Mini journal de guerre
Avec Olga, Pacha, irina, Tola, Valera...
Nous préparions un voyage en Ukraine, trois semaines en avril 2022, quelques français de retour dans la zone de Tchernobyl. L'armée russe campait par là.
Nous échangions avec Olga pour préparer ce voyage, nous parlons désormais de la guerre.
Mini journal de guerre, février 2022 - février 2024 : Tchernobserv
Le texte d'introduction au nouveau format du journal est en bas de page.
La situation radiologique semble normale
Lundi 18/3, 22h20
Vu aujourd'hui.
[...] On peut imaginer qu’une popularité qui lui a permis de passer en vingt-quatre ans d’un score de 53 % à 87 % est l’expression de la gratitude des électeurs pour son bilan. Mais quel bilan ! Une économie qu’il n’a jamais su diversifier malgré la richesse apportée par les hydrocarbures. Une démographie si déclinante qu’il a dû supplier les femmes russes, dans un de ses récents discours, de faire des enfants. Un pays en guerre désormais permanente, qui l’a conduit à recruter dans les prisons, à négocier des fournitures d’armes auprès de la Corée du Nord et de l’Iran, à engloutir toutes ses ressources dans l’industrie de l’armement et à accepter un statut de vassal à l’égard de son protecteur chinois. Des élites urbaines décimées par l’exode massif des jeunes professionnels partis pour échapper à la mobilisation. Un système de pouvoir si concentré sur lui-même qu’il fait passer le Politburo du Parti communiste soviétique pour un modèle de démocratie.
[...] Fort de cette nouvelle manifestation d’adhésion – dont une grande partie est réelle – à ses desseins, M. Poutine va sans doute vouloir continuer de plus belle son entreprise impériale. Le seul moyen de l’arrêter, de l’empêcher d’avaler ses voisins et de semer le chaos en Europe est de lui infliger une défaite en Ukraine.
Le Monde, éditorial, Vladimir Poutine, le triomphe forcé
Lundi 18/3, 15h35
Lu aujourd'hui.
Taïwan importe 97 % de son énergie via des routes maritimes très vulnérables. Toute quarantaine, blocus ou invasion de l'île par la Chine dévasterait sa capacité à maintenir les services de base et les infrastructures critiques, sans parler des usines qui produisent environ 90 % des semi-conducteurs les plus avancés au monde. À l'heure actuelle, les meilleures estimations suggèrent que les stocks énergétiques stratégiques de Taiwan contiennent seulement assez de gaz naturel pour durer 11 jours et suffisamment de charbon pour durer 39 jours.
[...] Taiwan n’a pas toujours été aussi dépendante de l’énergie ; il y a quelques décennies à peine, elle était un important producteur d’énergie nucléaire. Au milieu des années 80, l'énergie nucléaire représentait environ la moitié de la consommation électrique de l'île. À l’époque, Taïwan disposait de six réacteurs opérationnels et prévoyait d’en construire davantage. Mais au cours des deux dernières décennies, Taipei a réduit sa dépendance à l’énergie nucléaire, et le DPP, qui a pris de l’importance à l’apogée de l’énergie nucléaire grâce à une vague antinucléaire, a joué un rôle clé dans ce changement. Lorsque le parti a remporté la présidence en 2016, il s’est engagé à abandonner complètement l’énergie nucléaire. Si Lai tient les promesses de son prédécesseur, les deux derniers réacteurs de l'île seront hors service d'ici l'année prochaine.
Compte tenu de sa situation géographique dans l'une des étendues d'eau les plus controversées au monde et de ses relations tendues avec Pékin, la résistance de Taiwan à ce qui était autrefois une source d'énergie nationale fiable peut sembler déroutante. Pour Taipei, en revanche, c'est compliqué. Le choix imminent de Lai de conserver ou d’abandonner l’option nucléaire sera éclairé par une histoire longue et moins connue de prolifération, d’espionnage, de catastrophe et de démocratisation.
Le général Chiang Kai-shek regarde à travers le périscope du sous-marin nucléaire américain Swordfish , le premier sous-marin à propulsion nucléaire à se rendre à Taiwan. Archives Keystone/Getty ImagesEn décembre 1949, après des années de guerre civile avec le Parti communiste chinois (PCC), le général Chiang Kai-shek a transféré les forces nationalistes sur l'île de Taiwan, où il a établi une dictature sous le régime du parti Kuomintang (KMT). Chiang n’a cependant pas abandonné ses ambitions de reconquête du continent et, en tant que puissance générale consolidée, il a vu la technologie nucléaire comme un moyen d’acquérir un prestige international et un avantage géopolitique. Bien qu’il y ait eu des désaccords internes sur la question de savoir si Taipei devait immédiatement se doter d’armes nucléaires, le gouvernement a commencé à développer des capacités latentes sous couvert de projets civils.
[...] [A partir de 1955] Même si Taipei a officiellement renoncé aux armes nucléaires en échange de l'aide de Washington dans des projets civils, dans la pratique, les dirigeants ont couvert leurs paris, cultivant une expertise qui pourrait être orientée vers d'autres fins.
Le programme secret d'armes nucléaires de Taiwan a véritablement commencé après le premier essai nucléaire réussi de la Chine en 1964. Cet essai a brisé le sentiment de sécurité de Taiwan. Bien que les États-Unis se soient engagés envers Taiwan dans le Traité de défense mutuelle de 1955, le gouvernement du KMT craignait d’abandonner, surtout après que la Maison Blanche a repoussé ses appels à frapper les installations nucléaires de Chine continentale. Les dirigeants craignaient également que la prolifération ne renforce le statut de Pékin au sein de la communauté internationale aux dépens de Taipei. Une fois que Pékin a franchi ce seuil, le gouvernement du KMT a redoublé son propre programme d’armes nucléaires.
[...] En 1969, Taiwan a acheté au Canada un réacteur de recherche alimenté à l'uranium naturel et modéré à l'eau lourde, connu sous le nom de Taiwan Research Reactor. (Ce type de réacteur est propice à la production de plutonium de qualité militaire.) [...] Malgré ses projets secrets, Taiwan a signé le Traité de non-prolifération nucléaire en 1968 et l’a ratifié en 1970, probablement dans l’espoir de susciter la bonne volonté de la communauté internationale. Mais en 1971, l'ONU a reconnu la République populaire de Chine, basée sur le continent, comme « le seul représentant légitime de la Chine », excluant ainsi Taïwan, également connue sous le nom de République de Chine, de l'organisme multilatéral. Par extension, Taiwan a perdu son adhésion au Traité de non-prolifération nucléaire et à l'Association internationale de l'énergie atomique, aggravant les inquiétudes du gouvernement quant au déclin du soutien international. Cette décision a également rendu plus difficile pour la communauté internationale la surveillance des installations nucléaires de l'île et l'application des normes de non-prolifération, précisément au moment où les armes nucléaires devenaient plus attrayantes pour des raisons de statut et de sécurité. Les inquiétudes de Taiwan sont devenues encore plus aiguës après la visite historique du président américain Richard Nixon en Chine en 1972.
[...] Alors que son programme d’armement décollait, Taïwan commença également à construire des centrales nucléaires. Le KMT avait des projets ambitieux pour transformer l'île en une économie industrielle moderne, mais la crise pétrolière de 1973 a démontré les dangers du manque de ressources énergétiques indigènes à Taiwan. L’énergie nucléaire est apparue comme une alternative viable aux combustibles fossiles importés puisque l’île possédait déjà l’expertise et l’infrastructure nécessaires. La croissance de l'énergie nucléaire a facilité la croissance de l'industrie sur l'île ; sans cela, il est difficile d’imaginer que Taiwan serait aujourd’hui le leader de la chaîne d’approvisionnement mondiale en semi-conducteurs.
[...] En 1977, après que les inspecteurs des États-Unis et de l’Association internationale de l’énergie atomique eurent découvert de nouvelles preuves selon lesquelles Taiwan se livrait à des recherches illicites et détournait des matériaux du réacteur de recherche de Taiwan, Washington décida d’intervenir. Bien qu'elle ait minimisé publiquement les capacités de Taiwan, l'administration Carter a menacé en privé d'imposer des sanctions et de suspendre son assistance militaire à moins que Taiwan ne se recentre sur des applications exclusivement pacifiques. La dépendance croissante de Taiwan à l'égard de l'énergie nucléaire a renforcé l'influence de Washington, car l'île dépendait des États-Unis pour le combustible nucléaire et le soutien technique.
[...] Washington et Taipei sont finalement parvenus à un accord secret [...] Bien que Taiwan ait respecté bon nombre de ces conditions à contrecœur, leur mise en œuvre a été lente et l'armée en particulier était mécontente de la capitulation du gouvernement face aux exigences américaines. Ces frustrations ont pris une nouvelle urgence en décembre 1978, lorsque l'administration Carter a annoncé qu'elle mettrait fin au traité de défense mutuelle entre les États-Unis et la République de Chine et reconnaîtrait formellement la République populaire de Chine, poursuivant ainsi le rapprochement de l'administration Nixon avec Pékin. Cette décision a précipité une attention renouvelée des Taïwanais vers les armes nucléaires – cette fois avec l’armée aux commandes.
[...] Le deuxième acte de l’histoire de la prolifération à Taiwan a été lourd de conséquences. [...] Alors que certains espéraient développer tranquillement un petit arsenal, d’autres, y compris le président de l’époque, Chiang Ching-kuo, étaient apparemment favorables à l’acquisition uniquement des ingrédients nécessaires à l’assemblage rapide d’une bombe (ce qui ressemble davantage à la posture de couverture d’États comme le Japon). Tous ces plans étaient conditionnés à éviter d’être détectés par les États-Unis ou la Chine jusqu’à ce que le programme soit suffisamment avancé. [...] Il s’avère que les tentatives de dissimulation de Taipei étaient déjà compromises. Le directeur adjoint de l’Institut de recherche sur l’énergie nucléaire, Chang Hsien-yi, était une taupe de la CIA qui transmettait subrepticement des informations aux États-Unis depuis des années parce qu’il craignait que le programme d’armement secret ne déclenche une guerre indésirable avec la Chine. [...] Armée de nouvelles preuves de malversations, l’administration Reagan a affronté Taipei. Une fois de plus exposé et confronté à la perspective d’un abandon américain et à la colère chinoise, le gouvernement a accepté de démanteler sans équivoque son programme d’armes nucléaires.
[...] Lorsque le DPP [Parti démocrate progressiste] est entré en scène, l’énergie nucléaire était vitale pour l’économie taïwanaise. Cependant, à l’échelle mondiale, la confiance dans l’énergie nucléaire commençait à décliner. Des accidents tristement célèbres ont suscité des craintes quant à la sécurité nucléaire, d’abord à Three Mile Island en 1979, puis à Tchernobyl en 1986 – comme par hasard, l’année même de la création du DPP. Cette montée du sentiment antinucléaire a également été alimentée par des révélations selon lesquelles le gouvernement taïwanais avait utilisé Lanyu, une patrie indigène, comme installation de déchets nucléaires. [...] Même aujourd’hui, de nombreux Taïwanais associent tout ce qui est nucléaire à la dictature militaire. Les mêmes forces qui ont façonné la transition de l’île vers un régime autoritaire ont également façonné les attitudes à l’égard de l’énergie nucléaire ; en d’autres termes, la politisation de l’énergie nucléaire était un sous-produit de la démocratisation de Taiwan.
[...] À court terme, l’opposition croissante à l’énergie nucléaire n’a pas annulé son rôle pratique dans la composition énergétique de Taiwan. Le KMT a soutenu que l'énergie nucléaire était le seul moyen d'éviter la dépendance aux importations de combustibles fossiles et, en 1999, un gouvernement dirigé par le KMT a inauguré la construction d'une quatrième centrale nucléaire, planifiée depuis longtemps, appelée Lungmen, qui aurait inclus les premiers réacteurs de génération III. construit en dehors du Japon. Lorsque le DPP a accédé à la présidence pour la première fois en 2000, le cabinet nouvellement élu a suspendu la construction. Pourtant, il a fait marche arrière un an plus tard, après diverses contestations juridiques et politiques. Malgré l'opposition de nombreux militants, les travaux à Lungmen se sont poursuivis au cours de la décennie suivante, même s'ils ont été en proie à des retards, des controverses et des dépassements de coûts.
[...] En 2011, un autre accident, cette fois survenu à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, a fait pencher la balance de manière décisive contre l'énergie nucléaire à Taiwan. Comme le Japon, Taiwan est sujette à l’activité sismique et l’accident de Fukushima a ravivé les sentiments antinucléaires sur l’île et dans toute la région. Taipei est devenu le plus grand donateur pour les victimes de Fukushima, et des milliers de Taïwanais sont descendus dans la rue pour contester la dépendance continue de leur gouvernement à l'énergie nucléaire. Craignant des troubles publics, le gouvernement a de nouveau interrompu en 2014 la construction à Lungmen, même si les travaux étaient presque terminés. [...] En 2016, le DPP a fait campagne sur la promesse d'une « patrie sans nucléaire » et, après une victoire historique, le parti a lancé le processus de déclassement des réacteurs taïwanais dont les licences expiraient.
[...] La décision d’abandonner progressivement l’énergie nucléaire a rendu Taïwan plus dépendant du combustible importé, précisément au moment où les prix mondiaux de l’énergie montent en flèche et où le besoin national d’énergie propre et fiable devient plus aigu. Consciente du défi persistant de l'insécurité énergétique – et de l'impératif croissant de réduire les émissions de carbone – la présidente actuelle, Tsai Ing-wen, a promis que les énergies renouvelables produiraient 20 % de l'électricité de Taiwan d'ici 2025. Mais Taiwan a manqué à plusieurs reprises ces objectifs ; les énergies renouvelables ne représentent actuellement que 8 pour cent. Taipei a doublé ses projets éoliens offshore, car le relief montagneux de l'île empêche le développement solaire à grande échelle.
[...] La Taiwan Semiconductor Manufacturing Company représente à elle seule plus de 6 % de la consommation totale d'énergie de l'île, et la demande ne fait qu'augmenter.
[...] Pendant ce temps, une Chine plus ambitieuse et plus compétente militairement rend encore plus difficile la séparation de la sécurité énergétique et de la géopolitique. La marine chinoise prépare régulièrement des scénarios de blocus et de quarantaine qui soulignent sa capacité à perturber les chaînes d’approvisionnement énergétique de Taiwan. Alors que Taipei prend des mesures pour accroître ses stocks stratégiques, les installations de stockage actuelles, notamment pour le gaz naturel liquéfié, sont inadéquates et vulnérables à un éventuel blocus.
[...] Pour l’instant, en tant que nouveau président, Lai reste déterminé à démanteler les derniers réacteurs de Taiwan, même s’il a déclaré en octobre qu’il n’exclurait pas « l’utilisation d’une énergie nucléaire sûre et sans déchets ». Certains rapports suggèrent également que les décideurs politiques envisagent de maintenir les réacteurs nucléaires en veille en cas d'urgence, mais on ne sait pas exactement ce que cela impliquerait.
[...] Les dirigeants devraient également faire face à divers défis pratiques. Les réacteurs viables de Taiwan arrivent au terme de leur durée de vie de 40 ans. Bien que des prolongations de durée de vie soient possibles en attendant la révision des procédures d'autorisation , les risques d'une infrastructure nucléaire vieillissante dans une zone sismiquement active ne feront qu'augmenter avec le temps.
[...] Même si les décideurs politiques parvenaient à s’entendre sur ce point, l’énergie nucléaire n’est pas une solution miracle. En raison de l'opposition intérieure, Taipei n'a toujours pas trouvé de solution permanente pour le stockage et l'élimination des déchets nucléaires . L’énergie nucléaire n’est pas non plus à l’abri des blocus, puisque Taïwan doit importer du combustible pour réacteur (même si ces approvisionnements peuvent permettre une production continue d’énergie pendant des mois une fois sur l’île). Peut-être plus inquiétant encore, la situation à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhia a souligné à quel point il peut être dangereux qu'un conflit éclate à proximité d'une infrastructure nucléaire. [...]
Foreign Policy, Taiwan ne peut pas se débarrasser de ses fantômes nucléaires, Par Jane Darby Menton, chercheuse postdoctorale au Berkeley Risk and Security Lab de l'Université de Californie à Berkeley, et Andrew W. Reddie, professeur de recherche associé à la Goldman School of Public Policy de l'Université de Californie à Berkeley et fondateur du Laboratoire de risque et de sécurité de Berkeley, traduction automatique
Un centre de stockage de déchets nucléaires sur Lanyu a été construit en 1982, sans consultation préalable avec les autochtones de l’île. Ce centre reçoit des déchets nucléaires des trois centrales nucléaires exploitées par l'entreprise d'État Taiwan Power Company (Taipower). Environ 100 000 barils de déchets nucléaires en provenance des trois centrales nucléaires en fonctionnement ont été entreposés dans le complexe de Lanyu. En 2002 et en 2012, des résidents locaux ont organisé de grandes manifestations, appelant Taipower à enlever les déchets nucléaires de l’île. [...] L'île abrite sa seule installation de production d'électricité: une centrale au combustible. Mis en service en 1982, elle a une capacité installée totale de 6,5 MW appartenant et exploité par Taipower. Conformément à l'article 14 de la loi sur le Développement des îles d'outre-mer, les ménages résidents de l'île bénéficient de l'électricité gratuite. Cette situation résultait de la politique préférentielle accordée pour les résidents de l’île en raison de la construction du centre d'entreposage [de déchets nucléaires] sur l’île en 1982. La gratuité de l'électricité explique que la consommation de celle-ci s'avère généralement beaucoup plus élevée sur l'île que dans les autres régions de Taïwan. En 2011, la consommation annuelle moyenne d'électricité par ménage à Lanyu s'élevait à 6 522 kWh contre 3 654 kWh à Taïwan, soit près du double. [...] Wikipedia, Lanyu
Lundi 18/3, 10h10
Ça va. La nuit était pleine de bruit de [drones] Shahed, je m'inquiétais et ne pouvais pas dormir. Pacha est à la position depuis cette nuit, ils travaillent. Maman est allée travailler ce matin, je n'ai pas de nouvelles encore. Nous sommes allées à l'église hier, c'était son test-drive, elle l'a échoué : elle était toute pâle et avait mal aux jambes. Par contre elle travaille aujourd'hui.
Olga, Viber (texte)
Les femmes du chœur chantent mieux, je pense qu'il y a de nouvelles chanteuses, plus expérimentées. La messe était longue (j'avais l'impression qu'elle ne finirait jamais). Le prêtre nous a grondé : on n'a pas mis beaucoup d'argent pour les drones dans la boîte spéciale. J'ai vu et entendu le mécontentement des brebis : "Mais on a fait le don direct, il a mis le QR code pour la cagnotte !" Par contre les brebis sont restées brebis, on n'a rien dit à haute voix, on est resté sur les murmures. Cette fois le speech était moins inflammant, le prêtre nous a conseillé de prier et de lutter contre les séductions. Et de se préparer à l'éternité, parce que les drones et les missiles tombent partout, comme on l'a vu la semaine dernière.
Bref, heureusement j'ai mes médocs et mes bougies, et mes amis, et mon crochet, je serais tombée dans le noir après ce sermon.
Ça va, je fais tout pour que ça aille mieux.
Lundi 18/3, 0h10
J'ai l'impression qu'il n'y avait pas de femme candidate à l'élection présidentielle russe.
Le Kremlin a signalé que Vladimir Poutine revendiquerait une victoire écrasante lors du scrutin présidentiel russe, alors que des milliers de personnes dans le pays et dans le monde protestaient contre l'approfondissement de sa dictature, la guerre en Ukraine et une élection organisée qui ne pourrait avoir qu'un seul vainqueur.
Lors d'un vote dénoncé par les États-Unis comme « manifestement ni libre ni équitable », Poutine a remporté 87 % des voix, selon un sondage à la sortie des urnes publié par les sondeurs d'État Centre de recherche sur l'opinion publique russe et la Fondation Opinion publique.
Après avoir compté 50 % des voix, la commission électorale russe a affirmé que Poutine était en tête avec 87,34 % des voix. Le candidat du Parti communiste Nikolaï Kharitonov arrive en deuxième position.
[...] Alors que Poutine cherchait à obtenir un mandat public pour sa guerre en Ukraine et un cinquième mandat présidentiel, la machine électorale du Kremlin cherchait à augmenter sa part des voix et sa participation à des niveaux proches de la farce, en affichant des résultats qui n'apparaissaient auparavant que dans les régions les plus despotiques de Russie, comme Tchétchénie.
[...] Face à la victoire prévisible de Poutine, l’opposition russe, en difficulté, a cherché à organiser sa propre démonstration de force. De longues files d'attente se sont formées dans plusieurs bureaux de vote de Moscou et d'autres villes russes alors que les gens répondaient à l'appel de la veuve du principal opposant au président, Alexeï Navalny, pour se rendre aux urnes dimanche à midi. [...]
The Guardian, Vladimir Poutine revendique une victoire écrasante aux élections russes, traduction automatique
Dimanche 17/3, 20h55
Lu aujourd'hui. Quand l'envahisseur a mal placé ses billes.
Alors que 260 milliards d’euros d’actifs de la Banque de Russie sont gelés dans les pays du G7 et de l’Union, la Commission européenne présentera aujourd’hui, 15 mars, une proposition détaillée pour le versement à l’Ukraine de revenus sur les actifs russes détenus par la société Euroclear.
Quels actifs sont visés, de quel montant parle-t-on, pourrait-elle faire plus ?
À la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, les pays de l’Union et du G7 ont gelé 260 milliards d’euros d’actifs de la Banque de Russie détenus dans leurs juridictions.
- Plus des deux tiers de ces actifs sont détenus dans l’Union, soit 200 milliards d’euros.
- 95,5 % des actifs détenus dans l’Union le sont en Belgique, par la société dépositaire Euroclear — 191 milliards d’euros, soit 73 % de l’ensemble des actifs gelés de la banque centrale russe.
- À cela s’ajoute au moins 58 milliards de dollars d’actifs privés gelés dans l’ensemble des pays de l’Union et du G72.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a proposé le 28 février la saisie des profits exceptionnels générés par Euroclear sur les actifs de la Banque de Russie.
- Les intérêts générés par les soldes de trésorerie de la Russie ont atteint 4,4 milliards d’euros en 2023.
- C’est cinq fois plus qu’en 2022, du fait de la hausse des taux d’intérêt due notamment aux répercussions inflationnistes de la guerre en Ukraine.
- Les liquidités russes accumulées sur ce solde d’Euroclear — qui sont en temps normal immédiatement récupérées ou réinvesties par ses clients, le compte n’étant pas rémunéré — se composent principalement des paiements de coupons ou encore de la valeur de titres arrivés à maturité.
- Leur stock a atteint plus de 130 milliards d’euros.
Selon un responsable européen, le plan de la Commission permettrait de verser à l’Ukraine entre 15 et 20 milliards d’euros sur quatre ans, d’ici 2027.
- Une première tranche de 2 à 3 milliards d’euros provenant de ces profits pourrait être versée à l’Ukraine d’ici juillet.
- Ces revenus dépendent principalement du taux d’intérêt sans risque auquel les liquidités sont réinvesties par Euroclear : le taux de dépôt de la BCE se situe actuellement à 4 %, et pourrait commencer à diminuer à partir de juin, d’après plusieurs analystes.
- En prenant pour base les 130 milliards d’euros de liquidités actuellement détenues par Euroclear et dans l’hypothèse simplificatrice d’un maintien des taux à 4 % sur toute l’année 2024, les revenus générés atteindraient 22 milliards d’euro si le taux se maintenait à ce niveau jusqu’en 2027, 17,7 milliards s’il passait à 3 % en 2025-2027, et 13,5 milliards s’il chutait à 2 % sur la même période.
La Belgique a par ailleurs annoncé que les impôts prélevés sur les profits d’Euroclear liés à la détention des actifs russes seraient également reversés à l’Ukraine — un versement de 1,7 milliards d’euros est prévu en 2024.
Le Grand Continent, Les revenus issus des avoirs russes gelés en Belgique pourraient apporter à l’Ukraine jusqu’à 5 milliards d’euros par an
La confiscation des actifs, impliquant un transfert de propriété, a pour l’instant été écartée par la Banque centrale européenne et notamment par la France et l’Allemagne. [...]
Dimanche 17/3, 17h20
Vu aujourd'hui.
Le Monde - Un manifestant participe à un rassemblement contre la réélection de Vladimir Poutine, place de Colombie près de l’ambassade de Russie, à Paris, France, le 17 mars 2024. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS
Samedi 16/3, 14h45
Lu aujourd'hui.
[...] Il fut un temps où c’était l’extrême gauche qui soutenait Moscou, il faut y ajouter maintenant une bonne proportion de l’extrême-droite, étrange retournement de l’histoire. Entre les deux et selon le principe du levier décrit par le très russophile Vladimir Volkoff dans Le montage, on trouve aussi les « agents » apparemment neutres ou même hostiles à Moscou mais l’aidant discrètement à partir de points d’influence. Plusieurs ouvrages et articles viennent de révéler quelques noms du passé. Il faudra sans doute attendre quelques années et la fin de la peur des procès pour dénoncer ceux d’aujourd’hui. Bref, beaucoup de monde qui par anti-macronisme, anti-américanisme, anticapitalisme ou autres « anti » viennent toujours à la rescousse d’un camp qui doit être forcément être bien puisqu’il est hostile à ce que l’on croit être mal. [...]
La voie de l'épée, Michel Goya, Napoléon Solo, 28 février 2024
Samedi 16/3, 14h35
Vu aujourd'hui.
[...] Du côté des exportateurs, la France a remplacé la Russie en tant que deuxième exportateur mondial sur les cinq dernières années, derrière les Etats-Unis, dévoile [le Sipri, l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm], alors que les exportations d'armement de Moscou ont diminué de 53 %. Au total, France et Russie sont ainsi au coude à coude avec une part de marché de 11 % chacun du commerce des équipements militaires. Bien loin des Etats-Unis (42 %). [...] La Russie, longtemps deuxième plus grande exportatrice d'armes au monde, doit désormais construire essentiellement pour elle, et va sans doute encore perdre des points à l'avenir. Les partenaires de Moscou se sont aussi considérablement réduits, passant de 31 à 12 pays de destination ces cinq dernières années. L'Inde est le premier destinataire de l'arsenal russe, suivi par la Chine. [...]
Vendredi 15/3, 16h40
Ça va, pas d’inquiétude (mais il y a une alerte). On va bien.
Olga, Viber (texte)
Vendredi 15/3, 9h05
[...] [Prénom] en quittant la maison a emporté une perle de la boite à bijoux, [prénom] a emporté un caillou de la rue, [prénom] a emporté du jardin un noyau d'abricot, [prénom] n'a rien emporté du tout. De la perle est née une nouvelle maison, du caillou une nouvelle ville et du noyau un nouveau jardin. [Prénom] qui n'a rien emporté a raconté l'histoire. [...]
Dakh Daughters, Onyx, Saint-Herblain, traduction simultanée projetée, 14 mars
Vendredi 15/3, 9h00
Fuku.
L’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon) a annoncé ce vendredi avoir suspendu « par précaution » son processus de rejet en mer d’eau traitée du site, après un séisme de magnitude 5,8 qui a frappé à proximité.
[...] Aucune fuite de radiation n’a été détectée après que Tepco a terminé les vérifications nécessaires, tandis que « les relevés des postes de surveillance restent normaux », a-t-il ajouté. Vers 14h30 heure locale (6h30 heure française), L’opérateur a confirmé l’absence d’« anomalies ». « Il n’y a pas de fuite d’eau, ni radiation nucléaire externe », ajoute-t-il sur son compte X.
Le Parisien
Jeudi 14/3, 10h50
Vu hier.
Jeudi 14/3, 0h35
Zapo : tiens, ça bougeote.
Le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique a adopté une résolution appelant au retour immédiat de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia sous contrôle ukrainien. Cependant, la Russie affirme que le vote "va au-delà du mandat du conseil et de l'agence dans son ensemble".
La résolution du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) note que la centrale nucléaire de Zaporizhzhia (ZNPP), composée de six tranches, est sous contrôle militaire russe depuis plus de deux ans et « exprime de sérieuses inquiétudes quant à l'état instable de la sûreté et de la sécurité nucléaires ». à la ZNPP, notamment le manque de personnel suffisamment qualifié sur le site, les lacunes dans les travaux de planification et de prévention, le manque de chaînes d'approvisionnement fiables, l'état vulnérable de l'approvisionnement en eau et en électricité à l'extérieur du site, ainsi que l'installation de dispositifs antipersonnel. mines situées dans la zone tampon comprise entre le périmètre interne et externe de l’installation ».
[...] L'agence de presse russe Tass a cité le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales basées à Vienne, Mikhaïl Oulianov, qui a déclaré que les 20 membres qui ont voté pour la résolution "ont manifestement outrepassé le mandat du conseil d'administration et de l'ensemble de l'agence", notant que 12 pays s'étaient abstenus, tandis que La Russie et la Chine ont voté contre.
[...] Mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères a publié une déclaration concernant la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, remerciant le directeur général de l'AIEA Grossi pour ses efforts visant à promouvoir la sécurité nucléaire et ses visites en Russie et dans la centrale elle-même, ainsi que pour le séjour des experts de l'AIEA sur place.
World Nuclear News, La résolution des gouverneurs de l'AIEA sur Zaporizhzhia critiquée par la Russie, traduction automatique
Il ajoute : « La Russie fait tous les efforts possibles pour améliorer la fiabilité de la sécurité de la centrale et renforcer sa sécurité nucléaire et physique… La Russie souligne qu'elle considère toutes les résolutions et déclarations des responsables et des organisations internationales appelant à la restitution de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia à l’Ukraine, ou placé sous contrôle international, comme une atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Russie. » [...]
Jeudi 14/3, 0h30
Vu aujourd'hui : mis à part les morts, qui peut être prêt à une guerre nuc ?
Jeudi 14/3, 0h20
Farandole du nuc : ils sont jeunes, ils sont neufs.
Mais qu’est-ce qui fait courir Julia Cantel ? La fierté de travailler sur le plus gros chantier nucléaire d’Europe de l’Ouest ? Le désir de montrer que les femmes peuvent embrasser avec succès une carrière scientifique et technique, même quand elles ne viennent pas d’un milieu social privilégié ? Les deux, assurément.
L'Express, Nucléaire : le parcours inattendu de Julia Cantel, étoile montante de la filière française
A 38 ans, cette figure montante de la filière nucléaire française, chargée par EDF de la sûreté sur l’énorme chantier de Hinkley Point C, à l’ouest de Londres, semble investie d’une mission. Quand elle ne s’occupe pas de neutronique ou de thermohydraulique sur la future centrale britannique, elle promeut l’énergie de l’atome partout où elle passe. Devant les dirigeants d’entreprise, les élus, les étudiants, sur son compte LinkedIn aux 23 000 abonnés et même, à l’occasion, en maternelle ! [...]
Lauréate de l'appel à projets France 2030, cette start-up implantée au Technopôle de l'Arbois développe un projet de réacteur nucléaire modulaire à neutrons rapides refroidi au sodium deux fois 400 MWth.
La Provence, Nucléaire : avec son projet de SMR, Hexana veut fournir plus d'énergie électrique et de chaleur
La fusion entre une problématique énergétique et une solution innovante. Ingénieur-docteur et spécialisé sur les énergies renouvelables, Sylvain Nizou a fait un constat saisissant au fil de ses différentes expériences. "On nous parle de transition énergétique, que c'est en cours, mais la réalité est toute autre. Nous sommes à la peine", remarque-t-il.Une tendance qu'il observe également dans l'industrie, secteur déterminant pour mettre en place de nouvelles méthodes plus vertueuses pour l'environnement. "Au contact du monde industriel, il y a de grands défis pour sortir du pétrole et répondre à la neutralité carbone. Mais les acteurs n'arrivent pas à décarboner. Les solutions intermittentes ne permettent pas de stocker durablement, on n'arrive pas à faire le job. Cela ne convient pas aux usines 24/24 7/7. Il faut fournir plus d'énergie électrique et de chaleur à haute température [...]
Jeudi 14/3, 0h10
Lu aujourd'hui.
[...] Rappelons [...] une évidence : Poutine n’a pas eu recours au nucléaire lorsque les Ukrainiens ont avancé dans les oblasts annexés en 2022, ni lorsqu’ils ont bombardé des objectifs en Crimée… Il n’y a donc pas de sanctuarisation absolue du territoire russe par le nucléaire. On s’en doutait bien, mais c’est une confirmation factuelle.
Il y a un seul point que je trouve troublant et nouveau dans le langage de Poutine depuis le 24 février 2022 : c’est la référence faite au « précédent » d’Hiroshima dans son discours solennel du 30 septembre suivant. Il semblait se dédouaner par avance de l’emploi de l’arme nucléaire, dès lors que les États-Unis avaient brisé le tabou en 1945. J’ai d’ailleurs une hypothèse sur le sujet : le prochain État qui utilisera l’arme nucléaire sera, dans les faits, « l’égal des États-Unis ». L’histoire retiendrait que deux pays au monde l’ont fait, et que le second à le faire serait ainsi, dans les faits, placé sur un pied d’égalité avec Washington. [...]
Le Grand Continent, Nucléaire : face à Poutine, une dissuasion à l’européenne, conversation avec Bruno Tertrais [...] auteur de Pax atomica (Odile Jacob, 2024)
Mercredi 13/3, 8h55
Le Monde - Une vue montre un immeuble d'appartements endommagé par une frappe de missile russe, dans le cadre de l'attaque russe contre l'Ukraine, à Kryvyi Rih, région de Dnipropetrovsk, Ukraine le 13 mars 2024. REUTERS/Mykhailo Moskalenko
Je n'ai pas trop compris, je n'ai pas entendu l'alerte, j'ai entendu deux explosions (mais les réseaux ont dit qu'il y en avait eu trois). Fidele était dans le couloir, maman écoutait de la musique à la cuisine. Il était 19h, les gens étaient à la maison, les enfants étaient rentrés de l'école. C'est sûr que c'était fait exprès. Maman écoutait Edith Piaf, non, rien de rien, je ne regrette rien..., ça m'a traversé l'esprit, je me suis dit, c'est une bonne soundtrack pour mourir. Une arrivée est tombée assez loin et l'autre près de chez les parents de Pacha, en face de leurs fenêtres. Mais la voix de la maman de Pacha était calme au téléphone : soit simplement calme, soit choquée, soit éteinte. [...]
Olga, Viber (vocal)
Mardi 12/3, 22h45
Lu aujourd'hui.
L'accord entre la France et l'Ukraine débattu par les députés prévoit de nouvelles livraisons d'armements. Les ordres de grandeur sont mal-connus : tirer 5.000 obus par jour suppose de disposer de dizaines de milliers de tonnes de poudres et d'explosifs chaque jour.
[...] En pratique, chaque obus de Caesar est propulsé par 6 charges modulaires utilisant chacune 2,5 kg de poudre. Ce qui veut dire que si l'armée ukrainienne tire 5.000 obus par jour (hypothèse 1), l'industrie doit disposer en amont de 75 tonnes de poudres et d'une cinquantaine de tonnes d'explosifs par jour (hypothèse 2, sachant que tous les canons n'en utilisent pas la même quantité). [...]
Les Echos, Dominique Seux, L'aide militaire à Kiev entre les mains des industriels
Mardi 12/3, 21h20
Ça va, Pacha est revenu dans l'appartement après minuit, j'attendais sa confirmation. Tout va bien. Il a vu son autre copain, ils sont sortis pour respirer, j'envoie la photo des deux réalités. On vient d'entendre des explosions, c'était une X-59. Tout va bien.
Correction : la missile est arrivé dans un immeuble habité, il y a des victimes.
Olga, Viber (texte)
[...] Au moins trois personnes ont été tuées et 38 blessées, dont des enfants, dans une frappe russe mardi qui a touché un immeuble d’habitation à Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes. «Trois morts et 38 blessés. Il y a des enfants blessés», a indiqué sur Telegram le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko, précisant que le bilan pourrait encore grimper. [...]
Libération
Lundi 11/3, 22h35
Radio Micronina #01
Bon, j'ai commencé à prendre les médicaments et j'ai vraiment l'impression que ça marche. Je dors bien, je me réveille tôt et je suis pleine de forces et d'énergie. Alors dimanche je suis allée à l'église à temps, avant la messe. J'ai laissé un petit mot pour le dieu, qu'il n'oublie pas mes proches et la maman de Moïse [un ami de Louvergny], j'ai fait un autre papier avec les prénoms des morts qui me sont chers. J'ai mentionné Maksym sans trop savoir si j'ai le droit parce qu'on n'est pas de la même famille, mais je pense que le dieu ne sera pas contre, on est du même peuple. J'ai allumé quelques bougies, et la messe a commencé. Par le chœur, évidemment.
Cette fois il y avait plus de monde dans l'église, et à l'étage des chanteuses aussi. J'ai distingué 5 ou 6 voix. Oh, Olga a une bonne oreille, pourriez-vous dire. Mais non, je ne suis pas si bonne, c'est parce que les chanteuses chantaient chacune dans sa tonalité. Il n'y avait pas d'harmonie classique, en tertio, il y avait une seule mélodie commencée par do, mi bémol, fa dièse, sol, la etc (peut-être, chaque femme a juste choisi son registre commode ou sa note préférée). Et il y avait une femme qui avait la voix la plus forte et chantait bien, mais elle ne connaissait pas de paroles, du coup elle faisait "o-o-o-o" pour meubler le silence.
J'ai déjà été à l'église avant, j'étais mentalement prête à la fausseté du chant qui me permettrait de me concentrer sur les paroles. Mais dimanche ce n'était pas possible, j'ai été envahie par la dissonance et l'architecture de musique atonale des femmes en foulards. J'ai fini par me dire que c'était une autre sorte du jazz dont la beauté reste inaccessible pour moi. Bof, tant pis pour moi.Dans mon église il y a deux prêtres, ce n'est pas habituel, normalement il n'y en a qu'un. Le nôtre, celui qu'on connaît depuis une bonne dizaine d'années, n'est pas vieux, entre 50 et 55 ans. Le nouveau est plus jeune, je dirais trentenaire. Je les ai vus en février, mais je ne me suis pas posé de questions. J'ai admis que le jeune était un stagiaire (si les prêtres ont des stages). Il s'appelle Père Ivan, il vient de Zmiivka, un village dans la région de Kherson qui était sous l'occupation. J'ai regardé Wikipedia, le village a une histoire intéressante. Il suffit de dire que le roi suédois l'a visité en 2008 ! Père Ivan, comme la plupart de ses fidèles, a dû quitter sa maison parce que même après la libération du village en novembre 2022, les russes l'attaquent et le détruisent méthodiquement. Alors il avait des choses à dire au Pape (et à nous) à propos du drapeau blanc, de ce que c'est le courage et de qui a le droit de décider comment et jusqu'à quand on peut se battre.
Père Ivan était rempli d'émotions, il sautait un peu d'idée en idée, des paroles du Pape aux souvenirs de la période sous l'occupation. Il a remercié le Père Olexiy (c'est le prêtre plus âgé) pour l'abri que sa famille a trouvé dans maison d'Olexiy, pour la possibilité d'exercer son métier, de servir dieu et de parler aux gens. Ivan a dit à la fin : "n'oubliez pas que Rome n'est pas notre papa, et Moscou n'est pas notre maman". Le sermon était un peu saccadé mais j'ai aimé la passion.Puis le Père Olexiy a pris la parole. Il a fait quelques blagues (!!!) à propos des brebis (symbole des bons chrétiens) et des chèvres (les pêcheurs). Les chèvres peuvent être mimi, mais il y a aussi des bêtes rusées qui ne cherchent qu'à embêter les gens. Par exemple, la chèvre du prêtre a choisi le moment pour donner un coup aux fesses à une femme chanteuse du chœur. J'ai entendu le mot "fesses" sortir de la bouche du prêtre, habillé en blanc et doré, debout devant l'autel, entouré des icônes, ça m'a fait rire. Je n'étais pas la seule à rigoler.
Pour changer l'ambiance Olexiy nous a rappelé qu'il faut avoir peur du Jugement dernier, mais en même temps être ravi d'être devant le dieu. Il faut se préparer à la mort mais aussi à la vie et à la résurrection. Il faut préparer le corps et faire le carême, il faut préparer l'esprit aussi. Comment préparer l'esprit ? Il faut pardonner et aimer tous les gens, même ceux qui nous font du mal (je n'ai pas accepté cette partie). Et il faut s'entraider (déjà mieux), c'est pourquoi il nous a invités à faire un don pour acheter des drones pour la bataillon de Kryvyi Rih où fait son service le prêtre Vitaliy, un grand ami et le parrain* des enfants d'Olexiy.Du coup, il faut aimer tous, mais pas vraiment, il faut pardonner tout, mais on achète des drones quand même. Je n'ai pas trop compris comment faire tout à la fois, mais j'ai applaudi à la cagnotte organisée par le pope, pour [l'autre] pope, pour semer la mort (je croise les doigts) chez les ennemis.
Olga, Viber (texte)
* Celui qui a assisté au baptême, le père spirituel. Il est responsable de l'éducation religieuse de l'enfant.
Lundi 11/3, 12h15
Teaser.
Radio Micronina en ligne. Dans notre sujet on parlera de la matinée dans l'église : chœur renforcé (6 personnes) qui chante le "jazz" religieux, deux prêtres, deux sermons, réponse au Pape et sa proposition à l'Ukraine de se rendre. Réflexions "est-ce qu'il faut être bipolaire pour comprendre l'orthodoxie" (spoiler : oui). Le pope et sa cagnotte pour les drones.
Vous voulez en savoir plus ? Tapez 1 si on s'appelle bientôt ou 2 si vous préférez la version écrite. [j'ai répondu 2]Pacha va bien, il sera à la maison [c'est-à-dire un peu en arrière du front] cette nuit si rien ne change.
Olga, Viber (texte)
Dimanche 10/3, 21h20
Vu aujourdh'ui : gérontologie (suite).
Dans un entretien à la télévision suisse diffusée samedi, le souverain pontife appelait à «avoir le courage de hisser un drapeau blanc et à négocier» pour mettre un terme à la guerre d'Ukraine «avant que les choses ne s'aggravent». «Je crois que les plus forts sont ceux qui voient la situation, pensent aux gens et ont le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier», déclarait-il dans cet entretien à RTS début février, interrogé sur un débat en Ukraine sur la marche à suivre.
«Notre drapeau est jaune et bleu. C'est le drapeau pour lequel nous vivons, nous mourrons et triomphons. Nous ne hisserons jamais d'autres drapeaux», a rétorqué le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, dans un message sur X.
«Quand il s'agit de drapeau blanc, nous connaissons la stratégie du Vatican lors de la première partie du XXe siècle. J'appelle à éviter de répéter les erreurs du passé et à soutenir l'Ukraine et son peuple dans son combat pour la vie», a-t-il ajouté, en référence manifeste à la période de la Seconde guerre mondiale et aux relations de l'Eglise avec l'Allemagne nazie. [...]
Le Figaro
Dimanche 10/3, 19h55
Lu aujourd'hui.
[...] Bien avant de connaitre le statut de l’objection de conscience j’étais décidé, par mes convictions personnelles, à ne pas porter d’armes. Je ne savais pas comment faire et je reculais le moment de prendre une décision par le système du sursis . Mon grand-Père qui avait fait Verdun avec conviction était outré par mes orientations et me l’a écrit dans une lettre que je conserve.
[...] Finalement j’ai effectué mon service national comme objecteur de conscience. J’ai porté des repas aux personnes âgées de Marcq-en-Barœul, organisé des groupes de gymnastique du troisième âge, délivré des cartes de transport pour personnes âgées [...]
[...] Aujourd’hui, face à la guerre en Ukraine, je constate une situation où je n’ai pas de réponses. Les Ukrainiens se font massacrer par une force industrielle incarnée dans une paranoïa métallique rouillée et inflexible. Emmanuel Macron a tenté une ascension par la face nord « non-violente » sans succès apparent et n’exclut plus aujourd’hui une participation militaire au soutien de l’Ukraine.
Ayant atteint le vénérable âge de 74 ans, je ne risque pas d’être engagé, je ne risque rien. Mon dernier fils qui a 21 ans, peut-être.
Je découvre autour de moi et à la télévision des gens qui ont physiquement peur des menaces nucléaires du tigre toqué de tik tok et je suis sidéré de les entendre dire qu’il faut négocier à tout prix, évidemment sur le dos de l’Ukraine. Bien sûr qu’il faudrait négocier, mais ils ne comprennent pas que le cancre du Kremlin ne négociera pas tant qu’il pensera pouvoir poursuivre ses objectifs, assis près du radiateur au fond de sa crasse. Il rêve même d’offrir un bouquet de fleurs à sa maitresse d’école pour se faire pardonner par toute l’Humanité.
Depuis son opération martienne des petits hommes verts, puis son roulement de mécaniques de chenilles processionnaires du 24 février 2022, le jour où mon Papa eu 99 ans, merci pour ce cadeau, le cancre du Kremlin agite la menace nucléaire avec son gang médiatique. Les oiseaux ne s’approchent pas, mais heureusement les paysans ukrainiens savent ce qu’est un épouvantail …
Il me revient mes lectures de Gandhi et sur Gandhi. Il considérait la non-violence comme infiniment supérieure à la violence, mais préférait la violence à la lâcheté. La mort dans l’âme je constate l’actualité de sa réflexion. Je manque cruellement d’imagination pour choisir la meilleure solution.
Ne pas subir, commentaire d'Emmanuel Cattier au post de Guillaume Ancel du 9 mars, Face à la guerre en Ukraine, les masques politiques tombent
Dimanche 10/3, 15h00
Tcherno.
Brulis à l'entrée de Maksymovytchyi, selon FIRMS.
Samedi 9/3, 16h05
Pacha va bien. Toujours à la position. Il restera là jusqu'au 11 mars.
Kryvyi Rih était attaqué cette nuit par le nord, c'est-à-dire par ma partie de la ville. J'ai entendu les explosions, Fidèle m'a accompagnée dans notre abri. Les parents dormaient.
Le livre de Maksym est formidable, parfois on voit des photos des textes écrits à la main. J'ai trouvé un QR code qui envoie les lecteurs à la voix de Maksym qui récite une poésie. Je n'ai pas encore écouté. Maksym a aussi demandé aux lecteurs de dessiner ses poèmes, avec crayons, stylos, craie, il a même laissé de la place dans le livre. C'est le lien pour écouter Maksym Kryvtsov sur Radio Kultura.
C'est la page pour dessiner les poèmes. On voit l'écriture de l'auteur. Je suis touchée. C'était une bonne idée de le lire par de petits bouts
Olga, Viber (texte)
Samedi 9/3, 14h05
On a chié sur la lune.
À l’occasion du Festival mondial de la jeunesse en Russie, qui se tenait du 1er au 8 mars, Iouri Borissov, le chef de l'agence spatiale russe Roscosmos, a annoncé le projet de déploiement d’une centrale nucléaire à l’horizon 2033-2035. «Aujourd'hui, nous envisageons sérieusement la livraison et l'installation d'une centrale sur la surface lunaire avec nos collègues chinois, pour l’horizon 2033-2035», a-t-il déclaré. Même si le projet peut sembler insensé, le directeur de l’agence spatiale a assuré qu’il était pourtant bien concret : «Il s'agit d'un défi très sérieux», a-t-il réaffirmé.
[...] En juin 2022, la Nasa, en collaboration avec le département de l'Énergie des États-Unis (DOE), avait lancé un projet similaire de centrale nucléaire qui doit toujours «être lancé d’ici la fin de la décennie pour une démonstration sur la Lune», annonçait la Nasa sur son site officiel. Le système d'énergie à fission serait prévu pour durer «au moins 10 ans dans l'environnement lunaire», a précisé l’agence américaine. «Ce développement nous aidera à jeter les bases de la présence humaine à long terme sur d'autres mondes», avait expliqué l’un de ses administrateurs lors du lancement du projet. [...]
Le Figaro
Samedi 9/3, 13h55
Vu aujourd'hui : gérontologie.
Le « Super Tuesday » du 5 mars était l’occasion pour 15 États de désigner les candidats démocrate et républicain pour l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. Sans surprise, le duel entre Donald Trump et Joe Biden se confirme. Trump ne semble aucunement ralenti par ses tribulations judiciaires et surfe toujours sur les mêmes thèmes de campagne, immigration en tête. Biden, bien que fragilisé par son âge et son soutien à Israël, se repose quant à lui sur un bilan économique plutôt positif qu’il rappellera lors de son discours sur l’état de l’Union ce jour, et sur des sujets de société comme le droit à l’avortement. Cette campagne, de nouveau polluée par les fake news qui polarisent toujours plus la société américaine, promet d’être insolite jusqu’au bout.
Vendredi 8/3, 20h10
Lu aujourd'hui (ambiance).
Interrogée sur les risques en matière de sécurité pour son pays posés par la Russie, Evika Silina, la première ministre de la Lettonie n’a pas mâché ses mots : « Nous vivons à côté d’un voisin qui, pourrait-on dire, est comme un alcoolique ou un toxicomane, dont nous ne pouvons pas prédire les actions », a-t-elle dit à la radio publique lettone, « Nous devons être conscients que nous vivons à côté de la Russie, de la Biélorussie ».
Ancienne république de l’Union soviétique, la Lettonie est membre de l’OTAN et de l’Union européenne et partage une frontière de 214 kilomètres avec la Russie. Cela suscite des inquiétudes qu’elle, ainsi que les deux autres États baltes, l’Estonie et la Lituanie, pourraient être les prochaines cibles de Moscou, en cas de victoire en Ukraine. [...]
Le Monde
Vendredi 8/3, 8h30
Charbon.
[...] L’industrie minière ukrainienne fait face à une pénurie de main d’oeuvre due à la mobilisation, entraînant une féminisation à grande échelle de ce secteur industriel traditionnellement très masculin.
[...] Tetyana Tarasova, 31 ans, opératrice de convoyeur à charbon, Hanna Karpachyova, 30 ans, et Kateryna Petrenko, 30 ans également, toutes deux électriciennes, dans une galerie de la mine de charbon DTEK Pavlogradvugillia, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, le 27 février 2024. ANATOLII STEPANOV / AFP
Le Monde, Live 8h28
Vendredi 8/3, 7h15
Zapo.
La Russie est à la pointe du nuc, M. Grossi.
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafael Mariano Grossi, a discuté de la sûreté et de la sécurité nucléaires à la centrale nucléaire de Zaporizhzhia lors d'une réunion avec le président russe Vladimir Poutine. Il s'est également entretenu avec le directeur général de Rosatom [Likhachev] et des représentants diplomatiques et militaires russes.
La transcription de l'ouverture de la réunion du service de presse du président russe cite Poutine disant que la Russie est un « leader incontesté » en termes de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) : « Nous exploitons, mais développons également activement, le secteur de l'énergie nucléaire et le considérons comme une énergie respectueuse de l'environnement. Nous faisons tout pour accroître la sécurité dans les installations nucléaires.
[...] Grossi a parlé de sa récente visite à l'usine de Zaporizhzhia et "les parties ont confirmé leur accord pour poursuivre les contacts". L'agence de presse officielle russe Tass a rapporté que Likhachev aurait déclaré après cette réunion que l'un des sujets susceptibles d'être discutés par Grossi et Poutine était de savoir comment « rendre l'opération sûre mais aussi opérationnelle ». Jeudi matin, Tass a déclaré que lorsqu'il lui avait demandé si le redémarrage de la centrale nucléaire avait été discuté lors de la réunion, un porte-parole du Kremlin avait répondu : "Nous ne commentons pas la partie à huis clos de la conversation". [...]
World Nuclear News, traduction automatique
Vendredi 8/3, 7h00
La farandole du nuc.
EDF n'en a pas fini avec les problèmes de corrosion. Ce jeudi, l'énergéticien français en a détecté sur deux soudures du réacteur de la centrale de Blayais 4, située en Gironde, où se déroulent des travaux de maintenance. « On procède au remplacement des portions concernées », a-t-on précisé chez l'électricien, confirmant une information du journal Le Parisien.
Pour rappel, EDF a traversé une « crise de la corrosion » ces deux dernières années, après la découverte dans la centrale de Civaux (Vienne) en octobre 2021 d'un problème de corrosion sur des conduites d'eau, servant à refroidir le réacteur en cas d'urgence. [...]
La Tribune
Dans la perspective du premier sommet pour l’énergie nucléaire tenu le 21 mars prochain à Bruxelles, où il sera notamment question du financement du nucléaire, Raphaël Grossi (AIEA) appelle dans un entretien accordé au Financial Times les banques de développement européenne (et asiatique) à mettre à jour leur logiciel en matières nucléaires. [...]
SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire)
La commission de l’environnement de la Chambre des députés [italiens] a annoncé mercredi (6 mars) entamer une grande étude sur le rôle que l’énergie nucléaire pourrait jouer dans la transition écologique du pays, afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Seule la majorité droite / post fasciste pro-nucléaire a voté en faveur d’une telle étude. Le Parti démocratique (PD), le Mouvement cinq étoiles (M5S) et l’Alliance de la gauche écologiste se sont abstenus. L’Italie est aujourd’hui le seul pays du G7 à ne pas avoir de centrale nucléaire en activité : sa dernière avait fermé en 1990, à la suite d’un référendum contre l’atome.
[...] Mais cet enthousiasme n’est pas partagé par tous. Lors d’un entretien avec Euractiv, Katiuscia Eroe, experte en énergie chez Legambiente, a déclaré : « Il est clair, au vu des données sur le rôle de l’énergie nucléaire dans le monde, le calendrier, le coût et les problèmes non résolus, que l’énergie nucléaire ne peut pas avoir sa place dans la transition énergétique de l’Italie ».
« L’énergie nucléaire sûre n’existe pas, c’est de la pure science-fiction. Nous n’avons pas le temps, dans un pays qui connaît en moyenne plus de 140 événements climatiques extrêmes, de penser à des technologies défaillantes », a-t-elle ajouté. [...]
Euractiv
Emma Thompson, Julianne Moore et bien d'autres ont rejoint la campagne pour le désarmement nucléaire, en signant une lettre ouverte, dans le cadre de l'initiative "Make Nukes History".
"En tant qu'artistes et militants, nous voulons faire entendre notre voix pour rappeler que si Oppenheimer est de l'histoire ancienne, les armes nucléaires ne le sont pas", peut-on lire dans la lettre ouverte, publiée aujourd'hui dans le L.A. Times. "En cette période de grande incertitude, une seule arme nucléaire - sur terre, sous la mer, dans les airs ou dans l'espace - est de trop. Pour protéger nos familles, nos communautés et notre monde, nous devons exiger des dirigeants mondiaux qu'ils s'emploient à reléguer les armes nucléaires au passé et à construire un avenir plus radieux". [...]
Euronews
Un cratère sur le site d'essais de Semipalatinsk, le principal site d'essais d'armes nucléaires de l'Union soviétique, aujourd'hui au Kazakhstan. Des images satellite récentes indiquent un niveau d'activité accru sur le site d'essais nucléaires souterrains de Novaya Zemlya, dans l'Arctique, ce qui amène les observateurs à se demander si la Russie ne se prépare pas à reprendre ses essais d'explosifs nucléaires. [...]
Bulletin of the Atomic Scientists, traduction automatique
Vendredi 8/3, 6h35
En bref.
Trump n'a plus d'adversaire : Nikki Haley a annoncé la fin de sa campagne. La Tchéquie travaille à réunir pour le front ukrainien 800 000 obus, achetés "à des pays tiers". Macron déclare que l'engagement français n'a pas de limite ou de "ligne rouge". La Hongrie s'oppose à la nomination de Rutte à la direction de l'OTAN et Orban va rendre visite à Trump. La Suède est officiellement devenue le 32e membre de l'OTAN.
[...] dix jours après les commentaires présidentiels n’excluant pas d’envoyer des renforts militaires en Ukraine, la question divise les chancelleries occidentales : Emmanuel Macron a-t-il eu tort de précipiter le débat sur la présence militaire occidentale dans le pays assiégé par la Russie ? Le chef de l’Etat français est certes coutumier des propos intempestifs, sur l’OTAN (jugée « en état de mort cérébrale » en 2019), la Russie (qu’il ne fallait « pas humilier », trois mois après l’invasion de son voisin ukrainien), ou Taïwan (afin de dissuader l’Europe, en avril, d’être « prise dans des conflits qui ne sont pas les nôtres »). Il s’est fait une spécialité d’avoir raison, ou le plus souvent tort, seul contre tous.
[...] Pour sa défense, le président français prétend vouloir restaurer l’« ambiguïté stratégique » afin de convaincre Vladimir Poutine que « rien n’est exclu ». A Paris, on juge désormais que la grande erreur de Joe Biden dans ce conflit, alors que le renseignement américain prévenait d’une invasion imminente, est d’avoir assuré par avance qu’il n’enverrait « aucun soldat sur le terrain ».
D’après Thomas Gomart, le directeur de l’Institut français des relations internationales, « les propos de Macron ont un double mérite : souligner la gravité de la situation en Ukraine, et faire apparaître des points de clivages politiques en vue des élections européennes ». La démarche n’en est pas moins doublement risquée. D’abord, la sortie présidentielle a d’ores et déjà semé la confusion entre les Occidentaux, au moment où les Européens tentent de s’organiser pour compenser le blocage de l’aide militaire américaine en raison de la proximité des élus avec Donald Trump. « Le plus risqué est d’afficher ce niveau de soutien politique avec la faiblesse des moyens dont on dispose », prévient Thomas Gomart.
[...] Cette démarche est à double tranchant car elle peut se retourner contre le camp pro-ukrainien, dans la mesure où 68 % des Français jugent que le chef de l’Etat a eu tort d’afficher cette position, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. En France, le RN s’est engouffré dans la brèche pour dénoncer l’envoi de troupes en Ukraine. Son allié allemand, l’AfD, a fait de même, incitant le chancelier Olaf Scholz à redoubler de prudence.
Le Monde, chronique de Philippe Ricard, « Les propos de Macron sur l’envoi de troupes alliées en Ukraine ont semé la confusion entre les Occidentaux, au moment où les Européens tentent de s’organiser »
Jeudi 7/3, 21h05
Tcherno.
La saison des brulis a démarré... mais pas un mot sur les radionucléides. Puisqu'on vous dit que la zone interdite est une réserve naturelle.
Le fait de brûler de l’herbe sèche présente des dangers évidents et non évidents.
Tout d'abord, il s'agit d'un risque énorme de propagation d'incendies incontrôlés, y compris dans les forêts et les agglomérations ; destruction de nids d'oiseaux, d'autres petits animaux et d'écosystèmes entiers ; brûlage de la couche supérieure de sol fertile, etc.
Cependant, moins perceptibles à première vue, les conséquences d'un brûlage irresponsable de l'herbe causent également des dommages extrêmement graves à la nature et à la santé humaine.
Par exemple, lors de la combustion d'une tonne de résidus végétaux, environ 9 kg de microparticules de fumée sont libérées dans l'air. Ils comprennent la poussière, les oxydes d'azote, le monoxyde de carbone, les métaux lourds et un certain nombre de composés cancérigènes, dont l'une des substances les plus dangereuses : les dioxines.
Le benzopyrène, qui peut provoquer des maladies oncologiques chez l'homme, est libéré dans les feuilles en combustion sans accès à l'oxygène. [...]
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook
Jeudi 7/3, 21h00
Tcherno.
Tola donne des nouvelles.
Tout va comme avant. Alexey étudie beaucoup, il a déjà passé ses examens à l'école de musique et a été transféré en 4ème année (il a passé la 3ème année en six mois).
Nous avons terminé l'examen médical de Nazar à l'institut médical et les conclusions sont très décevantes pour nous. Les médecins ont fait un nouveau diagnostic et ont dit qu'il était incurable, que Nazar ne parlerait jamais et ne pourrait marcher qu'avec un soutien. Nous sommes très contrariés et brisés car on nous avait dit auparavant que tout était guérissable. Cependant, nous poursuivons le traitement et emmenons Nazar à des cours à Ivankiv, nous suivons également des cours supplémentaires à l'école et nous nous sommes inscrits à un programme de rééducation pendant l'été.Nous avons regardé la performance de la chorale sur YouTube. Bravo ! J'aimerais aussi chanter avec vous. C'est vraiment une belle composition colorée, et l'interprétation authentique de la chanson ukrainienne "Letila zozoulia" me touche beaucoup. Peut-être qu'un jour, je jouerai de l'accordéon, si vous me le permettez.
J'espère que Pasha va bien, qu'il rentrera chez lui et qu'Olga cessera enfin de s'inquiéter, et nous prions pour cela.[...] Merci pour votre soutien, votre soutien est très important pour nous.
Tola, Viber (texte)
Jeudi 7/3, 20h15
Pacha va bien. Un chat a sympathisé avec l'équipe.
Mercredi 6/3, 14h15
Zapo.
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a mis en garde mercredi la Russie contre tout redémarrage précipité de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les forces de Moscou dans le sud de l’Ukraine. M. Grossi a dit avoir eu des discussions « tendues » au sujet de la sécurité de la centrale, avant un entretien avec Vladimir Poutine, rapportent les agences de presse russes.
M. Grossi a dit mercredi à l’Agence France-Presse, à Sotchi, dans le sud de la Russie, avoir expliqué à ses interlocuteurs russes que tout redémarrage de la centrale « nécessiterait un certain nombre de considérations sérieuses ». « Il s’agit d’une zone de combat militaire. Une zone de combat actif », a souligné le patron de l’AIEA, tout en rappelant que la centrale est à l’arrêt « depuis une longue période » et qu’il faut donc procéder à un certain nombre d’évaluations quant à la sécurité. [...]
Le Monde, Live 13h44
Mercredi 6/3, 14h00
La farandole du nuc.
Revers pour le gouvernement [français]. Les députés ont rejeté, ce mardi soir en commission, l'article clé de la réforme de la sûreté nucléaire, sur la fusion entre l'ASN, gendarme du nucléaire, et l'IRSN, expert du secteur, alors qu'une manifestation contre le texte s'est tenue près de l'Assemblée. Le camp présidentiel tentera toutefois de rétablir cet article durant l'examen du projet de loi dans l'hémicycle, à partir du 11 mars. Mais le vote de la commission est un nouvel échec pour cette réforme controversée, et déjà rejetée à l'Assemblée nationale il y a un an, par une coalition des oppositions. [...]
Les Échos, Nouveau revers pour la réforme de la sûreté nucléaire
Partenaire officiel de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, l'électricien s'est engagé à fournir de l'électricité 100% renouvelable pour l'ensemble des sites de la compétition. Résultat, l'atome civil est totalement absent de la communication autour de l'événement. Un paradoxe pour le groupe, qui exploite 56 réacteurs nucléaires et qui amorce une relance d'ampleur.
[...] Alors, le nucléaire est-il devenu tabou chez EDF le temps des Jeux 2024 ? En réalité, ce parti pris de communication sans atome est le résultat de la demande du Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojo) qui, lors de la candidature, avait spécifiquement exigé des Jeux 100% renouvelables. A l'époque, en 2015, le retour en grâce du nucléaire n'a pas encore eu lieu. Bien au contraire. Nous sommes quatre années après l'accident de Fukushima et la France s'est engagée à diminuer la part du nucléaire à 50% de son mix électrique via la fermeture de plusieurs centrales, dont celle de Fessenheim. Une promesse de campagne de François Hollande en 2012, actée en avril 2017. Le grand virage de la politique énergétique marquée par le discours d'Emmanuel Macron à Belfort, en février 2022, officialisant la construction de six nouveaux réacteurs, voire de huit supplémentaires, n'interviendra que sept ans plus tard. [...]
La Tribune, Pour les Jeux olympiques, EDF met le nucléaire sous le tapis
Mercredi 6/3, 10h15
Vu aujourd'hui : pyramide.
Vous voyez tous les types de structures d’apparence folle sur et autour des bases militaires [américaines] lorsque vous parcourez les images satellite. Mais de temps en temps, vous découvrez quelque chose qui est tout simplement trop bizarre pour passer à autre chose sans explication.
[...] Le site particulier est situé à l’extrémité ouest du complexe de lancement de Green River, aujourd’hui disparu, dans l’Utah, et mesure 530 pieds sur 450 pieds [environ 160 par 130 mètres] et couvre cinq acres et demi [en gros, 20 000 mètres carrés]. Mais le fait est que cet imposant luminaire n'est même pas une structure : c'est un tas. Ce que vous voyez sur l’image ci-dessus est un monticule géant et profilé de déchets radioactifs.
[...] À l'origine, une usine sur le site était exploitée par Union Carbide de 1957 à 1961, à l'apogée de l'ère atomique. En seulement trois années d'exploitation en tant qu'installation de valorisation de l'uranium, elle a produit 183 000 tonnes de minerai et généré environ 114 000 mètres cubes de résidus radioactifs, un matériau principalement sablonneux.
[...] Une fiche d'information accessible au public en ligne sur le site comprend des détails sur sa construction particulière [et précise] : "L'alvéole de stockage de Green River est conçue et construite pour durer de 200 à 1 000 ans. Cependant, la licence générale n'a pas de date d'expiration et le DOE [Department of Energy] comprend que sa responsabilité à l'égard de la sécurité et de l'intégrité du site de Green River durera indéfiniment."
[...] Ainsi, comme les pyramides d’Égypte, ce sont également des lieux de repos éternels dont le contenu n’est jamais destiné à être déplacé ou agressé. [...]
The War Zone, Voici ce que fait une sinistre pyramide noire géante dans une base militaire abandonnée, par Tyler Rogoway, mis à jour le 19 septembre 2018, traduction automatique
Mercredi 6/3, 0h15
Nous passons un long moment avec Olga et Morgan au téléphone. Elle raconte son week-end à Irpin et Kyiv avec des amies — qui l'a remontée —, elle nous apprend le sens de l'adjectif adamantine et l'on finit par intituler cette petite fenêtre sur la vie en Ukraine, Radio Micronina (par jeu de mots avec son nom de famille).
[...] Vicka a appris à contrôler sa peur animale de l'eau ; elle est aussi venue à Kyiv pour prendre un cours de freediving [apnée] à la piscine ; tout est filmé et nous regardons les vidéos de Vicka apprenant à se retourner sous l'eau, à nager sans panique... Nous sommes très fières d'elle.
[...] Nastia rédige des documents techniques pour les développeurs informatiques ; ce n'est pas passionnant, mais elle gagne bien sa vie, assez pour entretenir sa mère et donner à l'armée. Bizarre à presque quarante ans de vivre avec maman. Elles ont appris à se laisser de la place et ça va.
[...] L'autre Olga, j'en suis fière aussi. Elle était chanteuse dans un duo avec son frère, très populaire en Ukraine, mais son frère a arrêté. Maintenant, elle chante dans un chœur, elle est ravie de donner de l'énergie. Pour gagner sa vie, elle a créé une école de langue à Kyiv. Les deux sœurs, du journal des deux sœurs [publié dans le Monde] donnent des cours chez Olga !
[...] Dans le train, j'ai discuté avec un juriste magicien. Il apprend à changer la réalité par la pensée. On a parlé de livres (parce que j'étais en troisième classe pour pouvoir acheter le livre de Maksim) et il en a cité un : j'ai compris quelque chose comme Windsurfing de la réalité ! Ce n'était sûrement pas ça, mais du coup, comme il m'expliquait qu'il était venu protéger quelques soldats, je me demandais : avec la loi ou avec la magie ?
[...] On est allée à Maïdan samedi soir et c'était triste. Plein de drapeaux, de photos d'hommes beaux et jeunes, qui auraient dû vivre. Il y en a des milliers.
Je n'ai pas aimé qu'il y ait de la place, comme réservée pour d'autres encore. Bien sûr, j'imaginais que ça pouvait devenir ma réalité, mais quand même le premier sentiment, c'était la fierté d'être de ce peuple.[...] Pacha est épuisé. Il a dit qu'il a tout le temps envie de dormir. Il dort. Il se réveille pour fumer et il dort à nouveau. Il est reparti pour un nouvel endroit, ils ne savent jamais à l'avance. Sa voix était mieux aujourd'hui. J'ai réfléchi à faire quelques travaux dans l'appartement à Irpin, il y avait un peu de moisissure sur les papiers peints [l’appartement n'est pas habité depuis deux ans]. Il n'y a pas de fuite d'eau avec le toit et ce n'est pas encore dramatique, mais je pourrais y revenir quelque temps et arranger ça. La mère de Nastia, qui a beaucoup d'expérience dans ce genre de choses, serait partante pour aider. L'idée a tout de suite plu à Pacha.
[...] Oui, les collectes marchent toujours, surtout les grosses. Acheter des drones maritimes : des dizaines de millions [de grivnias] en 36 heures ! [Je cite le commentaire d'un article de War Zone consacré à la destruction d'un autre bateau russe la nuit dernière grâce des drones marins : " la marine ukrainienne existe : elle détruit des vrais bateaux"] On ne le sait pas, mais les cosaques étaient réputés sur l'eau : ils utilisaient de petits bateaux, légers, rapides, efficaces, qu'ils appelaient "goélands" ; à plusieurs ils attaquaient les grosses galères turques, incapables de bouger assez vite ! [et voilà pour l'hérédité des drones ukrainiens en Mer Noire].
[...] C'était Radio Micronina. Restez connectés. Bonne nuit les amis.
Olga, Viber (vocal)
Mardi 5/3, 21h15
Finalement, je l'ai trouvé dans une librairie de Kyiv, qui garde au dessus de sa porte l'enseigne précédente des cosmétiques suédois Oriflame.
Olga, Viber (vocal)
J'ai lu le premier poème : il est clair. [...]
Mardi 5/3, 16h30
Tcherno.
FIRMS signale des incendies au sud-ouest de Tcherno : deux sous Bober et un troisième au dessus de Fedorivka.
Mardi 5/3, 16h25
Lu aujourd'hui.
Emmanuel Grynszpan, journaliste au service international du Monde, vient de rentrer d'Ukraine. Extraits du tchat organisé cet après-midi.
— Bonjour, connaissez vous des Russes sympas et pro-Poutine ? Avez vous rencontré des déserteurs ukrainiens ? Certains ukrainiens vous ont ils témoigné de leur impression d'être le jouet d'un guerre Biden-Poutine ? Pourquoi tous vos articles sont ils aussi manichéens ? Ça existe
— Bonjour,
Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan
Un individu pro-Poutine ne peut pas m’être sympathique. J’ai trop vu de crimes perpétrés depuis 24 ans. Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, opposition russe. Un pro-nazi peut-il vous être sympathique ? C’est exactement pareil.
Je considère qu’il fait partie de mon travail de nommer les choses. Poutine est un dictateur sanguinaire. L’Ukraine est agressée. Ses civils sont massacrés. Marioupol a été encerclée et anéantie. Ce sont des faits.
Les expressions du type « jouet d’une guerre Biden-Poutine » relèvent du complotisme. Poutine a provoqué la guerre. Personne n’a menacé les frontières russes depuis 1945. Emmanuel Grynszpan
— Bonjour Emmanuel
Il semble en lisant vos témoignages que les combattants Ukrainiens sont motivés. Les combattants adverses le sont-ils ? CorentinBonjour Corentin,
Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan
J’ignore ce qu’il y a dans la tête des Russes, mais certains chiffres parlent. Les combattants russes sont ainsi payés autour de l’équivalent de 2 000 euros par mois, ce qui est une somme énorme pour des gens venus de régions pauvres où le salaire tourne autour de 300 ou 400 euros. C’est comme si l’on proposait à des chômeurs français d’aller tuer pour 10 000 euros par mois. Emmanuel Grynszpan
— A-t-on une idée des pertes ukrainiennes ? le président Zelensky a annoncé un chiffre, mais est-il (véri)fiable ? Serge Lochu
Bonjour Serge Lochu,
Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan
Selon mes sources, le nombre de 31 000 morts donné par le président Volodymyr Zelensky est exact, mais ne représente que les morts officielles documentées. Il n’existe pas de base de données en accès libre qui permette de le vérifier indépendamment.
Un groupe apparemment piloté par le renseignement russe (ualosses.org) a compilé des annonces de décès, mais en s’appuyant sur un mélange de sources fiables et non fiables, rendant le chiffre total non pertinent.
Une source proche des renseignements militaires m’a dit que les estimations totales sont autour de 60 000 morts. Les 30 000 supplémentaires sont les disparus (selon lui, 90 % sont morts, 10 % sont prisonniers en Russie) ainsi que les milliers de morts non identifiés gisant dans les morgues, faute de tests ADN. Emmanuel Grynszpan
— Bonjour
La debacle de l armée ukrainienne n etait elle pas prévisible? On pense a ses millier d ukrainnien qui fuient la conscription En tout cas merci pour votr soutien a la boucherie. OliBonjour Oli,
J’assiste depuis deux ans à une boucherie, j’observe un pays dont plusieurs régions ont été ravagées. J’ai rencontré des dizaines de soldats estropiés, des veuves, des orphelins, des cimetières qui s’agrandissent à vue d’œil. Cette boucherie a été désirée et organisée par le pouvoir russe, qui en porte l’entière responsabilité. Les Ukrainiens résistent à une armée numériquement et technologiquement supérieure, qui s’est préparée à l’invasion depuis une décennie au moins.J’ai une mauvaise nouvelle pour vous, Oli : il n’y a pas de débâcle de l’armée ukrainienne. L’armée russe n’a pas enfoncé les lignes ukrainiennes. Cette dernière se replie lentement, faute d’avoir reçu les obus promis par l’Union européenne et les États-Unis. Le rapport de feu ne cesse de se dégrader au profit de l’artillerie russe. 1/10 environ. Ce n’est pas une fatalité. Si les obus arrivent, l’armée russe cessera probablement de progresser et une contre-offensive sera possible.
Concernant la mobilisation, c’est un grave problème, du fait du retard pris par le pouvoir politique à légiférer et par sa réticence à organiser une mobilisation qui fera probablement baisser la popularité de Volodymyr Zelensky. C’est normal qu’il y ait des milliers de personnes qui soient terrorisées à l’idée d’aller dans les tranchées défendre leur pays. Ce serait la même situation en France si notre pays faisait face à l’agression d’une puissance militaire supérieure. Mais les Ukrainiens restent dans leur grande majorité déterminés à résister. Ils ont vu les exactions commises par l’armée russe dans les territoires occupés. Ils n’ont pas vraiment le choix. Emmanuel Grynszpan
Le Monde, tchat avec Emmanuel Grynszpan
Voice of America ou Radio Free Europe émettaient de l’Ouest vers l’URSS pendant la guerre froide. Désormais, il va falloir se familiariser avec Svoboda, « liberté » en russe. Reporters sans frontières (RSF) a officiellement lancé, mardi 5 mars au Parlement européen, le bouquet satellitaire Svoboda, qui rassemble une dizaine de chaînes et de radios russophones indépendantes. Celles-ci émettent d’Europe grâce à l’un des satellites de télécommunication d’Eutelsat vers la Russie, la Biélorussie ou encore des territoires d’Ukraine occupés par l’armée russe.
« Il faut inverser la logique de la propagande et proposer à une audience russophone l’accès à des chaînes de télévision et de radio où prévaut le journalisme indépendant, sérieux, fondé sur les faits », explique Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, venu présenter cette « initiative pionnière pour le droit à l’information » en Russie.
[...] Le choix du satellite, quoique onéreux, s’est imposé rapidement, car il est de plus en plus difficile d’utiliser Internet pour émettre en Russie, qui filtre et censure l’ensemble des contenus. De plus, l’utilisation d’un satellite d’Eutelsat doté d’une technologie antibrouillage est apparue comme la meilleure des solutions pour atteindre un public russe.
[...] Concrètement, le satellite propose depuis mi-février une diversité de chaînes et de radios, avec des médias russes bien connus comme Echo, émanation de la radio historique Echo de Moscou, ou Radio Sakharov. Ou bien encore Novaïa Gazeta Europe, qui participe à la chaîne Svoboda, Gordon TV, du populaire journaliste ukrainien Dmytro Gordon, Belarus Tomorrow ou des chaînes occidentales, comme OstWest, la chaîne russophone installée à Berlin. [...]
Le Monde [edit], Reporters sans frontières lance Svoboda, un bouquet d’une dizaine de chaînes et de radios, pour contrer la propagande russe, Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)
Mardi 5/3, 9h00
Guerre temporelle (le 20e siècle essaye de niquer le 21e) : héhé.
Le parti communiste de Russie a exhorté le Service fédéral de sécurité (FSB) et les principaux procureurs russes à enquêter sur une éventuelle implication des services de renseignement occidentaux dans la mort en 1953 du dirigeant soviétique Joseph Staline, a rapporté l'agence de presse officielle russe RIA Novosti.
[...] "De nombreux témoignages de contemporains de Staline suggèrent un empoisonnement potentiel du dirigeant soviétique par des agents d'influence occidentale", aurait déclaré Malinkovitch [le président du parti].
On ne sait toujours pas si le FSB ou le parquet général ont répondu à la demande du parti.
Le 5 mars commémore le 71e anniversaire de la mort de Staline. Il a été dirigeant de l’Union soviétique de 1924 jusqu’à son décès. Le gouvernement a attribué sa mort à un accident vasculaire cérébral hémorragique.
The Kyiv Independent, traduction automatique
Lundi 4/3, 19h35
Je suis bien rentrée, je déteste les compartiments les moins chers, mais j'ai pu acheter le livre de Maksym Kryvtsov ! Je suis fatiguée mais contente d'avoir fait ce voyage.
Olga, Viber (texte)
Lundi 4/3, 19h25
Narratif nuc, littéralement.
L’avenir du monde, du moins à en croire le patron de la firme AtkinsRéalis, tient au nucléaire. Cette compagnie, anciennement connue sous le nom de SNC-Lavalin, a changé de nom. Les scandales qui l’ont éclaboussée, affirme-t-elle, appartiennent au passé.
Pour sa campagne de promotion de l’énergie atomique, AtkinsRéalis s’est assuré les services de deux anciens premiers ministres : Jean Chrétien et Mike Harris. En 2019, comme l’a révélé Radio-Canada, Jean Chrétien était déjà allé jusqu’à proposer, avec une stupéfiante légèreté, de stocker au Labrador des déchets nucléaires étrangers. Dans une lettre, l’ancien premier ministre écrivait à une firme japonaise : « Le Canada a été le plus important fournisseur de combustible nucléaire pendant des années, et j’ai toujours pensé qu’il serait approprié que le Canada devienne, en fin de compte, l’intendant et le garant de l’entreposage sécuritaire des déchets nucléaires après leur premier cycle de service. »
Pas de carboneutralité sans nucléaire, répète le patron d’AtkinsRéalis comme un slogan publicitaire. Il faut remplacer les combustibles fossiles, tout en doublant ou en triplant, grâce au nucléaire, la production d’électricité, plaide-t-il. Pas question, dans cet exposé, de repenser un modèle de société fondé sur une expansion infinie de la consommation. Toujours plus d’automobiles, pourvu qu’elles soient électriques. Toujours plus de chauffage, peu importe que nos bâtiments soient des passoires thermiques. Autrement dit, ce qui continue de compter, c’est la croissance.
La semaine dernière, le ministre Pierre Fitzgibbon a encore répété qu’il ne fermait pas la porte au retour du nucléaire. Depuis l’arrivée de Michael Sabia à la tête d’Hydro-Québec, les signaux qui vont dans le sens de cette relance se sont multipliés. « Je pense que comme gouvernement, au ministère, chez nous, il faut rester à l’affût de ce qui se passe dans le nucléaire », a encore affirmé le ministre devant un parterre de gens d’affaires. Pour faire accepter de tels projets, le ministre a précisé qu’il « faut avoir un bon narratif », tout simplement. Au Québec, déplore-t-il, « on n’a pas eu aucun narratif sur le nucléaire » depuis la fermeture de Gentilly-2.
Qu’est-ce qu’un narratif ? En 1928, Edward Bernays, le père fondateur de l’industrie des relations publiques et de la publicité, appelait ces éléments de langage propres à manipuler l’opinion publique de la propagande. Ce mot a fini, comme on le sait, par être défavorablement connoté. On lui en substitua donc d’autres. Voici le dernier-né, utilisé à toutes les sauces : le narratif. Autrement dit, il s’agit d’occuper l’espace public pour y diffuser des récits enchanteurs qui font la part belle à l’industrie, aux multinationales, aux investisseurs, aux milliardaires, tous plus verts les uns que les autres.
Pierre Fitzgibbon montre de l’intérêt pour les mini-réacteurs nucléaires. Le patron AtkinsRéalis fait lui aussi l’éloge de cette technologie pourtant loin d’être merveilleuse. Personne ne dit trop fort que ce type de centrales produit plus de déchets nucléaires par mégawatt. Ces minicentrales produiraient jusqu’à trente fois plus de déchets radioactifs que les centrales nucléaires classiques.
Dans son « narratif », c’est à peine si le patron d’AtkinsRéalis concède que la gestion des matières radioactives constitue un grave danger pour l’humanité.
En Ontario, un vaste dépotoir pour les déchets radioactifs a été approuvé le 9 janvier. Il va s’empiler là, durant un siècle, non loin de la rivière des Outaouais, des tonnes de métaux lourds, des éléments radioactifs dangereux, du plutonium, de l’uranium, etc. Le tout promet d’occuper, pour l’éternité, une surface équivalente à 70 patinoires de la Ligue nationale de hockey.
En France, ce sont 280 km de galeries souterraines qui sont en phase d’être construites pour stocker des déchets nucléaires. Pour donner une idée, les galeries du métro de Montréal totalisent 71 km. Ce sarcophage géant sera le plus grand chantier d’Europe. Dans ces galeries, les déchets les plus dangereux pourront cracher de la radioactivité durant 100 000 ans.
Pour que l’hydrogène et les émanations qui se dégagent de cet ensemble de déchets n’explosent pas, il faut continuellement voir à ventiler. Ce qui nécessite de l’électricité. Une panne de courant, si elle dure plus d’une semaine, pourrait être catastrophique. Évidemment, des problèmes électriques, des cataclysmes, des guerres, des terroristes, cela n’arrivera jamais en cent ans. Pas davantage en mille ans, sans doute. D’ailleurs, à l’entrée de ces sites, en quelle langue prévenir les générations futures de ne pas creuser ?
Le discours du patron de AtkinsRéalis ressemble beaucoup à celui que tient, ces jours-ci aussi, le fabricant de céréales Kellogg’s. Gary Pilnick, son p.-d.g., se désole de voir le coût des aliments bondir. Il ne recommande pas pour autant de revoir les marges de profits dont s’engraissent les géants de l’alimentation, ni le système d’exploitation qui préside à cette flambée des prix. Il suggère, tout bonnement, de manger des céréales au souper, afin que les consommateurs diminuent leurs factures et que les fabricants de céréales, eux, se fassent plus de blé. Au bas de l’échelle, cela ne change rien aux malheurs du plus grand nombre. Les producteurs agricoles du Québec, par exemple, se retrouvent cette année avec les revenus nets les plus bas depuis 1938, disent-ils.
Les industriels du nucléaire opèrent selon cette même logique élastique qui consiste à se faire du blé coûte que coûte. Notre dépendance à l’automobile et à des modes de vie énergivores les arrange. Et il suffit, à les entendre, de continuer à foncer de plus belle, tête baissée, pour s’échapper d’une réalité qui pourrit l’avenir. Leurs technologies promettent de tout arranger. À condition de bien vouloir avaler d’abord, comme des céréales molles, leur narratif.
Le Devoir, Jean-François Nadeau, Le narratif
Selon nos informations, EDF évalue désormais à 67,4 milliards d'euros le coût de construction prévisionnel des six réacteurs EPR2 commandés par les pouvoirs publics pour engager la relance du nucléaire en France - un nouveau prix estimé « en euros de 2020 ». C'est 30 % de plus que les 51,7 milliards d'euros annoncés par EDF en avril 2021, dans une première estimation rendue publique. [...]
Les Échos, Nucléaire : la facture prévisionnelle des futurs EPR grimpe de 30 %
Dimanche 3/3, 18h45
Avec mon amie Nastia, à Kyiv. C'est bien sucré, assez alcoolisé et ça fait chaud partout.
Mais là tu ne voudrais pas être à Kyiv - on descend à l'abri.
Heureusement j'ai un peu de B52 dans le sang, il fait bien froid ici. Je suis déjà à l'abri de la gare.
J'ai l'accès à la queue, les trains partent pendant l'alerte. Le mien est dans trente minutes.
Tiens, il n'y a plus d'alerte, je sors. Et on peut monter dans le train.
Olga, Viber (texte)
Dimanche 3/3, 18h25
Lu aujourd'hui.
[...] Sur les étagères, Tamara, une employée, a commencé par retirer l’écrivain russe Edouard Limonov, dissident politique rallié au Kremlin en 2014, lors de la guerre du Donbass, ou le Brésilien Paulo Coelho, reçu plusieurs fois par Vladimir Poutine et qui accuse l’Ukraine de « russophobie » depuis l’invasion. Les salles sont joliment aménagées, mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière les fleurs, les couleurs joyeuses ou les espaces ludiques, la longue et tragique histoire de l’Ukraine n’est jamais bien loin, trois cent cinquante ans d’une russification sanglante.
La famille de Tamara habite sur l’autre rive, juste en face, une zone sous contrôle ennemi depuis deux ans. « Ils vivent dans la peur », raconte-t-elle. Les professeurs qui continuent à enseigner en ukrainien sont torturés, s’exprimer dans cette langue est interdit. Les drapeaux nationaux ou les habits traditionnels sont enterrés dans les jardins, clandestinement : les occupants arrêtent tous ceux qui en détiennent. « Notre identité est au cœur de cette guerre. Depuis des siècles, Moscou veut nous détruire en tant que peuple », continue la jeune femme.
Métropole industrielle au cœur de l’Ukraine, Kryvy Rih s’enorgueillit de ses vingt bibliothèques pour la jeunesse aménagées selon les plus récentes recommandations internationales. Autant le dire tout de suite : Olena Roudova, qui gère l’ensemble, était au départ réticente en entendant le mot « retrait », surtout pour les grands classiques.
Elle-même a commencé sa carrière comme enseignante de littérature russe. Alexandre Pouchkine figure d’ailleurs toujours au programme scolaire, traduit en ukrainien. « Je me disais : “Ces auteurs sont reconnus dans le monde entier et nous, on les exclut. Est-ce que c’est juste ?”, explique-t-elle. Puis la directrice a songé à son mari, combattant volontaire sur le front dès le début de l’invasion. Aujourd’hui, quelque chose a profondément changé en nous. »
[...] Il faut attendre 2014 pour que commence une révolution de papier dans la foulée de Maïdan, cette immense mobilisation contre la mainmise de Moscou et en faveur d’un rapprochement avec l’Europe. Dans l’enthousiasme, des maisons d’édition se créent et publient en ukrainien.
Dans les bibliothèques publiques, où l’essentiel du catalogue n’avait pas bougé depuis 1991 faute de budget, la politique culturelle recommande désormais d’« ukrainiser » le fonds, autrement dit d’acheter et d’ajouter des livres dans la langue nationale, exclusivement. Tolstoï, Dostoïevski ou Pouchkine sont invités à déménager : ils rejoignent désormais le département littérature étrangère.
[...] A vrai dire, les goûts culturels du public ont muté avec l’invasion : la lecture se pratique aujourd’hui avec ferveur, bien plus qu’avant la guerre, et 80 % des lecteurs du pays exigent désormais des ouvrages en ukrainien, selon l’Institut du livre, contre 40 % avant l’invasion. « Je ne combats pas sur le front, mais je ne lis plus que dans ma langue, exclusivement, c’est ma façon de résister », témoigne une enseignante à Kiev. Ses phrases claquent comme des détonations : « Je considère que c’est un acte patriotique. »
[...] Pour soutenir les bibliothèques face à la demande croissante du public, l’Institut français d’Ukraine à Kiev a offert pour 50 000 euros de livres, dont Le Petit Prince, de Saint-Exupéry, traduit en ukrainien. De son côté, Pen Ukraine organise des collectes et des tournées à travers le pays, ses camionnettes cahotent vaillamment le long des lignes de front, pleines de livres et d’auteurs. Plus de six cents établissements ont déjà été visités.
[...] « Et Boulgakov ? Qu’est-ce qu’on va faire de Boulgakov ? », s’est alarmée [la bibliothécaire]. Né en 1891 et élevé à Kiev, l’écrivain est à la fois l’auteur du Maître et Marguerite, œuvre majeure, mais aussi de textes méprisants pour le courant nationaliste et la langue [ukrainienne]. [...]
Le Monde, Exit Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï… Grand ménage dans les bibliothèques d’Ukraine
Par Florence Aubenas
Samedi 2/3, 23h55
Tcherno.
Tout le monde ne perçoit pas le début du printemps à sa manière.
La nature a ses propres marqueurs - fonte des neiges, bris de glace sur les réservoirs, pollinisation de l'eau, arrivée des oiseaux, apparition des primevères, des premiers insectes, sortie d'hibernation des blaireaux et des ours.
Mais les climatologues utilisent les données d'observation de la température de l'air pour déterminer le début du printemps. Alors que plusieurs dernières années ont été marquées par des hivers instables, des dégels à répétition et le retour du froid, cette tâche en apparence simple s'avère être encore plus un défi ! C’est peut-être pour cela que l’arrivée des saisons climatiques est annoncée tardivement…
Mais les scientifiques de la réserve de Tchernobyl sont convaincus que le printemps est arrivé.
Selon des calculs basés sur les données d'une station météorologique automatique située dans l'une des branches de la Réserve et sur les observations de la station météorologique de Tchernobyl, le printemps climatique de cette année est arrivé le 1er février. Et même si après cette date un léger froid est revenu et même de la neige est tombée, les processus printaniers se renforcent.
Les derniers restes de neige dans les forêts ont déjà disparu, les rivières se sont débarrassées de leurs glaces et se sont remplies d'eau. Encore plus tôt, des « chats » sont apparus sur les saules. La tonalité de couleur des arbres commence à changer.
L'ornithologue de la réserve Serhii Domashevsky observe la migration des oiseaux migrateurs. On trouve des perce-neige en fleurs (Galanthus nivalis) dans les domaines des villages abandonnés de Tchernobyl. Il convient d'ailleurs de noter qu'en raison de la collecte massive de perce-neige dans les forêts, ils sont devenus une espèce en voie de disparition et sont donc sous protection, inscrites dans le Livre rouge de l'Ukraine et sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
Réserve de rayonnement et de biosphère écologique de Tchernobyl, Facebook, traduction automatique
Samedi 2/3, 23h40
Lu aujourd'hui : le point de vue militaire de Guillaume Ancel.
En mettant les pieds dans le plat, – on peut regretter le procédé mais au moins il ne passe pas inaperçu –, le président Macron a surtout rappelé que « la défaite de Poutine en Ukraine est indispensable » et en agissant ainsi, il met fin à une triple illusion.
[...] La guerre, sans doute la pire activité de l’humanité, nous concerne d’autant plus que nous sommes restés aveugles lorsqu’un empire menaçant s’est construit à nos portes. Cet empire s’est remonté sous la dictature de Vladimir Poutine qu’une génération de conseillers d’un autre siècle nous avait pourtant recommandé d’apprécier en fermant les yeux, d’Hubert Védrine à Dominique de Villepin.
Au bal des hypocrites, nombreux prennent maintenant l’air outré lorsque le président Macron évoque la guerre, alors que la France a participé à 32 guerres depuis cette sale « guerre d’Algérie » qu’il ne fallait pas appeler ainsi.
De fait, cette guerre a commencé depuis 2 ans en Ukraine et nous sommes impliqués comme la cinquantaine de pays alliés réunis dans le « groupe de Ramstein ». L’Ukraine est donc la trente-troisième guerre à laquelle nous participons : nous avons pris position, nous livrons des armes, nous formons des militaires ukrainiens, nous paramètrons sur place les systèmes les plus sophistiqués comme les missiles SCALP, nous faisons du « renseignement » et du conseil pour aider les forces ukrainiennes. Des « agents français », civils et militaires, sont sur place et agissent au quotidien pour aider les Ukrainiens.
La question n’est donc pas de savoir si nous devons nous engager dans cette guerre mais jusqu’où nous sommes prêts à aller, ou plutôt jusqu’où nous devons aller.
[...] Notre « impensé » militaire vivait d’autant mieux que les Américains se chargeaient d’intervenir militairement dès qu’une crise apparaissait et menaçait « notre monde occidental ». [...] Mais la guerre au Proche-Orient, déclenchée fort à propos par le Hamas et probablement par l’Iran (un autre allié du Kremlin), a brutalement détourné l’attention des Américains qui désormais approvisionnent uniquement l’offensive dantesque déclenchée par le gouvernement Netanyahou, quand bien même elle poursuit une destruction massive de la bande de Gaza.
Et puis la réapparition de Donald Trump dans la campagne présidentielle des États-Unis finit de nous rappeler que la super-puissance qui nous a protégés jusqu’ici pouvait être dirigée par un abruti.
[...] L’autre illusion qui tombe avec « cette crise dans la guerre en Ukraine » est qu’une guerre ne peut définitivement pas se gagner par procuration. Durant l’été 2023, alors que les forces ukrainiennes s’enlisaient dans une offensive mal conduite pour percer la « digue russe », les conseillers militaires occidentaux se sont durement fait taclés quand ils ont voulu expliquer comment procéder : les Ukrainiens ont simplement rappelé à mes compagnons d’armes que leur référence au débarquement de juin 1944 en Normandie ne serait pertinente que s’ils venaient se battre à leurs côtés…
« Si les Américains s’étaient contentés de vous livrer du matériel, vous seriez sans doute encore sur les plages du débarquement » ont-ils rappelé avec une certaine amertume.
[...] La dernière (et dangereuse) illusion est d’avoir cru que nous n’étions pas directement concernés par cette guerre, qu’elle ne concernait finalement que les Ukrainiens pour lesquels nous compatissions, accueillions des réfugiés et financions leur économie quasiment paralysée par ce conflit.
Comme si Poutine allait se contenter d’écraser l’Ukraine, comme si Hitler s’était contenté de la Tchécoslovaquie que nous lui avions abandonnée avec les accords de Munich en 1938, pour une illusion de paix.
[...] Par ailleurs, pour ceux qui se voient déjà mobilisés dans une guerre qu’ils rejettent par principe ou par intérêt, il faut rappeler que la France n’a plus la possibilité de mobiliser des forces armées au-delà de son corps professionnel et de quelques réserves, puisque tout simplement elle n’en a plus les moyens. Ma génération d’officiers s’est chargée de défaire le service national – même si officiellement il n’est que suspendu – et il est impossible désormais de mobiliser une armée de masse en France, comme dans la plupart des pays européens.
La question posée par le président Macron concerne bien évidemment l’armée professionnelle qui n’a jamais cessée d’être engagée sur de multiples fronts sans que personne ne crie « je ne veux pas mourir pour le Mali ou pour le Koweït »…
[...] Pour les Ukrainiens qui se défendent au prix de leur vie, pour les Russes qui résistent à Poutine, pour nos pays européens qui sont menacés par son empire, il est temps de s’unir pour défendre ce qui nous est important : la paix ne se demande pas, elle se gagne en la défendant.
Ne pas subir, Guillaume Ancel, Ukraine, le président français met les pieds dans le plat
Samedi 2/3, 14h50
Tcherno.
FIRMS signale un incendie de forêt dans le secteur de Dydiatky, au sud de Tchernobyl, en zone faiblement contaminée.
Samedi 2/3, 14h45
Le voyage s'est bien passé, j'ai fait connaissance d'un magicien, on a parlé des livres, de la guerre et de la spiritualité. Le toit ne fuit pas, j'ai fait le ménage et je vais à la gare chercher ma copine. [...]
Olga, Viber (texte)
Vendredi 1/3, 21h15
Zapo.
La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhya (ZNPP) est privée d'alimentation de secours depuis dix jours, laissant l'installation entièrement dépendante de sa seule ligne restante de 750 kilovolts (kV) pour l'électricité externe dont elle a besoin pour refroidir ses six réacteurs et pour d'autres fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires, a déclaré aujourd'hui le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi.
[...] Tôt mercredi matin, les experts ont entendu une explosion à quelque distance de l'usine, suivie de ce qui semblait être des tirs d'armes légères à proximité ou sur le site. La ZNPP a informé l’équipe de l’AIEA que les troupes russes avaient pris des mesures pour « protéger la centrale » contre les drones dans la zone, mais que la ZNPP elle-même n’avait pas été attaquée et qu’il n’y avait eu aucun dommage ni victime. Aucun autre détail n'était immédiatement disponible sur cet incident. Les experts de l'AIEA ont demandé à accéder à la zone, mais on leur a répondu qu'il n'y avait aucun dommage à inspecter et que la zone était hors du contrôle de la centrale.
[...] Lors des fouilles menées par les experts de l'AIEA la semaine dernière, ils ont constaté que des mines antipersonnel étaient à nouveau visibles à l'intérieur des clôtures d'enceinte inaccessibles au personnel, après qu'elles semblaient avoir disparu début février. [...]
AIEA, mise à jour 214, traduction automatique
Vendredi 1/3, 21h10
Vu aujourd'hui.
Meduza - En quelques minutes, une file d'attente s'est formée à l'extérieur de l'église. Selon les estimations des journalistes présents sur place, des milliers de personnes sont venues faire leurs adieux à Navalny [enterré aujourd'hui à Moscou]. Varlamov news Telegram channel (traduction Deepl)
Vendredi 1/3, 7h55
Tcherno.
On se souvient des soldats russes impliqués, au début de l'invasion, dans l'occupation du secteur de Tcherno. Certains avaient installé un camp à l'ouest du réacteur et creusé des abris dans le sol contaminé. Pas forcément une bonne idée. Des publications ukrainiennes relayaient que les soldats du camp contaminé avaient dû être pris en charge par les services médicaux biélorusses.
On se souvient d'une mission de l'AIEA (dont je n'ai pas vu passer les conclusions), opérée pour déterminer le débit de dose de l'endroit, puis d'une mission de Greenpeace Allemagne [Radio-Tchernobyl, 18/7, 18h20 et 31/7, 14h00] examinant l'impact de l'occupation militaire russe sur le territoire de la centrale.
Mais les taux de contamination du sol ou l'exposition des soldats n'ont jamais été clairs. D'après Greenpeace "environ 200 cps (coups par seconde) ont été mesurés au-dessus du camp russe". A priori, pas de quoi cuire. La question d'une contamination interne reste posée.
Les soldats russes qui ont été aperçus en train de creuser des tranchées dans une forêt hautement radioactive à proximité du site de la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl seraient tous morts. C'est ce qu'a déclaré Oleksandr Menzul, maire de Varash, une ville satellite de la centrale nucléaire de Rivne, qui s'est exprimé dans une interview accordée à Ukrinform.
[...] "Je connais cet endroit, vous n'êtes censé y rester que quelques minutes. D'ailleurs, nous avons reçu des informations par nos canaux selon lesquelles aucun des soldats russes qui s'y trouvaient n'a finalement survécu", a ajouté Menzul. Le maire est diplômé en ingénierie physique, a travaillé au département de sûreté nucléaire et a été chef adjoint du Service de fiabilité, de ressources et d'exploitation de la centrale nucléaire de Rivne.
[...] "En ce qui concerne l'Ukraine, nous devons rappeler à tous que nous sommes un État nucléaire. Oui, nous n'avons pas d'armes nucléaires, mais nous avons des matières nucléaires. L'Ukraine est signataire du mémorandum avec l'AIEA sur le contrôle des mouvements de matières nucléaires. matières, car ce sont potentiellement des armes nucléaires", a déclaré le maire. [...]
Comme Ukrinform l'avait rapporté plus tôt, tous les militaires russes déployés dans la Forêt Rouge, sur le territoire de la zone d'exclusion de Tchernobyl, ont été exposés à des doses massives de radiations.
Ukrinform, traduction automatique
En l'absence de chiffres, tout ça me paraît du narratif.
Vendredi 1/3, 0h30
Fuku.
L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima a envoyé des mini-drones dans l'un des trois réacteurs gravement endommagés par le tsunami de 2011, dans lesquels se trouvent toujours des tonnes de combustible et de débris fondus hautement radioactifs. «Nous avons envoyé deux drones» à chaque fois mercredi et jeudi, en plus d'un mini-robot en forme de serpent jeudi, a déclaré à l'AFP un porte-parole de Tepco [...]
[...] Du fait de l'extrême radioactivité et de la haute complexité des lieux, Tepco n'a toujours pas pu commencer l'extraction des quelque 800 tonnes de combustible nucléaire et de débris fondus dans les réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale. Tepco a déjà reporté plusieurs fois le début de ce processus qui nécessite des robots sur mesure. Un premier test d'extraction est prévu pour octobre. Les travaux pharaoniques de décontamination et de démantèlement de la centrale doivent durer encore plusieurs décennies. [...]
Le Figaro
Commentaire de Marie-Hélène, qui pense à l'emploi senior : "On aurait pu envoyer ma belle mère avec masque et tuba !"
Vendredi 1/3, 0h20
Incendie de forêt au Texas au nord-ouest de Pantex.
Un article complet sur l'installation de Pantex, les risques nucs et chimiques et l'évolution du risque incendie avec le changement climatique.
Un incendie de forêt dans le Texas Panhandle a contraint mardi la centrale nucléaire de Pantex, une installation nucléaire au nord-est d'Amarillo, à cesser temporairement ses activités et à évacuer les travailleurs non essentiels . Les ouvriers de l'usine ont également commencé la construction d'une barrière coupe-feu pour protéger les installations de l'usine.
L'usine a repris ses activités normales mercredi, ont indiqué des responsables.[...] Bien que la cause spécifique de l'incendie de Smokehouse Creek n'ait pas encore été identifiée, le changement climatique rend plus probables les incendies de forêt explosifs, avec de graves implications pour les programmes d'armes nucléaires du pays. [...]
Bulletin of the Atomic Scientists, Les incendies de forêt au Texas obligent une importante installation d’armes nucléaires à suspendre brièvement ses opérations, par Jessica McKenzie , François Diaz-Maurin | 28 février 2024
Jeudi 29/2, 18h30
J'irai à Irpin demain, par le train de nuit. J'ai pris un billet moins cher (tu sais, les couchettes en dortoir, comme le train pour la Crimée en 2013), parce que je veux acheter un livre du poète Maksym Kryvtsov, tué sur le front en janvier (tu en as parlé sur le blog [le 9 janvier, 11h50]).
J'arrive à 6h30, je vais à Irpin en bus. Je fais le ménage dans l'appartement, je règle l'histoire de la fuite du toit, je vais voir le médecin et l'après-midi je retrouve mon amie Nastia, à Kyiv. Pacha nous a commandé de boire à sa santé un B52, tu vois ce que c'est ? Un cocktail — je ne sais le rapport avec l'avion.
Nastia veut me présenter une amie, qui lui a sauvé la vie ; elle pense que c'est important de croiser nos réseaux, que ça peut être utile. Voilà. Iryna a vos numéros, Pacha a vos numéros, s'il m'arrive quelque chose. C'est bien.Je pense que Zelenski ment quand il parle de 31 000 soldats tués... Je veux aller à Maïdan, pour sentir. Kyiv me manque.
Une exposition de Maksym Kryvtsov démarre lundi... je serai repartie. Il y aura peut-être une autre occasion.[...] Ça allait, jusqu'à dimanche, quand on a pensé que Roman... ben, on savait où il était, donc... J'en ai parlé avec maman le soir. Mais le matin, elle avait le dos bloqué, mal du pied aux fesses. Elle a dit qu'elle avait dû dormir de travers, mais oui, j'ai culpabilisé — ben tiens !
[...] On a pu se parler 3 minutes avec la vidéo hier. L'image était un peu cubique [pixelisée] et le son, pas terrible... J'ai vu qu'il est fatigué. Il creuse, dans le vent.
Mais je sens que ça commence à l'agacer qaund je dis : "Prend soin de toi, sois prudent, je t'aime..." Il dit : "Ça va, on est dans un coin tranquille, on est loin du front, on fait ce qu'il faut". Mais, tu vois la photo — oui, la fusée Grad plantée dans le champ —, c'est sur la route vers la position, la route de son travail. Donc...[...] Je fume un tout petit peu, quand je vais faire les courses. Je fais du crochet, je ne sais pas, je m'accroche à mon crochet.
[...] Il a perdu son couteau, il m'a demandé de lui envoyer un couteau. "Tu veux autre chose ? Du chocolat... ?" "On a du chocolat, à manger, non rien".
Olga, Viber (vocal)
J'ai fait un colis avec le couteau et ses bonbons préférés : avec du caramel, du miel, des noisettes... Dans le magasin, il y a une boite, une sorte de boite à bonbons pour les soldats : on peut en mettre dedans, c'est pour les soldats. J'ai demandé si c'était bien sûr qu'ils arrivent aux soldats, mais la vendeuse m'a dit que le patron de la boutique les porte lui-même, enfin pas jusqu'au front, mais tu vois, c'est sérieux.
Il a reçu le colis, oui. Pacha m'a dit : "tu as mis des bonbons, je n'avais pas besoin...". Mais au bout de trois minutes, il dit :"attends, je vais en chercher un". [...]
Ma tête roule de lisière en lisière entre les tranchées
Maksym Kryvtsov (1990-2024), dernier poème, traduit de l’ukrainien par Nastasia Dahuron, Desk Russie
comme une boule d’herbes sèches
comme une balle
mes bras arrachés
feront des violettes au printemps
mes jambes
seront emportées par les chiens et les chats
mon sang
peindra le monde d’un rouge nouveau
Pantone sang humain
mes os
s’enfonceront dans la terre
formeront une carcasse
ma mitraillette trouée
rouillera
la pauvre
mes affaires de rechange et mon équipement
iront aux nouvelles recrues
vivement le printemps
pour qu’enfin
je repousse
en violette.
Jeudi 29/2, 18h10
Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou "examinerait avec attention" l'appel des autorités de la région moldave de Transnistrie, contrôlée par Moscou, à une "protection", a écrit le média russe RBC, contrôlé par l'État, le 28 février. [...]
The Kyiv Independent, traduction automatique
Jeudi 29/2, 11h10
Les nouvelles d'Olga et Pacha, ce matin, sont plutôt bonnes dans le contexte.
Elle souffre de l'incertitude : la situation et les perspectives de Pacha changent trop souvent, les ramifications de la guerre bougent très vite.
Mercredi 28/2, 21h55
Lu aujourd'hui.
The Conversation : Quelle est la définition du trouble de stress post-traumatique (TSPT) ?
Francis Eustache : Selon la classification américaine du DSM (pour l’anglais « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders », en français « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques ») qui fait consensus, le trouble de stress post-traumatique (TSPT, en anglais PTSD pour post-traumatic stress disorder) survient chez une personne menacée dans son intégrité personnelle parce qu’elle a été exposée à un événement traumatique.
Ce traumatisme est une rencontre entre un événement stressant majeur (catastrophes, guerres, violences faites aux femmes, attentats…), un ressenti subjectif et un moment particulier. Il va d’abord généralement déclencher un stress aigu intense. Si cet état perdure au-delà d’un mois, on va parler de trouble de stress post-traumatique (TSPT).
The Conversation : Quels sont les principaux symptômes du TSPT ?
Francis Eustache : Le TSPT est composé d’un certain nombre de symptômes dont l’élément cardinal est la reviviscence dominée par des intrusions. La personne va avoir l’impression subjective de revivre, comme s’ils étaient à nouveau présents, des éléments sensoriels très émotionnels qui appartiennent à l’événement traumatique comme des images, des bruits, des odeurs disparates…
La personne prend conscience de ces éléments intempestifs, très difficiles à vivre. Pour se protéger en quelque sorte, la personne essaie d’éviter les situations sociales qui peuvent favoriser, selon son analyse, cette réémergence. Ce mécanisme d’évitement va devenir à son tour son symptôme parce qu’il va couper la personne de son environnement et de ses proches qui pourraient l’aider.
Au cœur du TSPT, on trouve donc ce double symptôme d’intrusions dans le présent d’éléments du traumatisme vécu dans le passé, parfois des années auparavant, et d’évitement de ces éléments. Les intrusions peuvent survenir quand la personne est confrontée à des situations qui rappellent le traumatisme (lieux fermés, endroits particuliers dominés par certains bruits…). [...]
[...] The Conversation : On distingue un TSPT spécifique lié à des événements traumatiques répétés comme les conflits armés, à l’image de ce qui se passe en Ukraine. De quoi s’agit-il ?
Francis Eustache : On parle effectivement de TSPT complexe (ou de type 2), quand le trouble se développe à la suite d’événements multiples répétés dans le temps, dont les caractéristiques sont plus proches de ce qui se passe en Ukraine (alors que le TSPT simple ou de type 1 est consécutif à un événement traumatique unique, comme un attentat). Dans le TSPT complexe, en revanche, la situation traumatique est répétée, sur le long cours.
Chez l’adulte, les personnes concernées par un TSPT complexe vont connaître les mêmes symptômes que dans un TSPT simple, associés à d’autres symptômes dominés par ce que l’on appelle les symptômes dissociatifs. Les personnes ont l’impression d’être déconnectées de leurs pensées, de leur corps, de la réalité. On parle parfois de dépersonnalisation. La personne a l’impression d’être en dehors de sa personnalité habituelle, elle est moins réceptive à ce qui se passe autour d’elle.
Cela peut être considéré comme un moyen de défense face à la réalité qui est difficile à supporter. Cela peut aussi conduire à des formes d’amnésie, dite dissociative, car la personne n’enregistre pas ce qu’elle vit quand elle est dans un tel état de conscience. [...]
[...] The Conversation : Les Ukrainiens sont-ils condamnés à souffrir de TSPT parce qu’ils vivent un conflit armé ?
Francis Eustache : Un nombre important de personnes confrontées à des zones de guerre intense seront concernées par un TSPT, que ce soit les soldats de plus en plus épuisés ou les populations civiles exposées aux bombardements répétés. Mais cette pathologie est mouvante et évolue au fil du temps, elle n’est pas forcément définitive.
De plus, le TSPT revêt des aspects individuels et collectifs, et dépend également de l’évolution de la situation générale dans le pays. Il convient également d’établir des distinctions entre les personnes qui sont au front et celles qui en sont éloignées, même si des bombardements peuvent avoir lieu à l’intérieur des villes.
De plus, l’évolution peut être favorable si les personnes concernées par un TSPT bénéficient d’une bonne prise en charge au plan sanitaire et social : elles vont aller mieux si elles retrouvent un environnement sécurisant.
La guerre en Ukraine est difficile à appréhender parce qu’elle se déroule actuellement. On manque de recul et, globalement, la santé psychique des personnes dépendra beaucoup de l’évolution du conflit et de sa résolution.
The Conversation, entretien avec Francis Eustache, neuropsychologue, directeur de recherches au sein de l’unité Inserm « Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine » à l’Université de Caen-Normandie. Il est Directeur d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE) de Paris.
Mercredi 28/2, 21h45
Mercredi 28/2, 19h40
Pendant ce temps, la farandole du nuc.
L’automatisation de la gestion des déchets radioactifs enfouis sur le site controversé de Bure (Meuse), où l’homme ne pourra pas intervenir en raison des radiations, est validée, a annoncé mercredi 28 février l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Des robots seront donc à l'œuvre. [...]
CNews
Avec la crise de Gaza, une sorte de Rubicon nucléaire a été franchi : des responsables israéliens élus – un vice-ministre et un député du parti au pouvoir – ont non seulement fait publiquement référence à la possession israélienne d’armes nucléaires, mais ont également suggéré comment de telles armes pourraient être utilisées pour cibler Gaza. C’est sans précédent. [...]
Bulletin of the Atomic Scientists, traduction automatique
[...] Ce mardi, le gendarme du nucléaire a demandé à EDF de mettre en place un « plan d'action » pour lutter contre les risques de « fraudes » dans la filière nucléaire. Une annonce qui est intervient au lendemain d'une audition du PDG d'EDF, Luc Rémont au cours de laquelle l'ASN l'avait interrogé sur les actions que son entreprise « comptait mettre en œuvre pour renforcer la lutte contre la fraude dans la chaîne de sous-traitance et d'approvisionnement [...] ».
La Tribune
Une usine d'armement nucléaire située au Texas a dû interrompre temporairement ses activités ce mardi 27 février en raison de la proximité d'incendies de forêt, tandis que des villes voisines étaient évacuées. "Les opérations à l'usine Pantex ont été interrompues jusqu'à nouvel ordre. Toutes les armes et les matériaux spéciaux sont en sécurité et ne sont pas affectés", a affirmé un message publié sur X (anciennement Twitter) par la centrale nucléaire de Pantex. [...]
BFM TV
L'autorité en charge de la sûreté nucléaire (ASN) a demandé à EDF de "corriger" certains plans de soudures du futur EPR de Flamanville comportant des "ratures" qui les rendaient peu lisibles, à la suite d'une visite de contrôle du chantier.
Connaissance des énergies
"Compte-tenu (du fait ) que ces éléments rendent très difficile l'utilisation de ces plans en exploitation, les inspecteurs ont souhaité savoir si ces derniers étaient à l'état provisoire ou si ce sont des plans définitifs prévus pour l'exploitation du réacteur", indique l'ASN dans sa lettre. [...]
Mercredi 28/2, 13h45
C'est la fatigue émotionnelle.
Olga, Viber (texte)
Roman, coproprio du Faucon [la voiture 4x4], a été considéré disparu. Pacha a dû faire un colis pour les parents de Roman, trier toutes ses fringues. Sa mère n'était pas capable de parler, Pacha communiquait avec la tata de Roman. Tu imagines son état moral, il était épuisé physiquement et écrasé psychologiquement. Mais hier soir Pacha m'a dit que Roman est vivant, légèrement blessé, il sera évacué à [x]. Dieu a bien fait son boulot, il a évidemment reçu notre petit mot. La mère de Roman n'arrive pas à parler quand-même, [Pacha] n'a pas précisé si elle ne parle pas du tout ou seulement avec les confrères de son fils.
Pacha [...] et les trois camarades de l'équipe qui restent construisent une autre position/blindage/poste, je ne sais pas comment expliquer. Ils doivent le faire vite, ils sont tous à bout de forces. S'ils n'arrivent pas à aménager la position à temps, ils seront transférés à l'infanterie. Je lui ai envoyé un petit colis avec des cigarettes, des bonbons et un couteau, Pacha a perdu le sien.
Je n'ai pas parlé à Tola ou Valera, le trou était profond. Ça va mieux maintenant.
Des bisous.
Mardi 27/2, 23h55
Lu aujourd'hui.
Dans les premières heures de son invasion à grande échelle, le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses troupes les plus d’élite de se placer derrière les lignes ennemies jusqu’à un aérodrome situé juste à l’extérieur de Kiev, qui était normalement utilisé pour le fret et les essais en vol : l’aéroport Antonov d’Hostomel [à côté d'Irpin]. Des dizaines d'hélicoptères ont transporté des centaines de soldats aéroportés russes à proximité du quartier central de la capitale.
Ce moment précis représentait le point de danger et de vulnérabilité maximal pour la survie de l’État ukrainien moderne. Après avoir pris l'aérodrome lors d'un assaut aérien, les forces russes avaient désormais la possibilité de faire atterrir d'énormes avions cargo remplis de véhicules blindés et de milliers de soldats dans la banlieue de Kiev. Avec cette capacité, la ville pourrait tomber en quelques heures et, avec elle, le gouvernement démocratiquement élu. [...] [Les pistes ont finalement été détruite par une poignée de soldats ukrainiens et un peu d'artillerie]
[...] Tatiana Slesareva, professeur de mathématiques à la retraite vivant près de l'aérodrome [d'Hostomel], a dénombré 36 hélicoptères le matin du début de la bataille. Elle parlait souvent avec les jeunes soldats russes qui passaient devant chez elle – ils étaient choqués que les Ukrainiens ne soient pas prêts à accepter leur « libération ». Un jour, elle s'est entretenue avec un commandant russe dont les troupes revenaient tout juste d'une défaite cuisante.
« Il a commencé à me parler de manière hostile. 'Sais tu ce qu'il s'est passé? J'ai un ami resté là-bas, dans un tank. Ses jambes ont été arrachées !' », a-t-elle raconté. « Qu'est-ce qu'on t'a fait ? Nous sommes venus pour vous libérer !
[...] Cette période lui a laissé de terribles cicatrices mentales. Alors que nous parlons de la période d’occupation, lorsqu’elle était sans électricité, sans gaz et sans informations du monde extérieur, elle laisse échapper ces grognements et gémissements involontaires. C'est plus d'un an plus tard.
Un jour, pendant l'occupation, elle sentit que quelque chose n'allait pas : les chiens n'aboyaient pas et même les poules dans la cour étaient silencieuses. Les cris et les gémissements normaux des véhicules et des chars étaient absents. Au début, ils étaient trop pétrifiés pour faire quoi que ce soit, mais trois jours se sont écoulés et elle a dit à son mari qu'ils devraient sortir pour voir ce qu'ils pourraient découvrir.
« J'ai vu huit personnes marcher vers moi », a-t-elle déclaré. De loin, elle ne pouvait pas dire qui ils étaient – russes ou ukrainiens. « Et je leur ai demandé : « Êtes-vous à nous ? » », se souvient-elle. « Et ils ont répondu : 'Nous sommes à vous.' Et puis j’ai commencé à pleurer de manière incontrôlable… il m’était impossible de parler. » [...]
The Kyiv Independent, Tim Mak, traduction automatique
Mardi 27/2, 23h40
Vu aujourd'hui.
Le Monde - L'ambassadrice américaine en Russie Lynne Tracy dépose des fleurs sur le site de l'assassinat du politicien de l'opposition russe Boris Nemtsov, pour marquer le 9e anniversaire de la mort de Nemtsov, dans le centre de Moscou, le 27 février 2024. REUTERS/Evgenia Novozhenina
Mardi 27/2, 23h30
Morgan m'a offert un chouette t-shirt qui proclame en jaune et bleu, dans un style efficace et simple, le seul message nécessaire.
Pas de nouvelles d'Olga, ni hier, ni aujourd'hui.
L'une des Ukrainiennes présentes samedi au concert — elle s'appelle Olga aussi — a joué quelques airs sur une petite guitare avec beaucoup de maîtrise. Elle avait l'air de s’accommoder d'un jouet ; quelqu'un a dit que son instrument était un traditionnel ukrainien — peut-être la kobza —, mais ce n'était pas clair. Nous avons échangé des messages depuis pour se rencontrer.
Lundi 26/2, 22h10
Vu aujourd'hui.
[...] Vadim Ilchenko, informaticien dans une startup ukrainienne d'EdTech, a commencé à construire des drones en décembre. Il n'avait aucune expérience avant de découvrir SocialDroneUA, une initiative similaire à People's FPV. Son espace de travail représente un mètre carré de son balcon, rempli d'outils et de pièces détachées. « Il m'a fallu une dizaine d'heures pour assembler mon premier drone FPV », a-t-il déclaré. « J'ai beaucoup ressoudé et j'ai attendu que certaines choses soient livrées. Mais maintenant, je peux le faire en trois heures. [...]
The Kyiv Independent, par Kateryna Hodunova, L'Ukraine mise sur des drones de fabrication artisanale pour contrer la Russie - Photo : Liza Pyrozhkova
Lundi 26/2, 22h05
Lu aujourd'hui.
Il aura donc fallu patienter vingt et un mois. Vingt et un mois d’âpres négociations, de menaces et de promesses, accompagnées de moult génuflexions, pour aboutir enfin à cet épilogue : lundi 26 février, les députés hongrois ont adopté, à 188 voix contre 6, le protocole d’adhésion de la Suède à l’OTAN. Un vote qui lève le dernier obstacle à un processus entamé juste après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, et devrait permettre au royaume scandinave de devenir, dans les prochains jours, le 32e membre de l’Alliance atlantique. [...]
Le Monde
Dimanche 25/2, 14h45
Vu aujourd'hui.
L'Ukraine continue de se défendre contre l'agression russe et contre la tentative du Kremlin de détruire l'État et l'identité ukrainiennes, malgré des difficultés croissantes deux ans après le début de l'invasion à grande échelle de la Russie. [...]
ISW, évaluation de la campagne offensive russe, 24/2, traduction automatique
Dimanche 25/2, 14h35
Lu aujourd'hui.
« Lucky, Brioche et moi », une incroyable fable ukrainienne dans la guerre, Par Ariane Chemin (Kiev, envoyée spéciale)
[...] Sur la route de l’Ouest, direction Tchernivtsi, parents et enfants peuvent enfin échanger au téléphone. Oleksandr Mykhed s’arrête un instant dans son récit. « J’ai vraiment beaucoup apprécié la première conversation téléphonique que j’ai eue avec mon père. Il me dit :
– Tu connais Varlam Chalamov ?
– Bien sûr. C’est cet écrivain génial qui a passé seize ans dans les camps de travail soviétiques en Sibérie.
– Tu te souviens que, dans ses Récits de la Kolyma, Chalamov explique que l’expérience acquise dans ces camps n’avait aucun intérêt. Aucune utilité. Nous-mêmes savons maintenant distinguer à l’oreille les sons de différents types d’artillerie, de systèmes de défense aérienne et d’avions russes. Quel besoin avons-nous de ce savoir ? » [...]
[...] La spécialiste de littérature américaine ne trouvait plus d’intérêt à son travail. « Une nouvelle fois, la littérature n’a sauvé personne », disait-elle à son fils. Ces « nazis modernes » débarqués à Boutcha ont tous passé huit ans au minimum à l’école et étudié Pouchkine, Lermontov, Dostoïevski, Tolstoï, voire Shakespeare, sans que cela les fasse hésiter, ressassait-elle. [...]
Le Monde
Dimanche 25/2, 14h30
— [moi] Il y avait une dizaine de tes compatriotes hier soir, que les chansons importées par Morgan ont ému. « On comprend tout ton ukrainien ! » lui a dit une jeune femme de Zapo, réfugiée à Metz (dans l’est de la France) et en visite par ici. Une autre, installée dans la région avec ses deux enfants a dit qu’elle voulait venir à la chorale. Une autre, également réfugiée à Metz, était en larmes au premier rang : « Ce sont quelques chansons et c’est tellement important ».
— [Olga] Oh, c'est tellement bien de l'apprendre ! J'ai l'impression d'être avec vous et de pleurer au premier rang. Je suis très fière de Morgan et de son ukrainien !
Viber (texte)
Dimanche 25/2, 14h25
Pacha est revenu à la "maison" [son poste de repli] cette nuit, ils ont dormi jusqu'à midi et sont allés construire des blindages. La ville où ils habitent a été attaquée hier soir et dans la nuit, beaucoup de destructions mais pas de beaucoup de blessés. Pacha a une bonne voix, on a parlé 3 minutes.
Olga, Viber (texte)
Samedi 24/2/24, deux ans plus tard
Après deux ans d'une observation ininterrompue des effets de l'invasion russe en Ukraine, le mini journal de guerre publié par Radio-Tchernobyl va changer d'angle.
La guerre n'est certes pas terminée, mais ces deux années détaillent assez, maintenant, ce qui me semble une persistance du 20e siècle dans le 21e.
1. Conflit temporel
L'effondrement de l'Union soviétique, la fin de la Guerre Froide, les dividendes de la paix, le commerce global, la traîne de la dissuasion nuc semblaient les marches du nouveau siècle — sur une planète malade de la croissance humaine.
A peine avait-on commencé à penser à relever les manches qu'un vieil espion tirait sur la marche arrière pour déployer sa nostalgie d'un espace-temps périmé dans l'Ukraine d'aujourd'hui. C'est peut-être la seule manière de comprendre l'expression russe officielle "d'opération militaire spéciale" : un conflit temporel.
La résistance ukrainienne a claqué la suffisance russe. Aujourd'hui que l'Ukraine est dans le dur, on oublie que les parieurs la donnaient d'emblée vaincue. Pacha et ses camarades souffrent sur le front et toute la société civile vit dans la crainte des attaques, mais l'Ukraine a résisté et interdit la Mer Noire. L'aspiration ukrainienne à se tenir au-dessus du diktat russe résiste.
2. Retour au nuc
Outre la résurgence d'une guerre d'agression, justifiée par un salmigondis idéologique ultra carnivore, dans un espace européen qui s'en pensait débarrassé, la course à une disponibilité massive de l'énergie (à l'encontre de toute autre alternative) s'accouple à la guerre dans un retour au nuc, comme au bon vieux temps de la crise pétrolière des années 1970.
Ce que l'on reprochait au paradigme de la filière nuc du siècle dernier n'a pas changé (c'est toujours complexe, long, cher, sale pour longtemps, dangereux et pas souverain pour deux sous), mais l'on tartine ces écueils d'un pur beurre startup, petit, modulaire, CO2 free et de milliards sans cesse renouvelables. C'est magique.
Cette course au nuc n'est pas seulement française, la guerre est l'occasion de rebattre les cartes.
Il est intéressant de se souvenir que la Russie, qui fait l'essentiel de son gras en vendant des hydrocarbures, n'a jamais lâché son industrie nuc, lucrative et précieuse à l'international sur le plan politique. La guerre de Putler pousse tout le monde (les acteurs historiques comme les petits nouveaux) dans ce sens-là.
3. Union de l'Europe
Sur un plan politique, la guerre a mis l'Europe au pied du mur.
Si le mélodrame hongrois a pu illustrer la faiblesse du jeu démocratique, là où les autocrates ne s'embarrassent de rien, l'Union s'est montrée unie et solidaire avec l'Ukraine. Jamais assez vite, mais tout de même : rien de commun avec les conflits précédents (lointains, lointains). Ce n'était pas gagné.
Le cinéma du Premier ministre hongrois, sous un prétexte d'alternative au militarisme de l'Union, n'est en réalité que la pointe d'un opportunisme maison (l'accès au gaz russe) et de règlements de compte avec l'esprit communautaire (les pressions de l'UE sur le népotisme du Premier ministre hongrois). Bref : du nationalo-perso qui doit nous tenir aux aguets.
Globalement, si la vitalité des nationalismes et de l'extrême-droite tend à péricliter dans l'exercice du pouvoir (Bolsonaro au Brésil), la tentation de s'enfermer dans ce que l'on a encore reste une réponse "spontanée" à la crise. Le caractère increvable d'un Trump laisse penser que le volume de l'enflure impressionne toujours.
A contrario, nous avons vu le remarquable accueil réservé aux réfugiés ukrainiens, partout en Europe.
4. Ondes de choc
Durant ces deux ans, nous avons vu que les centrales nucs, les barrages, les écoles, les gares, etc. faisaient des cibles potables pour l’obsession crasse de Putler.
Nous avons vu l'envol des drones.
Nous avons vu que les instances internationales produisaient des phrases, des visites et des injonctions.
L'OTAN s'est agrandie, la Corée du Nord aboie plus aigu, les marges de l'ex-URSS tirent sur leurs ancres.
La Chine regarde comment s'y prendre à Taïwan. Les États-Unis, dont l’interventionnisme s'est fatigué en Irak et en Afghanistan, n'ont plus tant la main.
5. Quelle suite ?
Ce résumé lapidaire est la sorte de synthèse que m'inspirent 24 mois de nourriture médiatique (ce n'était pas du tout mon régime) sans indigestion (curieusement). Ce fut ma manière d'être avec les Ukrainiens.
Durant ces deux années, éplucher les flux d'informations est devenu une activité de premier plan. Sans compétence particulière, avec des attentions variables, aussi bien que j'ai pu, j'ai posé sur le fil de ce mini-journal de guerre les exemples, les signaux, les indices, les flagrances du courant rétrograde qu'induit Putler, dans l'attente de son rencard avec la mort. Je l'ai fait pour en garder la trace précise, tant l'actualité s'enterre elle-même.
Je me souviens que Putler voulait prendre Kyiv en trois jours.
Pourquoi ne pas continuer jusqu'à... la fin de la guerre ? J'ai suffisamment relayé la parade des salopards.
J'en ai parlé à Olga, qui ne voit pas pourquoi je devrais m'interdire d'arrêter. Au motif que les Ukrainiens ne le peuvent pas ?
J'ai commencé ce journal le 23 février 2022, pour transmettre des nouvelles d'Olga et c'est devenu une revue de presse. Mais en effet, la composante unique du journal reste la voix d'Olga, de sa famille, de nos amis là-bas et du moins loquace d'entre eux (et pour cause), Pacha, sous la caillasse.
C'est essentiellement sous cet angle désormais que je noterai, dans cette nouvelle version du mini journal, la trace du coup de main de Putler sur notre 21e siècle. Olga devient notre correspondante de guerre officielle.
Un mot de remerciement à "traduction automatique & Deepl", aux journalistes et informateurs divers, aux photographes et illustrateurs, remarquables, dont j'ai collé les phrases et les images sur mon fil durant ces deux ans.
Et un clin d’œil aux quelques lecteurs qui s'en iront parcourir eux-mêmes le Live ininterrompu du Monde, les articles du Kyiv Independent ou de Meduza, les annonces rigolotes de World Nuclear News, les mises en garde du Bulletin of the Atomic Scientists, les avis de l'ISW. Il ne me paraît pas nécessaire de surveiller les mises à jour de l'AIEA : elles se valent toutes.
Slava Ukraïny !
Jeudi 24 février 2022, 18h00
Bonjour,
Nous venons d’échanger avec Olga et Pacha, actuellement en banlieue sud de Kiev dans leur appartement. Ils vont bien, ainsi que leurs familles proches.
Ils disposent d’un abri à proximité et des premières ressources. Un aéroport militaire a été bombardé à une vingtaine de kilomètres de chez eux. Ils entendent des explosions.
L’attaque a été un choc (nos échanges d’hier soir montraient qu’elle ne s’attendait pas à un déclenchement général), Olga est très stressée, mais s’est raisonnée au fil de la journée, à mesure qu’elle prenait des nouvelles de la famille et des amis. Elle est très reconnaissante des marques d’affection reçues, notamment de ses connaissances étrangères.
Ils sont déterminés à ne pas fuir, ce qui n’est, selon elle, plus vraiment possible (nombreux check-points, pas d’essence dans les stations ou des files interminables).
L’ami Valera (nord de Volodarka) l’a appelée : il a assisté cette nuit au passage des missiles depuis la frontière nord.
Des combats ont lieu sur le site de Tchernobyl autour du stockage des déchets. Olga rapporte que ça pourrait un enjeu pour Poutine : un moyen de pression sur l’Europe.
Elle nous fait savoir que l’Ukraine n’est pas morte !
Si vous voulez, je relaierai leurs nouvelles au fur et à mesure.
2022 : mini journal de guerre - février