mai en Catalogne, et alors que la sécheresse est devenue la principale préoccupation des habitants, selon le baromètre de mars du Centre d’étude d’opinions (CEO), le gouvernement catalan a changé de stratégie. Fini l’idée d’acheminer de l’eau par cargo de l’usine de dessalement de Sagonte, près de Valence. Pour faire face aux conséquences de l’extrême sécheresse qui sévit depuis plus de trois ans dans le nord-est de l’Espagne, il a annoncé, jeudi 18 avril, la mise en fonctionnement d’une usine de dessalement flottante dans le port de Barcelone et de douze dessalinisateurs mobiles dans la région de l’Alt Empordà, afin de garantir l’approvisionnement en eau potable de Barcelone et des municipalités du nord de la Costa Brava dans les prochains mois.
Cette décision de dernière minute permettrait surtout d’agir vite et de manière ciblée, alors que le printemps n’a que très peu soulagé les réserves hydriques de la région. Le niveau des réservoirs d’eau qui approvisionnent Barcelone est remonté de 15 % à 18 % de leur capacité, mais il reste extrêmement bas à la veille des mois les plus chauds de l’année. « La situation est d’autant plus inquiétante que lorsque le niveau des lacs de barrage passe sous la barre des 10 %, il devient très difficile d’assainir l’eau chargée de sédiments », souligne Julio Barea Luchena, ingénieur en hydrogéologie et porte-parole de Greenpeace.
Dans un premier temps, et pour remédier à l’urgence, huit dessalinisateurs mobiles devraient être installés, dès le mois de juin, sur la Costa Brava, à Roses et à Empuriabrava, afin d’approvisionner treize communes de l’Empordà, de Portbou à Castello d’Empuries en passant par Cadaqués. Chacune devrait fournir 1 000 mètres cubes d’eau par jour, soit 1 million de litres. De quoi couvrir 35 % de la demande dans le nord de la Costa Brava, pour un coût d’environ 10 millions d’euros.
[…] Dans un second temps, quatre autres dessalinisateurs mobiles devraient être mis en fonctionnement sur la Costa Brava, à la fin de l’été, si la sécheresse perdure. Par ailleurs, dans le port de Barcelone, une usine de dessalement flottante capable de fournir 40 000 mètres cubes par jour devrait entrer en fonctionnement aux alentours du mois d’octobre. A cette date, l’aire métropolitaine devrait rentrer en phase II de la situation d’urgence, si les prévisions météorologiques se confirment. D’un coût de près de 100 millions d’euros, elle pourrait couvrir 6 % de la consommation de Barcelone et de sa banlieue.
« C’est une solution plus économique, plus soutenable d’un point de vue environnemental et beaucoup plus stable », s’est justifié M. Mascort Subiranas. Le coût de production et de transport de l’eau acheminée par cargo aurait été de 10 euros le mètre cube contre 6 euros avec ces nouvelles infrastructures provisoires. Cela reste six fois plus que l’eau produite dans les deux usines de dessalement déjà existantes en Catalogne, à El Prat de Llobregat et à Blanes, qui produisent 80 hectomètres cubes d’eau potable par an, et soixante fois plus que le coût de l’assainissement traditionnel de l’eau. Le gouvernement régional garantit que la facture des habitants, déjà récemment augmentée, ne souffrira pas de nouvelle hausse. […]
Le Monde, Contre la sécheresse, Barcelone troque les cargos de ravitaillement en eau pour des usines de dessalement flottantes
La défense aérienne ukrainienne a du mal à protéger le pays car ses munitions s'épuisent.
Vendredi 19/4, 10h35
Ça va. Il y avait du bruit cette nuit et ce matin. Pacha partira à la position cette nuit ou demain. La gare de Dnipro est endommagée et ne fonctionne pas. J’espère que c’est temporaire, sinon je devrai prendre le bus Bourak à Kyiv, pas à Lviv [pour venir en France]. Papa prépare sa soirée de samedi, on a annulé la soirée familiale dimanche. Il y avait une arrivée tout près de l’appart de Pacha, les potes et les faucons [voitures] sont intacts. J’entends des avions fantômes. Dieu merci je dois travailler.
Olga, Viber (texte)
Jeudi 18/4, 22h50
Zapo.
Le centre de formation de la centrale nucléaire de Zaporijia a été une nouvelle fois attaqué par un drone, a annoncé Rafael Grossi, le directeur de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA).
« Les représentants de l’AIEA présents à la centrale ont entendu l’explosion à 10 h 35, heure locale. Alors qu’ils voulaient évaluer l’ampleur des dégâts, l’accès au centre de formation, situé en dehors du périmètre du site de la centrale, leur a été refusé », écrit-il dans un communiqué. Il ajoute qu’il s’agit de « la troisième attaque connue contre le centre de formation ces derniers temps, deux autres incidents similaires se sont produits la semaine dernière ».
De temps en temps, je vais écouter les publications d’un ingénieur du son islandais dont j’apprécie l’intérêt pour les paysages sonores et les belles prises de son. Je n’étais pas allé sur son site depuis un moment et je decouvre qu’il défend le narratif russe en Ukraine (guerre américaine par procuration etc) à l’occasion d’un article sur les feux d’artifices. Je lui avais suggéré, il y a quelques années, de venir enregistrer les silences des forêts de Tcherno. Il n’avait pas dit non. Ce n’est plus guère d’actualité.
Jeudi 18/4, 20h20
Ce que signifie Zapo (rappel).
Cela fait plus de deux ans que la Russie occupe la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, en Ukraine, la plus grande d’Europe. Pour la première fois dans l’histoire, une guerre a lieu dans un pays doté d’installations et d’infrastructures nucléaires avancées, démontrant un nouveau type de risque en matière de sûreté et de sécurité nucléaires. Au cours de cette période, la centrale de Zaporizhzhia a subi de multiples attaques contre ses bâtiments, ses lignes électriques externes et son réservoir principal fournissant son eau de refroidissement.
Les efforts de la communauté internationale pour minimiser ces risques ont eu un succès limité, établissant sur le site une équipe permanente d’experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU, pour une surveillance indépendante et le partage d’informations, ainsi que fournissant des informations techniques. soutien et assistance aux autorités nucléaires ukrainiennes.
Mais la Russie envisage de redémarrer la centrale, qui est actuellement à l’arrêt, malgré la détérioration de l’environnement en matière de sûreté et de sécurité nucléaire, notamment les récentes attaques contre la centrale. Compte tenu de la crise actuelle du personnel sous l’occupation russe et de l’absence de plan de maintenance pour 2024, la proposition russe semble techniquement assez difficile, en raison non seulement des attaques régulières, mais aussi du manque d’eau de refroidissement suffisante, autrefois fournie par le réservoir désormais épuisé situé derrière l’actuel- détruit le barrage de Kakhovka. En fin de compte, tout effort pour redémarrer la centrale, que le monde entier considère comme dangereuse, revient à jouer à la roulette russe – avec six réacteurs nucléaires.
[…] L’AIEA tiendra sa Conférence internationale sur la sécurité nucléaire, ou ICONS, en mai ; il comprendra des discussions politiques de haut niveau sur la sécurité nucléaire et des sessions techniques sur les questions techniques, juridiques et réglementaires concernant la sécurité nucléaire. Le thème de la conférence portera sur « façonner l’avenir », avec quatre grands sujets couvrant la politique et la réglementation, les développements technologiques, le renforcement des capacités et les questions transversales sur la sécurité nucléaire. D’après le programme préliminaire (le programme final n’est pas encore accessible au public), aucun de ces sujets ne semble aborder la protection des installations nucléaires dans les zones de conflit. De nombreux résumés traitant du conflit russo-ukrainien soumis à la conférence ont été rejetés. Des communications personnelles avec le personnel de l’AIEA et d’autres parties prenantes concernées indiquent que la conférence ne se concentrera pas sur cette question : « Nous [la communauté internationale] ne voulons pas faire de [ICONS] une « conférence sur l’Ukraine » », m’a dit un membre du personnel, indiquant que l’agence voulait éviter de créer une impasse dans d’autres domaines possibles de coopération nucléaire. […]
Paul Atréides (Timothée Chalamet) regarde les armes atomiques être utilisées pour détruire le mur de bouclier qui protège la ville d'Arrakeen. Warner Bros.
[…] Écrit par Frank Herbert et publié en 1965, Dune était le premier d’une série de six livres destinés à avertir les lecteurs des dangers des dirigeants charismatiques. Le personnage principal, Paul Atréides (Timothée Chalamet), s’inspire de John F. Kennedy, et la première version de l’histoire est parue dans Analog le magazine un mois après la mort de Kennedy. En racontant le voyage tragique de Paul, Herbert examine principalement le pouvoir, la corruption et l’empire. De plus, le contexte de Dune est également aux prises avec bon nombre des menaces existentielles auxquelles le monde est confronté aujourd’hui : l’utilisation et la moralité des armes nucléaires, l’extraction des ressources et la dégradation de l’environnement, ainsi que les risques liés aux ordinateurs et à l’intelligence artificielle de plus en plus intelligents.
Les deux derniers films de Dune coupent ou minimisent de nombreux éléments inclus dans la vision originale d’Herbert : la guilde spatiale qui a consommé suffisamment de drogues hallucinogènes pour les transformer en êtres ressemblant à des poissons avec le monopole des voyages dans l’espace, une future version de l’Islam qui s’est répandue. dans tout l’univers, et CHOAM, le gigantesque monopole qui régit le commerce. Ce qui reste est un film qui se concentre principalement sur le pouvoir et la corruptibilité des dirigeants, sur les dangers de l’extrémisme religieux de manière plus générale et sur la façon dont la soif de ressources naturelles est utilisée pour justifier des actes de guerre extrêmes et la dégradation de l’environnement – autant de sujets très familiers. aux résidents actuels de la Vieille Terra (Terre). […]
Bulletin of the Atomic Scientists, Erik Anglais, Nucléaires, violence politique et exploitation environnementale : la pertinence durable de Dune [tout l’article est intéressant]
Jeudi 18/4, 19h50
Une copine de Maya dort à la maison. Elle a sept ans et dort ce soir ailleurs que chez elle pour la première fois. Personne ne l’a poussée, elle a bien réfléchit, elle est prête, elle est toute contente.
Jeudi 18/4, 19h30
Lu aujourd’hui.
Le 5 mars dernier, le New York Times révélait au monde l’implacable verdict : un comité de géologues a voté contre l’officialisation de l’Anthropocène en tant que nouvelle époque géologique succédant à l’Holocène, commencé il y a 11 700 ans. Ces scientifiques se sont donc opposé·es à l’inscription de l’Anthropocène dans la Charte internationale de stratigraphie, c’est-à-dire dans ce qui représente la chronologie de l’histoire de la Terre.
Cette sanction met ainsi un coup d’arrêt à un processus qui a commencé il y a presque quinze ans, lorsqu’un groupe de géologues, l’Anthropocene Working Group (AWG) s’est constitué pour évaluer la pertinence spécifiquement géologique de cette idée. Mais ce refus n’est-il pas pour le moins étrange ? Car, pour nous autres profanes, de nombreux échos semblaient alimenter l’idée que la terre subissait, du fait de certaines manières de l’habiter, des altérations profondes et durables.
N’a-t-on pas appris à l’orée de cette décennie que le niveau actuel de CO2 dans l’atmosphère est inégalé depuis au moins trois millions d’années, c’est-à-dire avant le Quaternaire et l’apparition du genre homo ? Ne parle-t-on pas de « sixième extinction de masse » pour décrire la destruction du vivant actuelle, qui l’inscrirait donc dans les grandes crises qui ont jalonné, et façonné, l’histoire de la vie ? Les grands cycles de matière (azote, phosphore, carbone, sédiments, etc.) ne sont-ils pas largement dominés par les forçages humains ? N’a-t-on pas compté que le transport de matière effectué par ces hominidés — et surtout par certaines de leurs manières d’habiter — est désormais dix fois supérieur à celui charrié par l’ensemble des fleuves du monde ? Les sociétés industrielles n’ont-elles pas disséminé plus de 350 000 produits de synthèse dans l’environnement, dont certains pourraient très bien être retrouvés par quelque géologue affairée à travailler le sol dans des millions d’années ? Ne serait-on pas autorisé à penser que les 30 000 milliards de tonnes que pèse l’ensemble des artefacts — la « technosphère » — laisseront quelque trace durable au creux des strates ? D’ailleurs, une étude de 2018 n’avait-elle pas montré que le poulet de batterie, dont la masse cumulée surpasse celle de l’ensemble des autres oiseaux sur Terre, serait distinguable anatomiquement et chimiquement dans les sols de futurs lointains ?
[…] La proposition de l’AWG [Anthropocene Working Group] était la suivante : l’entrée dans l’Anthropocène serait marquée géologiquement par le plutonium que les centaines d’essais nucléaires atmosphériques réalisés jusqu’aux années 1960 ont disséminé partout à la surface du globe. C’est en 1952 que le plutonium -239, élément détectable pour au moins 100 000 ans, s’accroît très rapidement dans les relevés, fournissant ainsi un signal clair, bien davantage que le maximum de plutonium en lui-même. Telle était donc la date proposée, car elle était globale, synchrone, clairement identifiable dans le monde entier. Mais il ne s’agit que du marqueur principal. À ce dernier, l’AWG avait associé des dizaines d’autres marqueurs, dits secondaires, allant des gaz à effet de serre aux particules de microplastiques. Enfin, après avoir envisagé une douzaine de sites, le « clou d’or » proposé était le lac Crawford, situé au Canada et dont les propriétés rendent les sédiments particulièrement stables.
Or voilà qu’un comité de géologues semble nous dire que tout cela ne compte pas. Mais alors que s’est-il passé ? Que diable faut-il de plus pour importer géologiquement ?
[…] L’institution principale des géologues est l’Union internationale des sciences géologiques dont la création remonte au XIXe siècle. Cette Union scientifique est découpée en commissions, parmi lesquelles se trouve la Commission internationale de stratigraphie. Cette commission s’occupe d’élaborer la Charte internationale de stratigraphie, qui est, comme on l’a mentionné, le document de référence de l’histoire de la Terre. Or cette commission se structure elle-même en sous-commissions correspondant pour la plupart aux grandes unités de temps géologique. Une d’entre elles se focalise sur le Quaternaire, s’étendant de -2,58 millions d’années à aujourd’hui : il s’agit de la Sous-Commission de stratigraphie du Quaternaire. C’est à cette dernière qu’appartient l’Anthropocene Working Group (AWG).
[…] Dans notre cas, c’est la Sous-Commission de stratigraphie du Quaternaire qui a stoppé cette trajectoire : 12 voix contre, 4 pour et 3 abstentions. […] Par conséquent, lorsque la presse titre que « les géologues » ou « les scientifiques » auraient rejeté l’Anthropocène, ou que nous ne serions pas dans l’Anthropocène, elle généralise à partir de la « réalité » d’une décision prise par des géologues […]
[…] Ce mauvais accueil dit peut-être quelque chose de plus général sur l’inconfort provoqué par l’idée d’Anthropocène dans la communauté des géologues. Depuis le début des années 2010, on avait pu prendre connaissance des nombreuses critiques adressées à cette idée par les sciences humaines et sociales, scandalisées par l’injuste uniformité de l’anthropos de l’Anthropocène13. Mais on a rarement remarqué que l’AWG a fait face à un autre front, symétrique, se situant du côté de leurs collègues spécialistes des sciences de la Terre, lui reprochant à l’inverse d’être trop politique14, comme l’avait par exemple déjà titré un article de Finney et de sa collègue Lucy Edwards.
[…] Il n’est pas dans mon intention de dénoncer ici des conflits d’intérêts directs et personnels. Il s’agit plutôt d’ouvrir les yeux sur ce qui est nommé ici « politique ». La géologie ne fait-elle pas de politique en cartographiant le lithium présent dans les saumures ou les gisements de kaolin français, le rendant ainsi accaparable par des compagnies minières, détenues par des acteurs internationaux ? Ne connecte-t-elle pas ainsi des intérêts économiques, industriels, politiques ou encore techniques ? Cette politique-là est complètement effacée par la rhétorique de la tour d’ivoire. Financer de nombreuses thèses et travaux par et pour les industries pétrolières ou extractivistes : oui ! Parler d’Anthropocène : impossible !
[…] Des voix critiques ont ainsi pu se réjouir du rejet de l’Anthropocène par les géologues, car il nous débarrasserait enfin d’une tentative impérialiste d’imposer une définition univoque de l’Anthropocène écrasant la diversité des récits possibles des désastres planétaires. En creux, ces critiques reposent sur l’idée que les géologues auraient ainsi dévoilé la Vérité, qui de toute façon était déjà-là et n’attendait qu’à être énoncée, qui vaudrait pour quiconque, indépendamment des lieux, des perspectives, des histoires. Cette représentation de la science revient à conférer à une vérité située, articulée à une pratique, un pouvoir de faire taire celles et ceux qui ne répondent pas aux mêmes exigences et obligations. Cette prétention n’a jamais été revendiquée par l’Anthropocene Working Group — c’est d’ailleurs un aspect remarquable de leur travail.
[…] Ainsi, la conséquence de ce vote est la suivante : il empêche jusqu’à nouvel ordre les géologues d’articuler leur géo-histoire au présent, c’est-à-dire avec les temps actuels d’un ravage écologique planétaire, qui laissera pourtant à l’évidence son empreinte géologique pour des centaines de milliers d’années.
Terrestres, Pierre de Jouvancourt, Qui a tué l’Anthropocène ?
Mercredi 17/4, 19h40
Japon. Quand donc quelqu’un s’en ira-t-il informer le monde souterrain du renouveau nuc ?
«Dans les endroits où la secousse a été forte, ne vous approchez pas des zones dangereuses. Il n’y a aucun risque de tsunami», a déclaré l’Agence météorologique japonaise (JMA) sur X. L’Autorité japonaise de régulation du nucléaire a affirmé de son côté que la centrale nucléaire d’Ikata, située dans la région, fonctionnait normalement. «Aucune anomalie n’a été détectée à la centrale électrique d’Ikata», a-t-elle assuré. […]
Le Figaro, Japon: un séisme de magnitude 6,3 ressenti dans le sud-ouest du pays
Source : USGS
Mercredi 17/4, 19h35
Lu aujourd’hui.
Le fabricant français de panneaux solaires Systovi a annoncé, mercredi 17 avril, la cessation de ses activités à la suite de son placement en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce, selon un communiqué. Créé en 2008, Systovi, qui compte quatre-vingt-sept employés, est à la recherche d’un repreneur depuis le mois de mars et n’a pas reçu d’offre de reprise. L’entreprise Systovi est l’une des seules dans le pays à fabriquer des panneaux solaires, avec Voltec Solar, en Alsace.
« L’entreprise fait face à l’accélération soudaine du dumping chinois depuis l’été 2023, et les discussions réglementaires en cours en France et en Europe, auxquelles elle a participé depuis des années, n’auront pas d’effet dans un délai compatible avec ses enjeux », a déclaré l’entreprise, basée à Carquefou (Loire-Atlantique), près de Nantes.
[…] La cessation d’activité de Systovi survient alors que la France a lancé au début d’avril un « plan de bataille » pour doubler le rythme de déploiement des capacités d’énergie solaire sur son territoire d’ici à 2030 et soutenir la production de panneaux solaires fabriqués en Europe, face à l’ultradomination industrielle de la Chine. […]
Le Monde, Systovi, fabricant français de panneaux solaires, annonce la cessation de ses activités
Mercredi 17/4, 19h30
Vu aujourd’hui.
Le Monde - Une photo prise le 27 février 2022 montre des graffitis aux couleurs du drapeau ukrainien et des messages anti-Poutine, peints sur le portail de la villa "Suzanna", connue pour appartenir à l'ex-épouse du président russe et à son mari, homme d'affaires russe, à Anglet, près de Biarritz. Des messages "Fuck Putine" ont été peints à la bombe de peinture bleue sur les portes et le mur d'enceinte de cette maison de style Art déco pour protester contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie. (Photo de GAIZKA IROZ / AFP)
Mercredi 17/4, 17h00
Lu aujourd’hui.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, est la figure de proue d’un mouvement à la fois contre-européen (je veux bien les euros, mais je ne veux pas m’aligner) et non anti-russe (on va le dire comme ça). Il représente depuis deux ans cette tendance nationaliste et opportuniste, au sein de l’Union, qui semble agréger les apétits de partis conservateurs, traditionalistes, d’extrême-doite, etc. et des personnages politiques qui jugent plus simple de faire leur beurre sur le territoire national qu’au-delà.
Depuis début février, la Hongrie traverse l’une de ses crises politiques les plus marquantes depuis l’accession au pouvoir du parti Fidesz en 2010.
La découverte fortuite qu’une grâce présidentielle avait été accordée en avril 2023 à un ex-directeur adjoint d’orphelinat condamné pour avoir couvert les actes pédocriminels de son supérieur hiérarchique a provoqué une indignation généralisée.
[…] Le scandale de la grâce présidentielle s’est rapidement transformé en crise politique majeure, qui a favorisé l’irruption d’un nouvel acteur sur la scène politique hongroise. Alors que les élections européennes approchent, voilà que les cartes sont rebattues.
Lorsque le scandale a éclaté, Orban a choisi de se mettre en retrait, ne faisant aucune déclaration durant plusieurs jours. Face à la colère de la population et à l’absence de soutien du premier ministre, la présidente de la République Katalin Novák et la ministre de la Justice Judit Varga, signataires de la procédure de grâce, ont été contraintes à la démission le 10 février.
[…] Pressé de tourner la page, Orban a insisté, lors de son adresse à la nation le 17 février, sur le devoir du gouvernement de « rétablir l’ordre moral et de remédier juridiquement à la situation » car « un enfant est intouchable, et tout abus visant un enfant entraîne la punition la plus sévère. Il ne peut pas être question de grâce dans ce cas ». Il a pointé la responsabilité individuelle de Novák et conclu qu’après sa « faute politique », « la démission était juste ». Il a aussi annoncé le durcissement de la loi sur la protection de l’enfance pour insister sur la probité du gouvernement et montrer sa détermination.
[…] C’était sans compter avec le retentissement moral qu’a eu l’affaire. En effet, des questions sans réponse et des zones d’ombre subsistent concernant la chaîne de responsabilités et les motivations des acteurs impliqués. Zoltán Balog, ancien ministre des Ressources humaines et évêque de l’Église réformée hongroise, a reconnu à demi-mot avoir soutenu la demande de grâce auprès de la Présidente, assurant ses fidèles de sa conviction de défendre un « innocent ».
L’arrogance de Balog, qui refuse d’assumer sa responsabilité morale, évoquant plutôt une « chasse aux sorcières » de l’opposition à son égard, a choqué une large partie de la population. De plus, l’absence d’excuses publiques et le manque d’empathie à l’égard des victimes a ébranlé la confiance de certains soutiens de la majorité. En définitive, cette affaire a révélé au grand jour la dissonance de la communication politique de façade où les valeurs « nationales et chrétiennes » autour du triptyque Dieu-patrie-famille apparaissent comme des mots et des éléments de discours creux.
C’est dans ce contexte de crise politique et morale que Péter Magyar, l’ex-mari de Judit Varga (la ministre de la Justice démissionnaire), a fait irruption dans l’espace médiatique hongrois.
Cet avocat, ancien diplomate à Bruxelles, jusqu’alors inconnu du grand public, s’est propulsé au centre de l’attention grâce à une publication Facebook dénonçant « les vrais responsables [qui] se cachent derrière les jupes des femmes ». Il s’est positionné comme dissident du parti Fidesz, expliquant que c’est la démission forcée de son ex-épouse qui l’avait incité à critiquer publiquement le pouvoir. Son interview du 11 février sur la chaîne YouTube Partizán, média indépendant de renommée, est devenue virale avec 2,5 millions de vues en quelques semaines. Si son changement de camp politique peut susciter des interrogations quant à sa sincérité et à son caractère opportuniste, une chose est sûre : Magyar a su habilement forger un récit qui lui confère crédibilité et légitimité auprès d’une partie significative de l’électorat.
[…] Le lancement de campagne du Fidesz le 15 mars, lors de la commémoration de la révolution de 1848, avec le slogan « Nous devons occuper Bruxelles », a été éclipsée par le discours de Magyar, qui a réuni ce même jour une foule bien plus importante. Pendant que ce dernier domine la scène politique hongroise, il entrave le déploiement des éléments de langage du gouvernement, martelés depuis deux ans à propos de la guerre en Ukraine : « Nous sommes du côté de la paix ». Orban présente en effet, avec sa rhétorique guerrière habituelle, « l’affrontement » qui se profile le 9 juin comme une confrontation « entre les forces favorables à la guerre contre les forces favorables à la paix ».
À deux mois des élections européennes, le challengeur d’Orban, dont le parti politique TISZA (Parti du Respect et de la Liberté) vient d’être enregistré, jouit d’une popularité réelle et réunit, selon les sondages réalisés avant même la création de son parti, 12-15 % d’intention de vote.
Les attaques lancées à son encontre dans les médias et sur les réseaux sociaux via l’équipe d’influenceurs Megafon, payée par le gouvernement, ne semblent pas atteindre Magyar, pas plus que les révélations récentes de son ex-femme sur les violences conjugales subies durant leur mariage. En effet, au lendemain de la révélation de l’enregistrement privé évoqué ci-dessus, Judit Varga a raconté dans une interview sur Frizbi TV les moindres détails de leurs scènes de ménage et qualifié son ex-mari de « menteur » et de « manipulateur ». Mais ce déballage médiatique orchestré par le pouvoir n’a pas réussi à décrédibiliser Magyar.
Par son charisme, sa capacité de persuasion, et par la construction d’un éthos de leader, il est devenu, pour un certain nombre de sympathisants, l’incarnation du « sauveur de la nation ». Pour l’heure, sa percée ne semble pas menacer le Fidesz qui pourrait obtenir 47 % des suffrages, mais ébranle l’équilibre des partis d’opposition, très fragmentés. La Coalition Démocrate (DK), était créditée de 15 % d’intentions de vote avant l’apparition de Magyar, et les autres partis recueilleraient moins de 10 %. Le 9 juin prochain, l’enjeu est double, puisqu’en même temps que les élections européennes, la Hongrie organisera des élections municipales. Dans les rues et dans les sondages, les citoyens hongrois ont massivement exprimé, au cours des deux derniers mois, leur désir de changement ; ces sentiments seront-ils confirmés dans les urnes dans un peu moins de deux mois ?
The Conversation, En Hongrie, l’effet domino qui met en difficulté Viktor Orban, Renata Varga, Maitresse de conférences en sciences de l’information et de la communication et membre du laboratoire GERiiCO, Université de Lille
L'avocat Peter Magyar (au centre) s'est imposé en quelques semaines comme un acteur de poids qui mobilise aujourd'hui les espoirs d'une bonne partie de l'opposition à Viktor Orban. Ici pendant une manifestation dénonçant la corruption du gouvernement, à Budapest, le 6 avril 2024. (Photo par Attila KISBENEDEK / AFP) Attila Kisbenedek/AFP
Mercredi 17/4, 15h00
Tcherno.
Pour le 38e anniversaire de l’accident, l’association Boudmo ! propose une très belle soirée le 26 avril prochain avec le poète Yvon Le Men et la chanteuse Morgan. Le programme mêle des poèmes d’Yvon et le voyage sonore « L’oeuvre au noir » de Morgan, en audio 3D, au casque. On peut réserver sa place sur le site de Boudmo !
L’Œuvre au noir est une expérience sensorielle, dans le noir. Durant le concert, la voix, la harpe et les illusions sonores nous portent subtilement vers des zones intermédiaire de la conscience, comme dans un rêve.
Mercredi 17/4, 11h55
Pacha m’a appelé à 5 heures du matin. — Tu dors ? — Je dormais. Il était réveillé à 4 heures (l’habitude), il a attendu. Il a une bonne voix.
— L’appartement de deux pièces, en très bon état, coûte 200 000 grivnias (moins de 5 k€) ; si c’était le début de la rotation [le poste où il est], j’aurais pu l’acheter pour ne pas louer de logement ici, et le louer ou le prêter plus tard aux militaires suivants. Mais non, je ne le ferai pas. C’est trop près du front.
Vadim, un collègue de Pacha, écrit de la poésie. Je lui ai suggéré de les écrire à la main et de les glisser dans des douilles de mortier pour les vendre aux enchères. — Mais ce sont des poèmes sentimentaux, tristes… — Eh bien on les vendra aux adolescents ! — D’accord, alors je prendrai 15% ! — Et si tu n’utilises pas de ponctuation, tu seras à l’avant-garde. Et ne t’en fais pas pour la grammaire et l’orthographe : ça servira d’exercice pour les étudiants !
[…] Pour les drones, il y a les solitaires, les groupes (3-5) et les troupeaux (7-10).
[…] Papa organise une soirée avec ses collègues pour sa retraite. On l’a su par hasard. Un des collègues a appelé via le téléphone de maman. Papa l’a rappelé et comme il crie au téléphone dans l’appartement, on a compris. Maman se sentait un peu à côté : papa organise quelque chose pour les collègues, mais pas pour la famille. — Oui, je pensais préparer des brochettes, mais Olga ne mange pas de viande, alors… Bon, finalement, il organisera une deuxième fête dimanche — samedi pour les amis et dimanche pour nous : il sera assez alcoolisé ! —
[…] Maman a parlé avec sa soeur qui est en Russie. On était à table, elle a appelé. J’ai vu que c’était elle, j’ai zappé l’appel. Elle a rappelé, avec papa on a quitté la cuisine. Elle a raconté des conneries sur Zelenski et maman a bien réagi : qu’est-ce que tu dirais des richesses de Poutine ? J’ai appelé Pacha : — Tu vois, j’ai mangé, mais je ne peux pas prendre un café parce que maman parle à la cuisine avec les Russes. Voilà, c’était le mini-drame de jeudi dernier.
[…] Je dois écrire à Burak Travels (le site n’est pas trop clair), mais je viendrai en mai en France, c’est décidé !
Olga, Viber (vocal)
Mardi 16/4, 23h55
Vu aujourd’hui.
Le Monde - Un jeune ukrainien assis sur une cabane de bois qu’il a construit avec des amis, à Makariv, dans la région de [Kyiv], en Ukraine, le 27 mars 2024. Photo : Rafael Yaghobzadeh
Mardi 16/4, 22h05
Lu aujourd’hui : nuc iranien.
TF1info : Il y a quelques semaines, le patron de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique, organisme de l’ONU chargé du nucléaire), Rafael Grossi, s’inquiétait des activités iraniennes en matière d’enrichissement d’uranium, mais disait « ne pas avoir d’informations » précises sur le programme nucléaire mené par le pays. Que sait-on aujourd’hui de l’avancée d’un tel projet ?
Héloïse Fayet : On sait déjà une chose, c’est que l’Iran n’a pas l’arme nucléaire. Et, politiquement, il ne semble pas vouloir en acquérir une pour le moment. Cependant, le pays a toutes les capacités technologiques pour le faire : l’Iran est donc ce qu’on appelle un « État du seuil nucléaire ». Cela veut dire que potentiellement, si la volonté politique est présente, il peut rapidement, en un ou deux ans, développer une arme nucléaire fonctionnelle.
Pour le moment, concrètement, ce que l’on sait sur le programme nucléaire iranien, c’est que la République islamique enrichit beaucoup d’uranium à des taux élevés. Pour faire une arme nucléaire, vous choisissez soit d’utiliser du plutonium, soit de l’uranium. Cette seconde voie est souvent plus facile, bien qu’un peu moins efficace. Il faut une certaine quantité d’uranium enrichi à 90% pour fabriquer une arme nucléaire. Là, ils en sont à beaucoup d’enrichissement à 60%. Cela veut dire que les Iraniens sont capables d’accumuler en quelques jours assez de matière fissile pour fabriquer la charge d’une arme nucléaire. Mais ensuite, il leur faudra encore plusieurs mois, voire années, pour rendre celle-ci fonctionnelle.
Quels sont les moyens technologiques, financiers et humains mis en œuvre par l’Iran pour mener à bien ce programme nucléaire ?
En tant que simple civile, je n’ai pas de détails précis sur les budgets qui sont alloués au programme nucléaire iranien. Ce dernier n’est d’ailleurs officiellement qu’un programme nucléaire civil – même si les taux d’enrichissement que l’on constate aujourd’hui ne sont pas compatibles avec une simple activité civile. Mais il n’y a pas de signe, non plus, de militarisation du programme, qui est nécessaire pour passer de la matière fissile à une arme nucléaire fonctionnelle.
On ne connaît pas les ressources humaines et financières allouées à ça. Cependant, il y a plusieurs sites où l’uranium est transformé et enrichi dans des centrifugeuses. Les deux plus importants sont ceux de Natanz et de Fordow (voir carte ci-dessous, ndlr). Il y a plusieurs autres sites qui concourent au programme nucléaire, par exemple en fabriquant des pièces nécessaires aux centrifugeuses.
Et puis, évidemment, une pièce majeure du programme nucléaire potentiellement militaire, dont on a beaucoup parlé ces derniers jours, c’est le programme balistique iranien. En effet, une fois que vous avez fabriqué une charge nucléaire militarisée, il faut la mettre sur un missile. Il s’agit alors souvent d’un missile balistique, plus efficace et plus difficile à intercepter. C’est pourquoi le programme balistique iranien est suspect, à la fois parce qu’il peut poser des menaces sur le plan conventionnel, mais encore plus, assurément, si l’Iran dispose un jour d’une charge nucléaire.
[…] Voit-on aujourd’hui les conséquences du retrait américain de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien (le JCPOA), décidé par Donald Trump en 2018 ?
C’est le péché originel ! Si Donald Trump n’était pas sorti du JCPOA, on n’en serait pas là. Avant son retrait, l’Iran était en conformité avec les restrictions imposées par cet accord. Mais, sous l’influence d’Israël et des pays du golfe, Donald Trump a donc pris cette décision, puis réimposé des sanctions sur l’économie iranienne. (…) C’est effectivement à ce moment-là qu’ils ont commencé à reprendre l’enrichissement de l’uranium dans le pays.
TF1 Infos, « Politiquement, l’Iran ne semble pas vouloir une arme nucléaire pour le moment », Héloïse Fayet, chercheuse à l’IFRI (Institut français des relations internationales) et spécialiste du nucléaire iranien
Les sites de Natanz et de Fordow permettent l'enrichissement de l'uranium, un procédé nécessaire à la création d'une arme atomique. - INFOGRAPHIE LCI
Mardi 16/4, 22h00
Japon.
Après plus de dix années de bataille politique et technique, des employés du géant japonais de l’électricité Tepco ont commencé à charger, lundi soir, des assemblages de combustible dans l’un des sept réacteurs nucléaires de la plus grande centrale au monde située dans la préfecture de Niigata, sur la côte nord-ouest du Japon. Le groupe croit pouvoir obtenir dans les prochains mois l’ultime feu vert politique nécessaire au rallumage de plusieurs tranches de son site de Kashiwazaki-Kariwa, qui avait été éteint, comme tous les autres réacteurs de l’archipel, dans les mois qui avaient suivi la destruction de sa centrale de Fukushima-Daiichi en 2011. […]
Les Echos, Nouvel espoir au Japon pour rallumer la plus grande centrale nucléaire du monde
Mardi 16/4, 8h15
Lu aujourd’hui : adaptation.
Alors que la Catalogne a décrété l’état d’urgence sécheresse, et que 97% des hôtels sont équipés en piscine dans cette commune du littoral catalan, une solution s’impose : l’eau de mer. Ce qui nécessite une certaine logistique.
[…] Les hôteliers passent alors au plan B. S’il est trop compliqué d’adapter les piscines à l’eau de mer, c’est l’eau de mer qui devra s’adapter aux piscines. La machine de dessalinisation traite l’eau, et cette dernière sera conduite par camions-citernes au réservoir de chaque hôtel. Les professionnels choisissent en plus de sauter sans filet : ils achètent la centrale plutôt que de la louer, et optent pour un modèle capable de traiter 50 mètres cubes à l’heure alors que les besoins de leurs piscines seraient couverts par 10 mètres cubes. «On veut être propriétaires de la machine, pour avoir un avantage compétitif sur les autres destinations, justifie Dotras. Car rien ne garantit que les fabricants et les loueurs des appareils puissent faire face à une augmentation subite de la demande liée aux restrictions de la région.
[…] «L’urgence était d’envoyer un appel au calme aux tour-opérateurs et à nos clients directs : “Réservez vos vacances chez nous, vous pourrez vous baigner tranquillement”» […]
Interrogé par les journalistes sur l’origine de ces récentes attaques, le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi a assuré que « dans ce cas, il est tout simplement impossible » d’identifier le pays responsable.
Parce que les attaques ont été menées par des drones qui peuvent faire des détours et que les drones en question « peuvent être obtenus pratiquement n’importe où ». « Alors les preuves scientifiques ne sont pas là pour nous permettre de dire de façon indiscutable que cela vient de là ou de là », a-t-il insisté.
Le stratège politique et ancien rédacteur de discours de Vladimir Poutine, Abbas Gallyamov, a parlé dans une interview avec UNIAN de l’attaque iranienne contre Israël dans la nuit du 14 avril, de ce que pourrait être la réponse d’Israël à l’attaque et si cela constituerait un « élan » pour le adoption d’un projet de loi sur l’assistance à Israël, à l’Ukraine et à Taiwan au Congrès américain.
[…] Israël ripostera, Netanyahu ne manquera pas cette opportunité. Pour lui, c’est presque la seule occasion de réparer l’échec du 7 octobre, les deux derniers mois extrêmement infructueux de l’opération à Gaza, où, à cause de son pathétique, il s’est brouillé avec son alliée, l’Amérique, et a largement perdu le soutien américain. Cela n’a pas résolu le problème des réfugiés. Du fait qu’ils empêchent la prise de Rafah, toute l’opération est au point mort. Presque tout le Hamas a été détruit ; il y a un groupe au même endroit, mais ils ne peuvent pas le « repérer » à partir de là, car il y a là-bas 1,5 million de réfugiés. Netanyahu ne peut pas les éliminer car il dispose d’une coalition d’extrême droite qui exige de bombarder tout le monde. Il suit leur exemple et refuse de résoudre le problème des réfugiés. Dans une large mesure, il s’agit d’un problème de politique intérieure issu des problèmes politiques de Netanyahu, tout comme l’agression de Poutine contre l’Ukraine est née des problèmes de politique intérieure du poutinisme.
Je pense qu’ils bombarderont les installations nucléaires iraniennes, car c’est le rêve de longue date de Netanyahu, une promesse de longue date faite aux électeurs : empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Maintenant, il a une raison légitime, et je pense qu’il le fera. L’Iran, en réponse, commencera alors à tirer sans discernement sur Israël, avec moins de prudence que dans la nuit du 14 avril, mais uniquement sur des cibles militaires. Oui, l’attaque a été massive, comme le disent les experts – la plus grande de l’histoire de l’humanité. Mais en même temps, ils ont ciblé des cibles militaires et gouvernementales. Mais cela va empirer. Il est évident qu’à la fin, Israël « s’occupera » de l’Iran, et le régime de l’ayatollah s’effondrera après tout cela. Le succès final d’Israël est prédéterminé, mais avant cela, nous devrons transpirer et beaucoup de sang coulera. La défense aérienne israélienne a montré sa classe, mais ce n’est que le début. À Dieu ne plaise que je me trompe, mais cela ne sera pas possible sans des failles dans le système de défense aérienne, même maintenant, cela ne s’est pas produit – 1% des missiles ont réussi.
[…] Pour les Républicains, Israël fait partie de leur soi-disant doctrine, donc quand ce sujet est à l’ordre du jour, quand Israël fait face à une attaque qui menace son existence, il ne peut être question d’un quelconque compromis. Ils crient : « Pourquoi les Ukrainiens se battent-ils avec les Russes, laissez-les s’asseoir à la table des négociations et parvenir à un accord. » Mais tous ceux qui disent cela ne peuvent pas en dire autant d’Israël. Du point de vue de l’électorat républicain, Israël a absolument raison dans sa lutte contre l’Iran.
[…] Concernant les négociations, le Kremlin est redevenu plus actif. Le « plan de paix » d’Erdogan apparaît. Pourquoi se souviennent-ils à nouveau des négociations aujourd’hui, à la veille du sommet en Suisse ?
Je ne vois aucun piège dans ces déclarations de Poutine, car il veut que tout s’arrête. Mais il souhaite que tout se termine par l’enregistrement de sa « victoire ». Il ne peut pas combattre indéfiniment ; la guerre mine ses ressources et pousse la situation vers la révolution. S’il ne met pas fin à la guerre dans un délai acceptable, elle se terminera tôt ou tard de la même manière que la Première Guerre mondiale pour la Russie. Une guerre de tranchées prolongée ne correspond pas à ses intérêts. Mais, bien sûr, il a besoin de « gagner » ; il ne peut pas se permettre de partir sans une « victoire ». Il a besoin de quelque chose à apporter à ses électeurs, et il faut que cela soit convaincant pour être cru.
[…] Vous avez écrit que les soi-disant « héros de la Région militaire Nord » qui rentreront chez eux seront indignés de voir le pays s’appauvrir et qu’ils seront la force qui pourra tourner leurs baïonnettes contre le régime. Dans quelle mesure est-ce possible et combien de temps faut-il pour que cela se produise ?
Il est difficile de prévoir la dynamique, car de nombreuses circonstances modifient considérablement la perception de la situation. Ma pensée était simple : aujourd’hui, environ un demi-million d’hommes reçoivent 200 à 300 000 roubles par mois. Les paiements uniques s’élèvent maintenant à un million. La guerre sera terminée, ils rentreront chez eux, et que leur offrira leur patrie ? Personne ne lèvera les sanctions. Dans cette situation, la mère patrie leur dira d’aller travailler pour 20-25 mille, alors qu’une personne est habituée à recevoir 10 fois plus. On leur insuffle l’idée qu’ils « sauvent la patrie », mais toute cette propagande commencera à se retourner contre le régime.
La dynamique dépend en grande partie de la façon dont la guerre se terminera, des conditions dans lesquelles la démobilisation aura lieu, du sentiment de victoire ou de défaite. S’il y a un sentiment de défaite, tout commencera très vite. S’il y a un sentiment de victoire, il s’écoulera peut-être six mois à un an avant que les gens ne commencent à protester. Il faut savoir que ce public ne commencera pas à manifester lui-même, il se joindra à la manifestation que quelqu’un d’autre commencera. Il est toujours difficile de prédire le moment opportun. Mais le fait que ces personnes puissent devenir un problème pour le régime est une évidence.
Unian, Israël bombardera les installations nucléaires iraniennes, c’est le rêve de longue date de Netanyahu, – Abbas Gallyamov, traduction automatique & Deepl
10e livraison de nourriture dans la région de Tcherno depuis le début de l'invasion.
Lundi 15/4, 20/05
Fais chier.
« Le monde entier a vu ce qu’est une vraie défense. Il voit qu’elle est possible. Et le monde entier a vu qu’Israël n’était pas seul dans cette défense », a relevé le président Volodymyr Zelensky dimanche soir, exprimant à haute voix le sentiment de frustration au sein de la population.
Alors que l’aide occidentale s’essouffle, notamment en raison de divisions politiques au Congrès américain, la situation sur le front s’est récemment dégradée pour [Kyiv], qui exhorte depuis des mois ses partenaires à lui livrer davantage d’armements et de systèmes de défense antiaérienne.
Dans ce contexte, le soutien militaire occidental qui a aidé Israël à intercepter la quasi-totalité des missiles et drones explosifs iraniens a suscité une profonde amertume à [Kyiv]. « Ce n’est pas la rhétorique qui protège le ciel », a-t-il ajouté en exhortant les soutiens de [Kyiv] à ne pas « fermer les yeux sur les missiles et les drones russes » qui visent l’Ukraine. Un appel répété lundi par son chef de la diplomatie, Dmytro Kuleba.
Mais parce que les Iraniens n’ont pas (encore) de nucs, my dear...
Lorsque Nick Ferrari de LBC a demandé au ministre des Affaires étrangères David Cameron pourquoi la RAF ne pouvait pas abattre des drones au-dessus de l’Ukraine, il a déclaré que mettre les forces de l’OTAN en conflit direct avec les troupes russes entraînerait une escalade inquiétante du conflit.
La conversation intervient après que Rishi Sunak a confirmé que des avions de combat de la RAF avaient abattu un certain nombre de drones iraniens tirés sur des cibles en Israël au cours du week-end.
Israël a déclaré que l’Iran avait lancé 170 drones, plus de 30 missiles de croisière et plus de 120 missiles balistiques lors de son attaque de samedi soir.
L’ancien Premier ministre a déclaré à LBC : « Nous avons fait plus que n’importe quel autre pays individuellement pour aider les Ukrainiens. Nous avons formé plus de 60 000 soldats ukrainiens, nous avons été les premiers à leur fournir des armes antichar, de l’artillerie à longue portée et des chars. « .
Mais il a mis en garde contre les risques liés à l’utilisation des moyens militaires britanniques dans une confrontation directe avec la Russie, déclarant à Nick : « Je pense que la difficulté avec ce que vous suggérez est que si vous voulez éviter une escalade en termes d’une guerre européenne plus large, je pense que ce qu’il faut éviter, c’est que les troupes de l’OTAN n’engagent directement les troupes russes. Cela constituerait un risque d’escalade. » […]
LBC, Nick Ferrari met David Cameron dans l’embarras : « Pourquoi la RAF ne peut-elle pas abattre des drones au-dessus de l’Ukraine comme elle le fait en Israël ? », traduction automatique
Lundi 15/4, 11h15
Pacha vient d’appeler, il est vivant et intact dans l’appartement, il est revenu cette nuit. Les parents ont fini de planter le jardin et la serre, cette semaine papa doit tout arroser. Nadia (autre belle-soeur) est revenue de la Suède, on a une leçon demain. Les parents de Pacha sont revenus de Kyiv aussi, on n’a pas parlé. Maman d’Irina n’est plus à l’hôpital, elle va mieux et continue le traitement à la maison. On n’avait pas d’électricité une petite période de temps, mais nos électriciens ont trois milles mains, tout est déjà réparé. On a eu deux nuits tranquilles, sans drones (et oui, c’était des drones l’autre nuit, pas les bruits de la gare. Ils passent par le nord maintenant, c’est inquiétant). En gros tout va bien.
Olga, Viber (texte)
Dimanche 14/4, 14h20
— Vlad, ça te dérangerait de me revendre ton narratif ? — Pas du tout, Mohammad : autant qu’il serve.
« L’opération “Promesse honnête” a été menée avec succès entre hier soir et ce matin, et a atteint tous ses objectifs », a déclaré à la télévision, dimanche, le général Mohammad Bagheri, chef des forces armées iraniennes. Il a précisé qu’aucun centre urbain ou économique d’Israël n’avait été visé par les drones et missiles iraniens. […]
Les pronucs, c’est les rois du pétrole maintenant…
Anonyme
Dimanche 14/4, 14h10
Zapo.
Les six réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijia, en Ukraine, ont atteint un état d’arrêt à froid pour la première fois depuis octobre 2022, s’est félicité le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.
Cet état est un niveau de sécurité qui laisse plus de temps avant que le refroidissement du combustible nucléaire ne soit compromis en cas d’un incident nucléaire.
Depuis la destruction du barrage de Kakhovka, en juin 2023, cette question est particulièrement sensible pour la plus grande centrale nucléaire d’Europe, occupée par les forces russes très peu de temps après le début de l’invasion. En état d’arrêt à froid, le réacteur a besoin de moins d’eau de refroidissement qu’en cas d’arrêt à chaud.
Néanmoins, « il ne fait aucun doute que la sûreté et la sécurité nucléaires de cette grande installation nucléaire restent très précaires », tempère M. Grossi.
RUSSIE, MOSCOU - 31 JUILLET 2023 : le militant politique russe Vladimir Kara-Murza comparaît lors d'une audience sur l'appel de ses avocats contre sa condamnation devant la première Cour d'appel de juridiction générale. Le 17 avril, Kara-Murza (répertorié comme agent étranger) a été condamné à 25 ans de prison dans une colonie pénitentiaire à sécurité maximale pour trahison, diffusion de fausses informations sur l'armée russe et direction d'une organisation considérée comme indésirable par le gouvernement russe. Le tribunal a rejeté l'appel. Maxim Grigoriev/TASS/Sipa
En appel de sa condamnation, l’opposant Vladimir Kara-Murza n’a pas eu le droit de s’adresser physiquement au tribunal. Des profondeurs de la colonie pénitentiaire où l’a enfermé illégalement le régime de Poutine pour avoir critiqué la guerre, il a envoyé une déclaration écrite. Son message est simple et doit être entendu : Poutine ne représente pas ces Russes qui résistent. Face au dictateur, il y aura une Russie d’après.
Pour la première fois de ma vie, je m’adresse à la Cour suprême.
Cet organe a rempli différentes fonctions à différentes périodes de l’histoire de notre pays : à un moment donné, il a approuvé des peines pour des innocents en masse, les envoyant dans des camps et devant des pelotons d’exécution ; à un autre moment, il a annulé ces peines pour absence de corpus delicti et a rendu des décisions de réhabilitation. Aujourd’hui, nous sommes revenus à la première de ces deux phases — mais il ne fait aucun doute que la seconde ne manquera pas d’arriver.
[…] Je ne gaspillerai ni du papier ni votre temps avec une […] argumentation [juridique].
Premièrement parce que vous, qui êtes des juristes professionnels, comprenez déjà parfaitement tout cela — et que cela n’aura aucun effet sur la décision que vous vous apprêtez à signer. Ensuite parce qu’il est étrange et plutôt ridicule de donner des exemples concrets d’illégalité dans une affaire qui est elle-même illégale du début à la fin — tout comme les cas de tous les citoyens russes arrêtés pour s’être exprimés contre la guerre sont illégaux du début à la fin. Enfin, parce que tout argument fondé sur le droit et la loi n’est pas pertinent dans la réalité de la Russie sous le régime de Vladimir Poutine.
Cette réalité a été décrite avec une précision saisissante et effrayante par George Orwell dans son grand roman 1984 : « La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force ». Ce slogan sur la façade du ministère de la Vérité d’Orwell reflète très exactement le principe de fonctionnement des autorités russes d’aujourd’hui.
Depuis maintenant trois ans, mon pays — ou, plus précisément, un dictateur inamovible et illégitime qui s’est arrogé le droit de parler et d’agir au nom de mon pays — mène une guerre brutale, injuste et d’invasion contre un État voisin indépendant. Au cours de cette agression, les plus graves crimes de guerre sont commis. En deux ans, des dizaines de milliers de civils, dont des enfants, ont été tués et blessés en Ukraine ; des milliers de maisons, des centaines d’hôpitaux et d’écoles ont été détruits. Ces faits sont connus de tous et ont été documentés en détails dans les rapports des organisations internationales. C’est sur la base de soupçons de crimes de guerre que la Cour pénale internationale a d’ailleurs émis un mandat d’arrêt à l’encontre du citoyen Vladimir Vladimirovitch Poutine.
Mais dans notre réalité orwellienne, les forces de l’ordre et le système judiciaire ne s’intéressent pas à ceux qui commettent des crimes de guerre. Ils s’intéressent à ceux qui en parlent, qui tentent de les arrêter. Aujourd’hui, des dizaines de personnes dans les prisons et les colonies pénitentiaires russes se sont ouvertement exprimées contre la guerre en Ukraine. Ce sont des personnes très différentes : des artistes et des prêtres, des politiciens et des journalistes, des avocats et des officiers de police, des scientifiques et des entrepreneurs, des étudiants et des retraités — des personnes d’opinions, d’âges et de professions différents qui n’ont pas voulu devenir les complices silencieux des crimes des autorités russes actuelles. Aujourd’hui, il est courant dans le monde de réprimander et de condamner les citoyens russes — tous en même temps. De dire que nous serions tous responsables de cette guerre. Et je suis fier qu’en cette période sombre, méprisable et terrible pour la Russie, tant de personnes n’ont pas eu peur et n’ont pas gardé le silence — même au prix de leur propre liberté.
Toute cette affaire repose sur le déni des concepts mêmes de droit, de justice et de légalité. Mais elle repose aussi sur une grossière falsification cynique — une tentative d’assimiler la critique des autorités à un dénigrement du pays ; de présenter l’activité de l’opposition comme de la « haute trahison ». Il n’y a rien de nouveau là-dedans non plus : c’est ce que font toutes les dictatures. Dans l’Allemagne nazie, les étudiants antifascistes du mouvement de la Rose blanche (Weiße Rose) furent condamnés pour « trahison » ; dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, les militants de l’égalité civile furent également condamnés. En Union soviétique, l’un de nos plus grands compatriotes, le prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne, fut accusé de « trahison ».
L’histoire n’a-t-elle pas fini par remettre les choses à leur place ?
Le Grand Continent, Vladimir Kara-Murza : « Contre Poutine, je suis fier que tant de Russes n’aient pas eu peur »
Samedi 13/4, 23h35
La farandole du nuc.
Pénurie d’uranium annoncée : avons-nous encore le choix d’un nucléaire pour 50 ou 5 000 ans ? L’électricité d’origine nucléaire, comme tout système de production, n’échappe pas à la question de la disponibilité de la ressource. C’est même un enjeu majeur du futur énergétique mondial puisque le nucléaire est, avec l’hydraulique, la seule source d’énergie décarbonée pilotable. Pourtant, en France, l’un des premiers pays nucléarisés au monde, des dirigeants de la filière négligent les évaluations existantes des ressources. Le prétexte avancé est celui, simpliste, d’un prix de l’uranium qui serait suffisamment bas pour reporter la mise au point de réacteurs à neutrons rapides de puissance (RNR). […]
L’Express, Voulons-nous un nucléaire pour 50 ou 5 000 ans ?
L’Ukraine a commencé à construire deux réacteurs, de fabrication américaine, dans une centrale nucléaire de l’ouest, son réseau énergétique subissant des attaques dévastatrices de la Russie. Jeudi, des travailleurs de la centrale de Khmelnitskiï ont coulé le premier mètre cube de béton des réacteurs, qui utiliseront une technologie et un combustible américains, acte symbolique accompli près de drapeaux ukrainien et américain flottant au vent. Le projet a pour but d’améliorer la sécurité énergétique de l’Ukraine et de réduire sa dépendance envers la technologie nucléaire russe. […]
BFM TV, L’Ukraine entame la construction de réacteurs nucléaires de conception américaine
« C’est notre réponse aux terroristes, c’est notre réponse aux envahisseurs », a affirmé le ministre Guerman Galouchtchenko. « Aujourd’hui, nous parlons du futur, de la stabilité », a-t-il dit, parlant du développement de la centrale de Khmelnitskiï comme du plus important projet de modernisation en Ukraine depuis la Seconde guerre mondiale. […]
Sud Ouest, [Kyiv] veut transformer son parc nucléaire, en partie détruit par les attaques russes
Le redémarrage après la première maintenance annuelle du nouveau réacteur nucléaire finlandais Olkiluoto 3 a été prolongé de huit jours, jusqu’au 28 avril, a annoncé vendredi l’opérateur Teollisuuden Voima Oyj (TVO). « La raison de ces huit jours supplémentaires est la découverte de nouveaux défauts pendant l’arrêt et des problèmes techniques avec l’équipement d’inspection », a déclaré l’entreprise dans un communiqué. Le réacteur, le plus grand d’Europe avec une capacité de 1 600 mégawatts (MW), a été mis hors service le 1er mars et devait initialement redémarrer le 8 avril. […]
Zone Bourse, La Finlande prolonge l’arrêt du réacteur nucléaire OL3
Vendredi 12/4, 23h55
Lu aujourd’hui : le capitalisme ne serait qu’une extrémité du nomadisme.
Lors de son dernier discours à la station de lancement de Space X à Boca Chica, au Texas, Elon Musk a réaffirmé son ambition pour la colonisation de Mars. Les progrès de l’entreprise en matière d’ingénierie spatiale et la chute prévue des coûts de lancement permettront selon lui d’envoyer au moins un millier de vaisseaux vers la planète rouge d’ici une vingtaine d’années.
[…] Parmi les récents progrès du programme Straship figurent ses trois vols d’essai orbitaux. Bien qu’aucun de ces essais n’ait été véritablement concluant, SpaceX affirme que le dernier a tout de même enregistré une avancée significative. En effet, la mégafusée a pour la première fois atteint sa vitesse orbitale et un test de transfert de cargaison en orbite a été réalisé avec succès.
[…] En outre, Musk a annoncé que d’autres modifications seront apportées à la conception même de la fusée. La capacité de poussée des moteurs Raptors sera augmentée à 300 tonnes, contre 280 tonnes pour ceux actuels. Cela fournira une puissance de poussée totale de 10 000 tonnes à l’ensemble du système de lancement de Starship. Ce gain de puissance est en partie dû au fait que les moteurs seront considérablement simplifiés, en intégrant des systèmes de refroidissement directement à l’intérieur — ce qui permet de les rendre plus légers et plus fiables.
[…] D’autre part, il prévoit que le premier convoi de vaisseaux spatiaux se rassemblera et se ravitaillera en orbite terrestre en attendant le moment opportun pour entamer le voyage vers Mars, c’est-à-dire l’alignement optimal de la planète avec la nôtre. Cette fenêtre se produit tous les 26 mois, ce qui nécessiterait 10 lancements par jour pour compléter la première flotte de 1000 fusées. Une fois sur place, il envisage aussi d’installer des usines de traitement de combustibles et des centrales nucléaires.
[…] Toutefois, certains experts demeurent sceptiques quant à la réalisation d’un projet d’une telle envergure en seulement deux décennies. De nombreuses incertitudes subsistent notamment concernant son financement, sans compter qu’il aborde essentiellement les transports vers Mars et pas suffisamment les étapes d’installation sur place. Certains s’opposent également au projet en raison de nombreux dangers locaux, tels que l’absence de magnétosphère protectrice. Des questions par rapport à la résolution des problèmes sur Terre avant d’envisager la colonisation d’une autre planète ont aussi été soulevées.
Trust my science, Colonisation de Mars : Musk réaffirme son ambition d’y envoyer 1000 vaisseaux d’ici 20 ans
Vendredi 12/4, 23h45
Vu à la télé. La série In Her Car est visible sur France TV (c’est gratis).
Ukraine, février 2022. Lydia Monastyrska est psychologue. Il y a huit ans, elle a perdu sa soeur Natalya lors de l'évacuation de Loubansk. La veille de l'invasion russe, elle roule de [Kyiv] vers Kharkiv pour faire signer les papiers du divorce à son mari. Lors d'une halte, elle repère Olga, qui désespère de rejoindre son village près de Kharkiv pour y régler un différend familial. Elle décide de la prendre en stop. C'est le début d'un road-trip salvateur alors que les premières bombes explosent…
Réalisé par : Yevhen Tunik, Arkadij Nepitaluk. Scénario : Yevhen Tunik.
Avec : Anastasiya Karpenko, Ihor Koltovskyi, Kateryna Hryhorenko, Nadiya Levchenko, Chrystyna Fedorak, Olena Oleynikova, Karina Beuthe Orr, Adrien Rob.
Maison de production : Gaumont / StarLightMedia
C’est un travail au long cours que présente ici Guillaume Herbaut : vingt ans de reportage en Ukraine, pour lequel il a reçu en mars 2022 le prestigieux prix World Press Photo. Guillaume Herbaut a assisté à l’extraordinaire évolution de ce pays depuis la révolution orange et celle de Maïdan, en passant par l’annexion de la Crimée et la guerre dans le Donbass depuis 2014, jusqu’à l’invasion russe. Il témoigne surtout de la formidable résistance d’un peuple qui se bat pour sa liberté. Son œuvre traduit une intimité façonnée par ses très nombreuses rencontres, dont il a précieusement gardé la trace dans un carnet de route tenu au fil des années. Ce magnifique travail d’auteur permet d’éclairer les racines d’un conflit fruit de la folie hégémonique de Vladimir Poutine.
Dans son introduction, Galia Ackerman, historienne, journaliste et essayiste spécialiste de l’Ukraine, offre une mise en perspective du travail de Guillaume Herbaut et démonte avec fermeté les mensonges de la propagande russe ; avec le soutien de la Fondation Antoine de Galbert et d’Amnesty International, préface de Galia Ackerman, photos en couleurs.
Nous avons une nouvelle intéressante : une nouvelle espèce de grand mammifère carnivore pour la [région de] Polissia, le chacal, a été repérée sur le territoire de la réserve de Chornobyl (dans les environs de Lubyanka). Il s’agit d’un animal de la famille des canidés, un représentant du genre loup. Il ressemble à un loup, mais sa tête n’est pas aussi lobée, son museau est plus étroit, plus pointu, et sa taille est plus petite. C’est un charognard qui s’adapte activement au paysage anthropique, ce qui explique qu’il ait étendu son aire de répartition au début du XXIe siècle. Et, comme on le voit, jusqu’à la zone d’exclusion. Pour la plupart des peuples, l’image du chacal est négative, car il représente la lâcheté, l’impudence, le vol et même la méchanceté. Cependant, pour la nature, il s’agit d’une autre espèce animale qui a droit à la vie, surtout si elle se bat activement pour elle. Par ailleurs, comment se comportera la population de ce prédateur au fil du temps (s’il parvient à s’implanter et à se reproduire dans la zone protégée) ? Pour qui deviendra-t-il un concurrent ou une menace ? Des traces de chacal ont déjà été repérées dans la réserve. Le pied de cet animal est compact et il n’y a presque pas d’espace entre les coussinets. Aujourd’hui, c’est le prédateur lui-même qui a été observé. Ce nouveau visiteur est-il temporaire ou est-il là pour de bon ? On ne le sait pas encore.
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction Deepl
Vendredi 12/4, 22h25
Lu aujourd’hui.
Stanislav (Stas) Skrinnik, 33 ans, peint une tourelle pour machine gun. Il est danseur de ballet et travaille dans un atelier de décors de théatres converti en production de matériel d'armement militaire, à Odessa, en Ukraine, le 29 février 2024.
Depuis une blessure qui l'a empêché de danser, il a appris auprès de son ami Dima, et allie le travail manuel à son travail artistique. Ce jour-là, il réalise des travaux de peinture sur du matériel destiné aux militaires. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Théâtre d’opéra et de ballet d’Odessa a connu des jours meilleurs. Les spectacles phares du répertoire russe ont disparu de l’affiche, au grand regret du public odessite qui en était friand. Depuis deux ans, la Russie se distingue dans un autre répertoire nocturne et aérien, souvent exécuté précisément au-dessus du magnifique théâtre de style baroque du XIXe siècle, situé à 500 mètres à peine du port stratégique ukrainien sur la mer Noire. Un « son et lumière » meurtrier quasi quotidien, fait de sifflements stridents et d’explosions, auxquels répond le crépitement rageur des canons antiaériens dont les projectiles strient les ténèbres.
Stanislav Skrinnik, 39 ans, est probablement la seule personne à jouer quotidiennement les deux répertoires. Danseur vedette du Ballet d’Odessa, il troque le matin ses chaussons pour des godillots. Puis il se rend dans une fabrique secrète d’armes dans les environs de la ville, enfile des gants et se met au travail. Ses yeux bleus mélancoliques, sa volumineuse chevelure noire soigneusement coiffée en arrière et son large front un peu fuyant disparaissent sous un masque de protection. Il empoigne un pistolet à peinture et s’applique à recouvrir de teinte kaki le châssis d’un canon mitrailleur antiaérien. « Mes amis danseurs ne comprennent pas comment je peux faire un tel travail. Mais cela me plaît », confie celui que tout l’atelier appelle simplement « Stas ».
Ses huit collègues, des soudeurs, électriciens, fraiseurs et mécaniciens, l’ont depuis longtemps intégré. Pourtant, il suffit qu’il fasse trois pas pour qu’un monde les sépare. Sur la dalle de béton de l’atelier comme sur les planches du théâtre, Stanislav Skrinnik ne perd pas son maintien de danseur professionnel. Il déambule la tête haute entre les machines huileuses avec une souplesse aérienne, déplaçant avec grâce son corps athlétique, comme évoluant dans un décor incongru selon les consignes d’un chorégraphe postmoderne.
[…] « Aujourd’hui, je dois aider mon pays comme je peux. La culture n’est plus une priorité,explique-t-il d’une voix un peu lasse. Le plus important est de gagner cette guerre le plus vite possible. Toutes les autres questions sont secondaires. » Alors il peint des équipements militaires ou découpe du bois qui sert de modèle pour des pièces en plastique ou en métal. A 39 ans, un danseur doit, de toute façon, songer à sa reconversion, surtout s’il a, comme Stas, eu son lot de blessures professionnelles, avec cinq opérations aux deux ménisques et au talon d’Achille droit. En outre, il est père de deux jeunes enfants, dont le cadet, 5 ans, vit en France, réfugié avec sa mère depuis l’invasion russe.
[…] « Parfois, je ressens de la peur quand on amène des canons à l’atelier », avoue le danseur, à l’écart. Régulièrement, il se prépare en milieu d’après-midi à quitter « l’usine » pour rejoindre l’opéra. Le danseur doit commencer à s’échauffer deux heures avant le spectacle, se maquiller lui-même, enfiler son costume. Les effectifs du ballet ont fondu. Sur les 110 danseurs que comptait la troupe, ils ne sont plus que 60, dont 37 danseuses. Quarante danseurs se sont engagés dans l’armée. L’un d’entre eux a été tué à Bakhmout, révèle l’artiste. […]
Stanislav (Stas) Skrinnik, 33 ans, s'échauffe avec une danseuse, sur scène, avant de danser dans le ballet Paquita, à l'Opéra d'Odessa, en Ukraine, le 1er mars 2024. ADRIENNE SURPRENANT / MYOP POUR « LE MONDE »
Le Monde, Emmanuel Grynszpan (Odessa (Ukraine), envoyé spécial), Le parcours peu banal de Stanislav Skrinnik, danseur de ballet le soir et fabricant d’équipements pour l’armée ukrainienne la journée
Le personnel de l’Agence internationale de l’énergie atomique à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia rapporte qu’on lui a dit que la tranche 4 était en cours de mise à l’arrêt à froid, ce qui en fait la sixième et dernière tranche à le faire.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, a exhorté les exploitants russes de la centrale occupée à mettre toutes ses unités en arrêt à froid, dans le cadre des efforts visant à minimiser les risques pour la sûreté et la sécurité nucléaires.
Dans un message publié sur sa chaîne Telegram, les exploitants de l’usine ont annoncé que vendredi à 07h00 heure locale, « Les spécialistes ont commencé à refroidir le groupe motopropulseur N4. Le processus est organisé conformément à toutes les normes et réglementations nécessaires. Les travaux avancent normalement ». […]
World Nuclear News, La dernière unité de Zaporizhzhia passe en arrêt à froid, traduction automatique
Jeudi 11/4, 23h45
Une série d’explosions à KR, on annonce les Shaheds. J’entends quelque chose, peut-être juste les bruits de la gare qui n’est pas loin. Fidèle est dans le couloir, il n’aboie pas
Olga, Viber (texte)
Jeudi 11/4, 23h25
Lu aujourd’hui.
Le premier ministre slovaque, Robert Fico, s’est prononcé jeudi pour un règlement de la guerre en Ukraine respectueux de son intégrité territoriale, ce qui semble traduire un changement de ton.
« Le recours à la force militaire de la part de la Russie en Ukraine est une grossière violation du droit international », a déclaré le chef du gouvernement, dont l’allié Peter Pellegrini a été élu dimanche dernier à la présidence, ajoutant que [Kyiv] avait besoin d’aide et de solidarité.
« Le soutien de la République slovaque à l’Ukraine et à son ambition de devenir membre de l’UE n’est pas sujet à variations. C’est un plein soutien », a-t-il déclaré à la presse, après un entretien avec son homologue ukrainien, Denys Chmyhal, à Michalovce.
En janvier, M. Fico avait affirmé que l’Ukraine n’était « pas un pays indépendant et souverain » mais « entièrement sous l’influence et le contrôle des Etats-Unis ». Lors d’un meeting électoral l’année dernière, il avait également repris à son compte les allégations des autorités russes imputant la responsabilité de la guerre aux « fascistes ukrainiens ». Après son arrivée aux affaires, en octobre, il a fait cesser l’aide militaire à l’Ukraine et s’est opposé à son adhésion à l’OTAN ainsi qu’aux sanctions imposées à la Russie.
[…] Papa a récupéré son carnet de travail [où sont compilées les périodes d’emploi de sa carrière]. C’est fait, il est en retraite. Il est très énervé.
En rentrant du concert, on a mangé un bout et on a bu un verre. Il m’a regardé préparer ma boisson : martini, un peu de vodka, deux tranches de citron, une olive. Il était estomaqué : « Ah, putain… Mais où as-tu appris ça ? Ben dans les films, papa. Maman a levé le sien pour le remercier d’avoir travaillé et soutenu la famille. C’était assez solennel. […]
Olga, Viber (vocal)
Jeudi 11/4, 22h50
Radio Micronina #02
C’est Micronina au micro, prête à partager l’énergie et les émotions du concert de Vivienne Mort, chanteuse et compositrice ukrainienne. Pacha a offert les billets pour maman et moi, on avait des places au premier rang, prêtes à plonger dans la musique.
Pour moi la magie a commencé avant le concert, j’ai aidé une fille à sortir [du bus] au bon endroit, en fait, on est descendues ensemble. Elle m’a dit que j’étais gentille et belle. Son ukrainien était formidable et différent du langage de Kryvyi Rih. J’ai trouvé maman près du palais de la culture (oui, on n’a plus de roi, mais on a gardé le « palais » pour que la culture puisse régner. Je trouve ça génial, surtout parce que les palais de culture sont souvent dans un état pénible. Mais il y a des concerts, les gens viennent nombreux). Allez, suffit de papoter, vivez ce soir avec moi.
Après 2 minutes de photo-shot avec des fleurs formidables, on entre, on trouve nos places, j’entends l’ukrainien sans fautes et sans russismes, c’est rare et précieux. A 19h02 la sirène d’alerte aérienne ouvre le show, le concert est reporté. La manager de Vivienne invite tout le monde à descendre à l’abri ou rejoindre l’endroit qu’on croit safe. J’aime bien comment c’est formulé, l’endroit qu’on croit safe. La plupart des gens sortent, mais on est devant la scène, on sera les dernières à sortir. Une femme vient pour demander notre bouquet, elle veut faire une photo devant la scène et les bougies, avec de belles fleurs pour « alimenter ses réseaux sociaux » (je cite Orelsan). Sa copine dit « Attention, elle ne vous rendra pas vos roses ». Maman sourit, je dis « j’ai les dents et les ongles, elles seront à moi ». On rigole ensemble, je pense que seulement à Kryvyi Rih on peut rire d’une menace bien prononcée. On ne descend pas à l’abri du palais, on se souvient bien du théâtre à Mariupol [bombardé alors que plusieurs centaines de personnes y sont réfugiées]. La moitié des gens reste dans la salle quand même. On passe 40-45 minutes dehors, je retrouve la fille du bus dans la foule, elle est venue pour le concert aussi. Finalement l’alerte est annulée, on revient vers la musique et la magie, et Vivienne est là, toute sublime et forte. Elle nous parle, elle chante pour nous, nous chantons ensemble. Je suis surprise de découvrir que je connais presque toutes les paroles par cœur.
Vivienne chante la poésie de Maksym Kryvtsov et parle de leurs relations. Ils ont fait connaissance en 2015 sur les réseaux sociaux, ils s’échangeaient des poésies et des photos, Maksym a proposé de se voir, mais Vivienne n’a pas voulu. Elle le regrette maintenant. Maksym a fait un tattoo de Vivienne sur son bras. La chanson me fait pleurer, toute la salle est émue, on applaudit, debout.
Vivienne est très franche, ouverte, sincère, elle raconte l’histoire de chaque chanson, elle raconte sa vie. On apprend que son père a quitté la famille quand elle avait 9 ans, qu’elle prend des antidépresseurs, qu’elle apprécie sa grand-mère qui fait toujours les exercices en écoutant les chansons des résistants ukrainiens. La magie est là, on est tous connectés à ce moment, aux voisins, les cœurs sont ouverts. Le public ne la laisse pas partir, elle doit revenir 2 fois après la fin du concert, on a le droit à encore deux chansons. C’est Vivienne qui nous rappelle qu’il y a le couvre-feu et que Kryvyi Rih est grand. On finit le concert, mais il y a une vente aux enchères après. J’achète un livre de Valeria Subotina, une officier de presse à Mariupol qui est revenue de la prison russe. Le livre me racontera ses 11 mois de tortures et d’humiliation, de douleurs et de courage, d’humour et d’ironie. Le livre sera difficile à lire, je le sens, je le sais. Vivienne a signé le livre, on a un peu parlé. Son copain est à la guerre aussi, comme Pacha. On s’embrasse, je lui dit qu’elle n’est pas toute seule, je la remercie. Maman achète un t-shirt avec une image d’une fille macabrique sur le dos (je pense que c’est une petite fille morte, maman n’est pas d’accord ). Tout l’argent servira à acheter les drones et une station pour les recharger. Nous sommes contentes. On rentre chez nous en silence, je porte mes émotions comme un vase très précieux.
Olga, Viber
Jeudi 11/4, 21h10
L’air tiédit. Comme tous les ans, quand l’air tiédit, l’herbe a l’air ukrainienne et ça me démange d’être là-bas.
Jeudi 11/4, 20h50
Zapo.
« Les attaques directes de la centrale nucléaire de Zaporijia » menées ces derniers jours représentent « une escalade majeure des dangers pour la sûreté et la sécurité nucléaires en Ukraine » et « augmentant considérablement le risque d’accident nucléaire », a déploré jeudi Raphael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
« Nous nous réunissons aujourd’hui et je rencontrerai [les membres du] Conseil de sécurité de l’ONU la semaine prochaine, car il est de la plus haute importance de garantir que ces attaques irresponsables ne marquent pas le début d’un nouveau front de guerre extrêmement dangereux », poursuit-il dans un communiqué diffusé jeudi, à l’ouverture d’une réunion des 35 membres du Conseil des gouverneurs de l’agence, convoquée en urgence à la demande de la Russie et de l’Ukraine […]
Les 8 et 9 avril, Aleksandar Vucic était en visite en France. Si la question de l’adhésion à l’UE de la Serbie et du Kosovo a été abordée, le président serbe était venu parler contrats commerciaux et stratégiques. Belgrade a affiché son intention d’acheter des avions militaires français et de passer à l’énergie nucléaire.
[…] En recevant Aleksandar Vucic à l’Élysée le 8 avril, Emmanuel Macron a affirmé que “l’avenir de la Serbie se situait au sein de l’Union européenne” et “nulle part ailleurs”, tout en demandant un plus grand alignement de Belgrade sur les positions européennes en matière de politique étrangère, une allusion aux liens ambigus que Belgrade entretient avec Moscou. Le chef de l’État français a souligné que la normalisation des relations de la Serbie avec le Kosovo était un enjeu d’avenir pour la région, rappelle pour sa part l’hebdomadaire Vreme. […]
Courrier International, Aleksandar Vucic repart de Paris avec des Rafale et espère une centrale nucléaire
Le gouvernement suédois a annoncé ce jeudi qu’il allait consacrer 385 millions de couronnes (33 millions d’euros) supplémentaires au renforcement de ses abris antiatomiques, de ses services d’urgence et de sa défense civile, après avoir averti que le pays devait se préparer à la guerre. La Suède, qui a rejoint l’Otan début mars, investit pour améliorer les capacités de fonctionnement des services d’urgence en cas de conflit, renforcer sa cybersécurité et compléter les stocks de médicaments, a dit le ministre de la Défense civile, Carl-Oskar Bohlin lors d’une conférence de presse. Les fonds iront également à la modernisation des abris antiatomiques, au système d’alimentation en eau et aux infrastructures de transport. «La situation en matière de politique de sécurité s’est depuis longtemps détériorée», a déclaré Bohlin à la presse.
[…] Le ministre avait suscité la controverse en janvier, déclarant lors d’un colloque sur la défense qu’«il pourrait y avoir une guerre en Suède». Peu après, le commandant en chef des forces armées suédoises Micael Byden avait dit que les Suédois devaient «se préparer mentalement à une guerre». La Suède avait coupé dans ses dépenses militaires après la fin de la Guerre froide mais avait inversé la tendance après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. […]
Le Figaro, La Suède va renforcer ses abris antiatomiques face au risque de guerre
Le 8 avril, l’Association écologiste Robin des bois a annoncé que Cristal Union s’est mis d’accord avec la jeune pousse Jimmy pour installer un miniréacteur nucléaire sur son site de Bazancourt (Marne). La coopérative sucrière confirme des échanges, mais dément tout accord. Si la technologie de Jimmy a ses avantages, l’idée d’installer une chaudière biomasse est encore loin d’être écartée.
Un mini-réacteur nucléaire pour décarboner l’un des 50 sites les plus polluants de France ? C’est ce que croit savoir l’association écologiste Robin des bois qui a sonné l’alarme par voie de communiqué le 8 avril. Elle indique que la jeune pousse Jimmy, chantre des AMR (Advanced modular reactor), aurait décroché le gros lot avec la sucrerie-distillerie de Bazancourt (Marne), propriété du spécialiste du sucre et des agrocarburants Cristal Union. […]
L’Usine Nouvelle, Le sucrier Cristal Union installera-t-il un miniréacteur nucléaire Jimmy à Bazancourt ?
Dans le cadre du programme national de contrôles de la corrosion sous contrainte, chaque réacteur du parc nucléaire doit faire l’objet d’un état des lieux précis par ultrasons. Les quatre de la centrale de Paluel n’échappent à la règle. Ainsi un phénomène de corrosion sous contrainte a été découvert sur la tranche 2 de l’unité de production cauchoise. Une indication a été détectée sur une soudure d’un tronçon de tuyauterie du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt. « Le remplacement sera réalisé dans les prochaines semaines », a confirmé EDF à la Commission locale d’information sur le nucléaire (CLIN) Paluel-Penly. C’est l’entreprise spécialisée Westinghouse qui procédera aux réparations, en lien avec les experts nationaux et les équipes du site. […]
Le courrier cauchois, Centrale nucléaire de Paluel. Un phénomène de corrosion sous contrainte sur le réacteur 2.
La République tchèque prévoit la construction de quatre nouveaux réacteurs nucléaires d’ici 2050. Un investissement conséquent de plusieurs milliards d’euros, le plus important de l’histoire du pays, qui répond à l’ambitieux plan de transition énergétique du gouvernement.
Deux entreprises sont en concurrence dans l’appel d’offres qui a été lancé, la française EDF et la sud-coréenne KHNP. […] EDF et KHNP ont encore quelques jours pour soumettre les offres qui seront évaluées par la société nationale énergétique tchèque, puis par le gouvernement.
[…] Selon un sondage exclusif IPSOS/Euronews, les Tchèques font partie des européens les moins préoccupés par le changement climatique. Seuls 34 % d’entre eux considèrent l’engagement pour le climat comme une priorité, alors que 21 % s’y opposent.
EuroNews, La République tchèque veut accélérer sa transition énergétique avec le nucléaire
Mercredi 10/4, 18h45
[Heure locale]
18h38 – On n’est pas au concert, c’est la sirène qui chante.
18h40 – Mais regarde, on est belles
18h48 – C’est bon, on est à nouveau dans la salle, le danger est annulé.
Olga, Viber (texte)
Mercredi 10/4, 17h00
La farandole du nuc.
Le nucléaire, c’est comme le vélo, si l’on ne veut pas tomber, il faut continuer à pédaler. Voilà, sommairement, comment l’ancien président d’EDF justifiait, en juin 2018, devant des députés, le lancement d’un nouveau programme électronucléaire. […]
C’est bientôt la fin d’un véritable feuilleton dans le secteur du nucléaire français. Poussée par l’exécutif, la réforme controversée de la sûreté nucléaire a été définitivement adoptée dans la nuit de mardi à ce mercredi par un ultime vote favorable du Sénat, après avoir franchi l’obstacle de l’Assemblée au terme d’un parcours chahuté au Parlement.
[…] « Avec ce texte, nous permettons à nos talents de se concentrer sur les enjeux prioritaires de sûreté tout en conservant nos exigences en la matière », s’est réjoui le ministre de l’Industrie Roland Lescure après les votes.
[…] Le projet, auquel s’opposent nombre d’élus, d’ingénieurs et d’associations, a aussi provoqué l’ire des syndicats des deux entités. Dans la rue pour une huitième fois mardi, les salariés de l’IRSN ont appelé les députés à s’y opposer. « IRSN démantelé, sûreté en danger », « mariage forcé, accident assuré », lisait-on sur les panneaux dans le cortège. […] « Il y aura une personne en charge de l’expertise et une personne en charge de la rédaction de la décision, mais rien dans le texte n’oblige à ce qu’il y ait dans la structure des entités distinctes entre l’expertise technique et la décision, ce qui conduira forcément à une même hiérarchie », avertit la représentante de l’intersyndicale. […]
La Tribune, La très controversée réforme de la sûreté nucléaire définitivement adoptée par le Sénat
D’après la Banque de France, le patrimoine financier des Français s’élève à près de 6 000 milliards d’euros (hors immobilier), sous la forme de dépôts à vue, d’épargne réglementée, d’assurance-vie ou d’actions. Dans ce montant, ce sont un peu plus de 920 milliards d’euros qui se trouvent dans ce qui est appelé « l’épargne réglementée des ménages », c’est-à-dire : Livret A, Livret de développement durable et solidaire (LDDS), Livret d’épargne populaire (LEP) ou encore Plan-épargne logement (PEL).
Aujourd’hui, cet argent est alloué à des secteurs rigoureusement définis par la loi. Ce sont 60 % qui sont centralisés par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour financer la construction de logements sociaux, tandis que les 40 % restants sont gérés par les banques elles-mêmes, notamment pour financer les PME et la transition énergétique.
[…] Le nouveau nucléaire coûte cher. […] L’affectation d’une partie de l’épargne déposée par les Français sur les livrets réglementés serait de nature à assurer une partie de ce financement. Premier constat : les durées d’investissement sont compatibles. En effet, les livrets réglementés sont adaptés aux financements portant sur de longs termes, sur des durées de 25 à 50 ans, cohérentes avec le cycle de vie des centrales nucléaires. Rappelons justement que l’EPR a été conçu pour une durée de vie de 60 ans.
[…] Nous pouvons par ailleurs constater que les montants sont compatibles. Comme précisé plus haut, le nouveau nucléaire représenterait un investissement d’environ 70 milliards d’euros. À titre de comparaison, l’épargne regroupée par le Livret A et le LDD s’élève à 571 milliards d’euros à début 2024. Par ailleurs, en dépit de l’inflation et des dépenses supplémentaires occasionnées par cette dernière, le montant déposé par les Français a poursuivi son augmentation : ce sont de l’ordre de 50 milliards d’euros supplémentaires qui ont été collectés en 2023.
[…] Il s’avère, d’après l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, que le logement social n’utilise pas la totalité des ressources disponibles, faute d’un nombre suffisant de projets de construction. En conséquence, il existerait donc bien une capacité de financement disponible, accrue en outre par la hausse de la collecte de ces dernières années.
[…] Au-delà de ces réflexions sur l’arbitrage de l’affectation des livrets réglementés, reste cependant à savoir si les Français eux-mêmes approuveraient ce nouvel usage de leur épargne. Fin 2023, un sondage mené par l’institut Ifop pour Le Journal du Dimanche indiquait que 65 % des Français étaient favorables à la construction des six nouveaux réacteurs EPR2. Seraient-ils prêts en outre à engager leur propre épargne dans ce projet ?
Révolution énergétique, Un livret d’épargne nucléaire pour financer la construction des nouveaux réacteurs en France ?
Mercredi 10/4, 14h50
Tcherno.
Incendies dans le secteur de Bober, selon FIRMS. Ce sont les brûlis typiques du printemps. La zone du village de Bober, à cheval sur la route P02, est contaminée. Si je ne m’abuse, Bober a été évacué tardivement, en août 86. Une ex-habitante nous a raconté l’arrivée des soldats, qui justifiaient l’évacuation par des débits de dose excessifs en strontium. Le fond de carte européen rend compte des dépôts de césium, mais l’un et l’autre vont ensemble.
Dépôts de césium 137 sur fond Google Earth, capture d’écran
Mercredi 10/4, 9h55
Pacha est reparti à une nouvelle position sans connexion, on ne sait pas pour combien de temps. Beaucoup d’explosions dans sa ville, d’après la chaîne de cette ville. Papa est à la maison ! Bon, il est reparti pour récupérer son carnet de travail. Il dit que beaucoup de gens quittent la mine, il les a croisés chez le RH. Il est énervé comme l’uranium. Ça va aller, j’espère. Sinon ça va. Le concert de Vivienne Mort est aujourd’hui. Maman est partie au travail toute belle, elle a osé se maquiller (elle ne sait pas encore qu’on pleurera comme des baleines. Ou pas).
Olga, Viber (texte)
Le papa d’Olga a déposé ces jours-ci sa lettre de départ à la retraite. Il pense que la mine va fermer. Il n’y a plus grand monde pour y travailler. Les recruteurs y viennent régulièrement (« comme des vaches viennent brouter dans leur pré préféré », dit-elle).
[…] « Cette fois-ci, il n’y a pas de menace directe pour la sécurité nucléaire, mais ce dernier incident souligne une fois de plus une situation extrêmement grave, selon le directeur général [Rafael Grossi]», a écrit l’agence sur X.
« De telles attaques doivent cesser », a réagi le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur X, qui note que « l’attaque de drone irresponsable contre la centrale nucléaire de Zaporijia accroît le risque d’un accident nucléaire dangereux ». « La Russie devrait se retirer de la centrale nucléaire de Zaporijia », a-t-il estimé. […]
Ce n’est pas les Russes, ce n’est pas nous : je pense que c’est Rafael Grossi qui bombarde Zapo pour faire parler de son agence…
Olga, Viber (vocal)
Des frappes de drones ont frappé aujourd’hui le site de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhya (ZNPP), lors d’un grave incident qui a mis en danger la sûreté et la sécurité nucléaires, a déclaré le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi.
Pour la première fois depuis novembre 2022, la plus grande centrale nucléaire d’Europe a été directement la cible d’une action militaire qui représente également une violation flagrante des cinq principes fondamentaux de protection de l’installation établis par le directeur général Grossi au Conseil de sécurité des Nations Unies en mai de l’année dernière.
« Il s’agit d’une escalade majeure des dangers en matière de sûreté et de sécurité nucléaires auxquels est confrontée la centrale nucléaire de Zaporizhzhya. De telles attaques imprudentes augmentent considérablement le risque d’un accident nucléaire majeur et doivent cesser immédiatement », a déclaré le directeur général Grossi.
À ce stade, il n’y a aucune indication de dommages aux systèmes critiques de sûreté ou de sécurité nucléaires du site. Cependant, les frappes militaires sont un nouveau rappel brutal des menaces persistantes pesant sur la ZNPP et d’autres installations nucléaires pendant le conflit armé, malgré les efforts de l’AIEA pour réduire le risque d’un accident grave susceptible de nuire aux populations et à l’environnement en Ukraine et au-delà. […]
AIEA, mise à jour 220, 7 avril, traduction automatique
Mardi 9/4, 14h00
Tcherno.
Incendie entre Krasiatychi et Levkovychi (Volodarka), selon FIRMS.
Dépôts de césium 137 sur fond Google Earth, capture d’écran
Mardi 9/4, 13h30
J’ai renvoyé sa montre réparée à Pacha. Mais il a reçu celle qu’il voulait, avec le GPS et tout ça… Il avait dit qu’il en achèterait une après le départ de Roman (« pour toujours savoir la bonne direction »). Il a dit qu’il l’avait échangé contre un char russe. Ce qui doit vouloir dire que nos soldats touchent bien une prime quand ils détruisent du matériel ennemi.
Olga, Viber (vocal)
Lundi 8/4, 1710
Zapo (suite).
Alors que Moscou et [Kyiv] s’accusent mutuellement d’avoir attaqué à l’aide de drones la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie dans le sud de l’Ukraine et cible périodiquement de dangereux bombardements, de nouvelles attaques ont été constatées. Cette centrale nucléaire, la plus grande d’Europe, avec six réacteurs, a été visée par plusieurs drones dimanche, puis à nouveau par un engin lundi, selon son administration installée par Moscou.
« Les tentatives des forces armées ukrainiennes d’attaquer la centrale nucléaire de Zaporijia se poursuivent », a fait savoir l’administration russe, évoquant « un drone kamikaze abattu au-dessus de la centrale » qui est « tombé sur le toit » du réacteur numéro 6, sans constituer de danger pour l’installation.
L’Ukraine accuse la Russie de diffuser de « fausses » informations et assure que ce sont les forces russes qui attaquent elles-mêmes avec des drones la centrale qu’elles occupent depuis mars 2022.
Pacha est sorti hier, il creuse aujourd’hui. Il m’a envoyé des fleurs (Kola les a emmenées). On travaille.
Olga, Viber (texte)
Lundi 8/4, 12h00
Zapo.
L’Ukraine a rejeté lundi les accusations russes à propos d’une attaque de drones contre la centrale nucléaire occupée de Zaporijia, affirmant que le site avait été touché par un appareil russe. Cette centrale est occupée par l’armée russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine il y a deux ans. Des incidents armés autour du site entraînent régulièrement des craintes d’un accident grave.
La Russie a « frappé la centrale de Zaporijia avec ses drones et prétend que la menace sur la centrale et sur la sécurité nucléaire provenait de l’Ukraine », a déclaré sur Telegram le centre gouvernemental de la lutte contre la désinformation ukrainien. Il a estimé que les accusations de Moscou font partie d’une « campagne de provocations et fausses informations » contre l’Ukraine. […]
L’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, Mgr Gabriele Caccia, est intervenu mercredi 3 avril à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les armes nucléaires et les technologies émergentes. Soulignant l’importance d’un dialogue en vue d’un consensus entre les États pour prévenir une guerre nucléaire, il a insisté sur l’utilité d’assurer un contrôle humain adéquat, significatif et cohérent des armes autonomes. […]
Vatican News, À l’Onu, Mgr Caccia insiste sur l’importance de prévenir une guerre nucléaire
Paris veut construire six nouveaux réacteurs nucléaires d’ici à 2050 et étudie la possibilité d’en bâtir huit autres. Coût total? 100 milliards d’euros. Et pour ce financement, le président français Emmanuel Macron veut faire contribuer la Suisse, rapporte la NZZ am Sonntag. «La France estime qu’il est opportun que les pays qui ne veulent pas de nouvelles centrales nucléaires chez eux, mais qui importent volontiers de l’électricité nucléaire de France, participent aux coûts de construction des nouvelles centrales nucléaires prévues en France», a indiqué le président lors d’une rencontre entre des journalistes européens et le Ministère français des affaires étrangères à Paris fin mars, faisant explicitement référence à la Suisse, selon le journal alémanique. […]
Le Temps, La France veut que la Suisse participe au financement de ses nouvelles centrales nucléaires
Le premier débat télévisé entre les têtes de liste pour les élections européennes diffusé jeudi (14 mars) sur Public Sénat fut l’occasion de faire ressortir les différences en matière d’énergie, notamment sur le nucléaire et le marché européen de l’électricité.
Étaient présent : – Valérie Hayer, tête de liste pour la coalition derrière Renaissance (Renew), – Marie Toussaint, tête de liste pour Les écologistes (Les Verts /ALE), – Manon Aubry, tête de liste pour La france insoumise (LFI, La gauche), – Léon Deffontaines, tête de liste pour le Parti communiste français (PCF, La gauche), – Raphaël Glucksmann, tête de liste Parti socialiste — Place publique (Socialistes et démocrates, S&D) […] – François-Xavier Bellamy, tête de liste Les républicains (LR, Parti populaire européen), – Marion Maréchal, tête de liste Reconquête ! (Conservateurs et réformistes européens) – et Thierry Mariani, représentant le Rassemblement national (RN, Identité et démocratie) en l’absence de sa tête de liste, Jordan Bardella.
Les huit personnalités se sont affrontées sur de nombreux sujets, et notamment sur la question de l’ « indépendance énergétique », alors que l’UE cherche un chemin vers la sortie de la crise énergétique. Deux points clés ont été abordés : le marché européen de l’électricité et le développement du nucléaire. Sur ces deux questions, quatre blocs se sont affrontés : ceux qui sont pour le marché européen de l’électricité et le nucléaire, ceux qui sont pour l’un ou l’autre et ceux qui sont contre les deux.
Euractiv, Européennes : les têtes de liste s’affrontent sur le nucléaire et le marché de l’électricité
Avoir des objectifs ambitieux est sans conteste une nécessité pour réussir la transition énergétique. Rappelons que, comme l’écrit Jean-Baptiste Fressoz dans son livre récent Sans Transition (Seuil), il n’y en a en fait jamais eu dans l’histoire. Jusqu’à aujourd’hui, l’humanité n’a fait qu’agréger de nouvelles sources d’énergies à celles existantes sans jamais renoncer à ses dernières. En matière énergétique, la destruction créatrice n’existe pas. Le charbon n’a pas totalement remplacé le bois… […]
Transitions & énergies, Net Zéro, nucléaire: les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent
Le candidat pro-russe Pellegrini est le vainqueur des élections présidentielles slovaques.
Le premier ministre populiste et prorusse Robert Fico ressort vainqueur de l’élection présidentielle organisée samedi 6 avril en Slovaquie. Avec plus de 53 % des voix, la victoire du candidat qu’il soutenait, Peter Pellegrini, montre qu’une solide majorité des 5,5 millions d’habitants de ce petit pays d’Europe centrale soutient les dérives autoritaires de son gouvernement et la politique d’imitation de la Hongrie de Viktor Orban, analyse notre journaliste Jean-Baptiste Chastand.
Les autorités prorusses contrôlant la centrale nucléaire de Zaporijia, en Ukraine, ont fait état, dimanche, d’une frappe contre le dôme du sixième réacteur de l’installation, sans qu’elle ne fasse de dommages. L’administration de la centrale a signalé une attaque de drone qui avait endommagé un camion garé près de la cantine, rapporte l’agence de presse russe TASS. Aucune confirmation visuelle n’a été fournie. Selon les responsables de la centrale, les niveaux de radiation sont restés les mêmes après les deux attaques.
De son côté, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré avoir été informée de l’attaque de drone sur le site dimanche. « Les experts de l’AIEA ont été informés par la centrale nucléaire de Zaporijjia qu’un drone avait explosé sur le site aujourd’hui. Cette détonation est conforme aux observations de l’AIEA », a-t-elle ajouté sur le réseau social X. […]
Au-delà d’un point critique dans un espace fini, la liberté décroît comme s’accroît le nombre. Cela est aussi vrai des humains dans l’espace fini d’un écosystème planétaire que des molécules de gaz dans un flacon scellé. La question qui se pose pour les humains n’est pas de savoir combien d’entre eux survivront dans le système, mais quel sera le genre d’existence de ceux qui survivront.
Pardot Kynes, Premier Planétologiste d’Arrakis, in Dune, Franck Herbert, 1965
Dimanche 7/4, 12h10
Argumentaire antinuc. Aperçu du moment qui ne mentionne pas la fragilité des installations nucs dans la guerre.
Alors que la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie est en préparation, la France s’acharne à présenter l’énergie nucléaire comme une industrie sûre (malgré les accidents), non polluante (malgré les déchets et les pollutions de rivières), capable de produire une électricité à bas prix (malgré l’effondrement économique de la filière), comme la solution pour assurer notre indépendance énergétique (au prix de calculs biaisés) et pour atteindre nos objectifs climatiques (malgré des fragilités évidentes). Des arrangements avec la réalité qui maintiennent les Français·es dans l’illusion d’une énergie perpétuelle, sûre et pas chère. France Nature Environnement décode.
« Le nucléaire progresse en France et dans le monde. »
FAUX. Certes, notre pays est la première nation au monde en nombre de réacteurs par habitant·e et pour la part du nucléaire dans sa production électrique, mais la production nucléaire est en baisse. En France, en 2023, 65 % de l’électricité est produite par le nucléaire – au même niveau qu’en 1965, après avoir plafonné à plus de 75% depuis les années 1990. Cependant, la part du nucléaire est en baisse depuis 2020, du fait de nombreux retards pour la maintenance de réacteurs au moment de la crise Covid, puis des problèmes de corrosion sous contrainte apparus en octobre 2021. […]
« Le nucléaire assure l’indépendance énergétique de la France. »
FAUX. L’indépendance énergétique française est un leurre pour plusieurs raisons : il n’existe plus une seule mine d’uranium en activité en France depuis le début des années 2000 (par contre la pollution des sites est toujours là !). Le minerai est donc importé du Canada, mais aussi du Kazakhstan et du Niger. De plus, comment l’industrie nucléaire pourrait-elle assurer notre indépendance énergétique, quand le nucléaire représente moins de 18 % de l’énergie totale consommée en France ? En dépit du nucléaire, la France reste massivement dépendante du pétrole et du gaz. Par ailleurs, la filière nucléaire française est extrêmement dépendante des importations mais encore plus des ententes avec des opérateurs étrangers pour faire face à ses projets et plus encore aux besoins de l’exploitation (importation d’uranium et retraitement), comme le révèle un rapport de Greenpeace sur les liens entre l’industrie nucléaire française et l’entreprise nucléaire russe Rosatom… […]
« La France pourra bientôt se passer d’uranium naturel. »
PEU PROBABLE. Bien qu’il soit annoncé depuis 50 ans que la France pourra bientôt se passer d’Uranium naturel grâce à la ré-utilisation de ses stocks d’Uranium de retraitement (URT) et de Plutonium, il n’en est toujours rien aujourd’hui. La France se retrouve avec une très grande quantité d’uranium dit « appauvri » alors que les stocks de Plutonium ont été multipliés par 4 en 30 ans (chiffres IRSN). Le « cycle fermé » du combustible, consistant à réutiliser les matières valorisables du combustible usé (après retraitement), reste un mythe à ce jour. Le bilan matière du cycle du combustible est au mieux affligeant, puisque le modèle français a conduit à la faillite le principal opérateur, Areva. […]
« Le nucléaire est une énergie décarbonée ou renouvelable. »
FAUX. L’uranium est un minerai et de fait il est non-renouvelable. De plus, l’extraction de l’uranium est gourmande en énergie fossile et donc émettrice de CO2. Au Niger, pour obtenir 3 kg d’uranium, il faut extraire une tonne de minerai. En outre, les centrales nucléaires ne sont pas conçues pour adapter leur production d’électricité aux variations de la demande. En France, EDF le fait sur quelques réacteurs en faisant varier la puissance par pas de 10 à 15 min. C’est une solution qui fragilise beaucoup les réacteurs et la France est le seul pays du monde à prendre ce risque. Chaque hiver, les pics de consommation liés à la généralisation du chauffage électrique et au manque d’isolation des logements obligent le gestionnaire du réseau électrique à faire appel aux centrales thermiques fossiles françaises ou des pays voisins. […]
« Le nucléaire s’adapte très bien au réchauffement climatique. »
FAUX. Pour fonctionner, les réacteurs ont besoin d’eau froide en grande quantité : c’est pour cela qu’ils sont souvent installés près de fleuves ou de la mer. Avec les effets du réchauffement climatique, l’accès à la ressource en eau froide devient problématique. En France, 60% de l’eau prélevée est destinée au refroidissement des centrales nucléaires alors que l’eau potable ne représente que 19% des prélèvements en 2023 (MTECT, 2023) . Une proportion importante de cette eau est certes rejetée dans les milieux, mais réchauffée et en grande partie sous forme de vapeur, ce qui a des conséquences sur la biodiversité et perturbe l’ensemble du cycle de l’eau. En période de canicule et de sécheresse, les niveaux des cours d’eau sont plus bas et la température de l’eau est plus élevée. Cela a déjà conduit la France a relevé les températures de rejet dans le milieu, à baisser la puissance des réacteurs ou à les arrêter en période de canicule. […]
« Le nucléaire est une énergie propre. »
FAUX. L’industrie du nucléaire est porteuse de risques que l’on ne sait pas maîtriser et dont on ne peut pas mesurer l’ensemble des effets. De nombreux accidents graves ont déjà eu lieu, tels que Maiak (URSS, 1955), Three Miles Island (Etats-Unis, 1979), Tchernobyl (URSS, 1986, niveau 7), Fukushima (Japon, 2011, niveau 7 sur l’échelle de risque INES) et plus proche de nous Saint-Laurent-des-Eaux (France, 1969 et 1980, de niveau 4, avec fusion du réacteur comme à Fukushima) ou encore Le Blayais (France, 1999, de niveau 2, les digues de protection de la centrale n’ont pas résisté à la tempête). En cas de catastrophe, comme à Tchernobyl ou à Fukushima, au-delà de la catastrophe humaine et du drame sanitaire, de vastes territoires sont stérilisés à jamais par la radioactivité. […]
« Le nucléaire est plus rentable que les énergies renouvelables. »
FAUX. Les énergies renouvelables (EnR), notamment l’éolien et le solaire dont les coûts ne cessent de baisser, sont plus rentables que le nucléaire. Selon l’analyse de BNEF sur les coûts actualisés du kWh, le photovoltaïque propose un coût global 4 fois plus faible, l’éolien offshore 3 fois plus faible que le nucléaire. En 2023, le prix de vente global du nucléaire issu des coûts d’investissement, de financement et de fonctionnement est supérieur aux prix du solaire (44$) et du stockage batterie (155$) réunis. Il est donc plus rentable de faire des projets solaires avec stockage batterie que des SMR. Face à ces données, les investisseurs privés sont logiquement réticents à investir dans le nucléaire. Et c’est la raison pour laquelle l’État cherche à utiliser l’argent des Français·es pour financer la relance du nucléaire (comme le livret A en 2023). Pour quelle autre industrie, face à la multiplication des échecs et des dépassements de calendrier et de coût, l’État déciderait-il d’investir massivement de l’argent public ? Cette relance n’a aucune rationalité économique, l’État préfère fermer les yeux sur la catastrophe économique qui s’annonce. […]
« Le nucléaire remplace le pétrole. »
FAUX. En 40 ans, notre consommation globale d’hydrocarbures (gaz, pétrole et charbon) n’a baissé que de 20 %. Pour certains usages, en particulier dans les transports qui représentent les trois-quarts de la consommation de produits pétroliers en France, le nucléaire n’offre qu’une alternative très partielle. […]
« Le nucléaire est bon marché. »
FAUX. Quand il s’agit du nucléaire, l’État préfère fermer les yeux sur la catastrophe économique qui s’annonce. Areva en faillite a laissé sa place à Orano, EDF a été exclue du CAC 40 fin 2015 et l’État a racheté toutes les parts d’EDF en 2023 pour en faire une entreprise 100% nationale. On a longtemps vanté l’électricité à bas prix grâce au nucléaire. Mais c’est surtout qu’on n’a pas pris en compte tous les coûts du nucléaire : Recherche et développement [100 milliards en trente ans], Prolongation de la durée de vie des centrales (« grand carénage ») [100 milliards], Démantèlement [non chiffré], Gestion des déchets [entre 25 et 35 milliards pour Cigéo], Nouvelles centrales [coût exact inconnu : entre 50 et 60 milliards] […]
« La filière nucléaire est fiable, elle maîtrise ses coûts et ses délais. »
FAUX. Considérons les chantiers d’EPR existants : […] [on connaît]. L’industrie nucléaire est une originalité dans le système industriel. Normalement, plus une industrie se développe, plus ses prix baissent par apprentissage. Il se passe exactement le contraire pour le nucléaire, dont les prix augmentent à chaque nouvelle série. Pire encore, les centrales sont à peine assurées, au maximum pour 700 millions alors que l’IRSN évalue le coût d’un accident moyen à 150 milliards et le coût d’un accident grave à 400 milliards. Dans ce cas, comme au Japon, les citoyen·nes devront payer. Autre originalité industrielle : normalement avec de telles dérives de coûts, de fraudes, de malfaçons, on arrête les frais ! Ce n’est pas le cas du nucléaire, où toute la filière s’entête et fait croire que tout va bien.
« La politique nucléaire est transparente. »
FAUX. En France, depuis toujours, le nucléaire est un domaine réservé, hors-la loi. La décision de lancer le pays dans le nucléaire civil a été prise en 1974, sans aucune consultation des parlementaires. En 2005, en plein débat sur l’EPR de Flamanville, des documents ont été classés secret défense, tout comme en juin 2010 avec le rapport Roussely sur l’avenir du nucléaire civil, ou encore plus récemment lors du débat public sur les 6 nouveaux EPR où nombre de questions notamment financières sont restées sans réponses (avec des documents caviardés). […]
« L’Allemagne est sortie du nucléaire… en le remplaçant par encore plus de charbon. »
FAUX. Ce sont les énergies renouvelables qui se sont substituées aux réacteurs nucléaires. La hausse de l’utilisation du charbon constatée entre 2009 et 2013 est en réalité liée à une baisse des exportations de gaz naturel fossile, moins compétitif sur cette période. L’Allemagne a bien un problème avec ses centrales à charbon, dont la fermeture est trop lente, mais celui-ci est antérieur à la sortie du nucléaire. Depuis la fin des années 2000, les émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays – tous secteurs confondus – stagnent (avec des fluctuations annuelles) et, depuis 2015, les émissions liées à la production d’électricité baissent régulièrement, notamment grâce au développement des énergies renouvelables. […]
« Les Français·es connaissent bien le nucléaire et ses risques. »
FAUX. Chaque Français·e vit à moins de 300 km d’une centrale et peu en connaissent les risques. Le périmètre de sécurité établi autour des centrales a été relevé en 2016 de 10 à 20 km. Il rend obligatoire la distribution de pastilles d’iode pour limiter les cancers de la thyroïde en cas de fuites radioactives. Est-ce bien suffisant ? Plusieurs associations européennes d’autorités de sûreté et de radioprotection, et même l’ASN, plaident pour une extension de ce périmètre à 100 km pour la distribution des pastilles d’iode. Et les Français·es savent-ils vraiment à quoi ils s’exposent ? Notre sondage réalisé en 2022 suggère que non : la plupart des Français·es ont bien un avis assez tranché sur le nucléaire, mais peu savent de quoi ils parlent ! […]
L’Assemblée-pop accueille Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, ex-directeur du laboratoire de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la RADioactivité) pour une conférence-débat avec pour thème : « Nucléaire énergie verte ? L’importance des contrôles indépendants ».
Bruno Chareyron évoquera les spécificités de l’énergie nucléaire : production de produits de fission hautement radioactifs, exposition aux rayonnements ionisants des travailleurs et du public (lors du fonctionnement normal des installations et en cas d’accident), problèmes posés par les déchets radioactifs dès l’extraction de l’uranium (avec l’exemple de la mine des Bois Noirs dans la Loire).
Les travaux de la CRIIRAD ont permis combler un déficit d’information, qu’il s’agisse de l’impact environnemental des centrales en fonctionnement normal (besoin en eau, rejets thermiques et radioactifs), de l’impact des catastrophes nucléaires, de la mauvaise gestion des déchets radioactifs, des défauts de conception du réacteur EPR, etc…
La CRIIRAD est une association née en 1986, suite à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (Ukraine), à l’initiative d’un groupe de scientifiques et citoyens qui souhaitaient connaître la vérité sur la contamination radioactive du territoire français. Ils ont mis en place un laboratoire indépendant d’analyse de la radioactivité.
La commère 43, Saint-Julien-Chapteuil : une conférence sur le nucléaire le 12 avril
Dimanche 7/4, 11h50
Vu cette nuit.
Helengadjilova, Instagram, Day 764, cité par Les Enfants de Tchernobyl, Facebook
Samedi 6/4, 23h15
Une cinquantaine de personnes ont braillé Boudmo ! à la santé de Pacha ce soir. C’est à la fois très peu de chose et une petite onde tenace qui a dû se faufiler jusqu’à lui.
Samedi 6/4, 23h15
Vu aujourd’hui.
Le Monde, Live - Les soldats d'infanterie ukrainiens de la 23e brigade mécanisée se préparent à se diriger vers la ligne de front en direction d'Avdiivka, dans la région de Donetsk, le 3 avril 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Roman PILIPEY / AFP)
Samedi 6/4, 23h00
Lu aujourd’hui.
France 24 : Vous avez occupé plusieurs postes de premier plan aux Nations unies. Alors que la guerre fait rage en Ukraine et à Gaza, l’organisation est souvent pointée du doigt pour son impuissance, avec un Conseil de sécurité souvent paralysé. Pensez-vous que l’ONU est encore utile pour faire face aux guerres et crises qui secouent le monde?
Ghassan Salamé : On a tout à fait le droit de se poser la question. Je crois cependant qu’il faut rappeler que l’ONU n’est pas une organisation, mais un archipel d’organisations. Parmi celles-ci, certaines fonctionnent relativement bien. Je crois que des dizaines de millions de personnes mourraient de faim si le Programme alimentaire mondial venait à s’arrêter demain. Je crois que la survie de 130 millions de réfugiés dans le monde serait en jeu si le HCR venait à disparaître lui aussi. En outre, le droit international souffrirait d’un déficit énorme si la Cour internationale de justice venait à ne plus fonctionner. Et je peux multiplier ces exemples en parlant de l’Unicef ou de l’Organisation mondiale de la santé. Il y a donc des parties de cet archipel qui continuent à être très actives et extrêmement utiles à travers le monde.
Toutefois, et c’est le cœur du sujet, le Conseil de sécurité, l’institution qui est chargée de la paix et de la sécurité dans le monde, est effectivement souvent paralysé. Il l’a été très longtemps pendant la guerre froide, du fait de l’opposition entre Washington et Moscou. Puis on a espéré en 1990, après la chute du mur de Berlin, que le Conseil de sécurité puisse rattraper sa fonction première de réceptacle de la sécurité collective au niveau mondial. Il l’a fait dans une grande mesure, notamment en organisant la libération du Koweït en 1990, avec 12 résolutions qui ont à la fois permis de mobiliser 65 pays, mais également posé des limites et des objectifs clairs à cette opération. Il l’a fait aussi dans certains autres cas, avec des difficultés, et avec des échecs aussi, notamment au Rwanda ou en Bosnie. Mais il est vrai que la confiance minimale nécessaire pour que cette institution fonctionne bien n’est plus là. Aujourd’hui, les Occidentaux n’ont plus aucune confiance en Vladimir Poutine. Les Américains ont beaucoup de méfiance à l’endroit de la Chine, tandis que Moscou et Pékin regardent avec suspicion les projets de Washington dans le monde. C’est pourquoi, quand il y a un affaissement de la confiance mutuelle entre les grandes puissances qui disposent d’un siège permanent et du droit de veto, le Conseil de sécurité est de nouveau paralysé. Et tel est le cas aujourd’hui sur l’Ukraine, il peut difficilement avancer avec une Russie qui bloque tout ce qui peut être décidé. C’est également le cas sur la guerre à Gaza, où, on l’a vu, le Conseil de sécurité peut difficilement être très utile avec le droit de veto dont disposent les États-Unis, qui sont entièrement alignés sur Israël. C’est une institution qui est extrêmement sensible à l’état des relations entre les grandes puissances, ce qui n’est pas le cas des autres parties de cet énorme archipel qu’on appelle communément les Nations unies.
Est-il possible, selon vous, de réformer le Conseil de sécurité ? Que faut-il changer ?
On peut le réformer, mais la question n’est pas d’ajouter cinq ou dix nouveaux membres. Ce qu’il faut faire, c’est limiter l’usage du veto, car nous autres qui sommes originaires de petits pays pensons que le droit de veto est d’abord inégalitaire et ensuite qu’il constitue un obstacle au fonctionnement du Conseil de sécurité. Sauf qu’en limitant ou en interdisant carrément son usage, on risque de remettre en cause l’intérêt que portent les grandes puissances pour cette institution – si, par exemple, la Russie était considérée avec les mêmes yeux qu’on considère le Liban, ou si jamais les États-Unis étaient placés au même niveau que le Timor oriental. C’est-à-dire si on appliquait au Conseil de sécurité la même règle d’égalité absolue entre les États qui existe au sein de l’Assemblée générale de l’ONU. Par contre, on peut obliger les grandes puissances à justifier leur veto. Le Liechtenstein a proposé cette réforme qui a été adoptée l’année dernière. Et on peut espérer qu’à l’avenir, cet amendement s’élargisse pour que non seulement ils expliquent pourquoi ils ont utilisé leur droit de veto, mais aussi pour qu’il y ait un débat. Peut-être même un vote dans l’Assemblée générale, à laquelle on pourrait donner plus de droits, comme celui d’adopter des résolutions qui soient efficaces et exécutives. Celle-ci est bien plus représentative de la diversité mondiale que ne l’est le Conseil de sécurité. Toujours est-il que jusqu’ici, toutes les tentatives de réforme n’ont pas véritablement abouti, sauf une qui a consisté à étendre à quinze le nombre des membres du Conseil de sécurité, sans toucher au droit de veto.
[…] Vous vous inquiétez dans votre livre du fait que la démocratie montre des signes de fatigue. Faut-il craindre que ce phénomène, que vous appelez « reflux démocratique », ne touche les pays occidentaux ?
Je ne doute pas qu’il touche déjà l’Occident. La démocratie ne disparaît pas du jour au lendemain, même s’il est vrai qu’il existe des cas trop évidents pour être contestés. Lorsque vous avez un coup d’État en Birmanie ou au Niger, le pouvoir civil, voire démocratique, disparaît du jour au lendemain. Mais dans beaucoup d’autres pays, on assiste à une espèce de délitement progressif de la démocratie, soit parce que celle-ci a été réduite à un simple scrutin électoral, soit parce que le populisme a été extrêmement dominant. L’Inde, soit la plus grande démocratie au monde, passe par une phase populiste et par une phase islamophobe aussi, qui exclut plus de 200 millions de musulmans de toute fonction publique. En Turquie ou en Russie, ça ne va pas beaucoup mieux. Mais on voit aussi le populisme qui commence à s’installer également dans plusieurs pays occidentaux. Et l’installation du populisme est généralement un symptôme d’une maladie de la démocratie. Cette dernière peut difficilement prospérer dans l’entrechoc de partis qui seraient populistes.
Vous faites allusion aux États-Unis où un président sortant, Donald Trump, a vigoureusement contesté sa défaite dans les urnes ?
Exactement. Que le populisme arrive dans le pays qui est la mère des démocraties est révélateur. Voir un président remettre en cause le résultat de la présidentielle depuis la Maison Blanche et appeler ses partisans à aller occuper le Parlement de son pays n’est pas un signe extrêmement rassurant sur la santé de la démocratie, même en Occident. D’autant plus qu’une partie des électeurs risque bien de le porter de nouveau au pouvoir, faisant fi de ces multiples problèmes, notamment de nature judiciaire.
[…] Un chapitre de votre livre s’intitule « Le nucléaire en embuscade ». À quel niveau situez-vous la menace d’un conflit nucléaire, que l’on croyait derrière nous depuis la fin de la guerre froide?
Je pense que cette menace est de retour. Quand j’étais plus jeune, je donnais des cours à Sciences-Po sur le tabou nucléaire qui s’était installé. Sur le fait qu’il ne fallait pas l’utiliser, ce qui n’a pas été fait depuis Hiroshima et Nagasaki. Sur le fait qu’il ne fallait même pas en parler ni en faire la menace. Or aujourd’hui, l’ancien président russe Dmitri Medvedev affirme que Moscou aurait recours à l’arme nucléaire si l’Ukraine prenait le contrôle de « territoires russes ». Un ministre israélien a lui aussi menacé de bombarder la bande de Gaza. En 1995, au moment du renouvellement infini du traité de non-prolifération nucléaire, le club nucléaire ne comptait que cinq membres officiels – les États-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. Depuis il a admis, contraint et forcé, quatre pays qui n’ont pas signé cet accord et qui sont devenus des puissances nucléaires, à savoir le Pakistan, l’Inde, Israël et la Corée du Nord. Aujourd’hui, même l’Iran est en train d’enrichir l’uranium à des niveaux indiquant des intentions ne tendant pas nécessairement vers l’usage civil. Il y a donc une multiplication de signes qui démontre que le tabou, s’il n’est pas entièrement tombé, est largement banalisé depuis quelques années et que certains pays peuvent désormais être tentés de se doter d’arsenaux nucléaires.
France24, Reflux démocratique, menace nucléaire : Ghassan Salamé dresse le constat d’un monde en fragmentation
Ancien ministre au Liban, ex-diplomate de l’ONU et essayiste, Ghassan Salamé a consacré plusieurs décennies de sa longue carrière à l’étude de l’état du monde et des crises internationales. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, il a accordé un long entretien à France 24. Ce deuxième volet est consacré au rôle de l’ONU et du Conseil de sécurité alors que les conflits se multiplient, au recul croissant de la démocratie dans le monde et à la menace d’un conflit nucléaire.
L’association Boudmo ! lance une opération de vente d’images pour soutenir les Ukrainiens de la région de Tchernobyl.
Une vingtaine d’artistes a séjourné du côté de la zone interdite dans le cadre des résidences de Tchernobserv entre 2007 et 2019. La majorité a produit des images, dessinées, photographiques ou filmiques. Si Emmanuel Lepage a vendu deux planches originales de son album Un Printemps à Tchernobyl dès 2022 pour aider à financer les actions de Boudmo ! en Ukraine, les autres étaient prêts à participer aussi. Ont notamment répondu présents : Patricia Le Calvez, Cécile Balme, Emmanuel Smague, Arnaud Gautron et les membres d’honneur de l’association, Emmanuel Lepage et Jean Gaumy. En complément des concerts, l’association propose donc cette année de vendre des tirages d’oeuvres, certaines signées et numérotées. Cette opération commence en avril.
Pour mémoire, Boudmo ! a collecté en moyenne 1 000 euros par mois depuis le début de l’invasion russe : 22 000 euros ont été envoyés en Ukraine, avec un taux de reversion de 92% en 2023. L’association s’efforce de dépenser le moins d’argent possible dans l’organisation des collectes. Pour mémoire, la pension d’une personne âgée en Ukraine est de l’ordre de 100 euros par mois. Autant dire que le moindre don est significatif.
Toutes les informations sont disponibles sur le site boudmo.fr
[…] Un séisme sous-marin de magnitude 6,0 selon l’agence météorologique japonaise (JMA) s’est produit jeudi au large des côtes du département de Fukushima, dans le nord-est du Japon, sans déclencher d’alerte au tsunami. Les médias locaux n’ont pas signalé de dommages ou victimes dans l’immédiat. Ce séisme, qui a aussi été ressenti à Tokyo, est survenu au lendemain d’un très violent tremblement de terre près de Taïwan qui a fait neuf morts et plus de 1000 blessés dans l’île, ainsi que de nombreux dégâts matériels. […]
Le Figaro, Un séisme de magnitude 6 secoue le nord-est du Japon
Mercredi 3/4, 21h25
La farandole du jus.
Il y a quelques années, les découvertes de la mission Gaïa avaient défrayé la chronique. Dans un article scientifique déposé sur Arxiv, un groupe de chercheurs espagnols et anglais avaient en effet annoncé la détection d’un puissant vent de matière noire qui traverse notre système solaire.
[…] Aujourd’hui, c’est avéré. Le professeur Underwater et son équipe viennent de confirmer la détection d’un nouveau vent de matière noire, en provenance de η Piscium (lire « etha Pichium »), l’étoile la plus brillante de la constellation des Poissons. Et ce courant est lui aussi très rapide, il se déplacerait à près de 500 km/s, c’est-à-dire environ 1 500 fois plus vite qu’un avion de ligne. Une vitesse colossale, quand on songe au fait que l’engin le plus rapide envoyé par l’Humanité est la sonde Parker, qui le 29 avril 2021 a plongé vers notre Soleil à une vitesse de près de 140 km/s.
[…] Ce vent serait-il exploitable pour produire de l’énergie ?
Principale difficulté, la matière noire interagit faiblement avec la matière plus ordinaire, notamment du fait de sa très faible densité : les chercheurs indiquent que la densité moyenne de matière noire serait 0,5 GeV/cm3 (lire giga-electron-volt par centimètre-cube), soit moins du dix-millième de milliardième de milliardième de la densité de l’air. En revanche, le vent de matière de noire se déplace beaucoup plus vite, et nous savons que la puissance d’une éolienne augmente avec la vitesse du vent élevée au cube.
Illustrons par un calcul. Les éoliennes du parc off-shore de Saint-Brieuc ont un rotor de 167 m de diamètre. Avec un vent de 10 m/s, elles peuvent délivrer une puissance de l’ordre de 8 MW. Pour une éolienne à matière noire de même puissance, avec un vent de matière noire à 500 km/s, il faudrait un rotor de 350 km de diamètre, soit un dixième du diamètre de la Lune.
Cela ne fait pas peur à la startup, qui, pour son éolienne April Wind, envisage des pales extrêmement fines en nanotubes de carbone. Ou son hydrolienne. « Nous avons beaucoup débattu pour savoir comment l’appeler. Nous nous sommes dits qu’une hydrolienne dans l’espace, ça ne ferait pas crédible. Nous avons donc opté pour le terme éolienne », nous dit Lawrence Achab, le fondateur de la startup. « Ce que nous craignons le plus, c’est un très gros corps de matière noire qui se déplacerait silencieusement au fin fond de l’espace. Les chercheurs l’ont baptisé les Dents de la mer Noire, je dois avouer que c’est un peu effrayant. » Nous le croyons sans peine.
Révolution Energétique, Une éolienne dans l’espace pour produire de l’énergie grâce à l’ouragan de matière noire ? [poisson d’avril]
Quatorze kilomètres carrés de « ferme solaire » détruits au Texas par une tempête de grêle, le 16 mars dernier : les panneaux photovoltaïques qui s’étalent à perte de vue sur la plaine sont hors service, troués de partout. Et il y en a des millions. Les autorités du comté de Fort Bend ont aussitôt été interpellées par les habitants qui craignaient de voir l’eau locale contaminée par les composantes des panneaux de Fighting Jays Solar Farm, dont on ne savait pas s’ils étaient en silicone comme leurs cousins domestiques, ou en tellurure de cadmium, une substance toxique dangereuse pour les reins, le cœur, la peau et les poumons. Avec sa capacité nominale de 350 MW, supposée alimenter 60.000 foyers en électricité dite « propre » (quand il fait beau), Fighting Jays appartient à Copenhagen Infrastructure Partners (CIP), société d’origine danoise, et à la société américaine AP Solar Holdings. Leur plus grand cauchemar désormais risque d’être celui des primes d’assurance, car si le sinistre est « couvert », selon leur porte-parole, ce type de dégâts a déjà frappé une exploitation photovoltaïque dans le Nebraska il y a moins d’un an.
[…] Pour Ramamoorthy Ramesh, professeur de physique à l’université de Rice et spécialiste des panneaux solaires, le risque est faible : il a expliqué qu’il était possible de cabosser les panneaux mais que les couches de protection sont multiples. A quoi The New American répond : « Les photos des panneaux endommagés montrent bien plus que des creux, on y voit de vrais trous. » Ramesh, de son côté, se veut dans tous les cas rassurant : le tellurure de cadmium « ne se dissout pas dans l’eau » et ne risque pas de se retrouver dans les nappes phréatiques. Même son de cloche chez les équipes de sécurité de Fort Bend qui se sont rendues sur le site et affirment que tout va bien. Mais les analyses continuent.
[…] Est-il raisonnable de continuer d’installer des panneaux solaires industriels si vulnérables – ou d’espérer attirer les investisseurs. On se pose désormais la question de savoir s’il ne faut pas mettre en place une surveillance météorologique spécifique permettant de mettre les panneaux « à l’abri » en cas de risque de grêle. Une autre solution consisterait à utiliser des revêtements plus résistants. Et sans doute plus chers encore.
Les centrales nucléaires françaises sont capables de supporter le poids d’un avion qui tombe du ciel (car oui, ça aussi, on l’a prévu). Et de produire de l’électricité même de nuit, en l’absence de vent ou de soleil. Mais c’est le photovoltaïque qui prétend au titre de l’innovation !
Reinformation, Une nouvelle ferme photovoltaïque détruite par la grêle au Texas
[…] Le 11 septembre [2001] a bien évidement soulevé la question de la chute accidentelle ou volontaire d’un avion sur une centrale nucléaire. Des mesures ont été prises sur la structure même des réacteurs mais « vous ne saurez rien de ce sujet, précise Jêrome Joly, directeur de l’expertise nucléaire de défense à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Expliquer les mesures de sécurité prise contre un sabotage est une défaillance de sécurité ».
Même son de cloche du côté du gendarme du nucléaire, l’Autorité de Sureté nucléaire (ASN) : « La projection intentionnelle d’un avion commercial sur les réacteurs nucléaires a été examinée. La confidentialité qui s’attache à ces sujets ne permet pas de préciser davantage les scénarios pris en compte ni la nature des réponses apportées. »
Le réacteur français de troisième génération, l’EPR, a été dimensionné pour résister à la chute d’un avion de ligne ou d’un avion de chasse. Les réacteurs de deuxième génération ne sont, quant à eux, pas conçu pour faire face à un tel accident.
Toutefois, selon l’IRSN, leur comportement aurait été testé face à ce type de menace. Et avec succès. A moins que cette affirmation de l’opérateur EDF soit, d’abord et avant tout, un plaidoyer pro domo. […]
L’Usine Nouvelle, Ce que le 11 septembre a bouleversé dans le nucléaire
Mercredi 3/4, 21h20
Il y a du vent, le sable du Sahara croque sur les dents. Pacha va bien, encore au front. Il a une bonne voix. Il nous a offert des billets pour le concert de Vivienne Mort ; maman choisit des fleurs (elle veut des iris, je pense aux jonquilles). J’ai mal à la tête et des soucis de sommeil. Ça va.
Peter Sellers incarnant le Docteur Folamour dans le film de Stanley Kubrick du même nom. (Crédit : distribué par Columbia Pictures, domaine public)
Avec la centralité donnée au réchauffement climatique au sein de la lutte environnementale, la critique du nucléaire est tombée en désuétude. De son côté, la classe capitaliste s’est engouffrée dans la brèche, parvenant à opérer un retournement spectaculaire : repeindre en vert une menace existentielle à l’origine même du mouvement écologiste dans les années 1960, aujourd’hui englué dans l’échec. L’engouement délirant d’Emmanuel Macron pour le nucléaire cache en réalité un agenda conservateur : replier l’écologie sur la controverse technologique pour ne pas avoir à changer la société.
[…] « Vous voulez dire que les gens pourraient réussir à vivre dans ces mines pendant cent ans ? – Ce ne serait pas difficile, Mein Führer ! pardon, Monsieur le président. Les réacteurs nucléaires pourraient nous fournir de l’électricité indéfiniment ». Ainsi s’exprime le Docteur Folamour à la fin du film de Stanley Kubrick («Docteur Folamour»), alors qu’une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l’URSS déclenchée accidentellement rend la planète inhabitable.
Dans la satire glaçante de Stanley Kubrick, l’énergie nucléaire apparaît comme une solution à la destruction qu’elle a elle-même engendrée, comme si elle appelait une réaction en chaîne politique infinie. Mais également comme une ressource surnaturelle, disponible même après l’apocalypse. Une énergie « déterrestrée », débarrassée de toute limite : infrastructures, mains d’œuvre, jugement dernier. Comme l’écrit Ange Pottin dans un essai récent, « l’imaginaire [du nucléaire] est avant tout marqué par l’idée trompeuse et enivrante d’une indépendance vis-à-vis de tout ancrage terrestre » et d’une « disponibilité immédiate ». Tout le récit autour de la «souveraineté énergétique » et de la « croissance verte » dont se réclame la relance du nucléaire en France se fonde sur cette représentation frauduleuse. Si le nucléaire est aujourd’hui considéré comme une ressource écologique, c’est parce qu’il représente une abondance énergétique infinie, présentée comme dénuée d’empreinte matérielle.
[…] Mais le nucléaire fait aussi l’objet d’une invisibilisation sociale, politique et historique. Qui sait par exemple que 80% de la maintenance des installations nucléaires est aujourd’hui sous-traitée et le travail intérimaire récurrent ? Qui voit les nomades précaires du nucléaire, cahotant de caravane en caravane, touchant des salaires misérables pour un labeur rendu de plus en plus difficile par la course au profit ? En général, leur mission consiste à prendre des doses de radioactivité lors des opérations de maintenance, au détriment de leur santé.
[…] Si elle invisibilise les conditions de travail de sa main-d’œuvre, la filière nucléaire dissimule aussi les assises politiques de ses chaînes d’approvisionnement, qui reposent pour partie sur les réseaux françafricains noués au siècle dernier, comme au Niger. L’autre partie repose sur une entente avec une autre puissance impérialiste, puisque près de la moitié de l’uranim naturel consommé par la France transite par la Russie, sous le contrôle de Rosatom, depuis deux pays sous son emprise : le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Qui sait d’ailleurs que la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en plein conflit ukrainien, en 2022 ? En réalité, la disponibilité du combustible nécessaire au fonctionnement du capitalisme fissile repose sur les mêmes magouilles coloniales que celles menées par le capitalisme fossile.
[…] Si la classe capitaliste française raffole tant du nucléaire, c’est d’abord parce qu’il y a des capitaux à préserver : ceux de la filière. C’est ensuite parce qu’elle considère l’énergie électrique comme un marché d’avenir, tant qu’on reste dans le paradigme de la croissance qui sécurise politiquement l’accumulation capitaliste. L’électrification de la société s’annonce en effet comme le grand projet industriel des capitalistes au 21e siècle (tout en laissant l’industrie fossile prospérer jusqu’au bout) et les énergies renouvelables jugées insuffisamment pilotables pour satisfaire les besoins anarchiques d’une économie de marché. Mais c’est surtout parce que le nucléaire, en tant qu’énergie relativement décarbonée et plus encore déterrestrée, permet de rendre le techno-solutionnisme et la « transition énergétique » hégémoniques dans l’agenda de la crise écologique, c’est-à-dire de résoudre par le statu quo les nouvelles contradictions du capitalisme.
On peut récapituler cette contradiction comme suit : le capitalisme a besoin d’accumuler toujours plus de marchandises et toujours plus vite afin de rentabiliser le capital, condition sine qua non de son existence (et du statut social de la classe capitaliste). L’effondrement progressif de la biosphère sous l’effet des activités humaines appelle au contraire à réduire drastiquement l’empreinte matérielle de l’humanité, donc à l’effondrement de l’empire de la marchandise (et des capitalistes). Or la fable techno-solutionniste permet d’éluder complètement cette contradiction, en stipulant que l’empreinte matérielle n’est qu’une affaire de bonne ou de mauvaise technique. Dans cette assertion, une autre invisibilisation a lieu : celle du mode de production.
[…] Cette renaissance idéologique du nucléaire marque l’échec le plus spectaculaire des écologistes de métier. Il faut se souvenir que François Hollande, dans un contexte de développement économique des énergies renouvelables, avait fixé une trajectoire de baisse substantielle de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, avec la fermeture de plusieurs réacteurs à la clé. Le retournement est donc total. Comment expliquer cette déconfiture ?
Sans conteste, la mémoire de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) est moins vive. Évidemment, le lobby industriel dispose de moyens démesurés pour imposer sa volonté, surtout quand il se mêle au complexe militaire. Certes, quelques journalistes à la botte des industriels ont complètement pollué le débat public ; de même que les hordes de trolls numériques qui débarquent à la moindre alerte google sur leur mot-clé préféré (coucou). Mais les raisons de cette défaite sont également à rechercher dans le camp des antinucléaires.
D’abord, l’attention exclusive portée sur le climat a fait perdre de vue le caractère multiple du fait écologique, réduit à un simple enjeu de décarbonation. Dans cette focale déformante, en faisant des énergies renouvelables la réponse à tous les problèmes, les ONG ont elles-mêmes contribué activement à l’hégémonie du techno-solutionnisme sur le terrain politique. Elles se sont ainsi enfermées dans un débat d’experts complètement dépolitisant, pour lequel elles n’ont pas les armes suffisantes face aux lobbies industriels et leurs batteries d’ingénieurs enrégimentés, emmenés par un porte-parole d’ailleurs nettement plus efficace que tout ce qui se fait dans le métier associatif, Jean-Marc Jancovici.
[…] Enfin, même les ONG prétendument « radicales » se sont passablement assagies ces dernières années. Autrefois prescriptrice sur le sujet, Greenpeace n’a plus déstabilisé le fonctionnement de la filière nucléaire depuis bien longtemps. Moins consensuelle, la lutte antinucléaire apparaît moins rentable.
[…] Il fut un temps où la menace d’un hiver nucléaire figurait la grande peur de toutes les forces progressistes de la planète. Pour la simple raison que la prolifération nucléaire commencée au milieu du siècle dernier contenait l’anéantissement, possible à tout moment, de toute l’humanité. Or les antinucléaires pâtissent aujourd’hui d’avoir délaissé complètement la dimension militaire de l’énergie nucléaire, pourtant au cœur des luttes environnementales dans les années 1960-1970 – qui étaient à l’époque également des luttes pour la paix. Rappelons que le nucléaire civil n’a jamais été qu’un sous-produit du nucléaire militaire ; le capitalisme fissile est d’abord un capitalisme belliqueux. Mais à mesure que les ONG se sont embourgeoisées dans la démocratie libérale, elles ont délaissé la dimension anti-impérialiste de leur combat originel. Pourtant, le risque est toujours là. Et plus que jamais compte tenu du trouble géopolitique que l’effondrement progressif de la biosphère fait peser sur les systèmes de production et la diplomatie internationale. Mais par un jeu de dupes dont seule la fausse conscience capitaliste est capable, la classe dominante tente de troquer la possibilité d’un anéantissement atomique contre la perspective d’un effondrement climatique.
Bien sûr, le nucléaire a quelque chose d’envoûtant. J’en ai moi-même fait l’expérience quand j’ai pu visiter l’EPR de Flamanville en construction, à l’invitation d’EDF, il y a quelques années. Jamais je n’avais ressenti aussi profondément la force du génie industriel que devant cet entrelacs monumental de pièces usinées, destinées à maîtriser la réaction en chaîne de la matière. Mais il s’agissait d’une fascination anxieuse : la peur était bien là, tangible. La respiration change.
À la fin du film Oppenheimer (2023) de Christopher Nolan, le responsable du « Manhattan Project », qui mettra sur pied la bombe à hydrogène avant l’Allemagne nazie, tient une conversation soucieuse avec Einstein – dont la théorie de la relativité a permis l’essor du nucléaire. Ils parlent réaction en chaîne. Non pas de la réaction en chaîne atomique, mais de la réaction en chaîne politique : celle de la course aux équipements nucléaires qui serait déclenchée en cas du succès effectif de la bombe H. « Je crois que c’est fait », avoue Oppenheimer, suscitant l’épouvante d’Einstein. Car si la seconde guerre mondiale est gagnée, dans quel nouveau monde se déroulera la paix ? Aujourd’hui, une nouvelle étape de cette réaction en chaîne est franchie : celle où nous avons cessé de craindre le nucléaire.
Frustration, Clément Sénéchal, Nucléaire : l’opium des capitalistes – Chroniques de l’écologie bourgeoise
Le président russe, Vladimir Poutine, a signé un décret établissant la campagne de conscription de printemps, appelant 150 000 citoyens au service militaire obligatoire, selon un document publié dimanche sur le site Internet du Kremlin. « Je décrète procéder à la conscription des citoyens russes âgés de 18 à 30 ans, non réservistes et éligibles à la conscription, entre le 1er avril et le 15 juillet 2024, à hauteur de 150 000 personnes », dit le décret.
[…] En 2023, la campagne de conscription militaire de printemps avait concerné quelque 147 000 hommes, et celle d’automne avait vu 130 000 conscrits rejoindre l’armée, selon le ministère de la défense. L’été dernier, la Russie a adopté une loi repoussant, à partir du 1er janvier 2024, de 27 à 30 ans l’âge limite de la conscription.
[…] Le nouveau livre d’Annie Jacobsen, finaliste du prix Pulitzer, Nuclear War : A Scenario, est une lecture ultra-rapide destinée à remettre la menace nucléaire sur le radar de tous. Son fil narratif, comme le titre l’indique, est un scénario factuel (bien que heureusement fictif) qui montre comment un lancement nucléaire peut dégénérer en Troisième Guerre mondiale à une vitesse vertigineuse.
[…] Le public américain n’a pas beaucoup réfléchi aux armes nucléaires depuis la guerre froide. Nous avons aujourd’hui davantage de nations nucléaires, mais beaucoup moins d’armes dans l’arsenal mondial. Sommes-nous plus en sécurité maintenant ?
Eh bien, comme je le montre dans le livre, il ne faut qu’une seule arme pour déclencher une réaction en chaîne et libérer l’arsenal actuel, qui est déployé à l’avant dans des positions de lancement sur alerte et pourrait être tiré en aussi peu qu’une minute. —15 minutes pour les sous-marins. Il y a actuellement suffisamment d’armes dans ces positions pour provoquer un hiver nucléaire qui tuerait environ 5 milliards de personnes.
Y en a-t-il trop ? Absolument. Avons-nous progressé ? Le record absolu de 1986 était de 70 481 armes nucléaires. Il y en a aujourd’hui environ 12 500. Mais pour en revenir à votre point, il existe neuf nations dotées de l’arme nucléaire, et pas seulement deux ou trois superpuissances. Et cela présente de nombreuses inconnues qui créent un sérieux malaise et laissent place à une catastrophe.
Nous sommes donc peut-être moins en sécurité parce que nous ne savons pas vraiment comment certaines nations pourraient se comporter, notamment la Corée du Nord.
Absolument. Reporter et écrire ce livre a été une surprise après l’autre. Par exemple, jusqu’à ce que j’aie eu confirmation auprès d’experts nucléaires américains, je ne savais pas que la Corée du Nord n’annonçait aucun de ses essais de missiles, alors que les autres pays le faisaient. La Corée du Nord a lancé 100 missiles depuis janvier 2022. Après avoir lu mon livre, vous réalisez ce qui arrive à l’appareil de commandement et de contrôle nucléaire américain dans les secondes et minutes qui suivent un lancement, vu par le système avancé de super satellites dont nous disposons. Vous pouvez désormais imaginer ce qui se passe dans ces centres de commandement.
[…] Les cauchemars nucléaires potentiels vont d’une détonation accidentelle à une frappe massive de « décapitation » en passant par quelqu’un utilisant une petite arme nucléaire sur le champ de bataille. Vous avez choisi le scénario le plus fou : la Corée du Nord lance inexplicablement un missile à longue portée sur Washington, DC. Pourquoi celui-là ?
J’ai fait une série d’entretiens avec [le physicien] Richard Garwin, qui a maintenant 95 ans. Il est sans doute la personne la mieux informée sur les armes nucléaires de la planète, et il en sait probablement plus sur la politique à long terme de l’histoire parce qu’il avait 23 ans ou plus. 24 ans lorsqu’il a conçu la première bombe thermonucléaire.
Lors du test « Ivy Mike », il a explosé avec une puissance de 10,4 mégatonnes, soit environ 1 000 Hiroshima. Garwin m’a dit que sa plus grande peur était maintenant et avait toujours été la théorie du fou à laquelle vous faisiez référence. Il a utilisé l’expression française Après moi, le déluge – après moi, le déluge – en référence à cette idée selon laquelle un leader fou maniaque, égoïste et narcissique pourrait lancer une arme nucléaire pour des raisons que personne ne connaîtrait jamais.
Et pour contre-attaquer la Corée du Nord, comme dans votre scénario, les États-Unis devraient envoyer des missiles au-dessus de la Russie, qui dispose d’un système d’alerte précoce très peu fiable.
C’est exact. Apprendre les limites technologiques de certains systèmes russes était tout aussi terrifiant que n’importe quelle partie du reportage sur ce livre.
[…] C’est presque comme si vous vouliez tendre la main aux Russes et leur dire : écoutez, prenez simplement notre technologie pour ne pas vous lancer dans une fausse alerte, mais les États-Unis ne feraient jamais cela.
Il y a eu de nombreuses occasions de dialoguer avec les Russes : Poutine a demandé à rejoindre l’OTAN sous l’administration Clinton. Il faut vraiment s’appuyer sur ses dirigeants pour qu’ils pensent à communiquer plutôt qu’à brandir des sabres, car j’espère que mon livre démontre avec des détails épouvantables à quel point une guerre nucléaire serait horrible. Et nous savons grâce aux jeux de guerre du Proud Prophet que peu importe comment ils commencent, ils se terminent par une apocalypse nucléaire.
Pour rappel, Proud Prophet était une série classifiée de jeux de guerre ordonnés par le président Ronald Reagan en 1983. Les planificateurs civils et militaires se sont réunis pendant deux semaines pour examiner des scénarios susceptibles de déclencher une guerre nucléaire et voir comment ils se déroulaient.
Le fait que Proud Prophet ait été déclassifié est intéressant. Les jeux de guerre nucléaire comptent parmi les secrets les plus jalousement gardés du gouvernement. J’ai imprimé une copie de ce à quoi ressemblent quelques pages du jeu de guerre déclassifié : 95 % sont expurgés. Il s’agit littéralement de quelques en-têtes et de quelques chiffres.
Mais quand quelque chose comme ça est déclassifié, cela devient très précieux pour les gens. Une personne comme Paul Bracken – un professeur civil à Yale qui a participé à Proud Prophet – peut désormais en parler en termes généraux. Il a écrit dans son propre livre que tout le monde était parti très déprimé, car peu importe comment commence le scénario nucléaire – que l’OTAN soit impliquée ou non, la Chine soit impliquée ou non – il se termine toujours de la même manière, de la manière la plus terrible, parce que l’Amérique a une politique de « lancement sur avertissement ».
Nous n’attendons pas pour absorber un coup nucléaire. Une fois qu’un missile est en route et qu’il y a une confirmation secondaire du radar au sol, le président est invité à lancer une contre-attaque. Dans le livre — c’est le président qui pose cette question parce que cela a été évoqué lors de mes discussions avec des sources —, il dit : « Comment savons-nous qu’il s’agit d’une arme nucléaire ?
Et nous ne le savons pas.
C’est un fait. La réponse est : eh bien, cela pourrait être une arme biologique. Une autre réponse qu’on m’a donnée est que personne ne lance un missile balistique sur les États-Unis à moins de s’attendre à une contre-attaque. Alors maintenant, vous entrez dans le monde orwellien : c’est la dissuasion. La dissuasion tiendra. N’osez pas vous lancer sur nous, sinon ! Ce qui explique en partie pourquoi la contre-attaque est nécessaire, conformément à la doctrine de dissuasion. Il n’y a pas de place pour dire, eh bien, nous allons peut-être attendre et voir.
Une fois que vous avez rompu la dissuasion, tout le reste passe par la fenêtre.
Correct. L’une des citations les plus obsédantes du livre est celle du commandant adjoint du STRATCOM, le lieutenant-général Tom Bussiere. J’ai localisé une discussion non classifiée qu’il a eue avec des initiés, et la citation va dans le sens de : Lorsque la dissuasion échoue, tout s’effondre. En secondes, minutes et heures, pas en jours, semaines et mois.
Douze mille ans de civilisation éteints en quelques heures.
Le général Kehler ne parlait pas de manière hyperbolique en disant cela.
[…] Votre livre brise certains mythes courants, par exemple la croyance selon laquelle les États-Unis pourraient abattre un missile nucléaire en approche. Nous ne pouvons vraiment pas nous défendre contre les armes nucléaires, n’est-ce pas ?
Nous ne pouvons pas. C’est du pur fantasme. Lors des dernières incantations de vérification des faits, j’ai fait lire le livre par un lieutenant général qui dirigeait ces scénarios pour le NORAD. J’espérais presque que quelqu’un dirait, Annie, tu devrais retirer cette partie du livre, parce que nous avons un Dôme de Fer secret sur lequel tu ne peux pas faire de rapport. Non. La vérité est que les États-Unis comptent sur 44 missiles intercepteurs pour arrêter tout missile entrant. À elle seule, la Russie possède 1 674 ogives nucléaires en position « prêtes à être lancées ». De plus, selon les rapports du Congrès, les intercepteurs ne sont efficaces qu’à environ 50 pour cent.
Dans les meilleures circonstances.
Absolument, comme lorsque vous faites un test et que vous savez précisément où va se trouver le missile. C’est un test organisé. Les gens pensent donc que nous avons un bouclier de type Iron Dome. Et nous ne l’avons pas.
[…] [A un] un moment de votre scénario, votre secrétaire à la Défense prête serment en tant que président parce que le président et les autres personnes dans la ligne de succession sont morts ou absents, et il a ce moment d’humanité. La Russie a lancé tous ses ICBM contre nous, nous savons donc que nous sommes fichus. Et le nouveau type demande : pourquoi réagir maintenant si cela ne fait que tuer des millions de personnes supplémentaires ? Le commandant du STRATCOM dit : Non, nous le faisons. L’humanité est déjà condamnée, mais la Russie et les États-Unis continuent de lancer leurs armes jusqu’à ce qu’il n’en reste pratiquement plus. C’est absurde. Mais est-ce réaliste ?
C’est le cas si vous parlez aux sources avec lesquelles j’ai parlé. Un grand nombre de situations décisionnelles impliquant le secrétaire à la Défense sont issues de mes multiples discussions avec l’ancien secrétaire à la Défense Bill Perry, qui a beaucoup réfléchi à ce sujet et à ce que serait le processus de réflexion d’un individu. Le but d’inclure cette question était de démontrer comment la folie du MAD – destruction mutuelle assurée – prend le dessus. […]
[…] Il semble que les membres de la structure de commandement et de contrôle nucléaire aient répété ces scénarios à maintes reprises. Ils sont en pilote automatique dans une certaine mesure. Ce qui nous amène à la notion de « singes sur un tapis roulant » dont vous parlez plus tard dans le livre : nous avons élaboré ce plan, et nous allons le suivre, même s’il est complètement dingue.
Les singes sur le tapis roulant étaient un concept tellement brillant. Cela remonte à la guerre froide, lorsqu’il était utilisé comme métaphore pour désigner les gens qui suivaient servilement cette course aux armements nucléaires.
Mais l’anecdote actuelle que j’ai trouvée est encore plus intéressante. Il s’agissait d’une expérience scientifique qui n’avait rien à voir avec la métaphore originale mais qui représentait littéralement des singes sur un tapis roulant. Les chercheurs étudiaient la bipédie : ils ont mis les humains sur le tapis roulant et ils ont mis les singes sur le tapis roulant. De manière anecdotique, l’un des scientifiques a déclaré, et je paraphrase, que certains singes en avaient assez de marcher vers nulle part et sont descendus du tapis roulant.
Je pensais, mon Dieu, que les singes sont plus intelligents que les humains en matière de destruction mutuelle assurée.
Bulletin of the Atomic Sceintists, Une interview avec Annie Jacobsen, auteur de « Nuclear War : A Scenario », traduction automatique
Lundi 1/4, 22h50
Irpin me manque, dit Olga.
Le Monde, Live - Une voiture criblée de balles pendant l’occupation russe, à Iprin, dans la région de [Kyiv], en Ukraine, le 1 avril 2024. Deux ans après le retrait des forces la ville se reconstruit et les traces de la guerre sont de moins en moins visibles.
Lundi 1/4, 13h10
Tcherno.
Il y a 2 ans, jour pour jour, le 1er avril 2022 ! Les forces armées de la Fédération de Russie quittent les villages ukrainiens voisins de la Zone d’exclusion de Tchernobyl (aidés par l’association depuis 1993 !) qu’ils occupaient depuis fin février.
L’un des plus grands hiboux d’Ukraine a été repéré par le personnel de la Réserve il y a quelques années dans la tour de refroidissement inachevée du 3ème étage, censée refroidir les 5ème et 6ème unités de puissance de la centrale nucléaire de Tchernobyl. La structure est immense : le diamètre de la base est de 126 mètres, et la hauteur, une fois achevée, atteindrait 150 m. […]
Réserve écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction automatique
L’assèchement du bassin de refroidissement de la centrale nucléaire de Tchernobyl a entraîné la disparition presque totale des complexes naturels aquatiques et humides. De nouveaux types de végétation sont apparus. Deux types principaux d’habitats peuvent être distingués dans la structure des zones terrestres nouvellement formées : les hautes terres, qui sont des plages de sable coquillier avec un régime hydraulique insatisfaisant et une couverture végétale clairsemée ; les basses terres avec un régime d’humidité du sol favorable et un substrat plus nutritif, où se forme une couverture végétale de graminées et d’arbustes. Les spécialistes de la réserve de Chornobyl mènent des études radioécologiques et radiobiologiques sur le territoire de la zone d’exclusion. En outre, après la destruction [du barrage] de Kakhovka l’année dernière [sur le Dnipro], il est devenu nécessaire d’évaluer les zones de restauration de la végétation dans les zones drainées du réservoir. À cette fin, le bassin de refroidissement de la centrale nucléaire de Tchernobyl est utilisé comme modèle de recherche par les scientifiques de l’Académie nationale des sciences.
Réserve écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction Deepl
Lundi 1/4, 12h55
Le Monde, Live - Un garçon s’accroche au canon d’un char, dans le cadre d’une exposition d’équipements militaires russes détruits, à [Kyiv], en Ukraine, le dimanche 31 mars 2024. (AP Photo/Vadim Ghirda)