Nous préparions un voyage en Ukraine, trois semaines en avril 2022, quelques français de retour dans la zone de Tchernobyl. L’armée russe campait par là. Nous échangions avec Olga pour préparer ce voyage, nous parlons désormais de la guerre.
Chers amis. Je vous souhaite une très bonne année. Je vous souhaite le bonheur, la santé et la réalisation de tous vos rêves inachevés. Je voudrais également partager avec vous une partie de la vidéo du spectacle des enfants lors du festival de chants de Noël « Carol for Victory » qui s’est tenu dans le village de Musiyky, dans l’église de la Nativité de la Vierge Marie. Bonne année !
Tola, Viber (texte)
Mardi 31/12, 12h00
Prisonniers.
Le 30 décembre, la Russie et l’Ukraine ont procédé à l’un des plus importants échanges de prisonniers de guerre en 2024. 189 prisonniers de guerre ukrainiens ont été restitués, certains d’entre eux ayant passé plus de deux ans en captivité en Russie depuis le début de 2022.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le 30 décembre que l’Ukraine avait restitué 189 Ukrainiens, dont certains avaient défendu les positions ukrainiennes à l’usine sidérurgique d’Azovstal, à la centrale nucléaire de Chornobyl et à l’île des Serpents au début de 2022. Zelensky a ajouté que l’Ukraine avait également récupéré deux civils que les forces russes avaient capturés pendant le siège de Marioupol.
Le quartier général de coordination de l’Ukraine pour le traitement des prisonniers de guerre a indiqué que cet échange de prisonniers de guerre était l’un des plus importants depuis le 3 janvier 2024, et que l’Ukraine a récupéré 173 soldats et sergents et 14 officiers : 87 militaires des forces armées ukrainiennes, 43 de la garde nationale ukrainienne, 33 du service des gardes-frontières ukrainiens et 24 de la marine ukrainienne.
Le quartier général de coordination pour le traitement des prisonniers de guerre a ajouté que certains des militaires ont également participé à des opérations de combat dans les oblasts de Koursk, Louhansk, Donetsk, Kharkiv, Zaporizhia et Kherson. Le quartier général de coordination pour le traitement des prisonniers de guerre a noté qu’au total, 3 956 prisonniers de guerre ukrainiens sont rentrés en Ukraine, dont 1 358 en 2024. Le 30 décembre, le ministère russe de la Défense a annoncé que la Russie avait échangé 150 prisonniers de guerre ukrainiens contre 150 prisonniers de guerre russes. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 30 décembre, traduction Deepl
Mardi 31/12, 11h54
Drones.
Les services de renseignement militaire ukrainiens (HUR) ont détruit pour la première fois une cible aérienne russe à l’aide du drone de frappe navale Magura V5 de fabrication ukrainienne, a rapporté HUR le 31 décembre.
Au cours d’une bataille en mer Noire, au large de la pointe occidentale de la Crimée occupée, l’unité spéciale Group 13 a lancé des missiles SeeDragon à partir du drone Magura. L’unité a abattu un hélicoptère russe Mi-8 et touché un autre hélicoptère, bien que ce dernier ait pu retourner à la base aérienne.
Une vidéo de la bataille montre le moment où les missiles se sont verrouillés sur l’hélicoptère avant qu’il n’explose et ne s’écrase en mer. […]
The Kyiv Independent, Un drone maritime ukrainien abat un hélicoptère russe à l’aide d’un missile antiaérien, une première en son genre, traduction Deepl
Lundi 30/12, 16h00
L’ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter est décédé.
[…] Le 12 décembre 1952, un accident avec le réacteur expérimental NRX aux laboratoires de Chalk River de l’Énergie atomique du Canada a provoqué une fusion partielle, entraînant l’inondation du sous-sol du bâtiment du réacteur par des millions de litres d’eau radioactive. Le cœur du réacteur a été détruit. Carter a été envoyé à Chalk River pour diriger une équipe de maintenance américaine qui a rejoint d’autres personnels de service américains et canadiens pour aider à l’arrêt du réacteur. Le processus minutieux exigeait que chaque membre de l’équipe enfile un équipement de protection et soit descendu individuellement dans le réacteur pendant 90 secondes à la fois, limitant son exposition à la radioactivité pendant qu’ils démontaient le réacteur paralysé. Lorsque Carter était descendu dans le réacteur, son travail consistait simplement à tourner une seule vis. Pendant et après sa présidence, Carter a déclaré que son expérience à Chalk River avait façonné ses vues sur l’énergie atomique et l’avait conduit à cesser le développement d’une bombe à neutrons. […]
La Russie n’est pas satisfaite des propositions d’accord de paix sur l’Ukraine présentées par l’équipe du président élu américain Donald Trump, a déclaré le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov le 29 décembre, selon l’agence d’État TASS.
Des rapports antérieurs du Wall Street Journal indiquaient que l’équipe de M. Trump envisageait un plan visant à retarder l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN d’au moins 20 ans en échange de la poursuite des livraisons d’armes occidentales et du déploiement de soldats de la paix européens pour surveiller un cessez-le-feu.
M. Lavrov a déclaré que la proposition, telle que décrite dans les fuites et l’interview de M. Trump au Time le 12 décembre, suggère de « geler les hostilités le long de la ligne de contact actuelle et de transférer la responsabilité de la confrontation avec la Russie à l’Europe ».
« Nous ne sommes certainement pas satisfaits des propositions formulées par les représentants de l’équipe du président élu », a déclaré M. Lavrov, rejetant en particulier l’idée d’introduire des forces de maintien de la paix européennes en Ukraine.
Des rapports suggèrent que M. Trump a discuté de ces idées lors d’une réunion le 7 décembre à Paris avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron. M. Trump aurait insisté sur la nécessité pour l’Europe de jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre l’agression russe.
The Kyiv Independent, La Russie rejette les propositions d’accord de paix sur l’Ukraine présentées par l’équipe Trump, selon le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov, traduction Deepl
Dimanche 29/12, 18h50
Le point de vue militaire de Guillaume Ancel.
Alors que l’année 2024 s’achève, deux conflits majeurs, l’Ukraine et le Proche-Orient, auront occupé ces analyses hebdomadaires parmi les 52 guerres recensées par Courrier International. […]
[…] La guerre en Ukraine date en réalité de 2014, mais elle a connu un épisode d’une rare violence avec l’invasion par la Russie déclenchée par Poutine en février 2022. Sous le prétexte de dénazifier un régime qui mettrait en danger les minorités russophones d’Ukraine et de lutter contre « l’expansion de l’OTAN » – une organisation qui s’est bien au contraire renforcée par cette agression –, « l’opération militaire spéciale » de Poutine était prévue de durer quelques jours, au plus quelques semaines, le temps de décapiter le pouvoir présidé par Volodymyr Zelensky. Mais presque trois années plus tard, cette guerre a provoqué un véritable séisme dans toute l’Europe, transformant ses préoccupations et son avenir.
Le premier aspect structurant de ce conflit armé est d’être industriel, renouant avec la guerre totale que l’on croyait disparue depuis la deuxième guerre mondiale. Affrontement massif de centaines de milliers de soldats, bombardements sans fin sur le front comme sur toutes les grandes villes du pays, la guerre de la Russie contre l’Ukraine a provoqué des pertes colossales, probablement plus d’un million de morts et de blessés, des centaines de milliards € de dégâts et une génération de jeunes ukrainiens et russes marquée à vie par ce conflit.
Le second aspect crucial de ce conflit en Ukraine est d’avoir montré aux pays européens médusés combien ils avaient négligé leur propre sécurité, obnubilés qu’ils étaient par leur seule prospérité. La protection militaire historique des Etats-Unis au sein d’un club de défense – l’OTAN – les avait progressivement éloignés de la conscience même qu’ils étaient menacés, notamment par cet empire russe que Poutine reconstituait sous leurs yeux et souvent avec leur aide…
[…] Durant l’année 2024, l’armée russe – au prix de pertes colossales – a réussi à conquérir seulement 0,5% du territoire ukrainien : à ce rythme il lui faudrait deux siècles pour achever sa conquête.
[…] Si aucun système d’arme n’a été un game changer dans ce conflit, plusieurs événements auraient pu changer la donne. Le premier d’entre eux aurait été l’implication directe d’une force militaire internationale : l’Ukraine étant envahie par l’armée russe, l’intervention d’une armée multinationale comme cela avait été le cas lors de l’invasion du Koweït par l’Irak aurait évidemment fait basculer le conflit. Mais les pays européens tout comme les Etats-Unis ont toujours eu peur de rentrer en confrontation directe avec la Russie puissance nucléaire qui n’a pourtant pas hésité à utiliser la guerre pour soumettre son voisin (et non pour se protéger).
Est-ce que ce conflit étendu aurait pu dégénérer en affrontement nucléaire ? Cela est peu crédible dans la mesure où le mandat de cette force internationale se serait strictement limité à défendre l’Ukraine sans jamais menacer l’intégrité du territoire russe. Là encore, le pouvoir de Poutine repose bien plus sur la peur qu’il inspire que sur la capacité militaire réelle de la Russie.
Un armement massif de l’Ukraine aurait pu aussi changer la donne s’il avait été effectif. Mais il n’a jamais eu lieu, par méconnaissance de la guerre plus que par prudence. La constitution d’une armée de l’air moderne pour l’Ukraine était ainsi à la portée des Etats-Unis, qui dispose de centaines d’avions F16 en réserve et de nombreux pilotes chevronnés dans le monde entier qui auraient volontiers contracté pour une entreprise « intermédiaire ». Mais cela n’a as été fait.
De fait, les Etats-Unis de Joe Biden ont armé la résistance ukrainienne mais ils n’ont jamais souhaité mettre en péril le pouvoir de Poutine en lui faisant infliger une défaite militaire. […] Un game changer aurait probablement été que l’Ukraine mobilise massivement sa jeunesse pour se défendre, au lieu de reposer d’abord sur des volontaires que trois années de guerre ont épuisés. Aujourd’hui, l’Ukraine manque de bras pour se défendre, bien plus que d’armes et de munitions.
Un acteur majeur de ce conflit aurait enfin pu être l’Europe, mais ses 27 voix discordantes – sans compter la position de la Grande-Bretagne – font de l’Union européenne une « puissance inexistante » alors qu’unie, elle pourrait causer d’égal à égal aussi bien avec les Etats-Unis qu’avec la Russie.
[…] Trump imposera sans réelle difficulté en 2025 un arrêt des combats sur la ligne de front pour stopper la guerre au détriment de l’Ukraine (qui perdra 18% de son territoire), de la sécurité de l’Europe (en actant les prises de guerre de Poutine) et enfin au détriment dramatique du respect du droit sur lequel nos sociétés croyaient s’être bâties.
Un accord de cessez-le-feu soulagera temporairement les Ukrainiens que trois année de guerre ont épuisés. Cet accord ravira Poutine qui pourra l’habiller en grande victoire « patriotique » en mai 2025, obtenant par là même du temps pour reconstruire son armée trop abîmée pour continuer. Enfin, ce cessez-le-feu plongera dans un tourment sans fin les pays européens qui voudront protéger cette paix précaire plutôt que prolonger cette guerre. Aussi devrions-nous éviter de nous réjouir d’un arrêt très probable des combats en Ukraine, mais sans perspective de paix à la clef. […]
Ne pas subir, Guillaume Ancel, Ukraine, Proche-Orient, ces guerres harassantes qui s’arrêteront en 2025
Dimanche 29/12, 16h55
Azerbaijan (suite).
Ilham Aliev a estimé que les versions des faits avancées par la Russie après le crash d’un avion de la compagnie nationale mercredi au Kazakhstan « montr[aient] clairement que la partie russe voulait étouffer l’affaire ». « Admettre [sa] culpabilité, présenter des excuses en temps utile à l’Azerbaïdjan, qui est considéré comme un pays ami, et informer le public à ce sujet, voilà autant de mesures et d’étapes qui auraient dû être prises », a-t-il dit à la télévision nationale, selon l’agence d’Etat Azertac.
Le chef de l’Etat azerbaïdjanais déclare « sav[oir] également que [l’]avion est devenu incontrôlable à cause de la guerre électronique, dans le ciel de Grozny. Dans le même temps, à la suite des tirs [du] sol, la queue de l’avion a également été gravement endommagée ».
« Malheureusement, pendant les trois premiers jours, nous n’avons entendu que des théories absurdes de la part de la Russie », a-t-il accusé. Ilham Aliev a estimé que les diverses versions des faits avancées en Russie – choc avec des oiseaux, explosion d’un ballon de gaz dans l’avion – « montrent clairement que la partie russe voulait étouffer l’affaire ». […]
Pacha a eu 10 jours supplémentaires, il reste jusqu’au 10 janvier.
Olga, Viber (texte)
Dimanche 29/12, 11h15
Moldavie.
La société russe Gazprom a annoncé qu’à partir du 1er janvier 2025, elle cesserait de fournir du gaz à la Transnistrie moldave pour « non-respect de ses obligations de paiement ».
[…] depuis fin 2022, tout le gaz russe est acheminé vers la Transnistrie, où il est utilisé pour produire de l’électricité dans la centrale hydroélectrique moldave. Le reste est utilisé pour les besoins domestiques.
[…] le Premier ministre moldave Dorin Recean affirme que Gazprom a cité les « non-paiements » de la Transnistrie contrôlée par la Russie comme raison de la suspension des approvisionnements plutôt que les problèmes de transit, ce qui rend bien plus difficile la reprise des livraisons. Chișinău ne reconnaît pas la dette de Tiraspol et n’envisage pas de la rembourser.
Ukrainska Pravda, La Russie coupe l’approvisionnement en gaz de la Transnistrie, traduction automatique
Dimanche 29/12, 11h10
Géorgie.
En Géorgie, la cheffe de l’Etat sortante, Salomé Zourabichvili, a estimé qu’elle demeurait la « présidente légitime », mais a annoncé quitter le palais présidentiel, dimanche 29 décembre, jour de l’investiture de son successeur, Mikheïl Kavelashvili, loyal au gouvernement, après des semaines de manifestations d’opposants pro-européens.
[…] Quelques minutes plus tard, le nouveau président de la Géorgie, Mikheïl Kavelashvili, a prêté serment. Cet ancien footballeur connu pour ses prises de position ultraconservatrices et anti-occidentales a été investi lors d’une courte cérémonie au Parlement. […]
Le Monde, Géorgie : le nouveau chef de l’Etat, Mikheïl Kavelashvili, prête serment, la sortante Salomé Zourabichvili réaffirme être « la seule présidente légitime »
[…] « Il y a le vide là-bas, ici il y a la société. Ils sont enfermés là, et nous sommes dehors, parce que nous n’avons peur de rien, pas même des barreaux », a déclaré Salomé Zourabichvili en s’adressant aux personnes qui s’étaient rassemblées depuis le matin devant le palais présidentiel d’Orbeliani pour entendre sa décision.
« Je vais quitter cet endroit et être avec vous », a déclaré le président. Elle a affirmé que le palais d’Orbeliani était un symbole du président tant que celui-ci était légitime.
[…] Elle a affirmé que du côté du Rêve géorgien, qu’elle qualifie de « tragédie russe », il y a « des gens effrayés, désillusionnés, sanctionnés et qui ne sont reconnus par personne ».
« Nous sommes ouverts, libres, heureux, pacifiques. Nous avons la vérité, l’amour du pays et, ce qui est peut-être encore plus important, l’amour des uns pour les autres, et c’est pourquoi nous gagnerons », a déclaré la présidente. […]
Georgia Today, Salomé Zurabishvili quitte le palais Orbeliani et rejoint les citoyens rassemblés à l’extérieur, traduction Deepl
Les forces ukrainiennes ont récemment frappé une installation de stockage, de maintenance et de réparation de drones russes Shahed dans la ville d’Oryol, dans l’oblast d’Oryol.
L’état-major général ukrainien a rapporté le 28 décembre que les forces ukrainiennes avaient frappé l’installation le 26 décembre et que cette frappe avait considérablement réduit la capacité de la Russie à mener des frappes Shahed contre l’Ukraine. Le journal d’opposition russe Astra , citant des sources non précisées, a rapporté que l’Ukraine avait frappé l’installation avec au moins trois missiles Storm Shadow dans l’après-midi du 26 décembre et que la frappe avait blessé et tué neuf militaires russes. Les images satellite indiquent que les forces russes ont commencé à construire l’installation en août 2024 et qu’elles pourraient avoir achevé la construction en novembre ou début décembre 2024. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 28 décembre, traduction automatique
Azerbaijan. Quand on ne veut pas fâcher, on utilise des circonvolutions. Devineras-tu quel mot se cache derrière : « interférence physique externe » ?
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a dit samedi à Vladimir Poutine que l’avion azerbaïdjanais qui s’est écrasé mercredi au Kazakhstan avait été frappé « dans l’espace aérien russe » par « une interférence physique externe », accréditant la thèse d’un tir de la défense antiaérienne russe.
« Le chef de l’Etat a souligné que les multiples trous dans le fuselage de l’avion, les blessures subies par les passagers et l’équipage (…) ainsi que les témoignages des hôtesses de l’air et des passagers survivants confirment les preuves d’une interférence physique et technique extérieure », a écrit la présidence azerbaïdjanaise dans un communiqué résumant une conversation téléphonique entre MM. Aliev et Poutine.
[…] Trois jours après le drame, Vladimir Poutine a téléphoné, samedi, au président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et lui a présenté ses excuses pour l’« accident tragique [qui] s’est produit dans l’espace aérien russe », selon un communiqué publié par le Kremlin.
[…] Le président russe n’a cependant pas révélé si l’avion avait été touché par ces défenses. […]
Suspilne — La première école clandestine de Zaporizhzhia. ZOVA
L’Ukraine prévoit d’ouvrir plus de 150 établissements d’enseignement souterrains d’ici septembre 2025, a déclaré la vice-ministre de l’éducation, Nadiia Kuzmychova, lors d’une réunion d’information le 27 décembre.
Les écoles souterraines ukrainiennes sont une réponse aux attaques aériennes russes, qui visent régulièrement les infrastructures civiles, y compris les établissements d’enseignement.
L’Ukraine a lancé des projets de construction de 139 écoles souterraines et de plusieurs dizaines d’établissements d’enseignement professionnel souterrains, a déclaré Mme Kuzmychova lors d’une réunion d’information le 27 décembre, comme l’a rapporté le média Suspilne.
Actuellement, 79 établissements d’enseignement souterrains sont en cours de construction. La construction est en cours dans les régions de la ligne de front et dans les zones les plus touchées par les bombardements russes. […]
The Kyiv Independent, L’Ukraine prévoit d’ouvrir plus de 150 écoles clandestines d’ici l’automne 2025, traduction Deepl
Des élèves de quatrième année à l'abri d'une école à Kremenchuk lors d'une alerte de raid aérien à Kremenchuk, en Ukraine, le 18 mars 2024. (Andriy Dubchak)
L’OTAN a annoncé vendredi qu’elle renforcerait sa présence en mer Baltique après le sabotage présumé cette semaine d’un câble électrique sous-marin et de quatre câbles Internet, tandis que l’Estonie, membre de l’alliance, a lancé une opération navale pour protéger un réseau électrique parallèle. […]
Reuters, L’OTAN va renforcer sa présence en mer Baltique après la rupture de câbles, traduction automatique
[…] la présence d’une flotte « fantôme » de pétroliers, à laquelle Moscou a recours pour continuer à exporter ses hydrocarbures malgré les sanctions internationales, accroît le risque d’accident… et donc d’une catastrophe environnementale.
En outre, les infrastructures sous-marines critiques sont désormais ouvertement menacées, d’autant plus que la mer Baltique est peu profonde. En octobre 2023, le gazoduc Balticconnector a ainsi été endommagé par l’ancre du porte-conteneurs chinois Newnew Polar Bear, alors qu’il se rendait à Arkhangelsk [Russie].
En novembre dernier, un autre cargo chinois, le Yi Peng 3 a lui aussi laissé traîner ses ancres pour arracher deux câbles sous-marins de télécommunications. Et, le 26 décembre, le pétrolier Eagle S, soupçonné de faire partie de cette fameuse « flotte fantôme », a été arraisonné par la garde côtière finlandaise après que l’interconnecteur Estlink 2, reliant la Finlande à l’Estonie, a été endommagé le jour de Noël. […]
Zone militaire, L’Estonie envisage d’invoquer l’article 4 du Traité de l’Atlantique-Nord après le sabotage présumé d’un câble sous-marin
Vendredi 27/12, 15h15
Guerre en Europe.
L’Europe se trouve déjà au cœur d’une guerre — la plus sanglante depuis la Seconde Guerre mondiale avec près de trois ans de combats à grande échelle en Ukraine, où des centaines de milliers de personnes ont été tuées ou mutilées, des millions ont été déplacées et des villes entières réduites à l’état de ruines.
Malgré cela, de nombreuses personnes dans l’Ouest de l’Europe ne se perçoivent pas comme étant en guerre. Avant de pouvoir parler de gagner une guerre, il faut donc d’abord reconnaître que nous sommes en guerre.
Yaroslav Trofimov — Je regardais les résultats d’un récent sondage Gallup en Europe où l’on demandait aux citoyens s’ils défendraient leur pays s’il était attaqué : 29 % des Espagnols, 23 % des Allemands et seulement 14 % des Italiens déclarent qu’ils pourraient se battre pour leur pays. Cet état d’esprit est répandu dans toute l’Europe, motivé par des vœux pieux — beaucoup espérant que ce conflit à l’Est puisse être résolu d’une manière ou d’une autre, que Poutine puisse être apaisé par une ou deux concessions sur l’Ukraine. Mais il est évident que cela n’arrivera pas, car les responsables russes ont souvent déclaré que leurs ambitions étaient bien plus grandes. Leur objectif est de remodeler l’architecture de sécurité de l’Europe et de faire reculer l’expansion de l’OTAN.
[…] L’aide militaire totale de l’Allemagne à l’Ukraine, fournie et promise, s’élève à environ 28 milliards d’euros sur trois ans, bien qu’une grande partie de cette somme n’ait pas encore été versée. Bien qu’il s’agisse d’une somme importante, elle équivaut à environ deux euros par Allemand et par semaine. C’est une somme modeste à payer pour éviter que la guerre ne s’étende davantage.
Monsieur le Ministre, l’Ukraine, comme beaucoup d’autres pays, n’était pas prête pour la guerre. Si vous aviez interrogé les Ukrainiens il y a 15 ans, ce n’était pas un pays de guerriers prêts à se battre. L’armée ukrainienne existait à peine en 2014. Comment cette transformation s’est-elle opérée ? […]
Sergii Marchenko — Permettez-moi de commencer par vous faire part de mon expérience personnelle.
Le 24 février 2022, j’avais prévu d’aller nager. J’avais même préparé mon équipement. Comme la plupart des gens, je ne m’attendais pas à une attaque majeure sur le territoire ukrainien. En tant que membre du gouvernement et du Conseil national de sécurité, j’étais bien conscient des risques potentiels. Cependant, nous étions encore réticents à accepter pleinement que cela puisse se produire. C’est pourquoi il est si difficile de prédire ou de se préparer à l’éclatement d’une guerre.
Aujourd’hui, après plus de 1 000 jours de conflit — 1 061 jours pour être exact — nous avons acquis une compréhension claire de ce qui se passe et de la manière d’y faire face. L’une des leçons les plus importantes que nous ayons apprises est que nous devons être déterminés à continuer à nous battre jusqu’à la fin. Nous devons accepter la réalité brutale que nous pourrions être seuls dans cette guerre. […]
La deuxième leçon est qu’il ne s’agit pas d’un sprint, mais d’un marathon : nous devons nous préparer à une lutte de longue haleine. Si nous sommes prêts à mener une lutte prolongée, cela signifie que nous sommes bien équipés et que nous pensons à long terme. Nous devons éviter de créer des attentes irréalistes, en pensant par exemple que la guerre se terminera le mois prochain ou l’année prochaine. Il n’y a pas de solution rapide, pas de solution magique. […]
Vous qui avez étudié la réaction de la société ukrainienne à cette guerre, comment pensez-vous que les sociétés européennes réagissent ? Que pensez-vous qu’il se passerait en France, en Italie et dans d’autres pays s’ils étaient attaqués dans un an, deux ans ou cinq ans ?
Anna Colin Lebedev — J’ai étudié la dynamique de la résistance en Ukraine depuis 2014 — car il est important de se rappeler que la guerre n’a pas commencé en 2022, mais bien en 2014. Au fil des ans, la société ukrainienne s’est transformée et adaptée. L’une des questions que je me pose est de savoir comment un civil ordinaire, qui ne s’est jamais imaginé prendre les armes ou faire autre chose que vivre une vie normale, s’engage dans une telle lutte.
Nous nous trouvons actuellement à un carrefour similaire en Europe. Si nous ne sommes pas encore en 2022, nous sommes quelque part entre 2014 et 2022. Les sociétés européennes sont déjà confrontées à des attaques non militaires de la part de la Russie, tout comme l’Ukraine en 2014. Quelles leçons pouvons-nous donc tirer de la réaction des Ukrainiens ?
L’une des caractéristiques frappantes de la société ukrainienne est l’importance des mouvements populaires : les Ukrainiens se sont auto-organisés pour défendre leur pays d’une manière qui va au-delà de l’action militaire traditionnelle. Il ne s’agit pas seulement de se battre pour son pays comme on l’entend généralement. Le combat peut prendre de nombreuses formes. Pour de nombreux Ukrainiens, il s’agit de s’engager dans l’armée, de la soutenir par des dons ou de s’engager dans des activités souvent considérées comme des fonctions militaires. Il s’agit notamment d’évacuer les combattants des lignes de front, d’acquérir des équipements pour l’armée, de construire des drones et d’aider les familles des combattants ou les soldats blessés. Ce vaste réseau de civils s’est révélé incroyablement puissant pour soutenir l’effort de guerre.
Lorsqu’on se demande si cet exemple pourrait nous être utile, je me pose la question suivante : sommes-nous prêts pour cela ? Nos États sont-ils prêts à permettre à la société civile d’intervenir et de jouer un rôle dans la défense nationale ?
C’est paradoxal, mais l’une des raisons pour lesquelles les citoyens ukrainiens sont si actifs dans la défense de leur pays depuis 2014 est leur perception de la faiblesse de leur État. En 2014, l’Ukraine traversait une crise politique majeure et l’armée n’avait pas toutes ses capacités : les civils ont compris que s’ils n’intervenaient pas, le pays risquait de perdre rapidement la guerre. […]
[…] Bien qu’il n’y ait pas eu d’action militaire directe sur le territoire de l’OTAN, la nature de la guerre a changé : nous assistons à une augmentation de la guerre hybride — actes de sabotage, ingérence électorale, cyberattaques et efforts pour influencer les sociétés occidentales de l’intérieur.Ian Garner, en tant qu’historien spécialiste de la Russie, dans quelle mesure ce type d’hostilité en zone grise est-il crucial à prendre en compte pour l’Europe ? Et, plus important encore, dans quelle mesure les Européens sont-ils prêts à faire face à cette menace croissante ?
Ian Garner — L’Europe est prête à 0 %.
Je pense que nous sommes de fait moins bien préparés aujourd’hui qu’il y a deux ans.
La Russie est très claire dans son discours : elle se voit dans une lutte existentielle avec l’Occident, une bataille pour sa survie. Que ce récit soit vrai ou non n’a rien à voir avec la question — c’est l’histoire que raconte la Russie qui compte.
Sur le plan intérieur, elle a réussi à vendre l’idée que si elle ne se bat pas, si elle ne détruit pas l’Ukraine de la manière la plus brutale et la plus criminelle qui soit — par des meurtres, des viols, des déportations d’enfants et la dévastation de villes comme Marioupol — elle ne sera pas en mesure de se régénérer. Cela renvoie à la perte d’identité de la Russie en tant que puissance impériale après 1991. L’État affirme que la Russie a été humiliée par l’Occident : la Pologne a rejoint l’Union européenne, l’Estonie a gagné en liberté et les États-Unis n’auraient cessé d’affaiblir la position de la Russie. Même si je pense que la Russie est mieux sortie de la Guerre froide qu’elle ne le croit, ce sentiment de perte est profondément ancré.
Un État dit à son peuple : « Nous nous battons ou nous serons détruits ». Il s’agit d’un message puissant, rendu encore plus convaincant par les réseaux sociaux […] Or quel récit avons-nous en Europe et en Amérique du Nord pour convaincre les gens que nous sommes dans ce type de conflit ? Les attaques hybrides russes — en particulier celles qui passent par les réseaux sociaux — sont conçues pour amplifier les fractures sociétales. Quels récits pouvons-nous utiliser pour répondre, et comment les développer ?
Pour y remédier, nous devons élaborer des récits qui entrent en résonance avec le sentiment d’identification des gens, en les convainquant qu’ils ont une raison juste de se battre. Les citoyens ne partiront pas en guerre pour l’Union européenne — aussi importante soit-elle, l’Union est perçue comme une institution bureaucratique et lointaine, qui n’est pas une source d’inspiration à l’heure actuelle. La Russie l’a compris, qui exploite ces divisions en les amplifiant sans relâche. Parallèlement, elle intensifie son usage de la violence physique.
[…] Pourtant, nous ne disons pas aux gens qu’il s’agit d’une guerre. Nous la présentons comme quelque chose de périphérique, comme si la Russie n’intervenait qu’à la marge. En réalité, elle a un impact profond sur nos sociétés.
[…] L’Europe reconnaît de plus en plus — du moins dans les conversations que nous avons ici — que nous vivons davantage dans un avant-guerre que dans l’après-guerre que nous avons longtemps considéré comme acquis. Avec le recul et votre expérience, quels conseils donneriez-vous aux citoyens et aux décideurs européens pour se préparer à un avenir incertain et potentiellement instable ?
Sergii Marchenko — Pour donner des conseils utiles, il faut d’abord mériter le privilège de le faire. Je ne pense pas que nous ayons encore gagné ce droit en Ukraine, même avec les leçons que nous avons apprises : nous sommes encore au milieu de notre lutte.
Il reste encore beaucoup à faire pour renforcer nos capacités gouvernementales — il s’agit là d’une vulnérabilité critique. Comme Anna Colin Lebedev l’a souligné à juste titre, nous avons commencé avec un État faible, dépourvu de la force institutionnelle nécessaire pour exécuter pleinement les fonctions essentielles de l’État. Nous avons donc nous aussi encore beaucoup à apprendre de l’Europe en ce qui concerne la fortification de notre pays et le renforcement de nos institutions démocratiques.
Lorsqu’on envisage un échange d’expériences entre sociétés, la première étape est l’acceptation mutuelle.
Nous devons reconnaître qu’il ne s’agit pas d’un simple récit confiné aux médias, mais d’une guerre très réelle, très immédiate. Cela dit, je ne suggère pas une sorte de « mentalité de camp » militarisée, ni une campagne de préparation. Personnellement, en tant que ministre, je ne suis pas préparé au combat : je ne me suis pas entraîné à me battre ou à tuer, et j’espère sincèrement ne jamais me retrouver dans une situation où je devrais le faire. Il s’agit là d’un état d’esprit humain naturel — la plupart des gens ne sont pas désireux de devenir des combattants. Seule une petite fraction de la société est prête à se battre. Mais toujours est-il qu’il faut s’y préparer mentalement. Cela signifie être prêt à affronter la réalité de la guerre et réexaminer nos attitudes quotidiennes — envers nos voisins, envers d’autres pays — et nous demander ce que nous pouvons faire collectivement pour répondre à de tels conflits et les prévenir. La solution ne réside pas seulement dans la force physique, mais aussi dans la résilience intellectuelle et émotionnelle.
L’Europe compte de nombreux esprits brillants qui pourraient nous aider à trouver des réponses. C’est la raison pour laquelle je suis ici : pour explorer des solutions non seulement pour gagner la guerre, mais aussi pour parvenir à une paix durable. La résilience commence dans les esprits, pas seulement sur le champ de bataille.
Le Grand Continent, L’Europe peut-elle vraiment gagner une guerre ? Une conversation avec Anna Colin Lebedev, Ian Garner, Pierre Heilbronn, Sergii Marchenko et Yaroslav Trofimov
Vendredi 27/12, 14h55
La farandole du nuc.
Nouvel élément dans l’affaire des données nucléaires françaises. Alors qu’Amazon et EDF étaient sur le point de signer un contrat pour l’hébergement numérique de certaines data sensibles de l’énergéticien, le projet prend l’eau. En début de semaine, le « Canard Enchaîné » tenait Amazon Web Services pour responsable, affirmant que l’entreprise se serait rétractée in fine, malgré une phase d’essai concluante.
[…] Avec ce contrat chiffré à 860 millions d’euros par l’hebdomadaire satirique, EDF voulait confier à la filiale d’Amazon la gestion logistique prévisionnelle de ses 58 centrales, le tout dans une démarche de maintenance prédictive. En clair, surveiller en continu l’état des stocks et celui des différentes pièces techniques de chaque réacteur, afin d’être en mesure de les remplacer au moment opportun.
Sauf que « pour bénéficier du logiciel de gestion de stock très performant d’Amazon, il faut aussi confier ses données à AWS. C’est un package », explique Philippe Latombe, député Modem et spécialiste des questions numériques. Et ses détracteurs voient ce partenariat d’un mauvais oeil. Il reviendrait, selon eux, à faire garder des data nucléaires françaises par un géant du cloud américain, le tout sous l’oeil de la CIA.
Or, en tant qu’« opérateur d’importance vitale », l’énergéticien français est dans l’obligation de protéger fermement ses données en les stockant dans l’Hexagone. Et AWS étant une entreprise américaine, elle est soumise à la réglementation Fisa (Foreign Intelligence Surveillance Act) et au « Cloud Act » . Deux textes qui, dans certaines conditions, permettent aux autorités fédérales américaines de réquisitionner les données conservées outre-Atlantique.
[…] Problème : « Les data logistiques de maintenance dont il est question donnent une vision complète de l’état du parc nucléaire français », souligne Philppe Latombe. « Vous savez quand une centrale sera à l’arrêt, donc quand la production d’électricité baissera. Le tout corrélé avec les données météorologiques, vous avec une idée de la dépendance énergétique française. C’est extraordinairement stratégique », avance l’élu vendéen.
[…] Conscient de ces enjeux et pressé par l’Etat, l’énergéticien français aurait demandé au géant du cloud de stocker ses données dans un data center en France. Sauf qu’« Amazon, et les autres géants du secteur, sont incapables de localiser leurs données. Microsoft l’a notamment reconnu auprès de l’autorité de la police écossaise en juin dernier », ajoute Philippe Latombe. Faute de pouvoir inscrire noir sur blanc dans le contrat que les données d’EDF seraient stockées en France, AWS aurait donc été contraint de se rétracter. […]
Les Echos, Nucléaire : fritures sur la ligne entre EDF et Amazon pour l’hébergement de données sensibles
L’opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima a annoncé jeudi qu’il entamerait au printemps la deuxième phase d’une opération délicate visant à collecter des échantillons de débris radioactifs sur le site. Environ 880 tonnes de matières dangereuses restent présentes sur le site de Fukushima, treize ans après qu’un tsunami catastrophique, provoqué par un séisme de magnitude 9,0, a déclenché l’un des pires accidents nucléaires de l’histoire.
[…] Le retrait de ces débris est considéré comme le défi le plus redoutable d’un projet de démantèlement qui devrait durer des décennies, en raison des niveaux de radiation extrêmement élevés. […]
Le Figaro,Accident de la centrale nucléaire de Fukushima : le deuxième échantillonnage de débris prévu au printemps
Commentaire : "Le plus impressionnant, c'est qu'un tremblement de terre d'une telle puissance, suivi par un tsunami, n'a pas causé de catastrophe nucléaire. La seule vraie catastrophe de Fukushima aura été la sortie de l'Allemagne de l'énergie nucléaire, ânerie gigantesque; "merci" Mme Merkel."
Signe des tensions actuelles, le commandement militaire français communique régulièrement sur la posture martiale de la France. Dernièrement, un sous-marin nucléaire d’attaque a détruit un patrouilleur déclassé avec une torpille de nouvelle génération. Une façon de montrer que la France peut vraiment couler un navire. Au niveau de la dissuasion nucléaire, la communication sur les essais d’un missile stratégique M-51.3 modernisé, ou bien du nouveau missile nucléaire à moyenne portée air-sol, ASMPA semble également sonner en écho aux menaces de Moscou d’utiliser l’arme nucléaire.
Aujourd’hui, quelques mois après sa nomination comme commandant des forces aériennes stratégiques (FAS), le général Stéphane Virem s’est exprimé auprès d’Air et Cosmos sur l’évolution de la dissuasion nucléaire française. Il a notamment évoqué le cas du ASN4G, présenté selon lui, comme « un missile nucléaire capable de pénétrer les défenses adverses les plus denses, les plus développées ». Un message à destination des détenteurs de l’arme nucléaire pour montrer que la France, à elle seule, a de quoi maintenir sa capacité dissuasive. Ce missile hypersonique remplacera l’ASMPA porté actuellement par les Rafale B de la FAS. Il ne devrait être opérationnel qu’à partir de 2035.
[…] Au niveau hypervélocité, les chiffres qui circulent annoncent une vitesse allant de Mach 6 à Mach 7, c’est-à-dire jusqu’à 8 500 km/h. Il sera donc au moins deux à quatre fois plus rapide que l’actuel ASMPA. […] Comme toujours, ces innovations et ces technologies ne valent que si elles existent vraiment, qu’elles sont aussi performantes qu’annoncées, du moins dans les essais sans charge et surtout… qu’elles restent inutilisées. C’est le fondement même de la dissuasion.
Futura, Vecteur de l’« ultime avertissement » : voici l’arme nucléaire hypersonique qui va rendre la France quasiment intouchable
[…] Les énergies renouvelables progressent bien en Inde. Le troisième pollueur mondial, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2070, a multiplié par 5 sa capacité installée en énergies renouvelables en l’espace de dix ans, passant de 24 gigawatts en 2014-2015 à 136 gigawatts en 2024-2025, selon la Central Electricity Authority (CEA). C’est presque autant que la capacité totale de production d’électricité de la France, et cela place l’Inde à la quatrième position au niveau mondial pour les renouvelables, derrière la Chine, le Brésil et les Etats-Unis.
[…] Plus largement, la capacité en énergies non fossiles (énergies renouvelables, biomasse et nucléaire) est passée de 78 gigawatts en 2015 à 199 gigawatts en 2015, soit 45 % de la capacité installée totale du pays. Le gouvernement prévoit d’investir massivement dans le nucléaire pour tripler la puissance actuelle, à 22 gigawatts d’ici 2032. Vingt-quatre réacteurs sont en marche actuellement dans le pays, 21 sont en phase de finalisation et 9 sont en cours de construction.
[…] A ce rythme, l’Inde est sur de bons rails pour atteindre l’objectif de 50 % de sa production électrique par des énergies décarbonées avant 2030, conformément aux engagements pris par le pays dans le cadre de l’accord de Paris. […] Les défis restent cependant nombreux pour l’Inde. Malgré des investissements importants, les renouvelables n’assurent pour l’instant que 23 % de la production électrique en raison de leur intermittence, contre 72 % pour le charbon. L’Inde consomme actuellement plus de houille que l’Europe et l’Amérique du Nord réunies. […]
Les Echos, Energie : en Inde, le bond phénoménal des renouvelables peine à satisfaire des besoins colossaux
Vendredi 27/12, 14h35
Finlande.
Le navire de la Garde-frontière finlandaise Turva et le pétrolier Eagle S naviguent sur la mer à l'extérieur de Porkkalanniemi, en Finlande, le 26 décembre 2024. Garde-frontière finlandais/LEHTIKUVA/REUTERS
La rupture d’un câble sous-marin ou d’un gazoduc n’est pas nécessairement liée à un acte de sabotage. Chaque année, environ 200 cas sont constatés… Et le plus souvent, il s’agit de dommages infligés de manière accidentelle. D’où la prudence des autorités finlandaises après qu’une panne est survenue sur l’interconnecteur Estlink 2 reliant la Finlande à l’Estonie, le 25 décembre.
[…] Cela étant, vingt-quatre heures plus tard, le Bureau national d’enquête finlandais a fait savoir que la piste d’un sabotage était désormais privilégiée. Les mouvements du pétrolier Eagle S aux abords du connecteur Estlink 2 peu avant sa déconnexion du réseau électrique ont éveillé les soupçons.
Alors que le cargo Yi Peng 3, soupçonné d’avoir arraché deux câbles sous-marins de télécommunications avec son ancre, a quitté la Baltique après y être resté pendant plus d’un mois sans permettre aux enquêteurs suédois de monter à son bord, les autorités finlandaises ont réagi avec célérité puisque l’Eagle S a été arraisonné ce 26 décembre. Or, il est rapidement apparu qu’il avait, lui aussi, perdu son ancre.
[…] L’Eagle S fait partie de la « flotte fantôme » utilisée par la Russie pour exporter son pétrole en dépit des sanctions internationales dont elle fait l’objet. Les pétroliers qui la composent sont généralement en mauvais état et leur propriété n’est pas clairement établie. Qui plus est, ils naviguent le plus souvent sans être assurés.
[…] Ce 26 décembre, le président finlandais, Alexander Stubb, a appelé à « éliminer les « risques causés » par les navires de cette flotte fantôme russe. […]
Zone militaire, La Finlande a arraisonné un pétrolier soupçonné d’avoir sciemment endommagé un câble sous-marin
Jeudi 26/12, 20h15
Kazakhstan.
The Administration of Mangystau Region via AP
Des sources gouvernementales azerbaïdjanaises ont exclusivement confirmé à Euronews ce jeudi qu’un missile sol-air russe a provoqué le crash de l’avion d’Azerbaijan Airlines à Aktaou mercredi.
Selon ces sources, le missile a été tiré sur le vol 8432 lors d’une activité aérienne de drones au-dessus de Grozny, et les éclats ont touché les passagers et l’équipage de cabine lorsqu’ils ont explosé à côté de l’avion en plein vol.
Des sources gouvernementales ont déclaré à Euronews que l’avion endommagé n’a pas été autorisé à atterrir sur les aéroports russes malgré les demandes d’atterrissage d’urgence des pilotes, et qu’il a reçu l’ordre de traverser la mer Caspienne en direction d’Aktaou, au Kazakhstan. Selon les données disponibles, les systèmes de navigation GPS de l’avion ont été bloqués tout au long de la trajectoire de vol au-dessus de la mer.
Le missile a été tiré à partir d’un système de défense aérienne Pantsir-S, a rapporté le média international AnewZ, basé à Bakou, citant des sources gouvernementales azerbaïdjanaises.
[…] Selon des sources russes, au moment où le vol d’Azerbaijan Airlines passait au-dessus du territoire de la Tchétchénie, les forces de défense aérienne russes tentaient activement d’abattre des drones ukrainiens. […]
Euronews, Exclusif : l’enquête préliminaire confirme qu’un missile russe est à l’origine du crash d’Azerbaijan Airlines
Saura-t-on un jour ce qui a frappé, ce mercredi, les 67 passagers du vol J2-8243 d’Azerbaïdjan Airlines à destination de Grozny en Tchétchénie ? Les images du tragique accident, survenu le matin de Noël, ont fait le tour des réseaux sociaux. On y voit les passagers – 37 Azerbaïdjanais, 16 Russes, six Kazakhs et trois Kirghiz – inquiets, le visage couvert d’un masque à oxygène. Certains récitent des prières, d’autres gémissent, des voix appellent au calme. Ces images, filmées par un passager quelques minutes avant que l’Embraer 190 subisse un atterrissage forcé et s’écrase au Kazakhstan, ont été suivies d’autres montrant la carcasse de l’avion criblée de trous, et les secours extraire les corps, pour certains calcinés. […]
Le Figaro, Crash au Kazakhstan : ces indices qui corroborent l’hypothèse d’un tir russe
Donald Trump a annoncé qu’il mettra fin à ces guerres, nous renvoyant logiquement à son investiture officielle le 20 janvier prochain, soit dans quatre semaines maintenant. […] Dans ce contexte, les protagonistes directs – l’Ukraine et la Russie de Poutine – multiplient les actions et les prises de parole destinées à alimenter cette âpre discussion.
Du côté russe, Vladimir Poutine a profité de sa (très) longue intervention pour les vœux pour délivrer des messages aussi bien à sa propre population qu’aux Occidentaux dont il prétend se défendre […] Poutine met déjà en avant qu’un arrêt des combats serait évidemment une victoire à son crédit, oubliant que son armée – au prix de pertes colossales – aura conquis en 2024 seulement 0,5% du territoire ukrainien (3,300 km2 sur 603,700 km2). Il lui faut donc justifier la saignée effroyable qu’il a fait subir à sa propre société (plus de 600,000 morts et blessés, et des millions de Russes qui se sont enfuis) ainsi que la régression économique et sociale infligée à la Russie par une opération militaire spéciale ruineuse dont l’objectif n’a guère de sens.
Le point le plus sensible pour Poutine est probablement, si cet état de guerre cesse prochainement, qu’il doive rendre des comptes et que sa société réalise l’ampleur des dégâts en comparaison de résultats peu tangibles pour des peuples qui se considéraient auparavant comme frères. A ce titre, la situation de Vladimir Poutine n’est pas très éloignée de celle de Benyamin Netanyahou qui craint aussi de ne plus être en guerre lorsque celle-ci lui permet de protéger un pouvoir contesté. C’est un « non-dit » présent dans tous les esprits que la fin de cette guerre pourrait être fatale à Poutine.
Qu’il soit éliminé par son propre régime ou rattrapé par la maladie, la disparition de Poutine serait favorisée dans nos esprits un peu lâches par la perspective que cette guerre cesse enfin. Ce serait effectivement une excellente nouvelle car il est peu probable qu’une paix durable puisse s’installer tant que Poutine sera au pouvoir. Mais en attendant cette issue fantasmée, la stratégie de Poutine de faire primer la violence sur le droit déstabilise tout le fragile édifice que nos sociétés démocratiques ont essayé d’instaurer depuis des décennies. C’est un danger existentiel que nous fait subir le dictateur russe et que ses relais essaient de nous imposer comme une fatalité.
Pour les pays membres de l’Union européenne, confrontés à la situation embryonnaire de leur défense collective, c’est un choc que l’arrivée de Trump leur révèle : moins que jamais ils ne sont maîtres de leur destinée, obnubilés qu’ils étaient par leur seule prospérité. […] Certes, les pays européens peuvent regretter qu’une solution puisse leur être imposée sans que l’Ukraine ni eux ne soient réellement concertés, mais leur mise en danger actuelle est liée à leur absence de volonté commune de passer à l’échelle nécessaire pour se protéger et se préparer, avec une défense de l’Europe et une Europe de la défense.
[…] Après trois années d’une guerre sans issue, les pays européens sont confrontés à leurs propres affres, leur aveuglement face au danger qu’a toujours présenté Poutine et leur difficulté à se mobiliser collectivement alors que ce risque se réalisait sous leurs yeux.
Les Européens ne s’attendaient pas non plus au retour de Donald Trump et que soit ainsi remis en cause le pacte de défense collective de l’OTAN, concrètement la protection historique des États-Unis. Cependant, ces derniers ne lâcheront pas l’OTAN car ce club de défense reste incroyablement rentable pour leur industrie militaire faute d’une véritable concurrence à l’échelle de l’Europe.
Dans ce cadre, le cessez-le-feu voulu par Trump et qui arrangerait bien Poutine, est inévitable en Ukraine. Et ses conséquences constituent le prix à payer pour l’arrêt d’une guerre, sans réflexion partagée et assumée sur ce qui pourrait construire la paix. Autrement dit, l’année 2025 verra probablement la fin des guerres en Ukraine et au Proche-Orient, sans pour autant que cela ne soit le rétablissement de la paix.
Ne pas subir, Guillaume ancel, Ukraine : la guerre va probablement se terminer en 2025, mais à quel prix ?
Jeudi 26/12, 7h30
Kertch.
Des scientifiques russes ont critiqué les efforts visant à nettoyer le pétrole rejeté par deux pétroliers dans la mer Noire, affirmant qu’ils manquaient d’équipements suffisants.
Le 15 décembre, deux pétroliers russes, le Volgoneft-212 et le Volgoneft-239, ont été touchés par une tempête dans le détroit de Kertch, l’un coulant et l’autre s’échouant. […] Des milliers de bénévoles ont été mobilisés pour retirer le sable détrempé par le pétrole des plages voisines. Mais les scientifiques affirment que les volontaires ne disposent pas du matériel nécessaire.
« Il n’y a ni bulldozers, ni camions. Pratiquement pas de machinerie lourde», a déclaré Viktor Danilov-Danilian lors d’une conférence de presse. Danilov-Danilian est directeur scientifique de l’Institut des problèmes de l’eau de l’Académie russe des sciences et a été ministre russe de l’Environnement dans les années 1990.
Les volontaires ne disposent que de « pelles et de sacs plastiques inutiles qui se déchirent », a-t-il précisé. « Pendant que les sacs attendent d’être enfin récupérés, les tempêtes arrivent et ils finissent à nouveau dans la mer. C’est impensable ! » […]
The Guardian, Des scientifiques russes critiquent les efforts de nettoyage après la marée noire en mer Noire, traduction automatique
Jeudi 26/12, 7h15
A propos du Grand Continent.
Cinq ans après sa création sous l’égide de l’Ecole normale supérieure (ENS) qui a servi d’incubateur, la revue numérique Le Grand Continent s’est imposée comme une référence sur les questions de géopolitique. Son secret ? Une ergonomie novatrice et une réactivité impressionnante sur les grands thèmes géostratégiques (Europe, élections américaines, intelligence artificielle…), mais surtout un vivier d’auteurs-contributeurs de haut vol que l’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Un succès remarquable pour ce « pure player », inspiré de la revue américaine Foreign Affairs (fondée en 1922), qui a déjà lancé ses versions italienne et espagnole et prépare deux « éditions » polonaise et allemande pour 2025. […]
La Russie a lancé une attaque aérienne massive contre l’Ukraine le 25 décembre, ciblant des villes à travers le pays avec des missiles et des drones.
La ville de Kharkiv, dans le nord-est du pays , a été parmi les plus durement touchées, subissant des « tirs massifs » de missiles balistiques, selon les autorités locales. Au moins six personnes ont été blessées, a déclaré le gouverneur Oleh Syniehubov.
Des explosions ont également été signalées à Dnipro, Krementchouk, Kryvyi Rih et dans la ville occidentale d’Ivano-Frankivsk.
La Russie a lancé 78 missiles et 106 drones, a indiqué l’armée de l’air . L’Ukraine a abattu 55 missiles de croisière Kh-101/Kh-55/Kalibr et quatre missiles Kh-59/Kh-69, ainsi que 54 drones de type Shahed et d’autres types de drones, selon le rapport. 52 autres drones ont été « perdus ».
« Chaque frappe massive russe prend du temps à préparer. Ce n’est jamais une décision spontanée. C’est un choix conscient non seulement des cibles mais aussi de l’heure et de la date », a déclaré le président Volodymyr Zelensky. […]
The Kyiv Independent, La Russie terrorise l’Ukraine avec une attaque massive de missiles et de drones contre le réseau énergétique le matin de Noël, traduction automatique
Je voudrais remercier les sponsors de l’événement d’aujourd’hui « Défendre les valeurs chrétiennes par des attaques massives de missiles », Olaf Scholz, Joe Biden et l’ensemble de leur groupe de soutien à la gestion de l’escalade.
[…] Désormais en Russie, le réfugié de Poutine a rejoint, outre l’Ukrainien Viktor Ianoukovitch, le Kirghiz Askar Akaïev, renversé par la révolution des tulipes en 2005, ou bien le Serbe Marko Milosevic, qui avait fui son pays en 2000 avec sa mère après le départ de l’ancien président Slobodan Milosevic. Mais, en dehors de l’oligarchie familiale, Bachar Al-Assad, 59 ans, ne trouvera guère de compatriotes à qui parler. La Russie a toujours refusé l’asile aux anonymes qui tentaient de fuir leur terre natale ravagée, au motif qu’il n’y avait « pas de guerre en Syrie ».
Fuku. Allez, c’est une sorte de dimanche et le gagnant est TEPCO !
Poubelle jaune, poubelle verte ou compost, le tri des déchets est pour certains une mission aussi compliquée qu’une équation de mathématiques. On espère pour eux qu’ils n’auront jamais à aller vivre au Japon, car là-bas, on ne rigole pas avec le tri des déchets. Le pays du Soleil-Levant se vante d’avoir les règles les plus strictes au monde en matière de traitement des ordures. Dans la ville de Fukushima, les choses sont sur le point de devenir encore plus difficiles.
À partir du mois de mars 2025, les autorités municipales passeront en revue les sacs d’ordures qui ne respectent pas la réglementation, tels que ceux qui ne sont pas triés correctement ou qui dépassent les limites de taille. Si les citoyens enchaînent les mauvais tris, la BBC nous apprend que leurs noms seront affichés publiquement. Cette nouvelle réglementation a été adoptée lors d’un conseil municipal le 17 décembre 2024, et s’inscrit dans la série des efforts déployés par le Japon pour améliorer son système de gestion des déchets.
[…] Actuellement, lorsque les éboueurs tombent sur des déchets qui ne respectent pas les règles de tri, ils collent des autocollants sur les sacs-poubelle pour en informer les contrevenants. Ces derniers doivent ensuite rapporter leurs déchets (qui n’ont donc pas été collectés) chez eux, les trier à nouveau et espérer qu’ils seront bien récupérés lors du prochain passage des éboueurs. […]
Slate, Au Japon, la ville de Fukushima menace d’afficher le nom des personnes qui trient mal leurs déchets
Environ 400 personnes vivent encore à Toretsk, presque entièrement détruite, dans l'oblast de Donetsk. Les volontaires leur apportent une aide humanitaire uniquement en cas de fortes chutes de neige, de pluie et de brouillard afin de réduire le risque d'être repérés par des drones (traduction automatique).
Mardi 24/12, 19h15
America, America.
Le président élu Donald Trump semble envisager une expansion territoriale américaine qui, s’il est sérieux, rivaliserait avec l’achat de la Louisiane ou l’accord qui a arraché l’Alaska à la Russie.
La semaine dernière, il a nargué les responsables canadiens en suggérant que les États-Unis pourraient absorber leur voisin du nord et en faire le 51e État. Il a menacé de s’emparer du canal de Panama, la voie d’eau construite par les États-Unis et contrôlée depuis un quart de siècle par son homonyme d’Amérique centrale. Et dimanche, il a réitéré son désir, exprimé lors de son premier mandat, de s’emparer du Groenland, un territoire danois qu’il convoite depuis longtemps.
Avec Donald Trump, la différence entre des propositions politiques sérieuses et des discours destinés à attirer l’attention des médias ou à dynamiser sa base n’est pas toujours évidente. À d’autres moments, ses provocations sont apparues comme les premières salves de ses tentatives de négociation. […]
CNN, Trump laisse entrevoir l’expansion des États-Unis au Panama, au Groenland et au Canada, traduction automatique
Chomsky, Varofakis et Greenwald ont publié une déclaration commune appelant le Panama, le Groenland et le Canada à négocier, à échanger des terres contre la paix et à ne pas provoquer un fou armé nucléaire…
Commentaire : "Nous voulons la paix. Le Canada, le Danemark et le Panama devraient cesser leurs tentatives agressives envers les États-Unis et les activités de leurs régimes fascistes contre les citoyens américains vivant dans ces pays. Le Pape a déjà dit : « Nous sommes tous coupables ! »
Les soldats ukrainiens ont installé un arbre du Nouvel An à Sudzha, dans la région de Koursk.
La photo a été partagée par la 22e brigade mécanisée séparée (traduction automatique).
Mardi 24/12, 13h10
Non, tu ne me réveilles pas : je ne dormais plus, mais je n’avais pas encore parlé. Pacha dort encore. Je suis un peu malade. Je crois que c’est le soulagement.
Il joue avec Fidèle, il lui parle bébé, il joue librement avec le chien, je pense que ça lui fait du bien. Dans la rue, tous les animaux sentent que Pacha est plein de bonté pour eux.
On est revenu avec l’hirondelle [leur vieille voiture] et quand il est monté dedans, il a dit « Mais comment ? C’est tout petit ! Je n’ai pas grandi, je n’ai pas grossi… » Il a pris l’habitude des véhicules militaires.
On parle de l’après guerre, de ce que l’on fera.
Normalement, il repart autour du 30 [décembre], mais le chef leur a dit : « Bon, vous avez quinze jours ; dans quinze jours, je vous appelle en visio : si je vois que vous avez la bonne tête, que vous n’êtres pas ivres morts, que la police n’a rien à vous reprocher, vous aurez dix jours de plus. Et dix jours plus tard, pareil : si je vois qu’il n’y a pas de problème avec vous, je vous donnerai encore quinze jours. »
J’ai dit à maman de ne pas lui poser de questions sur la guerre, mais de l’écouter s’il a envie d’en parler. Hier soir, je les entendais discuter dans la cuisine ; maman cousait, racontait ses soucis de boulot et Pacha les siens, ça rigolait un peu. J’avais les oreilles grandes ouvertes dans le couloir.
Un drone terrestre ukrainien sous le feu russe est en route pour secourir son collègue tombé au combat, un drone bombardier lourd (traduction automatique) [la vidéo ne dit pas s'il y parvient]
Mardi 24/12, 7h40
Koursk (Corée du Nord).
Étant désormais liée à la Russie par un traité de « partenariat global » prévoyant une clause de défense mutuelle, la Corée du Nord a déployé 10 000 à 12 000 soldats dans la région de Koursk, contrôlée partiellement par les forces ukrainiennes depuis le 6 août dernier.
Or, ces derniers jours, et pour la première fois depuis soixante-dix ans, l’armée populaire de Corée a été engagée dans les combats, aux côtés des forces russes.
[…] D’après les vidéos des combats diffusées via les réseaux sociaux, les soldats nord-coréens lancent des vagues d’assaut comme pendant la guerre de Corée. Visiblement, ils n’ont pas été préparés à faire face aux drones FPV [First Person View], qui font des ravages dans leurs rangs. En outre, n’ayant pas eu l’occasion de mener des exercices conjoints avec leurs homologues russes, leurs attaques ne sont pas coordonnées et, a priori, ne bénéficient pas d’appuis. Qui plus est, la barrière de la langue leur rend les choses encore plus compliquées.
[…] « Nous estimons que les troupes nord-coréennes, qui sont récemment parties au combat contre les forces ukrainiennes, ont subi environ 1 100 pertes [morts et blessés] », a ainsi avancé le Comité des chefs d’état-major interarmées de Corée du Sud [JCS], qui suit évidemment cette affaire de très près.
[…] Si le taux de perte du contingent nord-coréen déployé à Koursk a déjà atteint 9 %, selon les chiffres données par le JCS, il est très deçà de celui communiqué par Volodymyr Zelinsky, le président ukrainien, ce 23 décembre.
« Le nombre de soldats nord-coréens tués et blessés combattant aux côtés des forces russes dans l’oblast de Koursk en Russie a dépassé les 3 000 », a en effet avancé M. Zelinsky, via Telegram.
[…] Cela étant, malgré son inexpérience et sa vulnérabilité face aux drones FPV, ce contingent nord-coréen a cependant permis aux forces russes d’avancer de « quelques kilomètres » dans la région de Koursk, relève le journal Kyiv Independant. […]
Zone militaire, Dans la région de Koursk, le rythme des pertes subies par les soldats nord-coréens s’accélère
[…] Sur Facebook, Robert Fico a dit vouloir « normaliser » les relations de la Slovaquie avec la Russie. Il a également déclaré avoir reçu de Vladimir Poutine l’assurance que Moscou était disposé à poursuivre ses livraisons de gaz à l’Europe centrale, l’un des enjeux de cette visite. La Slovaquie, dont le gaz provenait encore à plus des deux tiers de Russie en 2023, demeure en effet sous la dépendance énergétique du Kremlin. Or ces approvisionnements pourraient s’arrêter à compter du 1er janvier 2025, après expiration d’un contrat de transit par l’Ukraine.
[…] « Il est inacceptable qu’un dirigeant d’un pays de l’UE et de l’OTAN aille serrer la main d’un criminel de guerre », déplore un haut diplomate européen. « Ce n’est pas ainsi qu’agit la Lituanie. Nous faisons le choix de l’indépendance énergétique et des prix réels du marché, sans contreparties politiques », a réagi le président lituanien, Gitanas Nauseda, sur la plateforme X. « Robert Fico est dans la lignée d’Orban. L’un et l’autre sont très ambigus avec la Russie et très dépendants du gaz russe, le chantage fonctionne bien sur eux », juge l’eurodéputée française Nathalie Loiseau, membre du groupe centriste et libéral Renew Europe, qui siège à la commission des affaires étrangères du Parlement européen.
[…] Ce déplacement intervient trois jours après un accrochage entre Robert Fico et Volodymyr Zelensky lors du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européen, à Bruxelles, auquel le président ukrainien avait été convié. A huis clos, les deux hommes ont eu un échange tendu à propos des contrats gaziers, selon des témoins. « Lorsque la Slovaquie a soulevé cette question et a dit qu’elle perdrait de l’argent et qu’il serait onéreux pour elle d’arrêter le transit », Volodymyr Zelensky a rétorqué devant les journalistes : « l’Ukraine perd beaucoup plus que cela », qualifiant de « honteuses » les préoccupations financières du gouvernement slovaque.
[…] « Le gouvernement tchèque a assuré son indépendance vis-à-vis des approvisionnements énergétiques russes afin que nous n’ayons pas à ramper devant un meurtrier de masse », a souligné, en comparaison, le ministre tchèque des affaires étrangères, Jan Lipavsky, sur X. « Cela fait près de trois ans que nous essayons de nous libérer du gaz russe, nous pensons que ce devrait être possible aussi pour nos voisins qui sont tout aussi enclavés que nous », abonde une diplomate d’Europe centrale.
[…] Les bonnes relations entretenues par Robert Fico avec le président russe ne sont en rien une surprise. Le numéro un du SMER, une formation à l’origine sociale-démocrate mais qui a dérivé vers le populisme, est revenu au pouvoir en octobre 2023 en faisant campagne sur un arrêt du soutien de la Slovaquie à l’Ukraine. Depuis, il n’a cependant pas entravé la politique européenne de sanctions contre la Russie. Les Vingt-Sept ont d’ailleurs adopté, le 16 décembre, un nouveau train de mesures contre Moscou. Une décision prise à l’unanimité, donc avec l’assentiment de Robert Fico et Viktor Orban.
[…] [avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, prévu le 20 janvier 2025], « nous entrons dans une période de grandes turbulences, l’unité des Européens vis-à-vis de l’Ukraine sera mise à l’épreuve », analyse Georg Riekeles, du cercle de réflexion bruxellois European Policy Centre. Selon lui, la visite de Robert Fico s’inscrit dans ce contexte mouvant. […]
Le Monde, En se rendant à Moscou, le premier ministre slovaque sème le trouble parmi les Vingt-Sept
La Biélorussie a dressé une liste de candidats qui simuleront une compétition lors de l'élection présidentielle de Loukachenko.
Lundi 23/12, 13h40
Syrie (suite).
Deux pays africains – le Soudan et la Libye – ont pris des mesures pour limiter la présence militaire russe, compliquant ainsi les efforts de la Russie pour maintenir son influence sur le continent après l’effondrement du régime de Bachar al-Assad en Syrie.
Selon Newsweek, le Soudan a rejeté une proposition russe visant à établir une base navale à Port-Soudan, sur la côte de la mer Rouge. Le rapport, citant un responsable des renseignements soudanais, indique que la Russie a proposé un système de missiles anti-aériens S-400 pour convaincre les autorités soudanaises. Cependant, les inquiétudes concernant d’éventuelles représailles occidentales ont conduit à ce refus.
En Libye, le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibeh a souligné l’opposition de son gouvernement aux activités militaires étrangères non autorisées. Lors d’une récente conférence à Tripoli, Dbeibeh a déclaré : « Aucun patriote n’accepte l’entrée d’un pays étranger et l’imposition de son hégémonie. Nous ne permettrons pas à la Libye de devenir un champ de bataille international. Toute force étrangère entrant en Libye sans accords ni autorisation officiels se heurtera à une résistance. […]
United24 Media, La présence militaire russe en Afrique s’affaiblit après le retrait de la Syrie, traduction Deepl
Lundi 23/12, 13h35
Italie.
La menace que fait peser la Russie sur l’Europe dépasse le cadre de la défense pour s’étendre à l’immigration illégale et à la cybersécurité, a déclaré le premier ministre italien, Giorgia Meloni, le 22 décembre, lors d’une réunion internationale en Finlande.
« Il s’agit de notre démocratie, de l’influence sur notre opinion publique, de ce qui se passe en Afrique, des matières premières, de l’instrumentalisation de la migration. Nous devons savoir qu’il s’agit d’une idée très large de la sécurité », a déclaré M. Meloni, cité par Reuters.
La Russie et le Belarus orchestrent un afflux de migrants depuis 2021, laissant passer des milliers de demandeurs d’asile aux frontières orientales de l’Union européenne en leur promettant d’entrer dans l’UE en toute sécurité.
En novembre 2021, des troupes biélorusses ont escorté des milliers de demandeurs d’asile jusqu’à la frontière polonaise, coupant la clôture métallique pour permettre aux réfugiés de traverser. La plupart d’entre eux ont été violemment repoussés par les gardes-frontières polonais, qui ont établi une zone d’interdiction d’accès à la frontière pendant neuf mois.
[…] « La sécurité, c’est aussi les infrastructures critiques, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, les matières premières, les chaînes d’approvisionnement. Cela signifie une politique étrangère et de coopération nouvelle et plus efficace, cela signifie la migration », a déclaré M. Meloni.
M. Meloni a mis en garde contre l’autosatisfaction au sein de l’UE, ajoutant que même après la fin de la guerre en Ukraine, le défi sécuritaire de la Russie ne disparaîtra pas. […]
The Kyiv Independent, Le Premier ministre italien met en garde contre la menace que la Russie fait peser sur l’Europe, « beaucoup plus grande que nous ne l’imaginons », traduction Deepl
Lundi 23/12, 7h40
Tcherno.
Le chef de l’Inspection nationale de la réglementation nucléaire d’Ukraine, Oleg Korikov, a exhorté à ne pas retarder davantage le projet de démantèlement de l’abri instable, qui a été construit en vitesse en 1986 pour couvrir la tranche 4 endommagée de Tchernobyl.
Il s’exprimait lors d’une réunion des bailleurs de fonds du Compte de coopération internationale pour Tchernobyl, créé en novembre 2020 par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) à la demande du gouvernement ukrainien pour soutenir un plan global pour Tchernobyl. La BERD avait déjà mené le projet de financement et de construction du nouveau bâtiment de confinement sécurisé, désormais en place, couvrant l’ensemble du réacteur impliqué dans l’accident, y compris le premier abri construit autour de lui en quelques mois.
M. Korikov a indiqué que l’équipement du nouveau centre de confinement sécurisé et le démantèlement des structures instables de l’abri d’origine avaient déjà été reportés en raison de problèmes de financement. Ces travaux faisaient partie intégrante du plan international de mise en œuvre du sarcophage en trois étapes, qui consistait tout d’abord à stabiliser le sarcophage […] et ensuite à construire un bâtiment sécurisé plus grand pour l’enfermer – le nouveau confinement sûr (NSC), qui a été achevé en 2017 – qui ouvrirait ensuite la voie à l’étape du démantèlement et de la mise hors service.
« De nouveaux retards dans la mise en œuvre du projet de démantèlement des structures instables de l’abri sous l’enveloppe du NSC augmentent le risque de leur effondrement, ce qui pourrait avoir des conséquences extrêmement négatives. Cet état de fait suscite de sérieuses inquiétudes pour l’Inspection nationale de la réglementation nucléaire de Ukraine », a-t-il déclaré.
[…] Selon la World Nuclear Association, le nouveau confinement de sécurité hermétiquement fermé permet « aux ingénieurs de démanteler à distance la structure de 1986 qui a protégé les restes du réacteur des intempéries depuis les semaines qui ont suivi l’accident. Il permettra de retirer les matériaux contenant du combustible qui se trouvent au fond du bâtiment du réacteur et de les caractériser, de les compacter et de les emballer en vue de leur élimination. Cette tâche représente l’étape la plus importante dans l’élimination du risque nucléaire sur le site – et le véritable début du démantèlement ».
Le nouveau confinement sécurisé est la plus grande structure terrestre mobile construite – avec une portée de 257 mètres, une longueur de 162 mètres, une hauteur de 108 mètres et un poids total de 36 000 tonnes équipée – et avec une durée de vie de 100 ans, elle a été conçu pour permettre le démantèlement éventuel de l’abri de fortune vieillissant de 1986 et la gestion des déchets radioactifs. Il a également été conçu pour résister à des températures allant de -43°C à +45°C, à une tornade de classe trois et à un tremblement de terre d’une magnitude de 6 sur l’échelle de Richter.
World Nuclear News, Le régulateur met en garde contre les retards dans les travaux sur l’abri de Tchernobyl, traduction automatique & Deepl
Lundi 23/12, 7h30
La farandole du nuc.
L’EPR de Flamanville a franchi une étape historique en se connectant au réseau électrique national le vendredi 20 décembre 2024. Le plus puissant réacteur en France consolidera la place du pays comme l’un des champions de l’électricité bas carbone en Europe et met la filière sur les bons rails pour le programme EPR2. C’est un jalon historique pour le nucléaire français. Le vendredi 20 décembre 2024 à 11h48, l’EPR de Flamanville a été officiellement connecté au réseau électrique national. Cette étape marque un tournant pour la filière nucléaire française, qui n’avait pas vu le démarrage d’un nouveau réacteur depuis celui de Civaux 2, il y a 25 ans. « C’est un grand moment pour notre pays et pour notre industrie nucléaire, » a déclaré le Président de la République Emmanuel Macron, saluant « une réussite technologique et industrielle au service de la transition énergétique. » […]
SFEN (Société Française d’Energie Nucléaire), Historique ! L’EPR de Flamanville connecté au réseau électrique national
Le raccordement de l’EPR de Flamanville au réseau électrique national, initialement prévu vendredi puis annoncé au mieux dans la nuit, n’avait pas encore eu lieu samedi matin, selon EDF.
Ce premier raccordement d’un nouveau réacteur en France depuis 1999 était prévu initialement vendredi matin avant d’être repoussé à plusieurs reprises, EDF faisant état d’une prolongation de l’opération de maintenance préalable devant se terminer d’ici samedi 10H00.
L’opération doit se faire à basse charge, à environ 20% de la puissance du réacteur, pour vérifier que « tout va bien » avant d’enchaîner les essais supplémentaires pour arriver à 100% de puissance à l’été 2025, a expliqué le groupe vendredi. […]
BFMTV, Nucléaire: le raccordement de l’EPR de Flamanville au réseau n’a pas encore eu lieu, selon EDF
Dans une vidéo publiée vendredi 20 décembre, le président argentin a annoncé sa volonté d’installer de nouveaux réacteurs nucléaires dans son pays pour faire face à la demande énergétique dans le secteur de l’intelligence artificielle (IA). Avec le mode de production énergétique actuel, «nous ne pourrons pas répondre à cette nouvelle demande» de l’IA, a affirmé Javier Milei. […]
Le Figaro, Argentine : Javier Milei estime que l’énergie nucléaire «est la seule suffisamment efficace pour faire face au développement de notre civilisation»
Lundi 23/12, 7h10
Commentaire.
Pour la Slovaquie, je pense qu’il s’agit plutôt d’un phénomène présent dans tous les pays de l’espace de l’ex bloc soviétique. Les populations se divisent en ceux qui bénéficient du monde libéral, de la globalisation et qui est ouverte aux échanges internationaux, et en ceux qui sont nostalgiques de l’ancien système car ils n’arrivent pas à se retrouver dans ce nouveau monde. Les premiers sont plutôt jeunes, vivent dans des grandes villes, sont majoritairement éduqués et travaillent dans le secteur des services. Les deuxièmes sont plutôt âgés et issus des villes moyennes ou petites. Ils votent pour des partis « conservateurs » qui prônent un état souverain, traditionaliste, sceptique à l’Occident et aux valeurs qui y sont populaires, et qui instaurent un état providence qui redistribue et s’occupe du bien-être des citoyens moins compétitifs. En d’autres termes, ces partis conservateurs constituent une reproduction moderne des partis communistes de l’époque et sont attirés par le modèle russe, beaucoup plus souverain et traditionaliste à leur sens. Ceci est bien entendu paradoxal car en réalité il serait difficile de trouver en UE un pays avec un taux d’avortements plus élevé, avec un problème de toxicomanie plus prononcé (et les maladies qui y sont associées), ou en encore qui s’islamiserait à un taux comparable à celui de la Russie.
Opex360, La Slovaquie renonce finalement à acquérir des hélicoptères d’attaque AH-1Z Viper américains, commentaire de Stotelberg, 21 décembre 2024 à 11:17
Lundi 23/12, 7h00
C’est çui ki di ki yè.
Le président russe Vladimir Poutine a réitéré sa dernière affirmation selon laquelle il aurait dû violer le cessez-le-feu qu’il avait imposé à l’Ukraine en 2014 et 2015 en lançant une invasion à grande échelle avant même février 2022.
Poutine l’a réitéré lors d’un entretien avec le journaliste du Kremlin Pavel Zarubin le 22 décembre. que la Russie aurait dû commencer son invasion à grande échelle de l’Ukraine avant février 2022, mais a ajouté qu’il est impossible de dire exactement quand cela aurait dû avoir lieu.
Poutine a reproché à l’Ukraine et à l’Occident d’avoir « induit la Russie en erreur » et de ne pas avoir mis en œuvre les accords de Minsk II, qui, selon Poutine, donnaient à l’Occident le temps de préparer l’Ukraine à de futures « actions militaires » contre la Russie. Poutine a affirmé que la Russie aurait dû « s’y préparer » et « choisir le bon moment » pour commencer son invasion à grande échelle de l’Ukraine et non « attendre le moment où il ne serait plus possible de ne rien faire ».
Poutine a omis de mentionner que l’Ukraine s’efforçait de renforcer son armée en réponse défensive à l’annexion du territoire ukrainien par la Russie en 2014 et au déclenchement d’une guerre dans l’est du pays.
Poutine a fait des remarques similaires lors de sa conférence de presse télévisée Direct Line du 19 décembre, dans laquelle il a affirmé qu’il aurait pris la décision de lancer son invasion à grande échelle plus tôt s’il pouvait recommencer. Poutine a également affirmé le 19 décembre que l’Ukraine ne respectait pas les accords de Minsk II et que la Russie avait envahi « spontanément » l’Ukraine en 2022.
Les accords de Minsk II étaient notamment extrêmement favorables à la Russie, n’imposant aucune obligation à Moscou – qui était partie aux négociations. en tant que médiateur neutre présumé. Les Accords établissaient un « cessez-le-feu » que les mandataires russes violaient continuellement avec le soutien de la Russie. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 22 décembre, traduction automatique
Dimanche 22/12, 23h30
Le silence russe (suite).
Le Monde - Une photo, prise par drone, montrant la ville de Toretsk, dans l’oblast de Donetsk, le 19 décembre. NATIONAL POLICE OF UKRAINE / via REUTERS
Dimanche 22/12, 19h05
Slovaquie.
Le président russe a reçu dimanche au Kremlin le premier ministre slovaque, Robert Fico, l’un des rares dirigeants européens dont il est resté proche, selon des images de la télévision russe.
« Poutine s’entretient en ce moment au Kremlin avec le premier ministre slovaque Fico », a écrit sur sa chaîne Telegram un journaliste de la télévision russe et proche du Kremlin, Pavel Zaroubine, qui a diffusé une courte vidéo montrant les deux dirigeants. […]
Putler (en russe : Путлер, Poutler) et sa variante Vladolf Putler (en russe : Владольф Путлер) sont des néologismes péjoratifs formés par la fusion des noms de Vladimir Poutine et Adolf Hitler. Souvent utilisé dans le slogan « Putler Kaput! » (en allemand : Putler Kaputt! ; en russe : Путлер Капут!) par des personnes opposées à Vladimir Poutine, le terme a une connotation négative.
[…] Le mot « Putler » est devenu courant parmi les opposants à Vladimir Poutine en Russie et en Ukraine. L’utilisation du slogan à consonance allemande Putler Kaputt par les Russes représente un intérêt dialectique, créant l’impression que ces mots sont utilisés par un observateur étranger, tout en utilisant des mots compréhensibles pour les Russes.
[…] Le 31 janvier 2009, un participant à un rassemblement organisé par le Parti communiste de la fédération de Russie à Vladivostok porte une pancarte indiquant « Putler kaput ! » (« Putler est mort » ou « mort à Putler »). Le rassemblement s’inscrit dans un mouvement de protestation contre de nouveaux droits de douane sur l’importation de voitures d’occasion. Le Bureau du procureur de la fédération de Russie de Vladivostok lance alors un avertissement au comité régional du parti concernant cette pancarte. Le comité régional a réagi en publiant le texte suivant sur son site Internet :
« L’auteur de ce slogan avait à l’esprit une personne spécifique engagée dans le commerce automobile du nom de Putler, qui a pris fin en raison de l’augmentation des droits sur les voitures étrangères : en raison de cette circonstance, il a perdu son emploi, et donc les revenus avec lesquels il faisait vivre sa famille nombreuse. Il a, comme des milliers d’autres habitants de la région, l’intention de quitter Primorye, où il est tout simplement impossible de vivre et de travailler. »
En avril 2009, le slogan est officiellement interdit. Selon le Laboratoire d’expertise médico-légale de Primorsky du ministère de la Justice de la fédération de Russie, le slogan a « une connotation émotionnelle prononcée de la personnalité ou des activités de Vladimir Poutine en tant que représentant du pouvoir de l’État et est de nature offensante ». […]
Le champion du monde absolu de boxe Oleksandr Usyk a battu Tyson Fury lors d'un match revanche et a levé un sabre unique de l'hetman Ivan Mazepa au-dessus de sa tête. Ce geste est non seulement devenu un symbole de triomphe, mais a également rappelé au monde la lutte du peuple ukrainien pour la liberté, qui dure depuis des siècles. Le sabre du XVIIe siècle est un artefact unique, un exemple d’armement ukrainien, façonné en partie par l’influence de la culture musulmane orientale. L'hetman Ivan Mazepa a remis le sabre à Osavul Savych pour son bon service. Aujourd'hui, il est conservé au Musée historique régional de Tchernihiv, du nom de Tarnovsky. (traduction automatique)
Champion du monde des poids lourds confirmé après sa victoire sur Tyson Fury samedi soir à Ryad, Oleksandr Usyk est devenu le symbole de la résistance ukrainienne et d’un pays en guerre face à la Russie. À l’issue de son combat à Ryad, le champion de 37 ans a soulevé un sabre […] en signe de soutien à son peuple.
Cette pièce a énormément de la valeur. Il s’agit d’une arme appartenant au musée de la ville de Tchernihiv qui fut portée par hetman Ivan Mazepa (1644-1709), héros de l’indépendance de l’Ukraine au XVIIe siècle. En 1708, après avoir conclu une alliance avec le roi suédois Charles XII, il a lancé un soulèvement anti-Moscou afin d’obtenir la liberté pour sa nation. En 1991, il fut célébré lorsque l’Ukraine a retrouvé son indépendance alors que l’URSS se disloquait. […]
Le Figaro, Boxe : pourquoi Usyk a célébré sa victoire face à Fury en soulevant un sabre
[…] «Tous les Ukrainiens sont de votre côté,» a dit Zelensky vendredi dans une vidéo diffusée sur Telegram et adressée au boxeur ukrainien. «Bien sûr, la Grande-Bretagne aide l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie», a-t-il cependant remarqué. «C’est pourquoi, quand tu battras Fury, ne le frappe pas trop fort, parce que nous ne voulons pas qu’ils interdisent Storm Shadow» a-t-il poursuivi, évoquant le nom britannique d’un missile de croisière franco-britannique fourni par Londres à Kiev. […]
Le Figaro, «Ne le frappe pas trop fort» : le message ironique de Zelensky pour Usyk avant son combat avec Fury
Samedi 21/12, 21h00
Tout va bien ici. Pacha fait ses nuits, il dort bien depuis deux jours. Même les Kinjals ne l’ont pas réveillé hier matin. Nous avons passé une soirée chez Vova et Nadia (le frère et la belle-sœur de Pacha). Nous venons de rentrer à Kryvyi Rih. Bisous.
Olga, Viber (texte)
Samedi 21/12, 9h00
Drones.
Les forces ukrainiennes auraient mené leur première attaque uniquement à l’aide de véhicules terrestres sans pilote (UGV) et de drones à vue à la première personne (FPV), soulignant les efforts continus de l’Ukraine pour tirer parti de l’innovation technologique dans les opérations au sol.
Le porte-parole d’une brigade ukrainienne opérant dans la direction de Kharkiv a rapporté le 20 décembre que les forces ukrainiennes avaient mené leur première attaque au sol en utilisant exclusivement des systèmes robotiques au lieu de l’infanterie à une date non précisée près de Lyptsi (au nord de la ville de Kharkiv) et avaient réussi à détruire des positions russes non précisées au cours de la bataille.
Le porte-parole a déclaré que les forces ukrainiennes ont mené l’attaque avec des dizaines d’UGV équipés de mitrailleuses et ont également utilisé ces UGV pour poser et déminer des positions non précisées dans la région.
[…] L’Ukraine continue également d’innover dans la production de drones aériens. L’état-major général ukrainien a rapporté que les responsables ukrainiens avaient effectué des tests sur un drone attaché à des câbles à fibres optiques qui serait plus résistant aux interférences de la guerre électronique […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 20 décembre, traduction automatique
Samedi 21/12, 8h55
Musk.
Elon Musk a provoqué l’indignation à Berlin après avoir semblé soutenir l’Alternative für Deutschland, un parti d’extrême droite anti-immigration.
Musk, qui a été nommé par Donald Trump pour co-diriger une commission visant à réduire la taille du gouvernement fédéral américain, a écrit sur son réseau social X : « Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne. »
Lors d’une conférence de presse à Berlin, Scholz a répondu indirectement au message en déclarant : « Nous avons ici la liberté d’expression. Cela vaut également pour les multimillionnaires. La liberté d’expression signifie également que l’on peut dire des choses qui ne sont pas justes et qui ne contiennent pas de bons conseils politiques.»
L’ancien député européen allemand Elmar Brok a rejeté le commentaire de Musk en le qualifiant de « fantasmes de domination mondiale des rois américains de la technologie ». […]
The Guardian, Indignation alors qu’Elon Musk affirme que « seule l’AfD peut sauver l’Allemagne », traduction automatique
Au cours de la période des élections générales de 2024, les dons combinés à chaque parti britannique ont totalisé environ 50 millions de livres sterling. Si l’on en croit les rapports, Elon Musk pourrait être sur le point de donner beaucoup plus à un seul – Reform UK. Est-ce que cela change la donne politique ? Comme toujours en matière de politique et d’argent, il n’y a pas de réponse unique.
Une mise en garde s’impose : non seulement la perspective d’une personne la plus riche du monde aidant le parti de Nigel Farage est encore au stade des idées, mais le chiffre évoqué de 100 millions de dollars (80 millions de livres sterling) est contesté, le chef réformiste le décrivant comme « pour les oiseaux ».
Cela dit, et avec une dernière précision selon laquelle, en vertu de la loi électorale, le don devrait être acheminé via une filiale basée au Royaume-Uni, Musk a clairement fait ses preuves en matière de changement de politique politique en utilisant ses richesses, dépensant plus de 250 millions de dollars pour aider Donald Trump à se faire réélire. […]
The Guardian, 100 millions de dollars provenant de l’argent d’Elon Musk pourraient-ils influencer une élection générale pour Reform UK ?, traduction automatique
Depuis l’accident d’avril 1986, les zones situées autour de Tchernobyl, de la ville voisine de Pripiat jusqu’aux villages environnants, ont été désertées en raison des risques de mutations génétiques et de cancers provoqués par la radioactivité ambiante. Les experts estiment qu’il faudra des milliers d’années pour que cette région soit à nouveau habitable. Pourtant, ce désert humain a laissé place à un écosystème unique où la faune et la flore continuent de subsister. Intrigués par cette capacité de survie, des chercheurs de l’Université de New York ont entrepris d’étudier les espèces capables de résister aux radiations chroniques.
[…] Depuis les années 2000, Timothy Mousseau, biologiste à l’Université de Caroline du Sud, et Anders Pape Moller, figurent parmi les premiers chercheurs à avoir étudié les effets de la radioactivité sur la faune de Tchernobyl. Leurs travaux ont révélé une augmentation notable des mutations génétiques chez les oiseaux vivant dans les zones contaminées. De leur côté, Andrei Rozhkov et ses collègues se sont penchés sur les rongeurs, observant des différences génétiques marquées en comparant leur ADN avec celui de modèles murins vivant en dehors de la zone d’exclusion.
[…] « Tchernobyl a été une tragédie d’une ampleur incompréhensible, mais nous ne mesurons toujours pas précisément ses effets sur les populations animales locales », explique Sophia Tintori, postdoctorante au département de biologie de l’Université de New York, dans un communiqué. Et d’ajouter : « Le changement environnemental brutal a-t-il sélectionné des espèces, ou même des individus au sein d’une espèce, naturellement plus résistants aux radiations ionisantes ? ».
Sophia Tintori et son équipe ont choisi d’étudier les nématodes, des vers microscopiques connus pour leur robustesse et leur génome relativement simple. […] Les résultats de leur étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, sont très intéressants. […] L’ADN de[s] spécimens [collectés] a […] été comparé à celui de leurs congénères provenant de régions éloignées des radiations, comme l’Australie, l’île Maurice, l’Allemagne, les Philippines et les États-Unis.
Le constat est surprenant : malgré leur exposition prolongée aux radiations, les nématodes de la CEZ ne présentaient aucune trace de dommages génétiques significatifs. Leurs génomes étaient non seulement intacts, mais également semblables à ceux des populations issues d’environnements non contaminés. De plus, aucune altération chromosomique à grande échelle n’a été détectée.
[…] Ces travaux suggèrent que les nématodes ont développé, au fil des générations, des mécanismes particulièrement efficaces pour « réparer » leur ADN. […]
Trust my science, Tchernobyl : des vers microscopiques défient les radiations en réparant leur ADN
Vers collectés dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, observés au microscope. | Sophia Tintori
Vendredi 20/12, 9h15
Orbanovitch.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré aux dirigeants de l’UE qu’il prévoyait d’attendre l’entrée en fonction du président américain élu Donald Trump avant de décider d’une prolongation des sanctions du bloc contre la Russie, a rapporté Bloomberg le 19 décembre, citant des sources non divulguées.
Les sanctions de l’UE doivent être prolongées à l’unanimité tous les six mois, la date limite pour la prochaine prolongation étant fixée à fin janvier. Le bloc a imposé son 15e ensemble de sanctions plus tôt cette semaine, ciblant la flotte fantôme et l’industrie de défense russes.
[…] Orban a « surpris » ses collègues dirigeants européens en décidant de bloquer la prolongation lors d’un sommet à Bruxelles le 19 décembre, ce qui est considéré comme une étape « de routine », a écrit Bloomberg . S’adressant aux journalistes, le Premier ministre hongrois a mis en garde l’Europe contre tout ce qui irait à l’encontre de cette future relation transatlantique.
Le dirigeant hongrois a constamment entravé et retardé les sanctions contre la Russie et le soutien militaire à Kiev. Il a également salué la réélection de Trump, exprimant l’espoir d’une fin rapide de la guerre. […]
The Kyiv Independent, Orban bloquerait la prolongation des sanctions de l’UE contre la Russie jusqu’à ce que Trump prenne ses fonctions, traduction automatique
Dans les années 1990, première décennie de bien-être après l’implosion du communisme, les gros titres en Europe centrale étaient dominés par des personnalités comme Vaclav Havel, le charmant dramaturge devenu président tchèque qui défendait la démocratie civique. Pourtant, dès le début, des agitateurs d’extrême droite et des nativistes maussades se cachaient en marge. Des décennies de régime soviétique ont renforcé les attitudes antilibérales qui sont apparues dans mes discussions avec des gens ordinaires alors que je sillonnais la région en tant que jeune correspondant, pour finalement écrire un livre sur l’extrême droite dans l’Europe centrale postcommuniste.
Je croyais à l’époque que l’entrée de l’Europe centrale dans l’Union européenne, encore lointaine et incertaine, annulerait les tendances les plus destructrices de la région. Après tout, le bloc avait accompli cela pour l’Allemagne, la Grèce, le Portugal et l’Espagne d’après-guerre, qui étaient tous sortis de dictatures radicales pour devenir des démocraties saines. […]
Foreign Policy, Paul Hockenos, La descente de la Hongrie vers la dictature, traduction automatique
Vendredi 20/12, 9h05
EPR de Flamanville.
Près de douze ans de retard et une facture de plus de 19 milliards d’euros, multipliée au moins par six pour cause de malfaçons. « La construction de l’EPR de Flamanville aura accumulé tant de surcoûts et de délais qu’elle ne peut être considérée que comme un échec pour EDF », résumait déjà le rapport Folz, document remis en octobre 2019, à la demande de l’électricien national, par Jean-Martin Folz, ancien patron du groupe automobile PSA Peugeot Citroën.
Après dix-sept ans et dix-sept jours de chantier, et une dizaine de reports, l’« échec » touche désormais à sa fin. Vendredi 20 décembre, l’EPR (European Pressurized Reactor, réacteur pressurisé européen) de la centrale située dans la commune normande de Flamanville (Manche), doit enfin être connecté au réseau électrique, a annoncé EDF mercredi 18 décembre.
Un événement : le parc nucléaire français d’EDF n’avait pas connu denouveau couplage depuis un quart de siècle. […]
[…] Au moment du premier béton, EDF n’avait même pas encore effectué la moitié des études d’ingénierie estimées alors nécessaires. Pour de futurs EPR 2, l’entreprise veut boucler au moins 70 % de ces études avant un premier béton espéré pour 2027, à Penly, et une mise en service pour 2035. Du moins, selon le scénario idéal. Le « plan Excel » de l’entreprise prévoit depuis 2020, autant que possible, de simplifier le casse-tête en limitant le nombre de références : 571 pour les robinets sur un EPR 2, contre 13 309 auparavant ; 14 plutôt que 1 517 pour les câbles, 257 plutôt que 836 pour les tuyauteries, 91 plutôt que 214 pour les portes. […]
Le Monde, Nucléaire : les leçons de l’EPR de Flamanville, sur le point d’être connecté au réseau électrique
Le "drone-dragon" ukrainien armé d'un mélange de thermite frappe à bout portant une position russe.
Selon la dernière estimation officielle d’Andriy Kovalenko, chef du Centre de lutte contre la désinformation à Kiev, le 11e corps d’armée nord-coréen a perdu environ 200 soldats tués et blessés lors d’une série d’assauts visant des positions ukrainiennes dans l’oblast de Koursk, à l’ouest de la Russie, le week-end dernier.
Une frappe de drone contre de prétendues troupes nord-coréennes à Koursk. Capture du 8e régiment spécial
[…] L’humour noir des opérateurs de drones ukrainiens cache le sérieux mortel de leur tâche. Les effectifs nord-coréens ont considérablement renforcé les assauts russes à Koursk, permettant aux forces combinées russo-nord-coréennes de reprendre le village de Plekhove, à l’extrémité est du saillant, après trois attaques d’infanterie coûteuses le week-end dernier.
[…] Il est évident que les commandants russes souhaitent masquer l’ampleur des pertes. « Malgré les tentatives russes de cacher les échecs nord-coréens par une évacuation rapide, des vidéos de frappes contre des soldats nord-coréens, leurs échecs et leurs cadavres sont déjà dans le domaine public », a déclaré Kovalenko.
Forbes, Des drones portant des décorations de Noël ont aidé à tuer ou à blesser 200 soldats nord-coréens à Koursk, traduction automatique
Les dirigeants de l’Union européenne entendent envoyer un « signal clair » au président américain élu Donald Trump lors d’un sommet jeudi concernant leur soutien continu à l’Ukraine et discuteront également des défis sécuritaires et économiques posés par son retour. à la Maison Blanche.
Les dirigeants accueilleront le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy au début de leurs entretiens à Bruxelles et réaffirmeront leur « engagement inébranlable » à soutenir l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra », selon le projet de conclusions.
[…] « La Russie ne doit pas prévaloir », affirme le projet de conclusions de l’UE, ajoutant qu’aucune initiative ne doit être prise sur l’Ukraine sans la participation de Kiev.
Un diplomate européen a décrit le projet de texte comme envoyant « un signal clair aux États-Unis ». […]
Reuters, Les dirigeants européens vont envoyer un « message clair » à Trump sur l’Ukraine et débattre des relations avec les États-Unis, traduction automatique
Jeudi 19/12, 08h00
Je suis ravie que Pacha soit revenu, mais c’est difficile. Il pleure beaucoup, il boit beaucoup, il me dit beaucoup qu’il m’aime mais il ne me parle pas beaucoup. Aujourd’hui on s’est vu avec la sœur de Dima, le confrère de Pacha qui est mort le 24 février cette année. La soeur voulait savoir toute la vérité, les chefs ne lui ont presque rien dit. Pacha a dû revivre tous les évènements, il n’a rien caché, c’était dur pour tout le monde. La soeur est venue avec la cousine, Pacha est venu avec moi – pour le support émotionnel. On a tous pleuré. Finalement, je pense que cette rencontre doit faire du bien, c’est la possibilité de laisser Dima partir définitivement. Je dirais que la sœur était soulagée après la rencontre, mais pas Pacha. Le coeur lui fait mal. J’ai proposé d’aller voir le psychologue ou un médecin généraliste, il n’a pas voulu. J’ai prévenu les parents qu’ils ne posent pas de questions débiles du genre « quand la guerre prendra fin », « tu iras où après la rotation », « tu feras quoi à l’ouest » parce que Pacha ne sait pas, il faut lui laisser du temps pour se reposer et ne penser à rien. J’espère qu’il ira mieux.
Olga, Viber (texte)
Mercredi 18/12, 21h20
Syrie.
Ni le Kremlin ni le gouvernement syrien intérimaire ne semblent sûrs de l’avenir des bases russes en Syrie, ce qui explique probablement les préparatifs visibles et continus de la Russie à la base aérienne de Hmeimim et au port de Tartous pour retirer ses forces, malgré les affirmations et les rapports selon lesquels le gouvernement syrien intérimaire pourrait prolonger la durée de son mandat.
Diverses sources affiliées à Hayat Tahrir al Sham (HTS) ont donné aux médias occidentaux des déclarations contradictoires sur le statut des bases russes, suggérant qu’il existe probablement une certaine dissonance, même au sein du gouvernement syrien de transition, quant à son projet concernant les bases russes. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 17 décembre, traduction automatique
Mercredi 18/12, 21h15
Trott’ (suite).
L’espace d’information ultranationaliste russe a massivement appelé le Kremlin à riposter contre l’Ukraine en ciblant ses dirigeants politiques et militaires et a indirectement critiqué la décision du Kremlin de ne pas reconnaître la guerre en Ukraine comme une guerre à grande échelle qui a également un impact sur l’arrière russe.
Un blogueur militaire affilié au Kremlin a appelé le Kremlin à cibler les commandants ukrainiens au lieu de « lancer 100 missiles sur les infrastructures énergétiques [ukrainiennes] ». Le blogueur militaire a ajouté que la guerre se déroule à seulement huit heures de Moscou et a averti que la Russie reste vulnérable aux agents ukrainiens travaillant en Russie. Le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a tenté d’apaiser la foule ultranationaliste russe en affirmant que l’armée russe vengerait la mort de Kirillov en ciblant les dirigeants politiques et militaires de l’Ukraine – ce que le Kremlin cherche depuis longtemps à faire. Un autre blogueur militaire affilié au Kremlin a noté que l’assassinat de Kirillov a montré une fois de plus que les forces ukrainiennes sont capables de mener des opérations complexes malgré les gains russes sur les lignes de front, et a laissé entendre que davantage de Russes devraient cesser de traiter la guerre russe en Ukraine comme une simple guerre dans le Donbass. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 17 décembre, traduction automatique
Mercredi 18/12, 21h00
Géorgie [un ancien footballeur pro-russe nommé président de la république par le parti au pouvoir].
Georgian Dream élit son président au milieu des manifestations.
Les citoyens se sont rassemblés au Parlement, dont certains ont apporté des diplômes – pour marquer le fait que le candidat « de rêve » à la présidentielle, l’ancien footballeur Mikheil Kavelashvili, n’a pas l’éducation nécessaire pour mériter le titre de « Président de la Géorgie ».
Les manifestants affirment que les élections présidentielles en cours au Parlement géorgien sont un processus illégitime. […]
Georgia Today, Geogian Dream élit son président au milieu de manifestations massives, traduction automatique
Mercredi 18/12, 5h35
Roumanie.
Le 25 novembre 2024, une manifestante dénonce la proximité entre Calin Georgescu, candidat populiste arrivé en tête au premier tour de la présidentielle à la surprise générale, et Vladimir Poutine. Quelques jours plus tard, les résultats du premier tour seront annulés par la Cour constitutionnelle, au vu des graves ingérences commises par « un État étranger » non nommé, chacun ayant compris qu’il s’agissait de la Russie. Daniel Mihailescu/AFP
[…] Les documents déclassifiés laissent bouche bée : les institutions de l’État, pourtant censées veiller à la sécurité du pays, apparaissent faibles, fragiles, peu coordonnées. L’intensité des cyberattaques était déjà connue le 24 novembre. Des réunions au sommet avaient eu lieu. Le président, en sa qualité de chef du CSAT (Conseil suprême de la défense du pays), était au courant. Le premier ministre aussi. Mais il a fallu attendre encore plusieurs jours et surtout voir des journalistes se mobiliser pour demander des explications au président sur cette situation, alors que la Cour constitutionnelle, elle, avait décidé de recompter tous les votes du premier tour du scrutin dans un processus peu transparent et fortement critiqué.
Plus fondamentalement, cet épisode plonge la société roumaine dans un moment d’introspection. La vague d’extrême droite ne peut pas être niée. Elle n’a pas été générée par TikTok : elle a seulement été amplifiée de cette manière. L’UE doit d’ailleurs, à l’issue de ces semaines agitées en Roumanie, s’interroger sur sa réglementation en matière de désinformation et sur les obligations de plates-formes telles que TikTok.
Quant à la société et à la politique roumaines, plusieurs questions reviennent sur le tapis : le rôle de l’Église, financée par l’État mais qui semble contribuer à la diffusion des idées d’extrême droite ; le fonctionnement de l’éducation et de l’école dans un contexte de propagation rapide de discours irrationnels faisant primer l’obscurantisme sur la science ; et le rapport à la loi, dans un pays où les manifestations fascistes sont interdites et où, pourtant, elles se déroulent régulièrement sous les yeux des forces de l’ordre.
Reste à savoir si les élites politiques ont pris conscience des erreurs et dangers de leurs stratégies en vue de la préparation du prochain scrutin, censé avoir lieu au printemps 2025 ; à ce stade, les partis n’ont pas encore annoncé leurs candidats.
The Conversation, Ramona Coman Professeure de science politique, Université Libre de Bruxelles (ULB), Percée de l’extrême droite pro-russe, élections annulées… La Roumanie en pleine ébullition
Mercredi 18/12, 5h15
La farandole du nuc.
C’est un immense dôme adossé au lac de Brennilis, dans les monts d’Arrée, à environ 25 km de Carhaix-Plouguer, à 25 km au sud de Morlaix. L’ex-centrale nucléaire de Brennilis est toute première centrale nucléaire de France où a été entrepris une procédure de démantèlement. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le temps dure longtemps dans ce centre Bretagne. La centrale a en effet fermé en 1985 et sa déconstruction ne devrait pas s’achever avant… 2041. Soit plus de 55 ans de travaux !
Si l’on reparle de Brennilis en ce moment, c’est que les premiers chantiers de démantèlement complet du réacteur ont commencé à être installés début décembre 2024 : ils consistent à libérer de l’espace dans le bloc réacteur et ainsi permettre à des robots d’y accéder pour commencer la découpe de la cuve.
[…] C’est désormais officiel, le démantèlement final, « dans le respect des normes de sécurités, de la maîtrise des risques et de l’environnement », selon EDF, a bien commencé. Mais il faudra… 17 ans pour en venir à bout (jusqu’en 2041) ! On en connaît désormais le calendrier : la première phase, qui durera quatre ans, visera à libérer de l’espace dans et autour de la cuve. […] La seconde verra l’installation des ateliers blindés. La découpe de la cuve durera sept ans, pour assainir ensuite l’enceinte et les sols durant deux ans, avant de démolir pour de bon l’ancienne enceinte, sur deux ans également. […]
Le Point, Centrale nucléaire de Brennilis : la phase finale du démantèlement a débuté mais durera encore… 17 ans !
L’entreprise étatique kazakhe Kazatomprom a annoncé mardi 17 décembre le retrait du géant russe du nucléaire Rosatom de projets d’extraction d’uranium au Kazakhstan. C’est une entreprise chinoise qui va récupérer la mise, nouvelle illustration du rôle de plus en plus incontournable de Pékin en Asie centrale au détriment de Moscou, puissance régionale historique.
« Kazatomprom annonce le retrait de son partenaire russe de certaines co-entreprises », selon un communiqué de la plus grande entreprise minière d’uranium au monde, qui exploite ce métal sur 26 sites au Kazakhstan, pays grand comme cinq fois la France bordant la Russie et la Chine. « Uranium One Group, qui fait partie de Rosatom, a vendu 49,979% de ses parts à Astana Mining Company, dont le bénéficiaire ultime est une entreprise chinoise, State Nuclear Uranium Resources Development » (SNPTC), poursuit le communiqué.
[…] Le départ du géant russe Rosatom au profit d’entreprises chinoises symbolise la puissance économique grandissante de Pékin, désormais incontournable dans les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale , où la Russie, partenaire historique, est concurrencée. […]
Boursorama, la Russie bousculée par la Chine au Kazakhstan, premier producteur mondial d’uranium
Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont accusé mardi l’Iran d’augmenter son stock d’uranium hautement enrichi à des «niveaux sans précédent», sans «aucune justification civile crédible».
Les trois pays ont également estimé que l’Iran devait «inverser son escalade nucléaire», dans un communiqué avant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le programme nucléaire de Téhéran. La République islamique défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie, mais nie vouloir se doter d’une bombe atomique, ce que soupçonnent les pays occidentaux.
Tribune de Genève, Nucléaire iranien : «Aucune justification civile crédible» pour le stock d’uranium
En marge du Conseil européen de l’énergie, quinze pays, dont la France, ont exprimé leurs préoccupations concernant l’équilibre entre les énergies bas carbone dans les objectifs climatiques de l’Union européenne.
Le 16 décembre, en marge du Conseil européen de l’énergie, s’est tenue à Bruxelles une nouvelle réunion de l’Alliance européenne du nucléaire. Cette initiative française, lancée par la ministre de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher en 2023, a réuni 15 pays : Bulgarie, Croatie, République tchèque, Finlande, France, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovénie, Slovaquie, Suède, ainsi que la Hongrie en tant qu’observateur en raison de la présidence du Conseil de l’UE. L’Italie, la Belgique et l’Estonie étaient également présentes comme observateurs.
La réunion a exprimé son étonnement « suite à la révision de la lettre de mission du commissaire Dan Jørgensen le 1er décembre, mentionnant désormais une proposition future sur les objectifs en matière d’énergies renouvelables pour 2040 ». Cette position semble compromettre le principe de neutralité technologique entre les énergies bas carbone et empiéter sur le droit des États membres de définir leur propre mix énergétique pour atteindre la neutralité carbone. Selon le communiqué de l’Alliance, « les ministres et représentants ont estimé qu’il est actuellement prématuré de se prononcer sur les principes et l’architecture du cadre énergétique post-2030 ».
[…] Selon le cabinet ministériel, le commissaire Dan Jørgensen, présent lors de la réunion de l’Alliance du nucléaire, a reconnu « le recours indispensable à l’énergie nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques européens ». L’Alliance a, de son côté, tenu à rappeler qu’aucun pays autour de la table n’est opposé aux renouvelables, bien au contraire. Elle a toutefois insisté sur la nécessaire complémentarité entre les énergies renouvelables et le nucléaire pour garantir un approvisionnement énergétique stable et décarboné.
SFEN (Société Française d’Energie Nucléaire), Neutralité technologique : l’Alliance du nucléaire rappelle à l’ordre la Commission européenne
Mercredi 18/12, 5h10
Gaz (suite).
Il n’a fallu que quelques secondes au sergent Valik pour comprendre que cette grenade n’était pas du même acabit que les autres. Pas d’explosion, pas d’onde de choc, pas non plus la douleur des éclats qui déchirent la chair. « J’ai entendu un sifflement, j’ai vu de la fumée blanche, se souvient le soldat. Puis j’ai senti tout mon œsophage s’enflammer, comme si on y avait versé un liquide brûlant. Et puis la peau, les yeux… »
Ce matin du 20 septembre, Valik est envoyé entre les lignes ukrainiennes et russes pour reconnaître les positions ennemies. Une mission périlleuse, à découvert dans le no man’s land désolé qui sépare les armées ennemies. « J’ai couru jusqu’à nos tranchées, mais là aussi il y avait du gaz partout. J’ai fini par trouver un masque, mais j’ai respiré trois à quatre minutes le gaz brûlant », poursuit-il. Après un mois de convalescence, le sergent Valik a retrouvé sa position, mais souffre encore de problèmes respiratoires. […]
Le Figaro, «J’ai senti mon œsophage s’enflammer», sur le front ukrainien, l’armée russe multiplie les attaques chimiques
Le lieutenant-général Igor Kirillov, chef des troupes de défense radiologique, chimique et biologique des forces armées russes, a été tué à Moscou le 17 décembre lors d’une opération du Service de sécurité ukrainien (SBU), a déclaré une source de l’agence au Kiev indépendant.
Kirillov et un autre militaire russe auraient été tués dans une explosion le matin du 17 décembre dans la capitale russe. Les procureurs ukrainiens avaient précédemment accusé le commandant d’avoir utilisé des armes chimiques interdites dans la guerre contre l’Ukraine.
Selon la source, des explosifs attachés à un scooter ont explosé alors que Kirillov et son assistant se trouvaient près de l’entrée de la maison de la perspective Riazansky à Moscou. […]
The Kyiv Independent, Le SBU ukrainien assassine un général russe accusé de crimes liés aux armes chimiques, selon une source, traduction automatique
Un criminel de guerre doublé d’un propagandiste acharné. Voilà, à grands traits, l’idée que les autorités ukrainiennes et plusieurs chancelleries occidentales s’étaient faite du général russe Igor Kirillov, tué mardi 17 septembre à Moscou, dans un attentat officieusement revendiqué par les services spéciaux ukrainiens. La charge qui a causé sa mort et celle de son assistant était dissimulée dans une trottinette garée près de l’entrée d’un immeuble résidentiel de l’avenue Riazanski, selon le Comité d’enquête de la Fédération de Russie, chargé des principales investigations. […]
Dans un communiqué opportunément daté de la veille de sa mort, le SBU annonce que le général Kirillov faisait l’objet d’une enquête pénale pour « l’utilisation massive d’armes chimiques interdites contre les forces de défense sur les fronts est et sud de l’Ukraine ».
« Sur ordre de Kirillov, plus de 4 800 cas d’utilisation de munitions chimiques de la part de l’ennemi ont été recensés depuis le début de l’offensive [russe] à grande échelle », poursuit-il, dénonçant l’usage de grenades lacrymogènes larguées, selon lui, à l’aide de drones pour contraindre les soldats à quitter leurs tranchées et à s’exposer ainsi aux tirs de l’armée russe.
[…] Quelques jours plus tôt, l’intéressé avait accusé les forces ukrainiennes d’avoir eu recours à des armes chimiques de fabrication occidentales à Soudja, dans l’oblast russe de Koursk, mais son thème de prédilection, qu’il n’a cessé d’aborder dans les médias russes, était plutôt « les activités des laboratoires étrangers et leur éventuel lien avec la propagation de maladies infectieuses, notamment le Covid-19 », comme le rappelle le quotidien Kommersant. […]
Le Monde, Qui était le général Igor Kirillov, héraut de la désinformation russe, tué mardi à Moscou ?
Les Orc Norks se contentent de brûler le visage de leurs camarades morts pour cacher leur identité.
Lundi 16/12, 23h50
Belousov a dit.
La Russie devrait se préparer à plusieurs scénarios, y compris une guerre avec l’OTAN, au cours des 10 prochaines années, a déclaré le ministre russe de la Défense Andrei Belousov lors d’une réunion du ministère de la Défense le 16 décembre, a rapporté l’agence de presse Interfax.
Parlant d’une éventuelle confrontation avec l’alliance, Beloussov a souligné des changements non précisés dans les doctrines des pays de l’OTAN et les conclusions obtenues lors du sommet de Washington en juillet. […]
The Kyiv Indepedent, La Russie doit être prête à un conflit potentiel avec l’OTAN « d’ici 10 ans », déclare le ministre de la Défense, traduction automatique
Le ministre russe de la Défense, Andrei Belousov, a déclaré lors d’une réunion du ministère de la Défense le 16 décembre que Moscou avait pour objectif de s’emparer de l’intégralité des oblasts ukrainiens de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhzhia en 2025.
S’exprimant lors d’une réunion du ministère de la Défense, Belousov a réitéré l’engagement de la Russie à atteindre ce qu’il a décrit comme les « objectifs annoncés par le président Vladimir Poutine en juin ». […]
The Kyiv Independent, la Russie se fixe pour objectif d’occuper entièrement 4 régions ukrainiennes en 2025, traduction automatique
Lundi 16/12, 5h50
Le Pape a dit.
Lors de la prière du dimanche 15 décembre, le pape François a qualifié la Russie et l’Ukraine de « frères », tout en réitérant les appels à la paix dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine.
« Ils sont frères, cousins. Qu’ils s’entendent. La guerre est toujours une défaite. Paix au monde entier », a déclaré le pape lors d’une visite en Corse, une île française.
En tant que précurseur de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Kremlin a présenté à plusieurs reprises son invasion comme un effort visant à réunir les deux nations en « un seul peuple », en s’appuyant sur de nombreuses fausses affirmations historiques. Avant l’invasion, le président russe Vladimir Poutine a invoqué des images bibliques, décrivant les deux pays comme une « fraternité » et comparant leurs relations à celles de Caïn et d’Abel.
Le pape a acquis une réputation controversée en Ukraine avec ses remarques antérieures relativisant la responsabilité de la guerre russe, encourageant les Ukrainiens à avoir le « courage » de négocier la paix. […]
The Kyiv Independent, Le pape François qualifie l’Ukraine et la Russie de « frères » et appelle à la paix lors de la messe dominicale, traduction automatique
Lundi 16/12, 5h40
Iran.
Qu’est ce que la chute du régime de Bachar el-Assad signifie pour la République islamique d’Iran ?
Au Levant, la stratégie de la République islamique est en train de s’effondrer. Pendant des années, l’Iran a cherché à projeter sa puissance et son influence dans la région en cultivant des alliés non étatiques. Le Hezbollah était le primus inter pares de ce réseau, et la Syrie d’Assad le principal allié étatique — pour la survie duquel le régime de Téhéran a dépensé un volume impressionnants de ressources financières et humaines. Après l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël et le début de la campagne militaire israélienne à Gaza, l’Iran et « l’axe de la résistance » débordaient d’hybris.
Un an après, le régime est dépassé stratégiquement, diplomatiquement et militairement.
On peut s’attendre à de grands débats et à des accusations au sein des Gardiens de la Révolution et du système en général sur la manière dont cette débâcle s’est produite — et peut-être plus important encore, sur la question de savoir s’il faut accepter les pertes ou essayer de redoubler d’efforts avec une main très affaiblie.
Après avoir investi autant de réputation, de moyens et de vies humaines au cours des treize dernières années pour sauver le régime de Bachar el-Assad et avec lui l’orientation stratégique de la Syrie, cet effondrement soudain de l’ordre baasiste est un revers majeur pour l’Iran. Ce sentiment domine largement le débat public sur la question en Iran, sans que cela ne soit dissimulé. En effet, l’Iran avait cruellement besoin de la Syrie pour fournir un soutien logistique au Hezbollah qu’il essayait de reconstruire au Liban : la chute d’Assad est une question de sécurité nationale majeure pour Téhéran.
Les Iraniens ont encouragé le Hezbollah à accepter le cessez-le-feu bien qu’il favorise à leurs yeux les intérêts d’Israël parce qu’ils le considéraient indispensable à la reconstruction des forces du Hezbollah. Avant de pouvoir utiliser le cessez-le-feu pour aider celui-ci à se remettre sur pied, la passerelle syrienne s’est effondrée.
[…] Comment la future administration Trump perçoit-elle la situation ?
Pour beaucoup, il s’agit d’une occasion en or de pousser le régime iranien au bord du gouffre en considérant qu’avec une combinaison de pression militaire israélienne, de pression économique américaine et de pression diplomatique européenne, le régime ne serait pas en mesure de se remettre sur pied. Un certain nombre de décideurs de l’administration Trump pensent qu’en 2025, l’Occident sera en mesure non seulement d’obtenir des concessions sur le plan nucléaire, mais aussi d’obliger l’Iran à atténuer voire à abandonner son soutien aux acteurs non étatiques au Moyen-Orient, à cesser de transférer des drones et des missiles à la Russie et à transformer complètement le comportement du régime — voire le régime lui-même.
Cependant, si le régime est faible dans la région en ce moment, il est encore assez fort chez lui.
[…] Nombreux sont ceux qui envisagent désormais une ruée vers les armes nucléaires comme alternative à la perte de la dissuasion régionale. L’Iran a maintenant, en réponse à une résolution que les Européens ont fait voter lors de la dernière réunion du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, augmenté le taux d’enrichissement à 60 % dans son installation de Fordow, au point que le temps nécessaire pour enrichir suffisamment de matière fissile pour quatre à cinq armes nucléaires est passé de trois à quatre semaines à quelques jours seulement.
Enfin, le problème d’une approche qui repose exclusivement sur la pression et vise à provoquer une implosion du régime davantage qu’à négocier, est qu’elle ne fournit pas les portes de sortie nécessaires pour empêcher une confrontation qui serait désastreuse. Un régime coincé pourrait considérer une confrontation comme sa meilleure chance de survie, car cela créerait un sentiment d’union nationale qui n’existe plus du tout par ailleurs. 2025 va être une année extrêmement dangereuse pour les relations entre l’Iran et l’Occident. Il y a plus de risques d’erreurs de calcul que de chances que l’Iran et Trump parviennent miraculeusement à un nouvel accord.
Le Grand Continent, « Avec la chute d’Assad, la stratégie de l’Iran est en train de s’effondrer », une conversation avec Ali Vaez
L’atome connaît un regain d’enthousiasme au sein d’une partie de l’opinion publique et parmi de grands acteurs, comme les sociétés Amazon, Google et Microsoft qui y investissent des milliards pour alimenter leurs data centers en limitant les émissions de CO2. La nouvelle Commission européenne comprend pourtant deux représentants notoirement opposés à l’énergie nucléaire à des postes clés dans ce domaine. Il va sans dire que cela va compliquer les choses pour son développement pourtant crucial pour le mix énergétique, d’autant plus que le nucléaire français n’est pas sorti d’affaire.
L’Union européenne a une nouvelle Commission depuis fin novembre. En charge d’une transition propre, juste et compétitive et de la politique énergétique et des questions nucléaires, l’Espagnole Teresa Ribera et le Danois Dan Jorgensen sont des opposants de longue date à l’énergie nucléaire. L’Espagne persiste d’ailleurs dans son choix de sortir progressivement du nucléaire d’ici 2035 avec une première fermeture en 2027.
Ces nominations ne sont pas de bonnes nouvelles concernant l’inclusion et le traitement neutre à l‘égard du nucléaire au sein du mix énergétique. […]
Les Echos, Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari, Le nucléaire n’est pas sorti d’affaire
Selon l’expert en énergie Dào Nhât Dinh, le nucléaire apparaît comme une alternative prometteuse aux énergies fossiles, en particulier grâce à ses niveaux de sécurité élevés et à ses faibles émissions de gaz à effet de serre.
“Face à l’épuisement progressif des ressources hydroélectriques et à l’instabilité des marchés énergétiques mondiaux, le Vietnam envisage de plus en plus le nucléaire comme un moyen de garantir sa sécurité énergétique à long terme et de réduire sa dépendance aux énergies fossiles”, souligne M. Dinh.
[…] Les préoccupations concernant les déchets radioactifs et les combustibles usés après la combustion ne sont pas des problèmes insolubles. […]
[…] Et si [des] centrales flottantes étaient la clé de la décarbonation des territoires maritimes ? Actuellement, la plupart des îles sont hautement dépendantes d’énergies fossiles comme le diesel et le fioul. Leur isolement géographique nécessite le recours à des équipements parfaitement pilotables, tout en maintenant des coûts d’investissements réduits. De plus, le manque de surface disponible freine le déploiement massif de moyens de production renouvelables comme l’éolien ou le photovoltaïque.
Côté français, EDF mise sur la biomasse liquide pour décarboner des îles comme La Réunion ou la Corse. Mais ce type d’infrastructure a ses limites. La centrale du Ricanto, en cours de construction en Corse, nécessitera 60 000 hectares de culture de colza par an pour fournir les 130 MW de la centrale.
De potentielles centrales nucléaires flottantes, sous réserve que leur niveau de sécurité soit suffisant, pourraient être un atout important pour la transformation de leur mix énergétique. D’ailleurs, cette piste est également creusée du côté de l’Indonésie, qui travaille avec la société danoise Seaborg pour installer des réacteurs SMR sur des barges. Le projet de Seaborg est, en revanche, nettement plus conséquent avec 2 à 8 réacteurs de 100 MWe chacun. […]
Révolution énergétique, Cette société veut créer une centrale nucléaire flottante pour décarboner les zones insulaires
Dimanche 15/12, 22h25
Surprise.
Olga, Viber
Finalement, il est arrivé ce soir. Boudmo !
Dimanche 15/12, 22h20
Allemagne.
Le codirigeant de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD, extrême droite) Tino Chrupalla a déclaré que l’Allemagne devrait reconsidérer son appartenance à l’OTAN si l’Alliance dominée par les Etats-Unis ne prenait pas en compte les intérêts des pays européens, « y compris les intérêts de la Russie ». « L’Europe a été forcée de mettre en œuvre les intérêts des Etats-Unis. Nous rejetons cela », a déclaré Tino Chrupalla au quotidien allemand Welt.
« L’OTAN n’est pas actuellement une alliance de défense. Une communauté de défense doit accepter et respecter les intérêts de tous les pays européens, y compris les intérêts de la Russie », a ajouté M. Chrupalla. « Si l’OTAN n’est pas en mesure d’assurer cela, l’Allemagne doit se demander dans quelle mesure cette alliance nous est encore utile », a ajouté le codirigeant de l’AfD.
[…] « La Russie a gagné cette guerre. La réalité a rattrapé ceux qui prétendent vouloir rendre l’Ukraine capable de gagner la guerre », a affirmé l’homme politique d’extrême droite.
Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de foule en Syrie qui essaie de se frayer un chemin dans nos véhicules pour venir en Russie avec nous, comme c’était le cas lorsque les États-Unis ont quitté l’Afghanistan.
Un immense respect à l’athlète lituanienne Kornelija Dudaite, disqualifiée sans motif de la compétition pour avoir porté un #MakeRussiaSmallAgain T-shirt. Les organisateurs ne sont pas offensés par la guerre russe contre l’Ukraine, mais ils sont offensés par le T-shirt. Dans ce monde d’hypocrites, soyez comme les Lituaniens.
Le réseau est merdique. Pourquoi ? Parce que je suis dans le train, je vais à Irpin. Pacha y arrive demain.
Olga, Viber (texte)
Dimanche 15/12, 18h45
Kertch.
Une catastrophe maritime et écologique s’est produite ce dimanche 15 décembre à 8 kilomètres au large de la Crimée. Dans le détroit de Kertch, qui sépare la mer d’Azov de la mer Noire, deux cargos russes transportant plusieurs milliers de tonnes de produits pétroliers, en détresse, ont subi de graves avaries en raison du mauvais temps et ont demandé une assistance en urgence, a annoncé le ministère russe des Situations d’urgence, cité par l’agence de presse étatique TASS. En réalité, la situation pourrait être bien plus grave et les images publiées par les médias russes font craindre un naufrage, d’au moins un des deux navires.
Le premier tanker, le Volgoneft 212, qui mesure 136 mètres de long et 16 de large, se serait échoué après s’être brisé en deux au niveau de sa proue, rapporte le quotidien russe Kommersant, tandis que le second, le Volgoneft 239, globalement de mêmes dimensions, serait à la dérive. Il s’agit de navires très anciens puisqu’ils ont été respectivement mis en service en 1969 et en 1973, d’après Reuters. Deux remorqueurs, un hélicoptère Mi-8 et 50 secouristes ont été dépêchés sur les lieux de l’incident. 14 marins étaient à bord du tanker Volgoneft 212 et 15 à bord du Volgoneft 239, selon les autorités russes. L’agence Interfax précise qu’à bord du premier, 13 marins ont été évacués, mais déplore un mort. Le sort du second équipage est inconnu. […]
Le Figaro, Un mort et une marée noire : les images impressionnantes de deux pétroliers russes en détresse dans le détroit de Kertch au large de la Crimée
Biden a mis en garde Poutine contre les conséquences de l’escalade nucléaire, mais Trump doit maintenant les leur rappeler. S’il ne le fait pas, la Russie peut-elle recourir à des frappes nucléaires contre l’Ukraine ? Et la Chine sera-t-elle capable de dissuader Poutine de prendre une telle décision si la Maison Blanche se distancie de cette question ?
La Chine souhaite recevoir du pétrole et du gaz bon marché de la Russie. Et je pense que Pékin comprend très bien une chose : si Moscou utilise l’arme nucléaire, les États-Unis veilleront à ce que la Russie ne puisse pas vendre de pétrole et de gaz. Je pense que ni la Chine ni l’Inde ne souhaitent que cela se produise.
C’est pourquoi je pense que l’utilisation d’armes nucléaires par la Russie est peu probable. Toutefois, la nouvelle administration présidentielle américaine devra également faire comprendre très clairement à Moscou que les frappes nucléaires contre l’Ukraine auront des conséquences catastrophiques pour la Russie. Cela doit être fait.
Je n’ai pas voté pour Trump, mais à partir du 20 janvier, il sera président des États-Unis. Je dois admettre que je suis inspiré par certaines des choses que j’ai entendues du général Keith Kellogg , que Trump envisage de nommer représentant spécial des États-Unis pour l’Ukraine et la Russie. Au cours des derniers jours, j’ai écouté attentivement ce que Kellogg avait à dire en public. Il sympathise beaucoup avec l’Ukraine et est un véritable faucon à l’égard de la Russie.
Kellogg a déjà déclaré que personne ne faisait confiance à la Russie. Il comprend bien la situation. J’espère donc que l’équipe Trump fera également comprendre au Kremlin que l’utilisation d’armes nucléaires aura des conséquences catastrophiques pour la Russie.
Keith Kellogg est partisan du gel de la guerre, suggère de laisser le contrôle des territoires occupés à la Russie et s’oppose à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. La mise en œuvre d’un tel scénario ne serait-elle pas un désastre pour l’Ukraine et un prélude à une nouvelle invasion russe dans un avenir proche ?
Bien sûr, il y a des gens dans l’entourage de Trump qui soutiennent la mise en œuvre de ce même scénario. Mais Trump et son équipe ont déjà commencé à changer de ton. Je pense qu’après son investiture, le président corrigera la position exprimée par lui et son entourage à l’égard de l’Ukraine pendant la campagne électorale.
Par exemple, je n’ai pas entendu dire que le futur vice-président James Vance aurait fait des déclarations anti-ukrainiennes après les élections. Le nouveau conseiller à la sécurité nationale du président américain, Mike Waltz, soutient globalement l’Ukraine. Le candidat au poste de secrétaire d’État américain, le sénateur Marco Rubio, a une position pro-ukrainienne.
[…] À quoi ressemblera la guerre russo-ukrainienne l’année prochaine ?
Je ne pense pas que les Russes aient la possibilité de parvenir à l’effondrement du front et à une percée majeure. De grands changements politiques ont lieu en Occident. Le pouvoir a changé aux États-Unis, un nouveau leadership dans l’UE. Cette dynamique peut potentiellement être très utile pour l’Ukraine. Au contraire, les problèmes de l’économie russe s’intensifient.
La situation en Syrie mine la capacité de l’Iran à fournir des armes au Hezbollah. À un moment donné, l’Iran sera soumis à de fortes pressions. On ne sait pas s’il sera en mesure de continuer à apporter un soutien militaire à la Russie dans une telle situation. Il y a donc beaucoup d’inconnues.
L’Ukraine peut-elle survivre sans l’aide militaire américaine ?
À mon avis, les Russes ont déjà montré qu’ils ne sont pas capables de s’emparer de l’Ukraine, sinon ils l’auraient fait il y a trois ans. En outre, la défaite de l’Ukraine n’est pas dans l’intérêt des États-Unis et de l’Europe. Je suis convaincu que l’Ukraine survivra.
Hromadske, « Trump ne tournera pas le dos à l’Ukraine. » Entretien avec le général américain Ben Godges, traduction autoamtique
Dimanche 15/12, 10h20
Vu.
La Fédération internationale de football (FIFA), lors de la diffusion des résultats du tirage au sort de la Coupe du monde 2026, a montré une carte sur laquelle l’Ukraine était représentée sans la Crimée temporairement occupée. Le ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine a demandé à l’organisation de s’excuser pour cela.
[…] « En redessinant les frontières internationales dans l’émission d’hier, vous avez non seulement agi contre le droit international, mais vous avez également soutenu la propagande russe, les crimes de guerre et le crime d’agression contre l’Ukraine. Nous avons corrigé la carte pour vous et attendons des excuses publiques », a écrit [le porte-parole] Tikhy. […]
Unian, La FIFA a montré une carte de l’Ukraine sans la Crimée, traduction automatique
Si l’arrivée officielle au pouvoir de Donald Trump est prévue le 20 janvier 2025, soit dans 5 semaines maintenant, les négociations avec son équipe ont déjà commencé. […] L’Ukraine est pour Donald Trump le conflit majeur qu’il faut arrêter et pour lequel les Américains ne doivent plus payer. Sa motivation est autant affairiste (la guerre est mauvaise pour les affaires et une mauvaise affaire en soi) que politique (les dépenses américaines sont d’abord destinées aux Américains, au moins à certains d’entre eux).
[…] D’après l’équipe de Trump, Poutine se réjouit de discuter directement avec la présidence des Etats-Unis, alors même que la puissance du « maître du Kremlin » est largement écornée par son incapacité à soumettre militairement l’Ukraine – 18% du territoire occupé, mais seulement 0,5% conquis en une année de guerre sans limites – et aussi par son repli militaire de la Syrie qui a entraîné l’effondrement du « boucher de Damas », Bachar al-Assad, qu’il soutenait pourtant depuis des années.
Concernant l’Ukraine, la position de Trump a l’avantage d’être claire, il veut un arrêt des combats à son arrivée au pouvoir. Et Vladimir Poutine aurait tort de le défier car le futur président des Etats-Unis pourrait tout aussi bien démultiplier son aide – sans les hésitations qui ont caractérisé la présidence Biden – et faire basculer un front qui est légèrement à l’avantage de la Russie, mais très loin d’être dominé par son armée.
[…] Avec un soutien massif des Américains, ce qui n’a jamais été le cas depuis que Poutine a déclenché cette guerre en février 2022, le front en Ukraine se renverserait et pourrait disloquer le dispositif militaire russe, dont l’affaire de la Syrie a montré encore une fois qu’il était à bout de moyens et de souffle.
[…] Contrairement à ses déclarations bellicistes, Poutine est faible militairement d’autant qu’il oblige son armée à mettre les bouchées doubles pour conquérir un maximum de terrain avant que la négociation ne fige la ligne de front. Ce sera très probablement fin janvier, pour tracer une ligne de démarcation qui sera la séparation entre belligérants pour des années, voire des décennies comme en Corée. Cette ligne de démarcation marquera la fin des combats, cependant la négociation d’un accord de paix sera une autre affaire, dans laquelle l’équipe de Trump risque d’être beaucoup moins investie, sauf si cela rapportait vraiment quelque chose à leur président.
Autrement dit, une situation de gel du conflit pourrait être suffisante pour le président Trump et déboucher sur une source permanente de tension militaire au cœur même de l’Europe, avec une armée russe cherchant à se reconstituer au plus vite et des forces européennes qui seront d’autant plus désunies que l’autorité politique en la matière ne serait toujours pas confiée à un niveau européen.
[…] Trump a déjà annoncé – et rappelé au cours de l’inauguration de Notre Dame le 7 décembre à Paris – que les soldats américains ne seront pas déployés dans l’opération de sécurisation d’une ligne de démarcation en Ukraine, et qu’il appartenait aux Européens de se débrouiller avec.
[…] L’autre point délicat dans cette négociation immédiate est d’habiller cette force de protection, qui a besoin de s’appuyer sur l’OTAN : pas seulement pour sa capacité de coordination mais surtout pour son dispositif de renseignement et de surveillance (satellites, avions radars et stations d’interception) qui repose aujourd’hui principalement sur des capacités américaines. Sans l’OTAN, cette force serait myope et donc d’une dangereuse fragilité. Mais comment afficher que ce soit l’OTAN qui intervienne directement en Ukraine quand toute la propagande de Poutine justifiait sa guerre par sa volonté de lutter contre l’extension de l’OTAN ?
[…] Dans la négociation pour l’Ukraine, l’équipe de Trump n’aura pas de difficulté à faire avaler à Poutine que ce soit une « force européenne » qui garantisse une ligne de démarcation, quand bien même l’OTAN serait derrière elle pour fournir le soutien et le renseignement indispensables à cette opération. L’habillage européen serait de pure forme, néanmoins il montrera aux Européens que leur sécurité dépend plus que jamais de leur propre investissement collectif, plutôt que dans un contrat incertain avec les Etats-Unis.
Certains espéreront qu’un arrêt des combats en Ukraine soit fatal à un Vladimir Poutine qui devra alors reconnaître devant sa société le coût humain, social et financier de son agression contre l’Ukraine pour un résultat finalement assez limité. Un peu comme Benyamin Netanyahou en Israël, le maintien au pouvoir de Poutine repose maintenant sur l’état de guerre permanent qu’il entretient. Mais ce dernier peut-il se permettre de faire autrement qu’accepter un cessez-le-feu face à ses propres difficultés et au côté imprévisible et emporté d’un Donald Trump ?
Poutine est d’autant moins en position de force dans la négociation avec Trump que l’effondrement du régime de Bachar al-Assad en Syrie est largement dû à la faiblesse actuelle de son armée. […] La puissance de bombardement (contre laquelle aucun mouvement rebelle ne savait se protéger en l’état) et surtout la capacité de détection et de renseignement russe (miroir de celle des Etats-Unis pour l’OTAN) tenaient en respect la rébellion. Ce sont d’ailleurs les Américains qui ont révélé aux mouvements rebelles que, s’ils se coalisaient, ils n’auraient pas à craindre une contre-offensive russe parce que leurs capacités militaires avaient été secrètement rapatriées pour la guerre contre l’Ukraine. Les rebelles étaient sceptiques, inquiets de tomber dans un piège dont les services secrets savent parfaitement jouer, et ils ont avancé avec précaution les premiers jours avant de constater que l’information américaine était pertinente et que les Russes ne savaient plus les arrêter.
[…] Par un effet classique « de domino », en réalisant que les Russes n’avaient pas les moyens d’intervenir parce qu’ils étaient en Ukraine, que les Iraniens et leurs « proxys » étaient affaiblis, et que le courageux Bachar al-Assad préparait sa fuite en Russie, l’armée syrienne s’est effondrée.
Ce n’est pas un « assaut » contre la pouvoir auquel nous avons assisté, mais à l’arrivée quasiment sans combats dans Damas des rebelles coalisés. Le régime d’Assad s’est désintégré en l’absence de la Russie de Poutine, ce qui pourrait être le sort d’autres de ses « alliés », notamment de l’Iran.
[…] Le vide de pouvoir provoqué par l’effondrement de Bachar al-Assad ne doit pas nous priver du plaisir partagé par les millions de Syriens – de toutes confessions – d’être débarrassés d’un des pires criminels de leur histoire millénaire. Mais il est désormais de la responsabilité particulière des Européens d’accompagner fermement le pouvoir qui se mettra en place en Syrie pour l’empêcher de sombrer dans une nouvelle forme de radicalisation tandis que d’autres parrains, comme la Turquie d’Erdogan, vont tenter d’en prendre le contrôle.
[…] L’arrivée de Donald Trump au pouvoir fin janvier marque donc à la fois une obligation pour plusieurs dirigeants de stopper la guerre, mais constitue aussi un facteur d’accélération de leurs opérations militaires jusqu’à cette date. Vladimir Poutine n’a pas d’autres choix que de négocier un cessez-le-feu dont le prix à payer sera supporté principalement par les Ukrainiens et les Européens. […]
Ne pas subir, Guillaume Ancel, Ukraine, Proche-Orient, les négociations voulues par Trump ont commencé
[…] Muré dans le silence, Vladimir Poutine s’est bien gardé de commenter la fuite de Bachar Al-Assad, à qui il a offert l’asile à Moscou, le 8 décembre, sans lui accorder la moindre audience. Accaparé par sa guerre en Ukraine, dans l’incapacité de fournir les armes et les troupes nécessaires au régime syrien, le maître du Kremlin a lâché son plus ancien allié au Proche-Orient. « Toutes les forces russes disponibles étaient concentrées exclusivement sur le front ukrainien. A partir de là, Bachar est devenu un client secondaire pour Poutine », explique le journaliste russe Mikhaïl Zygar sur son blog, mercredi 11 décembre.
La perte de la Syrie, la plus fidèle alliée de la Russie au Proche-Orient, est une « sérieuse défaite » pour M. Poutine, souligne un diplomate occidental en poste à Moscou. « A cause de la guerre en Ukraine, le Kremlin ne peut se fâcher ni avec les Iraniens ni avec les Turcs, car il a besoin de leur soutien. D’où son moindre intérêt pour Bachar Al-Assad. Cela montre comment la guerre en Ukraine a affaibli ailleurs ses objectifs stratégiques. Cela pourrait signifier la perte potentielle de ses bases militaires. Et, diplomatiquement, il s’agit d’une perte d’influence dans la région au profit de la Turquie», explique-t-il. […]
Le Monde, Chute de Bachar Al-Assad : Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, frères ennemis en Syrie
Avec l’arrivée d’une nouvelle administration Trump, l’avenir de la coopération transatlantique fait l’objet d’un nouvel examen, tout comme le cadre de sécurité américain qui a largement, bien qu’imparfaitement, maintenu la paix dans une Europe libre depuis 1945. Alors que l’incertitude quant à la pérennité des engagements de sécurité des États-Unis envers L’Europe s’intensifie, les dirigeants européens sont aux prises avec la perspective d’un environnement de menace de plus en plus difficile sans la garantie du soutien américain.
Même si cela conduit à certains changements dans la pensée stratégique européenne, même une refonte politique majeure demain ne serait pas en mesure de compenser les avantages militaires américains en termes de masse et de sophistication ; cela nécessiterait au moins une génération d’investissements européens dédiés à la défense. La mauvaise nouvelle est que l’Europe a besoin d’une dissuasion conventionnelle crédible dans un avenir proche. La bonne nouvelle ? Il en a un juste sous son nez collectif : l’Ukraine. Pour sauvegarder l’Europe et sauver l’Ukraine, les États européens devraient agir rapidement pour approuver et mettre en œuvre le plan de victoire ukrainien et œuvrer dès maintenant pour placer Kiev dans une position de négociation forte demain. L’Ukraine peut alors offrir à l’Europe une dissuasion conventionnelle hautement crédible sur le plan militaire, ainsi que des informations clés pour la dissuasion, la défense et la résilience européennes. […]
Foreign Policy, Ce qu’une Ukraine victorieuse peut offrir à l’Europe, traduction automatique
Samedi 14/2, 21h00
Vu.
Une vue de Marinka. Avant la guerre, la ville abritait 9 000 habitants. L’armée russe s’en est emparée fin 2023, détruisant ainsi la ville. 4 décembre 2024. Dmitri Yagodkine / TASS / Profimedia
Début septembre, Vladimir Poutine a déclaré lors d’une audience au Forum économique oriental que l’objectif principal de son « opération militaire spéciale » était « la libération du Donbass ». Aujourd’hui, une grande partie de cette région de l’Est de l’Ukraine est sous occupation russe, mais Moscou n’autorise pas les journalistes indépendants à y mettre les pieds.
Même si ces territoires annexés et ces villes de première ligne restent inaccessibles aux journalistes qui ne régurgitent pas les déclarations officielles du ministère russe de la Défense, les photographes des agences de presse d’État ont publié des images qui en disent long sur la « libération de la Russie ». Dans la région ukrainienne de Donetsk, par exemple, des photographies publiées révèlent que de nombreuses villes n’ont tout simplement pas survécu à la prétendue émancipation de Poutine. […]
Meduza, Voici la « libération de Poutine », traduction automatique
Samedi 14/12, 13h35
Efficace.
Les frappes ukrainiennes contre les aérodromes militaires en Russie et les systèmes de défense aérienne russes dans les zones proches de l’arrière pourraient entraîner une diminution des opérations aériennes russes et des frappes de bombes planées contre l’Ukraine.
Les forces russes ont lancé un total de 431 bombes planantes au cours des 12 premiers jours de décembre 2024, selon les données de l’état-major général ukrainien, après avoir apparemment lancé 1 472 bombes planantes au cours des 12 premiers jours de novembre 2024 et plus de 3 300 bombes planantes au total tout au long du mois de novembre 2024. Les forces russes sont donc actuellement en passe de lancer seulement un tiers du nombre total de bombes planantes lancées par les forces russes en novembre 2024 ce mois-ci.
Le média d’opposition russe Agentstvo a noté le 12 décembre que les frappes russes de bombes planantes avaient considérablement diminué après que l’Ukraine ait mené ses premières frappes contre la Russie à l’aide de systèmes d’armes à longue portée fournis par l’Occident à la mi-novembre 2024. Les forces ukrainiennes ont mené la première frappe ATACMS sur le territoire russe dans la nuit du 18 au 19 novembre et une frappe Storm Shadow sur le territoire russe dans la nuit du 19 au 20 novembre. Les données de l’état-major ukrainien indiquent que les forces russes ont commencé à lancer systématiquement moins de tirs. plus de 100 bombes planantes par jour le 22 novembre.
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 13 décembre, traduction automatique
Samedi 14/12, 13h25
Corée du Sud.
Manifestation de citoyens contre le président Yoon (Photo d’archives Yonhap)
La motion de destitution contre le président Yoon Suk Yeol a été adoptée ce samedi à l’issue d’un vote durant la session plénière de l’Assemblée nationale avec 204 voix pour, 85 contre, 3 abstentions et 8 voix invalidées. Avec l’adoption de la motion de destitution contre Yoon qui avait décrété la loi martiale le soir du 3 décembre, ses fonctions seront suspendues dès que le dossier de destitution sera arrivé au bureau présidentiel, probablement ce soir.
Le Premier ministre Han Duck-soo prendra le relais et assurera les fonctions de chef de l’Etat en tant que président par intérim alors que la Cour constitutionnelle devra examiner cette motion de destitution durant les 180 jours (6 mois) après l’adoption. Yoon est devenu ainsi le 3e président de la République suspendu depuis 1987, l’année où le pays a connu un vent de démocratisation et a eu une nouvelle Constitution adoptant le système d’élection du président au suffrage direct.
Le président Yoon est soupçonné d’avoir commis le crime d’insurrection en déployant des troupes militaires à l’Assemblée nationale dans le but de suspendre les activités parlementaires en expulsant les députés de la salle de la réunion plénière lors de l’instauration de la loi martiale durant la nuit du 3 au 4 décembre.
[…] Si la Cour constitutionnelle approuve cette motion de destitution, le président Yoon sera définitivement destitué et l’élection présidentielle pour un nouveau président aura lieu dans les 60 jours. Dans le cas contraire, Yoon reprendra ses fonctions de président, ce qui a été le cas de l’ancien président défunt Roh Moo-hyun en 2004. Roh avait repris ses fonctions 63 jours après l’adoption de la motion de destitution. […]
Yonhap, La motion de destitution contre Yoon a été adoptée avec 204 voix pour
Dans le cadre de ses premières instructions aux organes gouvernementaux après que l’Assemblée nationale a voté pour la destitution du président Yoon Suk Yeol ce samedi, le Premier ministre Han Duck-soo a ordonné à l’armée de renforcer le dispositif de sécurité.
[…] Il a également demandé à l’amiral Kim Myung-soo, à la tête du Comité des chefs d’état-major interarmées (JCS), de maintenir des positions de sécurité «fermes» en se basant sur l’alliance avec les Etats-Unis, en raison de la possibilité que la Corée du Nord perçoive la situation actuelle dans le pays comme un moment de «vulnérabilité» et qu’elle se livre à des provocations. […]
Yonhap, Destitution de Yoon : le Premier ministre ordonne à l’armée de renforcer la sécurité
[…] Les députés ont répondu aux attentes de la population, 75 % des Coréens souhaitant la destitution du dirigeant. « Une personne aussi irresponsable et dangereuse doit être immédiatement démise de ses fonctions », martelait dans son éditorial du 14 décembre le quotidien de centre gauche Hankyoreh, inquiet de voir le président « inciter l’extrême droite à une nouvelle insurrection ». Dans tout le pays, des manifestations massives étaient organisées. Plusieurs centaines de milliers de personnes avaient bravé le froid pour se retrouver devant l’Assemblée nationale à Séoul.
[…] Les jours qui ont suivi [l’instauration de la loi martiale] ont été marqués par l’ouverture de multiples enquêtes ciblant le président, l’arrestation de son ministre de la défense, de généraux et de chefs de la police, le tout sur fond de révélations sur le plan de loi martiale. Les forces spéciales, normalement préparées pour assassiner les dirigeants nord-coréens en temps de guerre, avaient été mobilisées pour arrêter une quinzaine de figures politiques, dont Lee Jae-myung [le chef du Parti Démocrate, parti d’opposition].
[…] Malgré la destitution, la crise politique n’est pas finie. Les démocrates envisagent une motion de destitution du premier ministre Han Duck-soo et de l’ensemble des ministres, considérés comme des « collabos » car ils ne se sont pas opposés à la loi martiale. Si M. Han était suspendu de ses fonctions, le pouvoir serait exercé par Choi Sang-mok, vice-premier ministre et ministre de l’économie et des finances. A condition qu’il ne soit pas, lui aussi, poursuivi. En attendant, la rue fêtait, samedi soir, une nouvelle victoire pour la jeune démocratie sud-coréenne, dont l’avènement ne date que de 1987.
Le Monde, Corée du Sud : le président Yoon Suk Yeol destitué par l’Assemblée nationale
Samedi 14/12, 8h25
Breaking News.
« La Russie n’existe pas. » Le GUR a félicité les Russes à l’occasion de la Journée de la Constitution russe.
La chute de Bachar al-Assad a des répercussions importantes au-delà du Moyen-Orient — la rapidité avec laquelle le régime s’est effondré en seulement dix jours envoie un message aux dirigeants autoritaires. En tant que cheffe de file de la résistance contre Alexandre Loukachenko depuis 2020, quels sont les effets que cet effondrement pourrait entraîner pour votre pays ?
Les dictateurs se sentent toujours invincibles — jusqu’à leur chute. Ils survivent grâce à la peur, et lorsque celle-ci disparaît du peuple, de l’appareil et de l’armée, ils en paient le prix. Dans ces moments critiques, personne ne viendra les sauver. Pas même leurs alliés supposés, car ils savent que le dictateur n’est plus aux commandes. Il ne s’agit pas de relations sincères — si vous n’êtes plus utile, ils vous abandonneront.
Pour Loukachenko, dictateur illégitime, la chute inattendue et rapide du régime syrien comporte un message fort : même si vous vous rapprochez de la Russie et abandonnez ainsi la souveraineté du Bélarus à Moscou, Poutine ne viendra pas vous sauver. En 2020, Moscou a apporté son aide à Loukachenko après que le peuple s’était soulevé contre lui à la suite d’élections truquées. Mais les circonstances étaient alors différentes. Aujourd’hui, la Russie est soumise à une forte pression.
Plus généralement, le cas de la Syrie montre au peuple du Bélarus qu’il ne doit jamais baisser les bras ni perdre espoir, et qu’un jour le dictateur finira par tomber. Soyons clairs : je souhaite une transition pacifique. Notre peuple veut la liberté, le changement et la démocratie. Il l’obtiendra tôt ou tard. Mais je tiens également à souligner que la Russie n’est pas aussi puissante qu’on le pense. Ce qui s’est passé en Syrie est important parce que cela le démontre aux yeux du monde entier. Aucune propagande ne peut le dissimuler.
[…] La Russie semble se retirer de positions autrefois stratégiques, comme la Syrie, alors que la guerre en Ukraine épuise ses ressources — humaines, militaires et financières. Comment cela pourrait-il affecter les rapports de force entre Minsk et Moscou ?
Il y a dix ans, Assad plaisantait en disant qu’il ne fuirait jamais son pays comme Viktor Ianoukovytch a fui l’Ukraine. Le message envoyé à Lukashenko est simple : dans un moment critique, personne ne viendra à votre secours. Il s’agit d’un message puissant. Même si vous pensez disposer d’un réseau de soutiens, ils ne vous soutiendront que tant que vous serez utile à leurs intérêts. Quand je regarde ce qui s’est passé en Syrie, il n’y a pas un élément déclencheur, un moment précis, qui a renversé le dictateur. C’est le résultat d’une série de circonstances. Notre tâche est de nous préparer et d’attendre ce moment.
Il se produira. Notre responsabilité est d’être prêts lorsque les circonstances seront réunies.
[…] Donald Trump entame son second mandat en janvier. Il a clairement indiqué que les États-Unis ne s’engageraient pas dans des conflits internationaux et souhaite que la guerre en Ukraine prenne fin le plus rapidement possible. Dans le même temps, le retour d’États-Unis plus imprévisibles et plus affirmés ne semble pas nécessairement favoriser explicitement les intérêts de Poutine, du moins pour le moment. Quelles sont les conséquences pour le Bélarus ?
Comme tout le monde, j’ai écouté attentivement les déclarations du candidat Trump durant la campagne. Nous avons tous entendu qu’il voulait mettre fin au conflit en 24 heures. Maintenant qu’il est élu, cela signifie qu’il est déterminé à y mettre fin rapidement.
Certains ont interprété cette déclaration comme négative pour l’Ukraine, car elle laisse entrevoir la possibilité d’une fin du flux d’argent et d’armes. Toutefois, je ne pense pas que cela se produira. Je ne pense pas que son mandat aura nécessairement un impact négatif sur le pays. D’après mon expérience, je peux dire que, dans le cas du Bélarus, nous avons bénéficié, pendant quatre ans, d’un soutien bipartisan fort de la part du gouvernement américain. En 2020, lorsque Donald Trump était à la Maison Blanche, il a été le premier dirigeant à approuver des sanctions contre Loukachenko après la fraude électorale. Il a soutenu les manifestations. Donald Trump a une vision géopolitique. Notre travail consiste désormais à établir une relation de travail, à réitérer l’importance du Bélarus pour les États-Unis et à tisser des liens avec la nouvelle administration Trump — ce que nous avons commencé à faire.
Une mauvaise paix pour l’Ukraine pourrait avoir de sérieuses répercussions dans toute la région. Dans quelle mesure craignez-vous qu’un mauvais accord de paix ne déstabilise davantage non seulement Kiev, mais aussi la perspective d’une transition démocratique et pacifique du pouvoir au Bélarus ?
Le Bélarus et l’Ukraine ont des destins liés.
La Russie ne reconnaît pas l’Ukraine ni le Bélarus comme des États indépendants. Elle cherche à nous ramener dans l’orbite soviétique. En Ukraine, la Russie a découvert que la population était prête à se battre avec acharnement. Cela représente une opportunité pour nous. C’est pourquoi nous devons convaincre la nouvelle administration Trump que le Bélarus est stratégiquement important pour la région : il n’y aura pas de paix et de sécurité en Ukraine sans un Bélarus libre. Loukachenko représente un risque et une menace pour la région et ses voisins, y compris la Pologne, et je pense que la question bélarussienne devrait être incluse dans les pourparlers relatifs à l’Ukraine au moment venu.
Qu’entendez-vous par là ?
Nous exigeons le retrait complet des troupes russes d’Ukraine et du Bélarus, ainsi que le retrait des armes nucléaires de notre territoire. Mon pays a été utilisé comme tremplin pour lancer l’attaque contre l’Ukraine mais le peuple n’a jamais été consulté et je peux vous garantir que les Bélarusses ne veulent pas être impliqués dans une guerre qui tue des Ukrainiens. Ces deux conditions sont nécessaires pour que le Bélarus se libère de l’influence de la Russie de Poutine. Nous avons besoin d’un soutien fort de la part de nos partenaires démocratiques. C’est pourquoi j’insiste sur le fait que la question du Bélarus ne saurait rester sans réponse.
La Russie a laissé entendre que des missiles Oreshnik pourraient être déployés au Bélarus à partir de 2025. Craignez-vous une escalade sérieuse en Ukraine à partir du territoire du Bélarus, voire une intensification des combats, ce qui pourrait également menacer l’architecture de sécurité européenne au sens large ?
L’escalade est un scénario possible.
Comme je l’ai dit, la Russie utilise le Bélarus comme théâtre d’opérations. Il s’agit d’une menace majeure.
Nous craignons que le pays ne devienne un lot de consolation pour la Russie de Poutine dans les négociations de paix. Et nous ne pouvons pas permettre que cela se produise. La communauté internationale doit veiller à ce que le Bélarus reste un État souverain et ne soit pas utilisé comme monnaie d’échange dans les négociations. Nous ne pouvons pas permettre que l’occupation et l’arsenal nucléaire russe deviennent permanents. C’est une menace pour la sécurité de notre peuple, mais aussi pour le reste de l’Europe.
[…] Certains de vos partenaires d’Europe de l’Est ont placé beaucoup de confiance dans la nomination de Kaja Kallas [cheffe de la diplomatie européenne]. Elle appartient à une nouvelle génération et vient d’un ancien pays soviétique, ce qui lui confère peut-être une vision et une sensibilité spécifiques en matière de sécurité et de démocratie. Êtes-vous d’accord ?
Ceux qui ont grandi dans ce que l’on appelle souvent l’« ordre post-soviétique » savent ce que c’est que de vivre sous une dictature. Ils le comprennent. Ils ont fait l’expérience de la tyrannie et apprécient la démocratie car ils ne la considèrent pas comme une évidence. Cela peut nous rendre plus déterminés. Kaja Kallas apporte aussi une touche très personnelle. Ces questions lui tiennent profondément à cœur. Pour elle, l’engagement va au-delà des ambitions personnelles, il s’agit vraiment de faire ce qu’il est nécessaire de faire. Si vous regardez l’Ukraine et notre situation au Bélarus, pour elle, ce n’est pas seulement de la politique.
[…] Vous avez dû fuir votre pays, vous avez été déclarée traître, votre mari est toujours en prison et son avenir est incertain — allez-vous poursuivre le combat ?
Je vis au jour le jour. Je ne pense pas à l’échelle de cinq ou dix années. Je ne compte pas mon temps en jours, en mois ou en années, mais au travail accompli. C’est mon devoir. Nos concitoyens sont emprisonnés. Ils souffrent. Nous devons continuer à travailler. Nous devons sortir des sentiers battus et accroître la pression. Nous pouvons faire beaucoup plus. Nous devons être prêts. Les pièces du puzzle peuvent se mettre en place soudainement : une brèche s’ouvre et le dictateur tombe. Notre travail consiste à être prêts — et nous assurer que nos alliés le sont aussi.
Le Grand Continent, « Après Assad, le temps de Loukachenko viendra », une conversation avec Svetlana Tikhanovskaïa, leader de l’opposition bélarusse
Vendredi 13/12, 22h45
C’est presque dimanche.
Le Vatican fait un pas décisif vers un avenir durable avec l’introduction de son premier papemobile entièrement électrique, soit le tout nouveau Mercedes-Benz EQG, une version électrique de son SUV Classe G.
[…] La nouvelle Papemobile sera dévoilée lors du Jubilé de 2025, un événement majeur qui attire des millions de pèlerins à Rome tous les 25 ans et s’inscrit également dans l’objectif ambitieux du Vatican d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. En choisissant une Papemobile électrique, le pape François envoie un message clair : la protection de la planète est une priorité, même dans les plus hautes sphères spirituelles. Ce véhicule, qui allie modernité et symbolisme, pourrait bien devenir un modèle emblématique d’un avenir où foi et durabilité se rejoignent. […]
Creapils, Mercedes-Benz dévoile sa première papemobile électrique pour le pape François
Vendredi 13/12, 19h00
La farandole du nuc.
La Suisse souhaite moderniser son réseau d’abris nucléaires vieillissants, qui sont de plus en plus considérés comme un atout dans une période de plus grande incertitude mondiale, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Grâce à une loi de 1963, la Suisse est déjà en avance sur ses voisins comme l’Allemagne. Chacun de ses 9 millions d’habitants, étrangers et réfugiés compris, se voit garantir une place dans un bunker pour le protéger des bombes et des radiations nucléaires.
« Dans les années à venir, la Confédération (suisse) souhaite supprimer certaines exceptions aux règles actuelles et moderniser certains des refuges les plus anciens », a déclaré à Reuters Louis-Henri Delarageaz, commandant de la protection civile du canton de Vaud.
Le gouvernement a lancé des consultations en octobre pour assurer la « résilience de la Suisse en cas de conflit armé » et prévoit une modernisation des anciennes structures de 220 millions de francs suisses (250 millions de dollars).
« Cela ne veut pas dire que nous nous préparons à un conflit – ce n’est pas le message – mais nous disposons d’un réseau de refuges et nous devons les entretenir et nous assurer qu’ils sont fonctionnels. » […]
Reuters, La Suisse envisage de rénover son réseau de bunkers nucléaires datant de la guerre froide, traduction automatique
Des lits superposés sont visibles dans l'abri atomique situé sous le bâtiment de la protection civile à Gollion, en Suisse, le 12 décembre 2024. REUTERS/Cecile Mantovani
Téhéran avait annoncé début décembre commencer à alimenter de nouvelles centrifugeuses sur le site de Fordo (centre), « avec notamment pour effet à terme d’accroître significativement le taux de fabrication d’uranium enrichi jusqu’à 60% », rappelle l’AIEA.
Il devrait s’élever à plus de 34 kg par mois, contre 4,7 kg recensés au cours de la dernière période passée en revue.
Face à ces « changements », l’organisation basée à Vienne en Autriche avait demandé une réévaluation de ses inspections afin de s’assurer que « l’installation n’est pas utilisée » pour « produire de l’uranium à un niveau d’enrichissement supérieur à celui déclaré » et qu’il n’y a « pas de détournement de matières nucléaires déclarées ».
« L’Iran a accepté la demande de l’Agence d’augmenter la fréquence et l’intensité » de ses mesures de surveillance, écrit l’AIEA dans ce rapport.
Le seuil de 60% est proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire. L’accord conclu à Vienne en 2015 entre l’Iran et plusieurs grandes puissances, désormais une coquille vide que des négociations ont échoué à ranimer en 2022, plafonnait ce taux à 3,67%. […]
La Libre, Nucléaire: l’Iran « accepte » un renforcement des inspections de l’AIEA
L’humeur n’est pas à la fête du côté des écologistes, politiques comme associatifs. Macroniste de la première heure, François Bayrou a été nommé Premier ministre. La défense de l’environnement n’est pas sa priorité politique. […]
Reporterre, Bayrou Premier ministre, un macroniste pur jus peu porté sur l’écologie
Vendredi 13/12, 18h55
Agir à la base ?
Des acteurs affiliés à la Direction principale du renseignement militaire (GUR) ukrainien ont probablement assassiné Mikhaïl Chatsky, concepteur général adjoint et chef du département des logiciels fonctionnels du bureau de conception « Mars » appartenant à Rosatom, en Russie, le 12 décembre.
Des sources du GUR ont déclaré au média ukrainien Suspilne que des acteurs du GUR pourraient avoir été impliqués dans le meurtre de Shatsky à Kotelniki, dans l’oblast de Moscou.[30] Des sources du GUR ont affirmé que Shatsky travaillait à moderniser les missiles de croisière russes Kh-59 en missiles Kh-69 et à mettre en œuvre la technologie de l’intelligence artificielle (IA) dans les drones russes et d’autres systèmes aérospatiaux militaires russes. ISW ne peut pas confirmer ces rapports. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 12 décembre, traduction automatique
Vendredi 13/12, 13h35
OTAN.
« Le danger se rapproche de nous à grande vitesse » et l’Europe ne prend toujours pas la mesure des menaces posées par la Russie pour sa sécurité. Deux ans et demi après le déclenchement de l’invasion russe de l’Ukraine, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Mark Rutte, a exhorté, jeudi 12 décembre, les Européens à un véritable sursaut pour renforcer leur défense collective. […]
Le Monde, « Il est temps de passer à un état d’esprit de temps de guerre », plaide le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte
Vendredi 13/12, 13h20
Comment ça se passe.
Du 12 décembre à 14 heures au 13 décembre 2024 à 10 heures, l’ennemi a lancé une attaque aérienne combinée sur l’Ukraine avec des missiles de différents types et des drones d’attaque.
Au total, au cours de cette période, les forces radiotechniques de l’Armée de l’Air ont détecté 287 moyens d’attaque aérienne de l’ennemi — 94 missiles et 193 drones, à savoir :
4 missiles aérobalistiques Kh-47M2 « Kinjal » des chasseurs MiG-31K, zone de lancement – Région de Tambov ;
2 missiles balistiques « Iskander-M », zone de lancement – Région de Briansk, TOT de Crimée ;
1 missile balistique KN-23, zone de lancement – Région de Briansk ;
55 missiles de croisière Kh-101, Kh-55SM des bombardiers stratégiques Tu-95MS, zone de lancement — région de Volgograd ;
24 missiles de croisière Kalibr, zone de lancement de la mer Noire ;
7 missiles de croisière « Iskander-K », zone de lancement – Voronej, région de Rostov ;
1 missile aérien guidé Kh-59/Kh-69, zone de lancement de l’espace aérien au-dessus du TOT de la région de Louhansk ;
193 drones de frappe du type « Shahed » et des véhicules aériens sans pilote de type inconnu en provenance des régions de Koursk, Primorsko-Akhtarsk, Orel, Briansk, Millerovo – Fédération de Russie.
À 11 h 30, l’abattage a été confirmé :
80 missiles de croisière X-101/X-55SM/Kalibr/Iskander-K ;
1 missile balistique Iskander-M ;
80 drones d’attaque de type Shahed et des drones non identifiés. En outre, 105 drones ennemis n’ont pas atteint leur cible (perdus sur le terrain) en raison de la contre-action active des forces de défense, cinq sont retournés en Russie et un en Biélorussie.
Une fois de plus, les frappes de missiles et de drones de l’ennemi visaient principalement les installations énergétiques de l’Ukraine.
Force aérienne des forces armées ukrainiennes, Telegram, traduction automatique & Deepl
Vendredi 13/12, 8h25
AIEA.
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, composé de 35 pays, a adopté une résolution condamnant les attaques contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine, mais n’a pas explicitement désigné la Russie comme responsable, a rapporté Reuters le 12 décembre.
La réunion d’urgence, convoquée par l’Ukraine, a abordé l’attaque à grande échelle de drones et de missiles du 28 novembre qui a provoqué de graves pannes de courant et interrompu l’alimentation hors site de trois centrales nucléaires, posant un risque important pour la sécurité nucléaire.
[…] Sur les 35 membres du conseil d’administration de l’AIEA, 22 pays ont soutenu la résolution, 10 se sont abstenus et la Russie et la Chine ont voté contre.
« Le Conseil des gouverneurs souligne que les attaques visant les infrastructures énergétiques ukrainiennes essentielles à l’approvisionnement électrique hors site des centrales nucléaires représentent une menace directe à la sûreté et à la sécurité nucléaires », indique la résolution.
Aucune mention de la Russie n’a été incluse, contrairement aux résolutions précédentes dans lesquelles la Russie était désignée comme l’auteur de ces actes. […]
The Kyiv Independent, Le Conseil d’administration de l’AIEA condamne les attaques contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine sans mentionner la Russie, traduction automatique
Et quinze jours plus tard…
La Russie a lancé une attaque aérienne à grande échelle contre l’Ukraine le 13 décembre, tirant des missiles et des drones sur plusieurs régions.
« L’ennemi poursuit sa terreur. Une fois de plus, le secteur énergétique en Ukraine est la cible d’attaques massives », a déclaré le ministre de l’Energie Herman Halushchenko .
La défense aérienne est active dans la région de Kiev, a indiqué l’administration régionale. Des explosions ont également été signalées dans les oblasts d’Odessa, Vinnytsia, Lviv, Ivano-Frankivsk et Tcherkassy.
Les conséquences de l’attaque sont en train d’être déterminées au fur et à mesure que la grève se poursuit. Les forces russes ont déployé des missiles de croisière, des missiles balistiques et des missiles balistiques à lancement aérien Kinzhal, a rapporté l’armée de l’air. […]
The Kyiv Independent, La Russie attaque le réseau énergétique ukrainien lors d’une frappe aérienne à grande échelle, traduction automatique
Bachar Al Assad s'excuse d'avoir abîmé le tapis de Poutine avec ses empreintes tachées de sang.
"Oh, ne t'en fais pas, ça m'arrive tout le temps".
Jeudi 12/12, 9h00
Micronina #11 : weekend ethno-gastro-nostalgique.
Je suis allée voir mon amie Nastia. Elle habite loin, on ne se voit pas beaucoup. Elle est réfugiée à Vinnytsia, une ville au centre ouest de l’Ukraine, c’est aussi la capitale de la région historique Podillya (ça prononce avec « l », oubliez pour une minute les règles françaises). Les habitants de la ville sont fiers de la beauté et de l’histoire, ils l’appellent « Vinnytsia glorieuse, la perle de Podillya ». Ça m’amuse parce que Kryvyi Rih a un hymne où l’on chante « Kryvyi Rih, ma ville, cette chanson est pour toi, tu es la perle de l’État, sa fierté, sa gloire ». Nastia a proposé un voyage gastronomique dans la région, et j’ai dit oui – c’était l’occasion de décider une fois pour toutes qui est la perle et la gloire.
Le bus était grand et chaud, il m’a craché sous la neige de Vinnytsia glorieuse et a continué sa route vers Riga (qui sait, peut-être, elle est une perle de la mer Baltique ?). Nous nous sommes bien installées dans un resto sympa avec menu Carême (oui, c’est le dernier pour moi). Vika, encore une copine, a lancé une phrase : alors, on vit toutes avec les parents, vous en pensez quoi ? Et on a éclaté de rire, les larmes aux yeux. On a beaucoup parlé, beaucoup parlé, malgré le pire moyen de briser la glace (vous connaissez, peut-être, ce sentiment quand les amis se revoient après une longue période et ne savent pas au début quoi dire). C’était une bonne soirée.
Le matin a été moins agréable, on s’est réveillées tôt avec Nastia, on a passé 40 minutes dans le tramway, on est arrivées à la gare pour commencer notre voyage gastronomique dans la région. J’ai rencontré notre guidesse (elle a insisté qu’on l’appelle comme ça), une grande nana, ex-basketballiste, un peu chaotique. Et il y avait encore une touriste qui est venue de Cherkassy, toute belle, en jupe et maquillage, comme si elle ne planifiait pas de marcher. Bref, on a pris un homologue de TER, mais beaucoup moins confortable, où on a passé encore 4 heures. Bien entendu, on n’a pas mangé dans le train, mais on a rencontré une quatrième touriste de notre groupe. En arrivant à Vapniarka, « la capitale de l’univers », la guidesse nous a montré un monument à l’auteur du premier roman satirique écrit en ukrainien. Ça nous a pris 30 secondes. Puis elle nous a tassés dans un minibus où il y avait déjà notre cinquième collègue de voyage, une femme de 60-70 ans, très bavarde. La guidesse nous a fait visiter une résidence de Saint Nicolas dans une épicerie locale (5 minutes, les filles, on a 5 minutes) et on est allé dans un autre village. Je me demandais quel surnom il porte, et alors, c’est le centre de la culture de Cucuteni-Trypillia. Je ne rigole pas. Il y a un musée sous le ciel ouvert, tenu par un Pépé Blogueur (sans blague). Quand il était tractoriste dans les années 80, il avait du mal à labourer un champ parce qu’il y avait trop de morceaux de carafes, vases ou pots en argile. Il en a ramassé deux seaux, il s’est instruit du sujet, il a organisé un musée. Franchement, c’était génial. Tous les objets du musée étaient soit trouvés par le Pépé Blogueur, soit offerts par les gens. Malheureusement, la guidesse n’a pas prévenu le Pépé (ou bien il l’a oublié), du coup on n’a vu qu’une petite partie de ses trésors. Mais on a tout touché ! Et j’ai fumé une pipe avec du tabac que le Pépé plante lui-même dans son jardin. Cool. On a passé 40 minutes chez le Blogueur (toujours sans manger) et l’on est allé voir un avion (imaginez la déception d’une femme affamée). Il pleuvait en plus. Et c’était un petit avion, comme les autres, mais installé près d’un étang pittoresque (je suppose). L’histoire, par contre, était intéressante : c’était un des avions qui appartenait à une base militaire qui instruisait les pilotes. Après l’indépendance de l’Ukraine, la base a été liquidée à cause du manque de financement. Tout ce qui pouvait être vendu était vendu. Les avions devaient être coupés et venus en pièces pour recyclage. Mais le maire du village s’est dit : tiens, ça peut être un magnet touristique, je veux cet avion au centre du village. Et il l’a acheté pour un sac de sucre (50 kilos). Le maire d’un village voisin a fait pareil. Les militaires ont eu 100 kilos de sucre et se sont débarrassés du métal. Est-ce que c’est intéressant ? Sûrement. Mais mon ventre a commencé à parler. Finalement notre petit groupe s’est rendu dans une épicerie du village, j’ai eu mon thé, le nez captait déjà les arômes séduisants. Quand j’ai vu deux femmes vêtues de costumes nationaux, j’ai eu l’envie de hurler. Encore un show ! Elles nous ont raconté l’histoire du village, les problèmes du village, les cagnottes du village pour le front, les concerts qu’elles organisent. J’avoue que je n’ai presque rien retenu – mon attention était bloquée sur un bol rempli de petits fours, manzaris, les plus parfaits dans le monde, dorés, chauds, petits (échelle ukrainienne), mais généreusement remplis… du fromage à l’aneth. Normalement, je ne devrais pas les manger, le fromage, le lait, le beurre et la viande sont interdits pendant le Carême. Mais je perdais les forces et la tête. Et il n’y avait rien d’autre. Du coup, j’ai brisé le Carême. Franchement, après le premier morceau, j’ai tout oublié, pas de regrets, pas de remords, pas de honte. Un peu d’irritation quand-même parce que la guidesse avait spécifiquement précisé si on avait des habitudes alimentaires. Bof…
Manzaris
La guidesse ne nous a pas laissé manger tout le bol, il fallait continuer le voyage. J’ai voulu prendre la recette et remercier les dames, la Poupée a jeté en passant « pas la peine de noter, vous ne réussirez jamais à les faire ». Putain, c’était chaud comme ce petit four idéal… Bref, on a continué. La guidesse cachait le point suivant, plaisantait et promettait les merveilles. Et on s’est miraculeusement trouvé près de la frontière de la Transnistie [partie de la Moldavie annexée par les Russes]. J’étais en colère, Nastia gardait la mine. On a regardé le vieux cimetière, on a remarqué les croix cosaques et les monuments avec les signes des maçons. Un habitant local, le prof d’histoire et ex-militaire, était notre guide. Il nous a raconté l’histoire du village, il nous a montré le moulin qui produisait la meilleure farine de l’empire. Le moulin travaillait il y a 10 ans, c’est facile de renouveler son fonctionnement, mais il n’y a pas d’investissement. En plus les voisins ne sont pas fiables, si vous me comprenez. Après on est allé manger (finalement !) à la mairie où les femmes locales ont fait un mariage, comme on dit chez nous. Il y avait tout : mamalyga, de la farine de maïs, le fromage local Brynza, le borchtch clair (Nastia était super contente, c’est comme chez elle au bord de la mer d’Azov), une salade de betteraves, des saucissons différents, du vin chaud, du vin maison et du samogon (vodka faite maison, très forte), des champignons marinés. J’ai tout goûté. J’ai adoré le fromage. J’ai pris la bouteille de samogon quand la dame nous l’a proposée. Pacha a dit après qu’il n’était jamais si fier de moi !
Près de la Transnistrie
On a quitté le village sans problèmes. On est arrivé dans un autre village pour la nuit. Une artiste locale achète de vieilles maisons et les restaure, y compris la cheminée, les meubles, le textile. C’était trop bien et trop chaud. Le dîner nous attendait déjà. On a goûté Kabachanka, c’est une kacha de courge avec lait et kéfir. Ce n’est pas mon truc, mais ce plat fait partie de la culture locale, il est dans le registre des trésors immatériels de l’Ukraine. On a bien dormi et le matin on est allé voir les quatre maisons restaurées. La mère de l’artiste brode des chemises et restaure aussi les vêtements anciens. Qu’est-ce que c’est beau !
Maison restaurée
On a aussi visité le musée-maison d’un virologue et épidémiologue ukrainien, la guide était chouette. Et on a vu la maison de Leontovych, le compositeur de « Schedryk » que tout le monde connait sous le nom « Carol of the bells ». La guide était géniale ! Je pense qu’elle est amoureuse du compositeur, de son talent, de sa famille, de sa tragédie. J’ai acheté un paquet de cartes postales avec les vues du village, et vous savez quoi ? Ce n’est pas un village ordinaire, c’est « la capitale spirituelle de Podillya ».
Le piano de Leontovych
Le dernier village s’appelait Raygorod, ça veut dire Paradis-ville. Ben… J’ai eu quelques flashbacks de la zone de Tchernobyl, on s’est perdu, on s’est trouvé dans un village que j’ai cru abandonné, on a dû traverser le pont au-dessus du fleuve. Et je dois dire que nommer cette construction « pont », c’est déjà audacieux . Il pleuvait, il faisait froid, j’avais peur de quitter le câble qui nous servait de guide.
Le pont
Notre guidesse a eu une crise d’hystérie parce que les femmes locales ne sont pas venues nous nourrir près du pont. On marchait, on marchait, on montait sur les collines. La guidesse nous promettait la beauté inoubliable, j’ai retenu ma peur et sa colère. Et encore une histoire. Le village qui m’a paru vide est en fait habité, et il y a même des enfants. Mais il n’y a pas d’école dans le village. Alors trois enfants doivent traverser ce pont deux fois par jour, cinq jours par semaine. Ça ne rentrait pas bien dans ma tête. Pourquoi la municipalité n’a rien fait ? Où est le département d’éducation ? Heureusement, on a eu une rencontre avec la directrice de l’école. Et c’était l’heure pour encore un show. C’était dimanche, mais les trois meilleurs élèves en vyshyvanka [chemises brodées] et avec des feuilles de papier en main nous attendaient déjà. Ils nous ont raconté l’histoire du village et de l’école, j’ai posé les questions aux enfants (et les ai terrorisés), j’ai aussi posé beaucoup de questions à la directrice. Poliment. Elle dit que l’école ne peut rien faire, pas de route, pas de bus, il y a juste une élève (donc, un petit cercueil au cas où ?), pas de chauffage central dans l’école, mais il y a des cheminées dans chaque chambre. Pas vraiment de réponses, hein ? La soirée était sauvée par la directrice de la maternelle et une journaliste qui ont préparé une super soupe de poisson, poisson rôti, patates, varenykis aux choux et varenykis aux pommes de terre, la viande, les sauces… Et quatre sortes de vodka arrangées : aux mûres, aux framboises, à l’obier, et zoubrovka [herbe de bison]. Un jour je serai leur marketologue, on sera aussi réputé que Nemiroff. Et on fera un alcoduc vers la France. J’ai un peu trop bu, vous avez compris ?
J’ai remarqué que chaque village avait ses propres particularités phonétiques, c’était intéressant. Chaque village avec ses plats-clefs. Chaque ville ou village a un surnom disproportionné. Conclusions : je ne m’adresserai plus jamais à cette guidesse. Kryvyi Rih est la seule perle de l’État. Vinnytsia, c’est un diamant, il faut y retourner pour tout goûter (mais pas pendant le Carême).
Olga, Viber (texte)
Mercredi 11/12, 23h45
Pacha est en route avec ses collègues. Est-ce que la position est abandonnée, est-ce que les gars seront remplacés ? Je ne peux pas dire quelle situation ils laissent derrière eux, je n’en sais rien, je ne demande pas ça au téléphone.
Je n’ai plus une seule vertèbre : je suis totalement détendue. […]
Olga, Viber (vocal)
Mercredi 11/12, 23h40
Tcherno.
Photo Denis Vishnevski
Le 5 décembre 2024, le décret présidentiel n° 835/2024 a modifié les limites de la réserve de biosphère écologique et radiologique de Chornobyl, réduisant ainsi sa superficie totale à 226 269,5 hectares.
Les parcelles retirées, d’une largeur de 45 mètres le long de la ligne frontalière de l’État, seront transférées aux unités militaires du Service national des gardes-frontières de l’Ukraine en vue d’une utilisation permanente pour la construction, l’aménagement et l’entretien d’ouvrages d’art et de fortification, de clôtures, de panneaux frontaliers, etc. […]
Réserve de biosphère écologique et de radiations de Chornobyl, Facebook, traduction Deepl
Mercredi 11/12, 23h05
Hongrie (toujours).
Le 11 décembre, le président Volodymyr Zelensky a critiqué le Premier ministre hongrois Viktor Orban après son appel d’une heure au président russe Vladimir Poutine au cours duquel les deux hommes ont discuté de la guerre en Ukraine.
L’appel a eu lieu plus tôt dans la journée, après la visite d’Orban à Mar-a-Lago et sa rencontre avec le président élu américain Donald Trump.
Orban a déclaré sur X que l’appel avec Poutine avait duré une heure. Le Premier ministre a également mentionné que ces semaines étaient « les plus dangereuses de la guerre », ajoutant que les parties prenaient « toutes les mesures diplomatiques possibles » pour promouvoir un cessez-le-feu et des pourparlers de paix.
En réponse, Zelensky a appelé à « ne pas jouer sur sa propre image au détriment de l’unité » mais « à la réussite commune ». Il a ajouté que les discussions sur la guerre en Ukraine ne peuvent avoir lieu sans ses représentants.
« Il est absolument clair que parvenir à une paix réelle et à une sécurité garantie nécessite la détermination américaine, l’unité européenne et l’engagement de tous les partenaires à respecter les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies », a ajouté le président.
« Nous espérons tous qu’Orban n’appellera pas Assad à Moscou pour écouter ses conférences d’une heure », a écrit Zelensky sur Telegram, faisant référence au président syrien déchu Bachar al-Assad qui a fui à Moscou après la prise de pouvoir des rebelles. Damas, la capitale syrienne, le 9 décembre. […]
The Kyiv Independent, Zelensky critique Orban pour avoir téléphoné à Poutine pour discuter de l’Ukraine, traduction automatique
Mercredi 11/12, 23h00
Front.
Les forces russes se trouvent désormais à seulement trois kilomètres de la périphérie de Pokrovsk, une ville clé de l’est de l’Ukraine, après avoir progressé mercredi, selon le service de cartographie ukrainien DeepState. Ils ont également détruit ou capturé des positions ukrainiennes à proximité de la ville, a indiqué un porte-parole de l’armée ukrainienne.
« L’ennemi a attaqué nos fortifications dans le secteur de Pokrovsk, à l’ouest du village de Vidrodzennia, au sud de Novotroitske et, à la suite de combats prolongés, deux de nos positions ont été détruites et une a été perdue », a déclaré le porte-parole militaire ukrainien Nazar Volochyn dans des propos télévisés.
Voloshyn a ajouté que les combats se poursuivent à la périphérie de Shevchenkove, un village de la région de Kharkiv, sur le front oriental de l’Ukraine. Des blogueurs militaires ukrainiens ont rapporté que le village était tombé aux mains des Russes, une affirmation qui n’a pas été confirmée par les responsables ukrainiens ou russes.
[…] Bien qu’elle ne soit pas une grande ville – Pokrovsk comptait environ 60 000 habitants avant la guerre et beaucoup sont partis depuis l’invasion à grande échelle de la Russie – elle se trouve sur une route d’approvisionnement clé qui la relie aux centres militaires. Il constitue l’épine dorsale de la défense ukrainienne dans la partie de la région de Donetsk encore sous le contrôle de Kiev. Il y a actuellement 11 000 personnes à Pokrovsk, selon les autorités locales. […]
CNN, Les forces russes à moins de 3 km de la ville clé ukrainienne de Pokrovsk, traduction automatique
Un piéton dans les rues de Pokrovsk, dans la région orientale de Donetsk en Ukraine, le 11 décembre 2024. Romam Pilipey/AFP/Getty Images
Mercredi 11/12, 7h50
Hongrie (Géorgie).
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, s’est engagé à opposer son veto à une proposition visant à imposer des sanctions de l’UE aux responsables géorgiens pour leur répression des manifestations antigouvernementales, a rapporté la Première chaîne de Géorgie le 10 décembre.
S’exprimant aux côtés du ministre géorgien des Affaires étrangères Maka Bochorishvili, Szijjarto a critiqué l’UE et « l’élite libérale internationale » et a affirmé qu’il était « catégoriquement contre » toute sanction contre la Géorgie.
« Si l’opposition avait gagné les élections, Bruxelles aurait crié haut et fort à la démocratie en Géorgie. Ils auraient dit que la démocratie en Géorgie n’a jamais été aussi forte, mais le parti conservateur a gagné les élections, et ils font tout pour nier et ignorer la volonté des citoyens », a déclaré Szijjarto.
Le Conseil des Affaires étrangères de l’UE devrait discuter de la situation le 16 décembre, avec la possibilité d’éventuelles sanctions. […]
The Kyiv Independent, La Hongrie s’engage à bloquer d’éventuelles sanctions de l’UE contre la Géorgie suite à la répression des manifestations, traduction automatique
Mercredi 11/12, 7h45
Zapo (suite) : le drone est devenu russe.
Le patron de l’AIEA s’était bien gardé de parler de l’origine du drone.
Le 10 décembre, un drone russe a heurté et gravement endommagé un véhicule de service de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) alors qu’il se dirigeait vers la centrale nucléaire de Zaporizhzhia (ZNPP), a rapporté le président Volodymyr Zelensky.
Le véhicule de service se rendait au ZNPP pour une rotation du personnel.
« Cette attaque a clairement démontré la façon dont la Russie perçoit tout ce qui touche au droit international, aux institutions internationales et à la sécurité », a déclaré Zelensky sur Telegram. […]
Volodymyr Zelenskyy a exhorté les alliés de l’Ukraine à fournir 10 à 12 systèmes de défense aérienne Patriot supplémentaires qui, selon lui, protégeraient pleinement son ciel, après qu’un missile russe a tué au moins quatre personnes dans la ville de Zaporizhzhia, dans le sud-est du pays. L’attaque a détruit une clinique privée et blessé 20 autres personnes, dont un enfant. « Nous répétons sans cesse que les défenses aériennes doivent sauver des vies et non ramasser la poussière dans les bases de stockage », a déclaré le président ukrainien. […]
The Guardian, Briefing de guerre en Ukraine : ne laissez pas les systèmes de missiles Patriot prendre la poussière, dit Zelensky après une frappe meurtrière contre une clinique, traduction automatique
La chaîne Arte diffuse un documentaire de 2022 sur l’implication russe en Syrie.
Depuis l’offensive russe en Ukraine, le monde s’interroge sur les moyens de contenir l’expansionnisme de Vladimir Poutine. Mais pour comprendre ce conflit aux frontières de l’Europe, il faut tourner son regard vers la Méditerranée. Depuis 2015, la Russie, acteur incontournable du conflit syrien, s’emploie à maintenir son allié historique Bachar el-Assad à la tête du pays à n’importe quel prix. Sur ce territoire transformé en laboratoire de Vladimir Poutine, presque tout l’armement russe a été testé ces dernières années. À maintes reprises, le chef du Kremlin y a aussi mis les Occidentaux à l’épreuve. En 2013, après l’attaque chimique perpétrée par le régime, la reculade de Barack Obama, malgré des menaces préalables, incitera le président russe à annexer la Crimée six mois plus tard. […]
Un drone a heurté et gravement endommagé un véhicule officiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique lors d’une rotation aujourd’hui des équipes de l’AIEA vers la centrale nucléaire de Zaporizhzhya (ZNPP), en Ukraine, dans ce que le directeur général Rafael Mariano Grossi a condamné comme une attaque « inacceptable » contre le personnel de l’Agence travaillant pour prévenir un accident nucléaire pendant le conflit militaire.
Le personnel de l’AIEA, un chauffeur et un agent de sécurité, qui se trouvaient à bord du véhicule blindé au moment de l’incident à 14h05, heure locale, sont tous deux indemnes, mais l’arrière du véhicule a été détruit.
L’incident s’est produit à environ 8 kilomètres de la ligne de front, dans le territoire contrôlé par l’Ukraine. Le véhicule faisait partie d’un convoi se dirigeant vers le point de transfert sur la ligne de front pour rencontrer l’équipe de l’AIEA stationnée au ZNPP depuis un mois, dans le cadre des efforts de l’Agence pour contribuer à assurer la sûreté et la sécurité nucléaires sur le site.
L’eau potable de près de 10 millions de Français est touchée par une pollution radioactive en provenance des centrales nucléaires. Si la présence de tritium est considérée sans risque par les autorités, son impact est sous-évalué selon des scientifiques. Mediapart publie une carte inédite et des analyses d’urine.
C’est une pollution quasi permanente et pourtant invisible : des millions de Français·es avalent de la radioactivité rejetée par les centrales nucléaires en buvant l’eau qui coule de leur robinet. Un peu moins de 10 millions de personnes, environ un·e habitant·e sur sept, vit dans une commune où du tritium, une forme radioactive de l’hydrogène, a été détecté dans l’eau potable au moins deux fois, et à un niveau au moins cinq fois supérieur au bruit de fond, selon une analyse établie par Mediapart et la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) à partir des données des agences régionales de santé (ARS). […]
Médiapart, Nucléaire : il y a des atomes radioactifs dans votre verre d’eau
Les résultats étaient déjà disponibles, mais cachés sur un site du gouvernement peu lisible. La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a donc rendu publiques, lundi 9 décembre, de façon plus claire, les données officielles sur la présence de tritium dans les eaux potables. Le tritium est le principal produit radioactif rejeté dans l’environnement par l’industrie nucléaire.
[…] La Criirad note que le tritium est surtout mesuré dans des agglomérations situées le long ou à proximité de cours d’eau dans lesquels une ou plusieurs centrales nucléaires rejettent des effluents radioactifs. Autre cas de figure : du tritium est détecté en Côte-d’Or, département où se trouve le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Valduc, lieu de fabrication des armes thermonucléaires. Mais d’autres communes présentent également une contamination «dont l’origine reste à déterminer», indique la Criirad.
La commission déplore que la base officielle des données ne comporte aucun résultat pour plusieurs milliers de communes. «Il est nécessaire de documenter toutes les communes alimentées par de l’eau potable contaminée par le tritium, insiste-t-elle. Il est plus que temps de revoir les normes en vigueur qui ne sont pas assez protectrices, d’autant plus que les rejets dans l’environnement vont augmenter avec la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.» […]
Reporterre, Près de 10 millions de Français boivent une eau contaminée par un produit radioactif
D’après les informations du Figaro, la lettre de mission du commissaire européen à l’Énergie a été modifiée en douce depuis sa première version du 17 septembre. Une modification qui fait la part belle au renouvelable qui risque de nuire au nucléaire français.
Face à Bruxelles, ne jamais relâcher sa vigilance. La Commission européenne est tellement coutumière des coups de force, placés en douce pour que tout bon politique français un tant soit peu préoccupé par son pays soit sur le qui-vive. Après le passage en force et la signature du traité Mercosur entre Ursula von der Leyen et les pays du Mercosur, contre l’avis de la France, c’est désormais le nucléaire français qui pourrait souffrir prochainement des desiderata de l’UE.
Le diable est dans les détails. Ou plus précisément, d’après Le Figaro, il se niche dans une lettre de mission adressée au danois Dan Jørgensen, commissaire européen à l’Énergie et au Logement. Encore plus précisément, dans une mise à jour du courrier initial daté du 14 septembre. Désormais, il est écrit que le Commissaire devra « proposer une initiative pour booster le déploiement du stockage de l’énergie et des énergies renouvelables, y compris en proposant un objectif pour les renouvelables en 2040 ». […]
Front populaire, Le double jeu de la Commission européenne en matière de nucléaire
Une pionnière ! Cécile Dorthe, formée cet automne à l’école nationale des scaphandriers (ENS), à Fréjus, sera la première femme française à opérer dans le milieu nucléaire en tant que scaphandrière.
Originaire de Pierrelatte (Drôme), elle est ingénieure en démantèlement nucléaire, depuis une dizaine d’années, et chez Nuvia support depuis cinq ans, au service d’EDF. Elle a 37 ans et est maman d’une fillette de 9 ans.
« Dans mon métier, je suis dans la partie encadrement et je pilote environ 150 personnes partout sur le territoire français, dévoile-t-elle. Nous avons voulu créer un département hyperbare chez Nuvia, avec l’arrivée de deux scaphandriers. Aujourd’hui, notre démarche avec ces formations à l’ENS, est de devenir autonome, afin d’avoir une équipe complète et réactive au sein de notre entreprise ». […]
Var Matin, « Une sacrée aventure, dans un milieu très masculin »: la première femme « plongeuse nucléaire » formée à Fréjus
Mardi 10/12, 17h50
Syrie.
[…] Lors d’une conférence de presse à Jérusalem, lundi soir, le premier ministre israélien a donné sa vision du moment, suggérant en avoir été l’un des initiateurs : « Hier, un nouveau chapitre, immense et dramatique, s’est ouvert dans l’histoire du Proche-Orient. Hier, le régime Assad en Syrie, le maillon central de l’“axe du Mal” iranien, s’est brisé après cinquante-quatre ans. L’Iran avait investi des milliards en Syrie, en pure perte. C’était une dictature brutale qui écrasait ses citoyens et a sauvagement assassiné des centaines de milliers d’entre eux. L’effondrement du régime syrien est le résultat direct des coups sévères que nous avons portés au Hamas, au Hezbollah et à l’Iran. »
Même si d’autres facteurs et, notamment, la guerre en Ukraine, qui a absorbé les forces russes, soutiens du régime syrien, ont contribué à la fin de Bachar Al-Assad, ce moment est bel et bien la conséquence d’une série de coups portés à l’ensemble des groupes réunis dans l’« axe de la résistance », brisé, au fil des mois, par les représailles israéliennes menées depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023.
Le Monde, Syrie : la chute du régime d’Assad permet à Israël d’étendre son contrôle sur certaines zones stratégiques du pays
Mardi 10/12, 13h50
C’était dimanche il n’y a pas si longtemps.
L’une des tactiques enseignées aux fantassins russes : lorsqu’un drone FPV s’approche, les Russes apprennent à se figer sur place ou à faire semblant d’être morts. Dans l’espoir que l’opérateur du drone ne remarquera tout simplement pas le Russe [spoiler : ça ne marche pas]. Vidéo de la 68e brigade ukrainienne.
La scène vue sous deux angles : depuis le FPV qui va frapper et depuis le drone d’observation
Mardi 10/12, 13h30
Roumanie.
Le soir du premier tour de l’élection présidentielle roumaine, un candidat d’extrême droite qui était donné à 1 % dans les intentions un mois plus tôt remporte le premier tour avec 22,94 % des voix. Dans la sidération générale, l’un des principaux journalistes et commentateurs politiques roumains déclare : « Ce soir, 24 novembre 2024, l’invasion russe de la Roumanie a commencé ».
La revue a eu accès et étudié les documents élaborés par les services roumains, ayant notamment servi à informer la décision du 4 décembre de la Cour suprême d’annuler les élections. On y découvre une opération d’une ampleur inédite menée par la Russie pour soutenir un candidat d’extrême droite proche de Poutine, en fragilisant les infrastructures démocratiques d’un État stratégique pour l’architecture de sécurité de l’Union.
Ces documents posent en creux une question existentielle pour nos démocraties. Est-ce la fin du temps de la naïveté ?
[…] Dans les sondages sur les intentions de vote réalisés entre le 30 octobre et le 5 novembre, Călin Georgescu était crédité de moins de 1 %. Entre le 15 et le 20 novembre, il était classé 6e, avec 6,2 % d’intentions de vote tandis que les sondages des 20 et 21 novembre le plaçaient à 10,6 %.
Le 4 décembre, après avoir consulté l’ensemble des documents élaborés par les services roumains, la plus haute juridiction roumaine a annulé les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, en déclarant que l’ensemble du processus devait être recommencé. Depuis, la Roumanie se trouve dans une crise politique intense : des soutiens de Călin Georgescu ont été arrêtés alors qu’ils se préparaient à manifester lourdement armés. Entre-temps, des dizaines de sites web et de groupes Telegram coordonnés par la Russie tentent désormais de transformer Georgescu en martyr de la démocratie.
[…] TikTok est le réseau social le plus influent en Roumanie. Le nombre d’utilisateurs roumains sur TikTok (8,97 millions) est sur le point de dépasser le nombre d’utilisateurs sur Facebook (9,05 millions). En 2024, alors que Facebook a perdu 1,3 million d’utilisateurs, TikTok en a gagné 1,7 million. Un utilisateur roumain de TikTok passe en moyenne 32 heures par mois sur la plateforme, plus de temps que n’importe quel autre utilisateur de n’importe quelle autre plateforme.
Selon les documents des services, dès novembre 2024, « plus de 100 influenceurs (totalisant 8 millions d’abonnés) ont été manipulés et mobilisés pour promouvoir la figure de Georgescu ». Une augmentation soudaine de la popularité des contenus vidéo liés aux hashtags promouvant Georgescu a été constatée entre le 13 et le 26 novembre, en allant jusqu’à porter le candidat à la neuvième position des tendances mondiales sur TikTok.
[…] Pour expliquer la viralité non-organique [?] des messages du candidat, TikTok a reconnu aux autorités roumaines qu’il s’agissait d’une « mass guerrilla political campaign » et d’un cas de figure de « brute force attack in cybersecurity ».
[…] La campagne coordonnée n’a pas été signalée — contournant ainsi la législation électorale sur l’exploitation des algorithmes des réseaux sociaux. Selons les autorités roumaines, Georgescu aurait bénéficié d’un traitement préférentiel sur la plateforme TikTok, car « le contenu qu’il a posté n’était pas marqué comme appartenant à un candidat, ce qui a favorisé une diffusion massive, les vidéos publiées n’étant pas officiellement associées à la campagne électorale. Par conséquent, sa visibilité a augmenté de manière préférentielle par rapport aux autres candidats, dont les posts ont été massivement filtrés, diminuant de manière exponentielle leur présence en ligne. »
Des comptes TikTok prétendument affiliés à des institutions d’État roumaines ont diffusé des contenus favorables à Georgescu, induisant faussement un soutien institutionnel. Des dizaines de comptes TikTok ont ainsi été identifiés utilisant frauduleusement les logos du SRI (Serviciul Român de Informații, en français : Service de Renseignement Roumain, le successeur de la Securitate) et de la Brigade Anti-Terroriste (Brigada Antiteroristă, BAT).
[L’article explique ensuite comment ont été payés les influenceurs]
[…] Un autre document consulté par la revue analyse l’intérêt de Moscou « pour l’amplification de l’écho de candidats pro-russes, d’extrême droite, anti-système, pacifistes et représentants de mouvements nationalistes ». Selon le Kremlin, « l’extrême droite européenne est réceptive à Moscou et connaît une tendance ascendante en termes de popularité ».
Le même document développe : « La Russie a inondé l’espace informationnel avec des récits divisifs et favorables à des vecteurs (personnes ou formations politiques) partageant des vues proches du Kremlin (extrémistes, nationalistes, populistes, figures politiques anti-système, etc.) »
[…] La Roumanie est perçue par Moscou comme un État ennemi. Le Kremlin considère que le pays menace la sécurité russe par sa coopération avec l’OTAN et les États-Unis, cherche à résoudre ses problèmes économiques aux dépens de la Russie, et rivalise directement avec elle en République de Moldavie.
Cette campagne montre clairement que la Roumanie est devenue une priorité des actions hostiles russes qui incluent la propagande et la désinformation, soutenues par des technologies émergentes comme l’intelligence artificielle pour adapter des messages personnalisés.
[…] Depuis le 4 décembre, des dizaines de sites web et de canaux Telegram coordonnés par la Russie interviennent massivement en faveur de Călin Georgescu. C’est encore plus net depuis vendredi 5 décembre et l’annulation des élections présidentielles en Roumanie. Identifiés initialement par l’agence française Viginium, ces sites, regroupés sous le nom « Portal Kombat », agissent comme un outil sophistiqué de propagande pro-russe, en présentant Georgescu comme une victime du système politique et un défenseur des valeurs traditionnelles. […]
Le Grand Continent, Comment Poutine attaque la Roumanie : 10 points sur l’arsenalisation avec TikTok d’une démocratie
Des journalistes regardent sur leurs téléphones portables une vidéo enregistrée de Calin Georgescu, le candidat indépendant à la présidence qui a remporté le premier tour des élections présidentielles, après que la Cour constitutionnelle a annulé le premier tour de l'élection présidentielle du pays, quelques jours après des allégations selon lesquelles La Russie a mené une campagne en ligne coordonnée pour le promouvoir, à Mogosoaia, en Roumanie, le vendredi 6 décembre 2024. (AP Photo/Vadim Ghirda)
Mardi 10/12, 9h55
Mobilisation.
L’Ukraine n’utilisera pas « la jeunesse des soldats » pour combler ses lacunes en matière d’équipement et de formation militaires, a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans un message sur les réseaux sociaux le 9 décembre.
Les commentaires de Zelensky sont intervenus en réponse aux pressions exercées par des responsables américains et d’autres alliés occidentaux pour que l’Ukraine abaisse l’âge de sa conscription de 25 à 18 ans afin de mobiliser davantage de troupes.
« Nous ne devons pas compenser le manque d’équipement et de formation par la jeunesse des soldats », a déclaré Zelensky sur X.
« La priorité devrait être de fournir des missiles et de réduire le potentiel militaire de la Russie, et non l’âge de service de l’Ukraine. L’objectif devrait être de préserver autant de vies que possible, et non de conserver des armes en stock. » […]
The Kyiv Independent, L’Ukraine n’échangera pas la vie de jeunes soldats contre de meilleures armes, dit Zelensky, traduction automatique
Mardi 10/12, 9h50
Syrie.
Les États-Unis et Israël profitent du vide de pouvoir laissé par la chute du régime d’Assad en Syrie. Israël a mené une série d’attaques qui ont détruit une grande partie de ce qui restait des caches d’armes, des ressources navales, de l’armée de l’air et des systèmes de défense aérienne d’Assad afin qu’ils ne tombent pas entre les mains de celui qui contrôlera ensuite la Syrie. Des installations liées aux programmes d’armes chimiques et au développement d’armes avancées d’Assad ont également été touchées. Cela s’ajoute aux blindés israéliens qui pénètrent en Syrie plus profondément sur les hauteurs du Golan pour établir une « zone tampon ». Les États-Unis ont également saisi l’occasion pour lancer des frappes aériennes à grande échelle contre l’EI en Syrie. Tout cela s’est produit alors que l’espace aérien syrien est soudainement devenu beaucoup plus permissif qu’il ne l’était auparavant.[…]
Le gouvernement américain travaille également avec des partenaires régionaux pour sécuriser ou éliminer les armes chimiques qu’Assad utilise parfois contre son propre peuple.
Cet effort « est l’une de nos priorités absolues, et veiller à ce que tout ce qui contient ce type de dérivés, qu’il s’agisse de tout, du chlore à bien pire, soit détruit ou pris en charge », a déclaré dimanche un responsable américain aux journalistes. Le responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a exclu que des troupes américaines soient présentes sur le terrain en Syrie pour apporter leur aide.
[…] Les frappes aériennes du CENTCOM ont eu lieu après que le président élu Donald Trump a déclaré sur les réseaux sociaux que l’Amérique n’avait rien à faire en Syrie, où se trouvent encore environ 900 soldats américains. La réaction de Trump à la chute d’Assad a probablement offert un avant-goût de ce qui pourrait être une approche plus non interventionniste à l’égard de ce pays.
[…] Il convient de noter qu’en 2017, alors qu’il était président, Trump a ordonné une frappe de missile Tomahawk sur des cibles syriennes en réponse à l’utilisation par Assad de gaz sarin lors d’une attaque contre Khan Shaykhun qui a tué des centaines de personnes. Un an plus tard, cependant, il a décidé sans avertissement et contre l’avis massif de son cabinet et de ses conseillers principaux de retirer rapidement tout le personnel de Syrie et de mettre fin aux opérations de combat dans l’ensemble du pays. Cette action a incité le secrétaire à la Défense, James Mattis, à démissionner. Cette décision ne s’est jamais concrétisée avant que Trump ne perde sa candidature à la réélection au profit de Joe Biden, qui maintenait une présence militaire américaine en Syrie. […]
The War Zone, L’espace aérien syrien soudainement permissif provoque une vague de frappes aériennes étrangères, traduction automatique
Le Kremlin continue d’indiquer prudemment qu’il peut assurer la sécurité des bases militaires russes en Syrie à court terme, mais il a notamment exprimé son incertitude quant à l’avenir à long terme des bases militaires, dans le contexte d’une situation politique instable et en évolution rapide en Syrie. Syrie.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré le 9 décembre que l’armée russe prenait toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité des bases militaires russes en Syrie et que la Russie « faisait tout son possible » pour établir des contacts avec ceux qui peuvent assurer la sécurité du personnel militaire russe. en Syrie. Peskov a noté que le Kremlin organiserait des « discussions sérieuses » avec les futures autorités syriennes sur les bases militaires russes à Khmeimim et Tartous à une date ultérieure non précisée, mais a noté qu’il était actuellement trop tôt pour discuter du maintien de ces bases car une telle discussion implique « ceux qui dirigeront la Syrie. » […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 9 décembre, traduction automatique
Mardi 10/12, 9h40
Drones, nouveautés (suite).
Les forces ukrainiennes affirment qu’elles utilisent désormais des drones Sea Baby armés de mitrailleuses lourdes. Le service de sécurité ukrainien a déclaré que l’embarcation sans équipage transportant une mitrailleuse avait engagé des chasseurs russes de la série Flanker , des hélicoptères Mi-8/Mi-17 Hip et des patrouilleurs Raptor lors d’une récente attaque contre des cibles dans la péninsule de Crimée occupée, autour du pont de Kertch. […]
The War Zone, Les drones ukrainiens tirent désormais avec des mitrailleuses sur des hélicoptères et des bateaux russes, traduction automatique
Drone terrestre ukrainien Droid TW 12.7. Il est équipé d'une mitrailleuse Browning 12.7.
Mardi 10/12, 9h25
Brouzouf.
Quasiment trois ans après le début de la guerre, sous l’effet des sanctions et d’un effort de guerre démesuré, les problèmes économiques de la Russie apparaissent enfin au grand jour, écrit Nicolas Bouzou.
L’influence de la propagande russe en Europe avait fini par faire gober à l’opinion publique ce bobard : les sanctions occidentales à l’égard de la Russie nous pénalisaient plus qu’eux. Nous étions peu nombreux à expliquer qu’inédites par leur ampleur, elles constituaient un poison lent qui allait progressivement doper, essouffler puis épuiser l’économie russe. […]
Les Echos, Opinion | Guerre en Ukraine : surprise, les sanctions contre la Russie ont visé juste !
La Russie continue de faire face à des coûts énormes pour maintenir son effort de guerre contre l’Ukraine, avec des tensions économiques croissantes, des pénuries de main-d’œuvre et une corruption systémique qui menacent la durabilité de la base industrielle de défense russe (DIB).
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a rapporté le 7 décembre que la Russie avait dépensé plus de 200 milliards de dollars pour sa guerre en Ukraine et avait subi au moins 700 000 victimes depuis février 2022, avec des pertes récentes avoisinant 1 000 soldats par jour. Le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation a rapporté le 9 décembre que les liquidités de la Russie dans son Fonds national de protection sociale étaient passées de 140 milliards de dollars en février 2022 à 53,8 milliards de dollars au 1er décembre 2024. Le Centre a noté que la Russie s’appuie de plus en plus sur les réserves de yuan chinois et sur les ventes d’or pour couvrir son déficit budgétaire et qu’elle consacre un tiers de son budget national pour 2025 à 2027 aux dépenses de défense, ce qui indique une priorité insoutenable de la guerre au détriment de la stabilité économique.
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 9 décembre, traduction automatique
Après le renversement d’Assad, Poutine se retrouve dans une position plus faible au Moyen-Orient.
La Russie a demandé à la Turquie de l’aider à retirer ses troupes de Syrie après l’effondrement du régime de Bachar al-Assad, a rapporté CNN Turk le 9 décembre.
Selon le correspondant du média à Ankara, la Russie a proposé de déplacer ses forces vers les zones syriennes sous contrôle turc avant de les transporter vers la Russie par voie aérienne.
Cependant, Moscou aurait l’intention de conserver le contrôle de ses principales bases militaires de Tartous et de Khmeimim.
Ces rapports concordent avec les affirmations des services de renseignement militaires ukrainiens (HUR) selon lesquelles la Russie a commencé à retirer ses ressources militaires et navales de Syrie après la chute du régime d’Assad aux mains des forces de l’opposition. […]
The Kyiv Independent, La Russie demande l’aide de la Turquie pour retirer ses troupes de Syrie, rapporte CNN Turk, traduction automatique
Lundi 9/12, 18h30
Héhé.
L’association japonaise des survivants de la bombe atomique, Nihon Hidankyo, lauréate du prix Nobel de la paix 2024, s’en est prise, lundi à Vladimir Poutine.
« Je pense que le président Poutine ne comprend pas vraiment ce que les armes nucléaires représentent pour les êtres humains, de quel type d’arme il s’agit », a dit Terumi Tanaka, coprésident de l’association, lors d’une conférence de presse à Oslo à la veille de la cérémonie de remise du Nobel « Je pense qu’il n’y a même pas réfléchi », a ajouté le nonagénaire. […]
Ca y est ! Comme on l’espérait depuis quelques jours, Pacha a quitté la région de Donetsk avec son arme. Il y était depuis onze mois. […]
Olga, Viber (vocal)
Lundi 9/12, 8h30
Drones : trois nouveautés.
Des drones sans pilote de la marine ukrainienne ont attaqué des plates-formes gazières saisies par la Russie dans la mer Noire, près de la Crimée, détruisant les systèmes de surveillance installés par la Russie.
La vidéo montre également le lancement de drones FPV depuis un bateau sans pilote.
[…] Il semble que le bateau dispose de 4 emplacements pour drones FPV, chacun contenant 2 FPV superposés. Ainsi, 1 bateau peut transporter 8 FPV. […]
L’effondrement rapide du régime d’Assad en Syrie – un régime que le Kremlin a contribué à soutenir depuis 2015 – constitue une défaite politique stratégique pour Moscou et a plongé le Kremlin dans une crise alors qu’il cherche à conserver sa base militaire stratégique en Syrie.
La Russie est intervenue au nom de l’ancien président syrien Bashar al Assad en 2015 afin de sécuriser le régime d’Assad après le début des manifestations de masse en 2011 dans le cadre du mouvement plus large du Printemps arabe, qui a déclenché la guerre civile syrienne et menacé d’évincer Assad.
[…] L’incapacité ou la décision de la Russie de ne pas renforcer le régime d’Assad alors que l’offensive de l’opposition syrienne a rapidement progressé dans tout le pays nuira également à la crédibilité de la Russie en tant que partenaire de sécurité fiable et efficace dans le monde, ce qui à son tour affectera négativement la capacité de Poutine à obtenir un soutien dans le monde entier pour le monde multipolaire qu’il désire.
[…] Le Kremlin aurait conclu un accord le 8 décembre avec des dirigeants de l’opposition syrienne non précisés pour assurer la sécurité des bases militaires russes en Syrie, mais les contours de cet accord et sa longévité restent flous compte tenu de la situation politique instable et en évolution rapide sur le terrain en Syrie.
Le fil de presse du Kremlin, TASS, a rapporté le 8 décembre qu’une source du Kremlin affirmait que des dirigeants non précisés de l’opposition syrienne garantissaient la sécurité des institutions militaires et diplomatiques russes en Syrie.
Le Monde — Le président russe, Vladimir Poutine, et Bachar Al-Assad, en Syrie, le 11 décembre 2017. SPUTNIK PHOTO AGENCY / REUTERS
[…] ISW a collecté des indicateurs solides selon lesquels la Russie a mis en place des conditions pour évacuer ses moyens militaires de Syrie et que les bases militaires russes ne sont pas sécurisées.
Les images satellite collectées le 7 décembre montrent trois avions de transport militaire Il-76 et un An-124 sur la base aérienne russe de Khmeimim, probablement afin d’évacuer des quantités limitées de moyens militaires russes du pays. Le Kremlin devra probablement effectuer un nombre important de sorties aériennes pour évacuer correctement la Syrie. Des images géolocalisées publiées le 6 décembre montraient des forces russes transportant des systèmes de défense aérienne S-300 ou S-400 et Tor-M1 près de Baniyas le long de l’autoroute M1 Lakatia-Tartus, peut-être dans le cadre d’un redéploiement tactique ou pour une évacuation hors de Syrie.
[…] La perte des bases russes en Syrie aura des conséquences majeures sur l’empreinte militaire mondiale de la Russie et sur sa capacité à opérer en Afrique.
La Russie a exploité sa base navale de Tartous pour projeter sa puissance en mer Méditerranée, menacer le flanc sud de l’OTAN et relier ses ressources en mer Noire à la mer Méditerranée. La perte des bases russes en Syrie perturbera probablement la logistique russe, les efforts de réapprovisionnement et les rotations du Corps africain, affaiblissant particulièrement les opérations russes et la projection de leur puissance en Libye et en Afrique subsaharienne.
[…] Les blogueurs ultranationalistes russes – dont beaucoup ont combattu ou couvert la guerre en Syrie – sont bouleversés par la chute du régime d’Assad, la critiquant comme un nouvel échec de la politique étrangère russe à exercer et à maintenir son influence dans des domaines d’importance stratégique.
La communauté ultranationaliste russe a largement critiqué le régime d’Assad pour avoir fait preuve de complaisance ces dernières années en permettant à son armée de se dégrader et en s’appuyant sur d’autres pays, dont la Russie et l’Iran, pour fournir au régime d’Assad des capacités défensives. Les blogueurs militaires se sont cependant largement concentrés sur l’impact de l’effondrement du régime sur la Russie, certains décrivant la chute du régime d’Assad comme un échec important de la politique étrangère russe, car la Russie n’a pas systématiquement travaillé pour accroître l’influence russe dans la région ou pousser le régime d’Assad. mener des réformes gouvernementales sous la direction du Kremlin. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 8 décembre, traduction automatique
Lundi 9/12, 8h10
Tout va bien, je suis avec Nastia en voyage gastronomique. Vous demandez où je suis ? Je vous envoie la photo.
Oui, c’est ça, on est près de la région russe en Moldavie. Mais on va bien. Regardez.
Olga, Viber (texte)
Lundi 9/12, 8h05
Allo ?
Au temps de Joseph Staline, les Russes adressaient par lettre leurs requêtes au Kremlin. Avec Vladimir Poutine, ils ont pris une autre habitude : publier des vidéos sur les réseaux sociaux. Dernier exemple : les habitants de Lyakhovitsy, petit village dans la lointaine banlieue de Moscou, ont envoyé au chef du Kremlin une vidéo dans laquelle ils expliquent pourquoi la construction d’un nouveau cimetière menace l’écoulement des eaux et les fondations de leurs maisons, et comment les processions funéraires perturberont la santé morale de leurs enfants. « Cher Vladimir Vladimirovitch… Aidez-nous à résoudre ce problème », implorent-ils dans la vidéo.
[…] Finalement, les équipes du Kremlin satisfont les demandes pour faire passer le message suivant : les autorités locales n’ont pas été efficaces mais, au sommet, Vladimir Poutine est à l’écoute et agit.
[…] Avec l’« opération militaire spéciale » lancée par la Russie en Ukraine en février 2022, l’exercice a pris une autre dimension. En près de trois ans d’offensive, des vidéos de soldats ont étalé au « cher commandant en chef » leurs complaintes : « il y a des pertes injustifiées » ; « nous refusons de combattre avec des fusils d’assaut contre des chars » ; « d’une manière générale, c’est le bordel complet et les hommes meurent »…
[…] « Comment est-ce possible ? Cela fait maintenant trois mois que nous vivons un enfer », ont également lancé au « cher président de notre grand et puissant pays » des réfugiés d’un village de la région de Koursk après l’entrée en août des troupes ukrainiennes dans ce territoire russe. Ils ont appelé Vladimir Poutine à « mettre fin à cette foutue guerre qui a coûté la vie à de nombreuses personnes innocentes ».
Le Monde, « Cher Vladimir Vladimirovitch… » : en Russie, Vladimir Poutine interpellé directement dans des vidéos, pour parler de problèmes locaux, ou de la guerre en Ukraine
Dimanche 8/12, 22h35
Pertes militaires ukrainiennes : premiers chiffres officiels.
L’Ukraine a perdu 43 000 soldats sur le champ de bataille depuis le début de l’invasion à grande échelle de la Russie en février 2022, a révélé le président Volodymyr Zelensky dans une rare déclaration sur les pertes ukrainiennes publiée sur X.
Ce chiffre contraste avec une affirmation faite le même jour, le 8 décembre, par le président élu américain Donald Trump, qui a écrit sur sa plateforme Truth Social que les pertes militaires ukrainiennes avaient atteint « 400 000 soldats et bien plus de civils ».
Dans son message, Zelensky écrit que « l’Ukraine a perdu 43 000 soldats tués au combat sur le champ de bataille », ajoutant qu’il y a eu « 370 000 cas d’assistance médicale aux blessés », y compris des blessures légères ou répétées.
[…] Zelensky a également noté qu’environ la moitié des soldats blessés au combat retournent ensuite sur le champ de bataille. « Cela témoigne de la résilience de nos forces armées et de l’efficacité de nos équipes médicales », a déclaré Zelensky.
« Depuis septembre de cette année, la Russie perd des troupes sur le champ de bataille dans un rapport de 5 pour 1, voire 6 pour 1, par rapport à nous », a-t-il ajouté.
The Kyiv Independent, L’Ukraine a perdu 43 000 soldats au combat depuis le début de l’invasion, selon Zelensky, traduction automatique
La chute du régime de Bachar el-Assad et sa fuite de Syrie ont attiré l'attention sur le soutien financier considérable apporté par l'Iran et la Russie pendant la guerre civile. Ces contributions, qui ont joué un rôle crucial dans le maintien du régime d'Assad, comprenaient une aide militaire, une assistance économique et des livraisons d'armes.
Selon les estimations, l'Iran a fourni des milliards de dollars par an à la Syrie, en particulier en 2012 et 2013, lorsque le régime d'Assad avait pratiquement perdu toutes ses sources de revenus. Ces fonds comprenaient des livraisons de pétrole et de gaz, des lignes de crédit et des investissements dans les infrastructures. De même, la Russie a joué un rôle clé à partir de 2015, en proposant une intervention militaire directe, des ventes d'armes, des prêts et des investissements économiques.
Avec la chute d'Assad, le remboursement de ces dettes substantielles est devenu incertain. L'Iran et la Russie pourraient avoir beaucoup de mal à récupérer leurs investissements financiers, en particulier si le nouveau gouvernement syrien n'a pas la volonté ou les ressources nécessaires pour honorer ces obligations. Cette incertitude pourrait entraîner des tensions diplomatiques et économiques entre ces pays et les nouveaux dirigeants syriens.
En résumé, la chute d'Assad a non seulement provoqué des changements politiques et militaires dans la région, mais a également eu de graves répercussions économiques pour ses principaux soutiens, l'Iran et la Russie.
(traduction Deepl)
Les agences de presse russes ont rapporté le 8 décembre que le Syrien Bachar al-Assad et sa famille étaient arrivés en Russie, où les autorités russes leur avaient accordé l’asile, selon une source du Kremlin.
« Le président Assad de Syrie est arrivé à Moscou. La Russie lui a accordé, ainsi qu’à sa famille, l’asile pour des raisons humanitaires », a déclaré la source à l’agence de presse TASS.
[…] La guerre civile en Syrie a commencé en 2011 par un soulèvement contre le gouvernement d’Assad, et les forces de ce dernier, ainsi que ses alliés russes, ont bombardé des villes jusqu’à les réduire en ruines. La guerre a engendré l’une des plus grandes crises de réfugiés de l’histoire moderne, avec des millions de personnes fuyant le pays, et a conduit à une prise de conscience politique en Europe avec l’arrivée de plus d’un million de réfugiés en 2015. […]
The Kyiv Independent, Le président syrien Assad et sa famille sont arrivés à Moscou après avoir obtenu l’asile, ont indiqué des sources aux agences de presse russes, traduction automatique & Deepl
Dimanche 8/12, 9h45
Corée du Sud.
Les procureurs sud-coréens ont arrêté dimanche l’ancien ministre de la Défense qui aurait recommandé la semaine dernière l’imposition brève mais étonnante de la loi martiale au président Yoon Suk Yeol, faisant de lui la première personnalité arrêtée dans cette affaire.
Cette évolution est intervenue un jour après que Yoon a évité une tentative de destitution de l’opposition au Parlement, la plupart des législateurs du parti au pouvoir ayant boycotté un vote en salle pour empêcher la majorité des deux tiers nécessaire pour suspendre ses pouvoirs présidentiels. Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, a déclaré qu’il préparerait une nouvelle motion de destitution contre Yoon.
[…] Le procureur principal Park Se-hyun a déclaré dimanche dans une déclaration télévisée que les autorités avaient lancé une équipe d’enquête spéciale de 62 membres sur l’affaire de la loi martiale. Park, qui dirigera l’équipe, a déclaré que l’enquête « ne laisserait aucun soupçon ».
Yoon a accepté jeudi l’offre de démission de Kim après que les partis d’opposition ont déposé une motion de destitution distincte contre lui. […]
CNN, Les procureurs sud-coréens arrêtent l’ancien chef de la défense pour avoir imposé la loi martiale, traduction automatique
Dimanche 8/12, 9h30
Le point de vue militaire de Guillaume Ancel.
Alors que la France se débat avec les conséquences de la Macronie, qu’elle est désormais soumise au bon vouloir des deux extrêmes politiques de notre pays, les guerres en cours sont moins affectées par nos préoccupations politiques immédiates que par l’arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, la seule « puissance » capable aujourd’hui de nous protéger des empires menaçants… et donc aussi de nous laisser choir.
[…] Les opposants de Bachar créent la surprise en avançant à grande vitesse [situation au 7 décembre], la capitale Damas est désormais à portée de leurs opérations tandis que les Russes finissent de replier leur matériel le plus sensible (notamment les systèmes sol-air) pour le rapatrier en Russie ou peut-être en Iran. L’Iran qui sera la grande perdante d’un renversement de Bachar le boucher… En effet, pour accéder au Hezbollah et contrôler indirectement le Liban, il leur faut passer (géographiquement comme politiquement) par la Syrie.
Le renversement du régime de Bachar signera l’échec de l’Iran et l’affaiblissement de ses « proxy » de l’ouest, en Syrie comme au Liban, du Hamas au Hezbollah. La chute du boucher de la Syrie illustre aussi l’échec de la Russie qui avait déclenché cette guerre au Proche-Orient pour créer un deuxième front et affaiblir le soutien américain à la résistance ukrainienne. Mais ce conflit au Proche-Orient se retourne désormais contre Poutine, en affichant son incapacité à soutenir concrètement ses alliés et en révélant sa faiblesse militaire.
[…] Avec ce basculement de la Syrie, Trump disposera d’une carte supplémentaire pour négocier avec Vladimir Poutine, et Israël pourra légitimement penser que la menace iranienne en sera largement réduite. Quant à la Syrie elle-même, elle échappera enfin aux griffes d’un des pires massacreurs de sa longue histoire, sans que son avenir ne soit sécurisé pour autant.
Le sort de l’Ukraine va probablement se jouer en début d’année 2025, la guerre cessera vraisemblablement, mais la paix dans cette région n’en est pas assurée pour autant. Ce qui se dessine nettement est la volonté de Trump de stopper les combats sur un scénario semblable à la guerre de Corée où, faute d’une victoire atteignable, la ligne de front s’est figée pour devenir une ligne de démarcation. La question centrale sera alors de « sécuriser » ces 1,200 km de front et reposera aussi sur la capacité militaire et la détermination des acteurs les plus impliqués, que sont les Européens.
Dans ce contexte, il est probable que Poutine et Trump se mettent d’accord, en faisant peu de cas en réalité de l’avis de l’Ukraine et des pays européens, et qu’ils figent moyennant quelques aménagements la ligne de front actuelle. Le président ukrainien sera obligé de l’accepter puisque concrètement il n’a pas les moyens de faire autrement, mais il aura besoin de « garanties de sécurité » auxquels les pays européens les plus impliqués ont intérêt à contribuer activement car il s’agit bien de leur sécurité qui est en jeu. […] seule une présence militaire crédible est de nature à garantir que cette ligne de démarcation ne redevienne pas une ligne de front, une ligne d’affrontement.
L’OTAN, si une partie de ses pays membres l’acceptent, peut organiser cette force de protection. Ce serait difficile pour Trump de refuser une participation américaine alors qu’il voudra s’afficher comme le parrain de la fin de cette guerre (à défaut d’une paix retrouvée). De plus, sans le dispositif global de renseignement américain auquel l’OTAN permet d’accéder, une force strictement européenne serait myope, ce qui est extrêmement dangereux pour une force de protection.
Pour Poutine, voir une mission de l’OTAN assurer la protection de l’Ukraine qu’il prétendait vouloir empêcher de rentrer dans cette organisation défensive sera difficile à accepter. Cependant, il pourra négocier sans difficulté que l’Ukraine ne rentre pas pour autant dans l’OTAN, ce qui est virtuellement impossible pour un pays en guerre. De plus, au vu de l’état réel de son armée – qui n’est même plus capable de porter secours à un régime frère comme la Syrie –, ce serait particulièrement dangereux pour le « maître du Kremlin » de vouloir défier Trump au début même de son dernier mandat.
Quant aux résultats de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine, il faut regarder objectivement son échec. Lors de cette dernière année (décembre 2023 à novembre 2024), l’armée russe a conquis moins de 3,000 km2 en Ukraine malgré la concentration de tous ses efforts et le sacrifice de centaines de milliers de soldats. Cela représente 0,6% des 480,000 km2 qu’il lui resterait à conquérir, soit concrètement deux siècles de combats de cette intensité pour essayer de soumettre l’Ukraine…
En fait, Poutine n’a ni les moyens ni intérêt à ne pas « dealer » avec Donald Trump. Le président Zelensky peut s’en émouvoir mais il n’aura pas le choix. Et les pays européens pourront contribuer activement à l’application de cet accord mais leur désunion ne leur permet pas de constituer une alternative crédible à l’accord que passeront Trump et Poutine. Il faut donc s’y préparer : dans six semaines seulement, Donald Trump sera « au pouvoir ».
Ne pas subir, Guillaume Ancel, Le coup d’après, c’est (malheureusement) l’arrivée au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier
Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, participent samedi soir à un dîner à l’Elysée à l’invitation d’Emmanuel Macron, après la cérémonie de réouverture de la cathédrale de Paris, a annoncé la présidence française.
Les deux dirigeants avaient déjà été reçus dans l’après-midi par le président français au palais présidentiel pour une réunion trilatérale. Le président ukrainien avait rapporté avoir eu une rencontre « bonne et fructueuse » avec Donald Trump et Emmanuel Macron. […]
Le Monde – Donald Trump, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, à l’Elysée, à Paris, le 7 décembre 2024. PIROSCHKA VAN DE WOUW / REUTERS
Dimanche 8/12, 9h25
Hop.
Le deuxième fils du président Hafez Al-Assad s’est retrouvé propulsé au pouvoir après la mort de son frère aîné. Il avait résisté à la guerre civile qui a suivi les printemps arabes de 2011 au prix d’une guerre civile sanglante. Dimanche 8 décembre, il a finalement été contraint à la fuite par une coalition de rebelles.
[…] Cruelle ironie de l’histoire : l’homme aux mains poissées de sang, qui s’est enfui dimanche 8 décembre, après avoir passé un quart de siècle aux commandes de la Syrie, après avoir brisé son peuple et broyé son pays, n’était pas destiné au pouvoir. […]
Le Monde, En Syrie, la chute de Bachar Al-Assad, président par accident, modernisateur raté et despote sanguinaire
Samedi 7/12, 10h15
On voit de tout.
Décidément, il ne fait pas bon être un soldat russe ces jours-ci. Certains commandements militaires régionaux ont eu l’idée brillante d’interdire, sous peine de mort, l’utilisation de voitures civiles, qui palliaient jusqu’ici la pénurie de véhicules militaires spécialisés sur le front en Ukraine. Par conséquent, les bidasses russes sont contraints d’enfourcher des bicyclettes et de pédaler comme de simples coureurs de VTT ou cyclo-cross en plein bourbier ukrainien, relate le magazine économique américain Forbes.
[…] Ayant perdu au moins 11.000 véhicules blindés depuis février 2022, l’armée russe a été obligée d’utiliser des véhicules civils: des voitures, des pick-up, des 4×4 et des motos ont été ainsi utilisés dans des offensives. Tout se passait bien… jusqu’à ce que les soldats russes soient rattrapés par leur penchant pour la bouteille. D’après les données des accidents de la route des militaires russes à bord de véhicules n’appartenant pas à l’armée, au moins vingt-et-un d’entre eux seraient décédés en 2024 en roulant bourrés à bord de leurs véhicules civils, conduisant certains commandants à adopter cette mesure drastique. Même pour les assauts.
«La vue étrange d’un soldat russe à vélo menant un véhicule blindé pesant au moins 15 tonnes à travers un champ situé à seulement un mile [soit un kilomètre et demi, ndlr] de la ligne de front, apparemment quelque part dans l’Ukraine occupée par la Russie, n’est probablement pas un incident isolé», raconte Forbes.
La vidéo a été notamment partagée par le blogueur militaire estonien @WarTranslated, observateur avisé du conflit russo-ukrainien. Ce sont en fait des opérateurs de drones russes qui ont remarqué la scène, puis se sont filmés en train de la regarder et de se moquer du «cycliste d’assaut», avant de publier le tout sur les réseaux sociaux. Avec des amis pareils, on n’a pas besoin d’ennemis… […]
Korii, Vidéo: interdit d’utiliser une voiture civile sous peine de mort, un soldat russe mène un assaut à bicyclette
Ce retournement brutal de situation rappelle que c’est l’intervention militaire surprise de la Russie dans le théâtre syrien, en 2015, qui avait permis au régime Al-Assad, alors en très mauvaise posture, de renverser la situation. L’intervention avait replacé la Russie au centre du jeu moyen-oriental à la faveur du désengagement des puissances occidentales. Moscou avait repris pied dans la région avec deux bases importantes, l’une navale à Tartous, ouvrant sur la Méditerranée, et l’autre aérienne à Hmeimim, proche du bastion alaouite de Lattaquié. Dix autres bases russes plus modestes étaient installées aux quatre coins du pays, dont Palmyre et Deir ez-Zor.
Ces derniers jours, les bombardiers russes ont bien procédé à des dizaines de frappes sur des centres urbains conquis par HTC. Les observateurs parlent de frappes « indiscriminées », notant que l’aviation russe ne dispose pas de renseignement au sol efficace pour frapper avec précision les concentrations de combattants HTC très mobiles. D’autre part, ceux-ci auraient mis la main, ces derniers jours, sur des stocks de missiles portatifs antiaériens qui forcent les bombardiers russes à opérer à haute altitude, au détriment de la précision et du renseignement. Les missiles portatifs gênent encore davantage les hélicoptères de combat russes, qu’on voit dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux tirer des salves de roquettes non guidées sur les rebelles. Une tactique généralement considérée comme peu efficace dans le combat de manœuvre, quand l’adversaire est très mobile.
Tandis que les officiels russes s’abstiennent de commenter les déboires militaires, les commentateurs pro-Kremlin expriment leur inquiétude. « Si Homs tombe, nous devrons faire quelque chose pour nos bases. Elles sont d’une importance stratégique, non seulement pour la présence russe au Moyen-Orient, mais aussi pour la logistique africaine [vers les pays alliés du Sahel] »,estime Sergueï Mardan, un influent présentateur de la télévision d’Etat russe. Alarmiste, le blogueur militaire Ilya Toumanov affirme qu’il est « presque impossible d’évacuer la base [de Hmeimim]. Au mieux, nous pourrons évacuer la majeure partie du personnel, la documentation et les avions en état de marche », écrit-il sur sa chaîne Telegram. Cet ancien pilote de bombardier Su-34 souligne aussi que Hmeimim est désormais très vulnérable aux frappes de drones, que les rebelles manient depuis peu avec dextérité. […]
Le Monde, Syrie : Moscou dans l’incapacité de prêter main-forte au régime d’Al-Assad
Samedi 7/12, 7h25
Koursk.
Le Kremlin fait de l’ancien gouverneur de l’oblast de Koursk, Alexei Smirnov, le bouc émissaire de l’incapacité de la Russie à répondre de manière adéquate à l’incursion de l’Ukraine dans l’oblast de Koursk.
Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret le 5 décembre déclarant que Smirnov démissionnait « à sa propre demande » et a nommé le chef du comité de politique de l’information de la Douma d’État russe, Alexander Khinshtein, gouverneur par intérim de l’oblast de Koursk.
[…] La nomination de Khinshtein intervient après des semaines de protestations des habitants de l’oblast de Koursk pour obtenir une aide gouvernementale supplémentaire au logement et dans un contexte d’échec persistant des forces russes à repousser l’incursion ukrainienne dans l’oblast de Koursk qui a commencé début août 2024.
[…] Poutine a probablement remplacé Smirnov par Khinshtein maintenant pour paraître déterminé à résoudre les problèmes sociaux dans l’oblast de Koursk et à réprimer les protestations locales tout en détournant l’attention de l’échec de la Russie à repousser l’incursion ukrainienne. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 6 décembre, traduction automatique
Samedi 7/12, 7h20
Annexion du Belarus (suite).
Le Kremlin continue de poursuivre ses efforts stratégiques visant à annexer de facto la Biélorussie et à étendre davantage la présence militaire russe en Biélorussie dans le cadre de l’État de l’Union.
Le président russe Vladimir Poutine et le président biélorusse Alexandre Loukachenko ont signé un nouveau traité d’État de l’Union sur les garanties de sécurité lors d’une réunion du Conseil d’État suprême de l’État de l’Union à Minsk, en Biélorussie, le 6 décembre. Loukachenko a lancé un appel public à Poutine pour que la Russie déploie des missiles balistiques Oreshnik en Biélorussie à condition que les dirigeants politico-militaires biélorusses déterminent les cibles des Oreshnik si le missile était un jour lancé depuis le territoire biélorusse. Poutine a répondu à la demande de Loukachenko en déclarant que la Russie pourrait déployer des systèmes Oreshnik en Biélorussie d’ici la mi-2025 sur la base du nouvel accord de l’État de l’Union sur les garanties de sécurité et à mesure que la Russie augmente la production de missiles balistiques Oreshnik.
[…] Loukachenko tente probablement de préserver la souveraineté biélorusse contre Moscou en préconisant que la Biélorussie contrôle les armes russes déployées en Biélorussie – une entreprise dans laquelle Loukachenko a historiquement échoué.
[…] ISW continue d’évaluer que l’affichage constant du missile Oreshnik par le Kremlin ne présagera probablement pas le développement de capacités russes de frappe en profondeur particulièrement nouvelles. Le déploiement par la Russie de missiles Oreshnik en Biélorussie ne modifie pas de manière significative la menace qui pèse sur l’Ukraine ou l’OTAN, étant donné que l’armée russe dispose depuis longtemps d’armes nucléaires en Russie continentale et dans l’enclave de Kaliningrad, capables de frapper des cibles en Ukraine et dans l’OTAN. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 6 décembre, traduction automatique
Samedi 7/12, 7h10
Notre-Dame des incendies.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenski se rendra samedi à Paris pour assister à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame et pourrait profiter de son voyage pour s’entretenir avec le président élu américain Donald Trump, ont indiqué deux sources diplomatiques. .
Des efforts ont été déployés pour organiser une rencontre entre Zelenskiy et Trump, qui participe également aux célébrations, ont indiqué les deux sources. Les plans ne se concrétiseront probablement qu’à la dernière minute et les discussions seront discrètes, ont-ils ajouté. […]
Reuters, L’Ukrainien Zelenskiy se rend à Paris pour d’éventuels pourparlers avec Trump […], traduction automatique
Samedi 7/12, 7h00
Centrales nuc : « suivre de près ».
Les centrales nucléaires de Khmelnytsky, Rivne et Ukraine du Sud disposent de neuf réacteurs, dont huit sont actuellement en fonctionnement et un est à l’arrêt. Au cours de la semaine dernière, la plupart d’entre elles ont progressivement augmenté à nouveau leur production, même si certaines unités ont fonctionné en dessous de leur pleine capacité pendant plusieurs jours après les frappes militaires du 28 novembre, qui ont affecté les infrastructures électriques essentielles à la sûreté nucléaire. Pourtant, certaines des lignes électriques hors site que les centrales utilisent à la fois pour recevoir et transmettre l’électricité restent déconnectées.
« Un réseau électrique stable fournissant une alimentation hors site sécurisée est essentiel pour garantir la sécurité nucléaire des centrales nucléaires en activité en Ukraine, qui sont vitales pour produire l’électricité dont le pays a besoin, en particulier pendant les mois froids de l’hiver. Les exploitants ont fait preuve d’une résilience significative pendant et après cette dernière période d’instabilité du réseau afin que ces centrales puissent maintenir la sécurité nucléaire et produire de l’électricité après les réductions de production de la semaine dernière », a déclaré le directeur général Grossi.
« Cependant, la situation fragile du réseau reste une source de profonde préoccupation et nous continuerons de suivre de près les évolutions pertinentes, notamment en effectuant des visites de suivi d’experts dans les sous-stations électriques dont dépendent les centrales nucléaires. […]
«La catastrophe en Syrie prend de l’ampleur. La ville de Hama, qui en treize ans n’a jamais été sous le contrôle des rebelles, est tombée pratiquement sans combats. Si les Syriens rendent les armes aussi facilement à Homs, il faudra réfléchir à l’évacuation des bases russes» : le constat d’Alexander Kots, correspondant de guerre du journal Komsomolskaïa Pravda, donne le ton. […]
Le Figaro, En Syrie, un repositionnement militaire russe au parfum d’échec stratégique
Commentaire : "Les rebelles islamistes vont réussir à faire en Syrie ce que les russes n’ont pas réussi en Ukraine."
Vendredi 6/12, 23h05
Roumanie.
Il s’agit d’un coup de théâtre inédit dans l’histoire européenne récente. À moins de quarante-huit heures du second tour de l’élection présidentielle roumaine, et à l’issue d’une campagne empoisonnée par les soupçons d’ingérence russe en faveur du candidat d’extrême droite Calin Georgescu, la Cour constitutionnelle a décidé vendredi d’en annuler la tenue. La juridiction a «annulé la totalité» du scrutin afin de «s’assurer de sa validité comme de sa légalité», et demande à ce que «l’intégralité du processus électoral» soit reportée. L’avant-veille, le président Klaus Iohannis avait déclassifié une note du Conseil suprême de défense nationale qui dénonçait l’utilisation du réseau social TikTok dans la campagne et pointait du doigt des ingérences russes. Elena Lasconi, la candidate de centre droit, a déploré une décision «illégale et immorale» qui «bafoue la démocratie».
[…] Plusieurs centaines de milliers d’euros auraient été versés à des dizaines d’influenceurs en contrepartie de leur participation à la diffusion de vidéos ou de messages présumés favorables au candidat nationaliste. L’ancien haut fonctionnaire, auquel les sondeurs attribuaient moins de 1 % des suffrages à quelques jours du premier tour, a dès lors pris brusquement son envol pour s’imposer avec 23 % des voix. Les services roumains cherchent depuis à comprendre comment un tel basculement a pu s’opérer. […]
Le Figaro, Roumanie : la Cour constitutionnelle annule l’élection présidentielle sur fond de suspicion d’ingérence russe
La Cour constitutionnelle a pris cette décision au lendemain de la déclassification de documents du renseignement national faisant état d’une opération d’envergure sur le réseau social chinois TikTok en faveur du candidat pro-russe Calin Georgescu. Les services secrets ont recensé «25.000 comptes TikTok» directement associés à la campagne de Georgescu et devenus «extrêmement actifs deux semaines avant la date du scrutin», selon ces documents.
La Roumanie a par ailleurs détecté plus de 85.000 cyberattaques, «y compris le jour de l’élection», lancées depuis une trentaine de pays et exploitant «les vulnérabilités des systèmes informatiques électoraux» pour déstabiliser le processus.
[…] la Roumanie est un pays clé de l’Union européenne (le 6e avec 19 millions d’habitants) et de l’Otan. Elle est frontalière de l’Ukraine et abritera bientôt la plus importante base militaire de l’Alliance atlantique, devant celle de Ramstein en Allemagne. La France est « nation cadre » du déploiement de l’Otan en Roumanie : plus de 1.500 soldats français y sont basés. « Avec la guerre en Ukraine, le rôle de la Roumanie est devenu crucial », résume Sylvie Matelly, directrice de l’institut Jacques-Delors.
« Aux termes de la Constitution roumaine et de la jurisprudence, c’est le chef de l’Etat qui représente la Roumanie au Conseil européen et à l’Otan, souligne Dani Sandu. L’élection de Georgescu serait un signal terrible pour l’image pro-européenne, atlantiste et pro-Ukraine de la Roumanie ». Comme en France, le président de la République est le chef des armées et il participe à la définition de la politique étrangère. […]
Les Echos, Soupçons d’ingérence en Roumanie : la Cour constitutionnelle annule l’élection présidentielle
Vendredi 6/12, 7h40
Memorandum, mon cul.
Un ouvrier coupe le nez du dernier Tupolev-22M3 ukrainien, un avion stratégique de fabrication soviétique capable de transporter des armes nucléaires, sur une base militaire à Poltava, en Ukraine, le 27 janvier 2006. (Sergei Supinsky/AFP via Getty Images)
Le 5 décembre 1994, l’Ukraine avait signé une série d’accords politiques qui garantiraient la souveraineté et l’indépendance du pays en échange de son adhésion au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Signé à Budapest, le mémorandum permettrait à l’Ukraine de se débarrasser de son arsenal nucléaire en échange de la garantie des États-Unis , du Royaume-Uni et de la Russie de ne pas utiliser de moyens économiques et militaires pour attaquer le pays.
Vingt ans après la signature de l’accord, la Russie a lancé une guerre contre l’Ukraine, occupant la Crimée et certaines parties de l’est de l’Ukraine. Trente ans plus tard, la Russie mène activement une offensive à grande échelle contre l’Ukraine, incendiant les villes et tuant les personnes qu’elle avait jadis promis de protéger.
[…] « Aujourd’hui, le Mémorandum de Budapest est un monument de la myopie dans la prise de décision stratégique en matière de sécurité », peut-on lire dans le communiqué du ministère ukrainien des Affaires étrangères à la veille du 30e anniversaire de l’accord.
« Cela devrait rappeler aux dirigeants actuels de la communauté euro-atlantique que la construction d’une architecture de sécurité européenne aux dépens des intérêts de l’Ukraine, plutôt que de les prendre en considération, est vouée à l’échec. »
[…] D’autres experts interrogés par le Kiev Independent ont souligné que le désarmement présentait certains aspects positifs.
L’Ukraine n’avait pas accès aux codes de lancement, contrairement à la Russie. Par conséquent, l’Ukraine ne pouvait que stocker les armes et ne pas les utiliser, mais le stockage nécessitait également beaucoup de ressources.
[…] En échange de son abandon des armes nucléaires, l’Ukraine a également reçu des avantages économiques sous forme de combustible pour les centrales nucléaires. Au début des années 1990, l’Ukraine traversait une crise financière et des pannes d’électricité se multipliaient dans tout le pays. Ainsi, en renonçant aux bombardiers stratégiques, l’Ukraine a partiellement remboursé ses dettes gazières. […]
The Kyiv Independent, Il y a 30 ans aujourd’hui, l’Ukraine échangeait des armes nucléaires contre des garanties de sécurité, une décision qui hante encore Kiev aujourd’hui., traduction automatique
Vendredi 6/12, 7h2
La farandole du nuc.
À mesure que Moscou intensifie son chantage nucléaire, le nombre de Russes soutenant l’utilisation potentielle de ces armes de destruction massive en Ukraine augmente. C’est ce que montre un sondage mené par l’institut Levada, un organisme non gouvernemental, classé «agent de l’étranger» par les autorités russes, dont les conclusions ont été révélées le 29 novembre, lors d’une conférence en ligne. La vidéo est accessible sur la chaîne YouTube «Pays et Monde», qui a succédé à celle du centre Sakharov, une «plateforme de débat démocratique», fermée en août 2023 par la justice russe.
Selon cette étude, le pourcentage de Russes opposés à l’usage d’armes nucléaires contre l’Ukraine a chuté de 52% en juin 2024 – lors du dernier sondage – à 45% en novembre. À l’inverse, le nombre de sondés qui estiment cela justifié s’élève à 39%. Dans le détail, 11% pensent que c’est «tout à fait justifié», quand 28% estiment que c’est «plutôt justifié». À titre de comparaison, les personnes qui estimaient l’emploi d’armes nucléaires contre l’Ukraine justifié, représentaient 34% des répondants en juin 2024 et 29% en avril 2023.
Selon Alexeï Levinson, le chef du département de recherche socioculturelle de Levada qui s’exprime lors de la conférence, «depuis les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, l’idée selon laquelle une telle chose ne devrait plus jamais se reproduire s’était répandue dans la société russe comme une norme indiscutée et incontestée». Une vision simple s’était formée : «C’est ainsi qu’a agi notre ennemi, porteur du mal, donc nous, qui sommes du côté du bien, ne pouvons pas, ne devons pas et ne ferons pas de même».
Mais l’influence grandissante dans la sphère publique d’experts militaires qui rejettent l’idée selon laquelle il n’y aurait pas de gagnant dans une telle guerre tant elle est destructrice a contribué à changer les mentalités. La position consistant à affirmer qu’il est possible de se défendre face à des armes nucléaires s’est répandue. Ainsi, l’idée de leur utilisation a fini par «ne plus être plus impensable». Et, ajoute Alexeï Levinson, le gouvernement et les médias russes ont mis en place une propagande efficace, qui a «érodé les craintes relatives à l’utilisation de l’arme nucléaire». […]
Le Figaro, L’utilisation de l’arme nucléaire en Ukraine est jugée «morale et justifiée» par près de 40% des Russes
Pour concilier innovation en IA et durabilité, Meta mise sur l’énergie nucléaire, à l’instar d’Amazon, Google, Microsoft et Oracle. Le groupe de Mark Zuckerberg prévoit jusqu’à 4 GW de nouvelles capacités d’ici 2030.
Face à l’augmentation de la consommation d’énergie des centres de données, sous l’impulsion de l’IA, Amazon, Google, Microsoft et Oracle investissent dans l’énergie nucléaire. Mais les hyperscalers ne sont pas les seuls fournisseurs IT à opter pour cette source d’énergie. Un autre géant de la tech fait de même: Meta. Le groupe dirigé par Mark Zuckerberg a annoncé qu’il allait lancer un appel d’offres pour identifier des producteurs d’énergie nucléaire susceptibles de l’aider à concilier ses ambitions d’innovation IA et de durabilité.
L’objectif du groupe consiste à créer entre 1 et 4 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires, aux Etats-Unis, d’ici le début des années 2030. L’appel d’offre précise que Meta va aussi bien considérer les petits réacteurs modulaires (SMR) que les réacteurs de grande capacité. L’entreprise recherche des partenaires ayant une expertise en matière de développement, de permis de construire et d’exécution de projets. Les nouveaux réacteurs devront offrir une échelle suffisante pour réduire les coûts et répondre aux besoins énergétiques croissants du groupe. […]
ICT Journal, Meta aussi choisit le nucléaire pour alimenter ses projets en IA
Dernière évolution majeure du conflit en Syrie, les rebelles anti-régime ont pris le contrôle de la ville clé de Hama. La ville a été prise malgré une contre-offensive majeure du régime et après des « combats féroces » entre les forces d’Assad et les rebelles dans la province nord de Hama. Ces frappes ont été accompagnées de frappes aériennes « conjointes syro-russes », selon l’agence de presse officielle syrienne Sana .
En seulement une semaine, les rebelles ont conquis de vastes étendues de territoire dans le nord-est, laissant planer de réelles interrogations sur l’avenir du dirigeant syrien Bashar al-Assad. Son pouvoir a été précédemment soutenu par la Russie, qui est désormais très préoccupée par la guerre en Ukraine, tandis qu’un soutien supplémentaire est venu de l’Iran et de son principal mandataire, le Hezbollah, qui a été profondément dégradé après des mois de combat direct avec Israël.
[…] La prise de contrôle de Hama par les rebelles est en soi significative, car elle constitue un bastion du régime depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011. Cette année-là, il y a eu un soulèvement anti-Assad majeur dans la ville, suivi de violents combats au cours desquels les combattants de l’opposition ont finalement été vaincus par les forces du régime.
The War Zone, La capture de Hama par les forces anti-Assad, une étape cruciale sur la route vers Damas, traduction automatique
Le Kremlin continue de subir d’importantes pertes d’effectifs pour réaliser des avancées tactiques dans l’ouest de l’oblast de Donetsk, aux dépens de l’effort de guerre en cours de la Russie et de la viabilité à moyen terme de l’économie russe.
Le ministère de la Défense du Royaume-Uni (UK MoD), citant des données de l’état-major général ukrainien, a rapporté le 5 décembre que le nombre moyen de victimes quotidiennes du personnel russe avait atteint un nouveau record historique de 1 523 victimes par jour en novembre 2024. Le ministère de la Défense britannique a noté que les forces russes ont subi pour la première fois un peu plus de 2 000 victimes en une seule journée, le 28 novembre 2024.
[…] Les forces russes ont subi un total estimé à 45 690 victimes tout au long de novembre 2024.
[…] Les forces russes ont ainsi subi environ 125 800 pertes au cours d’une période d’opérations offensives intensifiées en septembre, octobre et novembre 2024 en échange de 2 356 kilomètres carrés de gains (soit environ 53 victimes russes par kilomètre carré de territoire ukrainien saisi)
[…] La main d’œuvre limitée de la Russie ne sera probablement pas en mesure de supporter ce taux de pertes accru à moyen terme, et le soutien militaire occidental continu à l’Ukraine reste vital pour la capacité de l’Ukraine à infliger des pertes à ce rythme.
Des responsables américains auraient estimé fin octobre 2024 que le taux de recrutement actuel de la Russie se situait entre 25 000 et 30 000 nouveaux soldats par mois. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 5 décembre, traduction automatique
Vendredi 6/12, 7h00
Gaz.
Vladimir Poutine a signé un décret permettant aux clients étrangers achetant du gaz russe de payer leur contrat à d’autres banques que Gazprombank, pourtant unique établissement bancaire autoriser à enregistrer de telles transactions depuis 2022, mais désormais sous sanctions américaines.
[…] Or, en avril 2022, le président russe, Vladimir Poutine, avait signé un décret obligeant les acheteurs étrangers de gaz russe à ouvrir un compte auprès de Gazprombank et payer en rouble, un moyen de soutenir la monnaie nationale face aux lourdes sanctions occidentales. Il a donc assoupli cette règle en réponse aux dernières sanctions […] L’annonce par le Trésor américain a provoqué l’affaiblissement du rouble, déjà très volatil depuis trois ans, désormais au plus bas face au dollar et à l’euro depuis mars 2022.
[…] La Russie est prête à utiliser « tous les moyens » à sa disposition pour se défendre, a mis en garde le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, jeudi.
« Nous envoyons des signaux et nous espérons que le dernier, il y a deux semaines », le tir du nouveau missile lourd Orechnik sur l’Ukraine, « a été pris au sérieux », a dit M. Lavrov lors d’un entretien à Moscou avec le polémiste américain prisé de la sphère trumpiste Tucker Carlson, une interview diffusée jeudi. Selon les autorités russes, ce tir de missile répondait aux bombardements menés par Kiev en Russie à l’aide de missiles américains et britanniques. […]
L’appel entre le chef d’état-major des armées américain, le général Charles Quinton Brown, et le chef d’état-major général des forces armées russes, Valeri Guerassimov, s’est déroulé le 27 novembre. Il a été organisé à la demande du ministère de la défense russe, a fait savoir un porte-parole du général américain.
[…] Au cours de l’appel, le général Guerassimov a déclaré au général Brown que le lancement du missile balistique Orechnik avait été planifié bien avant que l’administration Biden n’accepte de permettre à l’Ukraine d’utiliser des ATACMS pour frapper des cibles en Russie.
Entre 800 000 — selon le président Volodymyr Zelensky — et un million de personnes combattent dans les rangs des forces armées ukrainiennes. L’armée recrute aujourd’hui sous deux régimes : la mobilisation et le service sous contrat, relevant de deux logiques différentes : l’obligation pour la première, le volontariat pour le second. Sont mobilisables les hommes de 25 à 60 ans médicalement aptes à servir, ainsi que certaines femmes professionnelles de secteurs spécifiques. Sont exclus de la mobilisation l’immense majorité des femmes, les jeunes hommes de moins de 25 ans ainsi que certaines catégories protégées, tels que les pères de famille nombreuse, les enseignants et les universitaires, les étudiants, ou encore les salariés de secteurs stratégiques.
Les contours du recrutement sous contrat sont plus larges : peuvent signer un contrat avec l’armée les citoyens mobilisables ou non, aptes ou partiellement inaptes, les femmes, ou encore les jeunes de 18 à 25 ans. Les conditions du service militaire sont sensiblement similaires pour les deux catégories en termes de rémunération, de types de postes occupés ou de garanties sociales. Même si une durée d’engagement (de 1 à 5 ans) est inscrite dans les contrats signés volontairement avec l’armée, la durée du service est à ce jour la même pour les deux catégories : jusqu’à la fin de l’état de guerre.
[…] L’Ukraine était, depuis son indépendance, dans une logique constante de diminution des effectifs de ses forces armées, passant de 465 000 hommes en 1993 à 165 000 hommes vingt ans plus tard, en 2013. Le principe d’abandon progressif de la conscription au profit de l’armée de métier a été acté dès le début des années 2000. […] Le déclenchement du conflit armé dans le Donbass en 2014 a cependant infléchi cette dynamique : en dépit de sa qualification officielle d’« opération antiterroriste », la guerre était bien perçue en Ukraine comme une invasion de son territoire par l’État russe.
[…] Face à la faiblesse de ses forces armées professionnelles, l’Ukraine a fait le choix de conduire six vagues de mobilisation militaire partielle en 2014-2015, de quelques milliers ou dizaines de milliers d’hommes chacune, enrôlés pour une durée d’un an. […] Après le retour à la vie civile des dernières cohortes de mobilisés fin 2016, ce sont exclusivement des militaires sous contrat qui ont combattu sur le front de l’Est. Des réformes structurelles et une politique de revalorisation du métier militaire ont accompagné cette transformation, rapprochant les forces armées ukrainiennes des « armées postmodernes » occidentales. C’est donc avec un modèle hybride de recrutement, dans les forces armées, reflet d’une perception hybride de la menace, que l’Ukraine a fait face à l’invasion russe de 2022.
[…] Derrière le dispositif, surgissent les questions du modèle de citoyenneté et des modèles genrés, du rapport à l’État et de l’autonomie des individus, de justice sociale et d’inégalités de classe.
Dès les années 1970, les chercheurs avaient identifié, dans les sociétés occidentales, le lien entre le changement du recrutement militaire et la transformation des sociétés. Le modèle de citoyen-soldat, dont l’engagement était fondé sur l’esprit de sacrifice pour la patrie, correspondait de moins en moins aux valeurs sociales telles que le besoin de reconnaissance individuelle, la citoyenneté politique, l’attachement au respect des droits et libertés. L’abandon de la conscription dans plusieurs pays occidentaux s’est accompagné d’une transformation du recrutement militaire, qui en appelait de plus en plus souvent à des valeurs individuelles d’accomplissement de soi et de réussite professionnelle, et s’intégrait dans un marché de l’emploi où l’armée était en concurrence avec d’autres employeurs.
[…] Dès le début des années 1990, les transformations politiques, le désengagement brutal de l’État de la sphère sociale et la déstructuration du tissu économique ont mis à l’épreuve les Ukrainiens, forcés de s’adapter à ces nouvelles conditions. Alors que le citoyen soviétique attendait de l’État de lui fournir emploi et logement et d’assurer une certaine prise en charge sociale, les citoyens de l’Ukraine indépendante ont été forcés de trouver leur place dans l’économie de marché, changeant de métier, se lançant dans l’entreprise privée, apprenant à maîtriser les circuits corruptifs, s’engageant dans l’économie informelle. Perçues comme corrompues et incapables d’offrir le moindre bénéfice à la population, les institutions étatiques ont fait l’objet d’une forte défiance de la part de la population ukrainienne.
Cette configuration a donné naissance à de nouveaux modèles de réussite sociale valorisant la réussite économique, l’autonomie de l’individu, ses capacités d’adaptation et de débrouillardise. Les Ukrainiens n’ont pas rejeté l’État, mais ont appris à ne rien lui devoir […] Alors que les figures de soldat et de travailleur traçaient les contours du modèle de l’homme soviétique, le modèle de masculinité post-soviétique s’est construit autour de deux autres figures en Ukraine : le cosaque, figure mythifiée de guerrier libre, et l’homme d’affaires, figure contemporaine de réussite individuelle.
[…] La défiance vis-à-vis des institutions étatiques et la valorisation de l’accomplissement individuel n’ont pas conduit, comme on pouvait le craindre, à l’abandon de toute idée d’intérêt général et à un repli sur la sphère privée. […] La mobilisation de la société ukrainienne à partir de la révolution du Maïdan en 2014 est très emblématique de cette conception de la citoyenneté. Alors que les forces armées ukrainiennes étaient défaillantes face à l’agression russe, la société s’est engagée dans la défense du pays par le bas, via une multitude de projets et de groupes.
[…] On comprend dès lors, au regard de ces valeurs, la difficulté de l’État ukrainien à concilier la mobilisation militaire qui s’appuie historiquement sur la figure du citoyen-soldat se remettant entièrement aux mains de l’armée, et l’exigence d’autonomie, d’initiative et de justice sociale portée par les citoyens ukrainiens engagés dans la guerre. […]
La Hongrie a demandé aux États-Unis de lui accorder une dérogation aux sanctions afin de pouvoir continuer à payer les importations de gaz naturel russe par l’intermédiaire de Gazprombank, a déclaré le ministre des affaires étrangères, Peter Szijjarto, le 4 décembre.
Les États-Unis ont introduit de nouvelles sanctions le 21 novembre, ciblant des dizaines de banques russes, y compris Gazprombank, des bureaux d’enregistrement de titres et des responsables financiers.
« Hier, nous avons déposé notre demande auprès des autorités américaines compétentes pour que Gazprombank bénéficie d’une exception aux sanctions en ce qui concerne les paiements pour le gaz naturel », a déclaré M. Szijjarto, lors d’une visite à Washington avant l’investiture du président élu Donald Trump.
Après l’annonce initiale des sanctions, M. Szijjarto a déclaré le 22 novembre que les sanctions constituaient une « attaque contre notre souveraineté », considérant leur mise en œuvre comme une « menace pour la sécurité énergétique ». […]
The Kyiv Independent, La Hongrie demande une exemption des sanctions américaines pour les paiements de gaz naturel russe, traduction Deepl
Jeudi 5/12, 7h15
Arménie.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a annoncé le 4 décembre que l’Arménie avait effectivement atteint « le point de non-retour » dans ses liens avec l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) dirigée par la Russie.
Pashinyan a critiqué les alliés de l’OTSC pour ne pas avoir réagi à l’empiètement de l’Azerbaïdjan sur le territoire internationalement reconnu de l’Arménie en 2021 et 2022 – faisant probablement référence aux empiètements dans les provinces de Syunik et Gegharkunik – malgré les assurances préalables que toute violation de l’intégrité territoriale de l’Arménie constituait une « ligne rouge » pour l’OTSC.
Pashinyan a déclaré que l’OTSC manquait de crédibilité parce qu’elle n’avait pas de zone de responsabilité clairement définie en Arménie – bien que l’Arménie soit toujours officiellement un État membre – et a souligné que les problèmes de l’Arménie avec l’OTSC n’étaient pas nécessairement liés au conflit du Haut-Karabakh. M. Pashinyan a indiqué que l’Arménie ne participait plus aux activités de l’OTSC ni à l’élaboration des politiques.
ISW continue d’observer la détérioration des relations bilatérales entre l’Arménie et la Russie et estime qu’un retrait officiel de l’Arménie de l’OTSC porterait un nouveau coup à la projection de la puissance russe dans les pays que l’Union soviétique a jadis colonisés. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 4 décembre, traduction Deepl
Pour le poste de patron de la NASA, Donald Trump a choisi le milliardaire Jared Isaacman, premier astronaute privé à avoir réalisé une sortie dans l’espace. Le président élu américain s’est dit, mercredi 4 décembre, « ravi » de nommer « un chef d’entreprise accompli, un philanthrope, un pilote et un astronaute, au poste d’administrateur de l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA) », sur son réseau Truth Social.
[…] « Il y aura inévitablement une économie spatiale florissante – une économie qui créera la possibilité pour d’innombrables personnes de vivre et de travailler dans l’espace. A la NASA, nous explorerons avec passion ces possibilités », a réagi M. Isaacman dans un post. […]
Le Monde, Donald Trump nomme Jared Isaacman, un milliardaire et astronaute privé, patron de la NASA
Mercredi 4/12, 21h10
Désertion.
Alors que l’armée ukrainienne peine à trouver suffisamment de troupes, en particulier d’infanterie, pour tenir tête à l’armée russe, bien plus nombreuse, certaines unités donnent une seconde chance à ceux qui ont fui le service.
Les données du bureau du procureur montrent que près de 95 000 poursuites pénales ont été ouvertes depuis 2022 contre des soldats « absents sans autorisation » (AWOL) et pour le crime plus grave de désertion du champ de bataille.
Le nombre de cas a fortement augmenté chaque année de guerre : près des deux tiers du total datent de 2024. Avec plusieurs dizaines de milliers de soldats tués ou blessés, c’est un épuisement que l’Ukraine ne peut guère se permettre.
[…] Multiplication par six des absences non autorisées et des désertions des soldats ukrainiens depuis 2022
Désormais, certaines unités reconstituent leurs rangs en acceptant des soldats précédemment déclarés AWOL. L’une d’elles est la 47e brigade d’élite ukrainienne, qui a publié le mois dernier un message sur les réseaux sociaux invitant les soldats en fuite à la rejoindre.
« Notre objectif est de donner à chaque soldat la possibilité de revenir dans le giron et de réaliser son potentiel », annonce le message. Au cours des deux premiers jours, a indiqué la brigade, plus d’une centaine de candidatures ont été reçues.
[…] Le colonel Oleksandr Hrynchuk, chef adjoint de la police militaire ukrainienne, a déclaré mardi aux journalistes que 6 000 soldats en fuite avaient repris du service au cours du mois dernier, dont 3 000 dans les 72 heures qui ont suivi la signature de la loi.
Mykhailo Perets, un officier du bataillon K-2 de la 54e brigade ukrainienne, a déclaré que son bataillon avait déjà embauché plus de 30 hommes qui avaient disparu d’autres unités.
[…] Le personnel militaire ukrainien a déjà déclaré que le manque de remplaçants pour les soldats perdus mettait une pression insupportable sur ceux qui restaient, les épuisant physiquement et mentalement. […]
Reuters, L’Ukraine donne une seconde chance aux soldats en fuite alors que leurs forces diminuent, traduction automatique
Mercredi 4/12, 13h35
Niger.
Le spécialiste français de l’uranium Orano a affirmé ce mercredi 4 décembre que les autorités nigériennes avaient «pris le contrôle opérationnel» de sa filiale minière au Niger, nouvel épisode d’un bras de fer avec la junte au pouvoir dans ce pays sahélien. Le conseil d’administration de la Somaïr, la Société des mines de l’Aïr, est détenu à 63,4% par Orano et 36,6% par l’État du Niger.
Le 23 octobre, Orano avait annoncé que face à une situation «fortement dégradée», sa filiale allait «suspendre» sa production à partir du 31 octobre, faute de pouvoir «continuer à travailler» dans ce pays dirigé par un régime militaire, issu d’un coup d’État perpétré en juillet 2023. En juin, le Niger avait en effet retiré à Orano le permis d’exploitation d’un des plus grands gisements au monde, celui d’Imouraren, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes. […]
Le Figaro, Orano affirme avoir «perdu le contrôle opérationnel» de sa filiale minière pour l’uranium au Niger
Mercredi 4/12, 7h30
Corée du Sud.
La démocratie sud-coréenne a refusé de se laisser abattre. Au cœur de la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, 190 députés de la majorité comme de l’opposition, soutenus par une foule en colère massée devant une Assemblée nationale cernée de policiers et de militaires, ont rejeté à l’unanimité la loi martiale décrétée quelques heures plus tôt par le président conservateur, Yoon Suk Yeol. M. Yoon a accepté la décision et clôturé piteusement sa tentative de coup de force, qui a vu la Corée du Sud renouer pendant quelques heures avec le cauchemar du temps des dictatures, qu’elle croyait révolu depuis près de quarante ans.
La dernière fois que la loi martiale avait été imposée, c’était en 1980 à Gwangju (Sud). Sur ordre du président autoritaire Chun Doo-hwan (1980-1987), les parachutistes avaient violemment réprimé un mouvement favorable à la démocratie. L’opération avait fait des centaines de morts. […]
Le Monde, En Corée du Sud, la tentative de coup de force du président mise en échec
La baisse de la capacité de l’armée russe s’explique avant tout par la concentration de ses forces en Ukraine […] « La Russie ne manque pas seulement d’hommes et de fonds mais aussi de généraux compétents, puisque la Syrie, depuis deux ans, est essentiellement un lieu d’exil pour généraux inefficaces et gravement incompétents », affirme notamment Anton Mardasov, chercheur associé au Middle East Institute, installé à Washington. […]
Dans ce monde fou, j’emmène un peu de joie pour la partager : [mon frère] Kola a reçu les documents qui le [p]réservent de l’armée pour trois mois. Youpi ! Pacha est à la position, on a parlé 3 minutes, ça va. Je lui fais une sorte du calendrier de l’Avent, je lui écris un souvenir cher et chaleureux de notre vie, un souvenir par jour. Ça nous plaît.
OLga, Viber (texte)
Mardi 3/12, 20h55
Corée du Sud.
Le président sud coréen Yoon Suk-yeol déclare la loi martiale à Séoul, le 3 décembre 2024. (Via Reuters)
La plus grande confusion régnait toujours en Corée du Sud, tard dans la nuit de mardi à mercredi, après la proclamation surprise d’une loi martiale par le président conservateur sud-coréen, Yoon Suk-yeol, et le vote dans l’urgence au Parlement, deux heures et demie plus tard, d’un texte levant théoriquement cet état juridique d’exception.
Dans une allocution télévisée, peu avant 22 h 30, le chef de l’Etat, qui est au plus bas dans les sondages et faisait face à une impasse politique totale dans un Parlement contrôlé par l’opposition, avait expliqué qu’il voulait « éradiquer les forces pro nord-coréennes et protéger l’ordre démocratique constitutionnel ».
Dans une démonstration confuse, il avait accusé l’opposition de bloquer le vote du budget pour l’année 2025 et de vouloir l’amputer de dépenses clés. « Grâce à cette loi martiale, je reconstruirai et protégerai la République de Corée libre, qui s’enfonce dans les profondeurs de la ruine nationale », a martelé le dirigeant, qui n’a toutefois fait référence à aucun péril précis.
Dans la foulée de son intervention, les autorités ont expliqué qu’elles s’appuyaient sur l’article 77 de la Constitution qui stipule que le président peut déclarer la loi martiale en cas de guerre, de conflit armé ou d’autres urgences nationales. Automatiquement, toutes les activités du Parlement et des partis politiques ont été suspendues et les médias ont été placés sous le contrôle du commandement de la loi martiale.
[…] Bravant ces mises en garde, des centaines de citoyens et des dizaines de députés se sont toutefois rendus au Parlement, avant la mise en place d’un dispositif militaire hermétique autour des bâtiments. Et 190 parlementaires, soit une majorité de la chambre qui compte 300 sièges, ont pu pénétrer dans l’enceinte de l’immeuble pour voter, à 1 heure du matin, une levée de la loi martiale décrétée par le chef de l’Etat. […]
Les Echos, Chaos politique en Corée du Sud après une tentative de coup de force du président
Mardi 3/12, 19h45
Géorgie (suite).
Le conseil de l’Abkhazie occupée par la Russie s’est opposé à un accord d’investissement controversé avec Moscou, qui a déclenché des protestations massives le mois dernier, a rapporté Interfax le 3 décembre.
Vingt et un députés ont voté contre la loi, qui visait à permettre aux Russes d’acheter des propriétés en Abkhazie, tandis que deux se sont abstenus.
L’Abkhazie est internationalement reconnue comme faisant partie de la Géorgie, mais elle est occupée illégalement par les forces russes, qui soutiennent les dirigeants séparatistes locaux.
Fin octobre, les représentants de la Russie et de l’Abkhazie ont signé un accord d’investissement à Moscou.
Peu de temps après, des manifestants en Abkhazie se sont rassemblés devant le parlement local par procuration, dénonçant l’accord comme étant unilatéral et avantageux uniquement pour Moscou. Malgré la décision du conseil de reporter l’examen de l’accord, les manifestants ont exigé un vote immédiat pour le rejeter.
Aslan Bjania, président de l’État séparatiste, a présenté sa lettre de démission le 19 novembre. […]
The Kyiv Independent, Le conseil abkhaze vote contre la ratification de l’accord controversé avec la Russie, traduction automatique
Géorgie, quatrième jour de manifestations contre le parlement pro-russe.
Mardi 3/12, 12h30
OTAN.
L’Ukraine a appelé mardi les Etats-Unis et le Royaume-Uni, pays signataires du mémorandum de Budapest, signé en 1994 et censé garantir l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ainsi que la France et la Chine, qui l’ont rejoint plus tard, à « soutenir la délivrance de garanties réelles de sécurité à l’Ukraine ».
Trente ans après la signature de ce mémorandum,qui devait garantir la sécurité de l’Ukraine en échange de sa ratification du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, le ministère des affaires étrangères ukrainien constate dans un communiqué qu’il a été « brutalement ignoré » par la Russie lors de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022.
Forte de cette « expérience amère », l’Ukraine « ne se contenter[a] d’aucune alternative ou substitut à l’adhésion pleine et entière de l’Ukraine à l’OTAN » pour assurer sa sécurité, affirme le ministère. « Nous sommes convaincus que la seule véritable garantie de sécurité pour l’Ukraine, ainsi qu’un facteur de dissuasion contre toute nouvelle agression russe contre l’Ukraine et d’autres Etats, est l’adhésion pleine et entière de l’Ukraine à l’OTAN », insiste-t-il. […]
Le Kremlin poursuit ses efforts pour minimiser les impacts sociaux de la guerre sur la population russe tout en redéfinissant tacitement les objectifs de ce que le Kremlin avait initialement défini comme une victoire en Ukraine.
Le 1er décembre, le journal économique russe Kommersant, citant des sources internes, a rapporté que les responsables russes, y compris ceux de l’administration présidentielle, ont fixé les objectifs suivants au principal parti Russie unie pour les élections législatives de 2026 : atteindre un taux de participation de 55 % et obtenir 55 % du total des voix ; dépasser les chiffres de Russie unie pour les élections de 2021 ; et souligner la nécessité d’un encadrement positif d’une conclusion possible de la guerre en Ukraine.
Kommersant a également noté que l’administration présidentielle tente de présenter les « résultats futurs » de la guerre comme une « victoire » d’une manière acceptable pour les ultranationalistes pro-guerre et les « libéraux » russes moins préoccupés par l’idéologie, en mettant l’accent sur la présentation de l’issue de la guerre d’une manière acceptable pour la « majorité silencieuse » de la Russie. Le Kremlin cherche à présenter toute issue de la guerre comme une victoire pour l’ensemble de la population russe. Le Kremlin se concentrera probablement sur des réalisations rhétoriques et abstraites difficiles à concrétiser, comme la « dénazification » et la « démilitarisation » de l’Ukraine, tout en conservant les territoires ukrainiens annexés et en atténuant les sentiments négatifs concernant le retour des vétérans traumatisés et blessés, quelle que soit l’issue de la guerre pour les Russes. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 2 décembre, traduction Deepl
Mardi 3/12, 7h55
Autour de la table.
Dans la tradition à somme nulle de la diplomatie russe, le président Vladimir Poutine a tenu à infliger une défaite dévastatrice à l’Ukraine et, avec elle, une défaite de ses partenaires de l’OTAN et des États-Unis en particulier. Poutine parle de son objectif comme étant d’éviter la défaite stratégique de l’OTAN face à la Russie – une menace existentielle qu’il a embrassée à bras-le-corps, même si l’OTAN a nié toute intention d’attaquer la Russie elle-même.
Trump cherchera peut-être à conclure un accord, mais il ne voudra certainement pas d’un accord qui le ferait apparaître comme un perdant. Poutine, quant à lui, veut un partenaire permanent en la personne de Trump, car il a plusieurs objectifs à atteindre, comme celui de se libérer des sanctions écrasantes que les États-Unis et leurs alliés ont imposées à la Russie. Poutine ne peut pas se permettre de forcer Trump à perdre, ce qui signifie qu’il ne peut pas écraser les Ukrainiens. Eux aussi doivent sortir de la guerre en ayant atteint une bonne partie de leurs objectifs.
[…] Ukraine. Le pays en difficulté est désormais militairement en retrait, même s’il s’est bien défendu. Au cours des premières semaines de la guerre, les Ukrainiens ont refusé à Poutine son principal objectif stratégique, à savoir détruire l’Ukraine en tant qu’État indépendant et la transformer en vassal de la Russie. Durant les presque trois années de conflit, l’Ukraine a déséquilibré la Russie. Par exemple, elle a maintenu son accès à l’ouest de la mer Noire pour les céréales et les expéditions commerciales et a largement chassé la Russie de Sébastopol, du quartier général de la flotte de la mer Noire et de la principale base navale de Crimée. Ironiquement, l’une des principales raisons invoquées par le Kremlin pour s’emparer de la Crimée en 2014 était de garantir l’accès de la Russie à la base navale de Sébastopol.
L’Ukraine s’est également emparée du territoire russe dans l’oblast de Koursk dans une tentative audacieuse d’obtenir un levier de négociation avec Moscou. Cette action a porté ses fruits en facilitant les échanges de prisonniers avec la Russie. Les prouesses technologiques de l’Ukraine, notamment en matière d’innovation en matière de missiles, ont suscité l’admiration de ses partenaires de l’OTAN et au-delà, et ont servi de base à un vaste exercice de « leçons apprises » au sein des armées de l’OTAN. […]
[…] Russie. L’agresseur insiste sur une position tout à fait opposée : la Russie doit conserver tout le Donbass, même les territoires qu’elle n’a pas encore occupés, ainsi que la Crimée. Pour le Kremlin, l’Ukraine doit abandonner ses aspirations à l’adhésion à l’OTAN. (Il est intéressant de noter que cela ne dit rien de l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’UE.) La Russie occupe désormais une position militaire dominante, poursuivant son offensive sur le front de l’Est, gagnant des villages de jour en jour. Elle perd néanmoins beaucoup de jeunes hommes : début novembre, les pertes russes au combat s’élevaient à 696 410 soldats , dans un pays où les perspectives démographiques sont très mauvaises. Moscou cherche désormais ailleurs – en Corée du Nord – du personnel pour combattre.
Pourtant, la Russie ne sera pas vaincue facilement sur le champ de bataille. En fait, les responsables russes insistent sur le fait qu’ils ne peuvent pas être vaincus. Les sévères sanctions économiques n’ont pas provoqué l’effondrement de l’économie russe, même si elles ont freiné la croissance et stimulé l’inflation. Une fois de plus, Poutine veut infliger une défaite écrasante à l’Ukraine, à l’OTAN et aux États-Unis, qui, selon lui, ont pour objectif déclaré une « défaite stratégique de la Russie » – le démembrement du pays et un changement de régime. Le président Joe Biden a déclaré que la destruction de la Russie n’était pas l’objectif des États-Unis, mais Poutine ne cesse de répéter cette affirmation, notamment lors de son discours au Valdai Discussion Club le 7 novembre. […]
L’OTAN. L’alliance militaire a aidé l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe depuis le tout début de la guerre, le principal acteur étant les États-Unis sous la direction du président Biden. Si Trump tient sa promesse de réduire, voire d’arrêter, l’aide militaire américaine à l’Ukraine, l’OTAN prendra des mesures pour poursuivre son aide – même si cela sera difficile car les États-Unis ont été jusqu’à présent le plus grand donateur d’aide militaire. Fin octobre, les États-Unis avaient fourni plus de 64,1 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine.
L’OTAN est institutionnellement prête à continuer à soutenir l’Ukraine sans les États-Unis. Il a transformé le « processus Ramstein » d’organisation de l’aide, dirigé par les États-Unis, en un processus centré sur un nouveau commandement de l’OTAN à Wiesbaden en Allemagne. En outre, les États membres de l’OTAN se sont engagés à dépenser davantage pour leur propre défense : 23 alliés sur 32 consacrent désormais 2 % de leur PIB à la défense, et les membres européens transforment leurs industries de défense pour pouvoir produire davantage d’armes et d’équipements militaires.
Aux 75 ans de l’alliance ème Lors de leur réunion anniversaire à Washington, DC, en juillet, les chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN ont déclaré que l’Ukraine était sur une voie irréversible vers l’adhésion à l’OTAN, et Mark Rutte l’a répété lors de sa première visite en Ukraine en octobre en tant que nouveau secrétaire général de l’OTAN. Mais ces déclarations n’ont pas suffi à Zelensky, qui insiste sur le fait que l’Ukraine a besoin d’une invitation pure et simple à rejoindre l’OTAN – et qu’elle en a besoin maintenant.
[…] Union européenne. Le bloc européen a également pris au sérieux sa responsabilité d’aider l’Ukraine. Les pays européens ont concentré leurs efforts sur le soutien de l’économie et des fonctions gouvernementales dévastées par la guerre et sur le début des préparatifs de la reconstruction, qui promet d’être une tâche monumentale et de longue haleine. L’Union européenne a également pris des mesures pour garantir que l’aide fournie soit « à l’épreuve de Trump », ce qui signifie que ses membres peuvent continuer à agir malgré les actions que Washington pourrait entreprendre. Cela s’est traduit par un prêt de 35 milliards d’euros (36,7 milliards de dollars) financé par les intérêts générés par les avoirs russes gelés et destiné à soutenir le gouvernement et les fonctions économiques de l’Ukraine à l’avenir (et non à acheter du matériel militaire).
L’Union européenne a entamé les négociations d’adhésion avec l’Ukraine en juin – un processus complexe et étendu dans lequel l’Ukraine doit parcourir de nombreux « chapitres » pour garantir que les processus et procédures nationaux du pays sont conformes aux normes de l’UE. Cette évaluation touche tous les aspects du gouvernement ukrainien, du soutien à la démocratie et à l’État de droit à la lutte contre la corruption. L’un des chapitres les plus difficiles et les plus importants, tant pour l’Ukraine que pour l’Union européenne, sera celui de la politique agricole. L’Ukraine est un producteur massif de céréales et d’huile comestible, ainsi que d’importantes quantités de viande et de produits laitiers. Les États membres de l’UE, qui sont eux-mêmes de formidables acteurs agricoles, voudront s’assurer que l’adhésion de l’Ukraine ne submergera pas la politique agricole commune de l’UE et les subventions qui l’accompagnent. Pour cette seule raison, le processus d’adhésion à l’UE s’annonce long et ardu.
Jusqu’à présent, Poutine n’a guère prêté attention à l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’UE. Cela est surprenant, d’abord parce que ce sont les efforts de l’Ukraine pour signer un accord d’association avec le syndicat qui ont suscité la colère de Poutine et conduit à la saisie de la Crimée et à la déstabilisation du Donbass en 2014 – la première invasion de l’Ukraine. Deuxièmement, l’accord fondateur de l’UE contient une garantie de sécurité qui n’est pas considérée comme aussi importante que l’article 5 de l’OTAN, mais appelle néanmoins les États de l’UE à venir en aide à un membre attaqué.
[…] Les États-Unis sous Trump. Compte tenu de l’expérience acquise au cours de son premier mandat, Trump est susceptible d’aller de l’avant avec sa promesse de négocier rapidement la fin de la guerre. Il aime fixer de grands objectifs afin de pouvoir se targuer d’être le genre de négociateur capable de les atteindre rapidement. C’était son objectif lorsqu’en 2018, il a lancé des négociations avec Kim Jong-un pour mettre un terme au programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord […]
La deuxième administration de Trump devra réfléchir à la dynamique des négociations avec l’Ukraine. Poutine a juré d’imposer une défaite écrasante à l’Ukraine, à l’OTAN et aux États-Unis. Mais Trump ne voudra pas apparaître comme le grand perdant de cette guerre. Trump a toutes les chances de modifier la dynamique, car Poutine a de fortes motivations pour entretenir cette relation : il veut revenir sur la scène mondiale, bras dessus bras dessous avec le président américain, car cela améliorerait sa position tant au niveau national qu’international.
Trump pourrait – et devrait – exiger des concessions de Poutine. Si elles sont intelligemment conçues, les concessions ne seront pas impossibles à accepter pour le président russe. Trois me viennent à l’esprit.
Premièrement, même si la réalité territoriale de l’Ukraine change, les États-Unis devraient proposer un texte pour un accord de cessez-le-feu similaire à celui utilisé pour décrire le statut de l’Allemagne de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale. L’intégrité territoriale de l’Allemagne a été préservée et la séparation de la République fédérale d’Allemagne de ses provinces orientales n’a pas été considérée comme permanente. […]
Deuxièmement, plutôt que d’accepter que l’adhésion « irréversible » de l’Ukraine à l’OTAN soit reportée indéfiniment, les États-Unis devraient proposer que l’adhésion à l’OTAN se fasse sur une période indéfinie. Simultanément, les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN devraient inviter l’Ukraine à entamer des négociations d’adhésion, en les menant parallèlement aux négociations d’adhésion avec l’Union européenne. […] Lancer des négociations d’adhésion à l’OTAN parallèlement au processus d’adhésion à l’UE placerait chaque négociation dans l’ombre de l’autre. Ces processus sont toujours lents et délibérés, Poutine peut donc être assuré qu’il n’y aura pas de surprises soudaines.
Troisièmement, les États-Unis peuvent affirmer, comme condition pour venir à la table, que la Russie doit être prête à rejoindre les négociations sur le contrôle des armements nucléaires et la stabilité stratégique. Poutine a suspendu ces négociations jusqu’à ce que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN renoncent à leur aide à l’Ukraine. […]
Même si Poutine n’aime pas abandonner ses conditionnalités sur l’aide américaine à l’Ukraine, il a tout autant intérêt à faire « quelque chose de bien » pour Trump. La reprise des négociations nucléaires pourrait en être une, coûtant peu de capital à Poutine tout en le renvoyant sur la scène mondiale, aux côtés du président américain.
Quant à Trump, un accord de paix en Ukraine et un nouvel accord nucléaire avec la Russie consolideraient sa réputation d’ultime négociateur – en fait, d’ultime artisan de la paix. En empochant deux gros contrats, Trump atteindrait des objectifs qui ont échappé à l’administration Biden.
[…] Poutine sera prêt à faire quelques concessions, soigneusement élaborées pour sauver la face – la sienne, celle de Trump et celle de Zelensky également. Personne ne doit sortir de cette guerre après avoir subi une défaite écrasante.
Bulletin of the Atomic Scientists, Une table pour cinq : Ce que l’on peut attendre de chaque acteur des pourparlers de paix en Ukraine, traduction automatique & Deepl
Mardi 3/12, 7h30
Pendant ce temps, le nuc danse sa farandole.
Dans un mail interne de TechnicAtome, dont Euractiv a vu le contenu, le spécialiste des réacteurs pour propulsion navale nucléaire demande à ses équipes de « procéder immédiatement » aux « opérations de clôture » de sa participation au projet Nuward de petit réacteur nucléaire modulaire (SMR) porté par EDF. Cela consiste à démobiliser les équipes travaillant sur le projet, à rompre les contrats en cours, à arrêter les activités d’essai et la production documentaire, précise le document.
Ce mail a été envoyé le 5 juillet dernier, soit quatre jours seulement après l’annonce faite par Nuward le 1er juillet sur Linkedin de « faire évoluer le design » de son SMR, c’est-à-dire de faire évoluer sa conception.
[…] Ainsi donc de TechnicAtome qui, « après avoir participé au projet Nuward jusqu’à l’été dernier, est sorti du projet suite à la décision de changement de design prise par la direction de Nuward », a déclaré l’entreprise à Euractiv dans un mail réceptionné le 19 novembre confirmant nos informations.
Lancé en 2019 avec TechnicAtome, Naval Group, Framatome et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), puis rejoint par Tractebel en 2021, le projet consistait jusqu’alors en deux SMR de 170 MW basés sur la technologie de réacteur à eau pressurisée de 3ème génération (EPR) comme celle des réacteurs de grande taille de Flamanville en France ou de Taishan en Chine.
Seulement voilà, l’entreprise est tombée sur un os. En cause, notamment, l’incapacité de TechnicAtome à « dérisquer » sa chaudière nucléaire, c’est-à-dire à la rendre suffisamment sûre pour assurer l’industrialisation du projet, a rapporté le média L’Informé mi-octobre.
Conséquence, le projet doit donc évoluer. Une décision formelle sur son avenir est désormais attendue pour le 1er semestre 2025, sans qu’à ce jour son abandon pur et simple ne puisse être écarté. […]
Euractiv, TechnicAtome quitte le projet Nuward de petit réacteur nucléaire d’EDF
Les investisseurs n’aiment pas les mauvaises surprises, surtout quand ils sont mis en confiance depuis plusieurs trimestres. C’était le cas avec Assystem, qui dépassait régulièrement les anticipations grâce à une activité dans le nucléaire très porteuse, et distribuait de généreux dividendes grâce au produit des cessions de ses activités non stratégiques. Cette belle machinerie s’est grippée au troisième trimestre.
Ainsi, de juillet à septembre, le chiffre d’affaires s’est élevé à 144,1 millions d’euros, en croissance brute de 3,5% et de 3,8% en organique. La dynamique décélère par rapport aux trimestres précédent, en raison du report de projets d’infrastructure en Arabie saoudite et d’un développement du nouveau nucléaire en France inférieur aux attentes, du groupe. […]
Le Figaro, Assystem: un ralentissement inattendu dans le nucléaire qui pèse lourd sur l’action
Commentaire : "Les contrats en rapport avec le projet de six "réactueurs" EPR traînent (ne sont pas signés),car l'Etat n'a pas les sous et EDF est furieusement endettée, et que du côté de Francfort, la BCE (qui devrait financer) ne bondit pas vraiment d'enthousiasme."
Depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, face à des dangers accrus liés à la prolifération – Corée du Nord, Iran –, à la montée en puissance de la Chine, la probabilité d’emploi d’armes nucléaires sur un champ de bataille est devenue plus forte. D’où un retour de la menace atomique et de sa perception, dans un contexte de méfiance généralisée, dominé par l’unilatéralisme et les défis, où l’on ne négocie plus rien. La dissuasion nucléaire semble avoir joué un rôle crucial dans la limitation du risque de conflit majeur depuis 1945 mais est aujourd’hui contestée de toutes parts. Pourra-t-elle encore jouer ce rôle au XXIe siècle ?
Ce numéro de Questions internationales analyse la destruction de l’ordre nucléaire du XXe siècle et le désordre nucléaire émergent au XXIe siècle. Il s’intéresse par ailleurs au regain de la menace nucléaire. Les dynamiques de prolifération occupent désormais une place centrale et nourrissent les ambitions d’acteurs émergents tels que l’Iran, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite ou encore la Turquie. […]
Les revers de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah se transforment en catastrophe pour Assad en Syrie.
Lundi 2/12, 9h30
Memorandum de Budapest (lointaine suite).
Les États-Unis n’envisagent pas de restituer à l’Ukraine les armes nucléaires auxquelles le pays a accepté de renoncer dans le cadre du mémorandum de Budapest, a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, lors d’une interview accordée le 1er décembre.
Interrogé par ABC News sur la question de savoir si les États-Unis envisageaient de restituer des armes nucléaires à l’Ukraine, M. Sullivan a nié que cette mesure d’escalade était à l’étude.
« Ce n’est pas envisagé. Ce que nous faisons, c’est fournir à l’Ukraine diverses capacités conventionnelles afin qu’elle puisse se défendre efficacement et affronter les Russes, et non des capacités nucléaires », a déclaré M. Sullivan à ABC News. […]
The Kyiv Independent, Les États-Unis n’envisagent pas de restituer des armes nucléaires à l’Ukraine, selon M. Sullivan, traduction Deepl
Lundi 2/12, 9h25
Autre brouzouf.
Les ventes des 100 premiers producteurs d’armement mondiaux ont progressé de 4,2 % en 2023, à 632 milliards de dollars. Mais celles des 27 industriels européens, de seulement 0,2 %.
Le constat est édifiant. Il en dit long sur les difficultés de l’industrie européenne d’armement à produire plus et plus vite, dans un contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine, le conflit à Gaza et les tensions croissantes en mer de Chine.
Les ventes combinées des 27 groupes européens classés dans le top 100 mondial des producteurs de matériels militaires n’ont en effet progressé que de 0,2 %, à 133 milliards de dollars, en 2023 par rapport à 2022, selon le dernier rapport du Stockholm Institute for Peace (Sipri), publié ce lundi. «L’industrie européenne de l’armement est à la traîne du reste du monde en termes de croissance des revenus (…), avec la plus faible augmentation de toutes les régions du monde», souligne le rapport. […]
Le Figaro, Armement : l’industrie européenne à la traîne du reste du monde
Le président syrien Bachar el-Assad a cherché dimanche à obtenir le soutien de ses alliés après avoir perdu le contrôle d’Alep, la deuxième ville de Syrie, lors d’une offensive rebelle qui a fait plus de 410 morts selon une ONG. C’est la première fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 que le pouvoir, un allié de l’Iran et de la Russie, perd totalement le contrôle de cette ville septentrionale, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par des islamistes.
[…] La Russie a dit que ses forces aériennes aidaient l’armée syrienne à «repousser» les rebelles dans les provinces d’Idleb (nord-ouest), de Hama (centre) et d’Alep (nord), alors que l’Iran a réitéré son soutien «ferme» au régime Assad. […]
Commentaire : " Le Bachar aux mains "pleines de sang" découvre que des alliés en état de pouvoir l'aider, il n'y en a plus."
Lundi 2/12, 9h05
Brouzouf (suite).
Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret approuvant le budget fédéral 2025 et le projet de budget fédéral 2026-2027 le 1er décembre.
Le budget 2025 alloue environ 41 % des dépenses annuelles de la Russie à la sécurité nationale et à la défense. ISW continue d’évaluer que l’augmentation des dépenses de défense russes, bien que dangereuse, n’équivaut pas nécessairement à une augmentation des capacités militaires russes, en particulier étant donné qu’un financement important est consacré au paiement des prestations aux soldats russes, aux anciens combattants et à leurs familles.
L’accent mis par la Russie sur les dépenses de défense affecte probablement aussi l’efficacité et la durabilité des programmes sociaux russes, ce qui pourrait affecter la capacité du Kremlin à poursuivre sa guerre en Ukraine, étant donné les pressions croissantes sur l’économie russe et la tendance observée de Poutine à éviter de mettre en péril la stabilité de son régime. […]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 1er décembre, traduction Deepl
Dimanche 1/12, 21h00
On a bien parlé avec Tola [au sud-ouest de Tcherno, par téléphone]. Katia, la soeur de Vassia, est devenue maman pour la deuxième fois. Elle a eu un garçon en septembre (Alona croit que c’est un garçon, en tout cas), elle ne travaille pas, elle s’occupe des enfants. Alors, elle sera ravie de recevoir de l’aide. Elle est toujours à Volo. Vika est aussi à Volodarka, elle a arrêté le travail. Son frère aîné, Vova, était réservé et ne devait pas aller à l’armée, mais tout change, il a perdu ce droit. Du coup, Vika a renouvelé ses papiers (elle a un statut d’handicap), elle a quitté la ferme, son frère a fait des papiers comme quoi il prend soin d’elle. Normalement, ça doit le sauver de l’armée. La famille Posternak avec une fille handicapée va bien. Il y a trois enfants, deux grands frères et la fille malade. Le frère aîné est soldat, il a été blessé, il a pu passer quelque temps à Volo. Il a rendu visite à l’école de Tola, il parlait aux élèves. Le deuxième frère est encore écolier. La fille a des problèmes avec les jambes, il fallait lui faire une opération, mais ils n’ont pas eu de temps (ou d’argent), et maintenant l’opération est inutile. Maintenant ses jambes sont déformées. Maman essaie de tenir le coup. Pas de nouvelles de Vera ou Nina. Larissa est partie vivre à Vovtchkiv, mais elle revient de temps en temps à Volo. Tola va bien, Alona aussi, Aliocha fait bien ses études. Nazar a été en rééducation à Borispil cet été, il a aussi des problèmes avec les jambes. Les médecins ont deux opinions différentes, les orthopédistes disent que l’opération est obligatoire, le neurologue est absolument contre car les médicaments que Nazar prend contre l’épilepsie seront en conflit avec l’anesthésie. Tola emmène Nazar à Ivankiv pour les massages (400 UAH [environ 10 euros] pour une séance, plus l’essence). Tola dit que c’est dangereux chez eux maintenant, les drones passent comme les poules, la défense aérienne travaille, les drones explosent et tombent dans les champs. Du coup, on ne vous invite pas, il n’y a pas d’abris conformes. Tola a pris de mes nouvelles, des nouvelles de Pacha. Il nous a souhaité la paix et la santé. On a vraiment bien parlé.
Olga, Viber (texte)
Les enfants malades, Nazar et l’enfant Pasternak, souffrent d’atteintes similaires au système nerveux ; pour Nazar, les médecins ont associé officiellement sa pathologie à l’accident de Tchernobyl.
Dimanche 1/12, 10h50
[…] Pacha a perdu un ami, un jeune de 25 ans, Dima. Le groupe qui devait évacuer son corps n’a pas réussi, ils sont tous morts. Pacha ne va pas bien, mais il ne picole pas beaucoup. Il est avec un ami, il n’est pas tout seul. […]
Olga, Viber (texte)
Dimanche 1/12, 10h35
Géorgie.
Des manifestations de masse contre le gouvernement pro-russe ont éclaté dans les grandes villes de Géorgie, malgré les tentatives de la police pour disperser les manifestants, a rapporté le média géorgien Sova News le 30 novembre.
Les protestations ont été déclenchées par la décision du Premier ministre Irakli Kobakhidze de reporter l’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne jusqu’en 2028. […]
The Kyiv Independent, Des manifestations éclatent dans toute la Géorgie au mépris de la position anti-UE du gouvernement, traduction automatique
Dimanche 1/12, 10h35
America, America.
Le président élu américain Donald Trump aurait eu plusieurs conversations téléphoniques avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban depuis le 5 novembre, ont reconnu des sources parlant au service hongrois de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL). […]
The Kyiv Independent, Trump a consulté le Hongrois Orban sur la guerre en Ukraine, selon des sources RFE/RL, traduction autoamtique
Dimanche 1/12, 10h25
Merkel révise sa copie.
La chancelière a durablement marqué : souvent, les traducteurs automatiques proposent le titre au féminin quand il s’agit de Scholz.
Angela Merkel tient une conférence de presse pendant la pandémie, à Berlin, en octobre 2020. Photographie : Stefanie Loos/AFP/Getty Images
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Allemands ont réalisé un peu tardivement ce que la rhétorique des années nazies avait fait à leur pays, les hommes politiques allemands ont eu pour exigence fondamentale d’être ennuyeux. Les très rares personnalités politiques d’après-guerre dont les discours étaient passionnants à écouter, comme Herbert Wehner ou Franz Josef Strauss, ont suscité une suspicion généralisée, notamment parce qu’ils n’étaient pas disposés à suivre ce précepte fondamental. Angela Merkel, chancelière fédérale et chef du gouvernement allemand de 2005 à 2021, a eu l’intelligence d’y adhérer pleinement. La monotonie de ses déclarations politiques est fidèlement reproduite dans ce volume de mémoires.
[…] Merkel a surmonté deux handicaps sérieux en tant que femme politique allemande moderne : le fait qu’elle soit une femme, trop souvent condescendante dans le monde politique masculin, et le fait qu’elle est née et a grandi dans l’Allemagne de l’Est communiste, n’entrant en politique qu’à la chute du régime. du mur de Berlin en 1989. Après avoir quitté son poste de chercheuse scientifique, elle a trouvé sa place dans l’Union chrétienne-démocrate conservatrice et a rapidement gravi les échelons de la hiérarchie du parti grâce à sa maîtrise du détail et ses talents de négociatrice.
[…] En tant que chef du gouvernement de l’État membre le plus peuplé et le plus puissant économiquement de l’UE, Merkel a été largement applaudie pour son leadership calme et assuré, assurant la stabilité et la continuité indispensables.
[…] Merkel nous présente les nombreux problèmes auxquels elle a été confrontée en tant que dirigeante de l’Allemagne, depuis le krach financier de 2008, lorsqu’elle a insisté pour imposer une « discipline fiscale » avant tout aux Grecs, jusqu’aux déprédations du Covid-19, lorsqu’elle a été contrainte de prendre des décisions. et refaire la politique sur-le-champ. Une fois de plus, elle nous plonge dans un récit détaillé sans avoir rien d’intéressant à dire sur la situation dans son ensemble. On apprend qu’elle s’entendait bien avec le président américain George W. Bush, avec qui elle pouvait discuter en anglais, mais moins bien avec Vladimir Poutine, alors qu’il parlait allemand et qu’elle savait parler russe ; apprenant qu’elle avait peur des chiens (après avoir récemment été mordue par un d’entre eux), il a insisté pour amener son labrador noir Koni à leurs réunions pour miner sa confiance (elle appelle cela un « jeu de pouvoir canin »).
[…] Peu d’hommes politiques ont subi une chute de réputation aussi brutale depuis qu’ils ont quitté leurs fonctions qu’Angela Merkel. Un peu plus de deux mois après sa démission en décembre 2021, Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine, déclenchant un conflit qui continue et menace de s’intensifier. Merkel a été vivement critiquée pour avoir accru la dépendance de l’Allemagne à l’égard du gaz naturel russe grâce à la construction du gazoduc Nord Stream, donnant à Poutine une puissante arme potentielle de coercition contre l’Occident.
[…] L’espace très considérable consacré dans ce livre aux questions environnementales montre clairement à quel point cette question était importante pour Merkel, mais cela l’a conduite à fermer les installations nucléaires allemandes après l’accident de Fukushima en 2011, privant l’Allemagne d’une alternative clé aux énergies fossiles.
[…] Malgré quelques autocritiques dans ce livre, l’incapacité de Merkel à voir la situation dans son ensemble témoigne de sa perception limitée, pragmatique et obsédée par les détails des réalités politiques : la realpolitik implique bien plus que la simple résolution de problèmes sur une base pratique. […]
The Guardian, Le bilan de la liberté d’Angela Merkel – ses lèvres sont scellées, traduction automatique & Deepl