Nous préparions un voyage en Ukraine, trois semaines en avril 2022, quelques français de retour dans la zone de Tchernobyl. L’armée russe campait par là. Nous échangions avec Olga pour préparer ce voyage, nous parlons désormais de la guerre.
Soleil aujourd’hui. Un petit avion passe. Olga se tend. « Ça va, je suis seulement à l’écoute. Le stress, c’est seulement si l’avion descend trop bas ».
Vendredi 31/5, 13h00
75 autres prisonniers ukrainiens ont été ramenés en Ukraine de la captivité russe, a déclaré le président Volodymyr Zelensky le 31 mai. Cela comprend du personnel militaire des Forces armées et de la Garde nationale, des gardes-frontières et quatre civils. Les anciens prisonniers ont été échangés contre 75 soldats russes, rapporte RIA Novosti, citant le ministère de la Défense du pays.
[…] Le dernier échange de prisonniers signalé a eu lieu le 8 février, avec le retour de 100 prisonniers de guerre ukrainiens de captivité russe.
The Kyiv Independent, 75 prisonniers ukrainiens ramenés de captivité russe [31 mai], traduction automatique
Dans le même temps, Le Monde publie un article qui fait état d’un blocage des échanges.
Des soldats russes capturés font la queue vers une salle à manger du centre de détention des prisonniers de guerre dans la région ukrainienne de Lviv, le jeudi 25 avril 2024. AP a visité le centre en tant que membre d'un petit groupe de journalistes à condition que son emplacement exact ne soit pas divulgué. (Photo AP/Evgeniy Maloletka)
[…] Le processus d’échange de prisonniers de guerre entre l’Ukraine et la Russie, qui concerne des milliers de soldats des deux côtés, est au point mort. Le 29 mai, la commissaire aux droits de l’homme de la Fédération de Russie, Tatiana Moskalkova, a révélé que les échanges sont « suspendus depuis plusieurs mois ». S’exprimant lors d’une réunion du comité de la Douma d’Etat sur le développement de la société civile, elle a fait porter la responsabilité du blocage à l’Ukraine, qui aurait, selon elle, formulé des « demandes farfelues », sans donner davantage de détails.
[…] Une source indépendante non ukrainienne ayant connaissance du dossier confirme au Monde que la partie russe « bloque la commission indépendante chargée d’identifier les blessés graves et les malades à rapatrier. Par ailleurs, aucune visite de prisonnier de guerre ukrainien n’a été autorisée depuis au moins dix mois. Ces derniers sont dispersés dans le système carcéral russe et mêlés aux droit-commun, ce qui est une violation flagrante de la convention de Genève ».
[…] Kiev joue la carte de la transparence en regroupant les prisonniers de guerre russes dans deux prisons dans l’ouest du pays, auxquelles le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a régulièrement accès. Le 29 mai, un troisième camp récemment aménagé « pour faire face à l’afflux de prisonniers russes » a été présenté aux médias, ce qui paraît également être la conséquence du blocage des échanges. […]
Le Monde, La Russie et l’Ukraine ont suspendu les échanges de prisonniers de guerre
Vendredi 31/5, 12h50
Kertch. Les ferries qui assurent une partie du transit en parallèle du pont de Kertch visés par des frappes ukrainiennes.
L’état-major général ukrainien a publié des images satellite de ce qu’il dit être une frappe du système de missiles tactiques de l’armée (ATACMS) fourni par les États-Unis contre des ferries russes à Kertch. Cette ville abrite le pont reliant la Crimée au continent russe et qui a déjà été pris pour cible à plusieurs reprises . Les ferries ont joué un rôle essentiel dans le transport des troupes et du matériel russes vers les lignes de front, notamment lors des interruptions de la circulation sur le pont.
[…] Le pont est vital pour le flux de logistique et de matériel militaire entre la Russie continentale et la Crimée, d’où ils approvisionnent les forces russes combattant dans le sud de l’Ukraine. […] Le mettre hors service obligerait la Russie à transporter des fournitures militaires par route à travers le sud de l’Ukraine occupée ou par ferry, même si ce dernier est désormais également clairement visé. […]
The War Zone, les allégations tournent autour d’une frappe de missile sur les ferries de Kertch, traduction automatique
Vendredi 31/5, 12h25
Finir par dire oui.
[…] L’Allemagne autorise l’Ukraine à utiliser des armes allemandes contre des cibles militaires en Russie pour se défendre des attaques lancées par Moscou notamment dans la région de Kharkiv, a annoncé vendredi le porte-parole du chancelier Olaf Scholz. «L’Ukraine a le droit, garanti par la législation internationale, de se défendre contre ces attaques. Pour ce faire, elle peut également utiliser les armes fournies à cet effet», «y compris celles que nous avons livrées», a déclaré Steffen Hebestreit dans un communiqué.
La veille, Joe Biden a également donné son feu vert pour que l’Ukraine frappe sous certaines conditions des cibles sur le sol russe, dans la région de Kharkiv, a indiqué un responsable américain. «Le président a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, de manière à riposter lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer», a affirmé cette source. Ce responsable, qui a requis l’anonymat, a toutefois ajouté que les États-Unis continuaient à s’opposer à des frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe. «Notre position d’interdiction de l’utilisation d’ATACMS ou de frappes en profondeur à l’intérieur de la Russie n’a pas changé», a-t-il dit. […]
Le Figaro, Guerre en Ukraine: après les États-Unis et la France, l’Allemagne autorise Kiev à frapper la Russie sur son territoire
[…] Le président américain Joe Biden aurait approuvé un changement de politique qui permettrait à l’Ukraine d’utiliser des armes fournies par les États-Unis, notamment des roquettes GMLRS – mais pas des missiles ATACMS à plus longue portée – pour frapper sur le territoire russe, près de la frontière avec l’oblast de Kharkiv.
Des responsables américains et des personnes familiarisées avec cette politique ont déclaré aux médias occidentaux le 30 mai que l’administration Biden avait discrètement autorisé l’Ukraine à utiliser des armes fournies par les États-Unis à des « fins de contre-feu » contre les forces russes menant des assauts dans le nord de l’oblast de Kharkiv. Un responsable américain anonyme a précisé que l’administration Biden n’avait pas modifié sa politique interdisant à l’Ukraine d’utiliser des armes fournies par les États-Unis pour mener des frappes à longue portée, telles que l’ATACMS, ailleurs en Russie. Plusieurs conseillers de Biden ont déclaré au New York Times (NYT) dans un article publié le 29 mai qu’un renversement limité de la politique américaine restreignant les grèves en Russie était « inévitable » et ont évalué à juste titre que ce renversement de politique s’accompagnerait probablement de restrictions sur la manière dont l’Ukraine pourrait utiliser des armes fournies par les États-Unis contre des cibles et des forces militaires situées juste à l’intérieur des frontières russes et activement impliquées dans des attaques et des frappes contre l’Ukraine. […]
[…] Les responsables français pourraient bientôt annoncer que la France envoie des formateurs militaires en Ukraine.
Reuters a rapporté le 30 mai que trois sources diplomatiques non précisées ont déclaré que la France pourrait annoncer cette mesure lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky en France le 6 juin. Deux diplomates auraient déclaré que la France enverrait un nombre limité de personnels en Ukraine pour évaluer la situation avant d’envoyer plusieurs centaines de formateurs, selon la proposition actuelle. Les sources diplomatiques de Reuters ont ajouté que le personnel français offrirait une formation axée sur le déminage et l’entretien des équipements occidentaux et que la France envisageait également de financer, d’armer et de former une nouvelle brigade mécanisée ukrainienne. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 30 mai, traduction automatique
Vendredi 31/5, 12h20
Lu aujourd’hui.
Le physicien américain Robert OPPENHEIMER, Directeur scientifique du Projet Manhattan et le Général Leslie GROVE, Directeur militaire du Projet Manhattan, dans le désert Jornada del Muerto près de Alamogordo au Nouveau-Mexique, après l'explosion de la première bombe de l'histoire au plutonium (Trinity). KEYSTONE-FRANCE
Récompensé par plusieurs Oscars en mars 2024, le film Oppenheimer, de Christopher Nolan, a remis sur le devant de la scène l’histoire du projet Manhattan. Le 16 juillet 1945, l’équipe de J. Robert Oppenheimer mène à bien le confidentiel essai Trinity, développé dans les laboratoires de Los Alamos. A 5 h 29, une bombe atomique explose à White Sands, à 300 kilomètres au sud de Los Alamos, dans une région du Nouveau-Mexique dépeinte par les autorités comme isolée et inhabitée.
La réalité est tout autre. Des milliers de personnes, majoritairement hispaniques et amérindiennes, ont été affectées par les cendres et les particules radioactives. Soixante-dix-neuf ans plus tard, ceux qu’on nomme les « downwinders » n’ont toujours pas été reconnus comme victimes ni éligibles à une compensation financière. Mais cela pourrait être sur le point de changer.
Le 7 juin, la loi sur l’indemnisation de l’exposition aux radiations (RECA), adoptée en 1990, qui prévoyait jusqu’à présent une indemnisation des personnes exposées aux radiations issues des essais d’armes nucléaires et de l’exploitation minière de l’uranium, pourrait être reconduite et surtout étendue, pour la première fois, aux downwinders du Nouveau-Mexique, mais aussi de l’Idaho, du Montana, du Colorado, de l’île de Guam et inclure également de nouvelles zones du Nevada, de l’Utah et de l’Arizona. Des régions qui avaient été mystérieusement exclues de la première version de la loi.
C’est peu dire que Tina Cordova attend ce moment avec impatience. Fondatrice en 2006 de l’association Tularosa Basin Downwinders Consortium, cette militante de 64 ans se bat pour réussir à mettre en lumière l’impact de l’explosion de la bombe de Trinity sur la santé mentale et physique des habitants de la région. Dans sa famille, le cancer a frappé avec la régularité d’un métronome.
[…] Jusqu’à présent, aucune étude officielle n’a prouvé le lien de causalité entre les radiations du test Trinity et les cancers. Le registre des tumeurs du Nouveau-Mexique n’a commencé la collecte partielle de données qu’en 1966. Qu’importe, Tina Cordova mène inlassablement sa propre enquête et estime avoir déjà récolté plus de mille témoignages de familles de victimes endettées par les frais médicaux et décimées par les maladies.
[…] Fascinée par la figure de Robert Oppenheimer, elle s’était ruée au cinéma le jour de la sortie du film de Christopher Nolan. Son verdict est sans appel : trop long, mais surtout mensonger. Elle déplore que les communautés autochtones et hispaniques aient été, de nouveau, totalement invisibilisées. « On ne voit pas les hommes qui ont construit les routes, les ponts, les installations. Ni les femmes qui nettoyaient les maisons et préparaient les repas. On ne les a même pas prévenus de l’explosion et on leur a menti, plus tard, en disant que c’était une explosion de munitions. Ils ont pourtant bien été témoins des cendres qui sont tombées du ciel pendant des jours, contaminant les citernes, les cultures, le bétail et eux-mêmes. C’est du pur racisme environnemental », dénonce-t-elle.
[…] « Oppenheimer, pour nous, ce n’est pas une fiction hollywoodienne, c’est notre réalité. C’est notre passé, notre présent et notre futur. C’est ce jour de 1945 qui continue de ruiner nos vies », conclut Tina Cordova en regardant son téléphone. L’écran indique un appel manqué de sa nièce de 24 ans. Un cancer lui a récemment été détecté.
Le Monde, L’espoir de justice des irradiés d’Oppenheimer : « A force, on ne se demande pas qui va avoir un cancer, mais quand ce sera notre tour »
Jeudi 30/5, 20h40
Le nucléaire, ma fille, eh bien, c’est à la fois une grande fierté et une belle merde : tout nous quoi. Mais tu as raison, il y a bien d’autres exemples de cette dualité.
Des tuyauteries, des moteurs, des pompes ou des matériels électriques ne sont pas ancrés dans les normes à la structure des bâtiments réacteurs. Le nombre, le diamètre ou l’implantation des chevilles ne sont pas conformes. Cela concerne les quatre réacteurs à Tricastin, et deux à Cruas (les réacteurs 1 et 2). Vingt autres réacteurs sont concernés partout en France. Soit au total, 26 réacteurs sur les 56 que compte la France. Ces défauts de fixation datent de leur construction. Des fragilités qui pourraient être problématiques en cas de séisme, souligne l’Autorité de Sureté Nucléaire.
Ces défauts sont corrigés progressivement par EDF depuis le début des contrôles en septembre 2021. C’est un incident de niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7. « Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement » note l’ASN dans sa note.
France Bleu, Des équipements importants mal fixés sur les centrales nucléaires de Cruas et Tricastin
« Et un, et deux… » Jean-Pierre Finot jette son filet. Petit, de forme conique, il présente à son extrémité un compteur et un collecteur grâce auxquels le sauveteur va pouvoir effectuer des prélèvements d’eau de mer. Le produit de la pêche du jour à bord de la vedette de la SNSM : quelques dizaines de gramme de groseilles de mer.
Si leur vocation est l’assistance aux personnes, les bénévoles de Gravelines-Grand-Fort-Philippe (Nord) mènent effectivement une autre mission depuis sept ans : la surveillance de ce plancton au large de la centrale nucléaire. Une collecte effectuée tous les jours au printemps. « Les groseilles de mer sont présentes, à peu près, entre le 15 et le 31 mai », explique Jean-Pierre Finot. « Après, ça disparaît. »
[…] Ces billes gélatineuses peuvent atteindre jusqu’à trois centimètres de diamètre. Présentes en trop grand nombre, cette taille est suffisante pour perturber le fonctionnement de la centrale qui puise de l’eau de mer pour son circuit de refroidissement. « Les groseilles pourraient venir colmater partiellement nos circuits de filtrations, souligne Matthieu Ruiz, c’est ce qui est arrivé dans les années 1980.«
France3, Les groseilles de mer sous surveillance, au large de la centrale nucléaire de Gravelines
[…] L’EPR Taishan 2 entré en service en Chine en 2019. L’an dernier, il a produit 12,8 térawattheures (TWh), battant son record de 2020. Logique, avec 1 660 mégawattheures de puissance, comme son jumeau Taishan 1, c’est le réacteur le plus puissant du monde. Et son facteur de charge, 88,6 % en 2023, fut très bon. L’EPR d’Olkiluoto, en Finlande, n’est pas loin avec 10,3 TWh.
L’EPR Flamanville 3 sera-t-il capable, ou non, de tenir sa promesse d’une telle production d’électricité bas carbone durant les soixante années à venir ? Nous le saurons… dans soixante ans. Gageons qu’en 2084, si ce réacteur produit d’ici là ce pour quoi il a été construit, les difficultés de son chantier auront l’allure de péripéties initiales.
[…] Rions un peu : il y a des fiascos utiles. Celui du chantier de Flamanville 3 a souligné que l’industrie lourde et les grands chantiers ne supportent pas les oukases politiques. […]
La Chine a ajouté 1 gigawatt à sa capacité de production d’énergie nucléaire, samedi 25 mai, en démarrant la quatrième et dernière unité du projet Fangchenggang, situé dans la région du Guangxi, au sud du pays. Avec ce réacteur supplémentaire, elle rivalise avec la France : 56 unités de production chacune.
Mais l’atome tricolore devrait être rapidement dépassé. C’est déjà le cas si l’on compte en térawattheure (TWh), en quantité d’énergie effectivement produite. Le jeune parc nucléaire chinois, avec ses seize nouveaux réacteurs entrés en service entre 2017 et 2021, affichait 435 TWh à la fin 2023, contre 361 TWh pour le parc français.
Seuls les États-Unis font mieux, avec 772 TWh, mais tirés de 93 réacteurs encore plus vieillissants et moins performants que leurs concurrents. À l’image de l’EPR numéro 2 de la centrale chinoise de Taishan (de conception française), qui a battu l’an dernier le record mondial de production d’électricité en une année avec 12, 884 TWh. […]
Ouest-France, La Chine a autant de réacteurs que la France et va vite dominer le nucléaire civil
Jeudi 30/5, 20h35
Iran.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) espérait débloquer le dossier nucléaire iranien après le récent voyage en Iran de son chef. Mais la mort du président Ebrahim Raïssi a suspendu les discussions, au moment même où «l’inquiétude s’accroît» quant aux intentions de la République islamique, souligne le directeur général de cette instance de l’ONU, dans un document confidentiel consulté lundi par l’AFP.
Rafael Grossi évoque ainsi «de nouvelles déclarations publiques en Iran sur les capacités techniques du pays à produire des armes nucléaires, et de possibles changements de la doctrine nucléaire».
Téhéran a toujours nié vouloir se doter de la bombe mais dispose désormais d’assez de matière pour en fabriquer trois, dans un contexte de conflit au Moyen-Orient. «La situation actuelle n’est pas satisfaisante. Nous sommes quasi dans une impasse (…) et cela doit changer», avait déclaré Rafael Grossi, espérant des avancées d’ici au Conseil des gouverneurs prévu la semaine prochaine au siège de Vienne, en Autriche.
[…] Dans ce contexte «sans précédent», le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne poussent pour une résolution condamnant cette escalade lors du Conseil des gouverneurs. Mais les États-Unis se montrent réticents, par peur d’envenimer les tensions géopolitiques actuelles au Moyen-Orient.
«Il est grand temps d’agir», réagit Kelsey Davenport, experte de l’Arms Control Association. Attendre ne fera «qu’exacerber les défis actuels» et envoyer «le signal que Téhéran peut bafouer ses obligations internationales en toute impunité», dit-elle. Selon cette spécialiste du dossier, les États-Unis devraient «mettre sur la table une offre» incluant un allègement des sanctions «pour désamorcer les tensions» et écarter «la menace d’un Iran doté de l’arme nucléaire».
Le Matin, L’Iran a de quoi fabriquer trois bombes nucléaires
Jeudi 30/5, 15h45
On est descendu au moulin. Olga y était venue avec Pacha l’année de notre mariage. Le meunier est mort maintenant. L’endroit est tranquille, à la fois beau et encore un peu banal. Se superpose l’idée de Pacha dans son trou parce qu’un humain de mauvaise qualité a décidé que l’Ukraine n’était pas un pays. La vie ordinaire est suspendue. Le travail est désormais du domaine du meurtre. Pacha envoie une photo de son repas à sa femme : trois assiettes en inox, une soupe à la viande, un couteau pliant, l’éclairage d’une ampoule électrique.
On est descendu à vélo. « Ah, j’ai retrouvé mon enfant intérieur… » a dit Olga.
Jeudi 30/5, 10h45
Héhé.
Le ministre biélorusse de l’Energie Viktor Karankevich et le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto ont eu des entretiens et se sont mis d’accord sur les prochaines étapes de la coopération concernant leurs centrales nucléaires.
Selon le ministère de l’Energie de Biélorussie, la feuille de route couvre une coopération approfondie concernant les centrales nucléaires de construction russe dotées d’unités VVER-1200 dans les deux pays ainsi que des questions énergétiques plus larges.
[…] Selon le ministre des Affaires étrangères de Biélorussie, l’un des sujets abordés était d’attirer les personnes qui ont travaillé sur le projet de construction nucléaire en Biélorussie pour travailler sur le projet hongrois. L’agence de presse Reuters a rapporté que Szijjarto a déclaré lors d’une conférence de presse : « L’accord signé ici aujourd’hui sur la coopération en matière d’énergie nucléaire est d’une grande importance, car il nous permet d’utiliser les expériences acquises ici par la Biélorussie lors de la construction de réacteurs dotés d’une technologie similaire. »
World Nuclear News, La Hongrie et la Biélorussie signent une feuille de route pour la coopération dans l’énergie nucléaire, traduction automatique
[…] Le projet, d’un montant de 12,5 milliards d’euros, a été longtemps retardé bien que l’énergie nucléaire ne soit pas soumise aux sanctions de l’UE contre la Russie. La Hongrie, qui tire l’essentiel de son électricité de la Fédération de Russie, s’oppose à l’extension des sanctions. […]
Unian, La Biélorussie va aider à construire une centrale nucléaire en Europe : qui est le fou ?, traduction automatique
Jeudi 30/05, 10h40
Radar russe à longue portée, suite : n’empêchez pas mon ennemi de me dissuader.
Washington a fait part à Kiev de ses inquiétudes concernant deux attaques contre la station radar la semaine dernière. Au moins une frappe à Armavir a causé des dégâts.
« Ces sites n’ont pas été impliqués dans le soutien à la guerre russe contre l’Ukraine. Mais ce sont des endroits sensibles parce que la Russie peut avoir le sentiment que ses capacités de dissuasion stratégique sont ciblées, ce qui pourrait compromettre sa capacité à maintenir une dissuasion nucléaire contre les États-Unis », a déclaré le responsable.
Cependant, un responsable ukrainien proche du dossier a déclaré que la Russie utilisait le radar pour surveiller les activités de l’armée ukrainienne, en particulier l’utilisation par Kiev d’armes aériennes telles que des drones et des missiles. Le responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confirmé que la Direction générale des renseignements était responsable des frappes. […]
Unian, Les États-Unis s’inquiètent des frappes ukrainiennes contre les radars nucléaires russes, traduction automatique
Une électricité propre et fiable n’est pas seulement nécessaire sur Terre ! C'est ainsi que l'intelligence artificielle voit la centrale nucléaire de la planète naine Gaumea.
Le plan initial derrière SpaceX est de faciliter et multiplier des vols d’astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS), mais Elon Musk a un plan B, nous apprend le magazine Forbes. Il entend implanter sur Mars les prémisses d’une nouvelle civilisation humaine, pacifique, bien loin des tragédies terrestres.
Il a évoqué ce sanctuaire lors d’une présentation donnée au début du mois d’avril au centre lancement de SpaceX, Starbase (sud du Texas), en expliquant que les perspectives d’une guerre totale menaçaient l’avenir de la vie sur notre planète. Une inquiétude résumée ainsi: «Il y a une urgence élevée à rendre la vie multiplanétaire.»
«Le but global de cette opération est d’étendre la vie de manière durable à une autre planète –Mars est vraiment la seule option– et de le faire idéalement avant la “Troisième Guerre mondiale”, a également déclaré Elon Musk. Évidemment, je ne parle pas d’abandonner la Terre ou quoi que ce soit de ce genre et nous voulons que la Terre soit aussi bonne que possible aussi longtemps que possible. Mais il y a certaines choses qui peuvent être hors de notre contrôle.»
[…] Et s’il vous venait l’idée de proposer notre bonne vieille Lune plutôt que Mars comme refuge de l’humanité, ça ne marcherait pas selon Elon Musk. «Même une colonie lunaire avancée pourrait ne pas survivre comme refuge pour l’humanité, a-t-il avancé. Car les belligérants nucléaires sur Terre lanceraient probablement quelques bombes nucléaires sur la Lune.»
[…] Le plan d’Elon Musk est ambitieux puisqu’il se donne vingt ans pour envoyer des flottes de vaisseaux Starship (au rythme d’un départ tous les deux ans), avec à leur bord cent colons. Mais le patron de SpaceX a oublié de préciser s’il accueillerait également deux représentants de chaque espèce animale dans sa mission de colonisation martienne. […]
Korii, Elon Musk veut construire une «arche de l’espace» pour sauver l’humanité en cas de guerre nucléaire
Jeudi 30/5, 10h05
Lu.
Le président russe Vladimir Poutine poursuit ses efforts pour préparer la population russe à un effort de guerre prolongé.
Poutine a déclaré lors d’une réunion du Conseil russe pour le développement stratégique et les projets nationaux et de la commission du Conseil d’État pour le développement socio-économique le 29 mai que tous les Russes doivent comprendre qu’ils vivent un moment unique et historique et doivent « travailler comme s’ils sont] en première ligne » et « se sentent mobilisés » pour que la Russie atteigne ses objectifs. Les responsables du Kremlin invoquent souvent le mythe de la Grande Guerre patriotique (Seconde Guerre mondiale) pour inspirer soutien et confiance dans l’effort de guerre de la Russie. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 29 mai, traduction automatique
« Ces élections sont historiques. Dans dix ans, elles seront probablement vues comme celles qui ont décidé de la paix ou de la guerre en Europe », a déclaré le premier ministre hongrois, Viktor Orban, dans une interview publiée mercredi par Le Point, à propos des élections européennes du 9 juin. « Outre le nombre de sièges qu’obtiendra tel ou tel parti, la chose à mon sens la plus importante sera le nombre de députés disposés à aller plus loin dans la guerre en Ukraine et le nombre de ceux qui seront pour y mettre un terme », a-t-il ajouté.
[…] Interrogé sur l’ouverture effective des négociations d’adhésion avec l’Ukraine, le président hongrois a affirmé que cela était « prématuré »,arguant qu’il « faut d’abord clarifier ses frontières et sa population ». « La première question est de savoir si l’Ukraine existera encore comme Etat viable à l’avenir, vu les destructions de la guerre », a-t-il précisé.
A dix jours des élections européennes, des perquisitions ont été menées au Parlement européen, à Bruxelles et à Strasbourg, dans les bureaux et au domicile bruxellois d’un collaborateur parlementaire
Ces perquisitions s’inscrivent dans le cadre de l’enquête sur des soupçons d’ingérence russe et de corruption via le site d’information financé par Moscou Voice of Europe. Selon une source proche du dossier auprès de l’Agence France-Presse (AFP), la personne visée est Guillaume Pradoura, ancien assistant parlementaire de l’eurodéputé allemand Maximilian Krah, tête de liste du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) pour le prochain scrutin. M. Pradoura est désormais assistant parlementaire de l’eurodéputé néerlandais Marcel de Graaff, membre du Forum pour la démocratie, un parti eurosceptique et conservateur néerlandais.
Le 28 mai, le ministre suédois de la Défense, Pål Jonson, a fait savoir que Stockholm allait finalement suspendre son projet de transférer des avions de combat JAS-39 Gripen C/D à l’Ukraine en expliquant que, la priorité ayant été donnée à la cession de F-16, la force aérienne ukrainienne n’aurait pas les ressources matérielles et humaines pour mettre en service deux nouveaux types d’appareils en même temps.
Pour autant, Kiev n’aura pas perdu au change. En effet, le gouvernement suédois vient de donner le détail d’une nouvelle aide militaire, la 16e et la plus importante depuis février 2022. D’un montant de 1,16 milliard d’euros, celle-ci prévoit la cession à l’Ukraine des deux derniers avions de commandement aéroporté et de détection avancée Saab 340 AW&C actuellement en service au sein de sa force aérienne [Svenska flygvapnet].
« La capacité de l’Ukraine à identifier et à engager des cibles à longue portée sera renforcée. Le programme d’aide comprend également la formation, la fourniture d’équipements techniques et un soutien pour la surveillance aérienne ainsi que pour le commandement et le contrôle [C2] », a souligné le gouvernement suédois. […]
Zone militaire, La Suède va donner ses avions de détection avancée Saab 340 AW&C à l’Ukraine
Les images satellite montrent qu’une frappe ukrainienne hier soir sur un aérodrome près de la capitale de la région de Louhansk, à l’est de l’Ukraine, semble avoir visé un système radar russe avancé à longue portée. La perte potentielle d’éléments du système radar Nebo-M pourrait avoir des impacts importants sur la capacité des forces russes à détecter, suivre et tenter d’intercepter diverses menaces aériennes, notamment les missiles balistiques.
[…] Nebo-M, le premier exemplaire entré en service en Russie seulement en 2017, est un système radar polyvalent à longue portée. Le fabricant affirme qu’il peut détecter des cibles jusqu’à une portée maximale de près de 373 miles (600 kilomètres) et affirme avoir au moins une certaine capacité à repérer et à suivre les menaces balistiques et même les avions furtifs. […]
The War Zone, Un précieux système radar russe à longue portée attaqué dans l’est de l’Ukraine, traduction automatique
Mercredi 29/5, 23h50
Nous sommes allés voir la mer (la Manche).
Dans la voiture, Pacha téléphone. Il appelle maintenant, parce que ce soir il ne pourra pas, il travaille (comprendre : il y aura des Russes en face). Il dit à Olga qu’il a acheté sur internet une scie circulaire, qu’il envoie les photos pour qu’elle me les montre. Arrivent trois photos d’une scie sur table Makita. Plus tard il aimerait bien retravailler le bois.
Mercredi 29/5, 10h05
Comment ça se passe, la guerre.
L’expression a fait son chemin dans le discours des responsables occidentaux depuis le 24 février 2022 : la guerre que livre la Russie à l’Ukraine est « existentielle ». La menace que représente cette Russie qui modifie les frontières et réécrit l’histoire est « existentielle ». Mais comment se mesure le caractère existentiel d’un conflit ? Cette guerre est-elle un peu existentielle ? Beaucoup ? Et pour qui, à part l’Ukraine ? Pour les voisins immédiats de la Russie ? Pour le reste de l’Europe ? Pour les États-Unis ?
La question n’est pas que philosophique. Elle a des implications pratiques et stratégiques dont l’Ukraine ressent actuellement tout le poids. Lorsqu’une menace est réellement existentielle, on fait tout pour la conjurer.
[…] C’est l’une des grandes critiques adressées aux Etats-Unis en ce moment : pourquoi retenir le bras des Ukrainiens et les empêcher d’attaquer des cibles militaires de l’ennemi en territoire russe avec les armes à longue portée fournies à Kiev, alors que l’armée russe, elle, n’a aucun scrupule à cibler des civils et à détruire les infrastructures vitales pour la population ukrainienne ? Plus l’armée russe est offensive et meurtrière, moins ce combat inégal est justifiable. Les réticences américaines, après sept mois d’atermoiements au Congrès sur le vote des 60 milliards de dollars (environ 55 milliards d’euros) d’aide promis à l’Ukraine, jettent un discrédit croissant sur l’équipe de Joe Biden parmi certains pays du nord et de l’est de l’Europe, pourtant traditionnellement les plus atlantistes.
[…] Washington reste le premier fournisseur d’aide à l’Ukraine mais évite de s’engager plus avant, refuse à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de jouer un rôle plus important et freine la perspective d’adhésion de l’Ukraine. En trahissant ainsi leur crainte de l’escalade et en laissant penser que la menace nucléaire brandie par le Kremlin les dissuade d’aller plus loin, les États-Unis ébranlent la confiance de certains de leurs alliés dans leur fiabilité.
[…] Un responsable est-européen offre la métaphore suivante : « Notre maison est en feu, avec un pyromane qui jette de l’essence dedans. Les pompiers arrivent, mais tard, certains camions n’ont pas d’eau, d’autres arrosent la maison d’à côté. A l’intérieur, des enfants sont déjà morts, des Ukrainiens. Leurs parents luttent contre l’incendie et demandent plus de camions et d’eau à leurs voisins. Et la plus grande caserne de pompiers voisine répond : vous devriez déjà être reconnaissants de ceux qu’on vous a envoyés ! Alors oui, ils aident, mais la vraie question c’est : est-ce qu’on va arriver à éteindre le feu ou non ? »
Ce qui complique encore les choses, poursuit ce responsable, c’est que la caserne principale, la plus importante, n’a pas vraiment décidé : veut-elle tout faire pour éteindre l’incendie ou pas ? « Certaines choses laissent penser que ses chefs sont prêts à laisser la porte arrière ouverte pour faire un deal avec le pyromane et lui dire O.K., on te laisse brûler quelques pièces si tu promets de ne pas mettre le feu à toute la maison. Et nous, on n’ose pas protester parce qu’on a trop peur qu’ils disent à tous les camions de pompiers de rebrousser chemin. »
On l’aura compris : la caserne voisine, c’est l’Allemagne, et la caserne principale ce sont les Etats-Unis. La métaphore en dit long sur l’état d’esprit qui règne parmi certains dirigeants des pays les plus exposés à la menace russe.
Ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter : lundi, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a pris position en leur faveur dans le débat : « Le moment est venu de reconsidérer les restrictions à l’utilisation d’armes occidentales à des fins militaires en Russie », a-t-il dit devant l’assemblée parlementaire de l’OTAN réunie à Sofia. Celle-ci a d’ailleurs adopté, à une très large majorité, une déclaration en ce sens.
[…] Le vrai problème, s’impatientent les dirigeants baltes, c’est que les alliés de Kiev ne sont toujours pas d’accord sur ce que veut dire « assurer la victoire de l’Ukraine » – ni sur comment éteindre le feu.
Le Monde, Sylvie Kauffmann, « Aujourd’hui, de nombreux experts occidentaux sont prêts à l’admettre : pour Washington, la guerre en Ukraine n’est pas existentielle »
Mercredi 29/5, 9h55
On dîne. Je leur fais des crêpes. Les téléphones ne sont pas loin. Dès que ça vibre, elles regardent. Nastia change de tête. Son ami Ioura est mobilisé. Ils étaient à l’université ensemble. Il est allé faire le point au bureau de recrutement, ça n’a pas traîné. Il a de l’expérience dans la sécurité (il travaillait à l’aéroport, au contrôle). Il aura un petit grade et dirigera une unité. Son meilleur ami est incorporé avec lui et ils seront ensemble dans ce petit groupe.
Pacha est à sa position de combat. Comme Olga lui a envoyé des photos des objets que je fabrique en bois, il voudrait voir les outils que j’utilise. Elle photographie le rabot manuel, la scie japonaise, les gouges, les accessoires de ponçage, les racloirs. Il réagit en ligne. Quand il ne connaît pas, il demande des détails. Comment j’affute les gouges ?
Mardi 28/5, 22h20
Olga kiffe le comté que lui a envoyé mon frère. "Comtois, rends-toi ! Nenni, ma foi !"
Mardi 28/5, 18h10
Géorgie.
Le Parlement géorgien a adopté, mardi 28 mai, un texte permettant de surmonter le veto de la présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili à la loi controversée sur « l’influence étrangère ». Le texte est donc considéré comme définitivement adopté malgré les craintes de l’opposition et de l’Union européenne, qui redoutent qu’elle serve à réprimer toute opposition, comme cela a été le cas avec une loi russe similaire.
La loi, inspirée d’une législation répressive russe, a été adopté par 84 voix pour et 4 voix contre, selon l’Agence France-Presse. La plupart des députés de l’opposition ont quitté l’hémicycle au moment du vote.
Les détracteurs de cette loi, qui ont manifesté par dizaines de milliers depuis début avril, qualifient le texte de « loi russe », en raison de sa similitude avec une législation sur les « agents de l’étranger » utilisée en Russie depuis 2012 pour réprimer toute voix dissidente. […]
Le Monde, En Géorgie, la loi sur l’« influence étrangère » définitivement adoptée après un vote annulant le veto présidentiel
Mardi 28/5, 15h10
Lu aujourd’hui.
En Ukraine, l’armée européenne la plus éprouvée au combat s’invente, s’adapte et se transforme pour faire face à l’armée russe de Poutine — elle a désormais acquis une expérience qui bénéficie aussi à ses alliés. Écrivain, financier et capitaine au sein des Forces armées de l’Ukraine, Pavlo Matyusha propose une plongée unique au cœur des ressorts de la formation et de la tactique militaires ukrainiennes.
Rapport de force RU/UA
Vous êtes un vétéran des années de guerre 2022 et 2023. Quels points de comparaisons identifiez-vous qui pourraient nous aider à saisir les différences entre l’armée ukrainienne contemporaine et l’armée russe ?
Tout d’abord, la guerre ne concerne pas seulement le corps militaire mais la société toute entière. Chaque individu a sa propre expérience du conflit, ayant servi sur divers fronts et accomplissant diverses missions — des tranchées aux quartiers généraux, en passant par la ligne de front. Personnellement, j’étais chargé des entraînements de combat dans l’armée. C’est ce qui m’a permis de comprendre le fonctionnement de l’armée ukrainienne moderne, notamment dans le cadre de la coopération avec nos alliés.
Concernant l’armée russe, je n’ai pas d’expérience directe à partager — si ce n’est les résultats des opérations de combat et les données accessibles au public. Mais je dirais que trois caractéristiques principales qui nous distinguent de notre adversaire :
Premièrement, la réflexivité. Cette transformation découle probablement des tâches plus complexes auxquelles elle est confrontée, nécessitant créativité et réflexion. À partir de 2022, notre armée a connu l’arrivée de nouveaux membres dans nos rangs, apportant avec eux un potentiel de créativité pour résoudre les défis, même sans expérience militaire préalable.
Deuxièmement, la capacité à interagir avec nos partenaires — notamment au sein de l’OTAN. Nous sommes sans doute l’armée la plus éprouvée au combat du continent européen et nous sommes désormais parfaitement capables d’interagir avec les pays de l’OTAN. Nous pouvons partager des compétences et des tactiques de guerre moderne — comme l’utilisation de drones — qui ont considérablement modifié le champ de bataille. Nos adversaires russes, quant à eux, sont refermés sur eux-mêmes. Bien sûr ils apprennent aussi, mais ils continuent d’opérer selon leurs propres règles : ils peuvent apprendre et changer de tactique, mais notre capacité d’adaptation est manifestement supérieure.
[…] Troisièmement, la motivation. Elle était particulièrement palpable en 2022, lors des premiers mois de la guerre, lorsque les bureaux de recrutement étaient débordés par des personnes désireuses de s’engager. Il n’y avait même pas assez de places dans les forces armées, la garde nationale ou la force de la défense territoriale.
Bien sûr, cette motivation a pu diminuer par la suite, mais c’est au fond un processus naturel : de même qu’après une menace ou un fort sentiment de patriotisme, il est normal que le niveau de motivation augmente, de même il est compréhensible que cette ferveur diminue avec le temps et que la situation revienne à la normale. C’est notre nouvelle réalité. Il reste que nos ennemis sont loin d’être aussi motivés que nous.
Quels exemples illustrent selon vous cette réflexivité et la nécessité d’une pensée créative dans l’armée ?
On peut s’arrêter par exemple sur notre sortie de l’« armée de papier ». Une armée nécessite une organisation complexe et un système bureaucratique particulièrement performant pour fonctionner efficacement. Or notre armée utilisait un système de rapports et de registres qui remonte probablement à l’après-Seconde Guerre mondiale — voire même avant. Mais grâce à l’implication d’experts en informatique et d’industriels du secteur privé, de nombreux processus ont pu être numérisés en peu de temps. Nous avons adopté la création de documents électroniques et l’automatisation des processus avec un simple clic dans la mesure du possible. Cela engendre certaines exigences : les mécanismes réglementaires peuvent entraver la volonté des individus cherchant à simplifier ces processus. Mais c’est un bon exemple de cette dynamique d’adaptation au sein de notre armée.
[…] En ce qui concerne l’interaction avec les partenaires de l’Ukraine, comment ce transfert de l’expérience ukrainienne se passe-t-il concrètement ?
[…] L’aide par l’entraînement a toujours été et reste importante. Mais le manque de volonté au niveau des dirigeants militaires et politiques des pays alliés nous pénalise alors qu’un fort engagement se ressent au niveau des sous-officiers et des officiers qui ont assuré la formation. Tous disaient, fraternellement : « Si je pouvais, je me battrais avec vous, côte à côte, comme des frères ». Mais il aurait fallu une formation plus complète, autour d’une gamme plus large d’équipements. Il fallait former les pilotes de chasse et livrer les HIMARS dès le début de 2022 plutôt qu’à la fin.
En d’autres termes, il y a toujours eu un retard par rapport aux besoins réels de l’armée ukrainienne — et, malheureusement, cette situation persiste. En analysant clairement le déroulement des combats, en comprenant les réalités de l’utilisation de l’équipement militaire, les armées des pays de l’OTAN ont pris conscience qu’elles n’étaient pas préparées à un conflit de ce type. C’est à ce moment-là qu’il est devenu évident que nous pouvions déjà leur transmettre nos connaissances et expériences.
À quel moment cette prise de conscience a-t-elle eu lieu ?
Je pense qu’elle s’est produite entre 2022 et 2023, surtout pendant la contre-offensive, lorsque nous avons compris que les choses ne se passaient pas comme prévu. La contre-offensive est le résultat intellectuel de nombreuses parties. L’état-major général a consulté ses partenaires, dont certains ont, je l’espère, démontré leurs capacités en matière de planification. Cependant, il est devenu évident que le niveau de compréhension de la guerre à cette époque a été bouleversé par la réalité. Cette réalité a dû être une douche froide pour de nombreux praticiens et théoriciens militaires occidentaux et de l’OTAN.
Nous sommes confrontés à une vérité très simple — et l’armée russe apprend elle aussi. Bien qu’elle soit bornée, qu’elle avance en ne comptant pas ses hommes, elle dispose d’innombrables ressources humaines et matérielles.
D’un autre côté, l’armée ukrainienne apprend également, mais elle s’épuise et elle est moins nombreuse. Si nous projetons cette situation de guerre dans le futur, à un moment donné — Dieu nous en préserve — l’Ukraine pourrait tomber. Or sans cette expérience accumulée par les Ukrainiens, toute la machine militaire occidentale serait confrontée à une tâche très difficile. Elle devrait acquérir cette expérience pendant la guerre, comme nous l’avons fait.
La différence réside dans le fait que la Russie sera alors très expérimentée et ne commettra pas les mêmes erreurs. Si elle ne les avait pas commises début 2022, les résultats auraient pu être différents. Cette prise de conscience amène nos partenaires à comprendre qu’ils doivent apprendre ici et maintenant.
Quels pourraient être les moyens de partager l’expérience ukrainienne ?
Il pourrait s’agir de sessions conjointes avec des officiers ukrainiens, voire de l’envoi de conseillers. Ces conseillers ne donneraient pas tant de conseils qu’ils ne collecteraient l’expérience : il pourrait s’agir d’un examen interne de leurs capacités et de leurs ressources, modélisant un certain type de menace. Il est indéniable que nous sommes la seule armée occidentale avec laquelle ils peuvent améliorer leur niveau de compétences.
[…] Revenons à la troisième caractéristique que vous avez soulevée : la motivation. C’est en 2022 que le pic de l’affluence au bureau d’enrôlement militaire a été atteint. Aujourd’hui, tant l’armée que la société civile semblent s’épuiser progressivement, comme le révèlent les discussions compliquées sur la mobilisation et la démobilisation en cours. Comment percevez-vous l’état actuel de l’armée ukrainienne ?
La fatigue est clairement ressentie au sein de l’armée. Bien sûr, nos militaires sont des super-héros — mais même les super-héros se fatiguent.
Après presque trois ans de guerre, cette fatigue est très palpable pour tous ceux qui étaient présents dès le début de l’invasion à la grande échelle. C’est un lourd fardeau à porter, que ce soit sur le front ou pendant les périodes d’entraînement, de repos ou de rétablissement : la tension reste toujours perceptible. Ces personnes sont loin de chez elles, séparées de leur vie habituelle, confrontés aux défis de guerre, et cette situation engendre un stress constant.
Les gens ont besoin de repos et de récupération, c’est-à-dire de rotation. La mobilisation sans rotation, comme on dit, est un aller simple. Elle ne résout qu’une partie du problème, celle de renforcer les effectifs de l’armée pour remplacer ceux qui sont irrémédiablement ou temporairement perdus.
Ceux qui sont épuisés pourraient aussi être considérés comme perdus, même si ces pertes ne sont pas officiellement comptabilisées. Tous ceux qui sont actuellement en service, ainsi que ceux qui ne le sont pas, comprennent qu’ils risquent de se retrouver dans le même état tôt ou tard. Cela ne sert certainement pas de moteur de motivation.
Un soldat ukrainien lève un tapis qui recouvrait les munitions russes à Izium, dans la région de Kharkiv, en Ukraine, le mardi 13 septembre 2022 [...] (Photo AP/Kostiantyn Liberov)
Comment voyez-vous l’issue de cette situation ?
À mon avis, il est important de suivre au moins trois principes :
Premièrement, il est essentiel de mettre en place un système de rotation du personnel. Les individus encore en vie et non blessés doivent être remplacés afin de pouvoir se rétablir.
Deuxièmement, il est primordial de définir la durée de la conscription : cette période doit être suffisante pour former des mobilisés et leur permettre de mettre en pratique ces connaissances avant leur relève par une nouvelle vague de personnel.
Troisièmement, il est impératif que les soldats déployés sur le front aient suivi une formation complète et ciblée. Cela n’a rien d’une formalité : cette phase, préalable à leur immersion dans l’armée, devrait leur inspirer confiance dans leurs compétences, ce qui contribue à réduire l’anxiété et le stress. Il est crucial par exemple d’affecter des informaticiens qualifiés à des tâches informatiques spécifiques. Pour nos pilotes de drone, qui sont très recherchés, il serait idéal qu’ils possèdent une expérience antérieure.
En relation avec ces trois facteurs, quel rôle pensez-vous que les partenaires occidentaux pourraient jouer ?
Tout d’abord, je pense qu’il serait bénéfique pour l’Ukraine et pour les armées de l’OTAN d’avoir des contingents militaires en Ukraine. La France dispose d’une unité appropriée à cette fin : la Légion étrangère. En tant qu’unité expéditionnaire, elle peut accomplir des tâches significatives et contribuer à l’entraînement des forces locales. Cela représente un processus mutuellement bénéfique qui renforcerait la coopération entre l’Ukraine et l’OTAN.
L’entrée des forces armées occidentales en Ukraine aurait dû se produire plus tôt : c’est une nécessité autant pour les pays occidentaux que pour l’Ukraine elle-même. Il est important de souligner que cela ne signifie pas remplacer les troupes ukrainiennes par des forces étrangères, mais plutôt renforcer les capacités déjà présentes sur le terrain.
Il est également nécessaire de coordonner la formation avec la fourniture des équipements correspondants. Cela garantira une utilisation efficace et appropriée de ces systèmes une fois qu’ils sont déployés sur le terrain. C’est une évidence mais il faut la rappeler : lorsque les Ukrainiens apprennent à déployer certains systèmes, il est essentiel que ces systèmes leur soient effectivement fournis.
Il faut également considérer la nature de la guerre elle-même. Au combat, les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu. Ce n’est pas comparable à l’achat d’une voiture avec une garantie d’usine où l’on peut anticiper les pannes et les réparations. Dans le contexte militaire, l’amortissement peut se produire en un seul vol, ou avec une perte totale de 100 % en une seule fois. C’est pourquoi le remplacement rapide du matériel militaire est également vital.
Dans ce contexte, les déclarations qui mettent en avant des « lignes rouges » me rappellent les années précédant la Seconde Guerre mondiale, où l’on tentait de maintenir un équilibre fragile pour éviter de provoquer des réactions hostiles. Aujourd’hui, la situation est encore plus claire. […]
Le Grand Continent, « Transformer des civils en soldats » : dans les secrets de la machine de guerre ukrainienne
Mardi 28/5, 12h40
Olga est à la maison. Nous avons pu parler quelques minutes avec Pacha, qui remercie pour l’aide, les pensées, le soutien des amis français. Le moral est aussi bon que possible, dit-il.
Mardi 28/5, 12h25
La farandole du nuc : hors zone nuc, disponibilité de l’énergie, des déchets à la sécu, pas plus dangereux qu’un bout de bois.
Mardi 28 mai, vers 1h50, un feu s’est déclaré à la centrale nucléaire de Paluel, au niveau d’un transformateur de l’unité de production numéro 3, situé hors zone nucléaire, selon EDF. Ce transformateur a vocation à évacuer l’énergie produite par une unité de production sur le réseau électrique national.
[…] L’unité de production n°3 s’est arrêtée automatiquement, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur. Elle ne sera remise en route seulement après qu’un diagnostic ait été établi sur les raisons du déclenchement de ce feu et ses conséquences sur la structure. […]
FR3, Incendie à la centrale nucléaire de Paluel : une unité de production à l’arrêt
L’Ukraine a remis en service une centrale nucléaire plus tôt que prévu après des réparations, ce qui a permis d’éviter les restrictions sur l’approvisionnement en énergie des consommateurs mardi, a déclaré l’opérateur du réseau national d’électricité Ukrenergo.
« Aujourd’hui, les limites de consommation d’électricité pour les consommateurs industriels et domestiques dans toutes les régions de l’Ukraine ne sont pas prévues », a déclaré Ukrenergo sur l’application de messagerie Telegram.
[…] Actuellement, l’Ukraine ne peut importer des États membres de l’UE plus de 1 700 Mwh d’électricité simultanément.
Zone Bourse, L’Ukraine remet en service une centrale nucléaire et n’impose pas de restrictions à la fourniture d’électricité
L’encre de la réforme qui va fusionner l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avec l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) est à peine sèche, que l’Élysée entreprend de nommer un patron à la tête de la future entité. Le président de la République « envisage, sur proposition du premier ministre, de nommerPierre-Marie Abadieen qualité de président de l’Autorité de sûreté nucléaire (…) à l’issue du mandat de Bernard Doroszczuk », indique l’Élysée dans un communiqué.
[…] Ce haut fonctionnaire, passé par le Trésor à Bercy, le ministère des Armées et celui de la Transition écologique, est actuellement le directeur général de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) depuis neuf ans. […]
Le Figaro, Qui est le patron de l’Autorité de sûreté nucléaire nouvelle formule ?
[…] En revanche les opposants au projet Cigéo ont dénoncé mardi un « mauvais jeu de chaises musicales » et « un parfum de conflit d’intérêt », relevant que « le projet Cigéo, dont la demande de création a été déposée (à l’ASN) par l’Andra début 2023, pourrait bien se voir avantagé ».
Dans un communiqué, la Coordination Stop Cigéo/Bure « s’insurge contre ces méthodes de gouvernance d’un autre âge, indignes d’une véritable démocratie, et demande un sérieux regard parlementaire sur cette annonce ». […]
Connaissance des énergies, Sûreté nucléaire: l’IRSN salue la désignation proposée pour le patron de la future autorité unique
« On nous disait que ce n’était pas plus dangereux que le granit »: anciens ouvriers d’État, ils ont manipulé des ogives nucléaires sur la base sous-marine de l’Ile Longue (Finistère). Trente ans après, ils se battent toujours pour faire reconnaître la faute de l’État.
Ancien mécano, Henri Letty, 73 ans, a travaillé 11 ans sur cette presqu’île interdite d’accès, de la rade de Brest. Il était chargé de lire les instructions pendant l’embarquement et le débarquement des missiles sur les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).
A un mètre du missile, il n’était équipé ni de protection, ni de dosimètre. « Dès la première manipulation, j’ai demandé aux militaires », raconte-t-il. « On m’a dit que c’était comme un morceau de bois, qu’il n’y avait pas de danger. Ils disaient que le granit breton rayonnait plus que le missile. »
Pourtant, à 55 ans, alors tout jeune retraité, M. Letty se sent « fatigué ». On lui diagnostique une leucémie aigüe, suivie en 2022 d’une tumeur cancéreuse à l’intestin grêle. Déjà opéré quatre fois, il attend une cinquième opération, se déplace avec difficulté et doit en permanence porter une ceinture de contention. […]
TV5 monde, A l’Ile longue, les victimes oubliées de la dissuasion nucléaire
Lundi 27/5, 18h15
Lu aujourd’hui : les quatre R.
[…] Au cours de l’année écoulée, les températures terrestres et océaniques ont grimpé en flèche, bien au-delà de ce qui était prévu pour une année El Niño. Les températures moyennes mondiales ont franchi la barre des 1,5 °C, ce qui indique que la transition climatique a été déclenchée. Qu’il s’agisse d’incendies de forêt record sur les continents ou d’inondations catastrophiques menaçant de submerger de grandes villes, les phénomènes climatiques extrêmes sont devenus la nouvelle norme, causant des pertes humaines et des dommages économiques considérables dans le monde entier.
Pourtant, malgré les preuves de plus en plus nombreuses et les appels urgents, les actions significatives se font attendre. Historiquement, la prospérité mondiale est née des combustibles fossiles. Mais la mainmise des géants des combustibles fossiles, généreusement subventionnés par les gouvernements et soutenus financièrement par les banques, fait passer les profits à court terme avant la survie de la planète. Cette dépendance bien ancrée entrave les efforts de transition vers un avenir durable, malgré l’urgence du changement. La croissance du PIB reste sacrée, alors que le climat, la biodiversité, la santé et l’équité sociale sont sacrifiés, condamnant les générations futures à hériter d’une planète ravagée.
Je dis cela en étant parfaitement conscient que de telles déclarations peuvent apparaître comme des signes de vertu, en particulier pour les pays du Sud, où le développement est toujours en cours. Il ne s’agit pas en premier lieu de leur refuser leur chemin, mais de changer la situation de ceux d’entre nous qui appartiennent au monde développé – et peut-être notre destination finale.
Si nous continuons sur notre lancée, la civilisation telle que nous la connaissons disparaîtra. Si nous nous contentons de respecter les engagements actuels – zéro émission nette d’ici à 2050 -, l’humanité survivra peut-être sous une forme ou une autre, en gérant les défis que représentent la persistance des phénomènes météorologiques extrêmes, la perte de glace et l’élévation du niveau de la mer et de la température. Mais nous avons une agence pour changer cela, et un avenir prospère est encore sur la table. Pour y parvenir, nous devons nous engager dans une démarche radicale qui englobe une voie essentielle, celle des « 4R de la planète ».
Cela signifie : réduire les émissions, éliminer l’excès de gaz à effet de serre (GES) déjà présent dans l’atmosphère, réparer les écosystèmes et renforcer la résilience locale et mondiale contre les impacts climatiques inévitables [reducing, removing, repairing & resilience].
Il est absurde de penser, comme le prétendent certains dirigeants influents du secteur des combustibles fossiles, que nous pouvons maintenir nos économies basées sur la combustion de combustibles fossiles parce que les scientifiques trouvent des moyens de capturer les émissions résultant de leur utilisation continue. Une analyse récente montre que les coûts annuels du PIB mondial dus aux phénomènes météorologiques extrêmes pourraient atteindre 100 % du PIB mondial vers la fin du siècle.
Entre-temps, la transition vers l’abandon des combustibles fossiles est déjà en cours, les énergies renouvelables, l’hydroélectricité, l’énergie géothermique, le stockage distribué de l’énergie, le transport électrique et l’énergie nucléaire fonctionnant déjà à des niveaux économiques compétitifs. Par exemple, le Kenya a déjà atteint plus de 90 % de production d’électricité à partir de sources renouvelables, ce qui représente un avantage énorme pour son économie. Le rythme de la transition mondiale, correctement mené par les réglementations gouvernementales et la suppression des subventions pour la récupération des combustibles fossiles, pourrait et devrait être décuplé. La mise en œuvre des quatre R doit être considérée comme un coût de gestion des risques approprié, compensant les très importantes pertes financières prévues.
Aujourd’hui, le monde émet plus de 50 milliards de tonnes de GES par an dans l’atmosphère, exprimés en équivalent CO2. Comme il est peu probable que nous parvenions à un taux d’élimination supérieur à 10 milliards de tonnes par an, il ne peut y avoir d’avenir sans une réduction des émissions à un chiffre très faible.
Aujourd’hui, le niveau de GES dans l’atmosphère dépasse 500 parties par million (ppm), alors que le niveau préindustriel était de 275 ppm. Un niveau sûr pour l’humanité est d’environ 350 ppm, et nous devons donc éliminer les GES excédentaires déjà présents dans l’atmosphère. À raison de 10 à 20 milliards de tonnes par an, j’estime qu’il faudra attendre la fin du siècle. Nous devons entamer ce processus immédiatement.
[…] Nous entendons souvent dire qu’en réponse à la crise climatique, nous devons faire des sacrifices. Mais ce raisonnement est erroné. Nous devons trouver la joie de nourrir ce qui nous entoure, qu’il s’agisse de la nature ou des objets que nous possédons. L’épanouissement doit venir de la qualité, et non de la quantité, et de la nature, et non de la nouveauté.
Nous faisons partie du monde naturel et nous en dépendons. Nous pouvons choisir de faire entrer nos sociétés dans une période durable de civilisation écologique. Au cours des prochaines décennies, alors que nous serons confrontés à une série de défis mondiaux que nous nous infligerons nous-mêmes, la nécessité d’une telle transformation culturelle nous poussera à agir. Ce processus doit commencer maintenant.
The Guardian, La survie de l’humanité est encore à notre portée – tout juste. Mais seulement si nous prenons ces mesures radicales, David King est président du groupe consultatif mondial sur la crise climatique. Traduction Deepl
Lundi 27/5, 18h00
Tcherno : la cigogne noire. Un cadeau d’Olga.
La banque nationale ukrainienne frappe des monnaies de toutes sortes (armées, villes détruites, borchtch...). Celle-ci est consacrée à la cigogne noire, rare dans la réserve de Tchernobyl.
Pacha nous a envoyé une pièce consacrée aux gardes-frontières.
Lundi 27/5, 14h25
Radar longue portée #2.
D’après les informations d’Ukraïnska Pravda, se fondant sur une source de la direction générale du renseignement du ministère de la défense ukrainien, un drone a attaqué la station radar de détection de cibles à longue portée Voronej-M, située dans la ville d’Orsk (📍), dans l’oblast russe d’Orenbourg, hier dimanche.
« Un drone ukrainien a parcouru une distance de plus de 1 800 kilomètres jusqu’aux installations de l’ennemi, établissant ainsi un nouveau record de portée de destruction pour les drones-kamikazes. »
[…] RIA Novosti, agence de presse russe, citant le gouvernement de l’oblast d’Orenbourg, a confirmé qu’« un drone s’[était] écrasé près d’Orsk [et qu’]aucun bien civil n’a[vait] été endommagé », ne mentionnant pas la station radar Voronej-M.
[…] Du côté de la Russie de Poutine, après deux années et trois mois de guerre contre un pays voisin qu’elle croyait avaler par simple décapitation, la situation réelle de l’armée russe est un échec qui se manifeste concrètement par une purge de grande ampleur de son commandement.
[…] Cette purge, sans équivalent en Russie depuis le début de son opération militaire spéciale contre l’Ukraine, est moins la manifestation d’une volonté de changement que la traduction d’un échec caractérisé : l’offensive à tout crin de l’armée russe depuis octobre 2023 n’a pas réussi, elle a repoussé de quelques kilomètres la ligne de front sans jamais percer, au prix de pertes exorbitantes.
[…] Bien sûr que le maître du Kremlin affiche exactement le contraire, mais la réalité est qu’il s’inquiète de la situation de son armée, très abîmée par ces plus de deux années de guerre et par son incapacité à défaire la résistance ukrainienne.
La démonstration renouvelée fin mai – pour la énième fois – de sa capacité à utiliser des armes nucléaires tactiques sur le terrain (des armes nucléaires dites de faible puissance, mais des milliers de fois plus destructrices que toutes les armes utilisées sur le champ de bataille, et donc inutilisables) est aussi la manifestation d’une faiblesse chronique de l’armée de Poutine, qui ne débouche pas dans son attaque « conventionnelle » malgré l’ampleur des moyens dédiés et des pertes consenties, en centaines de milliers d’hommes.
La crainte par Poutine de la suite des évènements en Ukraine est liée au retournement de situation qui se déroule actuellement et qui sera probablement effectif pour le mois de juin : une aide militaire américaine massive a repris depuis fin avril et permet de réarmer des unités ukrainiennes, qui sont pour l’instant gardées en réserve. L’Ukraine bénéficie aussi de l’arrivée sur le terrain des armements que l’Union européenne est enfin capable de livrer, combinaison d’achats de matériels classiques sur le marché international (comme des obus d’artillerie) et de la prise de conscience de l’importance de ce conflit pour sa propre sécurité…
Pour compléter le tableau du renforcement de l’Ukraine, il faut rajouter la mise en service opérationnel des F16 à partir du mois de juin. Ces avions de combat ne sont pas réellement importants en soi – ils ne constituent pas des armes de domination –, mais ils sont d’abord des plates-formes d’emport d’armements qui eux sont fournis principalement par les États-Unis.
Le fait que les F16 puissent enfin mener des interceptions à moyenne distance contre les bombardiers russes qui lâchent, en grand nombre, des bombes planantes à une cinquantaine de kilomètres de la ligne de front change la donne. Par ailleurs, ces F16 pourront aussi mener des frappes aériennes nombreuses, avec des bombes guidées beaucoup moins sophistiquées et coûteuses que les missiles de type Scalp. Pour donner un ordre d’idée, les frappes pourront être multipliées par 10 à 20 fois, en plus du fait qu’elles pourront être conduites sur des espaces beaucoup plus étendus que ne peuvent le faire des lanceurs terrestres qu’il faut déplacer à chaque fois.
[…] De juin aux élections américaines en novembre, les Ukrainiens disposent de 5 mois pour déstabiliser le front alors qu’ils ont parfaitement conscience qu’ils n’ont pas les moyens de chasser totalement l’armée russe qui a envahi 20% de leur territoire. Cette échéance est d’autant plus importante qu’un succès ukrainien serait un argument majeur dans la campagne électorale de Joe Biden aux États-Unis, qui a échoué par ailleurs à stopper la guerre de Netanyahou contre Gaza.
[…] Les Ukrainiens peuvent donc viser, pour déstabiliser le pouvoir de Poutine, une « percée » qui remette en cause sa maîtrise de la situation, une percée physique ou symbolique qui fasse douter au sein même du pouvoir russe de l’issue de ce conflit.
[…] « Percer » en termes militaires veut dire passer de l’autre côté des « lignes ennemies » et donc pouvoir provoquer un mouvement de désorganisation, voire de panique dans un dispositif russe qui ne brille pas par sa souplesse. C’est l’effet « débâcle » que recherchait la contre-offensive ukrainienne de l’été 2023, mais sans avoir suffisamment concentré ses moyens pour obtenir autre chose que faire reculer la ligne de défense russe.
[…] Une autre « percée » possible pour les Ukrainiens serait de rendre invivable la péninsule de Crimée et de provoquer un exode massif et voyant de sa population, paniquée à l’idée d’être bombardée ou simplement menacée de l’être. La destruction du pont de Kertch – dit « pont Poutine » – serait probablement du même effet.
Il est notable que les Ukrainiens concentrent leurs tirs dans la profondeur, notamment avec leurs missiles ATACMS, sur les infrastructures militaires en Crimée. Une percée en Crimée serait probablement fatale à Poutine, même sans invasion de la péninsule, tant le pouvoir de ce dernier repose sur la peur qu’il inspire. L’été sera donc crucial en Ukraine, et la Crimée pourrait jouer un rôle clef.
Ne pas subir, Guillaume Ancel, Loin des apparences, l’Ukraine pourrait renverser la situation…
Commentaire :"« guerre contre un pays voisin qu’elle croyait avaler par simple décapitation » Belle formule parfaitement adaptée à l’opération initiale sur Kyiv.
Par contre, pour le scénario esquissé d’un renversement de Poutine suite à une percée ukrainienne, je crains que cela soit du wishful thinking [voeu pieu] ne tenant pas compte du conditionnement psychologique des russes par le Régime.
A l’image de l’effondrement de l’armée russe annoncé par nombre d’analystes occidentaux se basant sur l’opinion des élites moscovites progressistes, et ignorant la large adhésion du peuple russe au dessein impérial de Poutine."
— Qu'est-ce qui vient après le pouvoir ? — Le cynisme
Les responsables occidentaux continuent de débattre publiquement du droit de l’Ukraine d’utiliser des armes fournies par l’Occident pour frapper des cibles militaires en Russie, alors que la Russie tente de persuader l’Occident de maintenir les limitations qu’elle s’est elle-même imposées et de diviser l’alliance de l’OTAN. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 26/5, traduction automatique
L’Italie reste opposée à l’utilisation des armes fournies à l’Ukraine contre des cibles situées sur le territoire russe, a déclaré dimanche la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, réagissant aux propos du secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, qui avait invité la veille les alliés de Kiev à renoncer à cette condition.
« Je ne sais pas pourquoi M. Stoltenberg a dit une chose pareille. Je pense qu’il faut être très prudent. Je suis d’accord que l’OTAN doit rester ferme, ne pas donner le signal qu’elle cède », a-t-elle déclaré lors d’une émission télévisée.
Matteo Salvini, vice-président du conseil et chef de file de la Ligue, a réagi vivement aux déclarations de M. Stoltenberg. « Ce monsieur, soit il demande pardon, soit il rectifie ses propos, soit il démissionne », a-t-il lancé lors d’une manifestation électorale à Naples. […]
Au Ghana, cinq candidats ont été retenus pour construire la première centrale nucléaire du pays. L’annonce a été faite la semaine dernière par le ministère de l’Énergie. En lice, on retrouve la France, les États-Unis, la Chine, la Russie et la Corée. La sélection définitive sera annoncée avant la fin de l’année.
[…] Mille mégawatts : c’est la quantité d’électricité que le Ghana espère obtenir grâce à sa future et première centrale nucléaire. Un objectif que le pays d’Afrique de l’Ouest atteindra en 2034, d’après la déclaration faite par Robert Sogbadji, en charge de l’énergie nucléaire au sein du ministère de l’Énergie, dans un entretien accordé à Reuters la semaine dernière.
[…] La liste de seize pays au départ [en charge de la construction de cette centrale] s’est réduite à cinq. On y retrouve la France avec EDF, mais aussi les États-Unis, la Corée du Sud ainsi que le géant russe Rosatom et la China National Nuclear Corporation. Ces deux derniers sont d’ailleurs déjà engagés sur le continent : la Russie et la Chine ayant signé des accords pour construire des centrales nucléaires au Burkina Faso et en Ouganda.
RFI, Le Ghana avance dans son projet de construction d’une centrale nucléaire
Selon une feuille de route ayant fuité, la Banque européenne d’investissement (BEI) pourrait soutenir la recherche dans le secteur « des petits réacteurs modulaires », une nouvelle qui suscite l’enthousiasme des acteurs du nucléaire. Rien de bien nouveau cependant, alors qu’aucun financement ne semble être fléché pour construire de nouveaux réacteurs.
[…] Plusieurs observateurs du secteur ont confié à Euractiv que le soutien accordé au nucléaire dans le document n’était pas plus significatif, si l’on s’en tient aux termes utilisés, que celui qui figure dans l’actuelle feuille de route (2021-2025), qui fait déjà part d’un soutien à apporter à la R&D pour « la fission et la fusion nucléaires ».
[…] La banque de développement est le bras armé des investissements de l’UE. D’ici 2025, elle compte flécher 1000 milliards d’euros dans des projets liés à l’écologie et à l’énergie qui seront mis en place d’ici 2030.
Dans ce cadre, la banque adopte une approche technologiquement neutre et soutient donc le nucléaire. En témoigne un prêt de 145 millions d’euros accordé en décembre 2023 pour des opérations de sûreté dans une centrale roumaine. Force est de constater toutefois que les investissements dans le nucléaire ne sont plus prioritaires.
Ces 24 dernières années, seul un milliard d’euros ont été fléchés vers le nucléaire, et pour des activités parallèles comme la R&D, la sureté, etc. Il faut remonter à 1987 pour recenser des investissements dans la production d’électricité nucléaire, en soutien notamment des réacteurs de le centrale de Flamanville en France, dont le troisième va bientôt démarrer après 12 ans de retards. Or, c’est bien pour soutenir la production d’électricité que l’argent manque, alors que la puissance nucléaire installée en Europe est appelée à tripler d’ici à 2050, grands et petits réacteurs confondus.
Dans la perspective de la BEI, la construction de nouveaux réacteurs se heurte toutefois à un problème cruciale, celui de la rentabilité. […]
Euractiv, le financement de la BEI pour la construction de réacteurs n’est pas à l’ordre du jour
Les ressources humaines vont être bien occupées, cette année, chez EDF. Le groupe a annoncé ce jeudi qu’il allait recruter 10.000 personnes en CDI en France en 2024, ainsi que 4.500 alternants et 5.000 stagiaires. Ces « alternants et stagiaires accueillis chez EDF seront considérés à l’issue de leur formation comme des candidats prioritaires pour les recrutements en CDI dans les domaines techniques », précise le groupe. […]
Les Échos, EDF recrute massivement dans le nucléaire
Partout dans le monde, l’industrie nucléaire a un problème de pyramides des âges. Selon le Global Energy Talent Index 2022, un salarié sur quatre aurait plus de 55 ans, un sur dix plus de 65 ans.
Ce vieillissement des effectifs est la conséquence de politiques publiques changeantes. Après la catastrophe de Tchernobyl, plusieurs pays ont mis leurs programmes et recrutements en pause. Résultat : un déficit marqué de salariés de la Génération X (45-55 ans), qui ne représentent aujourd’hui que 9% des effectifs. Le départ à la retraite de leurs aînés représente donc un risque significatif de perte d’expérience.
Pour y faire face, les acteurs de la filière ont trouvé une parade temporaire : rappeler les salariés partis à la retraite. Le cabinet spécialisé Experconnect affirme ainsi placer 3 000 seniors chez les différents acteurs de la filière. […]
Entreprendre, Rappeler les retraités du nucléaire, solution de fortune à la crise des vocations
Dimanche 26/5, 22h30
Je vais bien. Pacha va bien, on a parlé avec visio, il a une bonne voix. C’était l’arrêt RER. La fête était organisée en banlieue. [Olga était invitée à un baptême aujourd’hui]
Olga, Viber (texte)
Dimanche 26/5, 16h15
Frontière nord-est de l’OTAN : histoire de situer.
Frontière nord-est avec la Russie, Google Earth
Contrairement à d’autres régions du monde, notamment en Europe occidentale, les frontières délimitant les territoires des ex-républiques soviétiques ont fait l’objet d’accords relativement récemment, à partir de la chute de l’URSS en 1991. Si l’âge des traités sur la délimitation des frontières n’immunise pas les parties contre le risque de contestations ou de disputes territoriales, il en réduit généralement le risque.
Dans la nuit du 22 au 23 mai, des garde-côtes russes ont discrètement retiré des bouées estoniennes placées pour délimiter la frontière entre les deux pays. Quelques jours auparavant, le ministère de la Défense russe proposait de « réévaluer » ses frontières maritimes dans la Baltique et le golfe de Finlande — avant de se rétracter. […]
Le Grand Continent, Dans le nord-est de l’Europe, la Russie teste les frontières de l’OTAN
Dimanche 26/5, 15h30
Tcherno.
FIRMS signale un incendie au niveau du sarcophage de Tcherno. On ne voit pas bien comment ce pourrait être un brûlis, comme c’est le cas la plupart du temps au printemps dans le secteur.
La vidéo, prise depuis un drone ukrainien opérant à proximité, détaille les derniers instants du système S-300/S-400 [russe] avant qu’il ne soit attaqué. Même si le drone surveille évidemment la zone cible et enregistre les résultats de la frappe, il n’est pas nécessairement responsable de l’acquisition de la cible. Le site de défense aérienne russe pourrait bien avoir été localisé par satellite, ou même par ses propres émissions radar, via des mesures de soutien électronique (ESM), ce à quoi les États-Unis pourraient également apporter leur aide.
Bien qu’apparemment inconscient de la présence du drone à proximité, le système de défense aérienne russe a certainement été alerté de l’arrivée de l’ATACMS. Au moins une source ukrainienne affirme que cinq missiles ATACMS ont été utilisés, mais une attaque impliquant un seul missile est également une possibilité.
Cependant, en termes de riposte, au moins six missiles sont tirés par le S-300/S-400, dans un ultime effort pour le protéger, ainsi que les ressources environnantes, de l’ATACMS entrant. Le dernier missile de défense aérienne est tiré par le S-300/S-400 quelques secondes seulement avant l’impact de l’ATACMS.
Une fois le missile arrivé, nous voyons la détonation révélatrice sur une vaste zone de sous-munitions provenant de l’ogive à fragmentation. Cela entraîne rapidement des explosions secondaires provenant des propres missiles du système de défense aérienne, ceux qui n’ont pas encore été épuisés. […]
The War Zone, L’ATACMS anéantit le système de défense aérienne russe alors qu’il tente désespérément de se défendre, traduction automatique
L’Ukraine est allée cogner un radar du système stratégique russe.
Située dans le Kraï de Krasnodar, près d’Amavir [soit à plus de 600 km de la ligne de front en Ukraine], la base de Baronovsky abrite deux radars à ultra haute fréquence [UHF] Voronej DM qui, capables de suivre jusqu’à 500 cibles à plus de 6000 km de distance, font partie d’un réseau d’alerte avancée, censé prévenir toute attaque de missiles balistiques contre la Russie.
Or, le 23 mai, des sources russes ont rapporté que ce site venait d’être visé par des munitions téléopérées ukrainiennes. Peu après, des photographies montrant des dégâts importants sur l’un des deux radars ont été diffusées via les réseaux sociaux. En outre, moins de vingt-quatre heures plus tard, le centre de communications par satellite d’Alouchta [Crimée] a été atteint par plusieurs missiles balistiques tactiques MGM-140 ATACMS [Army TACtical Missile System] fournis par les États-Unis à l’Ukraine. […]
Zone militaire, Un site stratégique de radars d’alerte avancée Voronej DM a été attaqué dans le sud-ouest de la Russie
Les images satellite confirment qu’un site radar stratégique d’alerte précoce russe situé à l’extrémité sud-ouest du pays a été considérablement endommagé lors d’une attaque de drone ukrainienne en début de semaine. Il s’agit de la première attaque du genre contre un site lié à la défense stratégique générale de la Russie. En tant que tel, cela révèle une dimension nouvelle et inquiétante du conflit, notamment en ce qui concerne l’utilisation potentielle d’armes nucléaires.
[…] Il y a eu des spéculations selon lesquelles les forces ukrainiennes auraient pu cibler Armavir en raison d’inquiétudes quant à la capacité du site à contribuer à fournir une alerte préalable en cas de frappes impliquant des missiles balistiques à courte portée du système de missiles tactiques de l’armée (ATACMS) fournis par les États-Unis.
Depuis qu’elles ont reçu une nouvelle tranche d’ATACMS en secret plus tôt cette année , les forces armées ukrainiennes ont utilisé ces armes à bon escient contre les bases aériennes russes, les nœuds de défense aérienne et d’autres cibles . Le dernier lot d’ATACMS comprend également des versions à plus longue portée que celles livrées précédemment à l’armée ukrainienne, ce qui lui a permis de détenir davantage de cibles à risque.
[…] Indépendamment de la pertinence directe d’Armavir pour le conflit en Ukraine ou des objectifs précis de l’attaque sur le site, elle a des ramifications beaucoup plus larges. Les deux Voronezh-DM de l’installation constituent un élément clé du plus vaste réseau stratégique d’alerte précoce de la Russie et leur perte, même temporaire, ne pourrait que dégrader la capacité du pays à détecter les menaces nucléaires imminentes. Des inquiétudes existent également quant à l’impact que cela pourrait avoir sur la capacité du réseau d’alerte stratégique global de la Russie à évaluer les menaces potentielles et à éliminer les faux positifs dus à une éventuelle perte de couverture qui se chevauche dans certaines zones.
Au-delà de cela, il a été souligné que l’attaque contre Armavir pourrait remplir les conditions que le gouvernement russe a énoncées publiquement en 2020 pour des actions susceptibles de déclencher une frappe de représailles nucléaires. Le réseau d’alerte précoce de la Russie s’inscrit dans le cadre plus large de la dissuasion nucléaire du pays.
« Les conditions spécifiant la possibilité d’utilisation d’armes nucléaires par la Fédération de Russie » incluent toute « attaque par [un] adversaire contre des sites gouvernementaux ou militaires critiques de la Fédération de Russie, dont la perturbation compromettrait les actions de réponse des forces nucléaires », selon le Basic. Les principes de la politique d’État de la Fédération de Russie en matière de dissuasion nucléaire ont été publiés il y a deux ans par le Kremlin.
[…] Il s’agit également de la dernière attaque ukrainienne sur le territoire russe qui met en évidence les vulnérabilités du réseau de défense aérienne du pays , même autour d’actifs stratégiques très prisés. […]
The War Zone, La frappe contre le site radar stratégique d’alerte précoce russe est une grosse affaire, traduction automatique
Site d’Armavir, Google Earth, captures d’écran
Samedi 25/5, 23h00
Les Russes n’aiment pas bricoler.
Le Monde, Live - Des pompiers ukrainiens en intervention dans le centre commercial touché par un bombardement russe à Kharkiv, le 25 mai 2024. VALENTYN OGIRENKO / REUTERS
Dans un communiqué, la société Epicentr K dont le magasin de bricolage a été détruit à Kharkiv explique « qu’après le déclenchement de l’alerte aérienne, le personnel a fait tout son possible pour évacuer les visiteurs et les employés dès que possible. Cependant, deux projectiles ont atteint la partie centrale du bâtiment quelques minutes après l’alerte. Après les deux frappes, un incendie à grande échelle a commencé ». Selon l’entreprise, « deux employés du centre commercial ont été tués et 11 autres sont injoignables ». L’entreprise exprime sa tristesse et ses profondes condoléances aux familles des morts et des blessés. Les familles d’employés recevront tout le soutien nécessaire.
Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, a déclaré qu’un grand nombre de personnes manquaient toujours à l’appel et que jusqu’à 200 clients auraient pu se trouver dans les rayons du magasin au moment des frappes. […]
Lu : peut largement mieux faire sans prendre beaucoup de risques
Avec une aide matérielle intermittente, graduelle et dosée, l’interdiction d’employer les armes fournies sur le sol de l’ennemi agresseur et la peur d’engager le moindre humain sur le sol de l’allié, le soutien occidental à l’Ukraine depuis 2022 est peut-être le plus prudent, sinon le plus pusillanime, de l’histoire des soutiens à des pays en guerre. Il faut sans doute revenir à l’attitude des démocraties face à la guerre civile à en Espagne de 1936 à 1939 pour trouver pire. A l’époque, lorsqu’il faut choisir entre le soutien à la République espagnole ou aux rebelles franquistes, les démocraties préfèrent proposer un « pacte de non-intervention » qui interdit toute aide matérielle aux belligérants par peur d’une extension du conflit à l’Europe. L’Allemagne et l’Italie bafouent allègrement ce pacte et vendent ou fournissent très vite des équipements aux nationalistes dont ils sont proches idéologiquement, sans que cela suscite la moindre rétorsion par peur de « provoquer ».
[…] Le cas des hommes est plus délicat. Dans une situation de « confrontation froide » où aucun des deux camps opposés ne veut franchir le seuil de la guerre, il est toujours délicat de s’engager militairement sur le même terrain que son adversaire. Il y a donc une prime au premier qui s’engage puisqu’il empêche l’autre de le faire. Allemagne et Italie envoient très tôt dans la guerre des unités de combat, respectivement la Légion Condor et le Corps de troupes volontaires, qui pèsent évidemment très lourd dans les combats. Cette contradiction on ne peut plus flagrante du Pacte de non-intervention est masquée par le label du « volontariat ». Ces unités constituées ne sont donc pas officiellement des instruments étatiques mais des organisations non gouvernementales combattantes. Personne n’est dupe, évidemment, mais cela sert d’excuse pour ne rien faire. Il est vrai aussi qu’il y a également des volontaires individuels qui viennent aussi combattre par conviction dans les rangs nationalistes.
[…] Les démocraties occidentales sont beaucoup plus audacieuses fin 1939 pour aider la Finlande agressée par l’Union soviétique, qui vient d’envahir une partie de la Pologne alliée et soutient massivement économiquement l’ennemi allemand. Cette fois le soutien matériel franco-britannique, et même italien, est franc et massif. La France propose par exemple de fournir 200 avions. On renoue avec les unités de volontaires, qui viennent de partout mais principalement de Suède. La nouveauté est que la France et le Royaume-Uni envisagent d’engager des unités régulières en Laponie face à l’Union soviétique et même de bombarder Bakou. On ne sait pas trop ce qui serait passé si ces projets fumeux avaient été mis en œuvre. Ils n’auraient pas fait grand mal de toute façon à l’URSS et peut-être en serait-on resté au stade des accrochages, ces petits franchissements du seuil de la guerre que l’on peut ignorer et oublier si on en reste là. La défaite de la Finlande en mars 1940 coupe court à toutes ces ambitions.
[…] Avant l’entrée en guerre en décembre 1941 l’aide américaine est d’abord matérielle, mais on assiste à une initiative originale. Claire Lee Chennault, ancien officier de l’US Army Air Force devenu conseiller militaire de Tchang Kaï-chek en pleine guerre contre le Japon, obtient de faire bénéficier la Chine d’une centaine d’avions de combat américain mais aussi de pouvoir recruter une centaine de pilotes et de 200 techniciens américains rémunérés par une société militaire privée (la CAMCO). On les baptisera les « Tigres volants ». La SMP est un moyen pratique « d’agir sans agir officiellement ».
La guerre froide, cette confrontation à l’échelle du monde, est l’occasion de nombreuses aides à des pays en guerre y compris contre des rivaux directs « dotées » de l’arme nucléaire. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose aux pratiques sinon que les nouveaux rivaux sont encore plus réticents que les anciens. L’Union soviétique aide ainsi successivement la Corée du Nord et la Chine pendant la guerre de Corée puis la République du Nord-Vietnam, contre les États-Unis, directement engagés, et leurs alliés. Elle aide aussi plus tard l’Égypte et la Syrie face à Israël, la Somalie face à l’Éthiopie puis l’inverse, l’Irak face à l’Iran ou encore l’Angola face à l’Afrique du Sud. La méthode soviétique est toujours la même. L’aide matérielle est rapide, massive et complète (même si les Chinois se plaignent d’avoir été insuffisamment soutenu en Corée) et d’une valeur de plusieurs milliards d’euros par an. Cette aide matérielle s’accompagne toujours d’une aide humaine, si les troupes américaines ne sont pas là, avec l’envoi de milliers de conseillers, techniciens, servants d’armes complexes.
[…] L’URSS n’exclut pas l’engagement d’unités de combat, en mode masqué, mixte et fondu dans des forces locales si on veut rester discret comme les pilotes soviétiques engagés au combat contre les Américains en Corée ou au Vietnam. Elles peuvent aussi être engagées plus ouvertement mais en mission d’interdiction, c’est-à-dire sans chercher le combat. En 1970 en effet, en pleine guerre entre l’Égypte et Israël, les Soviétiques engagent une division complète de défense aérienne, au sol et en l’air, sur le Nil puis sur le canal de Suez. Cela conduit à des accrochages entre Soviétiques et Israéliens sans pour autant déboucher sur une guerre ouverte que personne ne veut.
[…] Les pays occidentaux, de fait les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, pratiquent sensiblement les mêmes méthodes et respectent les mêmes principes. L’aide matérielle est normalement sans restriction surtout si elle est financée, comme en Irak dans les années 1980 (où Soviétiques et Occidentaux se retrouvent dans le même camp) avec quasiment toujours les techniciens nécessaires et une structure de formation. On applique ensuite le principe du « premier arrivé interdit le concurrent » et quand les Soviétiques sont là, on n’y est pas ou le plus discrètement possible. Quand les Soviétiques ne sont pas là en revanche on peut se lâcher. La France envoie, à son échelle, des soldats fantômes, des conseillers-instructeurs, des forces d’appui ou même des unités en interdiction, comme en 1983 au Tchad face à la Libye où, malgré les accrochages, on reste au stade de la confrontation avec la Libye sans franchir le seuil de la guerre.
[…] Il faut retenir de tout cela que quand deux nations qui ne veulent pas entrer en guerre – et le fait d’être deux puissances nucléaires est une bonne raison pour cela – n’entreront pas en guerre, même si l’une aide une nation contre laquelle l’autre se bat directement. Le fait que cette aide dans son volet matériel soit graduelle ou massive n’a jamais rien changé à l’affaire, donc autant qu’elle soit massive, car c’est évidemment plus efficace. Que des armes livrées servent à frapper le sol de son adversaire n’a jamais eu non plus la moindre incidence. L’engagement humain est plus délicat. Il est souvent indispensable pour rendre l’aide matérielle beaucoup plus efficace et le risque d’escalade avec l’adversaire est faible.
[…] Le vrai risque d’escalade entre deux rivaux survient avec les rencontres de combattants. Un premier procédé pour en diminuer les conséquences politiques est de diluer ses combattants dans les unités locales sous forme de « volontaires », ce qu’ils peuvent d’ailleurs parfaitement et tout à fait légalement être. Le second procédé consiste à « privatiser » les unités dont on sait qu’elles vont entrer en contact avec l’adversaire, sous forme de compagnies de « Tigres volants » (aux manches d’avions F-16 pourquoi pas ?) ou de brigades politiques. L’État peut dès lors nier toute responsabilité directe. Cela n’abuse personne mais donne le prétexte à l’adversaire de ne pas escalader contre son gré. Le troisième procédé, plus risqué, consiste à engager de vraies unités de combat régulières mais en mission d’interdiction loin de la ligne de contact. Les exemples (rares) cités, en Égypte ou au Tchad, ont plutôt réussi mais au prix de l’acceptation d’accrochages et donc de l’approche du seuil de la guerre, mais encore une fois si les deux adversaires ne veulent pas franchir ce seuil, celui-ci n’est pas franchi. Il n’est pas dit que cela soit toujours le cas mais il en été toujours été ainsi entre puissances nucléaires.
En résumé, si on revient sur la copie des alliés de l’Ukraine au regard de l’histoire, on pourrait inscrire un « trop timide, peut largement mieux faire sans prendre beaucoup de risques ».
La voie de l’épée, Michel Goya, Le soutien militaire à l’Ukraine au regard de l’histoire
[…] Dans une interview accordée au quotidien britannique The Guardian, Radoslaw Sikorski, le ministre des affaires étrangères polonais, déclare que la Pologne soutient le droit de l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Russie, estimant que l’Occident doit cesser de se limiter constamment dans ce qu’il fait pour soutenir l’Ukraine : « Les Russes frappent le réseau électrique ukrainien, ses terminaux céréaliers, sa capacité de stockage de gaz et ses infrastructures civiles. L’opération russe est menée depuis le quartier général de Rostov-sur-le-Don. Hormis le fait de ne pas utiliser l’arme nucléaire, la Russie ne se limite pas beaucoup. »
Il fait aussi part de son scepticisme quant aux menaces russes d’utiliser des armes nucléaires : « Les Américains ont dit aux Russes que s’ils font exploser une bombe nucléaire, même si elle ne tue personne, [les Américains] atteindront toutes les [positions russes] en Ukraine avec des armes conventionnelles, les détruirons toutes. »
Pour lui, l’Europe doit apprendre à jouer le jeu de l’escalade avec la Russie, en laissant Vladimir Poutine dans l’incertitude quant aux intentions de l’UE : « Toujours déclarer quelles sont nos lignes rouges ne fait qu’inviter Moscou à adapter ses actions hostiles aux limites que nous nous imposons. » […]
[…] Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré le 24 mai que les États membres de l’OTAN devraient envisager de lever les restrictions sur l’utilisation par l’Ukraine d’armes fournies par l’Occident pour frapper des cibles militaires en Russie.
Stoltenberg a déclaré que ces restrictions rendent difficile la défense des forces ukrainiennes contre l’opération offensive russe dans le nord de l’oblast de Kharkiv. ISW continue d’évaluer que les limitations occidentales de la capacité de l’Ukraine à frapper des cibles militaires en Russie ont créé un sanctuaire dans la zone frontalière de la Russie à partir duquel les avions russes peuvent mener des frappes de bombes planées et de missiles contre les positions ukrainiennes et où les forces et équipements russes peuvent se rassembler librement avant d’entrer en combat. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 24 mai, traduction automatique
Alouchta, Perevalne, Saky, Simferopol… La nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mai a été marquée par de nouveaux bombardements en Crimée, un territoire occupé par les forces russes depuis 2014, mais que l’Ukraine n’entend pas laisser dans les mains de Moscou. Selon plusieurs messages et images diffusés sur les réseaux pro-ukrainiens, des missiles ATACMS à longue portée ont atteint plusieurs localités, situées dans le sud de la péninsule, frappant ici une station radar, là un centre de télécommunications… […] Ces frappes ciblées sur la Crimée sont quasi quotidiennes, depuis le début du printemps. Chaque nuit ou presque, des missiles et des drones, aériens mais aussi navals, sont lancés par les Ukrainiens sur des installations militaires russes.
[…] Si l’essentiel des combats se déroule sur le continent, la Crimée reste aussi une importante plate-forme logistique pour alimenter l’armée russe sur le front sud. Des convois ferroviaires continuent de passer par le pont de Kertch, même si les dommages causés à l’ouvrage, en 2022 et en 2023, limitent le tonnage transporté, et de nombreuses navettes traversent la mer d’Azov jusqu’à la côte est de la péninsule, afin de ravitailler les troupes de Moscou.
[…] Pour les militaires occidentaux, cibler les radars et les défenses antiaériennes russes en Crimée a enfin pour objectif de préparer l’arrivée des avions de combat occidentaux en Ukraine. Une soixantaine de F-16 ont été promis par le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas et la Belgique, et les premiers exemplaires sont attendus au début de l’été. « Les Russes utilisent leurs moyens de détection en Crimée pour savoir ce qui se passe dans l’ouest de l’Ukraine. Il est impératif de casser ces moyens pour que les Russes ne puissent pas voir arriver en temps réel les F-16, ce qui leur permettrait de réagir », explique Stéphane Audrand [consultant en risques internationaux]. […]
Le Monde, Guerre en Ukraine : pourquoi la Crimée reste la priorité de Kiev
Samedi 25/5, 10h20
Pacha va bien, on a parlé. Il embrasse tout le monde. Il commence le travail [ce] soir.
Conflit Chine-Taïwan : le Chinois Xi a besoin de l'aide de son ami du Kremlin, qui déplace actuellement les frontières maritimes de la mer Baltique.
Les exercices militaires chinois autour de Taiwan visent à tester sa capacité à « prendre le pouvoir » sur l’île, a déclaré vendredi l’Armée populaire de libération alors que ses forces entamaient une deuxième journée d’exercices à grande échelle encerclant son voisin démocratique.
Ces exercices sont les plus importants depuis plus d’un an et surviennent quelques jours seulement après que Taiwan a investi son nouveau président, Lai Ching-te, ouvertement détesté par Pékin pour avoir défendu la souveraineté et l’identité distincte de l’île.
Pékin a dénoncé Lai comme un « séparatiste dangereux » et a décrié son discours d’investiture lundi, au cours duquel il a appelé la Chine à cesser ses intimidations à l’égard de Taïwan, qui sont devenues beaucoup plus prononcées sous le dirigeant chinois Xi Jinping.
[…] Vendredi, le commandement du théâtre de l’Est de l’APL a déclaré qu’il poursuivait les exercices des deux côtés de la chaîne d’îles de Taiwan pour « tester la capacité à prendre conjointement le pouvoir, à lancer des attaques conjointes et à occuper des zones clés ». […]
CNN, La Chine affirme que les exercices militaires encerclant Taiwan visent à tester sa capacité à « prendre le pouvoir », traduction automatique
Vendredi 24/5, 18h15
Baltique.
Les garde-côtes estoniens ont déclaré jeudi que leurs homologues russes avaient retiré pendant la nuit des bouées placées sur la rivière Narva, qui sépare les deux pays, dans le cadre d’un différend survenu à la frontière. « De telles actions sont inacceptables. L’Union européenne attend des explications de la part de la Russie, après le retrait de ces bouées, et leur remise en place immédiate », a déclaré vendredi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans un communiqué.
La première ministre estonienne, Kaja Kallas, a évoqué un « incident frontalier » alors que la Lituanie et d’autres pays de la région entretiennent des relations tendues avec la Russie en raison de son invasion de l’Ukraine. […]
Après l’incident frontalier qui a opposé l’Estonie à la Russie, « j’ai parlé avec la première ministre [estonienne], Kaja Kallas, l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique nord] est solidaire avec notre allié estonien, face à toute menace contre sa souveraineté », a affirmé vendredi le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg.
Lors de sa visite en Biélorussie, le président russe Vladimir Poutine envisage de discuter de la participation potentielle de l’armée biélorusse aux exercices nucléaires non stratégiques russes, a rapporté l’agence de presse publique russe RIA Novosti le 24 mai.
Poutine est arrivé en Biélorussie le 23 mai pour une visite de deux jours, rencontrant le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko. Il s’agit du dernier enggement de Poutine à l’étranger , qui comprenait une visite en Chine la semaine dernière.
À son arrivée à Minsk, Poutine a déclaré qu’il envisageait de discuter des questions de sécurité avec Loukachenko, ainsi que de la participation biélorusse aux exercices nucléaires.
La Biélorussie a été un allié clé de Moscou et a soutenu l’agression russe contre l’Ukraine, même si elle n’a pas engagé ses propres forces directement dans les hostilités. Le pays hébergerait également des armes nucléaires tactiques russes sur son territoire […]
The Kyiv Independent, Poutine veut impliquer la Biélorussie dans des exercices nucléaires, traduction automatique
Vendredi 24/5, 8h50
Tout va bien, Nastia et Kristina sont venues chercher notre petite délégation ukrainienne (grands-parents de Kristina et maman de sa meilleure copine). On est arrivés chez Svitlana où une grande table nous attendait déjà. On a bien mangé et un peu bu. J’ai passé 55 heures en route : du moment où j’ai quitté l’appartement de mes parents à Kryvyi Rih jusqu’au moment où j’ai mis les pieds dans l’appart de Svitlana. Je suis très contente. C’est bizarre de pouvoir être dehors après 23h00 [le couvre-feu s’applique en Ukraine].
Olga, Viber (texte)
Vendredi 24/5, 8h45
Tcherno.
FIRMS signale un feu au sud de Tcherno, à proximité d’un ancien kholkhoze sur la rive du réservoir de Kyiv.
Dépôts de césium 137 sur fond de carte Google Earth, captures d’écran
Vendredi 24/5, 0h05
Slovaquie.
Neuf jours après la tentative de meurtre contre son dirigeant, la Slovaquie reste sur le fil du rasoir et les déclarations de bonne volonté pour tenter de réconcilier une société clivée entre pro et anti-Fico peinent à masquer la discorde et les ressentiments. Après avoir été grièvement blessé par quatre balles le 15 mai à Handlova, l’homme fort de la Slovaquie est toujours dans un état jugé sérieux, mais serait désormais hors de danger.
Du côté de l’enquête, le ministre de l’Intérieur Matus Sutaj Estok a fait savoir que l’homme de 71 ans inculpé, d’abord décrit comme un «loup solitaire», aurait pu avoir bénéficié de complicités. Cette hypothèse s’appuie essentiellement sur la disparition de ses communications et de son profil sur Facebook. Pourtant, la société Meta a affirmé à plusieurs reprises avoir supprimé elle-même les communications et le profil de l’assaillant «peu après l’attaque». Ce dernier a indiqué à la police avoir agi seul et sans en informer personne […]
Le Figaro, Robert Fico toujours hospitalisé à l’approche des européennes
[…] Selon le document judiciaire, Tsintula a déclaré qu’il se sentait « impuissant et désillusionné face à l’état de la société » suite aux changements introduits par le gouvernement de Fico depuis son arrivée au pouvoir en octobre de l’année dernière. Le suspect était en particulier mécontent de la dissolution du Bureau du Procureur spécial, qui traitait des affaires de criminalité politique et organisée. Le tireur s’est également plaint de « persécutions à l’encontre de la culture » et des professionnels des médias.
En outre, selon Tsintula, il souhaite avant tout « qu’une assistance militaire soit fournie à l’Ukraine ». Il a qualifié le gouvernement de Fico de « Judas par rapport à l’Union européenne ». […]
Unian, L’Ukraine avait besoin de l’aide militaire : l’agresseur a expliqué pourquoi il a tiré sur Robert Fico, d’après Politico, traduction automatique
Jeudi 23/5, 23h55
Au bout du souffle
10h13 — Le bus est en panne, les conducteurs le réparent. J’espère que ça ne va pas durer longtemps.
11h46 — C’est bon, on est à nouveau en route.
17h38 — On vient de faire le dernier arrêt à Reims. Le bus cassé roule tranquillement, on doit arriver à Paris vers 19h30/20h00.
18h33 — Je suis fatiguée et je veux me doucher le plus vite possible. Ça va aller.
19h12 — On arrive dans 30 minutes.
Olga, Viber (texte)
Jeudi 23/5, 7h10
Baltique.
Les responsables du Kremlin et du ministère de la Défense russe ont nié le 22 mai que la Russie envisageait de modifier la frontière maritime russe, mais ont laissé entendre que le gouvernement russe envisageait de prendre des mesures de « sécurité » dans la mer Baltique.
Les agences de presse d’État russes Ria Novosti et TASS ont publié des déclarations de sources militaro-diplomatiques anonymes, qui affirmaient que « la Russie n’avait pas et n’a pas l’intention de réviser la frontière nationale, la zone économique et le plateau continental dans la [région] Baltique. ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la proposition du ministère de la Défense russe n’est pas politiquement motivée, malgré le fait que « la situation politique a considérablement changé » depuis 1985. Peskov a ajouté que l’escalade des tensions et le niveau accru de confrontation dans la région baltique « nécessite des mesures appropriées » de la part des agences russes compétentes pour « assurer la sécurité [russe] ». Les responsables russes n’ont pas expliqué pourquoi la proposition du ministère de la Défense avait été supprimée du portail juridique du gouvernement. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 22 mai, traduction automatique
Jeudi 23/5, 6h50
Des nouvelles des sœurs Sasha et Olga.
Olga (Paris, le 10 mai) — […] J’avais un peu plus de 20 ans et, avec une très bonne copine, on passait nos soirées à sortir et à aller à des concerts. Elle s’appelle Sonia. Elle vit toujours à Kyiv et elle a deux enfants. Je l’ai appelée récemment en visio. Elle n’a presque pas changé : toujours avec ses cheveux roux flamboyants ! Mais elle a un nouveau tatouage que je n’avais jamais vu, la lettre « ï », en jaune et bleu, aux couleurs du drapeau ukrainien. Je vous explique : c’est une lettre propre à l’alphabet cyrillique ukrainien, qui le différencie de l’alphabet russe.
Se faire tatouer cette lettre est devenu très courant chez les Ukrainiens. Je lui ai demandé si elle n’avait pas peur qu’un jour, en Europe, les gens voient dans ce tatouage un symbole de nationalisme. Elle m’a rétorqué que toute confusion dans la compréhension du terme « nationalisme » disparaît avec le premier missile qui vole au-dessus de ta tête ! […]
Sasha (Kyiv, 10 mai) — Tout à coup, la sirène a retenti. On a tous regardé nos téléphones pour voir de quel type d’alerte il s’agissait : le décollage d’avions Mig ? L’envoi de missiles balistiques ? De drones ? Cette dernière possibilité étant peu probable, car notre ennemi le pratique plutôt la nuit. En fait, c’était un Mig. On était soulagés, car, en journée, en général, ils ne font que des vols sans attaquer. Ils survolent le pays pour nous faire peur. On a continué notre conversation.
[…] Une des étudiantes à qui je donne des cours en ligne habite à Kharkiv, près de la russie, une ville bombardée depuis des mois et vers laquelle les russes ont déclenché une offensive terrestre le 10 mai. Elle est aussi prof d’anglais là-bas et, depuis quelques mois, elle organise un club de conversation en anglais. Elle a une vingtaine de participants ! Elle m’a raconté avec fierté qu’en cas d’attaque, ils se cachaient au sous-sol d’un petit café pour continuer l’atelier. […]
Le Monde, Elisa Mignot, Les lettres d’Olga et de Sasha : « Même dans les villes les plus bombardées, les gens continuent avec acharnement à aller au travail, à créer des business, à se cultiver »
Mercredi 21/5, 19h00
Olga, Viber
Mercredi 21/5, 8h10
Baltique.
La Russie a décidé unilatéralement de modifier la frontière maritime avec la Lituanie et la Finlande dans la mer Baltique, selon le décret publié sur le site Internet du gouvernement russe.
La Lituanie et la Finlande n’ont pas encore réagi à la décision de la Russie concernant la frontière maritime, et la décision unilatérale de la Russie n’a pas non plus été reconnue au niveau international.
La Russie a l’intention de s’approprier les eaux intérieures de la partie orientale du golfe de Finlande et à proximité des villes de Baltiisk et Zelenodradsk dans l’oblast de Kaliningrad, selon un décret préparé par le ministère russe de la Défense.
Par ce décret, la Russie vise à modifier les coordonnées géographiques, qui mesurent la largeur de la mer territoriale russe et la zone proche du littoral et des îles.
La Russie a l’intention de modifier les coordonnées géographiques près des îles Sommers, Jahi, Rodsher, Malyi Tyuters, Vigrund et Gogland, ainsi que du cap nord de la rivière Narva, près de la frontière avec la Finlande. […]
The Kyiv Independent, La Russie décide unilatéralement de modifier sa frontière maritime avec la Lituanie et la Finlande en mer Baltique, traduction automatique
Commentaire : "[...] Poutine est passé maître dans l'art de gérer les zones grises des territoires souverains. Cela soulève la question de savoir ce qui déclenche réellement l'article 5. Si des troupes débarquent sans insignes, comme en Crimée en 2014, cela déclenchera-t-il une réponse ou la Russie recevra-t-elle une tape diplomatique sur les doigts avec un avertissement de ne pas recommencer ? L'Europe est très en retard sur les événements et ne cesse d'être surprise et abasourdie. [...]"
Golfe de Finlande, Google Earth, capture d’écran
Mardi 21/5, 17h50
J’espère que quelqu’un sait précisement quoi faire avec ça.
« La première étape de l’exercice avec des tests pratiques de préparation et d’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques a commencé dans la région militaire sud [frontalière de l’Ukraine] sous la direction de l’état-major général des forces armées russes », a écrit le ministère de la défense dans un communiqué, qui précise que ces exercices mobiliseront des troupes au sol et l’armée de l’air.
Je suis à Dnipro, à l’abri de la gare. Il y a le danger d’un missile, donc, c’est l’inquiétude aérienne. Ça irait mieux avec un bon café, mais je le prendrai plus tard.
Il y a beaucoup de langue ukrainienne, beaucoup plus qu’à KR [Kryvyï Rih]. Les jeunes parlent avec le dialecte exagéré de l’ouest, comme si Lviv était un étalon linguistique. Mais leurs phonèmes ne me tromperont pas.
Les gens parlent bas, je pense que c’est pour ne pas confier les secrets, car l’acoustique est bonne pour les concerts. Je ne sens pas l’inquiétude. Il y a des militaires-voyageurs et des militaires-gardiens.
J’ai fait la connaissance d’une femme, elle retourne à Odessa. Elle était à Dnipro car son mari est à l’hôpital local. Pourtant elle n’a pas de peur, pas de panique, une femme monumentale. Si, quand-même, elle panique un peu parce que le tableau n’affiche pas les numéros des voies, elle a peur de manquer son train.
L’alerte est annulée, la femme est partie prendre son train, je sors au soleil et à la recherche du café.
Olga, Viber (texte)
Mardi 21/5, 15h15
Lu aujourd’hui.
Dans les Pyrénées-Orientales, 42 communes sont « sous tension » pour l’accès à l’eau potable. (JC Milhet/Hans Lucas/AFP)
Les récentes pluies ne font pas illusion. L’eau continue de manquer cruellement dans les Pyrénées-Orientales, le département le plus méridional de France métropolitaine, frappé par une sécheresse extrême. Avec moins de 600 millimètres de précipitations en deux ans, et, en 2023, des déficits de neige de 75 % et de pluie de 50 % sur la partie ouest, le territoire affiche des caractéristiques de zone aride, à l’instar de la Catalogne espagnole. Les réserves d’eau du Pays catalan sont en grande souffrance et, selon la préfecture, 42 communes sont « sous tension » pour l’accès à l’eau potable. Deux fois qu’il y a un an.
« Les dernières pluies ont fait passer le déficit hydrique de 48 % à 34 %, mais nous sommes bien loin de retrouver une situation normale », soutient Olivier Sarlat, président du pôle de compétitivité Aqua Valley, consacré à la filière eau dans les régions Occitanie et Sud. Il prévient : « Il ne faut pas oublier les deux étés passés, car ils vont devenir la norme. Le débit des cours d’eau et le rechargement des nappes souterraines vont diminuer de 30 % à 40 % d’ici à quarante ans. »
Les Pyrénées-Orientales font déjà office de laboratoire de la vie avec moins d’eau. Après qu’une cinquantaine de projets d’adaptation à la ressource a été présentée en mars, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en a sélectionné une quinzaine. Il les dévoilera sur place ce mercredi. L’Etat se dit prêt à tester des innovations, en autorisant par exemple deux petites stations de dessalement à Port-Vendres et Saint-Cyprien, deux communes au sud de Perpignan. Autre piste : conditionner les subventions aux communes à l’efficacité de leurs réseaux d’eau.
[…] Pilier de l’économie catalane, avec 10.600 emplois et plus de 20.000 saisonniers, le tourisme tente de faire sa mue. A travers une charte « Economisons l’eau », signé avec l’Etat, l’Umih 66 s’engage à transformer ses campings et hôtels : arrêt du nettoyage à grandes eaux, installation de robinets et de douches à faible débit, bâchage nocturne des piscines pour réduire l’évaporation, réparation des fuites, etc. Brice Sannac, qui est aussi hôtelier sur la Côte Vermeille, met en place la récupération des « eaux grises » (douches, baignoires…) dans son nouvel établissement, à Collioure, chiffrant l’investissement à 40.000 euros.
L’agriculture locale, connue pour ses vergers d’abricots, de pêches et de nectarines, est, elle aussi, secouée. Elle s’efforce d’innover, de mettre en place de nouveaux usages et de se diversifier, avec des dizaines d’hectares d’amandiers plantés. Mais « toute diversification pose des freins techniques, tempère Didier Bruzy, arboriculteur à Corbère. Les amandes fleurissent tôt et sont exposées aux gels de mars et avril ». La piste des olives est étudiée, « mais ce serait entrer en concurrence avec l’Espagne, ce qui induit un souci de rentabilité ».
[…] Autre solution sur la table : la réutilisation des eaux usées traitées, notamment grâce aux stations d’épuration qui rejettent ces eaux dans la Méditerranée. La communauté de communes Sud Roussillon investit 3 millions d’euros sur celle de Saint-Cyprien, dans une unité de traitement spécifique de nanofiltration, pour « réutiliser 1 milliard de litres par an et arroser les espaces verts, le golf et, in fine, les arboriculteurs puis les maraîchers », explique Thierry Del Poso, président de l’intercommunalité.Nombre d’experts préconisent de transférer la gouvernance de l’eau aux départements, pour mieux mettre en balance les ressources et les besoins. […] La bataille de l’eau ne fait que commencer.
Les Echos, Sécheresse : les Pyrénées-Orientales, laboratoire de l’économie sans eau
Mardi 21/5, 15h15
Je suis en route. A bientôt !
Olga, Viber (texte)
Mardi 21/5, 13h40
Alina, deux ans, est tenue par sa mère devant l'image d'un pont détruit à Irpin, dans la région de Kiev. La photographie, prise par le photojournaliste mexicain Narciso Contreras, a été placée sur le pont Charles à Prague, en Tchéquie.
Pour beaucoup de personnes épargnées par les conséquences directes de la guerre en Ukraine, le conflit est devenu une préoccupation lointaine – pénible et troublante, mais qui ne perturbe plus la vie quotidienne. Pour rappeler le coût humain de la guerre, l’artiste visuelle russe Danila Tkachenko a installé des photographies agrandies documentant la destruction à côté de monuments célèbres dans huit villes européennes, puis a photographié des réfugiés ukrainiens sur fond de ces images. Meduza partage le projet intitulé « Inversion ».
Meduza, « Inversion » La photographe et plasticienne Danila Tkachenko amène l’Ukraine déchirée par la guerre aux monuments les plus connus d’Europe, traduction automatique
Mardi 21/5, 13h35
Je quitte l’appart vers 13h30, j’ai un bus pour Dnipro à 15h00, j’arrive à Dnipro à 17h00. Le train est à 19h30. Je suis à Lviv à 8h47 [demain matin], le bus est à 11h00.
J’ai une valise, un sac avec la nourriture et un petit sac avec le plus important. La météo est imprévisible, c’est ça ? J’ai un imperméable, un pull, des t-shirts… Ça doit aller
On n’a pas d’électricité, je tremble de l’impatience et un peu de peur, Pacha déclare qu’il va bien (j’ai des doutes), Fidèle dort, maman travaille.
[…] Les experts estiment qu’il est peu probable que la mort de Raïssi ait un impact sur la politique étrangère du régime [iranien], qui relève presque exclusivement du guide suprême. […]
CNN, Le président iranien est décédé en exercice. Voici ce qui se passe ensuite, traduction automatique
Mardi 21/5, 10h50
Mauvaises mains.
Tout peut être sujet à un trafic, en témoigne l’alerte lancée ce lundi par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette dernière a appelé à la « vigilance » contre le trafic et le vol de matières nucléaires (uranium, plutonium et thorium) et autres matières radioactives, afin d’éviter qu’elles « ne tombent entre de mauvaises mains ».
[…] Depuis le début de la collecte de données en 1993, 145 Etats ont signalé 4.243 incidents à l’AIEA, dont 350 liés ou susceptibles d’être liés à un trafic ou à une utilisation malveillante (détention illégale, mise en vente et contrebande). C’est pendant le transport que se produisent plus de la moitié des vols. Les matières radioactives sont « particulièrement exposées aux menaces de sécurité au moment de leur transit », souligne Elena Buglova, appelant à « renforcer les mesures de sécurité ». Mais la très grande majorité des problèmes constatés relèvent plutôt de la négligence, de la part d’individus utilisant et acheminant ces matières sans autorisation.
L’AIEA fait aussi état de cas de découverte fortuite de matières radioactives, comme de la ferraille contaminée. On en trouve souvent dans les hôpitaux, les laboratoires universitaires ou l’industrie. Sur la seule année 2023, il y a eu 168 signalements au total, « en ligne avec les moyennes historiques ».
La crainte de l’AEIA ? Que des extrémistes s’en saisissent pour fabriquer une « bombe sale », une arme constituée d’explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l’explosion. Bien que les dégâts et les pertes en vies humaines causées par une « bombe sale » soient réduits en comparaison avec ceux qu’infligerait une bombe nucléaire à fusion ou à fission, ce type d’engin pourrait tout de même semer le chaos dans les zones urbaines.
Alors que « l’énergie nucléaire et par conséquent les matières nucléaires deviendront de plus en plus répandues dans les années à venir », il sera crucial que les pays qui utilisent l’énergie nucléaire « sécurisent et protègent les matériaux et les programmes », a déclaré à l’AFP en marge de la conférence Pranay Vaddi, haut responsable de la Maison-Blanche pour le contrôle des armes et la non-prolifération.
20 minutes, L’agence de l’énergie atomique alerte contre « le vol de matières nucléaires » et « les bombes sales »
[…] La publication de la fiche d’information de l’ITDB coïncide avec la Conférence internationale sur la sécurité nucléaire (ICONS) de cette semaine. ICONS 2024 offre un forum aux ministres, décideurs politiques, hauts fonctionnaires et experts en sécurité nucléaire pour discuter de l’avenir de la sécurité nucléaire dans le monde, tout en offrant l’occasion d’échanger des informations, de partager les meilleures pratiques et de favoriser la coopération internationale. […]
AIEA, Base de données de l’AIEA sur le trafic de matières nucléaires et autres matières radioactives – 4 243 incidents depuis 1993, traduction automatique
Lundi 20/5, 18h20
Zapo. Fuite d’huile sur une grue = pas grave du tout, mais on a l’oeil, hein ?
Une nouvelle équipe d’experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique est arrivée aujourd’hui [16 mai] à la centrale nucléaire de Zaporizhzhya (ZNPP), en Ukraine, traversant la ligne de front pour atteindre le site dans le cadre de la mission indispensable de l’AIEA pour aider à prévenir un accident nucléaire pendant le conflit armé, a déclaré le directeur général. » a déclaré Rafael Mariano Grossi.
En remplacement de collègues qui surveillaient la sûreté et la sécurité nucléaires au ZNPP depuis plusieurs semaines, c’est le 19 ème équipe d’experts de l’AIEA stationnée sur le site du sud de l’Ukraine depuis que le Directeur général Grossi y a établi une présence permanente il y a plus de 20 mois.
[…] Mercredi [15 mai], les experts de l’AIEA ont observé un exercice d’urgence à la ZNPP, basé sur un scénario hypothétique d’endommagement d’une canalisation reliée à l’un des bassins d’arrosage fournissant l’eau nécessaire au refroidissement de la tranche 1 du réacteur et de ses systèmes de sécurité. Dans le cadre du scénario de l’exercice, le personnel de l’usine a pompé de l’eau dans le bassin d’arrosage et réparé la conduite endommagée, tout en s’assurant que les systèmes de sécurité et les générateurs diesel restaient opérationnels.
[…] L’équipe de l’AIEA s’est également rendue cette semaine dans la tranche 2 du réacteur et dans ses salles des systèmes de sûreté où elle a observé les générateurs de vapeur, le pressuriseur et le démarrage réussi d’une pompe de la piscine de combustible usé dans le cadre d’un remplacement programmé d’une autre pompe. L’équipe a constaté qu’aucune fuite de bore n’a été observée et que la situation générale dans les zones était satisfaisante, à l’exception d’une fuite d’huile provenant de la grue. […]
AIEA, mise à jour 228, 16 mai, traduction automatique
Lundi 20/5, 11h00
C’est pas dimanche, mais c’est férié : la vérité sort de la bouche… de l’entraînement.
Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a menacé la société russe de technologie Internet et de télécommunications Yandex parce que son grand modèle linguistique ne parvenait pas à fournir des réponses cohérentes avec les opérations d’information russes en cours.
Medvedev a critiqué le 19 mai l’assistant vocal Alisa de Yandex (apparemment similaire à Alexa d’Amazon) pour son incapacité à répondre aux questions sur la loi américaine autorisant la saisie des avoirs russes à l’étranger ou de supposés monuments en Ukraine dédiés aux sympathisants nazis. Medvedev a affirmé que l’intelligence artificielle (IA) de Yandex était « lâche » pour ne pas avoir fourni les réponses souhaitées à ces questions et a suggéré que Yandex pourrait craindre d’offenser ses clients occidentaux. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 19 mai, traduction automatique
Un tribunal a condamné un Moscovite à une amende pour s’être teint les cheveux en jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, ont rapporté lundi des médias russes. Selon Mediazona, spécialisé dans les affaires judiciaires liées à la répression, Stanislav Netessov s’était rendu dans un commissariat fin avril après avoir été agressé à un arrêt de bus dans le centre de Moscou par un inconnu qui lui avait volé son téléphone.
Les policiers ont cependant remarqué sa couleur de cheveux et ont ouvert une affaire administrative à son encontre. Début mai, il a été reconnu coupable d’avoir « discrédité » l’armée russe et condamné à une amende de 50 000 roubles (environ 508 euros), selon Mediazona.
Le président Volodymyr Zelensky estime que les partenaires de l’Ukraine « ont peur que la Russie perde la guerre » et aimeraient que Kiev « gagne de telle manière que la Russie ne perde pas », a déclaré Zelensky lors d’une réunion avec des journalistes à laquelle participait le Kyiv Independent.
Les alliés de Kiev « craignent » une défaite de la Russie dans la guerre contre l’Ukraine car cela impliquerait « une géopolitique imprévisible », selon Zelensky. « Je ne pense pas que cela fonctionne de cette façon. Pour que l’Ukraine gagne, il faut qu’on nous donne tout ce qui nous permet de gagner », a-t-il déclaré. […]
The Kyiv Independent, Zelensky : « Nos partenaires craignent que la Russie perde cette guerre », traduction automatique
Lundi 20/5, 10h35
Iran.
La disparition dans le crash de son hélicoptère de ce religieux ultraconservateur, âgé de 63 ans, survient alors que la région est sujette à de très vives tensions. Une nouvelle élection doit se tenir dans les cinquante prochains jours. […]
Le président russe Vladimir Poutine serre la main de son homologue iranien Ebrahim Raisi lors d’une réunion à Moscou, en Russie, le 7 décembre 2023. SPUTNIK / REUTERS
Vladimir Poutine a rendu hommage lundi au président iranien. «Ebrahim Raïssi était un politicien remarquable (…) En tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations de bon voisinage entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique», a indiqué le président russe, dans un télégramme de condoléances diffusé par le Kremlin.
[…] Israël n’est pas impliqué dans la mort du président iranien dans un accident d’hélicoptère, a déclaré lundi à Reuters un responsable israélien. «Ce n’était pas nous», a déclaré ce responsable qui a requis l’anonymat. […]
Le Figaro, En direct, Accident d’hélicoptère en Iran : «Ce n’était pas nous», assure un responsable israélien au sujet de l’accident
Le géographe Bernard Hourcade, spécialiste de l’Iran, rappelle l’état défectueux de l’aéronautique iranien sous embargo américain depuis plusieurs décennies, qui permet d’expliquer le crash de l’appareil du président Raïssi ce dimanche. […]
Le Figaro, Mort du président iranien Ebrahim Raïssi: «Les spéculations qui mettent en cause la thèse de l’accident ne sont que fantasmes»
Dimanche 19/5, 23h45
Nuc indien.
Le premier test atomique indien en 1974 dans le désert du Rajasthan. (Photo : AFP)
La chaleur était torride en ce jour de mai 1974, pic de l’été dans le désert du Rajasthan. En cette année, la guerre froide continuait à comprimer le monde entre deux blocs ennemis, dans une atmosphère électrique qui menaçait régulièrement de s’enflammer et laissait peu de marge de manœuvre aux autres puissances. L’arme nucléaire n’était alors officiellement détenue que par le groupe des cinq nations membres du conseil permanent du Conseil de sécurité (États-Unis, Royaume-Uni, France, Union soviétique et Chine), appelées les P5.
C’est dans ce contexte que la Première ministre de l’Inde, Indira Gandhi, décide de prouver les capacités technologiques du pays à sa population et au monde. Le 18 mai 1974, elle ordonne l’explosion souterraine d’une charge atomique de 1 400 kg, sur le site militaire de Pokhran, au Rajasthan. New Delhi présente cet essai comme une « explosion nucléaire pacifique ». Le pays aurait même choisi cette date car c’est le jour de l’anniversaire de la naissance du Bouddha, baptisant cette opération militaire du nom de « Smiling Buddha », le Bouddha souriant.
Les grandes puissances de l’époque, elles, ne voient rien de bouddhiste dans cet essai. La plupart le condamnent, avec plus ou moins de véhémence, car elles le considèrent comme un risque de prolifération nucléaire. […] Le Canada, entre autres, met alors immédiatement fin à sa coopération scientifique dans le domaine du nucléaire civil, qui avait permis à New Delhi de développer cette version militaire. Cela oblige l’Inde à suspendre la construction de deux centrales nucléaires.
[…] L’Inde a des raisons de s’armer. À cette époque, le pays faisait déjà face à d’importants différents frontaliers et avait déjà mené trois guerres contre ses voisins. Elle en avait remporté deux contre le Pakistan (1947-1948 au Cachemire et en 1971 pour soutenir l’indépendance du Bangladesh, ancienne province pakistanaise) et perdu une contre la Chine, en 1962, liée au contrôle d’une région frontalière.
Par cette explosion, l’Inde a brisé le tabou de la prolifération nucléaire en devenant le premier pays du Sud à montrer qu’elle possède l’arme atomique. D’autres, comme Israël, en avaient certainement la maîtrise, mais ne l’affichaient pas.
[…] L’Inde se retrouve isolée. Son programme nucléaire en souffre et se terre à nouveau dans le secret, jusqu’en 1998. L’opposition nationaliste hindoue du Bharatiya Janta Party (BJP) vient d’arriver au pouvoir, après un règne d’un demi-siècle quasi ininterrompu du parti du Congrès. Et le Premier ministre, Atal Bihari Vajpayee, inaugure son nouveau mandat en fanfare. Entre le 11 et le 13 mai 1998, il ordonne la détonation de cinq bombes nucléaires, dont une bombe à fusion, sur le même site de Pokhran, dans le désert du Rajasthan.
Le Pakistan, voisin et frère ennemi de l’Inde, prend cet essai comme une provocation et une escalade régionale dans l’armement nucléaire et répond en détonant six bombes nucléaires deux semaines plus tard. Cependant, selon le chercheur Rajiv Nayan, l’essai indien était davantage un message destiné à la Chine.
[…] Mais les réactions internationales sont encore plus sévères qu’en 1974. Les États-Unis imposent des sanctions économiques à l’Inde, suspend l’essentiel de son assistance militaire, technologique et financière et va jusqu’à s’opposer à l’accès de New Delhi à des prêts des institutions internationales. Beaucoup d’autres pays adoptent un ton similaire, comme le Japon ou l’Allemagne, qui suspendent d’importantes aides à l’Inde. Mais pas la France, qui a été la première des cinq grandes puissances à reprendre les discussions avec New Delhi. « Depuis longtemps, la France avait compris les défis sécuritaires de l’Inde », analyse le chercheur Rajiv Nayan. « Et les Indiens se souviennent encore aujourd’hui de ce soutien quand ils parlent aux Français ».
La France jouit d’un partenariat stratégique avec l’Inde depuis 1998 et elle est devenue aujourd’hui le deuxième fournisseur d’armes à New Delhi, derrière la Russie. […]
Le 18 mai 1974, l’Inde procéda à son premier essai nucléaire, qualifié, des mots mêmes du gouvernement d’Indira Gandhi, « d’explosion nucléaire pacifique » (« Peaceful Nuclear Explosion »). Ce test, qui couronnait un programme basé sur le retraitement de plutonium, avait été déclenché à 100 mètres de profondeur sur le site de Pokhran, à proximité de la frontière pakistanaise. L’opération, surnommée Smiling Buddha (car lancée le jour de l’anniversaire du fondateur du bouddhisme), fit accéder pour la première fois un pays du tiers-monde au rang de puissance nucléaire, un cercle jusque-là très fermé : États-Unis, U.R.S.S., Grande-Bretagne, France et Chine. La puissance de l’explosion fut initialement estimée à 15 kilotonnes, soit l’équivalent de la bombe larguée sur Hiroshima le 6 août 1945. Elle fut néanmoins plus tard revue à la baisse (8 à 12 kilotonnes). Le prix réel du test de Pokhran constitua lui aussi un enjeu politique majeur, surtout dans un pays si pauvre. Le montant de 370 000 dollars s’imposa rapidement, même si pouvaient s’y adjoindre le budget de l’A.E.C. (130 millions de dollars en 1974) et le coût du programme nucléaire de New Delhi depuis ses origines (un milliard de dollars). Toutefois, malgré les débats entourant ces questions, le test indien constitua sans nul doute un coup de maître sur le plan politique. Son timing n’était d’ailleurs pas innocent. Comme l’avait noté par le passé l’ambassade des États-Unis à New Delhi, une « détérioration économique/sociale/ politique […] tenterait les leaders indiens de recourir au stimulant psychologique fourni par une explosion nucléaire ». La prouesse technologique réalisée à Pokhran suscita l’enthousiasme de la population, de la presse, et de la classe politique indiennes, y compris au sein de l’opposition. Selon l’Indian Express, l’explosion avait catapulté l’Inde au « premier rang » des nations. […]
CNRS éditions, Thomas Cavanna, De la volatilité comme paradigme, La politique étrangère des États-Unis vis-à-vis de l’Inde et du Pakistan dans les années 1970
Dimanche 19/5, 20h55
C’est dimanche : on aspire.
Il s’appelle «Mammoth», il est en Islande et, depuis quelques jours, il aspire l’air environnant pour en extraire le dioxyde de carbone grâce à un système de filtre. Ce CO2 est ensuite injecté dans du basalte où il n’embêtera personne. Enfin, on l’espère.
Pour que cette démarche soit efficace, il a fallu trouver une source d’énergie propre (si le dispositif fonctionnait au charbon, ça n’aurait pas eu beaucoup de sens). C’est donc la géothermie qui fait tourner ces turbines en Islande, mais chaque lieu candidat à l’aspiration de carbone pourra choisir son carburant propre.
Cette installation doit pouvoir extraire 36.000 tonnes de dioxyde de carbone à l’année, ce qui revient à sortir 7.800 voitures à moteur à combustion de la circulation pendant un an. Le retrait de chaque tonne de CO2 coûte environ 1.000 dollars (environ 927 euros), d’après les informations de la chaîne américaine CNN. Il faudrait diviser ce coût par dix pour que le dispositif soit réellement viable. Les économies d’échelle devrait rendre cet équilibre possible d’ici à 2050.
[…] Les fondateurs de Climeworks présentent leur bébé comme un outil pour traiter les émissions «incompressibles» de dioxyde de carbone, celles qui resteront quand on aura drastiquement réduit les émissions, qu’ils estiment à 6 à 10 milliards de tonnes annuelles. En aucun cas le Mammoth et ses successeurs ne sont conçus pour permettre de continuer à émettre des gaz à effets de serre en se disant: «C’est bon, quelqu’un passera l’aspirateur…» […]
Korii, Le plus gros aspirateur du monde vient d’être allumé en Islande et il a faim de CO2
Dimanche 19/5, 17h40
Lu.
L’armée ukrainienne annonce dimanche sur Telegram avoir détruit le navire russe Kovrovets, un dragueur de mines marines.
« Il n’y a plus de navires ennemis dans la mer Noire et la mer Azov. Quatre navires ennemis se trouvent dans la Méditerrannée, parmi lesquels un porte-missiles Kalibr avec une capacité totale de salve de huit missiles », précise la marine.
[Et si j’ai tout bien compris depuis le début, la Turquie a légalement le pouvoir de ne pas laisser entrer de navires militaires en Mer Noire]
Le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale demande que la France change de doctrine, comme Washington et Londres, et n’interdise plus à Kiev de frapper la Russie elle-même.
[…] Pour Jean-Louis Bourlanges, «ce changement de doctrine est parfaitement légitime dans la mesure où il met un terme à l’inacceptable asymétrie entre la situation de l’agressé et celle de l’agresseur». Militairement, tout le territoire de l’Ukraine est en effet frappé depuis le début de la guerre par les armes à longue portée russes, mais aussi par celles fournies à Moscou par ses alliés, notamment des missiles balistiques nord-coréens et des drones iraniens. Kiev frappe également la Russie dans la profondeur, mais en employant jusqu’ici des armes de fabrication locale, en particulier des drones qui ont récemment visé, en particulier, des installations énergétiques.
«Au nom de quoi peut-on refuser aux Ukrainiens le droit de répondre coup pour coup aux attaques dont ils sont les victimes ?», demande le député centriste. Et de répondre : «le droit à la légitime défense exclut le droit à la sanctuarisation du territoire de l’agresseur». Tout en précisant que «les États amis de l’Ukraine sont bien déterminés à rester non belligérants». «Il ne s’agit donc pas pour eux d’intervenir sur le théâtre des opérations», mais «de lever un tabou injustifiable». […]
Le Figaro, Armes occidentales fournies à l’Ukraine : le territoire russe ne doit plus être «sanctuarisé», affirme Jean-Louis Bourlanges
«Il n’y a plus de danger immédiat pour sa vie, mais son état reste grave et il nécessite des soins intensifs», a déclaré Kalinak, le plus proche allié politique de Fico.
— Maya, j’ai besoin que tu ranges le couloir devant ta chambre [qu’elle transforme en annexe de sa chambre et que sa mère lui demande d’évacuer depuis deux mois] — Heu… — Bonne nouvelle : je te donne une semaine ; je voudrais que ça soit praticable pour l’arrivée d’Olga. — Ah… si c’est pour Olga…
Un biopic sur Vladimir Poutine ? Comme le vrai n’était pas disponible, Patryk Vega l’a fait apparaître sous forme de deepfake grâce à l’intelligence artificielle (IA) dans un film présenté au Marché du film à Cannes.
A la fin, Poutine meurt. « Ce devait être un happy end », explique le cinéaste, en marge du Festival de Cannes. « J’ai appelé Poutine et je lui ai demandé s’il voulait participer ?
[…] Patryk Vega a d’abord voulu créer son personnage à l’aide de prises de vue réelles du dirigeant russe, mais la qualité n’était pas assez bonne pour le grand écran. « L’IA doit être alimentée. Il faut 20.000 images en haute résolution pour que cela fonctionne », explique-t-il à l’AFP.
Au lieu de cela, il a développé une nouvelle technologie qui permet à un acteur réel ayant la même stature que Poutine d’obtenir son visage à l’aide de l’IA.
« C’est le premier film qui utilise cette technologie », revendique-t-il.
L’effet est stupéfiant. Dans le film dont l’AFP a pu voir un extrait, on voit Poutine tel qu’on le connaît dans ses apparitions publiques, mais aussi incontinent ou jouant du piano. […]
La Libre, Un biopic sur Poutine ? Oui, grâce à l’intelligence artificielle
Samedi 18/5, 20h00
Vu.
[…] des informations apparaissent désormais selon lesquelles les troupes ukrainiennes pourraient avoir été abandonnées par les terminaux Starlink, qui auraient été perturbés par les forces russes le jour où elles ont lancé leur offensive dans la région de Kharkiv. Un article du Washington Post affirme que les terminaux « étaient complètement hors service pour la première fois » le matin du 10 mai et que la communication vitale avec les drones « avait tout simplement disparu », toutes les chaînes vidéo étant perdues. […]
The War Zone, Rapport de situation en Ukraine : Kiev lance une attaque massive de drones contre la Russie, traduction automatique
Samedi 18/5, 19h55
Lu aujourd’hui (Georgie).
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a annoncé samedi 18 mai avoir mis son veto sur la loi controversée sur l’« influence étrangère », qui a suscité des protestations de masse dans ce pays du Caucase. « Aujourd’hui, je mets un veto (…) sur la loi qui est russe dans son essence et qui contredit notre Constitution », a déclaré Mme Zourabichvili, alors que le texte adopté cette semaine par le Parlement est dénoncé par ses détracteurs comme visant à détourner la Géorgie de l’Europe pour l’entraîner vers la Russie.
Il s’agit cependant d’un veto hautement symbolique de la présidente proeuropéenne, en conflit ouvert avec le gouvernement, car le parti au pouvoir, Rêve géorgien, à l’origine de la loi, assure avoir assez de voix au Parlement pour passer outre. […]
Le Monde, Loi sur « l’influence étrangère » en Géorgie : la présidente Salomé Zourabichvili annonce avoir mis son veto
Samedi 18/5, 16h00
Le point de vue militaire de Guillaume Ancel.
La terrasse d’un café, protégée des débris à l’aide d’un filet, après une frappe de missile à Kharkiv, le 17 mai 2024. VALENTYN OGIRENKO / REUTERS
Tout le monde semble avoir été surpris par l’offensive russe lancée depuis le 10 mai (lendemain de la fête de la Victoire en Russie) dans la région de Kharkiv, alors même que cette opération était annoncée depuis plus de trois semaines par l’état-major ukrainien sur la base de renseignements fournis notamment par l’OTAN.
[…] Ce nouveau front ne se situe pas au cœur du territoire ukrainien, comme pour les plus de 1,000 km de la ligne de front actuelle indiquée à l’Est sur la carte, mais directement sur la frontière de la Russie au Nord de l’Ukraine. Or les Ukrainiens ont reçu et accepté la consigne formelle de leurs soutiens militaires, essentiellement américains et européens, de ne pas frapper sur le territoire russe (reconnu internationalement et dont la Crimée n’a jamais fait partie).
Autrement dit, toute la frontière directe avec la Russie se retrouve sanctuarisée, en dehors des frappes menées par les Ukrainiens avec leurs propres drones (mais aux capacités limitées), et des incursions sporadiques de maigres « légions » de volontaires russes justement dans la région de Belgorod, du côté russe de cette frontière.
[…] Cette attaque russe au Nord serait inquiétante si les armées russes disposaient encore d’un potentiel important et de la possibilité de conquérir la métropole de Kharkiv qui est la deuxième ville du pays et un objectif stratégique. La réalité est que l’attaque russe se limite à quelques kilomètres avec une destruction de plusieurs des ponts qui leurs auraient permis d’avancer… La question « sensible » pour les Ukrainiens n’est donc pas de contrer cette avancée russe, mais de choisir quelle part de leurs moyens renouvelés ils doivent consacrer à ce front éloigné de plus de 300 km de celui où ils veulent se concentrer, en particulier dans le Donbass.
[…] Cette attaque russe le long de la frontière de Kharkiv pose plusieurs questions, et notamment celle du risque que cette tactique d’opportunité ne soit étendue sur une distance beaucoup plus importante le long de cette frontière Nord avec la Russie, potentiellement plus de 1,000 km où les Ukrainiens sont donc fragiles dans la mesure où ils sont quasiment interdits de frapper dans la profondeur. Certes, les unités russes auraient beaucoup de mal à rester dans ces « zones tampons » qui seraient soumises régulièrement à des frappes ukrainiennes, mais sur la carte ce serait autant de surfaces prises à l’Ukraine.
Plus généralement, se pose la question des contraintes imposées par la cinquante de pays alliés qui soutiennent l’Ukraine, mais qui refusent la symétrie des moyens employés.
Pourquoi refuser que l’Ukraine bombarde la Russie alors que celle-ci le fait chaque jour et chaque nuit ? Pourquoi refuser aux Ukrainiens de frapper le pont de Kertch, l’artère vitale entre la Russie et la Crimée, parce que le pont s’appelle Poutine ? Faut-il avoir peur d’une mesure de rétorsion russe contre le pays qui aura fourni les moyens de le faire ?
Mais en réalité, c’est la Russie de Poutine qui a le plus à craindre en attaquant un pays de l’OTAN et en déclenchant le mécanisme de défense collective de cette dernière. Car si les pays alliés sortaient de cette illusion qu’une guerre qui les menace puisse se gagner par procuration, celle-ci serait probablement terminée depuis longtemps.
Mikheïl Saakachvili, l’ex-président géorgien et leader de l’opposition, emprisonné, livre au « Monde » [par courrier] son analyse après l’adoption de la loi controversée sur « l’influence étrangère ».
Que représente l’adoption du projet de loi sur l’influence étrangère pour la Géorgie ?
Cela signifie le changement de l’élan géopolitique de la Géorgie et la transformation du pays dans le style de la Biélorussie. Il faut comprendre l’ampleur de l’enjeu. Je crois que le bouleversement actuel a été, à bien des égards, provoqué par les Russes, qui veulent prendre leur revanche sur les « révolutions de couleur ». Aujourd’hui ils considèrent que les Occidentaux sont faibles et qu’ils peuvent faire échouer une tentative de révolution de couleur en Géorgie.
Le pays a été le premier à réussir [sa transition] lors de la « révolution des roses » en 2003, et doit donc [aux yeux de Moscou] être puni de façon exemplaire. […]
[…] Des négociations sont en cours pour tenter d’adoucir le texte. Un compromis serait-il acceptable ?
Il ne s’agit pas seulement de cette loi. Beaucoup de choses ont été dites lors du dernier discours public de Bidzina Ivanichvili [président honoraire de Rêve géorgien, le parti au pouvoir depuis douze ans]. Il a dit très directement qu’il n’autoriserait pas un changement de gouvernement à travers des élections et qu’il détruirait l’opposition. Ivanichvili est un autocrate postsoviétique classique dont les promesses ne valent rien et qui ne comprend que le langage de la force.
Quel regard portez-vous sur la situation de la Géorgie aujourd’hui ?
Le pays est dans une situation plus précaire qu’en 2008, quand les chars russes se tenaient à l’entrée de Tbilissi [pendant la guerre avec la Russie]. Aujourd’hui, la Russie a déjà obtenu, en recourant à des méthodes hybrides, ce qu’elle ne pouvait obtenir en envahissant le pays militairement. Si Ivanichvili gagne, la Géorgie sera aspirée dans l’URSS 2.0 de Vladimir Poutine. Il a encore une possibilité de transférer le pouvoir de manière civilisée, mais je pense que c’est la dernière chose qu’il s’efforcera de faire.
L’Union européenne a accordé le statut de candidat officiel à la Géorgie en décembre 2023. Comment jugez-vous la réaction des Européens face à la crise actuelle ?
L’Union européenne a voulu apaiser Ivanichvili en accordant à la Géorgie le statut de candidat. Lui a interprété cela comme un grand signe de faiblesse [le pays n’avait satisfait que trois recommandations sur douze]. Le fait que les Européens n’aient pas donné suite après leurs appels à me libérer a également été considéré par Ivanichvili comme le signe qu’il s’en était sorti en maltraitant un ancien président et le chef du plus grand parti d’opposition, et qu’il allait donc pouvoir continuer à réprimer tous les autres.
[…] Les jeunes Géorgiens sont mobilisés contre le texte de loi, mais rejettent les partis politiques. Quel message souhaitez-vous leur adresser ?
Il est normal pour des jeunes gens de rejeter tous les partis politiques. D’un autre côté, cette jeunesse est le fruit des réformes introduites après la révolution des roses : l’élimination de la corruption, la numérisation, la mise en place d’un nouveau système éducatif, l’introduction de l’anglais comme langue étrangère principale au détriment du russe. Ils ont grandi dans un pays plein d’espoir, où les gens étaient plus nombreux à venir qu’à émigrer. Ils ont assisté à un transfert pacifique du pouvoir [en 2012, une première dans la région]. Mon message aux jeunes, c’est que rien n’est jamais acquis, vous devez vous battre pour la liberté. Je suis très heureux de voir que c’est justement ce qu’ils font. […]
Le Monde, Faustine Vincent, Mikheïl Saakachvili, ex-président de la Géorgie : « Les Russes veulent prendre leur revanche »
Lors de son audition à l’Assemblée nationale, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire a estimé qu’il y avait encore des incertitudes autour du phénomène de corrosion sous contrainte, qui a ébranlé le parc atomique d’EDF en 2022. La détection d’autres fissures n’est pas écartée. L’électricien dit tenir compte de ces éventualités dans ses prévisions de production. CSC. Cet acronyme, désignant la corrosion sous contrainte, est devenu le cauchemar d’EDF dès octobre 2021 lorsque l’exploitant du parc atomique tricolore a découvert une fissure sur une conduite d’eau, servant à refroidir le réacteur en cas d’urgence, dans la centrale de Civaux (Vienne). Identifié sur plusieurs sites, ce phénomène avait contraint l’électricien à mettre à l’arrêt de nombreux réacteurs, entraînant une importante baisse de la production nucléaire et des pertes records pour EDF en 2022. […]
La Tribune, Problème de corrosion sous contrainte : « Il ne faut pas baisser la garde », prévient le gendarme du nucléaire
[…] De manière générale, l’année 2023 qui vient de s’écouler est source d’une relative « satisfaction » pour le collège de hauts fonctionnaires. Le président de l’autorité, Bernard Doroszczuk, salue ainsi que « le nombre d’événements significatifs de niveau 1 (anomalie) et 2 (incident) sur l’échelle INES est en baisse régulière depuis 5 ans » (NDLR : 88 en 2023, 115 en 2019). La « satisfaction » est également de mise sur la stratégie de traitement de la corrosion sous contrainte, proposée par EDF, qui proposait, fin 2021, « le remplacement systématique en 2023 des tuyauteries considérées comme sensibles au phénomène sur les réacteurs susceptibles d’être les plus affectés, et le contrôle de l’ensemble des réacteurs d’ici 2025 ». […] [Au sujet de] « l’engouement suscité par les Small Modular Reactors (SMR) et les Advanced Modular Reactors (AMR) », nouveaux petits réacteurs modulaires, le président de l’ASN explique que leurs « caractéristiques intrinsèques de sûreté potentiellement prometteuses », « ne doivent pas éluder les questions techniques et sociétales qu’ils soulèvent », et notamment « l’acceptabilité de l’implantation de ces réacteurs en dehors de sites nucléaires dédiés ». Pour autant, ils n’ont « pas vocation à être en concurrence avec les réacteurs de forte puissance électrique », et ont seulement pour objectif de « répondre à des besoins de décarbonation ou des besoins limités d’électricité sur des territoires enclavés », souligne Stéphanie Guénot Bresson, commissaire de l’ASN. De plus, le président de l’Autorité estime que « les nombreux projets nouveaux dans le nucléaire imposent un effort exceptionnel en matière de compétences, de conduite de projets et de rigueur industrielle qui concerne l’ensemble de la filière ». A cet égard, il regrette que « malgré des progrès constatés en matière de maîtrise technique et de pilotage des activités, les contrôles de la chaîne d’approvisionnement des matériels destinés aux installations nucléaires réalisés par l’ASN mettent encore en évidence des faiblesses récurrentes dans la rigueur industrielle ». Non moins négligeable, il souligne que « la lutte contre les falsifications et les contrefaçons à tous les niveaux de la chaîne de sous-traitance doit rester un point majeur de vigilance pour toute la filière ».
[…] Si de nombreuses questions de parlementaires se sont focalisées sur des points relativement techniques sur la mise en exploitation des futures centrales, l’une d’entre elles a été l’occasion pour le président de l’ASN, de tirer la sonnette d’alarme : celle des déchets nucléaires. Une problématique « au cœur des préoccupations du public », explique par ailleurs le rapport. « À l’heure actuelle, 90 % des déchets en volume disposent d’une filière de gestion mais ne représentent que 10 % de la radioactivité contenue. Autrement dit, les déchets les plus radioactifs n’ont pas de solution finale exutoire, et sont donc entreposés », alerte-t-il, ajoutant que « dans l’attente de filières de gestion dédiées, cela impose des moyens d’entreposage sûrs pendant des périodes significatives ».
Ainsi, il juge « absolument nécessaire » que de telles filières soient « toutes disponibles au plus tôt ». « Il n’est pas concevable d’avoir un programme nucléaire ambitieux, sans avoir en parallèle, traité le sujet du déchet et eu des perspectives réelles de stockage final de tous les types de déchets, […] sinon, nous n’aurons pas de crédibilité », prévient-il. […]
Public Sénat, Nucléaire : « Il n’est pas concevable d’avoir un programme nucléaire ambitieux, sans avoir en parallèle, traité le sujet du déchet », relève l’Autorité de sûreté nucléaire
Vendredi 17/5, 9h00
Lu aujourd’hui.
Quelques années après la dissolution de la Tchécoslovaquie en 1993, connue sous le nom de « divorce de velours », le nouvel État slovaque indépendant au sud suscitait déjà des inquiétudes. La secrétaire d’État américaine de l’époque, Madeleine Albright, l’appelait « le trou noir » de l’Europe.
Finalement, en 2004, la Slovaquie a rejoint l’UE et l’OTAN. L’hypothèse occidentale était alors que le pays avait enfin une identité bien établie et un ensemble d’alliances bien établies.
Puis vint Robert Fico, un prototype populiste. Il fut l’un des premiers à adopter une politique identitaire : les bons hommes et femmes qui travaillaient dans les petites villes et villages contre l’élite métropolitaine de Bratislava, la capitale, avec leurs idées importées. En tant que Premier ministre entre 2006 et 2010, puis entre 2012 et 2018, il a fulminé contre l’Occident auprès de son public national, exploitant les insécurités de nombreuses personnes en Europe centrale après le krach financier.
Aujourd’hui, avec Fico dans un état précaire, ce pays de 5 millions d’habitants est au bord du gouffre. Que le Premier ministre survive ou non et soit en mesure de reprendre ses fonctions, les divisions déjà mises à nu pourraient conduire à des troubles civils généralisés. Il est encore possible que le choc de la tentative d’assassinat de mercredi permette aux esprits les plus sages de s’imposer, de former un gouvernement d’union nationale et d’apaiser les hostilités. Compte tenu des déclarations de plusieurs ministres de Fico, accusant « les médias » et les éléments hostiles, les présages ne semblent pas prometteurs.
[…] Avec Orbán et Fico, Poutine compte désormais deux dirigeants sympathiques au cœur de l’Europe. Ni l’un ni l’autre n’ont l’intention de quitter l’OTAN ou l’UE, préférant être une épine interne.
La bataille pour l’avenir de la Slovaquie continuera d’être menée pour et à travers les médias. Les médias libéraux ressentent déjà la pression. La bataille la plus acharnée, toujours en cours, est celle du projet de loi du gouvernement visant à remplacer le radiodiffuseur public, RTVS, par un radiodiffuseur plus souple et « patriotique ». Des manifestations contre cette décision étaient prévues mercredi soir et annulées à la hâte après la fusillade de Fico.
La tragédie pour la Slovaquie est qu’un grand nombre de ses jeunes travailleurs mobiles choisissent de partir. Certains traversent la frontière pour rejoindre leur voisin, où le contraste est saisissant. En 2023, la République tchèque a élu comme président le farouchement pro-occidental Petr Pavel. Pour le moment du moins, le grand frère a choisi une voie différente.
The Guardian, John Kampfner, Que Robert Fico survive et reprenne ses fonctions ou non, la Slovaquie est au bord du gouffre
Vendredi 17/5, 8h50
Tcherno.
Image : Serhiy Zhila
L’autre jour, le service national des gardes-frontières de l’Ukraine a signalé l’explosion d’une mine dans la zone d’exclusion de Chornobyl, qui était occupée [au début de l’invasion]. Le cheval de Przewalski a sauté sur une mine et est mort. Son corps a été retrouvé et photographié à partir d’un [drone].
La mort d’animaux, en particulier d’ongulés, soufflés par des mines laissées par les occupants russes, est un sujet difficile et tragique.
La réserve de Chornobyl est le seul endroit au monde où les Przewalski vivent à l’état sauvage, sans clôture et à côté d’autres animaux sauvages. Jusqu’à présent, la population de chevaux sauvages a augmenté progressivement. Certains d’entre eux se sont déplacés vers le territoire de la réserve écologique et de radiations de l’État de Polissia (Belarus).
Cependant, la guerre a fait des ravages. On ne sait pas combien d’animaux vont encore mourir, leur poids étant suffisant pour provoquer l’explosion des munitions restantes. Et ce, sur un territoire où il n’y a pas eu d’hostilités actives depuis plus de deux ans. Il est difficile d’imaginer les pertes du monde naturel dans les « points chauds » ….
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction Deepl
Vendredi 17/5, 8h40
Lu aujourd’hui.
[…] La Russie aurait lancé un satellite dans le cadre de son programme visant à développer une arme nucléaire antisatellite dans les semaines précédant l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, probablement dans le cadre des préparatifs russes en vue d’une future confrontation avec l’OTAN.
Le Wall Street Journal (WSJ) a rapporté le 16 mai que des responsables américains avaient déclaré que la Russie avait lancé un satellite dans l’espace dans le cadre de son programme de développement d’armes nucléaires antisatellites le 5 février 2022, soit 19 jours avant le lancement par la Russie de son invasion à grande échelle de l’espace. Ukraine. Des responsables américains auraient déclaré que le satellite lancé par la Russie ne contient pas d’arme nucléaire mais contient des composants du nouveau système d’armes que la Russie développe pour détruire des centaines de satellites en orbite terrestre basse, en particulier dans les zones où se trouvent de nombreux satellites gouvernementaux et commerciaux américains. y compris les satellites Starlink de SpaceX.
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 16 mai, traduction automatique
Vendredi 17/5, 8h35
Vu aujourd’hui.
Le Monde, Ce qu’il faut vérifier avant de souscrire un placement vert, dessin non crédité
Jeudi 16/5, 8h00
Lu aujourd’hui : petits calculs.
Quel est le véritable coût de l’électricité nucléaire? C’est l’énigme du moment dans les milieux énergétiques, à l’heure où une partie croissante de la classe politique souhaite pouvoir à nouveau déployer cette énergie décarbonée en Suisse, formellement enterrée dans les urnes par le peuple en 2017.
[…] Commençons par souligner que les comparaisons sont difficiles. Parce que l’atome produit en ruban (tout le temps la même quantité, sauf pendant les périodes de maintenance) là où les nouvelles énergies renouvelables sont intermittentes – sauf la géothermie. On peut compter sur lui notamment l’hiver, quand le photovoltaïque est moins performant et que la demande culmine.
Parce que la durée de vie des centrales varie d’un type d’énergie à l’autre et que certaines (comme les usines à gaz) sont flexibles (faciles à allumer ou à couper rapidement), contrairement à leurs cousines nucléaires. Parce qu’au sein d’une catégorie, des centrales sont plus rentables que d’autres. Car l’électricité la plus intéressante n’est pas forcément celle qui est produite en masse (les prix sont souvent négatifs le dimanche l’été) mais celle dont on a besoin à un instant T. Enfin, les facteurs de charge (l’énergie produite effectivement en un an divisée par ce qu’une usine produirait si elle fonctionnait toujours à pleine puissance) varient du tout au tout.
Démonstration, forcément technique, avec un calcul reçu par e-mail d’un lecteur, Jean-Marc Chapallaz. Pour comparer la production d’une éolienne avec celle d’un réacteur nucléaire, il s’agit, selon cet ingénieur EPFL, de multiplier sa puissance par 4,5 (vu qu’une éolienne a un facteur de charge de 20% contre 90% pour une centrale nucléaire). Pour obtenir une production éolienne équivalente à celle d’un réacteur nucléaire de 1600 mégawatts (MW), il faudrait donc une puissance éolienne de 7200 MW (1600 x 4,5), soit 2400 éoliennes de 3 MW chacune.
En Suisse, une éolienne coûterait 3 millions de francs par MW (ce serait, selon lui, le prix des hélices du Mollendruz). Les parcs éoliens de production totale équivalente à celle d’une centrale nucléaire de 1600 MW reviendraient donc à 21 milliards de francs. Il faudrait ensuite tripler ce montant car une éolienne a une durée de vie de vingt ans, trois fois moins qu’un réacteur nucléaire. Et Jean-Marc Chapallaz de conclure que l’éolien est beaucoup plus onéreux que l’atome.
Il a tort, objecte Lionel Perret, le directeur de Suisse Eole, qui conteste les données citées plus haut : les coûts de Mollendruz prévus sont de 90 millions de francs pour 50 MW, soit 1,8 million de francs par MW. «A la différence du vent qui est gratuit, une centrale nucléaire a des coûts d’exploitation et de combustible», dit-il en relevant que les cours de l’uranium ont grimpé ces dernières années. «Sans parler du coût du démantèlement nucléaire, alors qu’une éolienne se démantèle en un jour en étant payée par la revente des composants ou des matériaux (expérience faite au Mont-Crosin)», ajoute Lionel Perret.
Pour une comparaison pertinente, selon lui, il faut multiplier la puissance d’une éolienne par 3,33, vu qu’une éolienne moderne en Suisse aurait un facteur de charge de 24% contre 80% pour une centrale nucléaire (en réalité, le facteur de charge moyen de ces dernières en Suisse depuis leur mise en service serait de 85%). Pour obtenir une production éolienne équivalente à celle d’une centrale nucléaire de 1600 MW, il faudrait donc une puissance éolienne de 5328 MW (1600 x 4,5), soit 1269 éoliennes de 4,2 MW chacune comme au Mollendruz.
A 1,8 million de francs l’éolienne par MW, un parc éolien de production équivalente à celle d’une centrale nucléaire reviendrait à 9,6 milliards de francs. Vu qu’une éolienne a une durée de vie de conception de trente ans comme pour un réacteur nucléaire, et qu’elle peut aussi être prolongée, glisse Lionel Perret, l’énergie du vent est environ deux fois moins chère qu’une centrale nucléaire moderne à l’investissement, conclut-il.
[…] En attendant, le débat fait rage quant à la pertinence de construire des centrales nucléaires, mais un point semble faire consensus: il faut exploiter le plus longtemps possible les réacteurs existants car leur production est désormais imbattable.
«C’est la solution à faible émission de carbone la plus rentable», selon l’AIE. «Le nucléaire, c’est comme une vieille voiture: on la garde le plus longtemps possible avant de s’en séparer», renchérit Stéphane Genoud. «Une centrale amortie, c’est une mine d’or vu que le plus gros coût vient de la construction», conclut Cédric Junillon. Il relève que les Allemands, en fermant leurs derniers réacteurs l’an dernier, se sont privés d’infrastructures en parfait état et valant des milliards.
Le Temps, Richard Etienne, Bataille de chiffres autour du coût du nucléaire
Mercredi 15/5, 23h15
Lu aujourd’hui.
Environ 30 000 Géorgiens opposés à un projet de loi controversé voté la veille au parlement, qui menace d’entraver l’adhésion du pays à l’Union européenne (UE), se sont à nouveau rassemblés dans la soirée du mercredi 15 mai dans le centre de la capitale, Tbilissi, selon l’Agence France-Presse (AFP).
Les ministres des affaires étrangères de l’Estonie, de l’Islande et de la Lituanie, en visite dans le pays, se sont joints à la marche vers le lieu de la manifestation, avant de s’adresser à la foule en signe de solidarité avec les manifestants.
Au lendemain de ce vote, l’OTAN, la Commission européenne et l’Organisation des nations unies (ONU) ont condamné cette initiative du gouvernement. Les manifestations contre ce texte, inspiré d’une législation en vigueur en Russie pour réprimer l’opposition et qui cible les médias et les ONG recevant des fonds étrangers, durent depuis plus d’un mois. Les défilés rassemblent des foules considérables brandissant des drapeaux européens, ukrainiens et géorgiens et scandant des slogans contre la Russie, qui a fait la guerre à la Géorgie en 2008. […]
Le Monde, En Géorgie, des dizaines de milliers de manifestants défilent à nouveau dans les rues après le vote d’une loi décriée
Des manifestants se rassemblent sur la Place des Héros lors d'une manifestation de l'opposition contre « la loi russe » dans le centre de Tbilissi, en Géorgie, le mardi 14 mai 2024. Le Parlement géorgien a approuvé mardi en troisième et dernière lecture un projet de loi controversé qui a suscité des semaines de protestations de masse, les critiques y voyant une menace pour les libertés démocratiques et les aspirations du pays à rejoindre l'Union européenne. (Photo AP/Zurab Tsertsvadze) (traduction automatique)
Les actions des deux plus grandes banques de Géorgie, TBC et Bank of Georgia, ont fortement chuté le 15 mai, au lendemain de l’avertissement du secrétaire d’État adjoint américain Jim O’Brien aux hauts responsables du gouvernement géorgien des conséquences potentielles de l’adoption de la loi controversée sur les agents étrangers.
Les actions cotées à Londres des deux banques ont chuté à leur plus faible baisse en un jour depuis le printemps 2020, au plus fort de la pandémie de Covid-19. Certains analystes géorgiens estiment que cette baisse, qui a touché d’autres institutions financières, était directement liée à l’adoption de la loi. […]
The Kyiv Independent, Les actions des plus grandes banques géorgiennes chutent après que les États-Unis menacent de sanctions contre de hauts responsables géorgiens, traduction automatique
Mercredi 15/5, 20h35
Pacha dit que Kola n’aura pas le choix, avec la nouvelle loi. Mais il dit qu’une convocation début juillet est plutôt une bonne chose, parce que l’armée aura déjà ramassé un paquet de « bleus » avant ça. Les affectations suivantes devraient être un peu meilleures.
124 millions [3,1 M€] en 26 heures lors d’une collecte récente : on continue de donner, la société se mobilise quand même, même dans les temps très sombres. Donner est un bon médicament. Parfois, je regarde mon relevé de compte et je vois que j’ai « acheté » 15 véhicules, des drones nocturnes ou des drones maritimes et ça fait du bien. Bien sûr, je n’ai fait qu’y participer, mais je préfère me dire les choses comme ça. C’est mieux que les cachets ou l’alcool.
Les papas m’ont énervé. Le père de Pacha est passé, sans prévenir (comme Blinken). C’est la génération, les soixantenaires, qui a connu une Union soviétique acceptable. La génération d’avant, les personnes de quatre-vingt ans, n’ont pas de doute, elles ne se font pas d’illusion sur les Russes. Mais les papas disaient « oui, nous sommes pareils que les Russes ». Ca m’a chauffé, je les ai laissé boire leur thé, j’avais du travail.
Olga, Viber (vocal)
Mercredi 15/5, 20h10
National-populisme.
Un accord a été trouvé pour un gouvernement de coalition de droite aux Pays-Bas près de six mois après la victoire électorale de Geert Wilders, qui ne sera pas Premier ministre, a annoncé mercredi le dirigeant d’extrême droite. «Nous avons un accord entre les négociateurs», a déclaré Wilders, qui a renoncé au poste en mars, certains soulignant un malaise que pourrait susciter le politicien islamophobe et anti-UE en tant que représentant des Pays-Bas. […]
Le Figaro, Pays-Bas : un accord a été trouvé pour un gouvernement de coalition
Le premier ministre slovaque, Robert Fico, a été blessé par balles à l’estomac et transporté à l’hôpital, selon le vice-président du Parlement, Lubos Blaha, cité par l’agence de presse TASR. Les faits ont eu lieu à Handlova, ville située à quelque 150 kilomètres au nord-est de la capitale, selon la chaîne de télévision slovaque TA3. Selon la chaîne d’information, citée par Reuters, l’assaillant a tiré à quatre reprises sur le dirigeant prorusse. Un suspect a été arrêté. […]
Le Monde, Le premier ministre slovaque, Robert Fico, blessé par balles ; « ses jours sont en danger »
Tandis que le monde profitait de belles nuits d’aurores boréales, l’Ukraine continuait à vivre des nuits d’horreur. La Russie a ouvert une nouvelle ligne de front avec une offensive dans la région de Kharkiv.
Mardi 14/5, 10h00
Pacha a appelé hier, il avait une bonne voix, ça m’a un peu calmé.
[Mon frère] Kola a reçu un appel de son copain de la nouvelle université qui est dans les mêmes conditions que lui (étudiant-adulte qui continue les études pour ne pas être convoqué). Il est allé au bureau de recrutement pour renouveler ses données, étant sûr qu’il est couvert par l’université. Mais les militaires ont dit : ça marche pas comme ça, passez vos examens et on vous attend le 29 juin avec les affaires. Donc, la loi de la mobilisation est mal écrite, on peut la traiter comme on veut, et les militaires la tournent comme c’est utile pour eux. Kola est dans la même situation. Il a donc 6 semaines de vie sans guerre.
Olga, Viber (texte) [edit]
Mardi 14/5, 9h45
La farandole du nuc.
Le président Joe Biden a signé lundi une loi interdisant l’importation d’uranium enrichi russe, a annoncé la Maison Blanche. Il s’agit là du dernier effort en date de Washington pour perturber l’invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine. L’interdiction des importations de ce combustible destiné aux centrales nucléaires entrera en vigueur dans environ 90 jours, bien qu’elle permette au ministère de l’énergie d’accorder des dérogations en cas de problèmes d’approvisionnement. […] Les dérogations, si elles sont mises en œuvre par le ministère de l’énergie, autorisent toutes les importations d’uranium russe que les États-Unis importent normalement jusqu’en 2027. […] La loi débloque également environ 2,7 milliards de dollars de fonds prévus dans la législation précédente pour développer l’industrie américaine du combustible d’uranium.
Zone Bourse, Joe Biden signe une loi interdisant l’importation de combustible nucléaire russe
C’est une première pour EDF. Le fournisseur d’énergie a annoncé ce lundi « la signature de prêts bancaires verts ». D’un montant d’environ 5,8 milliards d’euros, ils doivent servir « au refinancement des investissements dans les réacteurs nucléaires existants en France dans le cadre de l’extension de leur durée de vie », a commenté EDF dans un communiqué. Des prêts qui ont été signés avec de grandes banques internationales telles que « BNP Paribas, Bank of America, Crédit Agricole CIB, ING, Natixis CIB, Société Générale, ou encore Wells Fargo », selon un communiqué de l’énergéticien, et dont le remboursement sera étalé sur une durée de trois à cinq ans.
Grâce à ces fonds, EDF espère allonger la durée de vie de ses réacteurs nucléaires jusqu’à 60 ans, voire plus. Et ce, alors que celle moyenne des centrales françaises est située entre 30 et 40 ans… bien qu’à l’origine, les réacteurs français ont été autorisés à fonctionner sans limite de durée. Aujourd’hui, le parc nucléaire français compte 56 réacteurs, lesquels ont été mis en service entre 1979 et 2002. […]
La Tribune, EDF signe pour près de 6 milliards d’euros de prêts verts pour prolonger la vie de ses centrales
[…] Lorsque l’on démarre sa voiture, on tourne une clé, ou sur les modèles plus récents, on appuie sur un bouton, et le moteur démarre. Toutefois, les choses sont plus complexes mécaniquement. Prenons le cas d’un moteur diesel. Pour ce dernier, il est nécessaire d’utiliser un démarreur pour lancer le moteur, et permettre, à l’aide d’une bougie de préchauffage, de produire la première flamme. Le moteur est alors amorcé, et le cycle de combustion est ensuite auto-entretenu. Comment produire l’équivalent de cette première flamme pour l’EPR de Flamanville, et plus généralement pour un réacteur nucléaire ?
[…] Il faut en effet un premier neutron pour produire la première fission qui va initier la réaction en chaîne. Pour ce faire, on utilise ce qu’on appelle une « source de neutrons ». Il s’agit d’un matériau radioactif, qui, au cours de sa désintégration, va produire un neutron, éjecté avec une grande énergie, c’est-à-dire une grande vitesse. Ce neutron pourra ensuite réagir avec un atome d’uranium-235 voisin, et amorcer la réaction de fission.
[…] Ainsi, on utilise par exemple une source de californium-252. Cet élément synthétique, qui n’existe plus à l’état naturel sur Terre, a une période radioactive courte de 2,6 ans, et il produit une très grande quantité de neutrons. D’après une publication de Martin et al., une source de la taille du petit doigt, et contenant 50 mg de californium, produit jusqu’à cent milliards de neutrons chaque seconde. Point important, l’énergie de ces neutrons, à savoir en moyenne 2,1 mégaélectronvolts (MeV), est tout à fait compatible avec celle des neutrons dans les réacteurs nucléaires. […] Pour l’EPR de Flamanville, les sources de californium ont été livrées et montées début février. Et ce sont des opérations bien sûr éminemment délicates, du fait de leur très forte radioactivité.
Révolution énergétique, Démarrage de l’EPR de Flamanville : comment allume-t-on un réacteur nucléaire pour la première fois ?
Les dérapages de l’EPR de Flamanville en graphiques : le coût multiplié par six, la durée du chantier par quatre
En début d’année 2024, la Russie a lancé sa propre version de Wikipédia, Ruwiki, qu’elle veut conforme aux règles en vigueur dans le pays. Et pour être sûr qu’on ne se trompe pas, l’accès à la version jusqu’ici utilisée dans le pays a été définitivement coupé. Rebaptisée finalement «Ruviki», la version révisée ajuste certains faits à la version du Kremlin et ne permet plus aux autres voix, des «agents étrangers», d’y apporter une contradiction.
[…] Autonome, mais pas forcément flambant neuf, Ruviki a commencé par aspirer 1,9 million d’articles de Wikipédia en langue russe pour les amender –si nécessaire– et les rendre «conforme à la législation russe». Pour gérer ce projet, on nomme Vladimir Medeyko: désormais, il fera les changements qu’on lui demande.
Wikipédia étant une encyclopédie libre, il est donc concevable d’en faire un fork, à savoir une copie à un instant T qui poursuivra son chemin en parallèle du projet initial. Dans cet autre monde, Alexeï Navalny est un blogueur et non plus un opposant politique mort en détention le 16 février 2024 et le Groupe Wagner n’a pas recruté des prisonniers russes pour étoffer ses rangs. C’est donc ça, le multivers. […]
Korii, La Russie a dupliqué Wikipédia, a censuré les passages gênants et a bloqué l’accès à l’original
Lundi 13/5, 19h30
La chausse-trappe.
La chausse-trape est composée d’un ensemble de quatre pointes, disposées selon les quatre sommets d’un tétraèdre régulier, ce qui fait que, quelle que soit la position dans laquelle elle atterrit, elle retombe toujours sur trois pointes formant une base qui la stabilise, la quatrième étant donc orientée vers le haut. En poursuivant un adversaire ayant lancé des chausse-trapes, on risque de s’en planter une ou plusieurs dans les pieds. Les chausse-trapes peuvent, à l’occasion, être enduites de poison ou de déjections animales ou humaines, rendant les blessures mortelles ou invalidantes. […]
Différents types de chausse-trappes et de semelles métalliques pouvant être bouclées en dessous comme contre-mesure, d'après le Codex Löffelholz, Nuremberg 1505.
Utilisation par les Ukrainiens de pointes larguées depuis des drones pour endommager des véhicules russes et nuire à la logistique. À en juger par le commentaire, cette tactique est efficace et facile à déployer.
Ça ne va pas bien. Je suis triste, en colère, inquiète, fragile. Les nouvelles de la direction Kharkiv font peur. L’état émotionnel de Pacha fait peur. Il garde le silence à nouveau, mais il ne va pas bien. Il part à la position cette nuit. Son ami Vadim (le poète sans virgules, tu te souviens ?) se sépare de sa femme. Pacha n’a pas voulu dire qui l’avait proposé, Vadim ou sa femme. Je pense que c’est la femme. Tu imagines l’ambiance. On était au cimetière hier, pas beaucoup de monde, il y avait seulement deux foyers de vrais trinqueurs avec les morts. On n’est pas resté longtemps, on n’a pas bu, on n’a pas mangé au cimetière. Rien n’est comme avant. Nastia est déjà en route, elle arrive à Paris ce soir. Il y a plus d’avions dans notre ciel ces derniers jours, toujours beaucoup d’alertes/inquiétudes. […]
Olga, Viber (texte)
Lundi 13/5, 12h50
Le point de l’ISW.
Le président russe Vladimir Poutine a remplacé Sergueï Choïgou par Andreï Belousov au poste de ministre russe de la Défense le 12 mai, déplaçant Choïgou au poste de secrétaire du Conseil de sécurité à la place de Nikolaï Patrouchev. Ces remaniements de haut niveau consécutifs à l’élection présidentielle russe suggèrent fortement que Poutine prend des mesures significatives pour mobiliser l’économie russe et sa base industrielle de défense (DIB) afin de soutenir une guerre prolongée en Ukraine et éventuellement de préparer une future confrontation avec l’OTAN.
[…] Plusieurs sources internes russes ont également répondu à la nouvelle position de Belousov et ont affirmé qu’elle montrait que Poutine était sérieusement préoccupé par les niveaux de corruption et le détournement de fonds au sein de l’armée russe, les conflits entre l’armée et le DIB russe et l’inefficacité perçue du système. […] Un responsable fédéral russe anonyme a déclaré au journal d’opposition russe Vazhnye Istorii que Belousov travaillera dans son nouveau rôle pour « organiser avec compétence le travail et les processus logistiques, assurer la production et les approvisionnements nécessaires, orienter l’économie vers « l’opération militaire spéciale » et tirer le maximum technologique de l’industrie de la défense. » Un éminent blogueur militaire récompensé par le Kremlin a noté que le nouveau rôle de Belousov « signifie le début d’un audit et d’une restructuration à grande échelle de tous les modèles financiers » au sein du ministère de la Défense russe.
[…] Le remplacement de Patrushev par Choïgou au poste de secrétaire du Conseil de sécurité est conforme à la tendance générale de Poutine consistant à mettre discrètement sur la touche les hauts responsables de la sécurité en leur accordant des rôles périphériques au sein de la sphère de sécurité russe plutôt que de simplement les licencier.
[…] Les forces russes récoltent les fruits des restrictions à long terme imposées par l’Occident à l’Ukraine en utilisant des armes fournies par l’Occident pour frapper des cibles militaires légitimes sur le territoire russe – un territoire dont les forces russes dépendent désormais pour poursuivre leurs opérations offensives dans le nord de l’oblast de Kharkiv. Les responsables occidentaux ont interdit à l’Ukraine d’utiliser des armes fournies par l’Occident pour frapper des cibles sur le territoire russe, et les responsables ukrainiens ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils respectaient cette condition. [30] Ce n’est que récemment que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a donné son feu vert aux forces ukrainiennes pour qu’elles utilisent des armes fournies par le Royaume-Uni pour frapper des cibles sur le territoire russe, mais cela est insuffisant pour répondre aux besoins d’interdiction de l’Ukraine sur le territoire russe et est arrivé trop tard pour permettre aux forces ukrainiennes d’entraver la capacité de la Russie à concentrer les forces le long de la frontière internationale. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 12 mai, traduction automatique
Le président russe, Vladimir Poutine, a proposé de remplacer le ministre de la défense et un de ses soutiens de long terme, Sergueï Choïgou, plus de deux ans après l’invasion russe de l’Ukraine, a fait savoir dimanche le Parlement russe.
M. Poutine a proposé le nom d’Andreï Belooussov, ancien vice-premier ministre, pour occuper cette fonction. Sa nomination doit maintenant être approuvée par les législateurs russes, alors que M. Choïgou a été nommé, par décret, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie à la place de Nikolaï Patrouchev, a fait savoir le Kremlin.
[…] Ce changement intervient quelques semaines après que Timur Ivanov, vice-ministre russe de la défense chargé des projets de construction militaire, a été emprisonné dans l’attente d’une enquête et d’un procès pour corruption.
Yuri Merkotan a perdu près de 60 kg lors de sa capture
Lorsque les forces ukrainiennes à Azovstal ont déposé les armes en mai 2022, Merkotan et d’autres musiciens faisaient partie des plus de 2 000 Ukrainiens emmenés en captivité par la Russie.
Pendant 20 mois dans les prisons russes, il a perdu près de 60 kg de poids corporel et a été soumis à une horrible routine de tourments physiques et psychologiques.
[…] « J’ai essayé d’expliquer que j’étais musicien mais ça n’a pas marché. Vous dites que vous êtes musicien et cela les irrite tellement qu’ils vous battent davantage et vous accusent de mentir », a déclaré Merkotan lors d’un entretien dans un café de Kiev.
Avant la décision de Vladimir Poutine de lancer l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, l’orchestre de 16 membres de la garde nationale de Merkotan avait joué des marches cérémonielles lors de défilés militaires et parcouru la région de Donetsk pour donner des concerts de reprises de musique populaire lors d’événements publics ou dans des maisons de retraite.
Après le début des hostilités, les musiciens furent chargés d’apporter de la nourriture et des fournitures aux autres parties de la garde nationale stationnées sur l’immense territoire d’Azovstal. C’était un travail dangereux qui impliquait de foncer au-dessus du sol avec de lourds barils et caisses, en se déplaçant assez rapidement pour échapper aux tirs entrants qui suivaient inévitablement dès leur apparition. Le batteur du groupe a été tué dans une frappe aérienne à Azovstal ; le tromboniste, qui est également le beau-frère de Merkotan, a été blessé.
Finalement, 10 musiciens du groupe se sont retrouvés en captivité russe. […] Par une chaude journée de l’été 2022, le nom de Merkotan a été appelé et il a été mis dans un bus avec d’autres prisonniers. « Nous ne savions pas où ils nous emmenaient. Trois types sont arrivés avec des armes et se sont montrés agressifs, nous criant que nous sommes des ordures et que si nous faisons le moindre geste, ils nous tueront », a-t-il déclaré. Il s’est avéré que Merkotan faisait partie des 60 hommes choisis pour la tâche peu enviable d’exhumer les corps de ceux qui sont morts dans les bombardements et les frappes aériennes à Marioupol, et qui ont été enterrés dans des tombes de fortune. Pendant un mois, il a été conduit quotidiennement vers la ville occupée et contraint de creuser sous la menace des armes.
« Mon équipe a déterré au moins 200 corps. C’était le mois d’août, il faisait chaud et l’odeur était nauséabonde. Étonnamment, personne n’a vomi. Je suppose que le stress était trop fort, mais nous avons tous eu une terrible diarrhée. Le quatrième jour, j’ai arrêté de manger parce que dès qu’on mangeait, il fallait courir aux toilettes », se souvient-il.
[…] Début octobre, on lui a bandé les yeux et on l’a mis dans un camion de la prison. Après des heures de route sur des routes cahoteuses, il a été poussé dans un avion, c’était la première fois de sa vie qu’il prenait l’avion. Bien qu’il soit resté les yeux bandés et menotté, il a supposé que ce mouvement signifiait qu’il serait échangé. Au lieu de cela, après l’atterrissage et un autre trajet en camion, les aboiements des chiens et les cris grossiers des Russes l’ont informé qu’il était de retour dans une prison. Ce n’est que plus tard, grâce à des tampons à l’encre sur les draps, qu’il a découvert le lieu : Borisoglebsk, dans la région russe de Voronej.
[…] Deux fois par jour, les détenus devaient se rassembler dans le couloir, face au mur et les jambes écartées autant qu’ils le pouvaient. Ils ont ensuite été agressés par des gardes qui les ont frappés avec des matraques en caoutchouc et ont parfois utilisé des décharges électriques portatives.
«Ils vous frappaient jusqu’à ce que vous ayez d’énormes bleus, puis ils vous frappaient spécialement sur les bleus… Il y avait des moments où ils nous frappaient tellement, je me souviens que je cherchais des morceaux de verre avec lesquels me trancher les veines. Vous ne pouvez tout simplement pas tenir aussi longtemps pendant autant de mois sans commencer à devenir fou », a-t-il déclaré.
Au cours du rituel quotidien de passage à tabac, les hommes étaient forcés de réciter des poèmes implorant le pardon des « Russes frères » pour les errements de l’Ukraine. Ils devaient mémoriser les poèmes et étaient battus plus durement s’ils oubliaient des lignes ou si les gardiens estimaient qu’ils n’y mettaient pas assez d’émotion.
[…] De temps en temps, Merkotan était amené à un interrogatoire où les questions étaient toujours les mêmes : connaissez-vous des nazis ? Connaissez-vous des nationalistes ? Avez-vous des informations sur les crimes de guerre ukrainiens ?
« À chaque fois, tu dis ‘je ne sais pas’, puis ils te battent et te disent de te souvenir… Une fois, il y avait un gars avec un électrochoc qui m’a mis par terre et m’a électrocuté directement dans le trou du cul. À chaque fois, je criais ‘S’il te plaît, non’, il s’arrêtait, puis recommençait », se souvient-il.
Après quelques mois, Merkotan a été transféré dans une autre prison de la même ville, où les conditions étaient légèrement meilleures et où les hommes étaient autorisés à s’asseoir. Puis, en janvier de cette année, on lui a dit qu’il serait échangé. On lui a de nouveau bandé les yeux et on l’a mis dans un bus qui roulait dans ce qu’il pensait être la direction de la frontière avec l’Ukraine. Mais au bout de quelques heures, le bus s’est arrêté, puis a fait demi-tour. Lorsqu’ils se sont arrêtés plus tard, l’un des gardes russes a commencé à le frapper violemment, lui brisant la mâchoire à deux endroits. « C’est pour ce que vos gars ont fait », a crié l’homme.
L’échange, a-t-il découvert plus tard, avait été annulé après qu’un avion de transport qui, selon la Russie, transportait des dizaines de prisonniers destinés à être échangés, avait été abattu par un missile ukrainien. Une grande partie de l’incident reste trouble et controversé. Une semaine plus tard, il a été de nouveau extrait de la prison et cette fois l’échange a eu lieu , Merkotan étant l’un des quelque 200 Ukrainiens rentrant chez eux.
Il n’a pas été possible de vérifier tous les détails du témoignage de Merkotan, mais les groupes de défense des droits ukrainiens qui travaillent avec les prisonniers de guerre de retour affirment que presque tous font état de mauvais traitements et d’abus physiques en captivité russe.
[…] Merkotan a retrouvé sa femme, Anastasia, une professeure de musique qu’il a rencontrée alors qu’ils étaient tous deux étudiants en musique dans la ville de Donetsk il y a dix ans. Pendant qu’il était en captivité, Anastasia avait lancé un projet intitulé « Bring the Band Home », dédié au retour des musiciens détenus en captivité russe, de l’orchestre de Yuriy et de deux autres ensembles liés à l’armée qui se trouvaient à Marioupol. Elle a déclaré qu’il y avait peu ou pas d’informations sur bon nombre des 23 musiciens restant en captivité russe. […]
Yuriy Merkotan à Kiev avec sa femme Anastasia après sa libération. Photographie : Julia Kochetova/The Observer
The Guardian, « Vous dites que vous êtes musicien, ils vous battent davantage » : le saxophoniste ukrainien qui a survécu aux tortures des prisons de Poutine, traduction automatique
Dimanche 12/5, 10h50
Lu aujourd’hui. Michel Goya republie le 6 mai une analyse de novembre 2023.
L’arme nucléaire peut-elle être utilisée par la Russie afin d’essayer de gagner la guerre en Ukraine ou au moins d’éviter de la perdre ? Si on s’en tient à la doctrine d’emploi assurément pas, l’usage de l’arme nucléaire y étant – comme cela est souvent répété officiellement – réservé à la préservation de l’existence même de la nation ou de l’État face à une attaque majeure qui ne pourrait être contrée autrement.
[…] Le seul franchissement du seuil nucléaire, 21 jours seulement après le début de son existence, survient le 6 août 1945 au Japon et se termine trois jours plus tard après un deuxième bombardement atomique américain. Ce franchissement est alors considéré comme décisif par les Américains puisque le Japon capitule dès 2 septembre suivant. Dans les faits les choses semblent plus discutables, les frappes atomiques se trouvant mêlées à l’entrée en guerre de l’Union soviétique contre le Japon le 9 août.
Les États-Unis sont engagés à nouveau dans un conflit à peine cinq ans plus tard, en Corée cette fois. Le même président Truman qui avait décidé des frappes sur Hiroshima et Nagasaki refuse cette fois d’utiliser l’arme nucléaire alors même que les forces américaines se trouvent en difficulté et que ni les Nord-Coréens ni les Chinois ne disposent de capacité de représailles. En fait, le contexte psychologique a considérablement évolué depuis 1945 et ce qui était admissible dans une guerre totale, ne l’est plus dans le cadre d’une guerre limitée, du moins pour le pays doté. Le seuil nucléaire s’est solidifié et est devenu plus difficile à franchir.
Les successeurs d’Harry Truman suivent tous sa trace, que ce soit face à la Chine dans les années 1950 ou lors de l’engagement au Vietnam et alors même que les Américains disposent cette fois de nombreuses armes nucléaires dites « tactiques » et destinées à être utilisées sur le champ de bataille. Il est vrai que les États-Unis ne manquent pas non plus d’une puissance de feu conventionnelle qu’ils peuvent utiliser massivement avant de songer à franchir le seuil nucléaire. Lors de l’opération Linebacker II lancée en décembre 1972, 200 bombardiers B-52 déversent en onze jours l’équivalent de plusieurs armes atomiques de faible kilotonnage sur le Nord-Vietnam. Les effets de cette opération sur les accords de paix signés à Paris le 27 janvier 1973 sont encore plus discutés que ceux des frappes atomiques réelles sur le Japon.
[…] Les comportements nucléaires de l’Union soviétique et de la Chine, avec pourtant des régimes politiques très différents des États-Unis, sont durant la guerre froide finalement assez proches. Si l’Union soviétique n’a pas hésité à menacer nucléairement la France et le Royaume-Uni en 1956 au moment de la crise de Suez, sans grande crédibilité il est vrai, le seul État à qui elle fait vraiment la guerre après 1945 est la Chine avec une série de combats frontaliers très violents en 1969. Or, la Chine est certes déjà un État doté à ce moment-là mais elle ne dispose pas encore de capacité de deuxième frappe, c’est-à-dire qu’elle n’est pas capable de riposter nucléairement après une attaque massive. […] les autorités chinoises, sincèrement effrayées, acceptent rapidement de négocier la fin du conflit. La Chine elle-même, envahit le nord du Vietnam en février 1979, s’y fait battre de manière cinglante, mais n’ose pas non plus utiliser son arsenal nucléaire pour tenter de changer le cours des évènements.
On s’est peut-être plus approché de l’emploi de l’arme nucléaire lors d’affrontements plus symétriques et existentiels. Toute nouvelle puissance nucléaire, Israël envisage sérieusement un emploi démonstratif de l’arme atomique dans le Sinaï en juin 1967 en cas de mauvaise tournure de la guerre contre les pays arabes voisins, puis met ses forces nucléaires en alerte en octobre 1973 alors que l’armée syrienne progresse dans le plateau du Golan. Dans les deux les cas, la nette supériorité conventionnelle israélienne rend finalement inutile d’aller plus loin. À l’été 1988, le gouvernement sud-africain est très inquiet devant la possibilité d’une invasion cubaine en Namibie depuis l’Angola et fait discrètement savoir à Fidel Castro qu’il dispose de six têtes nucléaires largables par bombardiers. L’invasion n’a finalement pas lieu et Fidel Castro avoua plus tard n’avoir jamais eu lieu l’intention de la lancer, en partie par peur de l’arme atomique sud-africaine.
[…] Si on s’en tient à cette jurisprudence, aucun des critères retenus comme pouvant justifier l’emploi de l’arme nucléaire par les Russes en Ukraine n’est vraiment présent dans le conflit. Le niveau des pertes humaines russes est inédit depuis 1945 mais semble jugé encore acceptable par le régime. L’armée russe résiste par ailleurs sur les zones conquises. De plus, l’usage régulier de la menace nucléaire dans le discours russe a eu pour effet d’obliger les acteurs internationaux à exprimer par avance leur position en cas de franchissement du seuil. Elle est unanimement hostile, y compris donc de la part de l’allié chinois, et les États-Unis ont par ailleurs indiqué qu’ils ne se contenteraient pas de condamner.
[…] Pour autant, il faut se souvenir que l’invasion de l’Ukraine en février 2022 était jugée à l’époque irrationnelle et trop contre-productive pour la Russie au regard des réactions qu’elle provoquerait, et pourtant celle-ci a bien eu lieu. En cas de situation critique en Ukraine, Vladimir Poutine peut se trouver devant le choix entre un élargissement des moyens conventionnels par une mobilisation générale ou une escalade dans la nature des moyens engagés, et considérer que le risque de troubles internes est finalement plus dangereux que celui de vaines protestations internationales, alors que la Russie est déjà isolée et sous sanctions. Quant aux États-Unis, le précédent de Barack Obama refusant d’agir en 2013 alors que la ligne rouge de l’emploi de l’arme chimique en Syrie, qu’il avait lui-même établi, venait d’être franchie est dans toutes les mémoires.
Dans une nouvelle et grande erreur de perception, le Kremlin peut donc effectivement décider d’escalader. […] À ce stade de la guerre, on ne peut imaginer que deux scénarios pouvant justifier cette escalade. Dans le premier, les forces russes seraient subjuguées par les forces ukrainiennes et incapables d’empêcher un désastre sur le terrain et en particulier la reconquête de la Crimée. Dans le second, constatant le blocage du front et n’ayant pas renoncé à ses objectifs, la Russie tenterait de reprendre l’offensive par un surcroît de puissance de feu.
Ce franchissement de seuil peut se faire sous forme d’attaque blanche dans l’atmosphère ou la mer Noire en préalable à d’éventuelles « frappes rouges » effectives. Cette idée n’est jamais exprimée dans les textes russes, mais elle viendrait logiquement dans les options présentées au décideur ultime. Tout en permettant d’effrayer la partie ukrainienne, une attaque blanche présenterait l’avantage d’être facile à réaliser et de minimiser l’impact matériel et donc aussi politique. Cette option présenterait cependant l’inconvénient de provoquer quand même une indignation internationale et d’éliminer toute surprise pour la suite. Cela laisserait notamment le temps aux Ukrainiens de se préparer psychologiquement et matériellement à des frappes effectives et d’en limiter les effets. Cette attaque de semonce pourrait également être réelle, sur une base militaire par exemple ou une concentration de forces. Les avantages et les inconvénients seraient les mêmes qu’une attaque blanche, mais exacerbés.
Cela suffirait-il ? On n’en sait rien, le champ des réactions ukrainiennes pouvant aller de la soumission à l’accélération des opérations en passant par une pause le temps de s’adapter à la nouvelle situation avant de reprendre l’offensive peut-être sous forme différente. On peut même imaginer que l’Ukraine cherche à se doter elle-même d’une petite force de frappe nucléaire avec l’aide de pays alliés afin de neutraliser la menace par dissuasion mutuelle. Le champ des réactions internationales et en premier lieu américaines est également très ouvert, depuis la recherche d’apaisement à l’intervention directe et massive, en passant par des options de gel de la situation au mieux par une admission immédiate de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique et l’envoi de troupes occidentales sur place ou au pire par une interminable mission onusienne d’interposition-négociation.
Dans le scénario russe offensif, la surprise et les effets matériels seraient privilégiés. On peut donc imaginer dans ce cas, une série de frappes atomiques en basse altitude afin de limiter les effets radioactifs sur le deuxième échelon ukrainien et quelques sites stratégiques à l’intérieur du pays. Ces frappes, qui seraient renouvelées en fonction des besoins, viendraient en appui d’une offensive des forces aéroterrestres russes qui pourraient ainsi peut-être enfin refouler ou percer un front ukrainien isolé de ses arrières. D’un point de vue opérationnel, malgré l’énorme puissance de feu projetée il n’est pas évident que cette attaque nucléaire soit efficace. On peut d’abord imaginer que les préparatifs d’une attaque atomique massive ne passent pas inaperçus et qu’une alerte serait donnée avec toutes les conséquences tactiques et stratégiques que cela impliquerait. Mais même si l’attaque initiale bénéficiait de la surprise, la défense aérienne ukrainienne détruirait un certain nombre de vecteurs en vol. Les frappes réussies elles-mêmes seraient peut être insuffisantes à désorganiser complètement le dispositif ukrainien, comme semblent l’indiquer les exemples historiques de préparations de feux supermassives. Même bousculée, l’armée ukrainienne pourrait basculer dans une grande guérilla mobile et imbriquée invulnérable aux frappes atomiques et on ne voit pas comment la Russie pourrait se sortir d’une telle situation.
L’attitude internationale est encore inconnue, mais elle serait certainement très dure vis-à-vis de la Russie avec très probablement une intervention militaire occidentale à la forme floue, entre frappes conventionnelles punitives qui enrayeraient encore plus l’offensive russe ou participation moins escalatoire par exemple par l’envoi de techniciens ou de troupes de protection. Une offensive atomique russe aboutirait ainsi très probablement à une impasse opérationnelle, mais ce serait une impasse extraordinairement risquée dans un contexte stratégique hautement chaotique.
En résumé, le franchissement du seuil nucléaire par la Russie ne peut pas être exclu par erreur de perception et cela constituerait un saut dans l’inconnu.
La voie de l’épée, Michel Goya, 6 mai 2024, Fallout – Guerre atomique en Ukraine ?, Paru dans Défense et sécurité internationale No. 168, Novembre-Décembre 2023
[…] En Ukraine, la situation sur le front est effectivement en train de se retourner. Le président dictateur russe Vladimir Poutine était bien seul pour commémorer le « jour de la Victoire » ce 9 mai à Moscou. Il n’avait pas grand-chose à fêter dans sa guerre de soumission contre l’Ukraine qui dure maintenant depuis plus de 800 jours. Alors, le maître du Kremlin a rappelé que « ses forces stratégiques étaient en alerte », comme il remet sur la table ses armes nucléaires chaque mois parce qu’il ne peut pas s’en servir et que son armée « conventionnelle » s’épuise dans un massacre dénué de sens, sans même arriver à dominer un pays quatre fois moins peuplé que ce qu’il croit être son Empire.
Ne pas subir, Guillaume Ancel, En Ukraine, Poutine sans victoire
Dimanche 12/5, 10h00
Lu aujourd’hui.
Affiche du film « Shaman’s Tale »
Il y a cinq ans, au printemps 2019, Alexandre Gabyshev, qui se considère comme un chaman guerrier, partait à pied de Iakoutsk à Moscou. Dans la capitale, il souhaitait accomplir un rituel visant à expulser Vladimir Poutine du Kremlin. En cours de route, des personnes partageant les mêmes idées l’ont rejoint et il a organisé de nombreux rassemblements.
La campagne du chamane a été interrompue : Gabyshev a été arrêté à la frontière de la Bouriatie et de la région d’Irkoutsk, une affaire pénale a été ouverte pour appels à l’extrémisme et, en octobre 2021, le tribunal l’a placé pour traitement obligatoire dans un type spécial d’hôpital psychiatrique.
Le film documentaire « Shaman’s Tale » est consacré au sort d’Alexandre Gabyshev. Ses auteurs sont la réalisatrice de documentaires Beata Bashkirova (Bubenets) et son mari, le dramaturge Mikhaïl Bashkirov, qui vivent en France. Beata Bashkirova a accompagné Alexandre Gabyshev dans sa campagne ; Mikhaïl Bashkirov a écrit une pièce sur un chaman.
[…] – Beata, comment as-tu rencontré le chaman Gabyshev ?
– J’ai entendu parler du chaman pour la première fois en mars 2019, alors qu’il venait de partir en voyage. Il n’était pas encore connu dans toute la Russie, mais il commença à gagner en popularité en Yakoutie et dans la région de l’Amour. Au départ, il a gagné en popularité grâce aux chauffeurs routiers : ils tournaient des vidéos et les envoyaient via leur réseau, puis sur YouTube.
[…] – Dans le film, Gabyshev tente d’expliquer à un journaliste japonais comment il est devenu chaman. Pourquoi a-t-il décidé de marcher sur Moscou et de chasser le démon Poutine ?
– Il a étudié à l’université, a servi dans l’armée, a mené une vie ordinaire. Puis il s’est marié, mais sa femme était très malade et est décédée, ce fut un coup dur pour lui. Pendant quelque temps, il est allé vivre dans la forêt et y a vécu seul pendant plusieurs années. Naturellement, il savait qui était Poutine, mais la politique ne l’intéressait pas. Comme il le dit, à un moment donné, il a entendu la voix de Dieu, qui lui a dit que Poutine est un démon et qu’il faut aller l’expulser du Kremlin. C’était une pensée très claire, la prise de conscience que telle était sa mission. Elle n’est pas venue le voir en 2019, lorsqu’il est parti en voyage, mais bien plus tôt. Il a commencé à se préparer plusieurs années avant sa campagne, mais il s’est préparé en secret, il n’a dit à personne qu’il avait une telle mission.
[…] – Et pendant assez longtemps, il a marché sans entrave ; les autorités ne s’en sont pas immédiatement rendu compte ?
– Oui, en fait, au début, peu de gens ont compris que cela pouvait être quelque chose de grave, tout le monde a ri. Mais ensuite les gens ont commencé à le rejoindre. Quelques mois plus tard, lorsque nous marchions avec lui, il y avait déjà une trentaine de personnes et de nouvelles nous rejoignaient chaque jour. Son effectif s’agrandit très rapidement. Il existe deux raisons pour lesquelles il a été arrêté. La première est que dans quelques mois, des centaines de personnes marcheraient déjà avec lui, ce serait une menace politique. Et la deuxième raison est mystique. Il existe une version selon laquelle les autorités avaient peur de son pouvoir mystique. Plus il se rapprochait de Moscou, plus la situation de Poutine se détériorait et plus les protestations augmentaient. À peu près au même moment, des manifestations ont commencé en Biélorussie. Encore une fois, cela se situe au niveau des rumeurs selon lesquelles Poutine aurait des problèmes de santé.
[…] – Oui, on dit qu’il y a beaucoup de superstitions au Kremlin. Et dans votre film, l’avocat Pryanishnikov explique également que les autorités avaient peur du pouvoir mystique du chaman.
– Quant au fait que le gouvernement soit superstitieux, c’est bien sûr une hypothèse, mais Poutine ne nous montre pas de rituels, il existe de nombreux mythes à ce sujet. On sait que l’un de ses plus proches collaborateurs, Shoigu, est Tuvan et qu’il pratique le chamanisme. C’est donc tout à fait possible. Mes connaissances yakoutes disaient souvent : une de mes connaissances effectuait des rituels pour Poutine lui-même. Mais bien sûr, tout cela est très secret et impossible à prouver. Je ne dis pas que Poutine pratique des rituels chamaniques.
[…] – A-t-il prévu une guerre en 2022 ?
– « Il a dit que l’humanité, la Russie, avait deux voies de développement. Le premier chemin est gentil et lumineux. S’il est autorisé à atteindre le Kremlin, Poutine démissionnera simplement de manière pacifique, le pouvoir en Russie changera et le peuple passera alors à un nouveau niveau. S’ils ne le lui donnent pas, il y aura un chemin sombre, le chemin des guerriers, et c’est la guerre. Il n’a pas dit qu’il y aurait une guerre entre la Russie et l’Ukraine, il a dit qu’il y aurait une guerre et que Poutine ne pourrait être renversé que par des moyens militaires.
[…] – Avez-vous déjà soupçonné qu’il pourrait être atteint d’une maladie mentale ?
– Non jamais. C’est une personne assez instruite, il a une vision large, il a beaucoup d’auto-ironie. Je ne suis pas psychiatre, mais je n’ai vu aucune anomalie mentale chez lui. Je rencontre beaucoup plus souvent dans la rue des gens qui ont l’air plus fous que lui.
[…] – Dans quel état est-il ? L’halopéridol et d’autres médicaments graves peuvent nuire grandement à votre santé.
– « Heureusement, on ne lui injecte plus ces drogues pour le moment. » Il essaie toujours d’être de bonne humeur. Vous pouvez lui écrire une lettre ou lui envoyer une carte postale. Cela l’aide vraiment de savoir qu’on se souvient de lui. Bien sûr, il est heureux que le film soit sorti, car il s’agit d’une continuation de l’idée qu’il a prêchée. Son état émotionnel dépend aussi en grande partie de la manière dont sa mission peut être remplie. […]
Radio Svoboda, Il voulait chasser le démon du Kremlin, traduction automatique
Alexander Gabyshev dans le film « Shaman’s Tale », capture d’écran
Samedi 11/5, 8h40
Zapo. Toujours la même chanson.
[…] Depuis septembre 2022, des experts de l’AIEA sont stationnés sur place, contribuant à surveiller la situation et cherchant à réduire les risques pour la sûreté et la sécurité dans ce lieu situé en première ligne des forces russes et ukrainiennes.
Ils ont effectué des visites régulières sur le site, même s’il y a eu certaines zones où ils ont dû demander l’accès à plusieurs reprises avant d’être autorisés à se rendre. Cette semaine, ils ont visité les deux installations de stockage de combustible frais, effectué une surveillance des radiations le long du périmètre du site et mesuré les niveaux des bassins d’arrosage du site, qui, selon eux, contenaient suffisamment d’eau pour assurer le refroidissement des six réacteurs.
Un autre problème que l’AIEA surveille est la situation du personnel de la centrale. Les opérateurs russes affirment qu’ils emploient actuellement 5 000 personnes, soit une augmentation par rapport à l’année dernière mais « toujours nettement moins qu’avant le conflit », a ajouté l’agence. Il y a 800 postes vacants, et les exploitants ont déclaré à l’AIEA que les niveaux d’effectifs dans les centrales nucléaires exploitées par Rosatom sont généralement « nettement inférieurs aux niveaux d’effectifs correspondants en Ukraine ». L’AIEA affirme que ses experts sont « empêchés de parler librement au personnel de la salle de contrôle principale, ce qui affecte la capacité de l’agence à évaluer de manière indépendante les connaissances et l’expérience de ce personnel qui sont essentielles au maintien de la sûreté nucléaire à la ZNPP ». […]
World Nuclear News, L’AIEA met en garde contre des attaques sur ou à partir de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, traduction automatique & Deepl
L’invasion russe en Ukraine : une grosse centrale nuc kidnappée et un type de l’AIEA qui observe (image : AIEA)
Samedi 11/5, 8h15
La farandole du nuc.
Le cours de la start-up Oklo, spécialisée dans l’énergie nucléaire et présidée par le patron d’OpenAI (ChatGPT) Sam Altman, a brutalement chuté vendredi pour sa première journée de cotation à Wall Street. Vers 19H40 GMT, le titre lâchait 53,89% à 8,40 dollars. Créée en 2013 par des anciens du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Oklo s’est introduit en Bourse en fusionnant avec AltC Acquisition Corp, une société déjà cotée.
[…] Oklo prévoit de construire des petits réacteurs nucléaires, aussi appelés SMR (small modular reactors), dont les délais de réalisation sont théoriquement plus réduits que ceux des centrales traditionnelles et qui peuvent être installés plus facilement dans des zones reculées. Oklo veut aussi proposer un service de recyclage du combustible nucléaire.
La jeune société ne dispose encore d’aucun site et s’est vue refuser, en janvier 2022, un permis de construction d’un SMR en Idaho par l’Agence américaine de régulation du nucléaire (NRC). La NRC a retoqué cette candidature notamment du fait d’un manque d’informations sur les risques d’accidents et les réponses prévues en pareil cas. La fusion avec la SPAC AltC a permis à Oklo de lever 306 millions de dollars, somme qui doit être consacrée à la réalisation du premier réacteur à fission d’Oklo, baptisé Aurora. Le groupe de Santa Clara (Californie) vise une mise en service en 2026 ou 2027.
Le Figaro, La start-up nucléaire du patron d’OpenAI s’effondre pour sa première cotation
La tête de liste des communistes aux élections européennes Léon Deffontaines est l’invité de France Inter ce vendredi. Son programme : mener une campagne de proximité, rapprocher l’Europe du quotidien des Français avec comme mot d’ordre « pouvoir d’achat, paix, environnement ». Le PCF est crédité de 3% des suffrages selon le dernier sondage pour Radio France publié il y a un mois, tandis que le RN est à 32%.
[…] « L’Europe c’est le quotidien des Français, c’est la hausse des factures d’électricité, c’est les classes surchargées, c’est le difficultés d’accès à la santé, c’est l’énergie et notamment la question du nucléaire, indispensable. Si l’on veut éradiquer le chômage reconstruire des usines, soutenir les agriculteurs, nos artisans, il faut produire de l’électricité décarbonée et produite en quantité suffisante », assure-t-il. Selon lui, le nucléaire « c’est l’écologie de l’avenir ». « Les militants anti nucléaire sont les écologistes du passé », complète-t-il. Léon Deffontaines dénonce la fermeture de la centrale de Fessenheim. « L’énergie propre, l’énergie parfaite n’existe pas », dit-il. […]
France Inter, Elections européennes : Le nucléaire « c’est l’écologie de l’avenir », assure Léon Deffontaines, candidat PCF
L’Iran modifiera sa doctrine nucléaire si Israël menace son existence, a déclaré jeudi un conseiller du guide suprême iranien cité par l’agence Reuters, un commentaire qui soulève des questions sur ce que Téhéran affirme être son programme nucléaire pacifique.
La République islamique a toujours affirmé qu’elle n’avait pas l’intention de se doter d’armes nucléaires, mais les gouvernements occidentaux la soupçonnent de chercher à se doter de la technologie nucléaire nécessaire à la fabrication d’une bombe. Le programme nucléaire iranien est au centre d’un différend de longue date avec les pays occidentaux, qui a donné lieu à des sanctions.
[…] « Nous n’avons pas décidé de fabriquer une bombe nucléaire, mais si l’existence de l’Iran est menacée, nous n’aurons pas d’autre choix que de changer notre doctrine militaire », a déclaré Kamal Kharrazi, conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a rapporté la chaîne d’information iranienne Student News Network.
En 2022, ce même conseiller avait affirmé que l’Iran était techniquement capable de fabriquer une bombe nucléaire mais qu’il n’avait pas encore décidé de le faire.
Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur le programme nucléaire, avait interdit le développement d’armes nucléaires dans une fatwa (édit religieux), au début des années 2000. Il avait réitéré cette interdiction en 2019, soulignant que la construction et le stockage de bombes nucléaires étaient « répréhensibles et que leur utilisation était haram », c’est-à-dire interdite par la religion musulmane.
L’Orient le jour, L’Iran pourrait « changer sa doctrine nucléaire », assure un conseiller de Khamenei
À la centrale de Flamanville, le chargement du combustible a démarré mercredi 8 mai 2024. La veille, l’ASN, le gendarme du nucléaire avait donné son feu vert pour la mise en service de l’EPR. Nous avons posé trois questions à Pierre Barbey, expert en radioprotection.
Que pensez-vous de cette mise en service aujourd’hui avec les états des installations aujourd’hui ?
Pierre Barbey : Effectivement cette installation qui a pris 12 ans de retard va démarrer alors que l’on sait pertinemment qu’il y a des résultantes encore d’anomalies qui ont été notées par l’ASN et qui ne sont pas résolus. Il y a en particulier le changement de couvercle, des soupapes… Je suis dubitatif au vu de toutes ces anomalies qui ont été accumulées. C’est un peu inquiétant… je ne comprends pas.
En quoi ces problèmes de cuve et de soupape peuvent être dangereux ?
En ce qui concerne la cuve, il y a des anomalies dans la composition carbone des aciers. Ces anomalies ont été révélées à la suite d’audit antérieur. À partir du moment où la composition n’est pas celle attendue, il y a des risques de fragilisation de ces aciers.
Pour les soupapes, comme son nom l’indique, ce sont des systèmes qui doivent permettre de dépressuriser certains éléments. Il faudra les changer à terme.
Cette cuve à réacteur nucléaire, ce n’est quand même pas quelque chose qui fonctionne dans des conditions tout à fait usuelles. On va être en fonctionnement dit ‘normal’, avec une pression de l’eau de 150 barres dans la cuve et une température de l’eau de 320 degrés.
Comment expliquer la prise de position de l’ASN, pourtant garante de la sûreté nucléaire, d’autoriser le lancement de cette activité via le chargement de combustible ?
Je dirais qu’elle est dans ses responsabilités. Ça a peut-être été précipité car en 2007, l’ASN avait délivré une autorisation de création. Cette dernière a un délai de réalisation de l’équipement et des installations. On était arrivé presque au terme de ce délai. Le risque était donc de tout reprendre à zéro, cela explique donc le fait que les choses se sont peut-être précipitées.
Je pense tout de même que l’ASM fait son travail correctement, mais il ne faut pas négliger le fait que l’on soit dans un contexte politique avec la volonté du gouvernement de relancer le programme nucléaire et mettre en fonctionnement ce qui était considéré comme un prototype.
Il faudra cependant attendre encore plusieurs mois, pas avant la fin de l’année, pour que du courant soit injecté dans le réseau, s’il n’y a pas de nouveau bug. L’ASN donnera son avis progressivement à chaque essai technique. L’histoire nous dira si le choix était judicieux.
France3, Démarrage de l’EPR de Flamanville : Un expert du nucléaire « dubitatif au vu de toutes les anomalies accumulées »
L’affaire est surveillée comme le lait sur le feu à Washington et à Paris. Comme l’a révélé le média en ligne Africa Intelligence, la junte au pouvoir au Niger depuis le coup d’Etat de juillet 2023 s’est engagée dans des « négociations confidentielles » avec l’Iran « pour la livraison de 300 tonnes de yellow cake » (concentré d’uranium). Une information confirmée au Monde par plusieurs sources officielles occidentales et nigériennes.
Cet uranium, principal produit d’exportation du Niger, proviendrait des mines exploitées depuis 1971 par le groupe français Orano à Arlit (nord). Coactionnaire à hauteur de 36,6 %, l’Etat nigérien « commercialise en autonomie sa part de production », explique Orano, avant de préciser n’avoir « été approché » ni par Niamey ni par Téhéran dans le cadre de ces négociations clandestines. L’entreprise française assure, par ailleurs, « respecter strictement les sanctions internationales qui prohibent toute vente d’uranium par le groupe à l’Iran ». Contactée, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirme n’avoir pas non plus été notifiée de l’existence d’un accord de vente, une procédure pourtant obligatoire.
[…] La junte, elle, continue de nier avoir conclu un accord avec Téhéran autour de la vente de yellow cake. « On assiste à une réplique du mensonge que les Américains avaient monté en 2002, lorsqu’ils avaient accusé le Niger d’avoir vendu de l’uranium à Saddam Hussein [alors président de l’Irak] pour fabriquer des bombes atomiques, avec pour seul objectif de justifier leur intervention militaire », s’agace un conseiller du gouvernement nigérien.
Mais ce dernier reconnaît toutefois que Téhéran a « voulu signer un contrat pour acheter 300 tonnes d’uranium » lors de la visite à Niamey, fin février, du vice-ministre iranien des affaires étrangères, Mahdi Safari. « L’uranium, ce n’est pas des cacahuètes ! Comme nous sommes engagés par d’autres contrats, nous avons refusé. On n’avait tout simplement pas de stock disponible à leur vendre », précise-t-il, avant de souligner que la situation pourrait évoluer rapidement.
Car la production d’uranium du groupe Orano, un temps suspendue en raison de contraintes logistiques liées à l’embargo territorial décrété par les chefs d’Etat ouest-africains au lendemain du coup d’Etat, a redémarré en février.
[…] Selon plusieurs sources officielles occidentales, les dernières tractations sur l’uranium auraient été facilitées par la Russie. Si le volume négocié n’aurait pas d’incidence sur le développement du programme nucléaire iranien, « géopolitiquement, l’existence de cette négociation est un événement très important, explique une source officielle française. Il montre qu’à peine installés au Niger, les Russes ont déjà ouvert la porte à l’un de leurs clients, l’Iran. » Une décision qu’il faut, selon cette source, « sans doute relier aux accords passés entre Moscou et Téhéran pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine ». […]
Le Monde, L’uranium du Niger au cœur de négociations clandestines avec l’Iran
Vendredi 10/5, 20h30
Vu aujourd’hui.
[…] Selon un rapport récent publié par Ember Climate, un groupe de réflexion axé sur la transition énergétique et l’énergie propre, la demande mondiale d’électricité a augmenté de 627 térawattheures en 2023. Cette hausse est principalement attribuée à cinq technologies : les véhicules électriques, les pompes à chaleur, les électrolyseurs pour la production d’hydrogène, les systèmes de climatisation et les centres de données. L’augmentation de la demande a été accompagnée par une croissance de la production d’énergie bas-carbone.
En effet, les sources à faibles émissions, y compris l’énergie nucléaire, ont représenté environ 40 % du mix énergétique en 2023. Bien que la production nucléaire soit restée stable par rapport à l’année précédente, la part d’énergies renouvelables a légèrement augmenté. Celle-ci est passée de 29,4 % en 2022 à 30,3 %, établissant ainsi un nouveau record mondial, et ce malgré les difficultés rencontrées par l’hydroélectricité dans plusieurs pays — en raison de sécheresses.
Sans surprise, le solaire et l’éolien ont été les principaux moteurs de ce nouveau record dans le mix énergétique. Leur part est passée de 0,2 % en 2000 à 13,4 % en 2023. La Chine a énormément contribué à cette augmentation. En effet, en 2023, le pays a été à l’origine de 51 % de l’augmentation totale de la production solaire mondiale et de 60 % pour la capacité éolienne totale.
Trust my science, Record : plus de 30 % de l’électricité mondiale en 2023 provenait de sources renouvelables
[…] Selon le Washington Post, l’ancien président américain [Trump] a fait un discours époustouflant, que le journal a décrit comme « remarquablement direct et transactionnel », lors d’un dîner chez lui et dans son club de Mar-a-Lago.
Devant plus de 20 dirigeants, notamment de Chevron, Exxon et Occidental Petroleum, il a promis d’augmenter les forages pétroliers dans le golfe du Mexique, de supprimer les obstacles au forage dans l’Arctique de l’Alaska et d’annuler les nouvelles règles visant à réduire la pollution automobile. Il annulerait également la décision prise par l’administration Biden en janvier de suspendre les nouveaux permis d’exportation de gaz naturel, qui ont été dénoncés comme des « bombes climatiques ».
« Vous l’aurez le premier jour », a déclaré Trump, selon le Post, citant un participant anonyme au dîner.
L’exhortation de Trump aux dirigeants pétroliers selon lesquels ils étaient assez riches pour verser 1 milliard de dollars dans son trésor de guerre de campagne, tout en s’engageant à faire volte-face par rapport aux efforts de Biden pour lutter contre la crise climatique, a été immédiatement dénoncée mercredi par les groupes environnementaux.
« 1 milliard de dollars pour Trump, un avenir climatique dévastateur pour le reste d’entre nous », a déclaré Pete Maysmith de la League of Conservation Voters (LCV). […]
The Guardian, Trump a promis d’abroger les lois sur le climat si les patrons du pétrole américain [lui] donnaient 1 milliard de dollars, traduction automatique
Vendredi 10/5, 20h15
Il y a souvent des alertes, toutes les deux heures peut-être, mais ça va. J’ai l’énergie pour travailler. Il faut simplement qu’il y ait l’électricité.
Pacha va bien. Je lui ai demandé s’il rêvait, il a coupé court en disant qu’on en parlerait une autre fois et il a raccroché. Je ne sais pas s’il devait raccrocher à cause de la situation ou pour une autre raison. Je lui ai demandé s’il avait senti le dernier Boudmo ! que vous avez lancé dimanche soir à la chapelle, il ne pouvait pas trop dire, mais de l’apprendre lui a fait chaud au coeur. C’est ce qu’il a dit.
Demain nous irons au cimetière apporter des provisions — ou plutôt dimache parce que, ben, on n’a encore rien préparé. Les autorités ont demandé de limiter la taille des groupes parce que le travail habituel des Russes, c’est de viser les civils, donc on peut s’attendre à des problèmes.
Il a beaucoup été question « d’amitié » en Serbie et en Hongrie à l’occasion de la visite de Xi Jinping. Amitié « solide comme un roc » à Belgrade, « meilleure [amitié] de toute l’histoire » à Budapest…
[…] Tandis que l’étape française, du dimanche 5 mai au mardi 7, a souligné, malgré le ton cordial, l’accumulation de contentieux entre la Chine et l’Union européenne, des subventions à l’industrie des véhicules électriques au soutien toujours plus fort apporté par M. Xi à Vladimir Poutine, la suite du voyage devait au contraire montrer que Pékin dispose de relais en Europe.
[…] De multiples accords de coopérations sectoriels ont été signés – « 26 » à Belgrade, « 18 » à Budapest. […] Leur contenu reste assez flou, mais il a été en Serbie notamment question de développer la coopération entre médias serbes et chinois, alors que Bruxelles appelle depuis des années ce pays des Balkans à améliorer sa liberté de la presse s’il veut accéder à l’UE. En Hongrie ont été évoqués de nouveaux projets ferroviaires, en plus de la ligne de train entre Belgrade et Budapest actuellement en construction par la Chine, et pour la première fois une coopération dans le nucléaire.
[…] Avec cette double visite, M. Xi a surtout réussi à montrer à Bruxelles qu’il comptait sur ces deux capitales pour freiner d’éventuelles représailles contre sa politique économique. La Chine « soutient la Hongrie pour qu’elle joue un rôle plus important au sein de l’UE », a-t-il notamment déclaré alors que la Hongrie s’apprête à prendre en juillet la présidence tournante du Conseil européen.
[…] Devant les caméras, MM. Vucic et Orban se sont aussi tous les deux engagés à soutenir Pékin sur la question de Taïwan, au grand plaisir du dirigeant chinois. « Taïwan, c’est la Chine », a défendu clairement M. Vucic devant une foule de partisans qu’il a fait venir pour acclamer le président chinois. La Chine « soutient l’intégrité territoriale de la Serbie de la même manière, sans aucune réserve », a-t-il ajouté. Pékin, qui lit les affaires internationales à l’aune de sa propre revendication sur Taïwan, ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo. « Nous avons toujours cru au principe d’une seule Chine », a abondé M. Orban à Budapest. […]
Le Monde, Xi Jinping flatte et cherche à renforcer les dirigeants eurosceptiques
[…] Le président hongrois Viktor Orban a déclaré à l’issue de son entretien avec le président chinois : « Les Hongrois ont de sérieuses ambitions. Les 100 dernières années, le 20e siècle, ont été honteuses pour la Hongrie. Ce fut un siècle où nous avons perdu, un siècle où nous avons subi des pertes extrêmement lourdes, aux proportions historiques. Et l’idée qui anime les Hongrois est que nous voulons gagner le 21e siècle, et non le perdre. Et pour gagner, nous avons besoin de partenaires, d’investisseurs, de partenaires commerciaux et de la technologie la plus avancée au monde.
Il a ajouté : « Je mentionnerai particulièrement quelque chose qui n’est pas seulement un fait économique, mais aussi une expression de confiance : le fait que nous pouvons étendre notre coopération à l’ensemble du spectre de l’industrie nucléaire, où jusqu’à présent il y a eu aucune coopération entre nos deux pays. Cela présente un grand potentiel, car à cet égard – en termes d’industrie nucléaire – la Hongrie dispose d’une expérience et d’un prestige internationaux considérables, car nous sommes impliqués dans cette industrie depuis plus de 50 ans et sommes actuellement la plus grande. le développement du nucléaire en Europe a lieu en Hongrie.
« Notre plan est que d’ici le début de la prochaine décennie, la part de l’énergie nucléaire de la Hongrie se situera entre 60 et 70 pour cent. » […]
World Nuclear News, La Hongrie et la Chine signent un accord de coopération dans l’énergie nucléaire, traduction automatique [edit]
Le président russe Vladimir Poutine, au centre, assiste à un service de prière dirigé par le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, à gauche, à la suite d'une cérémonie d'inauguration à la cathédrale de l'Annonciation du Kremlin à Moscou, en Russie, le mardi 7 mai 2024. (Alexey Maishev, Spoutnik, Photo de la piscine du Kremlin via AP)
« Ils voulaient le fascisme, ils l’ont eu ». C’est pour cette phrase que l’activiste Oleg Orlov, président historique de Memorial, est aujourd’hui emprisonné en Russie dans des conditions inhumaines. Des centaines d’autres connaissent le même sort. Le fascisme de Poutine a une histoire longue. Dans un texte inédit, l’opposant russe Lev Ponomarev en dresse le tableau tout en portant un message d’espoir : plus le régime se radicalise, plus le changement devient inévitable.
L’un des principaux facteurs ayant contribué à l’émergence du fascisme allemand dans les années 1930 a été le profond ressentiment généré par la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale. En Russie, des émotions similaires ont été suscitées par l’effondrement de l’Union soviétique et la défaite dans la guerre froide contre les démocraties de l’Ouest, accompagnées de bouleversements économiques et sociaux et d’une restructuration complète de la vie des gens.
Le ressentiment a été cultivé par les services de sécurité russes, qui ont conservé la continuité des services soviétiques. Ce sont les héritiers du KGB soviétique qui se sont le plus fortement sentis perdants et ont nourri un désir de revanche. Pendant la période des transformations démocratiques, le nouveau gouvernement n’a pas procédé à une lustration complète de ces structures ; de nombreux acteurs majeurs des services de sécurité ont pu conserver leurs positions et leur influence après l’effondrement de l’Union soviétique. Depuis 1917, malgré le récent changement de nom du KGB en FSB, l’essence fondamentale de cette structure, principalement axée sur l’élimination des opposants idéologiques et la guerre froide avec le monde démocratique, est restée inchangée.
[…] Les chercheurs qui étudient les régimes totalitaires soviétique et allemand attirent l’attention sur une différence importante : le totalitarisme soviétique visait essentiellement à combattre les « ennemis intérieurs » et à assimiler les peuples indigènes qui habitaient le territoire de l’empire socialiste. L’extermination de masse de populations sur le territoire de l’Union soviétique était justifiée par la nécessité de créer un nouveau type de société, la formation de ce que l’on appelle « l’homme soviétique ». Le fascisme allemand, quant à lui, s’est concentré sur l’extermination de ceux qu’il considérait comme des représentants de races « inférieures », principalement les Juifs et les Roms, ainsi que les Slaves sur les territoires occupés.
[…] Il est important de comprendre comment la Russie a abordé [l’invasion de l’Ukraine]. Au printemps 2020, Poutine a effectivement annoncé son intention de gouverner à vie et a lancé des amendements constitutionnels pour garantir que ses mandats présidentiels seraient « annulés » et qu’il pourrait se présenter à la présidence en 2024 et 2030, en violation d’une interdiction constitutionnelle explicite. L’introduction des amendements et leur adoption par un vote national ont violé de manière flagrante la Constitution russe et les lois existantes, le vote s’est déroulé en dehors du cadre légal et ses résultats ont été falsifiés.
Mais la popularité de Poutine a continué à baisser, les problèmes sociaux n’étant pas résolus et l’économie stagnant. La demande de changement est de plus en plus présente, se manifestant par le soutien direct à tous les niveaux des Russes aux opposants des autorités lors des élections.
En conséquence, en 2022, Poutine a décidé de lancer une agression à grande échelle contre l’Ukraine. Il est possible que cette guerre ait été largement prédéterminée par le désir de Poutine de regagner le soutien et le contrôle perdus, en jouant sur la nostalgie de l’ancienne génération pour l’Union soviétique et l’image d’une Russie forte et grande.
Poutine peut être qualifié de « président de la guerre ». Il a commencé sa carrière présidentielle avec la guerre en Tchétchénie. En 2008, il a lancé la guerre de la Russie contre la Géorgie. En 2014, il s’est emparé de la Crimée et a déclenché la guerre dans le Donbass. Le 24 février 2022, il a envahi l’Ukraine. Il est difficile d’évaluer aujourd’hui à quel point il a failli réussir, mais à un moment donné, ses troupes ont menacé Kyiv. Elles ont été repoussées, rencontrant une résistance féroce sur toute la ligne de front.
[…] La seule façon de se rapprocher de la fin de la guerre aujourd’hui est de soutenir fermement l’Ukraine en lui fournissant toutes les armes lourdes, les avions, suffisamment d’obus et des missiles à longue portée dont elle a besoin pour gagner. Les succès militaires renforcent le régime de Poutine et le rendent encore plus brutal et dangereux. Les succès militaires de l’Ukraine donnent de l’espoir à la société civile russe, qui a été confrontée à des niveaux de répression sans précédent depuis le début de cette guerre, mais qui continue de résister.
La démonstration la plus claire en a été faite dans les mois qui ont précédé la réélection de Poutine. Un soutien massif a été apporté à Ekaterina Dountsova puis à Boris Nadejdine, qui se sont déclarés opposants à la politique de Poutine et représentaient les Russes anti-guerre. L’inéligibilité de ces candidats a conduit à l’unification de la société civile autour du vote de protestation, qui s’est transformé en une action de protestation anti-guerre à grande échelle en raison de la participation simultanée des opposants à Poutine aux bureaux de vote tant en Russie que dans les consulats russes dans des dizaines de pays à travers le monde. Un autre exemple frappant de manifestation de masse a été l’adieu à Alexeï Navalny après son assassinat.
Pour la première fois depuis le début de la guerre, les Russes ont pris conscience du caractère massif de la protestation anti-guerre et de l’espoir d’une transition pacifique du pouvoir. Un nouvel accroissement de l’activité de la société civile peut devenir un facteur réel de la fin de la guerre et de l’amorce de transformations démocratiques en Russie.
[…] Notre compréhension du fascisme est aujourd’hui beaucoup plus profonde qu’elle ne l’était dans les années 1930. Nous sommes conscients de ses conséquences et savons qu’il est essentiel de reconnaître sa formation. Mais la reconnaissance n’équivaut pas à la neutralisation. Le fascisme représente non seulement la répression contre la dissidence, mais aussi un culte de la personnalité qui produit le mythe d’un leader qui sauve le monde par la force. Ce mythe détruit très efficacement la faiblesse du leader, le transformant en une figure comique et pathétique. L’idéologie fasciste personnaliste est écrasée le plus efficacement en désacralisant son personnage clef et en démontrant le rejet massif de la population. […]
Tcherno. Pour rappel, les cimetières n’ont pas été déménagés après la catastrophe et les familles s’y rendent (s’y rendaient) à Pâques. Le secteur est proche de la frontière biélorusse et les militaires craignent des intrusions.
Afin d’assurer la sécurité des citoyens et pendant la durée du régime juridique de la loi martiale, par décision du Conseil de défense de la région de Kyiv du 28 avril 2024, il est INTERDIT d’organiser des événements commémoratifs dans les cimetières et leurs territoires adjacents dans les limites de la zone d’exclusion de Tchernobyl et de la zone de réinstallation inconditionnelle (obligatoire).
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction automatique
L’incident diplomatique a été évité de peu. En escapade dans les Hautes-Pyrénées (sud-ouest) au deuxième jour de la visite d’État chinoise, les présidents Emmanuel Macron et Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses respectives [ouf !], ont déjeuné au col du Tourmalet ce mardi. Le chef d’État français avait choisi pour l’occasion un cadre à la fois authentique et intime, le restaurant d’altitude de son ami Éric Abadie. Un cadre idéal pour aborder de manière franche les sujets épineux – parmi lesquels la guerre en Ukraine.
[…] Après un plateau de fromages de Dominique Bouchait, en dessert, le chef cuisinier avait prévu une pâtisserie que seuls connaissent les Béarnais et les Basques : le russe. Composé d’un biscuit à base d’amande et de pâte de praliné, ce gâteau originaire d’Oloron-Sainte-Marie tient son nom de la recette qui serait, selon la légende, venue de Crimée. Son apparence recouverte de sucre glace rappelle aussi les plaines enneigées de Russie. La maison Artigarrède, pâtisserie familiale qui en détient le secret de fabrication depuis 1920, raconte sur son site comment François Mitterrand, le premier, introduisit le dessert dans les cuisines de l’Élysée. Ses successeurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy le firent apprécier à de nombreux chefs d’états étrangers en visites officielles.
Or, au vu du contexte géopolitique sensible sur fond de guerre en Ukraine, ce dessert particulièrement apprécié de Emmanuel et Brigitte Macron a été remplacé par une tarte aux myrtilles, révèle la Dépêche du Midi. […]
Mardi 7/5, 19h50
Vu aujourd’hui.
The Kyiv Independent - La région de Soumy se fortifie face à la menace imminente d'une attaque contre Kharkiv (traduction automatique) - Des représentants de l'administration régionale et de l'entrepreneur en construction Avtomagistral-pivden LLC inspectent les fortifications en construction dans la région de l'oblast de Soumy, en Ukraine, le 16 mars 2024. (Kostiantyn Liberov/ Libkos/Getty Images)
Mardi 7/5, 19h20
La farandole du nuc.
Le gendarme du nucléaire français a donné, mardi 7 mai, son accord pour la mise en service future du réacteur de nouvelle génération EPR de Flamanville, étape-clé pour le lancement progressif de la production d’électricité prévu au cours de l’été, avec douze ans de retard.
A l’issue de son instruction, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) « vient d’adopter l’autorisation de mise en service de l’EPR de Flamanville », a déclaré Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN. « Cette autorisation va permettre à EDF de commencer à charger le combustible dans le cœur du réacteur et ensuite d’engager la phase d’essais qui va se poursuivre » au cours des prochains mois.
[…] Le raccordement au réseau électrique (le « couplage ») ne sera effectif que dans quelques mois, une fois que le réacteur aura atteint 25 % de sa puissance, après une montée progressive par paliers. Ce n’est qu’en « fin d’année » que le réacteur devrait fonctionner et livrer ses électrons à 100 % de sa puissance, selon EDF.
EDF devra encore solliciter l’avis de l’ASN à trois reprises : « avant de démarrer la réaction nucléaire », « au palier de puissance de 25 % puis au palier de puissance de 80 % », a fait savoir M. Collet. […]
Le Monde, L’Autorité de sûreté nucléaire autorise la mise en service de l’EPR d’EDF à Flamanville
Une partie de l’EPR de Flamanville (Manche), le 25 avril 2024. (LOU BENOIST / AFP)
« Ça restera un accident industriel dont il faut tirer les leçons », a estimé mardi 7 mai sur franceinfo Yves Marignac, spécialiste énergie et nucléaire et porte-parole de l’association négaWatt, alors que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné son feu vert à la mise en service future de l’EPR de Flamanville.
[…] « Ce démarrage n’annonce pas une nouvelle ère de rayonnement du nucléaire français parce que les conditions ne sont absolument pas réunies pour ça », a-t-il poursuivi. « La filière nucléaire reste en grande difficulté. Les raisons pour lesquelles cet EPR a été si long à construire ne vont pas disparaître comme par magie. »
« D’autres réacteurs ne seront pas mis en service, en tout état de cause, avant 2035-2040, donc trop tard par rapport à l’urgence climatique », ajoute le spécialiste. « Dans le monde aujourd’hui, les énergies renouvelables se développent beaucoup plus vite et à des coûts bien moindres. »« Les énergies renouvelables ont dépassé le nucléaire en matière de production électrique en Europe et le sens de l’histoire est assez clair », termine-t-il.
France Info TV, EPR de Flamanville : « Ça restera un accident industriel dont il faut tirer les leçons », estime le porte-parole de l’association négaWatt
L’armée biélorusse a déclaré mardi avoir entamé un exercice pour vérifier le « degré de préparation » de ses lanceurs d’armes nucléaires tactiques, au lendemain de l’annonce par son allié russe d’exercices nucléaires. Le secrétaire du Conseil de sécurité biélorusse, Alexandre Volfovitch, cité par l’agence de presse officielle Belta, a souligné que cet exercice était lié à l’annonce russe et serait « synchronisé » avec Moscou. […]
Mi-avril, la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire a fait face à une infestation de bactéries légionelles. Ces micro-organismes, pouvant causer une affection pulmonaire grave, ont été détruits, selon EDF. Mais l’association Sortir du nucléaire Berry Giennois Puisaye s’inquiète des quantités potentiellement dispersées dans l’air.
« Le 8 avril, une analyse bihebdomadaire est effectuée dans l’aéroréfrigérant de l’unité n° 1 de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire. Le résultat d’analyse, reçu le 15 avril, met en évidence un taux en légionelles de 320.000 UFC/litre au lieu des 100.000 autorisés. » Voilà, en substance, le message publié sur le site EDF, le 23 avril dernier. [UFC : Unité formant colonie]
[…] Pour EDF, les légionelles viennent simplement de « l’eau de la Loire utilisée dans le circuit de refroidissement des réacteurs ». « Cette eau contient naturellement des micro-organismes. Ils se développent dans les installations où la température de l’eau est comprise entre 25 °C et 50 °C. Certaines espèces de légionelles en font partie », explique Mathilde Falempin, cheffe de mission communication et action territoriale à la centrale de Belleville. […]
Le Berry Républicain, La centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire touchée par des bactéries en avril
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a appelé mardi l’Iran à appliquer des « mesures très concrètes et tangibles », afin d’« accélérer » les négociations sur le programme nucléaire iranien. Relevant qu’il y avait eu « un ralentissement dans la mise en œuvre » des engagements pris par l’Iran, Rafael Grossi a souligné au cours d’une conférence sur le nucléaire à Ispahan, au centre du pays, que ses discussions avec les autorités iraniennes se concentraient « sur les mesures très concrètes, pratiques et tangibles qui peuvent être mises en œuvre pour accélérer le processus ».
RFI, Nucléaire : le chef de l’AIEA demande à l’Iran des mesures «concrètes» et «tangibles»
En Belgique, la saga sur la sortie du nucléaire dure depuis 2003. La Chambre des Représentants vient d’approuver l’accord signé entre l’État et Engie qui gère le parc nucléaire belge, afin de prolonger la durée de vie de deux réacteurs. Une bonne nouvelle pour l’énergéticien français qui va pouvoir envisager l’avenir plus sereinement.
La Belgique est dotée de sept réacteurs nucléaires répartis sur deux sites exploités par Engie : Doel, situé dans la province de Flandre orientale et Tihange qui est dans la province de Liège. En 2021, le nucléaire représentait environ la moitié de la consommation annuelle d’électricité du pays. La Belgique fait partie des pays qui a fait le choix de sortir du nucléaire. Ainsi, une loi a été adoptée à cet effet en 2003 pour une sortie du nucléaire prévue initialement d’ici 2025. Mais à la faveur des changements de coalition et du contexte géopolitique, le scénario a été réécrit plusieurs fois. […]
Révolution énergétique, La durée de vie des centrales nucléaires prolongée de 10 ans en Belgique
La protection de la nature et la lutte contre le changement climatique ont mené Peppi Seppälä à rejoindre le parti Vert finlandais. Porte-parole des Jeunes Verts de Finlande qu’elle a dirigés pendant 2 ans et conseillère municipale d’Espoo, la deuxième ville du pays, Peppi Seppälä explique la position de son parti vis-à-vis du nucléaire et sa démarche pour trouver un chemin commun vers un monde sans énergies fossiles.
Comment est née votre intérêt pour le nucléaire et comment en êtes-vous devenue une défenseuse ?
Il se trouve que, lorsque j’avais 13 ans, j’ai réalisé un exposé à l’école sur les dangers de l’énergie nucléaire. Cependant, ce n’est que bien plus tard, à l’université, que j’ai découvert comment le nucléaire fonctionnait réellement et quelles étaient les précautions prises par les centrales nucléaires. Au même moment, j’ai également découvert à quel point le changement de cap pour se séparer des énergies fossiles était sans commune mesure et combien il serait difficile, si ce n’est impossible, de réaliser ce tournant sans l’énergie nucléaire. Je ne me vois pas comme pro-nucléaire mais plutôt comme anti-fossiles, et c’est dans ce sens que je suis pour faire appel à tous les leviers disponibles. […]
SFEN (Société Française d’Energie Nucléaire), Les Verts finlandais et le nucléaire : interview de Peppi Seppälä / Interview réalisée par le forum nucléaire espagnol traduite en français par la Sfen avec l’autorisation de l’interviewée.
Je vais vous montrer comment c'était est le mémoire déchirant d'Illia Ponomarenko sur la guerre dans son pays natal, offrant une diatribe enflammée contre l'hypocrisie russe et un regard émouvant sur ce qui est en train d'être perdu. Mais c'est aussi une histoire de fierté, voire d'exaltation, alors que les forces ukrainiennes se rassemblent, trouvent leur motivation et chassent les envahisseurs de Kiev. Chronique la plus puissante et la plus personnelle de la guerre à ce jour, Je vais vous montrer comment c'était est une réalisation littéraire exceptionnelle, relatant un exploit de résistance époustouflant et un peuple courageux déterminé à remporter une victoire miraculeuse. (traduction automatique)
Il y a une dizaine d’années, Ponomarenko étudiait à Marioupol en relations internationales et en politique nucléaire. C’est à ce moment-là qu’il a commencé à lire le Bulletin of the Atomic Scientists . Maintenant, je lui demande : que veut-il que le monde sache sur le risque nucléaire ?
Le succès russe en Ukraine, dit-il, « encouragerait la Russie, l’Iran, la Chine – les régimes dictatoriaux du monde entier – à ce que… l’intimidation nucléaire fonctionne. … Cela aide à obtenir des choses des démocraties, du monde libre.
L’Ukraine possédait autrefois des armes nucléaires, mais les a ensuite rendues, se souvient-il. Il craint désormais que les petites nations non nucléaires puissent tirer une leçon inquiétante de la guerre actuelle.
De nombreux pays, craint-il, pourraient simplement décider « au diable cette non-prolifération, au diable ces assurances et affirmations de sécurité ; il est temps de passer au nucléaire, car la bombe est ce qui constitue réellement une garantie contre une invasion dans ce nouveau monde, où fonctionnent les guerres de conquête, d’impatience et d’extorsion nucléaire.»
« Il est absolument vital que les petites nations attaquées – en particulier lorsqu’il s’agit de nations qui organisent des invasions injustifiées et non provoquées comme celles que nous connaissons, en particulier lorsqu’il s’agit de combattre l’une des plus grandes machines de guerre du monde comme la Russie, dotée d’immenses ressources – il est absolument vital que ces nations reçoivent un soutien absolument inconditionnel. Il est absolument vital que les régimes dictatoriaux bellicistes reçoivent le signal de non-admission et comprennent clairement qu’il n’y a aucune possibilité de guerre de conquête.»
« Aujourd’hui, c’est l’Ukraine », ajoute-t-il. « De nombreux décideurs, dirigeants et voix fortes se demandent : ‘Pourquoi se battre pour Kyiv ?’ « Pourquoi aider l’Ukraine ? » Demain, ce sera : « Pourquoi aider Varsovie ? » « Pourquoi aider Tallinn ? » Il n’est pas surprenant que… l’article 5 soit la grande question du moment.»
L’article 5 de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) prévoit la défense collective des pays membres. Autrement dit, une attaque contre un membre de l’OTAN est une attaque contre tous. L’Ukraine n’en est pas membre.
« Il faut résister au mal. Sinon, il grossit et devient encore plus dangereux. Vous ne pouvez pas éviter l’histoire. Vous ne pouvez pas éviter les décisions qui sont absolument nécessaires. Ce n’est pas notre choix d’être ou de ne pas être dans cette situation. La guerre arrive et des décisions doivent être prises. Sinon, la situation ne fera qu’empirer. Il n’y a aucun moyen de mettre la tête dans le sable. »
[…] « Je veux que mon public et mes lecteurs comprennent la nature extrêmement choquante de cette guerre », a-t-il déclaré. « Nous avons vu des charniers sur les parkings de nos communautés, dans nos villes, à côté de nos supermarchés. … Cela pourrait arriver à n’importe qui.
Bulletin of the Atomic Scientists, Suzan d’Agostino, Le journaliste ukrainien Illia Ponomarenko sur l’horreur et l’absurdité de la guerre existentielle et insensée de la Russie, traduction automatique
Lundi 6/5, 11h20
Vu aujourd’hui.
Armya Inform
Le 5 mai, dans la ville de Kramatorsk, région de Donetsk, les paroissiens et les militaires des Forces armées ukrainiennes se sont réunis pour un service pascal dans l’église du saint grand martyr Yuriy Peremozhets (OCU).
Certains soldats ont apporté des paskas dans des caisses de munitions au lieu d’un panier de Pâques. Ces boîtes ont été inventées par les Américains pendant la Seconde Guerre mondiale. Des casques balistiques étaient également utilisés à la place des paniers.
Armya Inform, des caisses de munitions et casques au lieu de paniers : comment Pâques est célébrée à Kramatorsk, traduction automatique
Lundi 6/5, 11h15
Lu aujourd’hui.
La Russie de Vladimir Poutine préparerait une vague de violentes opérations de sabotage en Europe sans se soucier de faire des victimes parmi les civils, révèle le « Financial Times ». Le directeur des services de renseignement allemand, Thomas Haldenwang, aurait informé ses homologues français, suédois et britannique que le « risque d’actes de sabotage initiés par l’Etat russe » s’était « considérablement accru ».
Les rapports dont le quotidien britannique a eu connaissance montrent que la Russie intensifie ses efforts pour mener des attentats à la bombe clandestins, des incendies criminels et endommager des infrastructures sur tout le continent. Le patron des espions allemands aurait insisté sur l’« imminence » de plusieurs attaques dans les différents pays européens, « avec un potentiel élevé de dégâts humains et matériels ».
Certains incidents récents laissent penser que cette vaste opération de déstabilisation aurait déjà pu commencer. Au Royaume-Uni, plusieurs personnes ayant incendié un entrepôt contenant du matériel pour l’Ukraine ont reconnu avoir agi pour le gouvernement russe. En Allemagne, deux hommes ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir planifié pour le compte de la Russie des actes de sabotages, notamment dans une base militaire américaine. […]
Les Echos, Des sabotages russes « imminents » redoutés en Europe
Lundi 6/5, 11h10
Lu aujourd’hui.
Le président russe a ordonné la tenue d’exercices nucléaires « dans un futur proche » impliquant notamment des troupes basées près de l’Ukraine, en réponse « aux menaces » de dirigeants occidentaux envers Moscou, a annoncé lundi le ministère de la défense russe.
« Au cours de l’exercice, une série de mesures seront prises pour s’entraîner à la préparation et à l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques », a déclaré le ministère dans un communiqué publié sur Telegram. Et précisé que la mesure avait été prise « sur instruction du Commandant en chef suprême des forces armées de la Fédération de Russie », Vladimir Poutine.
Cet entraînement vise à « maintenir la préparation » de l’armée, à la suite de « déclarations provocatrices et menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie », a-t-il ajouté. Cela impliquera l’aviation, la marine et des forces du district militaire Sud, qui est basé tout près de l’Ukraine et couvre notamment des régions ukrainiennes dont Moscou revendique l’annexion.
Deux ans après son invasion à grande échelle de l’Ukraine, la Russie est toujours confrontée à un nombre sans précédent de sanctions économiques. Elle a été exclue des principaux services financiers mondiaux et environ 260 milliards d’euros (222 milliards de livres sterling) de ses actifs en banque centrale ont été gelés.
L’espace aérien russe est fermé à la plupart des avions occidentaux, et les ports occidentaux sont fermés aux navires russes. Un plafond formel a été imposé pour l’achat ou la transformation du pétrole russe vendu à plus de 60 dollars le baril (les prix mondiaux fluctuent actuellement entre 80 et 100 dollars) . Et en théorie, il est illégal de vendre à la Russie tout ce qui pourrait être utilisé par l’armée.
Les sanctions ont eu certains effets. Selon le FMI, le PIB de la Russie est inférieur d’environ 7 % aux prévisions d’avant-guerre. Malgré tout cela, l’économie russe ne s’est pas effondrée. Mais la situation semble très différente et est désormais entièrement centrée sur une longue guerre en Ukraine – qui est en réalité le moteur de la croissance économique.
[…] la raison la plus inquiétante de la résilience de l’économie russe est peut-être la guerre elle-même.
Pendant longtemps, l’économie russe n’a pas été diversifiée, s’appuyant fortement sur l’exportation de ressources naturelles telles que le pétrole et le gaz. Et l’une des principales raisons expliquant les revenus relativement élevés du gouvernement russe aujourd’hui est précisément le fait que la guerre a entraîné une hausse des prix de l’énergie .
Les dépenses publiques russes atteignent des niveaux sans précédent et environ 40 % du budget gouvernemental est consacré à la guerre. Les dépenses militaires totales devraient atteindre plus de 10 % du PIB pour l’année 2023 (le chiffre du Royaume-Uni est de 2,3 %).
La solde militaire, les munitions, les chars, les avions et les indemnisations pour les soldats morts et blessés contribuent tous aux chiffres du PIB. En termes simples, la guerre contre l’Ukraine est désormais le principal moteur de la croissance économique de la Russie .
Et c’est une guerre que la Russie ne peut pas se permettre de gagner. Le coût de la reconstruction et du maintien de la sécurité dans une Ukraine conquise serait trop élevé, et une Russie isolée pourrait au mieux espérer devenir un partenaire junior entièrement dépendant de la Chine.
Dans un contexte d’ effondrement des infrastructures et de troubles sociaux croissants en Russie, le coût prévu de la reconstruction de la zone occupée est déjà énorme.
Une impasse prolongée pourrait être la seule solution permettant à la Russie d’éviter un effondrement économique total. Après avoir transformé le peu d’industrie dont il disposait pour se concentrer sur l’effort de guerre, et avec un problème de pénurie de main-d’œuvre aggravé par des centaines de milliers de victimes de guerre et une fuite massive des cerveaux , le pays aurait du mal à trouver une nouvelle direction.
Trente-cinq ans après la chute du mur de Berlin, il est devenu évident que la Russie, riche en ressources naturelles, est devenue bien plus pauvre que ses anciens voisins soviétiques, comme l’Estonie, la Lettonie, la Pologne et la Hongrie, qui ont suivi la voie de l’intégration européenne.
Le régime russe n’a aucune raison de mettre fin à la guerre et de faire face à ce genre de réalité économique. Elle ne peut donc pas se permettre de gagner la guerre, ni de la perdre. Son économie est désormais entièrement orientée vers la poursuite d’un conflit long et toujours plus meurtrier.
The Conversation, Renaud Foucart, L’économie russe est désormais entièrement dirigée par la guerre en Ukraine : elle ne peut pas se permettre de perdre, mais elle ne peut pas non plus se permettre de gagner.
Dimanche 5/5, 15h10
Lu aujourd’hui. Du retard décisionnel.
[…] Il aura fallu sept mois au Congrès américain pour voter le nouveau paquet d’aide à l’Ukraine, d’un montant de 61 milliards de dollars. Sept mois pendant lesquels un homme non élu, Donald Trump, se sera opposé à la volonté de la majorité des congressmen, par l’intermédiaire du speaker de la chambre des représentants, Mike Johnson, qui bloquait l’agenda du projet de loi. Sept mois qui ont permis à l’agresseur russe de reprendre l’initiative sur le terrain. Sept mois au bout desquels les Ukrainiens se sont retrouvés à court d’obus d’artillerie indispensables pour briser les offensives russes au sol, à court de défense antiaérienne pour protéger leurs villes, leurs infrastructures énergétiques et logistiques, leurs lignes de défense, tandis que l’aviation russe pouvait opérer à moindre risque et faire usage de redoutables bombes planantes qui font des dégâts considérables à relativement peu de frais.
[…] Les conséquences de ce retard de sept mois sont visibles : des avancées russes qui ne se comptent plus en dizaines ou en centaines de mètres, mais en kilomètres ; la localité de Tchassiv Yar, qui joue le rôle de verrou protégeant les villes stratégiques de Kramatorsk et Sloviansk, très menacée d’être prise ; les bombardements incessants sur Kharkiv et les infrastructures vitales du pays ; d’autres villes encore sous les feux russes… Volodymyr Zelensky n’a pas caché à quel point la situation devenait problématique, et contrairement à ses déclarations constantes depuis le début de la guerre, il a évoqué la possibilité d’une défaite.
Certes, on peut penser que le président ukrainien a délibérément dramatisé la situation pour convaincre les Républicains américains qui bloquaient le vote de l’aide à la Chambre des Représentants et pour pousser les Européens à intensifier encore leur soutien et leurs efforts en vue d’augmenter significativement leur production d’armes. L’Ukraine n’est pas exactement au bord de l’effondrement. Cependant, cet aveu de faiblesse a lui-même de lourds effets négatifs sur le moral ukrainien, notamment au moment où il faut relancer la mobilisation pour mettre sur le terrain suffisamment de soldats afin de stopper l’offensive russe.
[…] Si elle vient tard, trop tard, cette décision était prévisible et inévitable. Les États-Unis ne peuvent pas se permettre de voir l’Ukraine tomber aux mains de Moscou. Leur crédibilité internationale en serait profondément affectée, en particulier dans la zone Asie-Pacifique, déterminante pour eux. La Chine s’en trouverait considérablement renforcée et l’avenir de Taïwan s’assombrirait tout autant.
Candidat à la présidence des États-Unis, Trump n’aurait aucune chance de l’emporter s’il apparaissait responsable d’un tel fiasco. La prolongation du déséquilibre en défaveur de Kyïv n’était pas un risque qu’il pouvait courir. Une partie des Républicains ne le lui aurait pas pardonné. Or l’élection présidentielle américaine se joue à peu de voix dans quelques États qui peuvent basculer d’un camp à l’autre. Trump sait parfaitement qu’il ne pourra pas revenir à la Maison-Blanche si une frange du Grand Old Party lui fait défection. Mike Johnson, qui fut pourtant l’un de ses fidèles, a d’ailleurs donné une indication significative de cette menace en présentant sa décision de mettre enfin au vote l’aide à l’Ukraine, à Israël et Taïwan, non pas comme un acte de fidélité à l’ancien locataire de la Maison-Blanche — dont il a obtenu une molle approbation — mais comme un geste qu’il inscrivait dans la lignée de la vision de Ronald Reagan — « America is back » (l’Amérique est de retour) —, c’est-à-dire dans une tradition républicaine bien différente de celle du complotisme et de l’isolationnisme des MAGA [Make America Great Again, NDLR].
[…] On ne peut qu’approuver cette prise de conscience, mais depuis le début du conflit, on en revient toujours au même leitmotiv : « Trop peu, trop tard ! » Ce retard se paie très lourdement, immédiatement, en vies humaines ukrainiennes. Mais il se paiera demain par la prolongation du conflit pendant de trop longs mois : tant que ceux qui tiennent le pouvoir à Moscou ne seront pas convaincus que la défaite est la seule issue de l’aventure lancée par Poutine, le conflit durera. Il faudra payer plus cher pour renverser définitivement la donne actuelle. […]
Aujourd’hui, on ne dit pas « bonjour » en Ukraine, mais « Christos voskres ! », à quoi l’on répond « Voistynu Voskres ! » (Christ est ressuscité ! », « En vérité, Il est ressuscité !). Et comme si ça ne suffisait pas, on répète l’échange trois fois. Par expérience, il vaut mieux être proactif.
Dimanche 5/5, 13h20
Tcherno.
Serhiy Zhyla et pièges photo du CHREBZ
Les ours mâles adultes vivent définitivement sur le territoire de la réserve de Tchernobyl.
Mais visiblement, ils manquent de copines. Mais on ne peut pas dire que les pinnipèdes ne font pas d’efforts pour trouver un partenaire. Aux alentours du village d’Opachichi, les employés de la Réserve constatent une forte activité de marquage des arbres par l’ours. Il s’agit d’une manifestation du comportement d’accouplement des mâles adultes.
Ces grands mammifères carnivores, comme beaucoup d’autres animaux sauvages lors du rut, perdent leur prudence, parcourent les routes, arrachent les écorces, rongent le bois et font des égratignures. Les mariages d’ours auront lieu quelque part dans la seconde moitié de mai-juin. Mais à condition que les femelles répondent à l’appel naturel des ours. Peut-être qu’en hiver, des oursons apparaîtront également…
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction automatique
Samedi 4/5, 23h30
On a plus de dos [Olga et sa maman ont commencé tôt] . C’est le jour le plus difficile du Carême, la séduction est partout. Si je ne me noie pas dans ma salive, ça sera un grand succès. Ça sera bon demain !
Olga, Viber (texte)
Samedi 4/5, 14h05
Tcherno.
FIRMS signale un incendie dans l’est de Dytiatky, l’entrée principale sud de la zone interdite.
Dépôts de césium sur fond Google Earth, capture d’écran
Vendredi 3/5, 20h50
Pacha va bien, il travaille. Il a demandé du spray anti-moustique. Je lui enverrai un stock début de semaine prochaine.
Kola a vu 20 jours à Marioupol. Il est encore impressionné. Il a dit que c’est important de le regarder, mais pas le soir.
J’ai passé mon jeudi à nettoyer l’appartement ; c’est le jeudi propre qui précède Pâques. Un missile a explosé quelque part en ville, mais je n’ai rien entendu, je grattais le plancher. Nastia m’a envoyé le message rituel : « Quel statut ? » « Ben, c’est jeudi propre, je nettoie ! Quelle importance les drones et les missiles si les fenêtres sont sales ? ».
Olga, Viber (vocal)
Vendredi 3/5, 20h00
Lu aujourd’hui.
Équipe posant dans un atelier de dévissage/désamorçage d’obus de l’usine D-Factory de Pickett & Fils à Trélon (Nord). Au centre, Georgina Rouget, décédée accidentellement en septembre 1923 suite à une explosion. Don de son petit fils, Joël Danloux
[…] Avec sa massification et sa mécanisation, la [Première] guerre [mondiale] franchit un seuil d’hyperbrutalité inusitée. Elle devient totale, se jouant sur le front comme à l’arrière, avec des armes, et la mobilisation des usines, des corps et des esprits. La Grande Guerre devient celle d’une invraisemblable grêle métallurgique : environ un milliard d’engins d’artillerie classique et autant d’artillerie de tranchée ont été tirés sur le front occidental causant 70 % à 80 % des pertes et blessures. Pour la première fois aussi on se tue à distance sans se voir. Avec la mécanisation de la guerre désincarnée, le soldat devient l’ouvrier de la destruction.
[…] Le 11 novembre 1918 à 11 heures, les canons se taisent enfin et laissent place à un silence assourdissant, à des cohortes de soldats médusés, partagés entre une joie captive, et le soulagement voire la culpabilité d’être encore en vie. La Grande Guerre vient de mettre à mal cette confiance aveugle dans la science et le progrès : « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Cette guerre d’un genre nouveau, débutée à cheval et à pied, terminée avec des chars et des avions, s’impose alors comme la violence inaugurale d’un siècle barbare.
[…] Dans la période qui suit, ces stocks ne cessent d’enfler à mesure que s’y ajoutent les projectiles obsolètes découverts sur les champs de bataille à la faveur des travaux de remise en état et aussi progressivement découverts dans des caches. La reprise des labours après la guerre fait remonter d’autres engins que la terre ne veut digérer. Des dépôts de rassemblement sont créés pour accueillir et stocker les engins. Celui de Spincourt en Meuse a renfermé 1,5 million d’obus chimiques et 300 000 obus conventionnels français, allemands et britanniques.
[…] La neutralisation de cet arsenal hérité de la guerre s’est rapidement imposée comme non seulement une nécessité mais aussi une urgence. Jamais encore dans l’histoire les hommes n’ont eu à éradiquer en si peu de temps des montagnes de projectiles d’une incroyable diversité. Par où alors commencer ? Il a fallu prioriser les actions et hiérarchiser les degrés d’urgence d’intervention. Ce sont d’abord les armées encore mobilisées, françaises, américaines, qui s’y attellent en 1919 en détruisant les munitions par éclatement en tas et à distance (« pétardement »). Les grenades sont éclatées dans des trous d’obus remplis d’eau. Les troupes noires américaines sont mobilisées, ainsi que les travailleurs indochinois (« annamites ») et prisonniers de guerre, pour la sale besogne.
Un changement radical s’opère en 1920 avec la démobilisation et la prise de conscience qu’on ne peut abandonner les matières constitutives des munitions, si chères à produire en temps de guerre. Avec la passation de contrats par le ministère de la Guerre et le ministère des Régions libérées vers des entreprises privées, la destruction des engins en excès, obsolètes et hors de service s’industrialise et se taylorise.
Des méthodes de destruction, de démolition, de démontage, de déchargement spécifiques à chaque type d’engins sont développées pour récupérer selon une approche tayloriste, toutes les matières constitutives des engins valorisables pour les réinjecter dans le circuit économique, qui en manque tant en ces temps de reconstruction. Les matériaux, fer, laiton, nitrates, etc. sont cédés par l’État aux entreprises moyennant une redevance versée à la tonne récupérée. Il s’agit d’une des toutes premières opérations de recyclage à grande échelle : « faire des épées d’antan des socs de charrue » (Pickett, 1921).
[…] Les obus sont désamorcés, les détonateurs sont grillés dans des fours, les douilles vidées de leur poudre et les obus explosifs vidés de leur chargement par fusion à l’eau chaude. Les obus chimiques sont vidangés et le contenu neutralisé ou infiltré dans le sol. Tout comme les explosifs, ils sont brûlés à même le sol dans des tranchées de brûlage au design standardisé. Les engins pour lesquels les risques de démontage sont trop grands au regard des bénéfices à en tirer sont rassemblés pour être envoyés en mer du Nord.
Dans cette entreprise à la direction britannique, sous contrôle militaire français, travaillent des ouvriers émigrés russes, tchèques, polonais, portugais, espagnols, maghrébins, les accidents souvent mortels sont monnaie courante, car passer des consignes de sécurités en langue étrangère est une gageure.
[…] Les conséquences de ces opérations sont d’abord humaines. En Meuse, en date de 1929, 127 récupérateurs et artificiers ont été tués dans leurs périlleuses missions et 294 ont été blessés. Les chiffres nationaux ne sont pas encore consolidés.
Elles nous ont également légué de sévères pollutions des sols et des eaux. Sur certaines aires de brûlage, voilà 100 ans que pas un brin d’herbe ne pousse.
[…] La caractérisation de ces pollutions polymorphes et extrêmes s’avère délicate et complexe du fait de la combinaison de risques chimiques en lien avec la toxicité des composés présents (comme l’arsenic, les toxiques de guerre et les dioxines) et de risques pyrotechniques du fait de la forte probabilité d’y côtoyer des engins de guerre. Le travail sur le terrain (mesures, échantillonnage) s’effectue en combinaison étanche et sous assistance respiratoire, en présence de professionnels du déminage.
Les enjeux intrinsèques à ces sites sont d’abord sanitaires. Des techniques de mesure, d’échantillonnage et d’analyse spécifiques ont été développées pour évaluer les risques pour la santé et l’environnement associé à ces sites en concertation avec des experts en toxicologie. S’y associent des enjeux sociopolitiques. Ces sites ont été oubliés de la mémoire collective. La brutale irruption du passé dans le présent par la découverte fortuite de ces pollutions conduit à des situations de crise, comme en 2015 à Spincourt.
[…] Cent ans plus tard, la recherche sur les liens entre Grande Guerre et environnement ne fait que commencer et comme l’a écrit K.H. Lohs en 1991 : « La guerre ne s’est pas terminée le jour du dernier tir. »
The Conversation, Daniel Hubé, Ingénieur environnementaliste, BRGM, 1920-2020 : cent ans après, les munitions de la Grande Guerre polluent toujours nos sols
[…] Les céréales cultivées cette année dans cette zone ont été détruites, le lait produit par les vaches potentiellement alimentées par ces céréales, collecté tous les deux jours est jeté depuis le mois de juillet, et celles destinées à l’abattoir restent dans l’étable. Depuis que ces mesures ont été prises, l’équivalent de 150.000€ de lait auraient déjà été jetés. « Tout ce qu’on produit part à la poubelle », révèle sous couvert d’anonymat l’un des agriculteurs concernés. « L’État se réveille cent ans après », déplore-t-il, écœuré. « Il faut avoir les nerfs solides pour supporter ça, surtout en pleine crise agricole ». Les agriculteurs cultivent ces terres depuis plusieurs générations, et s’étonnent de la réaction tardive des autorités si danger il y a.
Ce qui étonne également, c’est que cette affaire ait été mise sous embargo total depuis plusieurs mois. Il suffit d’évoquer le sujet pour voir aux mines confuses que les interlocuteurs sont embarrassés. Le préfet de la Meuse, contacté à deux reprises via son cabinet n’a pas donné suite à nos sollicitations. […]
L’Est Républicain, 17 sept. 2015, Terres polluées par 14-18 : cent ans après, la récolte 2015 détruite dans le Nord meusien
Vendredi 3/5, 19h20
Lu aujourd’hui.
Une soldate ukrainienne regarde des livres sur le grand marché du livre de Petrivka à [Kyiv], le 23 juin 2022. L'Ukraine envisage d'interdire de nombreux livres en russe dans le cadre de la lutte contre la propagande en temps de guerre, mais la nouvelle loi divise à la fois les amateurs de littérature et les libraires. (Photo de Sergueï SUPINSKY / AFP)
[…] La question de savoir qui considérer comme un écrivain ukrainien s’était imposée à moi quelques mois plus tôt, après l’invasion russe, lorsque je m’étais retrouvé à contempler mes étagères de littérature « russe » et à me demander si je ne devais pas ranger les auteurs ukrainiens à part. Mais qui, au juste, devrais-je considérer comme un écrivain « ukrainien » ? Sur quels critères ? La langue seule ne suffirait pas, ni la géographie, ni même l’opinion de l’écrivain. En étudiant les biographies des uns et des autres, j’en suis venu à comprendre que séparer les Ukrainiens des Russes serait un processus non seulement délicat, mais franchement politique. Car ce labyrinthe d’histoires personnelles en dit long sur la nature des empires et de leurs habitants multilingues, sur les guerres et les frontières mouvantes, sur la construction d’une nation et sa répression.
Il faut bien commencer quelque part, et j’ai commencé par m’asseoir en regardant le dos des livres. Les livres rédigés en ukrainien auraient été un point de départ évident. Mais, à ma grande honte, je me suis rendu compte que je n’en possédais qu’un, une traduction de poèmes de Taras Chevtchenko (1814-1861), le fondateur de la langue littéraire ukrainienne moderne. Il y en a tant d’autres que je n’ai pas encore lus. L’Ukraine indépendante a produit des dizaines d’écrivains merveilleux, tels Iouri Androukhovytch (né en 1960), que feu mon éditeur catalan, Jaume Vallcorba, avait bien connu et publié ; Serhiy Jadan (né en 1974), que j’ai vu lire ses poèmes à Kharkiv en mai 2022, alors que les Russes bombardaient la ville ; ou Victoria Amelina (1986-2023), assassinée par une frappe ciblée à Kramatorsk, quelques jours après que j’aie partagé la scène avec elle lors d’un festival littéraire à [Kyiv].
[…] La vie et le destin des écrivains ukrainiens du XXe siècle sont intimement liés à l’histoire du pouvoir soviétique. Nombre d’entre eux ont fait partie de ce que l’on appelle aujourd’hui la « Renaissance fusillée » : la grande floraison de prose, de poésie et de théâtre en langue ukrainienne des années 1920, lorsque la République socialiste soviétique d’Ukraine s’est brièvement vue accorder une large autonomie politique et linguistique, avant que ne s’abattent les répressions de Staline.
Certains, comme Pavlo Tytchyna (1891-1967) ou Maksym Rylsky (1895-1964), s’en sont sortis en se coulant dans le moule du réalisme socialiste imposé par le régime ; d’autres, comme Ostap Vyshnya (1889-1956), le « Mark Twain ukrainien », ont purgé de nombreuses années au goulag, mais ont survécu. D’autres encore ont eu moins de chance. Mykola Khvyliovy (1893-1933), considéré comme l’écrivain le plus doué de sa génération, s’est suicidé alors que les répressions s’accéléraient ; Valerian Pidmohylny (1901-1937) a été fusillé à Sandarmokh, en Carélie, avec trois cents autres poètes, romanciers, dramaturges, peintres et artistes ukrainiens ; le grand poète Mykola Zerov (1890-1937), figure de proue du mouvement néoclassique, a lui aussi été fusillé. Combien d’entre eux sont traduits, publiés et enseignés en dehors de leur pays d’origine ?
Parmi les écrivains ukrainiens soviétiques plus tardifs, le plus célèbre est Vassyl Stous (1938-1985), probablement le plus grand poète ukrainien du XXe siècle, mort des suites d’une grève de la faim dans le tristement célèbre camp Perm-36. Leonid Kisselev (1946-1968) aurait peut-être égalé Stous s’il n’était pas mort prématurément d’une leucémie. Ce n’est qu’au cours de la dernière année de sa brève existence qu’il s’est tourné vers la langue ukrainienne ; l’un de ses vers les plus célèbres a toutefois, assez ironiquement, été écrit en russe : « Je me tiens au bord de l’abîme/ Et soudain je réalise, brisé par l’angoisse,/ Que le monde entier n’est qu’un chant/ En langue ukrainienne. »
[…] Nous devons encore, en Occident, découvrir ces trésors ; peut-être la guerre et les projecteurs qu’elle braque sur l’Ukraine favoriseront-ils leur diffusion. Mais il était évident pour moi, quand je regardais mes étagères, que la littérature ukrainienne dans son ensemble ne pouvait être réduite à la littérature en langue ukrainienne. L’Ukraine est un pays multinational et multilingue, et sa littérature l’est tout autant. Je ne possède aucune œuvre de Sholem Aleichem (1859-1916), le grand écrivain de langue yiddish, originaire du cœur de l’Ukraine.
[…] Qui sait que la poète Anna Akhmatova (1889-1966), dont le père, Andrii Horenko, était issu de la noblesse cosaque ukrainienne, est née à Odessa, a été scolarisée à [Kyiv] et a étudié le droit à l’université de [Kyiv] ? Et pourquoi Vladimir Maïakovski (1893-1930), né près de Koutaïssi, en Géorgie, d’un père d’origine cosaque russe et zaporozhien et d’une mère qui s’appelait Pavlenko, un nom ukrainien, devrait-il être considéré comme « russe » ? C’était l’Empire, les gens étaient mélangés, ils se déplaçaient beaucoup. Même s’ils ne mettaient pas en avant leurs racines, ou ne les chantaient pas ouvertement, ils ne les oubliaient pas, aussi complexes fussent-elles.
[…] j’ai discuté (en russe) de la question du Musée Boulgakov avec Myroslav Layouk, un jeune écrivain ukrainien. Lui aussi pensait que le musée devait être fermé. « Boulgakov était un impérialiste russe, affirmait-il. Son œuvre est pleine de mépris pour les Ukrainiens, pour les Maloross. – Peu importe ce qu’il pensait, ai-je répondu, peu importe qu’il ait été un salaud d’impérialiste. Il est à vous. En France, nous avons aussi beaucoup de salauds dans notre littérature, des racistes, des antisémites, comme Céline, mais personne ne dira que ce ne sont pas des écrivains français. »
Layouk comprenait mon point de vue : « Mais nous devrons attendre l’après-guerre pour avoir cette discussion sur Boulgakov. » D’accord. Ce n’est la priorité de personne en ce moment. Reste que la guerre de la Russie contre l’Ukraine est aussi, comme nous le montrent le saccage des musées et la destruction massive du patrimoine ukrainien, une guerre contre la culture ukrainienne. Et lorsqu’une nouvelle Ukraine émergera de ce conflit, et que son identité sera à la fois remise en cause et renforcée par les années de guerre, la question de savoir quelle Ukraine veulent les Ukrainiens – et donc de son histoire culturelle et littéraire – sera cruciale. La Russie déclare avoir annexé de larges pans du territoire ukrainien, des déclarations qui, nous l’espérons tous, ne tiendront pas. Pourquoi l’Ukraine ne pourrait-elle pas, en retour, annexer de larges pans de la « littérature russe » ?
Le Monde, Jonathan Littel, « Séparer les écrivains ukrainiens des écrivains russes est un processus non seulement délicat, mais franchement politique »
[…] L’arme atomique française indépendante existe parce que les Français ne croyaient pas à une dissuasion trop élargie, et que mai 1940 les avait édifiés sur l’intérêt de ne pas dépendre absolument d’alliés insulaires ne s’engageant que trop tardivement sur le continent face à un danger terrestre massif ne les menaçant pas directement. Cela ne veut pas dire que la dissuasion française ne participe pas à la dissuasion générale du continent européen. Au contraire, et c’est précisément le fond de la déclaration d’Ottawa de 1974 : c’est l’indépendance même du processus décisionnel français qui compliquait les calculs de l’adversaire d’alors (l’URSS). Et qui les complique toujours aujourd’hui (et pas seulement pour la Russie).
[…] Ces débats complexes ne devraient pas détourner l’attention des pays européens de l’essentiel : ils ont, presque tous, organisé historiquement leur défense en l’affermant à une puissance extérieure au continent. Parler de partage nucléaire dans ces conditions pourrait bien être une manière d’éviter le sujet central : s’ils ne s’organisent pas eux-mêmes en commençant par devenir crédibles du point de vue conventionnel, le seul « partage » qu’ils manifesteront sera celui de leur impuissance commune.
Areion 24, Olivier Zajec, Stratégie et « partage » nucléaire
Le parti politique leader Georgian Dream copie la Russie avec une loi qui transforme toute personne ou organisation gênante en agent étranger. Au revoir l’Europe ? (traduction automatique)
[…] Des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue mercredi soir en Géorgie pour protester contre le projet de loi controversé sur l’«influence étrangère», adopté en deuxième lecture par le Parlement malgré la mobilisation massive de ses détracteurs.
Si cette loi est adoptée, elle exigera que toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20% de son financement de l’étranger s’enregistre en tant qu’«organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère». Le gouvernement assure pour sa part que cette mesure est destinée à obliger les organisations à faire preuve de davantage de «transparence» sur leurs financements. Une première version du texte avait été abandonnée l’année dernière après des manifestations de rue d’ampleur.
En décembre, l’UE avait accordé à la Géorgie le statut de candidat officiel, mais avait déclaré que Tbilissi devrait mener des réformes de ses systèmes judiciaire et électoral, accroître la liberté de la presse et limiter le pouvoir des oligarques avant que les négociations d’adhésion ne soient officiellement lancées.
Les forces spéciales de la police « speznaz » continuent d’attaquer au hasard des manifestants par ailleurs pacifiques sur l’avenue Rustaveli.
De nombreuses personnes ont été appréhendées au cours de la nuit par des groupes de policiers, marqués ou non, et battues devant les caméras alors qu’elles étaient tirées derrière le cordon de police. Dans certains cas, cela a conduit à la colère et à des représailles. Des bouteilles et autres objets sont lancés sur les forces de l’ordre. La majorité des manifestants demandent à ceux qui sont en première ligne de garder leur calme et de s’abstenir de provoquer la police.
Dans l’ensemble, une atmosphère de paix et d’unité règne parmi les manifestants du « Pas de loi russe », les voyant chanter, scander, agiter des drapeaux et faire preuve de responsabilité civique en ramassant les poubelles et en s’entraidant là où c’est nécessaire. […]
[…] En mars 2023, le gouvernement géorgien, dominé par le parti Rêve géorgien, fondé par un oligarque prorusse, l’ex-premier ministre Bidzina Ivanichvili, avait tenté de faire adopter un projet de loi sur sur l’« influence étrangère », puis l’avait retiré sous la pression populaire. Ce texte, directement inspiré de la législation russe, exige des ONG et associations qu’elles se déclarent comme « agent de l’étranger » dès lors que 20 % de leur financement provient d’une source étrangère. En Russie, ce dispositif a permis d’éliminer la quasi-totalité des organisations de la société civile prodémocratie.
Le gouvernement géorgien a réintroduit ce projet de loi il y a trois semaines, provoquant la même réaction de rejet d’une partie de la population dont 80 %, selon les sondages, est favorable à l’adhésion à l’Union européenne. Mardi 30 avril, la police antiémeute est violemment intervenue pour disperser les manifestants rassemblés, comme chaque soir depuis le 9 avril, dans le centre de Tbilissi.
[…] L’influence de Moscou dans cette affaire n’est un secret pour personne : M. Ivanichvili reste très lié à la Russie, d’où provient sa fortune. Dans un discours qui aurait pu être signé par Vladimir Poutine, le 29 avril, il a accusé l’opposition, caricaturée en « parti mondial de la guerre », d’être le cheval de Troie des agences de renseignement occidentales supposées vouloir prendre le pouvoir à Tbilissi.
La proximité des prochaines élections, prévues en octobre, explique en partie ce durcissement. Bruxelles souhaite éviter un scénario à l’ukrainienne, lorsque, en novembre 2013, le refus du président prorusse de l’époque, Viktor Ianoukovitch, de signer le traité d’association avec l’UE avait provoqué la révolution de Maïdan, une répression meurtrière, le renversement du régime et, finalement, l’annexion de la Crimée et l’intervention de la Russie en Ukraine. L’enjeu de cette nouvelle épreuve géorgienne est clairement géopolitique ; l’UE, cette fois, en est consciente et doit activer tous ses leviers de négociation à Tbilissi.
Le Monde, éditorial, La Géorgie au cœur de l’affrontement Russie-UE
Jeudi 2/5, 23h30
Zapo.
La direction générale du renseignement du ministère de la défense ukrainien a publié une vidéo qui, selon elle, prouve que les Russes utilisent des drones-kamikazes au-dessus des réacteurs nucléaires de la centrale nucléaire de Zaporijia (ZNPP).
La vidéo, obtenue à l’aide de moyens de reconnaissance radio électronique, contient le marquage « UT4D.TT », cela démontrant que le drone a été fourni aux troupes d’occupation par le ministère de la défense russe, affirme l’Ukraine.
Selon les services ukrainiens, la trajectoire de vol du drone-kamikaze russe passe au-dessus des réacteurs de la centrale nucléaire avant de prendre la direction des localités de Nikopol et de Marhanets, situées en face de la centrale, qui restent sous ukrainien mais subissent des attaques constantes de la part de la Russie.
Andrii Cherniak, membre de la direction principale du renseignement du ministère de la défense, a déclaré à Babel que les Russes utilisent le territoire de la centrale nucléaire pour le lancer des drones, profitant du fait que les Ukrainiens ne peuvent pas riposter dans une zone d’un kilomètre et demi autour de la centrale. Les Russes ont équipé des sites de lancement pour leurs drones juste à côté du sixième réacteur de la ZNPP. […]
Sept questions sur la première demande d’autorisation d’un mini-réacteur nucléaire en France.
La start-up française Jimmy a pour ambition de fournir de quoi chauffer un complexe industriel, à partir de l’énergie atomique. Le développement des ces petits réacteurs de quatrième génération est en plein essor. […]
Commentaire : « Ah ça c’est écolo ! Il suffit d’aller acheter son uranium produit en France chez l’épicier du coin et de le mettre au compost après usage ! Un futur radieux ! Et si ça pète de partout dans les Z.I. (bien que ce soit assez peu probable puisqu’on a jamais vu des entreprises faire n’importe quoi pour économiser des sous) ? Bah si ça explose de partout on demandera à la science de fabriquer un Homme augmenté de type « Fukushiman » capable de survivre à son nouvel environnement vert fluo ! Voilà tout ! « C’est normal, c’est le progrès » comme disait Nino Ferrer. »
Commentaire : « Pour les contempteurs du nucléaire : on a déjà fait exploser 500 bombes atomiques, tous essais confondus, depuis 1945, dont environ la 1/2 dans l’atmosphère. Et c’est le CO2 qui provoque actuellement la fin du monde… Alors des petits réacteurs, ça n’inquiète pas grand -monde en matière de risque. »
Commentaire : « Pourvu que le premier « mini-incident » ait lieu près de chez vous, histoire que vous changiez votre bombe d’épaule. »
Commentaire : « Honnêtement cela fait maintenant 80 ans que la technologie nucléaire existe. Assez logique qu’on essaie d’autres modèles maintenant. »
Commentaire : « Et ça fait au moins 30 ans qu’on sait que c’est polluant, dangereux, hors de prix et qu’on dépend à 100% de pays étrangers pour avoir de l’uranium. Ce qui serait logique ce serait de passer aux sources réellement vertes et renouvelables… »
Commentaire : »M’ouais, avec une adjointe de HEC, une start-up et une technologie loin d’être éprouvée, ça sent la tourte dans le ciel ! Je préférerais que mon pognon soit investi dans du sérieux. »
Commentaire : « Ces réacteurs ne sont pas des défis technologiques, simplement l’application de ce qui existe déjà dans certains bâtiments à propulsion nucléaire. A la différence que dans un bâtiment à propulsion nucléaire [sous-marin nuc], l’équipage est composé de militaires. Et là ? La réceptionniste, et une demi douzaine d’employés civils ?
Commentaire : « Est-ce que jimmy assure un haut niveau de protection des transporteurs, du site, et des intrusions potentielles ? Ses ressources sont-elles équivalentes à celles de la gendarmerie et de l’armée ? Ou est-ce qu’ils ont prévu de déposer le bilan en cas de problème, et advienne que pourra ? »
Lu aujourd’hui. Mais les auditeurs de Radio-Tchernobyl savent bien que les films de James Bond (ou plutôt les méchants de la franchise 007) sont responsables de la peur du nuc.
Oliver Stone, Photot Freek Van Den Bergh, archives AFP
Synopsis
Au milieu du XXe siècle, alors que les sociétés commençaient à passer à l’énergie nucléaire et à abandonner les combustibles fossiles, une campagne de relations publiques, financée en grande partie par les intérêts pétroliers, a été lancée pour effrayer le public. Cette campagne a réussi à semer la peur au sujet des radiations de faible intensité et créer une confusion entre les armes nucléaires et l’énergie nucléaire. En regardant le problème en face, Oliver Stone montre que la connaissance est l’antidote à la peur et que, grâce à leur ingéniosité, les hommes ont tout ce qu’il faut pour résoudre la crise du changement climatique.
« J’essaie d’être scientifique. Je suis un homme pratique. Et tout le monde devrait en faire autant. Nous devrions mettre les idéologies de côté », a expliqué le cinéaste à l’AFP lors d’une visite à Paris.
Ce film de deux heures a été présenté hors compétition à la Mostra de Venise en 2022. Avec des images exclusives d’installations nucléaires civiles en Russie, en France et aux États-Unis, Nuclear Now se présente comme une défense vigoureuse de cette source d’énergie face aux combustibles fossiles.
Une option qui, selon Stone, a prouvé son efficacité depuis des décennies, alors que les détracteurs de cette source d’énergie avancent que le risque d’accident est trop élevé et que les énergies renouvelables sont en train de prouver leur efficacité.
Le réalisateur de Platoon reconnaît qu’il a appartenu à une génération qui s’est mobilisée contre l’énergie nucléaire, à l’instar de l’actrice Jane Fonda. L’opposition à l’énergie nucléaire est « quelque chose qui nous fait nous sentir bien, comme des citoyens vertueux », mais qui n’a pas de fondement scientifique, dit-il. […]
La Presse, Oliver Stone défend le nucléaire dans un nouveau documentaire
Jeudi 2/5, 14h05
Vu aujourd’hui.
The War Zone, drone sous-marin Manta Ray, image Northrop Grumman
Jeudi 2/5, 12h45
Lu aujourd’hui.
« Nous ne devons rien exclure parce que notre objectif est que la Russie ne puisse jamais gagner », affirme Emmanuel Macron, revenant sur ses propos au sujet d’un éventuel déploiement de troupes au sol en Ukraine, dans un entretien accordé à The Economist.
« Je n’exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu’un qui n’exclut rien. Nous avons sans doute été trop hésitants en formulant les limites de notre action à quelqu’un qui n’en a plus et qui est l’agresseur. Notre capacité, c’est d’être crédible, de continuer d’aider, de donner les moyens à l’Ukraine de résister. Mais notre crédibilité passe aussi par une certaine capacité à dissuader en ne donnant pas toute la visibilité sur ce que nous ferons ou ne ferons pas », poursuit le chef de l’Etat.
Lu aujourd’hui : Pas de tabou, pas de formalité, pas de « plan B ».
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba [...] en Allemagne, le jeudi 12 mai 2022. (Michael Kappeler/dpa via AP)
Depuis le 24 février 2022, principalement par la voix de son président Volodymyr Zelensky et de son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, l’Ukraine invente une nouvelle forme de diplomatie. Ses fondements mêmes heurtent les principes de la théorie et de la pratique diplomatique occidentale traditionnelle. Pour comprendre quels sont ses ressorts, le Forum de la diplomatie en temps de guerre (Wartime Diplomacy selon l’expression consacrée par les diplomates ukrainiens), qui s’est tenu à Kyiv le 12 avril 2024, a offert une occasion de revenir sur les succès et les défis de l’action internationale de l’Ukraine. […]
Dmytro Kouleba — Un ensemble de principes spécifiques différencient la diplomatie de guerre de la diplomatie classique.
Avant de les aborder, il est crucial de souligner que la diplomatie militaire aurait été impossible sans les alliés de l’Ukraine pendant la guerre. Et je tiens à exprimer ma gratitude envers tous les pays amis, partenaires et alliés.
De même, une telle diplomatie n’aurait pas été faisable sans la nécessité de convaincre d’autres pays. Il existe des nations dans le monde qu’il faut persuader, qui demandent des efforts supplémentaires. Les diplomates ukrainiens maîtrisent parfaitement ce qu’il faut dire à Bruxelles et à Washington, quels sont les arguments pertinents. Mais trouver des arguments et des approches opératoires en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud est un art que nous avons principalement acquis grâce à la diplomatie militaire.
La diplomatie militaire ukrainienne a été mise en place par le président Zelensky dès les premières heures de l’invasion. Initialement, ses conversations téléphoniques et ses déclarations semblaient trop dures et controversées pour les observateurs extérieurs — mais ce ton a finalement porté ses fruits.
[…] Au cours des deux dernières années, nous avons formulé sept principes de diplomatie militaire. Et malgré les défis rencontrés, ces principes se sont révélés efficaces.
Premier principe : la ténacité
Chaque négociation de l’Ukraine concernant des contrats d’armement a débuté par un refus catégorique et sans équivoque. Chaque fois.
Dans des circonstances normales, un diplomate aurait sans doute abandonné après plusieurs refus, reportant les pourparlers indéfiniment. Mais le diplomate du temps de guerre n’a pas cette option. Il doit persévérer jusqu’à obtenir un oui. Il doit se battre jusqu’à obtenir un oui. […] Les armes antichars, l’artillerie de l’OTAN, les systèmes de roquettes à lancement multiple, les systèmes de défense aérienne de pointe, les chars, les missiles à longue portée et les avions modernes — tous ces types d’armement ont finalement été débloqués au niveau politique. […]
Deuxième principe : ne pas avoir peur de mettre ses amis mal à l’aise
Généralement, nous entretenons des relations particulièrement amicales avec nos proches.
Mais en temps de guerre, il y a une différence fondamentale entre vous et vos amis : si vous mourez, ils mettront des fleurs sur votre tombe, se souviendront de votre amitié et continueront leur vie. Vous, en revanche, vous resterez mort. Par conséquent, si la clef de votre survie implique de pousser vos amis hors de leur zone de confort, vous devez le faire. Ce principe est celui qui soulève le plus de débats, le plus de questions : « Comment osez-vous nous parler ainsi ? ». Nous osons, tout simplement.
Parce que la survie de notre pays est en jeu : si une conversation amicale en privé ne porte pas ses fruits, il est nécessaire de parler franchement avec vos amis en présence de tiers. Jusqu’à obtenir un résultat.
Troisième principe : il n’y a pas de « plan B »
Ce principe a également suscité des débats animés après l’une de mes déclarations. En effet, dans la diplomatie classique, il est souvent considéré comme essentiel pour un diplomate d’avoir une « exit strategy », une alternative au cas où son initiative originale échouerait.
L’absence de besoin d’un « plan B » ne signifie pas que l’on est naïf ou que l’on n’a pas envisagé de solution de repli. Simplement, en diplomatie militaire, soit vous atteignez votre objectif — soit c’est la fin.
[…] Hier soir dans le train, alors que je rentrais en Ukraine, j’échangeais avec une connaissance qui me demandait quand la guerre se terminerait et comment. Je lui ai répondu : « Je ne sais pas quand, mais elle se terminera par notre victoire ». Il m’a répondu : « D’accord, mais avez-vous un vrai plan ? En privé ? ». J’ai répondu : « Oui, j’en ai un. La victoire. Il n’y a qu’un seul plan ». Il demande : « Peut-être y a-t-il des compromis ? ». Non, il n’y a pas de compromis. […]
Quatrième principe : réduire autant que possible le temps de prise de décision
La diplomatie, ce sont des procédures.
Dans la diplomatie classique, les questions sont soumises à de multiples filtres, et il est préférable de prendre son temps pour prendre une décision, de laisser les choses « mûrir ». On espère ainsi que les circonstances pourraient évoluer, que de nouveaux éléments pourraient émerger. Mais en temps de guerre, il n’y a pas de temps à perdre. C’est pourquoi les protocoles et les procédures sont souvent négligés. Quand des vies sont en jeu, ils passent au second plan. […]
Cinquième principe : la flexibilité des solutions « à la carte »
Toute personne ayant une expérience dans l’analyse de la diplomatie ou dans la théorie ou la pratique diplomatiques, a certainement entendu des phrases du type « ce n’est pas à la carte ». L’idée selon laquelle « vous ne pouvez pas choisir parmi une liste de principes ou d’exigences, vous devez tout accepter » est souvent avancée.
Mais la diplomatie demande à la fois rigueur, respect des principes et flexibilité. Comme l’a écrit Sun Tzu, la guerre est à la fois une offensive et une manœuvre. […] Lorsque le président Zelensky a présenté l’idée du « plan de paix », il incluait un élément de flexibilité : chaque partie peut choisir les points sur lesquels elle souhaite s’engager, ceux qu’elle voudrait traiter. […] Je pense que ce « plan de paix » à l’initiative du président entrera dans l’histoire de la diplomatie. Non seulement parce que, pour la première fois, les conditions de la fin d’une guerre sont déterminées par le pays agressé — et non par le pays agresseur ou une tierce partie. Il restera également dans l’histoire comme un exemple de sélectivité constructive.
Sixième principe : tout le monde parle à tout le monde
Dans un pays en guerre, de la plus haute autorité aux secrétaires et assistants, chacun doit dialoguer avec ses homologues des pays concernés pour résoudre des problèmes spécifiques. Un exemple marquant de cette approche est la réunion que j’ai eue avec Andriy Yermak, en compagnie du ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto. Nous avons délibérément voyagé ensemble pour témoigner de la volonté de l’Ukraine de résoudre les problèmes.
Le bureau du président, le cabinet des ministres, le ministère des Affaires étrangères et d’autres ministères ont tous des contacts directs avec leurs homologues étrangers à tous les niveaux. […] C’est pourquoi la fonction du ministère des Affaires étrangères évolue et ne consiste plus à coordonner qui parle à qui, mais ce que ces personnes disent. Car il est crucial, évidemment, que tous expriment la même position.
Septième principe : des déclarations claires, directes et circonstanciées
Il est bien connu qu’un diplomate doit traditionnellement souvent s’exprimer de manière nuancée et courtoise. Cette diplomatie consiste à inclure plusieurs scénarios dans une seule phrase courte par précaution face à l’incertitude de l’avenir et pour éviter toute maladresse.
Or en temps de guerre, il vaut mieux paraître maladroit que de parler de manière inefficace. Si l’escrime verbale est nécessaire en temps de paix, en temps de guerre, il est essentiel de transmettre rapidement le signal au public approprié. Pour y parvenir, il est crucial de comprendre parfaitement son auditoire et de s’exprimer de manière concise, directe et sans détour.
Cela est d’autant plus efficace aujourd’hui — notamment parce qu’une génération de personnes ayant grandi avec les réseaux sociaux est déjà entrée dans la diplomatie, et qu’elle comprend les déclarations courtes, directes et dures.
Le Grand Continent, Les sept piliers de la diplomatie en temps de guerre selon Dmytro Kouleba, source
Olga et Pacha vont bien. Ce qui signifie qu’Olga tient debout et que Pacha est vivant et physiquement intact. Ce qui signifie aussi que tout ne peut pas s’écrire dans le blog.
Mercredi 1/5, 12h00
La farandole du nuc.
Les sénateurs américains ont approuvé mardi soir à l’unanimité le projet de loi interdisant l’importation d’uranium enrichi provenant de Russie, qui doit désormais être promulgué par le président, Joe Biden. L’interdiction entrera en vigueur 90 jours après sa promulgation, mai des dérogations sont autorisées jusqu’en janvier 2028. La Russie a fourni près du quart de l’uranium enrichi utilisé dans les centrales américaines, ce qui en fait le premier fournisseur des Etats-Unis, selon le département de l’énergie. Ces exportations lui rapportent environ un milliard de dollars (940 millions d’euros) par an.
TIC-TAC, TIC-TAC… Après dix-sept longues et douloureuses années de chantier sur la presqu’île du Cotentin, EDF est enfin prêt à mettre en service le premier réacteur EPR français. Les équipes n’attendent plus que le feu vert du gendarme du nucléaire, dont l’instruction est sur le point d’aboutir après la finalisation d’une ultime consultation du public. Ce n’est plus qu’une question de jours ou de semaines, tout au plus.
En coulisses, la venue du président de la République est programmée mi-mai. En toute logique, Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et de son ministre délégué à l’Énergie, Roland Lescure, devrait se rendre sur le site de Flamanville (Manche) à l’occasion du chargement du combustible dans la cuve du réacteur, l’acte I des tant attendues opérations de démarrage. Sur place, tout le monde retiendra son souffle. Et pour cause : alors que la France engage une vaste relance de l’atome civil, comprenant la construction de six, voire quatorze nouveaux réacteurs, ce coup d’envoi constitue un véritable test pour la filière, sommée de se remettre en ordre de bataille après un chantier maudit. […]
La Tribune, Après 12 ans de retard, EDF va enfin mettre en service l’EPR de Flamanville
Qu’il s’agisse du potentiel dont dispose Téhéran pour fabriquer des bombes atomiques ou des risques encourus en cas de frappes sur les installations iraniennes, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique Rafael Grossi en parlera les 6 et 7 mai avec de hauts responsables de la République islamique. Voilà plus d’un an que le directeur l’instance onusienne ne s’est plus rendu dans ce pays.
[…] L’Iran s’est affranchi progressivement des engagements pris dans le cadre de l’accord international de 2015 encadrant ses activités atomiques en échange d’une levée des sanctions internationales. Ce pacte connu sous l’acronyme JCPOA a volé en éclats après le retrait des États-Unis décidé en 2018 par le président d’alors, Donald Trump. Des discussions menées à Vienne pour le ranimer ont échoué à l’été 2022 et aucun espoir de relance ne se profile à court terme.
Le Parisien, Le chef de l’AIEA attendu en Iran la semaine prochaine dans un contexte particulièrement tendu
Dernière ligne droite dans la course pour remporter un gros contrat nucléaire à Prague. D’un côté, le français EDF et de l’autre, le sud-coréen Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP). Les deux concurrents ont déposé ce mardi leurs offres définitives pour construire jusqu’à quatre unités nucléaires en République tchèque, a annoncé ce mardi CEZ, le groupe public d’électricité du pays.
« Les fournisseurs ont soumis une offre actualisée pour une cinquième unité à Dukovany et trois autres unités » à Temelin, a déclaré CEZ dans un communiqué. « Nous allons désormais évaluer les offres et soumettre un rapport au ministère de l’Industrie et du commerce et au gouvernement tchèque pour approbation finale », a déclaré Tomas Pleskac, membre du conseil d’administration de CEZ. […]
La Tribune, EDF et le sud-coréen KHNP en finale pour le juteux marché des EPR tchèques